Srdjan Ivanovic Modular Quartet aborde au 38 Riv
Srdjan Ivanovic
Quartette Modular
Le 38 Riv
Paris, Ile de France, France
Samedi 15 juin 2024, 21h30
Le 4tet Modular est composé de
Srdjan Ivanovic : batterie, composition, direction, chant
Mathis Régnault : contrebasse
Manu Codjia : guitare électrique
Ludivine Issambourg : flute
Belle séance de bruitage pour commencer. Vibration de la contrebasse. Frottements du batteur aux balais. Gargouillis de flute. Pincements de la guitare. Le torrent déborde. La flute ramène de l’ordre dans l’ensemble et ça démarre en souplesse. Batteur aux baguettes en finesse. Chant chaud-froid de la guitare. La contrebasse pulse. La flutiste produit des effets en ondulation. Assise. C’est charmant. Rapide dialogue guitare-batterie et le groupe repart jusqu’au final. Sec et net.
« Résistance » dédié à la résistance contre tout ce qui ne doit pas être là. Interprétation libre pour l’auditeur. Bonne pulsation. Contrebasse bien pincée. Le batteur marque bien le pas aux baguettes. Le guitariste prend la main. Ajout d’un effet électro à la flute. Elle sonne presque comme une trompette. Puis plus comme une flute. L’ensemble sonne comme un chant de résistance en rythme. Ca swingue bien. Je bats la mesure du pied gauche. Ma voisine de devant hoche la tête en mesure.
« Le voyage de ? ». Histoire d’un guerrier bosniaque (Srdjan Ivanovic est né en Bosnie-Herzégovine, a grandi en Grèce, étudié aux Pays-Bas et vit en France), à l’époque ottomane, amoureux d’une princesse. Evidemment, ça ne marche pas. Choc culturel ! Le batteur se lève pour tapoter doucement ses cymbales aux balais. Coups de souffle de la flutiste. La mélopée s’installe en 4tet. Ca sent l’amour en vain. 1er solo de contrebasse accompagné par le tapotis du batteur et des vagues successives de flute. Solo de guitare qui emporte mon âme. Musique rêveuse, nostalgique à souhait mêlant Orient et Occident.
Un morceau traditionnel de Bosnie adapté par Srdjan Ivanovic. Il va le chanter et s’excuse d’avance. C’est son groupe. Ils ne peuvent rien dire (sic). Doux martèlement contrebasse & batterie. Un rythme de pas de cheval à l’évidence. La guitare déploie la brume de fond. La flute s’envole au-dessus. Srdjan chante en bosnien, sa langue natale. A moins que ce ne soit en turc car la Bosnie fit longtemps partie de l’empire ottoman (lire Ivo Andric, prix Nobel de littérature 1961 « Un pont sur la Drina »). Ne parlant aucune de ces deux langues, je ne peux en juger. Il chante en jouant de la batterie. Mieux vaut qu’il reste batteur, à mon goût. Duo contrebasse & flute entre Orient et Occident. Le batteur ajoute des roulements en finesse. La flutiste attaque grave. Ca s’énerve franchement, fracasse ente les 4. Retour au thème, énergique et balkanique.
Un morceau en trio que vous allez reconnaitre indique Sdrjan. Non que vous n’allez pas reconnaître sauf si vous avez écouté l’album « Modular ». Je n’ai pas écouté l’album avant le concert donc je ne reconnais pas le thème. Pause syndicale pour la flutiste. Le trio démarre. Plutôt funky. Batteur aux baguettes. Manu Codjia envoie vite et doucement ce qui est le plus difficile à faire. Ca s’anime franchement avec le batteur qui chauffe aux baguettes et un solo saturé de guitare.
Retour sur scène de Ludivine Issambourg. « Rue des Balkans » (la rue des Balkans se trouve à Paris, 20e arrondissement. Nom du label de Srdjan Ivanovic). Démarrage rapide, sec, léger entre flute et batterie. Je reconnais le thème. Très dansant. Retour au calme avec un solo de guitare en douceur, avec des envolées. Ca repart, ondule. La flute revient. Beauté enthousiasmante. Belle vague finale pour nous emporter au loin.
Prochain concert du 4tet Modular de Sdrjan Ivanovic à Paris au Barbizon jeudi 4 juillet 2024. Balkan Tour fin juin 2024 en Bosnie-Herzégovine, Croatie et Monténégro avec le soutien du réseau Jazz France Balkans que j’ai contribué à lancer, lorsque j’étais en poste au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères en 2020 & 2021.
La photographie de Manu Codjia est l'oeuvre de l'Impressionnant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.