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A Paris en mai fais ce qu'il te plaît

Publié le par Guillaume Lagrée

A tous présents et à venir, salut.

 

Voici quelques recommandations de concerts pour le joli mois de mai 2010 à Paris. Le piano est en vedette.

Sans oublier un des derniers Géants du Jazz de passage à Paris pour fêter ses 85 ans, Mr Roy Haynes on drums.

 

Ce choix est totalement subjectif, personnel et arbitraire évidemment.

 

 

Marc Copland

 

La photographie de Marc Copland est l'oeuvre du Sophistiqué Juan Carlos HERNANDEZ.

 

 

 

Dimanche 2 mai 2010, 21h , au Sunside, le Trio Corrente: la fine fleur du Jazz de Sao Paulo, Brésil. Je ne connais pas mais des Jazzmen Brésiliens, par définition, c'est intéressant.

 

Lundi 3 mai 2010, 21h, au Sunside, le Maître Marc Copland reprend possession du piano en trio avec contrebasse et batterie. Cette musique fait chanter le silence.

 

Mercredi 5 mai 2010, 21h, au Studio de l'Ermitage, l'Enchanteuse Claudia Solal nous dévoilera quelques uns de ses tours de magie sonores en compagnie de son Spoonbox afin de fêter la sortie de son nouvel album " Room Service ".

 

Jeudi 13 mai 2010 à 21 au Sunside, Alain Jean Marie, pianiste immense et discret, poursuivra son exploration de ses racines guadeloupéennes avec un programme Jazz et Biguine qui va bien au delà du folklore et du souvenir de Cole Porter (" Begin the Biguine "). Pour la première fois, en plus du batteur, un percusionniste guadeloupéen s'ajoutera au groupe.

 

Lundi 17 mai 2010 à 21h au Sunside, le pianiste américain Dred Scott débarquera en trio. Son énergie, son humour, son imagination rappellent Martial Solal. C'est dire s'il est à découvrir.

 

Mardi 18 mai 2010 à 21h au Sunside, Dan Tepfer, jeune pianiste franco-américain, merveilleux complice de Lee Konitz, sera en concert avec les frères Moutin (François : contrebasse, Louis: batterie) qu'on ne présente plus (ils ont même une BD Jazz en leur honneur).

 

A tout seigneur tout honneur, une des dernières légendes vivantes du Jazz, Mr Roy Haynes, batteur, fêtera ses 85 ans en concert au Duc des Lombards le jeudi 13 et le vendredi 14 mai 2010 ( concerts à 20h et 22h).

 

Pour finir, un souvenir de Paris au mois de mai 1968 avec Claude Nougaro chantant " Paris Mai ". Eddy Louiss à l'orgue Hammond, Daniel Humair à la batterie lancent des pavés de la scène à la Seine.

 

 

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Jus de Bocse servi frais au Théâtre Traversière le 30 avril

Publié le par Guillaume Lagrée

Vendredi 30 avril 2010. 20h . Théatre Traversière. Paris.

Médéric Collignon et le Jus de Bocse reçoivent à domicile.

 

mederic collignon 040

 

La photographie de Médéric Collignon est l'oeuvre de l'Enivrant Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Pour fêter la sortie de leur nouvel album, " Shangri - Tunkashi - La ", Médéric Collignon et son Jus de Bocse invitent quelques amis choisis au Théâtre Traversière à Paris, le vendredi 30 avril 2010 à 20h. Au programme, une résurrection du Miles Davis électrique période 1968 - 1975.

 

Les volcans islandais peuvent aller se rhabiller. L'éruption de lave, cendres et fumée sera sur scène à Paris ce soir là. SI vous avez des enfants, emmenez les à ce concert. D'abord parce qu'à 20h le vendredi soir cela ne nuira pas à leur rythme biologique. Ensuite parce que cela stimulera leur créativité.

 

Un seul risque pour les spectateurs: toute autre musique risque de paraître bien fade après celle là.

 

 

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Chilly Gonzales manque de sel

Publié le par Guillaume Lagrée

Maison de la Radio. Studio 104. France Culture. Emission de Laure Adler.

Paris. Vendredi 16 avril 2010. 22h15 – 0h.

 

 

Chilly Gonzales : piano, clavecin, orgue Hammond

 

Le gars joue comme à la maison, en pyjama de soie vert, robe de chambre à carreaux rouges et pantoufles. Ca commence comme une ballade impressionniste (Debussy, Satie). Il dérive lentement avec des trilles dans l’aigu en maintenant un rythme lent à la main gauche. L’homme en pyjama semble avoir décidé de nous endormir. Puis il attaque en force, au centre du piano, avant de finir en douceur.

 

Jeu très inspiré par le classique. Le piano romantique version 2010. Sauf que ce n’est ni Franz Lizst ni Frédéric Chopin au piano et que ça s’entend, malheureusement. Il joue funky et rapide sur un clavecin. Ca, c’est original.

 

Passage du piano au clavecin dans le même morceau. « Eye of the tiger », la chanson de Rocky Balboa au clavecin,  c’est amusant mais est-ce bien nécessaire ?

 

Retour au piano et à un swing léger. Puis il matraque joyeusement les mediums entraînant le public dans la danse. Il souffle dans un engin bizarre avec un tuyau d’arrosage relié à un clavier. Ca sonne comme un gros harmonica.

 

Retour au piano romantique. C’est joli, c’est mignon mais c’est maladroit et ça ne m’émeut pas. Pour jouer une heure en piano solo devant un public, il faut une technique que Chilly Gonzales ne possède pas. Comme Prince, il a fui les leçons de piano parce qu’on voulait lui imposer trop de choses. Sauf que Prince joue du piano sans se prétendre pianiste et pas en solo pendant une heure. Pianiste, c’est un métier, un dur métier qui nécessite beaucoup de travail additionné à beaucoup de talent pour sortir du lot. Chilly Gonzales a la chance de bénéficier d’un gros soutien médiatique, d’être associé à de gros vendeurs dans des genres différents ( Philippe Katerine, Feist, Charles Aznavour).

 

Pour en revenir au piano, à des créateurs dignes de ce nom, Martial Solal continue de jouer en solo avec humour et élégance, Tigran Hamasyan est en train de changer la face de la musique et Lucas Gillet a concocté un écrin pop classieux pour Elise Caron. Sans compter quelques superbes chevaliers des touches créatifs, ludiques, émouvants: Bruno Angelini, Olivier Calmel, Benjamin Moussay

 

Quant à Gonzales, je concluerai avec une citation de M. Croche (alias Claude Debussy), « Le public a beaucoup aimé. Il était bien le seul. ».

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Michel Edelin + 2 = 9

Publié le par Guillaume Lagrée

Michel Edelin et Associés.

Paris. Le 9 Jazz Club. Jeudi 15 avril 2010. 20h30.

 

Michel Edelin : flûtes

Chris Hayward: flûtes, tambourin

Jim Funnell : piano

 

Olivier Sens est malade ce soir. Jim Funnell le remplace au pied levé. Cela change totalement le son du trio puisqu’un pianiste remplace un bassiste et illustrateur sonore. Ce n'est donc pas la Flute Machine qui a joué ce soir.

 

Avant de commencer la chronique, voici quelques précisions techniques sur l'attirail de Michel Edelin et Chris Hayward. Grand merci à Michel Edelin pour ces précisions.

 

Bonjour Michel,
avant de publier ma chronique, l'ignorant que je suis a besoin de savoir de quelles flûtes Chris et toi avez joué jeudi soir.
Pourrais tu me les classer de la plus petite à la plus grande, s'il te plaît?
Le piccolo (utilisé très brièvement) et placées verticalement sur le stand : la flûte en ut (standard flute in english) la flûte en sol ou flûte alto et enfin la flûte basse ( la dorée avec la tête recourbée).
Par ailleurs, Chris a joué aussi d'un grand tambourin.
A t-il un nom?
Un bendir (origine Afrique du Nord ).
Certains possèdent un timbre.Hamid Drake en joue également dans un duo avec ma collègue et amie Nicole Mitchell (“Bindu” chez Roguart).

D'un instrument qui m'a semblé africain avec des lames de métal sur une demie calebasse
Comment ça s'appelle?
C'est une sanza ou kalimba et cela vient d'Afrique.

Vous avez utilisé des espèces de pipeaux bizarres dont je ne connais pas les noms non plus
Nous avons trois valises de tuyaux de toutes sortes : ocarina, flûte nasale ... etc. Personnellement j’ai utilisé très ponctuellement un bansuri (Inde), une flûte guadeloupéenne...


Michel à la flûte traversière, Chris à la grande flûte. Chris nous fait un souffle prolongé par l’électronique. Ce souffle tourne en boucle. Chris joue par-dessus à la flûte traversière. Jim titille les cordes du piano. Ce n’est ni le bon soir ni la bonne salle pour cette musique. En vrais musiciens, ils jouent. Une mélopée étrange s’élève au dessus du vent. Michel prend sa grande flûte. L’ambiance s’installe. Une petite danse commence par-dessus la gravité du piano, de ce souffle en boucle. Chris coupe la boucle. Le piano commence à rouler, Michel à dérouler.  Je suis heureux de faire partie de cette beauté qui se crée. Chris joue avec un appareillage électronique qu’il commande de ses pieds, Michel avec un bidule qu’il commande de ses mains pour amplifier, déformer le son. Michel passe à une flûte plus courte, plus aigüe. Il se passe tant de choses entre ces trois là que c’est difficilement racontable. Le jeune homme est bien sage au piano. Les deux vieux Messieurs malicieux changent régulièrement d’instruments, de sons, de rythmes, de mélodies. Ce soir, on improvise. Michel cite un standard en solo. Ca repart sur une autre danse. Jim au piano, très attentif, fixe Chris. Il ne regarde pas son piano. Michel a lancé un Olé ! tout à l’heure. En effet, ça sonne espagnol. Retour à la ballade.

 

Intro en solo de grande flûte par Chris Hayward. Le piano puis l’autre flûte s’ajoutent. C’est sombre, haché, inquiétant. Le pianiste se lâche, se livre. Cela devient une danse légère sur la masse sombre du piano. Je bats la mesure du pied droit tant le piano marque bien la pulsation. Solo de Michel à la traversière. Chris cale son grand tambourin plat entre ses jambes. Il joue les yeux fermés allant du bord vers le centre. C’est chaud et mat. La flûte de Michel reprend la danse. Le piano, lui, est méditatif. C’est très beau. Duo piano/tambourin dérivé du Keith Jarrett des années 70, à l’époque où il était créatif. Chris range son tambourin. Michel est reparti avec un gros son grave sur sa grande flûte. C’est parti sur un Blues funky sans guitare, ni basse, ni batterie, ni cuivres. La classe ! Grâce à l’électronique, Chris fait un sifflement de locomotive à vapeur avec une flûte traversière. Une autre citation curieuse de standard pour finir.

 

PAUSE

 

Son répété, amplifié, déformé de la grosse flûte de Michel en solo introductif. Courte citation de Stormy Weather. Le temps est à la pluie ce soir.  Parmi les spectateurs, John Betsch, le batteur de Michel Edelin dans son trio acoustique avec Jean Jacques Avenel (contrebasse). Beau témoignage d’amitié. Chant grave, sombre du piano. Jeu très percussif du trio. Mélange de souffles et d’appuis. Ca swingue grave. Beau solo de piano d’inspiration jarrettienne mais sans abus de maniérismes. Duo très pur de flûtes traversières.

 

Michel s’amuse à marmonner dans le micro, sa voix étant triturée par l’électronique. Pendant ce temps, Jim et Chris installent le mystère. Michel scatte en fait. Ca monte doucement en puissance. Michel continue de scatter. Jim triture les cordes de son piano. Chris caresse un petit instrument africain où des tiges métalliques courbées sont posées sur une calebasse. Michel a repris sa grande flûte, la faisant souffler, chanter. Retour à un standard joué à la flûte par Michel. Je ne retrouve aucun titre de standard ce soir tant l’instrumentation est originale. Solo de piano pour finir.

 

Chris démarre seul à la flûte traversière. C’est juste magique. Michel le rejoint avec des notes longues, allongées même alors que Chris joue vif, bref. Le pianiste joue des percussions dans le corps du piano. John Betsch écoute très attentivement comme s’il découvrait cette musique. Il est vrai que Jim Funnel remplace Olivier Sens ce soir et puis, c’est de l’improvisation, une musique neuve à chaque concert. Le mélange souffle/percussions dans le jeu des flûtes est en équilibre sur un fil invisible. Duo Jim/Michel à la flûte traversière dans l’esprit du menuet, tout de grâce et de légèreté. Le pianiste amène vers autre chose. Au tour de Chris de dialoguer avec Jim. Michel repart tout seul sur un air dansant à la flûte traversière. Chris recale son tambourin entre ses jambes. Le pianiste relance. Le tambourin s’échauffe sous les mains de Chris. Je bats la mesure du pied droit. Ca swingue merveilleusement. Mon âme rêveuse appareille vers un ciel lointain. C’est un tour de magie sonore à 3.

 

Merci à ce trio d’un soir d’avoir su créer dans l'urgence. Merci à Jim Funnell d’avoir su trouver sa place au pied levé dans le trio. J'espère pouvoir assister au prochain concert de la Flute Machine avec Olivier Sens rétabli.

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La Pop Life d'Elise Caron: chapitre 2

Publié le par Guillaume Lagrée

Elise Caron  & Lucas Gillet « A thin sea of flesh »

Studio de l’Ermitage. Paris. Mardi 13 avril 2010. 20h30.

 

 

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Elise Caron : chant

Lucas Gillet : piano, claviers, composition, arrangements

Jean Gillet : basse

Pascal Riou : batterie

Thomas Ostrowiecki : percussions

Fernando Rodriguez : guitare électrique

 

Invités

Phil Reptil : guitare électrique

Thomas de Pourquery : chant

 

La photographie d'Elise Caron est l'oeuvre du Resplendissant Juan Carlos HERNANDEZ.

 

 

Avis aux spectateurs. A L’Ermitage, l’horaire affiché, 20h30, est celui de l’ouverture des portes. Le concert est à 21h.

 

Elise a mis ses lunettes de grand-mère anglaise pour lire les poèmes d’un Gallois, Dylan Thomas. Ca commence par une sorte de groove hypnotique et léger avec le piano. Quand Lucas Gillet quitte le piano pour les claviers, ça sonne comme les claviers électriques chez Miles Davis à la fin des années 80. Bref, c’est bof. Elise s’envole au dessus du groove, avec les battements d’aile souples, larges et rares du goéland. Par brefs instants, cela sonne New Wave mais pas assez longtemps pour devenir ennuyeux.

 

Elise chante sans traduire les textes comme elle l’avait fait lors du précédent concert. Chez Dylan Thomas, pour ce que j’en ai découvert grâce à Elise, le son compte plus que le sens. Cette chanson sonne très pop anglaise, un peu trop à mon goût.

 

Une ballade. Dans un concert de rock, les fans seraient debout avec les briquets allumés. Ici, ils écoutent.

 

Joli duo batterie/percussions. Ca roule. Très belle chanson lumineuse, aérienne qui s’envole au dessus des nappes gluantes de synthétiseurs. Ca pétille entre batterie et percussions. Elise se fait liane, nuage, oiseau, lionne ou surveillante de prison. Tout cela dans une seule chanson « Foster the light »..

 

Elise nous fait une traduction littérale du poème. Elle est seule sur scène avec Lucas Gillet. Duo voix/claviers qui imitent le son d’un orgue d’église dans l’aigu.

 

Le groupe remonte sur scène pour ma chanson préférée de l’album « And death shall have no dominion ». Je la reconnais dès le solo introductif chaud et métallique des percussions. Les mains de Thomas volent comme des colibris sur les tambours. Elise s’accroupit, regarde, écoute. Elle le connaît ce solo pourtant. Le piano entre dans la danse, puis la guitare. Le balancement commence comme un voilier qui vire bord sur bord, léger, souple, rapide. Ca sent bon le sel et le soleil qui sort des nuages. Chaque note s’incruste dans les pores de ma peau. Un vieux monsieur assis devant moi, appuyé sur sa béquille, danse sur place. Et la mort n’aura pas d’empire tant qu’il y aura un homme, une femme, un enfant pour écouter cette chanson d’Elise Caron.

 

Nouvelle translation littérale. « Le bossu dans le parc ». Chanté en anglais, ça sonne comme une promenade dans un parc un dimanche après-midi. Tranquille et sautillant, sans batterie ni percussions pourtant.

 

Duo piano/voix pour commencer. Une chanson plus légère, plus sautillante encore. Son de guitare sous influence ouest africaine. Air dansant. Batterie et percussions s’en donnent à cœur joie. Et Elise ? Elle maîtrise. Solo de guitare très rock’n roll, enfin dans le genre Mike Stern. Elise s’accroupit pour écouter son groupe tourner. D’un beau solo de piano, Lucas Gillet repasse aux synthés gluants. La chanson s’est muée en ballade mais repart énergiquement au piano. Joie ! Tiens, Elise Caron fait du Grace Jones pendant quelques secondes.

 

Un nouveau duo piano/voix sur une ballade.

 

Le groupe remonte sur scène pour une chanson pêchue, qui balance. C’est fait pour danser avec un(e) partenaire de qualité. Premier scat d’Elise en fusion avec le groupe.

 

Introduction au piano. «  The tombstone told when she died ». La barque de la voix glisse sur la cascade de notes du piano. Le groupe les rejoint dans une étrange berceuse.

 

Dernier morceau. Invités mystère : Phil Reptil à la guitare électrique, Thomas de Pourquery, saxophoniste et ambianceur patenté au chant. Phil Reptil tord le son de sa guitare comme un serpent d’où son nom de scène. Thomas et Elise chantent ensemble. Ils s’aiment ces deux là. Ca fait plaisir à voir et à entendre. Leurs chants montent et descendent à l’unisson. Ce n’est pas parfait techniquement comme Marvin Gaye avec Tami Terrell mais, émotionnellement, c’est juste. Le son du Reptil fend l’espace, le tord, le déforme. Un spectateur au bar en grogne de plaisir. Thomas et Elise se serrent la main, très fair play après le match.

 

RAPPEL

 

« Foster the light » morceau dansant aux percussions arabisantes. Ca balance comme un beau voilier. Ca tangue, ça roule mais ça ne donne pas mal au cœur. Devant moi, une dame bat la mesure avec un flyer sur la table.

 

« And death shall have no dominion ». Je n’écris plus. Je déguste. Ecoutez cette chanson, sapristi!

 

Ce n’est que le deuxième concert de ce groupe. Les progrès sont évidents mais ils sont encore en phase d’apprentissage de cette pop subtile, raffinée, très écrite. Encore quelques concerts et ils se lâcheront, décolleront vraiment. Que les programmateurs les programment afin que nous puissions les entendre progresser pour notre plus grand plaisir.

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Cordes Avides " Moon Blues "

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Cordes Avides.

" Moon Blues "

Un album du label Hybrid Music

 

Cordes Avides est composé de

 

Sébastien Guillaume: violon

Frédéric Eymard: violon alto

Jean Wellers: contrebasse

 

Invité

Didier Lockwood: violon (n°9)

 

La famille des violons s'est évadée de l'orchestre symphonique pour aller musarder du côté du Jazz. Seul le violoncelle manque à l'appel.Après Frédéric Eymard, superbe accompagnateur du superbe quintet acoustique d'Olivier Calmel , voici Frédéric Eymard, leader démocratique d'un trio à cordes avides. Il a composé 9 morceaux sur les 12 que compte cet album.

 

Bel hommage à Charles Mingus pour le premier morceau. Mingus devenu contrebassiste de Jazz parce que violoncelliste classique pour un homme de couleur, dans les années 1940, aux Etats Unis d'Amérique, ce n'était pas possible.

 

Le Swing est superbe, léger, aérien sans rien de manouche. C'est moderne et c'est frais. C'est raffiné mais ça ne sent pas l'exercice de style. L'instrumentation est originale, la composition et l'interprétation pourraient l'être plus encore vu les capacités de ces trois violoneux Ne boudons pas notre plaisir. Il y a parfois même ce sentiment d'urgence, de nécessité vitale propre au grand style (cf n°2).

 

La musique est sans tambour ni trompette, sans piano, sans cuivres, sans guitare mais elle est présente du début à la fin de l'album. Les violons peuvent aussi servir de mandoline, de percussions (cf n°4).

 

Les deux bases fondamentales du Jazz, ce sont le Swing et le Blues. Il y a un Blues, le troisième morceau, qui donne son titre à l'album. Il y a surtout du Swing. Cette musique en regorge pour notre plus grand plaisir.

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Christophe Marguet Quartet Résistance Poétique " Buscando la luz "

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

Christophe Marguet Quartet Résistance Poétique

" Buscando la luz "

 

Album Le Chant du Monde. Distribution Harmonia Mundi.

Sortie le jeudi 22 avril 2010. Concert le vendredi 30 avril 2010 au Triton, Les Lilas (métro Mairie des Lilas).

 

Christophe-Marguet.jpg

 

Christophe Marguet: batterie, compositions

Mauro Gargano: contrebasse

Bruno Angelini: piano

Sébastien Texier: saxophone alto, clarinette, clarinette alto

 

La photographie de Christophe Marguet est l'oeuvre du Percutant Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Par rapport au concert auquel j'avais assisté, le saxophoniste a changé. Sébastien Texier a remplacé Jean Charles Richard. Comme ils ne jouent pas des mêmes instruments, cela change la couleur mais pas la nature de ce quartet poétique et résistant. Cette musique est écrite, élégante, symbiotique. La descendance d'Henri Texier est bien assurée dans le Jazz français. D'ailleurs, son fils Sébastien fait partie de cette aventure.

 

Comme avec Thierry Péala et Giovanni Falzone, un pianiste évident et essentiel se trouve ici, Monsieur Bruno Angelini. Sa vigueur, d'inspiration solalienne, s'exprime dès le deuxième morceau, Christophe Marguet, le batteur leader, est un Maître des couleurs. Avec Mauro Gargano à la contrebasse, la sauce est bien liée et bien relevée.

 

Ce n'est pas un hasard si Daniel Humair, le plus grand batteur européen depuis plus de 50 ans, est aussi peintre. Pétrir les tambours avec les balais c'est un geste de peintre. Que de couleurs sortent des fûts de cette batterie (cf morceau n°3).L'esprit klezmer ressort parfois dans le jeu de clarinette (morceau n°6).

 

Par rapport au concert que j'avais entendu, cette musique m'a paru moins audacieuse, moins lumineuse mais néanmoins riche de promesses. Le quartet de Christophe Marguet cherche encore la lumière (Buscando la luz). A partir de cet album, suivons l'avancement de leur recherche dans leur prochain concert. Rendez- vous au Triton le vendredi 30 avril 2010 pour les Parisiens et les Dyonisiens.

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Claudia Solal * Spoonbox. " Room Service "

Publié le par Guillaume Lagrée

 

CLAUDIA SOLAL*SPOONBOX

" ROOM SERVICE "

 

Album Le Chant du Monde. Distribution Harmonia Mundi.

 

Sortie le jeudi 22 avril 2010. Concert le mercredi 5 mai 2010 au Studio de l'Ermitage à Paris.

 

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Claudia Solal: voix

Benjamin Moussay: claviers

Jean Charles Richard: saxophones

Joe Quitzke: batterie

Invité

Régis Huby: violons

 

La photographie de Joe Quitzke est l'oeuvre du Pétillant Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Après s'être construit un univers sur scène depuis 2006, le quartet Spoonbox de Claudia Solal nous livre le fruit de ses travaux, de ses nuits, de ses jours sur un album très éloigné de l'ordinaire des chanteuses formatées et clonées par l'industrie du spectacle.

 

Des réminiscences Princières affleurent dans la première chanson qui finit par une sorte de dance folle.  La deuxième voyage entre piano et harpe (les cordes du piano) à travers la musique contemporaine. Un bijou nostalgique en duo piano/voix comme le précédent album de Claudia Solal, " Porridge Days ".La petite souris reprend sa course folle dans la troisième chanson. Je vous laisse découvrir la suite, aimables lectrices, sympathiques lecteurs.

 

Chaque chanson possède son ambiance particulière entre joie et angoisse sans jamais rien de classique, de prévisible. Chaque chanson est un court métrage qui excite l'imagination de l'auditeur, libre de se raconter sa propre histoire.

 

Invité, le violoniste Régis Huby vient ajouter sa glisse à l'ensemble, fusionnant avec le saxophone soprano de Jean Charles Richard. Benjamin Moussay navigue entre claviers acoustiques et électriques sans jamais se perdre en Mer. Jean Charles Richard apporte la sensualité, la chaleur du baryton, l'aigreur, l'acidité du soprano. Joe Quitzke lie le tout. Pas de basse. Cela ancrerait trop cette musique fluide, légère comme l'air, légèreté qui n'est pas signe d'insignifiance.

 

La musique semble partir dans tous les sens alors que le groupe est soudé, cohérent. C'est là que se reconnaît l'art, la maîtrise. Comme son père, Martial Solal, Claudia cultive l'art de la surprise. Cet album est un recueil de nouvelles. A vous de le lire d'une traite ou d'y piocher au gré du hasard, de vos envies.Les amateurs du célèbre conteur arabe, Cheikh Espire y trouveront leur bonheur. Les oxoniens distingués noteront la pureté des accents toniques de Claudia Solal qui écrit et chante en anglais. Ouvrez grand vos écoutilles, faites appel au Room Service de Claudia Solal et ses hommes, votre séjour sera inoubliable.

 

 

 

 

 

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Why Cie enflamme les Combustibles

Publié le par Guillaume Lagrée

Why Cie?+ Invités.

Les Combustibles. Paris. Jeudi 1er avril 2010. 20h30.

 

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Why Cie:

Yann Cléry: flûte traversière, chant, MC

Olivier Calmel: claviers

Martin Guimbelot: contrebasse

Rémy Voide: batterie

 

Invités:

Pierrick Pédron: saxophone alto

Jérôme Barde: bardophone (guitare électrique)

Juan Rozoff: chant

 

La photographie de Pierrick Pédron est l'oeuvre du Funkallero Juan Carlos HERNANDEZ.

 

 

Le concert a démarré à 21h20 au lieu de 20h30. En semaine, sachant que de nombreux spectateurs doivent se lever le lendemain matin pour aller gagner leur pain à la sueur de leur front, ce n'est pas respectueux du public.

 

Après une intro à la flûte, genre Ka, le serpent du Livre de la Jungle, ça tourne en boucles groovy, puissantes. La flûte plane au dessus d'un gros brouet sonore. Le flutiste chante, brame en angliche. La contrebasse, très amplifiée, sonne comme une basse.

 

C'est tout de même le son boisé de la contrebasse. Tchik, poum, tchik du batteur. Décidément, le flutiste aime l'ambiance Livre de la Jungle. Enfin, option jungle urbaine. Olivier Calmel quitte l'habit du compositeur raffiné ultra contemporain pour celui du Keyboard Wizard à la Bernie Worrell. Y aurait il du Dr Jekill et Mr Hyde chez cet homme? La musique prend forme. C'est hypnotique, puissant, allégé par la flûte et ça ne ressemble pas à une énième copie de Bitches Brew ou des Head Hunters. Personne n'ose encore danser sur la piste. 

 

Je pense que Yann chante en français sur cet air de ballade mais l'hypothèse reste à confirmer. La musique s'accélère, le chant aussi. Ca devient bondissant, sautillant pour replonger dans la volupté langoureuse l'instant d'après.

 

S'ensuit une sorte de ragga plein de bonnes vibrations. Là, il me semble que Yann chante en anglais mais cela reste à démontrer. Indéniablement, ces petits Blancs groovent bien derrière ce grand Noir. Deux avantages majeurs à ce concert: les filles sont plus belles que dans les clubs de Jazz et les places 3 fois moins cher. C'est vrai que ce n'est pas du Jazz et que la Why Cie n'est pas encore dans le Star System. Profitons en avant qu'ils ne s'y vautrent. Je préfère Yann Cléry flutiste à Yann Cléry chanteur. Certes le chant lui permet de déployer son goût pour l'extraversion. C'est le Cab Calloway du raggamuffin en fait. Quand il joue de la flûte, c'est plus sérieux. Derrière ça tourne bien. Olivier est un bon trafiquant de sons, comme disent les Colombiens, aux claviers.

 

Voici venu le temps non pas des rires et des chants mais du morceau de Jazz. Intro par un solo de flûte. Le groupe le rejoint. Ca sonne plus cool, plus jazz en effet. Ah un vrai solo de contrebasse Jazz! Ca allège agréablement. Olivier bondit comme un jeune cabri derrière ses claviers. Joli bruitage entre chant et souffle sur la flûte.

 

Premier invité: Jérôme Barde et son bardophone, guitare électrique qu'il a dessiné et conçu lui même (la caisse a une forme de haricot rouge ). Kouti Kouti. Jolis bruitages entre chant, souffle et flûte qui rappellent le regretté Rahsaan Roland Kirk. Un son mouillé, tordu sort des claviers. C'est fait pour danser debout alors que le précédent morceau était fait pour écouter assis. Nette influence ouest africaine dans les rythmes.

 

Deuxième invité: Pierrick Pédron au saxophone alto. La sonorité délicatement acidulée du saxophone vient alléger ce son très compact. Joli solo de claviers à partir duquel Pierrick s'élance joyeusement. Le son de Pierrick tranche à vif la masse sonore de la rythmique.

 

Le groove s'étire comme un accordéon. Ca balance joyeusement. Jérôme et Pierrick se joignent à la fête. Il y a aussi un coté Babs Gonzales, Monsieur Be Bop, chez ce chanteur. La rythmique pousse derrière un Pierrick de haute volée. Fausse fin puis ça repart joyeusement tous ensemble, tous ensemble, ouais!

 

PAUSE

 

" Summertime " de George Gershwin traité en électro groove. J'ai entendu récemment Jozef Dumoulin procéder à la même opération. Gershwin est décidément inusable. Là je reconnais les paroles. Pierrick prend possession de la scène. Ca tourne bien compact derrière et, en bon demi de mêlée, Pierrick distribue le jeu en stratège.

 

Pierrick s'en va et cède sa place à Jérôme accompagné de Juan Rozoff. Juan Rozoff est le seul Français capable de chanter du Prince en étant lui aussi Superfunkycalifragisexy. Il commence par chanter " Feel U up " une face B de Prince.

 

Groove léger. Son agréable de la flûte. Ca chaloupe bien. La rythmique est dense mais avec des superpositions.

 

Un nouveau morceau aux rythmes ouest africains. Quelques audacieux dansent.

 

S'ensuit un morceau très funky, dans le style de la programmation de Couleur 3 sur la Radio Suisse Romande. Le groove est dense, compact et le chanteur rappe impeccablement. Il semble qu'une certaine Lucille ( comme la guitare de BB King) lui ait brisé le coeur. retour à la flûte.

 

Pierrick et Jérôme remontent sur scène. Groove très profond et souple de la contrebasse. Le batteur martèle sans matraquer. La flûte plane au dessus. Ca fait onduler les gazelles. Groove très dense, sombre que viennent éclairer guitare et sax alto. Ca finit sur un solo de sax Hyperbolicsysquadellimystic. Au moins.

 

Ca repart sur un funk souple, princier, doux et humide.

 

Ma chronique s'arrête là. Ensuite j'ai dansé. La Why Cie et ses amis avaient gagné la partie.

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La tournée du Grand Viret au Duc

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Trio de Jean Philippe Viret

Paris. Le Duc des Lombards. Mardi 30 mars 2010. 20h.

 

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Jean Philippe Viret: contrebasse

Edouard Ferlet: piano

Fabrice Moreau: batterie

 

 

La photographie de Jean Philippe Viret et Edouard Ferlet est l'oeuvre de l'Unique Juan Carlos HERNANDEZ.

 

 

 

 

Plus d'un an après, me voici à nouveau face au trio équilibré et créatif de Jean Philippe Viret.Introduction à la contrebasse qui chante tout de suite sous les doigts ailés de Jen Philippe Viret. Les maillets caressent la batterie. Edouard Ferlet vient ajouter une touche de sfumato à la toile. Nom de Zeus, c'est beau! Quelle finesse dans l'échange.Baguette main droite, balai main gauche, Fabrice Moreau varie nos sensations. La musique vole comme un grand catamaran au dessus des flots: légère, rapide, sans se poser. Viret creuse alors que les deux autres nettoient l'espace. La musique monte en puissance avec équilibre et mesure. Le thème obsédant revient par instants. De quoi hanter nos nuits en douceur. C'était " Not yet " (Viret).

 

" Vert " (Fabrice Moreau). intro au piano romantique en diable. Des petits coups d'archet marquent des pas de danse lente. Serait ce " Vert " ou " Verre " tant ce morceau est fragile et clair? Retour au vert avec la musique qui s'agite comme un pré sous le vent. Puis le calme. C'est somptueux, tout simplement.

 

Un morceau plus pêchu mais toujours dans la finesse. Fabrice tient ses baguettes comme un gourmet chinois. Ca pulse, ça gronde.Jeu d'alliances sonores entre les cordes du piano et celles de la contrebasse. Ca pince et ça vibre. Un type bizarre ne cesse de faire des allées et venues à côté du bar. Il passe, s'arrête, reste 1 ou 2mn debout à écouter la musique, s'en va puis revient et reprend le même manège. C'est dire si cette musique inspire la passion. Effets de souffle, de vibration. Ils s'arrêtent et le silence devient leur musique. Ils jouent des nouvelles compositions avant de les enregistrer en studio alors qu'habituellement les musiciens viennent défendre sur scène un nouvel album. C'est la méthode de Prince. Tester la réaction du public à de nouveaux morceaux avant de les enregistrer.

 

Nouvelle composition d'Edouard Ferlet que j'appelerai " Shine " pour simplifier. Ca brille derrière la brume. Ce tro aime les jeux d'ombre et de lumière, comme des marines du Lorrain en musique. Le jeu du pianiste est très nettement inspiré de l'école française: Debussy, Satie. Cette musique est comme le flux des vagues venant inlassablemnt mourir et renaître sur la plage. Mon ame rêveuse s'envole. Tout ce qui brille n'est pas or mais ce " Shine " n'a pas de prix.

 

Un petit swing grave. Une sorte de Blues décalé. Ca change. Le piéton du Duc a cessé son manège. Jeu de bruitage entre percussions, contrebasse, piano. Fabrice fait tinter les rebords métalliques d'un tambourin. Ca monte en transe mais, à la française, sans mysticisme. C'était " Page 345 " (Ferlet).

 

" La barge rousse " (Viret) est un oiseau migrateur capable de faire 11500km sans escale. Chapeau, l'oiseau! Viret fait des passes magiques sur ses cordes. Fabrice tapote ses tambours. Retour du piéton pour 1mn. Peut-être est-ce le gars de la plonge qui s'octroie une pause de temps en temps? Edouard joue du cymbalum avec les cordes de son piano. C'est d'une beauté saisissante évoquant le voyage, la liberté, la fidélité. L'oiseau sait d'où il vient, où il va. Les notes bondissent de la contrebasse comme des dauphins hors de l'eau. Edouard a pris des maillets pour tapoter les cordes du piano. Le trio se lance, file haut et droit comme l'oiseau dans l'azur. " Bravo! " comme dit la dame derrière moi.

 

" Peine perdue ", morceau du dernier album du trio. Intro par un jeu d'archet classique, très rapide. Le piano court au même rythme. Ca sonne comme une belle voiture de sport, rouge vif, montant une route en lacets à vive allure. Le héros va t-il arriver à temps pour délivrer sa belle du château du Roi Krogold? La contrebasse chatonne sous les tapotis de l'archet. Puis elle chante à pleine voix quand l'archet la masse. Quelle somptueuse musique de film romantique! Du sentiment mais pas du sentimental. Fin nette comme un Stop.

 

Le répertoire change, l'identité du trio de Jean Philippe Viret demeure. Réjouissons nous et profitons en.

 

 

 

 

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