Michelangelo Scandroglio Quintet en concert à La Rhumerie de Paris
Michele Scandroglio Quintet
La Rhumerie
Paris, Ile de France, France
Lundi 21 février 2022, 20h
Michelangelo Scandroglio: contrebasse
Tony Tixier: piano
Tom Peyron: batterie
Matteo Pastorino: clarinette basse
Hermon Mehari: trompette
Le Jazz peut s'écouter en concert religieusement dans des temples de la musique comme la salle Gaveau pour Martial Solal ou la Maison de la Radio pour Michel Legrand. Il peut s'écouter en buvant un verre et en discutant discrètement dans un club de Jazz comme le Baiser Salé pour le Blazin Quartet ou le Sunside pour Ricky Ford. Il peut enfin constituer un fond sonore agréable joué en direct alors que vous mangez, buvez, discutez à la Rhumerie, maison martiniquaise à Paris tenue par la même famille depuis sa création en 1932. Boris Vian était un habitué dans les années 40-50. Pour une musique qui sort des maisons closes de La Nouvelle Orléans, c'est la façon d'écouter la plus proche de ses origines.
Les musiciens s'installent. Personne ne les présente avant le concert. Ils jouent. Démarrage à la clarinette basse sur un standard. " Perdido ", composition latino du tromboniste porto-ricain de Duke Ellington, Juan Tizol. Ca joue classiquement, avec flamme. Dans ce contexte, la clarinette basse est originale. Petit piano droit. Tony Tixier le fait sonner tout de même. Ca joue sans microphone ce qui est toujours appréciable. La contrebasse se fait bien sentir tout de même. Ca vibre dans le ventre. Rapide break de batterie. Efficace. Une famille allemande est à la table à ma gauche. Le père et le fils vibrent avec la musique. La mère et la fille semblent moins réceptives. " Le donne odiavano il Jazz. Noi non ne capivamo il motivo. Ragazzi pazzi di Jazz. Cosi eravamo noi. Cosi eravamo noi. ' (Paolo Conte).
Je cherche le thème autour duquel la clarinette basse tourne gravement. Un standard. Une ballade. Le batteur reste aux baguettes. Par hasard, je me trouve placé dans le coin des spectateurs attentifs qui écoutent et applaudissent. C'est " Night and Day ". Le contrebassiste est Il Capo. Il a droit à son solo à chaque morceau. A dire vrai, c'est beau. Difficile de ne pas être artiste avec un tel prénom, Micheangelo.
Un standard dont le titre m'échappe. Du Be Bop. Son souple et gracieux de la clarinette basse. Matteo Pastorino est notre bon berger. Le quartet swingue avec élégance. Mes deux jambes battent la mesure. La rythmique swingue terrible conduite par le piano.
Une ballade. Batteur aux balais. Tout en souplesse, en finesse. Le thème m'échappe. La clarinette basse grogne sans se fâcher. . La rythmique prend la main. Tony plaque énergiquement ses accords. Nouveau solo de contrebasse ample et majestueux. Le quartet repart tranquille.
Un morceau de Thelonious Monk. Tony Tixier fait fumer le piano. Contrebasse et batterie répondent. La clarinette basse repart aussi vite qu'un sax soprano. Ca file, fuse. Breaks de batterie qui envoient bien.
Hermon Mehari était annoncé à la trompette mais je ne l'ai pas vu jouer au 1er set.
PAUSE
Il n'est pas tard mais pour moi le concert est fini.