CAROLINE.
Paris. Studio de l’Ermitage. Jeudi 24 février 2011. 20h30.
La photographie de Sarah Murcia est l'oeuvre du Boisé Juan Carlos HERNANDEZ.
Sarah Murcia: contrebasse, clavier, chant, direction, composition, arrangements
Franck Vaillant : batterie
Gilles Coronado : guitares
Olivier Py : saxophones soprano, ténor
Plus divers invités pour chanter sur scène la gloire des Carolines.
Ouverture des portes à 20h30. Début du concert à 21h20. Un peu tard tout de même. Quoique pour le bar cela permet de faire deux tournées avant le démarrage. Pas bête.
Il y a un écran sur la scène mais le film a du mal à commencer. C’est un petit film comique réalisé par les membres du groupe parodiant une publicité pour vendre une batterie électronique. Pas mal du tout. Ca change des groupes qui se prennent trop au sérieux.
Le film s’arrête. La musique commence. C’est plutôt « fuck metal » pour l’instant avec la ligne de basse faite par le clavier. Tout cela sous contrôle. Le guitariste danse au rythme du solo de batterie. Amusant.
La chef passe à la contrebasse. Gros son dont la vibration épouse celle de la batterie et de la guitare. Une onde puissante traverse la salle de part en part. Le saxophone se met à barrir comme un éléphant en rut. Le guitariste se prend pour un guitar hero des années 70. C’est fatiguant. Derrière ce tohu-bohu tonitruant, la grand-mère trône majestueusement marquant le tempo.
Passage au sax ténor. Beau solo de contrebasse amplifiée. Ca repose après tout ce vacarme. Des petites mains de cette jeune femme sortent des sons énormes qui vibrent dans le ventre. Elle a le pulse comme disait Jack Kerouac. Guitare et batterie amènent un swing en douceur. Enfin, ça sonne bien ! Le sax ténor brame à l’unisson. Ah que c’est bon ! Laissez le bon temps rouler. Ca accélère, monte en puissance sans effort. Je bats la mesure du pied droit. Je suis capté. Ils gardent le thème, le poussent, le développent, l’élèvent.
Beaucoup de bruitages entre batterie et guitare. La contrebasse vient offrir son ancrage à cette fantasmagorie sonore. Les hommes du groupe torturent leurs instruments. Pas la femme. Est-ce un symbole ?
Joli dialogue de cordes grattées entre contrebasse et guitare. Une des chansons de Caroline du style rock urbain new yorkais à la Lou Reed « I did acid with Caroline ». C’est sombre, torturé mais sans exagération avec une voix douce de femme.
Mark Tomkins monte sur scène comme choriste d’abord. Son rock, dur, urbain, funky aussi. Sarah est au clavier et chante. Le saxophoniste s’est assis à l’écart. Un bon moment de rock’n roll.
Le sax ténor revient. Caroline, pardon, Sarah, reprend sa contrebasse. Une très ballade « Caroline says ». Marc chante en duo avec la contrebasse. Ca tient chaud et vous hérisse le poil. Guitare et sax s’ajoutent tout en douceur. Ca s’anime avec le batteur. Ca pulse. Belle voix grave de Mark. Le volume est retombé, pas la tension. Après un beau glissando d’archet, ça repart. Marc quitte la scène.
Loula Carlier le remplace. Une chanteuse handicapée, jeune, blonde et belle. Respect ! Son urbain, dur, métallique. « Caroline is a victim » certes mais Loula Carlier ne le chante pas du tout comme une victime. Le pulse est bien là. Sarah/Caroline est au clavier. Ca déménage sévère.
Retour à la contrebasse pour la chef. A l’instrumental aussi. Une ballade. Le batteur est aux balais. Beau son de sax ténor. C’est calme, puissant, enveloppant. Morceau bref, dense, dansant.
Aïe, ils se remettent à faire du bruit ! Je préfère quand ils jouent de la musique.
Sarah reprend la contrebasse. Ca balance bien entre contrebasse et batterie aux baguettes. Oui mais la suite est franchement pas glop à mon goût.
La chef présente les musiciens. Un spectateur crie « Sarah Murcia, contrebasse » et tout le monde applaudit. Belle tension entre contrebasse, guitare en sourdine mais vive, nerveuse et la batterie qui hache menu le tempo. Gros son de contrebasse qui semble remonter des profondeurs océanes. Le sax ténor bondit comme un jeune orque, plongeant, nageant. Comme disait une publicité : « Sans maîtrise, la puissance n’est rien ». Là ils ont bien attaqué et ne me lâchent plus. Je ne suis pas le seul. Je vois des visages tendus, concentrés, extatiques. Il y a de quoi méditer et danser sur cette musique. Fausse fin et ça repart.
Brad Scott monte sur scène pour chanter une nouvelle Caroline, celle de Robert Wyatt. Beau solo de contrebasse pour commencer. Le pulse est toujours là. Beau son rêveur de guitare. Voix grave, voilée à la Tom Waits. Le batteur pétrit aux balais. « I love you still Caroline. I want you still Caroline ». Le saxophone tenor le rejoint. C’est du velours.
Brad Scott s’en va. Mark Tomkins et Seb Marteen montent sur scène pour chanter la Caroline de Frank Zappa. « Zappa ça rigole pas » dit Seb. Gilles Coronado a pris une guitare sèche en mains. Une chanson humoristique à la Zappa. Mark a une voix grave, Seb une voix aigue. C’est charmant, plaisant, étrange, zappesque. Retour du sax soprano ludique, comique. Petit raté vocal de la chef vite rattrapé. Les chanteurs s’amusent à danser comme des pantins Et ça repart !
Mark et Seb s’en vont. Fred Poulet monte sur scène chanter la Caroline de MC Solaar. Retour du sax ténor et de la guitare électrique. Départ avec l’archet de la contrebasse, quelques notes distillées de guitare et de saxophone ténor. « Je suis l’as de trèfle qui pique ton cœur Caroline ». Ils le jouent façon Blues, le chanteur en talk over, le sax ténor avec un son chaud, velu. Le batteur vient ajouter doucement des percussions. Fin de l’album. Fin du concert. Ce petit bout de femme dirige ses hommes avec finesse et précision.
RAPPEL
Retour de la contrebasse et du sax soprano pour une chanson plutôt agressive.
Attaque contrebasse/batterie aux balais. Travail subtil, prenant. Gilles Coronado commence à danser avant de jouer. Retour au bruit. Pas glop. Dans la salle, il y en a qui aiment.
Rubrique People :
Vikash Dhorasoo, ami de Fred Poulet, ex joueur de football, aujourd’hui joueur de poker et blogger était présent dans le public.