Hommage à Jacques Higelin (1940-2018) sur France Culture
RECLAME
Lectrices en tête, lecteurs en l'air, France Culture rend hommage à Jacques Higelin (1940-2018)
avec des émissions de 1971 à 2018. A consommer sans modération.
Avec son goût du Swing, son sens de l'improvisation, sa folie, sa démesure, son appétit pour les métissages culturels, Jacques Higelin avait tout du Jazzman sans être breveté comme tel par l'Académie du Jazz.
En 1960, appelé français en Algérie, il libérait son esprit en écoutant " Pour ceux qui aiment le Jazz " de Frank Ténot et Daniel Filipacchi sur Europe 1. Lisez ses " Lettres d'amour d'un soldat de vingt ans " pour comprendre cette blessure inguérissable que fut pour lui la Guerre d'Algérie.
Seul avec sa guitare sèche à l'Olympia, Jacques Higelin passa tout le concert à hurler pour s'imposer face à un public hostile. En retournant en loge, il croisa le groupe de la 2e partie: Sly and The Family Stone. Filles sublimes, vêtements et coiffures extravagants, orchestre rutilant. Le public était conquis avant même que le groupe ait joué une note. Et puis quand Larry Graham lança la ligne de basse de " Thank You falletinme be mice celf agin ", le public était en extase. Là, Jacques Higelin comprit l'importance du spectacle dans la musique. D'où " Champagne ".
Il avait même écrit la chanson pour son enterrement, en poète avisé qu'il était. " Je suis mort qui, qui dit mieux " (extrait audio sous cet article).
Ses trois derniers albums ont été réalisés avec trois musiciens référencés sur ce blog: Benoît Delbecq, Rodolphe Burger et Sarah Murcia. Voici leurs témoignages sur Libération.
Mais revenons à Jacques Higelin et au Jazz moderne. " Chope la soupape " en duo avec Areski Belkacem (percussions) le 22 janvier 1969 à l'ORTF au cabaret de Patachou. Les paroles n'ont pas dû être expliquées aux enfants, à l'époque.