Henri Texier Jazz comme une Image au cinéma Balzac

Publié le par Guillaume Lagrée

Jazz et Images

Cinéma Balzac

Paris. Vendredi 6 avril 2018. 21h

Première partie:

Concert du Henri Texier Sand Quintet

Henri Texier: contrebasse, compositions, direction

Sébastien Texier: clarinettes, saxophone alto

Vincent Le Quang: saxophone ténor et soprano

Manu Codjia: guitare électrique

Gautier Garrigue: batterie

Deuxième partie:

Projection du documentaire " Henri Texier I Hope " de Jean-Pierre Zirn (2017)

 

La séance finale de la 3e édition du festival Jazz et Images au Cinéma Balzac se clôt en toute logique avec Henri Texier. En effet, Daniel Humair (batterie) et François Jeanneau (saxophone) l'y précédèrent, les 2 autres chefs du trio Humair/Jeanneau/Texier. 

Le groupe attaque direct par un morceau qu'Henri Texier (1945) jouait en solo dans les années 70. Bonne onde positive. La contrebasse nous tient chaud au ventre. Solo de sax ténor que relance le sax alto. Ca fait du bien par où ça passe. Solo doucement grondant de la guitare. Les souffleurs relancent la vague. La vibration se poursuit avec un solo de batterie. Retour groupé au thème pour le final.

Duo bassiste & batteur aux baguettes. Clarinette basse & sax soprano. Ca chante toujours. Normal, c'est du Texier. Solo nerveux du soprano poussé par la rythmique, ponctué par la clarinette basse et la guitare qui reprend la main. Manu Codjia a toujours l'art de souffler le chaud et le froid en même temps. Toujours cette vibration de la contrebasse qui tient le groupe. Ponctuée légèrement par la guitare et la batterie aux baguettes. Retour du groupe pour ce superbe thème majestueux qui nous raconte une belle histoire. Deux notes de contrebasse et enchaînement sur un Blues lent. Toujours le même thème mais revisité à la façon Texier. Grognements de la clarinette poussée par la rythmique. Beau blues de la guitare. La force tranquille. Retour groupé au thème pour le final. Que c'est bon, nom de Zeus!

Un morceau des années 90. La contrebasse entame. Les baguettes du batteur martèlent doucement le tempo. Nous sommes bercés avec subtilité et quelques pointes d'acidité (sax soprano et guitare). Clarinette et soprano font monter la tension. Le groupe reprend le thème. Je plane sans autre produit stupéfiant que la musique. Aucun danger pour la santé.

La contrebasse enchaîne sur un tempo rapide. Le batteur joue vite et précis. Retour des saxophones alto et ténor. Gros dialogue contrebasse&batterie. Puissant et énergique. Belle vague. La guitare se joint au jeu. Solo de batterie aux baguettes, tout en vibration. Retour au thème. Ils ne font que jouer. Pas de présentation des musiciens ni des morceaux. Concentrés sur la musique. Quel art de la mélodie, sapristi! Ca chante dans le coeur. 

Fin du concert et présentation du groupe par Henri Texier.

RAPPEL

Le morceau final de l'album, " Quand tout s'arrête ". Sax ténor et clarinette. Superbe envoi final.

Monsieur L découvre Henri Texier ce soir. Ce morceau final est son préféré. Je ne lui donne pas tort.

Présentation de Jean-Pierre Zirn, l'auteur du documentaire " Henri Texier I Hope ". De 1977 à 2001, le citoyen Zirn réalisa des documentaires sur les peuples du monde. En 2001, le Nice Jazz Festival le persuada de venir filmer des concerts. Depuis, il filme des concerts de Jazz et réalise des documentaires sur des Jazz(wo)men. 

" Henri Texier I Hope " est un portrait d'Henri Texier (1945) avec témoignages de l'artiste, images d'archives, témoignages d'amis musiciens, enregistrements de concerts. 

Quelques mots d'Henri Texier dans le film retenus au hasard, Balthazar.

" La contrebasse, c'est la colonne vertébrale sur laquelle tout le monde se connecte ". " Si ça ne fonctionne pas entre bassiste et batteur, c'est cuit. Il n'y a pas d'orchestre ". " Parfois on a vraiment l'impression de tenir l'orchestre, de permettre aux autres de s'exprimer librement ". " La caractéristique de cette musique, le Jazz, c'est tension-détente ". Ce sont là des vérités premières du Jazz qu'il faut rappeler sans cesse. 

J'en retiens aussi l'importance des rencontres avec les musiciens américains pour se légitimer comme musicien de Jazz car, après tout, Henri Texier n'est ni Noir, ni Américain. D'abord Art Farmer puis surtout Phil Woods et son European Rhythm Machine composée de deux Suisses et un Français, Georges Grüntz, Daniel Humair et Henri Texier. Il oublie, mais peut-être est-ce un mauvais souvenir, le premier enregistrement de Lee Konitz & Martial Solal. C'était à Rome en 1968, avec Daniel Humair et Henri Texier. Premier chef d'oeuvre en quartet. Lee Konitz et Martial Solal sont amis et ne cessent de jouer ensemble depuis. 

L'unité dans la diversité est bien mieux vécue chez Henri Texier que dans l'Union Européenne. Telle est la leçon de ce beau documentaire de Jean-Pierre Zirn.

Le documentaire " Henri Texier I Hope " n'étant pas encore disponible sur la Toile, je vous propose, à la place, lectrices sélectives, lecteurs exigeants, " Les là bas " joué par le Henri Texier Sand Quintet sur l'album " Sand Woman " (extrait audio) puis en concert au Triton (extrait vidéo). 

La photographie d'Henri Texier & Manu Codjia est l'oeuvre de l'Irrésistible Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

Henri Texier & Manu Codjia par Juan Carlos HERNANDEZ

Henri Texier & Manu Codjia par Juan Carlos HERNANDEZ

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