Jean- Philippe Viret en trio augmenté au Triton

Publié le par Guillaume Lagrée

Antoine Banville par Juan Carlos HERNANDEZ

Antoine Banville par Juan Carlos HERNANDEZ

Jean-Philippe Viret & Edouard Ferlet par Juan Carlos HERNANDEZ

Jean-Philippe Viret & Edouard Ferlet par Juan Carlos HERNANDEZ

 

Jean-Philippe Viret

en trio augmenté

Les Lilas, Seine-Saint-Denis, Ile de France, France

Le Triton

Jeudi 29 février 2024. 20h30.

 

Jean-Philippe Viret : contrebasse, composition

Edouard Ferlet : piano, composition

Antoine Banville : batterie, composition

Fabrice Moreau : batterie, composition

 

Ce trio existe depuis 1999. Avec deux batteurs qui se sont succédés. D’abord Antoine Banville puis Fabrice Moreau. Ce soir, la scène du Triton comprend deux batteries car les deux batteurs sont présents.

Honneur aux Anciens ! Antoine Banville est le premier à jouer. Aux maillets. La magie commence. Il passe aux balais. Laisse aller, c’est une valse. Mais Jazz. Les pincements de cordes de la contrebasse, les frottements de tambour, les notes distillées au piano. Massage neuronal de qualité. Je n’ai pas écouté ce trio sur scène depuis le 23 décembre 2017. Presque 7 ans de réflexion. Le plaisir se renouvelle et toujours avec la même fraîcheur.

Intro en piano solo. Le trio enchaîne avec le batteur aux balais. Une ballade. Qui ressemble à une chanson de Barbara « Ma plus belle histoire d’amour ». L’air en est proche à mes oreilles. Batteur aux baguettes. C’est plus énergique mais toujours nostalgique. Solo de contrebasse. Retour des balais pour soutenir alors que le pianiste ponctue.

C’était « Madame ? » (Jean-Philippe Viret) suivi de « Changement » (Edouard Ferlet).

Place au Jeune ! Antoine Banville sort de scène et Fabrice Moreau s’assied derrière sa batterie. « Iode 131 » (Edouard Ferlet). Contrebasse à l’archet. Batteur aux balais sur les cymbales. Une sorte de valse. Le tempo s’anime avec le batteur aux baguettes.  Retour aux balais pour le solo de contrebasse. Toujours ce joli thème bondissant. Solo de contrebasse à l’archet. Le toucher du musicien classique s’entend. C’est très élégant. Le trio s’anime avec le batteur aux baguettes et le contrebassiste toujours à l’archet. Ca claque, vole, vire, envoie. Bel envol final. Pas tout à fait. Tout se ralentit, se décompose. Ils relâchent la tension avant d’en finir.

Une composition jouée en Suisse ou bien. Pas encore sur France. Elle n’a pas encore de titre. Elle est l’œuvre de Fabrice Moreau inspiré d’un poème de William Butler Yeats (prix Nobel de littérature 1923), The Dawn (L’Aube en français). Dialogue entre la contrebasse en pizzicato et le batteur aux maillets. Ca pince, frotte, ripe doucement. Grince aussi avec les cymbales. Le piano vient ajouter une couche de mélancolie. Le trio avance et balance doucement. Batteur aux balais qui délivre des paquets de notes entre des silences. Les tambours roulent sous les baguettes et dans ma tête. La contrebasse pose l’assise. Le piano va de l’avant doucement, par petits bonds.

Antoine Banville revient sur scène. Le trio devient un quartette avec deux batteurs.

Attaque du pianiste en solo. Une spectatrice bavarde au fond de la salle. Ses voisins la font taire. Merci à eux. Contrebasse à l’archet. Fabrice Moreau aux balais. La musique file comme un oiseau dans le vent. Aucune rivalité entre les deux batteurs. Ils sont tous deux au service de la musique. Le pianiste prend la main. Contrebasse à mains nues. Fabrice Moreau hache menu aux cymbales. Les deux batteurs sont aux baguettes, en douceur, pour ponctuer le solo de contrebasse. Ca tapote subtilement. Le piano lance une bonne vague. Retour à l’archet. La contrebasse chante comme un saxophone alto. Les batteurs poussent. Le piano trace sa route. Fin tout en douceur avec contrebasse et batteurs aux maillets. C’était « Par tous les temps » (Edouard Ferlet). Temps météorologiques ou musicaux ?

Une composition d’Antoine Banville. « El Ho » . Titre qui est le nom d’un vent d’Afrique du Nord. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Je n’ai trouvé aucun vent de ce nom sur la Toile mais j’ai pu mal  chercher. Ce serait le surnom du chanteur et musicien algérien Hocine Boukella du groupe Sidi Bémol. Si j’ai bien compris.

Duo des batteurs sur les tambours d’abord. Edouard Ferlet joue dans les cordes du piano. Jean-Philippe Viret ajoute son pizzicato. Effectivement, ça sonne arabisant. Le vent chaud souffle fort. Duel des batteurs aux baguettes. Ils se regardent, se défient et, surtout, ils s’écoutant. Le quartette repart pour un final chaud à souhait. Fin en douceur.

« Dérives » (Jean-Philippe Viret). Solo de piano en intro. Grave et mélancolique à souhait. Contrebasse en pizzicato. Batteurs aux baguettes. Ca swingue tranquille. Je vois un beau voilier qui navigue en mer. Bonne pulsation. Ca file, vole droit. Belle énergie groupée du quartette. La contrebasse se sent bien dans le ventre malgré la pression des deux batteries et la vague du piano. Solo de contrebasse à l’archet. Jeu mezzo voce des batteurs aux balais. Jolie nappe de piano. Très bonne vibration groupée. Ca dérive mais sans se perdre.

RAPPEL

Le concert a été filmé et sera disponible sur le site Internet du Triton. Le trio de Jean-Philippe Viret poursuit son chemin depuis 25 ans à trois voire à quatre comme ce soir. Dans un processus démocratique puisque chaque musicien est compositeur et interprète. A suivre.

Fabrice Moreau par Juan Carlos HERNANDEZ

Fabrice Moreau par Juan Carlos HERNANDEZ

Les photographies de Jean-Philippe Viret & Edouard Ferlet, d'Antoine Banville & de Fabrice Moreau sont l'oeuvre de l'Impétueux Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de ces oeuvres sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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