Mondes Tsiganes. La fabrique des images. Exposition jusqu'au 26 août 2018

Publié le par Guillaume Lagrée

Mondes Tsiganes

La fabrique des images

Paris, Ile de France, France.

Musée national de l'histoire de l'Immigration

Exposition visible jusqu'au dimanche 26 août 2018

 

Lectrices libres, lecteurs voyageurs, voici une exposition pour vous retrouver. Des images qui captent immobiles les Fils du vent, les Gitans, Roms, Tziganes, Sinti, Manouches et autres gens du voyage (les termes sont expliqués dans l'exposition).

L'Histoire oppose les peuples nomades aux peuples sédentaires. Cela se trouve dans la Bible (Abel contre Caïn), dans l'Anthologie mondiale de la stratégie de Gérard Chaliand, en Afrique de l'Ouest avec les Peuls (" Le pays du Peul c'est l'horizon " dit le proverbe), en Amérique du Nord avec les Indiens contre les colons et en Europe avec les Tziganes. 

Cette exposition nous raconte l'histoire d'un regard. Celui porté par les photographes sur le principal peuple nomade d'Europe de l'Ouest. Regard de curieux, d'anthropologues, d'ethnologues, de policiers, de gendarmes, de magistrats, d'artistes. 

Vous y trouvez des photographies des Lagrène, du Haut-Rhin, dans les années 1880. Logiquement, ce sont des ancêtres du guitariste Biréli Lagrène (cf vidéo sous cet article), né à Soufflenheim, Bas Rhin, Alsace en 1966.

Vous y trouverez aussi des images de Django Reinhardt (1910-1953) avec son ami peintre et photographe Emile Savitry (1903-1967), l'homme qui initia Django Reinhardt au Jazz. Quelle riche idée!

Les photographies vont de 1850 à 2010, couvrent l'Europe et l'Amérique, les joies (les fêtes surtout) et les peines (la politique d'enfermement et de déportation des nomades par l'Etat français du Maréchal Pétain de 1940 à 1944 par exemple).

Peu de musique mais il y en a soit visible soit audible. Cette exposition nous raconte l'histoire des préjugés, des politiques de ségrégation économique, sociale, géographique (l'exemple d'un quartier de Toulouse insalubre depuis les années 1950 est particulièrement frappant) et la résistance d'un peuple déterminé à vivre libre et heureux. 

L'influence des Tziganes sur le Jazz est immense. Grace à Django Reinhardt et à ses héritiers, même les Américains reconnaissent le Jazz manouche. Parfois même, ils en descendent comme le saxophoniste ténor Rick Margitza dont le morceau fétiche se nomme " For the Gypsies ". 

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