Electric Biddle connecte le Sunset

Publié le par Guillaume Lagrée

Electric Biddle

Le Sunset

Paris, Ile de France, France

Jeudi 29 avril 2016. 20h30

Julien Lourau : saxophones ténor et soprano

Johannes Ripler : guitare électrique

Dave Marrick : claviers, piano

Jim Hart : batterie

Chaque musicien distille et susurre des sons. Ca s’harmonise progressivement. Cette musique est un processus de création permanent, dans l’esprit du Miles Davis des années 70 : on branche et on se lance. Il n’y a pas de basse dans le groupe mais le clavier y supplée. Une fois encore, je regrette l’absence d’une piste de danse. Pour des danseurs libres, capables de les suivre bien sûr. La musique s’énerve mais reste coordonnée. Essais sonores entre le bec du sax ténor, le clavier, les à coups de la batterie et des traits secs de la guitare. C’est l’usine en folie de Charlie et la chocolaterie. Le son du sax est déformé par l’électronique. La guitare joue un blues blanc, froid et métallique. Il n’y a pas réellement de morceaux. Tout s’enchaîne dans un flux continu de son, autre héritage des années 70. Pause tout de même. Ils ne joueront pas 1h30 d’affilée.

Retour à un son acoustique entre piano et sax ténor. Ca chante. La rythmique pousse doucement derrière. La vibration monte en spirale, nous emmenant loin par delà les nuages. Ca plane pour nous. Ca redescend jusqu’au final.

Solo de sax ténor, tout à fait classique, dans la lignée de Sonny Rollins pour commencer. Batteur aux balais. La musique se cherche mais se trouve petit à petit. Un homme reste debout pour se balancer en rythme avec la musique. C’est bien la preuve qu’il manque une piste de danse. Ca balance sérieusement. Bon groove hypnotique.

Guitare et batterie installent une pulsation alors que le clavier électrique la perturbe. Le sax ténor entre dans la danse. Du piano pour changer. Ca se dandine joyeusement, parole de jars. Ils nous remettent la transe. Un coup de batterie et c’est fini.

PAUSE

Sax soprano. Ca ressemble un standard avec le piano. Seulement au démarrage. Ensuite , ça monte en puissance avec un son africain blanchi. Ca commence à bien planer. Ca marche puisqu’un couple s’enlace langoureusement. Retour au sax ténor qui nous vrille alors que la rythmique est hypnotique derrière. Beau solo de guitare, calme, tranquille. Passage au sax soprano qui nous fait le derviche tourneur. Rythmique en transe qui accélère la tension. Fin au ténor.

« Something, he told me to say something. Done” nous dit Julien Lourau. Miles Davis ne parlait pas au public parce que la musique parle d’elle-même. Ca commence tranquille entre guitare et clavier. Le batteur vient doucement s’ajouter aux baguettes. Une sorte de ballade électrique où le son du sax soprano, trafiqué électroniquement vient s’ajouter. Ca monte en puissance et en stridence. Julien Lourau joue avec ses machines pour triturer le son qu’il vient d’enregistrer au soprano. Bizarre et envoûtant.

Je ne suis plus assez éveillé pour pouvoir profiter de cette musique. Ma chronique s’arrête donc ici.

Chaque concert d’Electric Biddle est une expérience unique. S’ils ne viennent pas jouer chez vous, faites les venir, lectrices dynamiques, lecteurs entrepreneurs.

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