Marc Benham & Quentin Ghomari au Sunside de Gonam City

Publié le par Guillaume Lagrée

Marc Benham & Quentin Ghomari

Gonam City

Le Sunside

Paris. Vendredi 22 mars 2019. 21h30

Marc Benham: piano

Quentin Ghomari: trompettes

Lectrices pianistes, lecteurs trompettistes, je vous ai chanté les louanges du duo " Gonam City " par le duo Marc Benham (piano) & Quentin Ghomari (trompette) le 10 novembre 2018. Le 22 mars 2019, j'ai enfin pu apprécier ce duo sur scène. En compagnie du pianiste et musicologue Ziad Kreidy, très favorablement connu de nos services, dont l'ouvrage collectif " Clefs pour le piano/Keys to the piano " vous est vivement recommandé lectrices pianistes, lecteurs trompettistes. 

Les musiciens installent immédiatement le silence. Les  notes sont jouées au compte gouttes. L'une après l'autre, l'un après l'autre. Une ballade étirée. Le pianiste creuse dans le grave, à la recherche de pépites sonores. Les musiciens se libèrent. La preuve? Le trompettiste ne joue plus face au pianiste mais face au public. Sans désemparer, ils enchaînent sur un autre thème. " Misterioso " (TS Monk). Avec d'autres trucs mêlés dedans. Le stride dont Marc Benham raffole. Quentin Ghomari triture son instrument en faisant des effets de souffle et de langue. 

Passage à la trompette à coulisse pour " Petite fleur " (Sidney Bechet). Cf extrait audio au dessus de cet article. Interprétation tout à fait respectueuse du thème mais sans copie. D'abord, parce qu'il n'y a ni clarinette ni saxophone soprano, ensuite parce qu'ils sont assez intelligents pour jouer un Maître sans le copier. 

Marc commence en tripatouillant les cordes et les touches dans les graves. Il approche d'un son de basse électrique. Toujours la trompette à  coulisse. Ca groove, nom de Zeus! Marc a remis les deux mains sur le piano pour un solo funkissimo. Les temps sont bien marqués. Ca marche. Je hoche la tête joyeusement. Tout s'apaise pour un solo de piano évanescent, Dans le médium. Quentin reprend la trompette à pistons et repart tout en douceur. Enchaînement sur un autre thème. Un peu de stride mais trafiqué à la façon Marc Benham. Je reconnais " Blueberry Hill " de Fats Domino, pianiste pilier de La Nouvelle Orléans. Avant ils ont joué " Terrarium " composition tirée de leur album " Gonam City ". 

Solo de piano impressionniste pour commencer. Notes distillées goutte à goutte. Marc travaille cordes et touches mais cette fois dans l'aigu de l'instrument. Après une longue intro au piano, Quentin reprend au bugle. Avec un son très doux pour une ballade Jazz dont le titre m'échappe. C'est élégant et paisible. C'était " A flower is a lovesome thing " (Billy Strayhorn & Duke Ellington) suivi de " Goodbye " (Gordon Jenkins). 

Quentin Ghomari enlève un morceau de sa trompette (l'état de ma vue ne me permet pas de dire lequel) et joue dans le piano pour l'effet de réverbération. Marc souligne délicatement au piano. Le duo est bien parti dans une vague commune. La vague devient tempétueuse.

PAUSE

Solo de trompette wah wah pour commencer. Doigté très agile. C'est rapide, précis. Le pianiste cogne le piano comme il faut. La petite danse typique de Monk passe dans la musique. Normal. C'est " Bye Ya " de TS Monk

" Pitecanhtopus Erectus " (Charles Mingus). Toujours en trompette wah wah. Un morceau sombre, inquiétant, coloré. Bref du Mingus. Marc ajoute du stride pour alléger le côté poignant du jeu de Quentin. Ce dernier passe au bugle. Manifestement, ils ont enchaîné sur autre chose. Deux thèmes se choquent et se mêlent. C'était " Etourneaux " suivi de " Bistrology ", clin d'oeil aux " Ornithology " et " Anthropology " des savants Be Boppers. 

" Code Quentin", hommage de Quentin Ghomari à une série TV made in USA. Code Quantum pour ceux qui ne l'auraient pas reconnu. Un morceau sérieux quand même nous prévient Marc Benham.

Une composition de Quentin Ghomari. " Auprès des douces eaux ". Cf vidéo sous cet article. Une ballade comme son titre l'indique. Jouée au bugle. 

Solo introductif du pianiste. Un Blues. Un standard dont le titre m'échappe. Passage au stride. La trompette sort un son de canard mais sans sourdine. Les années 1920 revisitées.

Une ballade dont le titre m'échappe encore. Le duo balance tranquille. 

PAUSE

Le double messieurs est prêt à jouer un 3e set. Marc Benham et Quentin Ghomari sont déjà prêts pour Roland-Garros. Leurs aventures sont à suivre sur le site du collectif de musiciens Pégazz et l'hélicon. Le citoyen Ziad Kreidy et moi avons eu notre dose de beauté. La chronique cesse donc ici. 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article