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Claudia Solal et Elise Caron enchantent les petits et les grands dans l'Est de la France en janvier

Publié le par Guillaume Lagrée

La photographie d'Elise Caron est l'oeuvre du Princier Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Elise-Caron.jpg

 

"Léo Ferré : Poète... vos papiers!" 2
Avec le soutien de la Ville d'Argenteuil , de la DRAC Ile de France, de l'ADAMI , de la SPEDIDAM et de la Région Ile de France
par le sextet d'Yves ROUSSEAU

avec Maria Laura Baccarini et Claudia Solal, voix
Régis Huby, violons - Jean-Marc Larché, saxophones - Christophe Marguet, batterie -
et Yves Rousseau, contrebasse, compositions et arrangements.
samedi 8 janvier 2011 à 20h30
au Théâtre de Dole
- 30, rue Mont Roland - 39100 Dole
Tel : 03 84 82 10 63

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Elise CARON (voix) , Christine Chazelle (piano) et Michel Mussseau (piano-jouet, scie musicale)
dans "Chansons pour les petites oreilles"

au Théâtre le TRAM de MAIZIERES LES METZ,
le jeudi 20 janvier 2011 à 11h, dans le cadre de "Spectacles en Recommandé".

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Jazz, rumba et musique folklorique. Considérations sur une discothèque (Robert Desnos)

Publié le par Guillaume Lagrée

Jazz, rumba et musique folklorique

Considérations sur une discothèque

 

Quand le poète français Robert Desnos (1900-1945) écrivit ces lignes en 1943, il posait un acte de résistance. Comme il ne se contentait pas d'écrire, il fut arrêté et déporté pour actes de résistance en 1944 et mourut du typhus dans un camp de concentration allemand en juin 1945. Cet article est à lire en parallèle de celui dédié à ceux qui détestent le Jazz.

 

Tour Eiffel

La photographie de la Tour Eiffel est l'oeuvre de l'International  Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Le classement d'une discothèque n'est pas chose facile et il est impossible d'y arriver à bien, si tôt ou tard on ne se résout pas à constituer un fichier. L'établissement de celui-ci ne va pas sans surprises et le collectionneur retrouve parfois avec étonnement tel disque oublié auquel la vieillesse confère une saveur nouvelle. Ainsi en est-il en particulier du jazz, qu'il soit hot, qu'il soit straight, qu'il soit swing, et qui, bon gré mal gré, devient musique écrite à partir du moment où il est gravé dans la cire.

 

On mène à l'heure actuelle une enquête auprès des compositeurs contemporains à propos de cette forme musicale dont il serait stupide de méconnaître l'importance, puisqu'elle coïncide avec une des périodes intellectuelles les plus riches des temps modernes. Ce serait une erreur de croire , à la façon de tel médiocre compositeur, que les amateurs de jazz, que les musiciens de jazz, que les compositeurs pour jazz sont des épileptiques, des dégénérés et des analphabètes. L'affirmer est au contraire une preuve d'ignorance majeure. C'est ne pas savoir que le jazz est le descendant direct de toute la musique populaire mondiale et que ce n'est pas par hasard que les floklorisants se sont attachés à son étude. Musique espagnole, musique française, musique italienne, musique allemande, telles sont les marraines du jazz. La contredanse normande et la ridée bretonne se retrouvent dans le danzon cubain, ancêtre immédiat de la rumba. Les boléros, les bourrées, les valses se sont prolongées dans les formes modernes de la danse. Il n'est pas jusqu'à la composition de l'orchestre qui n'assimile rapidement les apports européens: on l'a vu dans l'évolution de l'orchestre cubain qui, en peu d'années, est passé de la percussion africaine à une formation où les cordes tiennent une grande place, sinon la plus grande.

 

Et, sans crainte, sans remords, continuons à collectionner les disques de jazz sur un rayon proche de celui où voisinent Bach, Haendel, Rameau, Ravel, Debussy, Scarlatti et combien d'autres.

 

Robert DESNOS, Aujourd'hui, 22 février 1943.

 

Texte réédité dans Robert Desnos, " Les Voix Intérieures ", Les Editions du petit véhicule, Nantes, 1987.

En illustration un morceau de Duke Ellington que Robert Desnos a peut-être pu écouter avant que l'Allemagne nazie n'envahisse la France républicaine et Alain Bashung chantant à sa manière un poème de Robert Desnos " Jamais d'autre que toi ". 

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Louis Armstrong at the Esquire All American Jazz Concert

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Louis Armstrong at the Esquire All American Jazz Concert,

Metropolitan Opera House, New York City, January 18, 1944.

 

Louis Armstrong: trompette, chant

Roy Eldridge: trompette

Jack Teagarden: trombone, chant

Barney Bigard: clarinette

Coleman Hawkins: saxophone ténor

Art Tatum: piano

Teddy Wilson: piano

Al Casey: guitare électrique

Oscar Pettiford: contrebasse

Sidney Catlett: batterie

Red Norvo: vibraphone

Lionel Hampton: vibraphone, batterie

Billie Holiday: chant

Mildred Bailey: chant

 

JBM 1992. Distribué par Virgin France SA.

New York

 

La photographie de New York est l'oeuvre du Transatlantique  Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Un des problèmes de la démocratie souligné notamment par les écrivains Normands Tocqueville, Flaubert et Maupassant, c'est qu'elle donne le même poids à la voix de l'ignorant et à celle du savant. La réponse française à ce problème ce fut, grâce à la Troisième République, l'institution de l'école laïque, obligatoire et gratuite. Pour l'art, le fossé entre la foule et les esthètes demeure. Les Etats Unis d'Amérique, pays où tout se vote (ils inventèrent même les élections des Miss!) aiment organiser des votes sur les meilleurs musiciens. En 1944, appelés à choisir les meilleurs Jazzmen de leurs temps, les lecteurs de Metronome et Downbeat, revues aux lecteurs plus curieux que la moyenne, avaient choisi une majorité écrasante de musiciens blancs. La revue Esquire fit elle appel aux esthètes, aux critiques. Ils choisirent une majorité écrasante de musiciens noirs. Le résultat de ce vote censitaire ce fut ce concert mémorable, explosion orgiaque et dyonisiaque du Jazz classique.

 

Quand des Jazzmen français se retrouvent pour improviser, ils font le boeuf en hommage au Boeuf sur le toit, brasserie du quartier de Montparnasse à Paris où ils se retrouvaient dans les années 1920. Les Jazzmen américains font eux une Jam Session. Celle ci est de la confiture pour les gourmets, de l'ambroisie pour les dieux de l'Olympe.

 

Le casting parle de lui même. Certes il manque Lester Young et Sidney Bechet mais, tout de même, quel orchestre! Il y avait de quoi faire un festival. Leonard Feather, producteur avisé, en fit une soirée, organisant savamment l'alternance des musiciens pour varier les plaisirs et éviter la cacophonie. Il y a là les deux pianistes qui marquèrent le plus  Martial Solal, Art Tatum (Chopin devenu fou selon Jean Cocteau) et Teddy Wilson, le contrebassiste virtuose Oscar Pettiford, un des géants de la batterie Swing annonçant déjà le Bebop Sidney Catlett, le deuxième inventeur du saxophone ténor, Coleman Hawkins, la sublime Lady Day malheureusement trop peu présente, les vibraphonistes Red Norvo et Lionel Hampton absolument déchaînés, Roy Eldridge, trompettiste trop souvent oublié entre Louis Armstrong et Dizzy Gillespie.

 

Je ne saurais les décrire tous. J'insisterai donc sur Louis Armstrong, le Roi du Jazz, qui ici est, pour une fois, entouré de musiciens à sa hauteur ce qui le pousse vers des sommets inaccessibles de Swing. Louis avait le plus beau contrat du show business américain. En échange de tout cet argent, il souriait tout le temps, ne choisissait ni ses morceaux ni ses accompagnateurs. Ici, il s'éclate, pétarade, explose, virtuose, pyrotechnique, magique, unique. 67 ans après avoir été enregistrée, cette musique vous soulève de Terre, fait danser les paralytiques et chanter les muets. Le Flying Home de Lionel Hampton est monstrueux de puissance. Le Billie's Blues de Lady Day vous fait passer des frissons de désir dans l'échine. La voix et le son de trompette de Louis Armstrong sonnent comme les anges de Jericho ( un gospel qu'il chanta d'ailleurs). En période de guerre, ce concert se termine par l'hymne national américain joué par tous les musiciens réunis et vous n'entendez que le son de la trompette de Louis qui domine l'ensemble." A la trompette, vous ne pouvez rien jouer, même dans les trucs les plus modernes, qui ne vienne pas de Louis Armstrong " (Miles Davis).

 

Les morceaux sont brefs sauf un " I got rhythm " et un " Flying Home " d'anthologie, oscillant entre l'excellent et le sublime. Pour ceux qui croient que le Jazz avant le BeBop était mou du genou, cet album est une belle claque. A tous, il donnera joie, lumière, énergie sans gourou ni effets secondaires indésirables. Un seul risque à prendre: bien des musiques vous paraîtront fades, pâles et molles après celle là. Surtout en concert.

 

  L'album n'est pas facile à trouver dans le commerce en 2010. Voici une piste.

En voici une autre. Bonne écoute lectrices raffinées, lecteurs distingués.

 

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Rhoda Scott Lady Quartet au Sunset

Publié le par Guillaume Lagrée

Rhoda Scott Lady Quartet

Paris. Le Sunset.

Jeudi 30 décembre 2010. 21h30.

 

 

 

Rhoda Scott: orgue Hammond

Julie Saury: batterie

Lisa Cat Berro: saxophone alto

Sophie Alour: saxophone ténor

 

Une jeune femme enceinte est assise au fond de la salle. L'éducation musicale de cet enfant commence bien. Avant même de naître, il saura déjà que, dans le Jazz, les femmes ne sont pas obligatoirement chanteuses. Il y a aussi des musiciennes de valeur.

 

Le concert est annoncé pour 21h30 et commence à 22h15. C'est se moquer des spectateurs surtout en semaine. Tout le monde n'est pas en vacances. Monsieur P est prêt à demander le remboursement de son billet. Monsieur S et Mademoiselle I sont plus patients.

 

Ca démarre à quatre. Rhoda Scott est bien la  Boss de ce groupe. Quelle ligne de basse de l'orgue! Ca vous prend aux tripes et ne vous lâche plus. Le solo de la Patronne c'est autre chose que ceux des servantes.

 

" Tempus " (Wayne Shorter). Wayne Shorter à l'orgue Hammond ça sonne bien aussi. Les deux souffleuses entrent dans la danse. Ca swingue étrangement. Bref c'est du Wayne Shorter, le plus grand compositeur du Jazz depuis la mort de Duke Ellington comme disait Stan Getz. Chaque concert de Rhoda Scott est une claque de vie, de joie, d'énergie, d'envie. Joli chant/contrechant entre les saxs. Derrière, ça pulse, nom de Zeus!

 

" Eboness " (Roy Brooks). Rhoda Scott présente morceaux et musiciennes en français avec un délicieux accent américain que n'ont pas altéré plus de 40 ans de vie en France. C'est une ballade au tempo grave et dense. Jolie plainte de l'alto sur ce tempo lourd, marqué mais pas pesant. Joli solo de batterie aux maillets, en souplesse, en douceur. Les peaux parlent.

 

" Shaker " (Sophie Alour). C'est une première mondiale sur scène pour une nouvelle composition. C'est plutôt groovy. Ambiance bar coquetèle bref shaker. Avec des stop and go. Un morceau bien adapté au groupe.Des fans au fond de la salle battent la mesure des deux mains. Solo de batterie funky aux baguettes.C 'est un boogallo style Blue Note des années 60 et c'est toujours bon pour nous.

 

" Liza " une ballade. Lisa Cat Berro a le premier rôle forcément. L'orgue devient un tapis léger et mordoré sur lequel le sax alto n'a plus qu'à se lancer pour s'envoler. Pas loin de moi se trouve un jeune couple avec une fillette de 4 ans qui écoute sagement. J'assistai à mon premier concert de Jazz à 6 ans sur les pas de mon père. La jeunesse actuelle est plus précoce. C'est le progrès.

 

" Moanin " (Bobby Timmons). Morceau du pianiste des Jazz Messengers d'Art Blakey devenu une signature du groupe. A écouter dans la version jouée en concert au Club Saint Germain à Paris en 1958. L'ogarniste Hazel Scott, présente dans le public, s'y fait entendre. Sophie Alour se défend mais ne fait pas oublier Benny Golson. Rhoda Scott is The Boss! Ca s'entend nettement sur son solo. Ses demoiselles ne dégageront jamais autant qu'elle je le parie. Rhoda nous fait sa spéciale à l'orgue sans les mains. La ligne de basse est jouée avec les pieds. D'où l'importance de jouer pieds nus pour obtenir plus de finesse dans le jeu.

 

Un standard de Pop. C'est " Bad " de Michael Jackson. Après " Beat it " joué par Manu Codjia et " Billie Jean " par Sébastien Llado. Les Jazzmen français attendront ils la mort de Prince pour jouer " Kiss " ou " Pop Life "? Bad c'est la chanson que Prince refusa de chanter en duo avec Michael Jackson. " Je ne peux pas chanter une chanson qui commence par " Your butt is mine ". C'est trop idiot. " Version bien funky. Le public conclut de lui même " Who's bad? ".

 

PAUSE

 

Pour appeler Sophie Alour sur scène, Julie Saury joue un air de marche militaire, la " Blues March " d'Art Blakey. Ca marche. La demoiselle au ténor revient sur scène.

 

Un standard. " Stompin at the Savoy ". En finesse, en douceur. Reprise du concert à minuit sachant que le métro ferme à 1h, c'est trop juste. Pour les horaires, ça ne va pas; Pour la musique, Rhoda envoie du chaud, du puissant, bien relayée par Julie Saury à la batterie.

 

" Adam's Apple " (Wayne Shorter). Gros son de ténor pour commencer. Ca groove sévère. Ah les accents de Rhoda Scott! Quelles grandes délices que ces grandes orgues chantant de grandes amours!

 

Vu l'heure avancée, Mademoiselle I, Monsieur S, monsieur P et moi dûmes quitter le concert à l'entame du troisième morceau du deuxième set. Je ne peux donc publier le résultat du match qui se jouait au meilleur des trois sets. Dans ce double féminin, je ne puis que constater la supériorité tant technique qu'émotionnelle de Rhoda Scott et Julie Saury sur Lisa Cat Berro et Sophie Alour. C'était mon idée avant le concert. Celui ci n'a fait que le confirmer.

 

 

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