Kneebody enflamme le Duc des Lombards

Publié le par Guillaume Lagrée

KNEEBODY

Paris. Le Duc des Lombards

Mercredi 13 novembre 2019. 19h30.

Kneebody est composé de

Nate Wood: guitare basse électrique & batterie

Adam Benjamin: claviers

Ben Wendel: saxophone ténor

Shane Endsley: trompette

 

Shane Endsley présente ses compères. The mad professor, Adam Benjamin, on keyboards. Nate Wood est assis derrière sa batterie, tenant sa basse en mains. 

Le quartette Kneebody a été créé en 2001. Seul le bassiste a changé depuis. Il est grand temps que je le découvre.

Pour commencer, " Spectra ". Cf extrait audio ci-dessus et le premier morceau de la vidéo ci-dessous. Le clavier sort un son de guitare saturée. Nate Wood joue de la basse de la main gauche et de la batterie avec une baguette dans la main droite. Coordination impressionnante. Ca dépote. Les cuivres soufflent comme des démons. Le sol vibre déjà sous les pas des spectateurs debout qui dansent sur place. L'instant suivant, c'est plus planant. La rythmique produit un son hypnotique et puissant alors que de la trompette sort un soli purement Jazz, pétaradant à souhait. Ambiance plus calme pour le solo de Ben Wendel. Puissantes arabesques. Le quartette repart. Il sonne comme un grand orchestre tant il est puissant et varié. Solo de basse et de batterie en même temps par le même homme, Nate Wood. Cela relève de la prestidigitation musicale tant c'est coordonné. Le clavier installe l'ambiance. Le bassiste & batteur la secoue en tous sens. Nate Wood c'est la drum & bass en un seul homme et sans clavier. Un feeling oriental mais toujours très funky. Sax ténor amplifié par la fée Electricité. Ca aide à imiter le chant des mouettes. Cette pulsation qui vient d'un seul homme, Nate Wood, est fascinante. C'est lui le point d'ancrage à partir duquel les 3 autres décollent. Solo de clavier qui réussit fort bien à sonner comme une guitare. Pas dans le même style que les Maîtres Stevie Wonder et Bernie Worrell. Adam Benjamin renouvelle le genre. Solo de batterie de la seule main droite pendant que la gauche maintient la pulsation. Le quartet repart, planant très haut, énergiquement. 

Un nouveau thème de Shane Endsley pas encore enregistré. Il nous explique qu'il vient du Colorado. Un homme là bas a changé sa vie en lui suggérant de changer d'école. Dans cette nouvelle école, il a développé de nouveaux savoirs et rencontré sa femme, la mère de ses enfants. Après plusieurs années à New York, il est revenu vivre dans le Colorado et a retrouvé cet homme par hasard. Pour le remercier, " Just be ". Une ballade. Jeu en douceur mais toujours avec ce tempo bien marqué. Solo méditatif de trompette dédié à cette sorte de guide spirituel. Malgré tout l'habillage sonore et électrique, l'émotion passe. Poussé par les 3 autres, Ben Wendel nous emmène dans une autre dimension, plus haut. Je crois toujours entendre une guitare électrique mais, décidément, il n'y en a pas sur la scène. Le clavier installe une autre ambiance, plus calme, plus mystérieuse qui amène un solo de trompette méditatif. 

Cette fois, Nate Wood se lève pour jouer de la basse en faisant tourner un rythme en boucle. Trompette bouchée mais qui ne sonne pas comme un épigone de Miles Davis. Trompettiste et saxophoniste ont l'air de deux frères. A jouer ensemble depuis 18 ans, cela n'est pas surprenant. Un thème tourne en boucle entre eux deux. Procédé typique de la musique de danse électronique. Sauf que ce sont des Jazzmen et que cela dérive vite pour improviser. Parfois, ils m'épatent. Parfois, ils m'agacent. C'est normal. Ces gars sont très forts et ils expérimentent sans cesse. Je ne suis pas toujours en mesure de les suivre. 

Solo planant et lent de clavier pour commencer. Une sorte de ballade élégiaque jouée à l'unisson en quartet. Retour à la rythmique pour un son de clavier proche de l'orgue de Jozef Dumoulin. Ca plane pour moi. Ben Wendel présente les membres du groupe et Nate Wood commente, avec sa basse, y compris pour lui. Ben Wendel estime qu'étant donné ce qu'il a entendu sur lui, il faut qu'ils en parlent plus tard, qu'ils ont besoin d'une thérapie de couple. 

Le groupe repart énergiquement. Nate Wood toujours à la basse main gauche et la main droite actionnant la baguette sur la batterie. Ca gronde dans les entrailles. Concours de distorsion entre clavier et saxophone ténor. Ca décolle et déménage. Puis le professeur fou prend le contrôle au clavier. Fin tout en douceur pour nous surprendre. 

RAPPEL

" Chapters "le titre du dernier album de Kneebody. Une composition du trompettiste.

Une énergie vitale venue du Rock, du Funk, du Rap et de leurs divers dérivés. Une science de la couleur, du rythme, de la mélodie venue du Jazz et du Classique. Tel est le mélange explosif que réussit Kneebody. Le quartet tient depuis 2001. Son Odyssée de l'Espace se poursuit. 

La vidéo ci-dessous de Kneebody a été enregistré dans les KNKX Studios à Seattle (Washington, USA)  le 28 octobre 2019.

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