Nuzut Trio " The Bowhopper "

Publié le par Guillaume Lagrée

Nuzut Trio

" The Bowhopper "

Album Da Vinci. 2019.

 

Le Nuzut Trio est composé de

Flavio Perrella: contrebasse, compositions, direction

Simon Martineau: guitare électrique

Thomas Delor: batterie

 

Lectrices Italiennes, lecteurs Français, je vous ai déjà chanté les louanges urbi et orbi du Nuzut Trio, petit ensemble franco-italien, en concert à Paris, le 15 décembre 2019.

Après plusieurs écoutes attentives, il est temps de parler de l'album " The  Bowhopper " de ce trio. D'abord le titre de l'album. Il y a beaucoup d'archet dans le jeu du contrebassiste. D'où l'archet sautillant qui donne son titre à l'album ainsi que la sculpture qui orne la pochette de l'album et ressemble beaucoup à un personnage d'Alberto Giacometti (1901-1966). Une sculpture sur bois d'Antonio Padovani nommé " The Bowhopper " justement. Si le trio est majoritairement français, le chef et compositeur est italien. D'où le nom du trio Nuzut et des titres comme " Povero Spirito " (3) et " Un po Zut " (9).

Le contrebassiste  et compositeur Flavio Perrella a obtenu ses diplômes de musicien classique en Italie avant de se consacrer au Jazz en France.  D'où sa prédilection pour le jeu à l'archet plutôt que le pizzicato comme disent les Classiques (slap disent les Jazzmen). Son trio reprend la formule classique du trio du Rock'n Roll, guitare électrique, basse, batterie. Sauf qu'il s'agit d'une contrebasse, pas d'une guitare basse électrique et d'un musicien venu du classique disais je. 

Le ton général est donc à la puissance contenue. Energie du Rock, liberté du Jazz, sens mélodique venu du Classique, ce mélange est irrésistible à mes oreilles.

Pour que la musique respire mieux, 3 interludes sont placés dans l'album en 2e, 5e et 7e position. Cf l'interlude 1 mis en extrait audio au dessus de cet article. 

Le Nuzut Trio a le sens du jeu. Il sait retenir notre attention avec humour et légèreté. Ecoutez " Un po zut " (9) par exemple avec ses éclats de Blues. Il y a tout de même une chanson triste, une ballade grave mais sans rien de pesant, " X Time " (8).  Le Blues final " Zoldog " (10) progresse lentement dans une transe contenue qui monte en puissance, vous saisit dès le départ et vous emmène loin à l'arrivée.

Mon seul reproche sur cet album est que mon morceau préféré, celui que j'ai envie d'écouter en boucle, en me passant de la suite, est placé en ouverture. " The grasshopper " (1). La sauterelle (Grasshopper in english) . L'invasion des sauterelles fait partie des Dix plaies d'Egypte dans le livre de l'Exode (Bible, Ancien Testament). Ici, c'est bien plus pacifique et entraînant, irrésistible à mon goût avec cette tension dès le départ et ce lâcher prise à l'arrivée. De manière sage tout de même car le Premier de ces trois Consuls, le Latin Flavio Perrella, vient du classique, ne l'oublions pas. A chaque écoute de ce morceau, je ne peux m'empêcher de hocher la tête avec un sourire béat et de chantonner. Un instant de Grâce passe. Cf vidéo sous cet article.

Ordre et mesure caractérisent cette musique. Les mélodies sont simples et efficaces. Le jeu est élégant et raffiné sans démonstration technique. L'interaction est permanente. Ni la guitare électrique, ni la batterie, instruments à fort volume sonore, ne couvrent jamais la contrebasse. Grâce au Français Henri Texier, au Portugais André Carvalho, la grand-mère (surnom affectueux de la contrebasse chez les musiciens) poursuit son émancipation avec l'Italien Flavio Perrella. Chacun d'eux sait nous raconter de belles histoires. Profitons en sans modération, lectrices Italiennes, lecteurs Français. 

Que les Dieux et les Muses fassent jouer le Nuzut Trio sur scène en France, en Italie, dans tout l'Imperium romanum et même au-delà! 

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