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La culture au pouvoir avec le BSC News de février 2011

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Lectrice assoiffées, lecteurs affamés, vous aurez de quoi étancher votre faim et votre soif de culture avec le numéro de février 2011 du magazine  Best Seller Consulting News, le plus important webzine culturel français avec 70 000 lecteurs mensuels. Vous y trouverez ma rubrique Jazz Club à partir de la page 106 ainsi que moult articles sur l'actualité du roman, de la bande dessinée, de la pop music et autres grandes délices à consommer sans modération. Comme sur ce blog, l'abonnement est gratuit. Il suffit de s'inscrire. 

La rubrique Jazz Club y est illustrée par l'Honorable Juan Carlos HERNANDEZ auteur notamment de cette photographie de Médéric Collignon.

mederic collignon 040

Bonne lecture.

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Lucas Gillet et Elise Caron: Troisième!

Publié le par Guillaume Lagrée

Lucas Gillet + Elise Caron

" A thin sea of flesh " (Dylan Thomas poems)

Paris. Studio de l'Ermitage.

Mercredi 16 février 2011. 20h30.

 

Elise-Caron.jpg

 

La photographie d'Elise Caron est l'oeuvre du Polyphonique Juan Carlos HERNANDEZ.

 

 

Lucas Gillet: claviers, composition

Elise Caron: chant

Fernando Rodriguez: guitare électrique

Jean Gillet: guitare basse électrique

Pascal Riou: batterie

 

Ce soir il n'y a piano, ni percussions (Thomas Ostrowiecki étant parti en tournée avec Bernard Lavilliers). Le format est plus Pop Music que le deuxième voire le premier concert  auxquels j'ai pu assister de ce groupe.

 

Après un début assez lourd, le batteur martèle plus légèrement. " In the beginning " le premier titre de l'album et du concert, en toute logique. Le son du Roland est toujours aussi agaçant. Ca sent l'homme des années 80, plutôt tendance A Ha que Prince. Heureusement il y a la voix d'Elise Caron au dessus de cette masse pop qui aurait déplu au défunt camarade Georges Marchais, grand amateur de Jazz en général et de Miles Davis en particulier. Le batteur a des airs de comptable et joue très pro comme un requin de studio.

 

Pascal Riou a même mis ses lunettes de comptable pour voir la partition. Gros son. " A thin sea of flesh ". Elise chante toujours aussi bien mais elle ne dialogue pas avec le public, ne plaisante pas, ne présente pas les morceaux à sa manière si particulière. Mauvais signe. Le batteur se tait pour le final. Ca soulage et ça allège.

 

Une belle ballade mais le batteur marque trop le tempo. Pourquoi jouer aussi fort une musique aussi délicate? Il y a erreur. Il joue très précis mais trop fort.

 

Les morceaux s'enchaînent sans temps mort, sans interaction avec le public non plus. " Foster the light ".  Ma deuxième chanson préférée sur cet album. Un pur bijou d'air et de lumière. Le batteur joue un peu moins fort mais martèle comme un forgeron là où il faudrait polir comme un ébéniste. La musique s'énerve avec toujours ce son agaçant du Roland, pire que l'olifant à Roncevaux. J'ai l'impression que ce batteur ignore l'existence des balais, de Denzil Best, Chico Hamilton, Vernell Fournier, Shelly Manne. Cela reste une très belle chanson même si l'ancrage trop pesant de la basse et de la batterie l'empêchent de décoller.

 

" Ce sont des poèmes en anglais " nous dit seulement Elise Caron. Il me semble que le public l'avait deviné mais je n'ai pas fait de sondage pour le vérifier. Duo chant/ Roland. Ca ne vaut pas un vrai piano. Ca fait jouet agaçant alors qu'Elise déclame, chante, dit, respire, sussure toujours aussi magiquement.

 

Ah, le batteur a pris des baguettes fines et colorées pour une chanson sublime. Ma préférée sur l'album " And death shall have no dominion ".  Enfin le batteur se met en harmonie avec la musique distillant et non plus martelant. Il était temps. Il peut le faire, Mesdames et Messieurs! La guitare verse des notes comme des gouttes de pluie. La basse tisse un tapis de velours. Même le clavier ne sonne plus agaçant. Quant à la voix d'Elise Caron, elle vous fait décoller vers des espaces inconnus où vous vous sentez bien.

 

Petite comptine entre chant et clavier. Guitare et basse les rejoignent en douceur, sans batteur. Ca berce bien agréablement.

 

Duo batteur/clavier en douceur. La voix d'Elise s'envole nous enjôle, nous cajole. Ca sent bon comme un pré fleuri au printemps. Ca accélère et le batteur se remet à frapper. Porca miseria! La vibration dégagée est tout de même bien meilleure qu'au début du concert. Elise est particulièrement belle ce soir. Solo de guitare bien funky poussé par la basse et la batterie alors que le clavier fait semblant de jouer. Ah, il se fait entendre avec des petits sons aigus et amusants! Retour au calme pour le chant.

 

Duo Lucas/Elise. Les autres musiciens sont sortis de la scène. C'est une ballade. La voix d'Elise est superbe et le son du clavier agaçant, décidément agaçant. La voix monte, descend, ondule comme " le serpent qui danse " de Charles Baudelaire.

 

Bon groove qui fait hocher la tête. Des phrases rock succèdent aux phrases funky. Evidemment, Elise est plus séduisante dans les passages funky. Funky rime avec sexy alors que rock rime avec roc. Forcément, ça ne fait pas le même effet.

 

Duo Elise/Lucas ludique et mystérieux. Le batteur me détrompe. Il est aux balais, en douceur, en souplesse. Ca m'apprendra à médire de mon prochain. Pourquoi ne pas l'avoir fait plus tôt aussi?

 

Thomas de Pourquery est appelé à monter sur scène. Elle l'appelle comme un petit chien. Il fait wouf wouf et la suit docilement. C'est toujours mignon ce duo amoureux même si Thomas est saxophoniste, pas chanteur. Ce n'est pas toujours juste techniquement dans l'accord des voix mais émotionnellement ça l'est.  Le groupe les soutient bien. Ils s'amusent à faire des bruits de vent, de mer, de sirènes d'alarme. C'est très marin tout cela mais pas dans le genre " Alerte à Malibu ". Quoique avec le son de clavier années 80, on s'en approche un peu tout de même.

 

Elise est grand-mère depuis la veille du concert. Pour fêter cela, elle chante country. Ca aussi, elle sait le faire. Le groupe s'y met joyeusement. Elise fait les " Eh - Ouh- Whaoo " qu'il faut.

 

Reprise de " And death shall have no dominion ". C'est gentil de rejouer ma chanson préférée de l'album. Cette délicate attention me touche. Un délicat mélange de pop anglaise, de poésie galloise, de french flair, de feeling jazz et la voix d'une magnifique grand-mère pour habiller le tout.

 

C'était le troisième concert auquel j'assistais de ce groupe. Le batteur était le même et pourtant cette fois il m'a semblé qu'il mettait la moitié du concert à entrer dans l'ambiance de cette musique. Par ailleurs, la chanteuse m'a paru bridée, contrainte, pas à son aise. Et décidément je n'aime pas le son de synthé style années 80 sauf si c'est Prince qui en joue. En résumé ils s'en sont sortis mais c'était aussi serré que la victoire du XV de France en Irlande dans le Tournoi cette année. Espérons que le french flair reviendra en force au prochain concert de ce groupe.

 

 

 

 

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Lalo Zanneli et Ombu chauffent le Café de la Danse

Publié le par Guillaume Lagrée

Lalo Zanelli et Ombu

Café de la Danse. Paris.

Mardi 15 février 2011. 20h

Concert pour fêter la sortie de l'album Memoria Colectiva chez Buda Musique.

 

 

Lalo Zanelli: piano, chant, compositions, arrangements, direction

Tomas Gubitsch: guitare électrique

Juanjo Mosalini: bandonéon

Carlos " El Tero " Buschini: basse

Laurent Robin: batterie

Inor Sotolongo: percussions

Leandro Guffanti: saxophones ténor, soprano

Kengo Saito: sitar

Juanito Juarez y Gabriela Fernandez: danse tango

Fermin Juarez: danse " zapateo y boleadoras "

La photographie de Lalo Zanelli est l'oeuvre du Vertigineux Juan Carlos HERNANDEZ.

Lalo Zanelli

 

Pour les amateurs de comparaisons, voyez ma chronique d'un précédent concert de ce groupe à Paris, au Réservoir, en 2005.

 

Au Café de la Danse, le bar est sur un balcon qui domine la scène côté droit. Cela permet de ne rien perdre du spectacle sans craindre la sécheresse du gosier. Par ailleurs, il est aussi possible de s'asseoir en face de la scène mais sans bar. On ne peut pas tout avoir.

 

Devant moi, un conflit de générations. Une fille de 10 ans fait une scène à son père de 40. Il ne fléchit pas. Espérons que la musique adoucira la peine de cette enfant.

 

Ouverture des portes à 20h. Démarrage du concert à 20h55. Ca claque, ça bat des mains et des pieds, ça vibre très fort dès le départ. Le bandonéon installe la nostalgie alors que la basse, la batterie, les percussions créent une chaude vibration, la guitare électrique apporte sa touche de modernité et le piano règle le tout. Le tout fait une bonne soupe chaude, nourrissante avec des vrais morceaux de tango dedans.C'est vraiment un groupe de scène.

 

" Piel " morceau du premier album.Arrivée sur scène du saxophoniste Leandro Gufffanti. Au ténor. Il se signe avant de jouer comme Diego Maradona. Ballade un peu mielleuse avec une bonne pulsation derrière. L'ombre de Gato Barbieri plane sur ce morceau.Sauf qu'ici je n'entends qu'un saxophoniste. Avec Gato Barbieri, du temps de sa splendeur passée, je crois en entendre deux en même temps. Cela devient funky. Buenos Aires rencontre New York sur scène à Paris. Ca balance tellement bien qu'un couple vient danser le tango devant la scène. Ce sont des professionnels manifestement. A les voir on comprend vite pourquoi le pape Pie X a interdit la pratique du tango à ses fidèles. Les danseurs s'éclipsent aussi discrètement qu'ils étaient arrivés. Ils reviennent pour conclure avec le groupe.

 

" Tierra Cuna " mélange de baguala et de zamba. La zamba est argentine alors que la samba est brésilienne. Sachant que ces pays sont voisins, que les mots sont proches même si les langues sont différentes, la nuance est subtile pour un Français ignorant comme moi. Le tempo est très marqué. Lalo Zanelli me convainc moins comme chanteur que comme pianiste et chef de bande. Devant moi, la petite demoiselle s'est apaisée. Elle écoute sagement la musique.

 

Leandro Guffanti revient sur scène pour prendre un saxophone soprano. Jolie ballade claire, scintillante. Intro au piano. Le groupe démarre. Le son aigre du soprano s'élève au dessus de la masse charnelle du groupe. Cette musique parle d'exil, d'absence. Elle me parle ce soir.

 

" Ida sola " ou " Aller simple ", sous entendu pour la France. C'est une zamba argentine et non pas une samba brésilienne. Attention à ne pas confondre! On risque l'incident diplomatique. Saxophoniste et guitariste ont quitté la scène. Ballade introduite en piano solo. La guimauve guette mais est évitée grâce à l'apport du bandonéon. Cette musique respire la nostalgie de la terre natale. Beau final surprise.

 

" Super Gaucho " au rythme du malambo. Très percussif, énergique. Retour du guitariste sur scène. Le public bat la mesure. C'est  viril comme l'indique le titre. Un homme vient devant la scène tenant deux cordes dans ses mains. Il les fait tourner, claquer sur le sol, battant la mesure en rythme avec la musique. Très beau numéro visuel et sonore. Le genre de cordes qui devait servir à fouetter les esclaves noirs en Argentine (25% de Noirs à Buenos Aires au XIX° siècle). En fait ces cordes avec boules (bolas)  servaient à attraper le bétail. Servaient-elles aussi à attraper des fugitifs? Je laisse les lecteurs historiens chercher. Le groupe chauffe à blanc. C'était Fermin Juarez danseur de zapateos y boleadoras.

 

Grosse ligne de basse pour commencer. Ca balance mais plus énergiquement qu'un hamac sous la brise. Le bandonéon vient ajouter sa touche de velours. Ca groove et c'est nostalgique en même temps. La classe, quoi. Ca accélère en souplesse. Mon voisin de droite est un Français enthousiaste qui bat la mesure des pieds et des mains. Ma voisine de droite, Espagnole, elle, écoute religieusement. La musique devient puissante, énergétique, passionnelle, fusionnelle. Bref, un grand moment de vie. C'est le premier concert du batteur et du percussionniste avec ce groupe. Ils s'en sortent mieux que bien.

 

" Ticama " une ville du Nord de l'Argentine près de la Bolivie. C'est un rythme typique de cette ville. Je n' en ai pas capté le nom. Désolé. Le saxophoniste revient, au soprano. C'est très rythmé, dansant. L'image de la danse indienne s'impose immédiatement à l'esprit. Ca s'énerve franchement, déménage bien.

 

Le sax s'en va et Lalo annonce le dernier morceau. " Non! Ah Non! " s'exclame une spectatrice. C'est " Memoria Colectiva " le titre album. Le piano attaque dans les graves. C'est souple, chaud. Le batteur est aux balais. Le couple de danseurs est revenu nous donner la leçon de tango par l'exemple. Le guitariste se lance dans un blues. Les danseurs s'en vont. Beau dialogue entre le bandonéon et la guitare électrique au son mouillé. Alors que le thème revient, les danseurs aussi. La petite fille va beaucoup mieux. Elle applaudit avec enthousiasme.

 

Le rappel est demandé énergiquement et obtenu promptement.

 

" Tema de Malia " dédié à la fille aînée de Lalo Zanelli. Ballade tout en douceur qui commence en piano solo. Ca devient vite une berceuse chaloupée. Un petit bijou d'amour et de douceur. Elle en a de la chance cette demoiselle d'avoir un papa qui lui écrit une si belle musique.Ca marche. Devant moi, la petite demoiselle s'est réconciliée avec son papa qui la prend dans ses bras. Comme dans le poème de Charles Baudelaire " mon âme réveuse appareille vers un ciel lointain ". La console de l'ingénieux du son est devant moi. Le volume baisse doucement jusqu'à 60 db pour remonter à plus de 90 sous les applaudissements.

 

" Safran pour Margot " dédié à la deuxième fille de Lalo Zanelli. Il n'y en a pas de troisième. Comme me l'a dit un ami, père de deux filles puis d'un garçon: " J"aime tellement les filles que j'en fais! " .Un joueur indien de sitar monte sur scène, s'accorde. Ca démarre doucement. Le morceau devient vite agité, bien plus agité que le précédent. Ces deux demoiselles ne doivent pas avoir le même caractère. Morceau festif avec solo de guitare électrique dedans. Le sitar vient ajouter sa couleur. Cela se termine dans ce nouveau métissage. Musiciens et danseurs viennent nous saluer et nous remercions vivement Lalo Zanelli " aux compositions, aux arrangements, à la désorganisation " comme le présente un de ses musiciens.

 

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Ecoutez moi en podcast sur TSF Jazz

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Lectrices occupées, lecteurs affairés, si vous avez manqué ma participation à l'émission spéciale Saint Valentin  des Lundis du Duc sur TSFJazz présentée par Sébastien Vidal et Laurent Sapir en direct du Duc des Lombards à Paris le lundi 14 février 2011 de 19h à 20h, vous pouvez désormais l'écouter en podcast.

 

La photographie de la Tour Eiffel, le plus célèbre relais de radio au monde, est l'oeuvre de l'Eminent Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Tour Eiffel

 

J'y étais invité avec Alain Tercinet venu parler de la relation amoureuse si fructueuse pour l'histoire de la musique entre Lil Harding et Louis Armstrong et de Frédéric Brun venu présenter son livre  Frank Sinatra " Images d'une vie ".

 

Mon article sur Jazz et érotisme: l'exultation corps et âme écrit pour le numéro de février 2010 du magazine Best Seller Consulting News avait retenu l'attention de Laurent Sapir.

 

Ca s'écoute ICI.

 

Bonne émission à toutes et à tous.

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Lalo Zanelli & Ombu " Memoria Colectiva "

Publié le par Guillaume Lagrée

Lalo Zanelli & Ombu: " Memoria Colectiva "

Buda Musique. 2010.

Lalo Zanelli

 

La photographie de Lalo Zanelli est l'oeuvre de l'Hispanisant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Lalo Zanelli: piano, guitare acoustique, charango, percussions, chant, compositions, arrangements

Tomas Gubitsch: guitare électrique

Juanjo Mosalini: bandonéon

Carlos " El Tero " Buschini: basse

Martin Bruhn: batterie, percussions

+ quelques invités que vous découvrirez dans l'album.

 

République Argentine - La Plata

A Ruben Dario

 

Ni les attraits des plus aimables Argentines,

Ni les courses à cheval dans la pampa,

N'ont le pouvoir de distraire de son spleen

Le Consul Général de France à la Plata!

 

On raconte tout bas l'histoire du pauvre homme:

Sa vie fut traversée d'un fatal amour,

Et il prit la funeste manie de l'opium;

Il occupait alors le poste à Singapoore...

 

- Il aime à galoper par nos plaines amères,

Il jalouse la vie sauvage du gaucho,

Puis il se retourne vers son palais consulaire,

Et sa tristesse le drape comme un poncho...

 

Il ne s'aperçoit pas, je n'en suis que trop sûre,

Que Lolita Valdez le regarde en souriant,

Malgré sa tempe qui grisonne, et sa figure

Ravagée par les fièvres d'Extrême-Orient...

 

Henry J.M Levet " Cartes postales "

 

Lalo Zanelli est devenu mondialement connu comme membre du Gotan Project. Il développe aussi son oeuvre personnelle sous le nom générique d'Ombu, seule source d'ombre dans la pampa argentine. Pour soigner son spleen de Buenos Aires, rien de tel que de se retrouver entre exilés à Paris, d'inviter quelques amis et de sublimer ses émotions par la musique. La musique argentine ne se résume pas au tango dont la plus grande star Carlos Gardel naquit à Toulouse dans le même quartier que Claude Nougaro. Il y a la milonga et tant d'autres styles que Lalo Zanelli fait découvrir à l'ignorant que je suis, en finesse, mélangeant tradition et modernité, spleen de Paris et de Buenos Aires. Le chanteur me convainc moins que le musicien mais le musicien est si intéressant qu'il emporte la mise. 

Je n'ai vu ce groupe qu'une fois sur scène. C'était le 10 mai 2005. Je m'en souviens bien. Il est grand temps d'y replonger. Ce sera le mardi 15 février 2011 à partir de 20h30 au Café de la Danse à Paris. En voici un avant-goût.

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Matthieu Marthouret en concert gratuit à Paris les 11 et 18 février

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices fauchées, lecteurs ruinés, Matthieu Marthouret, organiste, sera en concert gratuit (n'oubliez pas quand même de consommer au bar pour payer les musiciens) les vendredi 11 et 18 février à l'Arrosoir, 75 avenue Daumesnil, 75012 Paris. Métro/RER: gare de Lyon
Concerts à partir de 19h30.
Matthieu-Martouret-.jpg
La photographie de Matthieu Marthouret est l'oeuvre de l'Organique Juan Carlos HERNANDEZ.
Vendredi 11 février
David Fettmann: sax alto
Matthieu Marthouret: orgue
Manu Franchi: batterie

Vendredi 18 février
Toine Thys: sax ténor
Matthieu Marthouret: orgue
Lionel Boccara: batterie
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Steve Kuhn Trio Mostly Trane au Duc des Lombards

Publié le par Guillaume Lagrée

Steve Kuhn TrioMostly Trane.

Paris. Le Duc des Lombards.

Mardi 8 février 2011. 22h.

 

 

 

Steve Kuhn : piano

Dean Johnson : contrebasse

Joey Baron: batterie

 

La photographie de Joey Baron est l'oeuvre du Percutant Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Joey Baron 


Ca attaque hard bop. Ca sonne comme en 1959. Belle contrebasse rouge. Beau son d’ensemble. C’est à la fois très agréable et un peu vain. En même temps, Steve Kuhn jouait en 1959 avec Scott LafaroJohn Coltrane. Il a le droit de refuser de vieillir. Beau vibrato de la contrebasse en solo. Breaks de batterie très secs, très brefs. Joey Baron c’est bon mais c’est la classe en dessous de Tom Raney à mon goût. C’est tout de même très bien construit avec des plages qui se succèdent, un mouvement tourbillonnant. C’était « Super Jet » de Tadd Dameron.

 

Maurice Ravel « Pavane pour une infante défunte ». Voilà un titre difficile à dire pour un anglophone. Steve Kuhn m’apprend que ce morceau a été transformé aux Etats-Unis d’Amérique en une chanson dont je n’ai pas capté le titre. Le batteur est aux balais. C’est une ballade qui swingue élégamment. Par contre, ça perd en mélancolie, en nostalgie par rapport à l’original. « J’en perçois fort bien les défauts : l’influence de Chabrier, trop flagrante, et la forme assez pauvre. L’interprétation remarquable de cette œuvre incomplète et sans audace a contribué beaucoup, je pense, à son succès.» (Maurice Ravel à propos de sa Pavane).  En l’espèce, l’interprétation est fort agréable mais ne me touche pas.

 

« Jitterbug waltz » de Fats Waller, un des héros de l’enfance de Steve Kuhn.  Intro au piano, bluesy, ralentie par rapport à l’original. Le trio part, sautille, se dandine. C’est très agréable mais il me manque toujours un petit quelque chose, un petit supplément d’âme. Cette musique glisse sur moi sans y entrer. Joli scintillement du piano en dialogue avec une cymbale malaxée aux balais.

 

« Slow hot wind » (Henry Mancini). Pour l’instant je ne vois pas le rapport avec John Coltrane dans le programme. Démarrage contrebasse/batterie dans l’esprit de la Panthère rose, le plus célèbre thème d’Henry Mancini. Ca évoque bien le vent chaud et lent d’une journée d’août . Ca déroule toujours très bien comme un beau tapis. A côté de moi se trouve un jeune homme enthousiaste. Il est le seul à applaudir pendant les morceaux alors que tout le monde écoute. Il se calme vite pour écouter lui aussi. Joli final en distillant dans l’aigu du piano. Contrebasse et batterie concluent.

 

« Adagio » (Steve Kuhn). Morceau écrit pour orchestre à cordes et chanteur. Version instrumentale en trio. Le batteur est aux balais. Toujours pas de John Coltrane à l’horizon. JC ne nous est pas encore apparu. La musique devient plus émouvante. Ils entrent dedans au lieu de la surplomber. C’est une ballade mélancolique. Il est aisé d’imaginer une chanson dessus. Justement Steve Kuhn en a écrit une. Un silence s’impose avant les applaudissements.

 

« Airegin » (Sonny Rollins). Non seulement ils ne jouent pas de John Coltrane mais ils jouent du Sonny Rollins, son rival et ami. Intro en piano solo. C’est bien du hard bop. Joey Baron hache vite et fin le tempo aux baguettes sur une cymbale. Solo de batterie où les tambours sonnent à l’africaine. Logique pour un morceau dont le titre est l’anagramme de Nigeria. Joey Baron se lance, propose beaucoup de choses, virevolte sur les tambours, claque les cymbales, accélère, ralentit.

 

Rappel : « The zoo » (Steve Kuhn). Mon jeune voisin est décidément un fan. Il chantonne l’air. Toujours pas de Coltrane. Ca sonne délicatement, ça balance légèrement. Steve Kuhn chante tenant le micro de la main droite, jouant de la main droite. Quelques secondes de « A love supreme » jouées et chantées par Steve Kuhn. Pour un programme intitulé Mostly Trane, j’hésite entre deux qualifications juridiques : publicité mensongère ou tromperie sur les qualités substantielles de la marchandise ?

 

Peut-être les deux finalement car il n’y avait ni l’âme ni la flamme de John Coltrane dans ce concert fort agréable mais pas mémorable.

 

 

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Ecoutez moi sur TSF Jazz le lundi 14 février à 19h

Publié le par Guillaume Lagrée

      La photographie de la Tour Eiffel est l'oeuvre du Sensuel Juan Carlos HERNANDEZ.

Tour Eiffel

 

Respectables lectrices, estimables lecteurs, j'ai le plaisir de vous annoncer ma participation à l'émission spéciale Saint Valentin de  TSF Jazz le lundi 14 février 2011 de 19h à 20h en direct du Duc des Lombards.

Mon article sur Jazz et Erotisme a attiré l'attention de Laurent Sapir un des deux journalistes de l'émission les Lundis du Duc.

Cet article avait été rédigé pour le numéro spécial Erotisme du magazine BSC News paru en février 2010.

Je ne puis vous annoncer le programme car je ne le connais pas moi même.

Pour mes lecteurs les plus anciens cela ravivera de vieux souvenirs puisque j'ai animé une émission de Jazz sur Radio Campus Rennes de 1996 à 1998. Bonne émission.

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Jubilé Spécial Martial Solal au théâtre du Châtelet le 15 mars 2008

Publié le par Guillaume Lagrée

Martial Solal Special Jubilee.

Paris. Théâtre du Châtelet.

Samedi 15 mars 2008. 20h

Martial Solal

La photographie de Martial Solal est l'oeuvre du Majestueux Juan Carlos HERNANDEZ.

Martial Solal: piano

Stefano Bollani: piano

Mats Vinding: contrebasse

Roy Haynes: batterie

Bireli Lagrène: guitare électrique

Eric Le Lann: trompette

Claudia Solal: chant

Adorables lectrices, charmants lecteurs, j'avais eu l'honneur et le plaisir d'être invité au Théâtre du Châtelet à Paris le samedi 15 mars 2008 pour le jubilé de Martial Solal. J'avais perdu mes notes. Je viens de les retrouver. Les voici. 

 

Deux piano à queue se trouvent côte à côte sur la scène, leurs rondeurs s'épousant harmonieusement. 

" Nulle part ailleurs je n'ai lu que jubilé correspondait à 63 années de pianiste de Jazz " dit Martial Solal. Le programme de la soirée nous est annoncé par le principal intéressé: " Histoire de Blues " en solo, " My funny Valentine " en duo avec sa fille Claudia. J'attends toujours l'album en duo de ces deux là. " Coming Yesterday " et " Incoercible " avec Eric Le Lann et Mats Vinding. Duo de pianos avec Stefano Bollani. PAUSE. Trois morceaux avec Bireli Lagrène. " Roy Haynes avec qui j'ai enregistré dans les années 50. Roy Haynes à cause de qui je ne peux être le doyen de la soirée ". Rappel avec tout le monde. Où est la surprise avec un programme aussi clairement annoncé? Lisez la suite et vous le saurez.

Histoire de Blues en piano solo. C'est la pompe bien particulière de la main gauche de Martial Solal. La gravité de la main gauche est sans cesse perturbée par des fantaisies de la main droite. 

Arrivée de la chanteuse préférée de Martial Solal, Claudia, sa fille. En toute subjectivité, il n'a pas mauvais goût. Claudia commence par ses vocalises si reconnaissables. Puis elle chante. L'avantage d'une voix de femme c'est qu'elle ne peut être comparée à Chet Baker sur cette chanson. Mats Vinding et Eric Le Lann les rejoignent pour Coming yesterday ( à écouter sur l'album " Suite for trio " avec NHOP (contrebasse) et Daniel Humair (batterie), MPS, 1978). Le Lann joue de la trompette bouchée. Claudia vocalise. Le Lann est inspiré ce soir. Ce quartette sans batteur fonctionne à merveille. Claudia vocalise. Eric Le Lann enlève la sourdine, devient plus acide comme Claudia. Sa voix colle à l'archet de la contrebasse alors que Martial trille. Le Lann ajoute un supplément d'âme à cette musique de virtuoses. Claudia transforme un simple " Aah! " en un souffle chaud, grave et envoûtant. Incoercible  tiré de l'album " Exposition sans tableau " du New Decaband de Martial Solal. Réduit de dix à quatre musiciens, le charme fonctionne toujours. Musique labyrinthique et cosmicomique. Solo déchirant, griffant de Le Lann. Le dialogue Solal/Le Lann nourri depuis 1981 ne cesse de nous enrichir.

Solal reste seul sur scène. Arrivée de Stefano Bollani. Martial change de piano. Stefano lance Tea for two  une des scies qu'affectionne Martial Solal. Dialogue de virtuoses. De véritables " ivory ticklers ". Deux vrais crocodiles dans une vraie salle de concert maniés par deux dompteurs de cette classe, ça dégage. Ils sont tellement ailés, légers qu'ils semblent jouer du hautbois. La scène est filmée. Je l'ai retrouvé depuis dans le documentaire sur Martial Solal " Jazz never ends ". Ils se lancent dans  Caravan  (Duke Ellington). Ils changent de piano. Vous reprendrez bien une coupe de Solal?  Embraceable You torrentiel, fougueux, passionné. Ils s'amusent comme des petits fous. Après un tel duo, il faut une pause pour se remettre de ses émotions. " Nous tenons la partition de ce que nous venons de jouer à votre disposition " nous lance en gentil défi Martial Solal. Un autre standard ellingtonien, Take the A train ( Billy Strayhorn). Ce n'est pas Ellington/Strayhorn, c'est Solal/ Bollani, plus démonstratif, plus volubile, plus méditerranéen. Harlem sent le soleil et la mer aux rivages sans nuages, au ciel enchanté comme la chantait Tino Rossi. Ils terminent par une chanson de Barbara, " Y a un arbre, je m'y colle dans le petit bois de Saint-Amand ". Un pur délice.

ENTRACTE

Duo Martial Solal/Bireli Lagrène.

En 1953, Martial Solal fut le pianiste de la dernière séance en studio de Django Reinhardt, une rencontre qui le marqua à jamais. Bireli Lagrène porte une belle vieille guitare électrique américaine à caisse en bois. Il commence seul une ballade. What is this thing called love? Manifestement, eux savent de quoi ils parlent. Nuages (Django Reinhardt). Une belle batterie a été installée dans l'attente de Mr Roy Haynes. Bireli est absolument somptueux, Martial au diapason. Dans un tel moment de grâce chaque seconde se savoure. On voudrait que le temps s'arrête mais il reste toute une vie pour profiter des émotions laissées par cette musique. All the things You are. La musique vole, virevolte comme des papillons sur un champ de fleurs au printemps. Quelle fraîcheur sur un morceau si rebattu joué par des musiciens si expérimentés! Bireli fait la base, le galop du cheval pendant que Martial survole le clavier. Il ne s'agit plus de maîtriser l'instrument mais de le subjuguer, le sublimer. Ces grands standards sont inépuisables s'ils sont joués par des Maîtres de cette dimensions.

Bireli s'en va. Mats Vinding et Roy Haynes arrivent. Roy Haynes commence seul, en étrange, en finesse, faisant parler les tambours. Il sonne très africain. Il est la dernière légende vivante de la batterie. Puis il lance une pulsation de cymbales implacable relancée par la contrebasse alors que le pianiste tricote. Roy Haynes défie le temps et le tempo! Solo de contrebasse ponctué par un cliquetis sur le bord de la caisse claire précis, léger, ponctuel. Série de breaks piano/batterie. Roy Haynes n'a rien perdu de sa finesse, de sa puissance, de son invention. Conversation de haut vol, stimulante, entre piano et batterie. La contrebasse assure le lien. Roy prend les balais après l'intro piano/contrebasse de I remenber April. c'est une ballade certes mais ça pulse. Joli solo de contrebasse ponctué par le hachis ultra fin de la batterie. Solo de piano pour introduire une ballade. Roy reste aux balais. Someone to watch over me. Ca balance puissamment et doucement à la fois. S'ensuit un morceau joyeux, rapide. Nouvelle série de breaks piano/batterie. Solal vole, Haynes ancre. Pour conclure, Solal en trois notes nous joue " Salt peanuts " (Dizzy Gillespie) clin d'oeil amical au bebop et à Roy Haynes.

RAPPEL

Tout le monde revient sur scène pour Yesterdays, un standard des années 30. Curieux d'entendre Claudia Solal dans ce répertoire. Ca aussi, elle sait le faire. Elle n'a pas chanté My heart belongs to daddy mais le coeur y était. Le Lann à la trompette bouchée, véloce, précis et émouvant. 

Martial Solal reste seul sur scène. " J'espérais du renfort mais ils sont un peu âgés. Il faut les comprendre. " Une composition solalienne ouï les trilles mirifiques. La musique est un élixir de jouvence. Une dernière révérence et un geste pour saluer le piano. 

Martial revient encore jouer pour nous remercier d'avoir été très bien. Nous fîmes ce que nous pûmes. Nous essayâmes de suivre. C'est une ballade grave, profonde. Lover Man. Martial Solal au piano, c'est un grand orchestre à lui tout seul. Il termine par Happy birthday to You!

Trois ans après, des souvenirs me reviennent en écrivant ces mots. Des émotions de cette soirée mémorable. Le souvenir d'une discussion quelques jours après, à une autre soirée, chez un voisin de palier. Un couple de ses amis avait été à cette soirée, avait détesté et était parti à l'entracte. J'essayai de défendre Martial Solal, sa musique, ses invités mais nos points de vue étaient incompatibles. Ils le restent encore. Nul n'est obligé d'apprécier l'oeuvre de Marcel Proust, d'entrer dans ses méandres, de s'y laisser emporter mais personne ne peut en nier l'importance, la recherche, la nouveauté, l'originalité. Avec Martial Solal, à mon sens, nous sommes dans le même ordre de grandeur.

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Où écouter Jean Charles Richard en février 2011?

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

La multiplicité des talents de    

Jean Charles Richard: saxophones soprano, baryton.

se retrouve dans les créations musicales qu'il éclaire des reflets cuivrés de ses saxophones.

 

Leonardo GARCIA 

Avec Leonardo Garcia (flûtes traditionelles), Arnault Cuisinier (contrebasse), Min Hye-Sung 

(voix), et Jean-Charles Richard (saxophones, bansuri) 

Le 3 février à 20h30 

Fondation Danoise 

Cité Universitaire de Paris 

 

+  

 

Jean-Marie MACHADO – Jean-Charles RICHARD Duo 

Avec Jean Marie Machado (piano) et Jean Charles Richard (Saxophones - Bansuri)  

Le 4 Février à 20h30 

La Passerelle à Sète (34) 

 

+  

 

David PATROIS "Trio + 2" 

avec Pierre Durand (guitare), Sébastien Llado (trombone), Luc Isenmann (batterie), Jean 

Charles Richard (sax) et David Patrois (vibraphone) 

Le 5 Février 21h 

Jazz au Confluent, Conflans Sainte Honorine 

 

+  

 

Antoine HERVE-Jean Charles RICHARD Duo 

Leçon de Jazz sur le thème «  Wayne Shorter » 

Avec Antoine Hervé (piano) et Jean Charles Richard (Saxophones)  

Le 10 Février à 20h 

LʼArsenal à Metz 

 

+  

 

Eric LONGSWORTH Quartet  

Eric Longsworth (cello - compositions), Rémi Charmasson (guitares), François Verly 

(percussion), Jean-Charles Richard (saxes) 

Le 18 février à 20h30 

Lavoir / Théâtre Georges Brassens à Epinal 

 

+  

 

Pascal BERNE trio & Ensemble à cordes 

Avec Pascal Berne (basse électrique), Andy Barron (batterie) et Jean Charles Richard 

(saxophones – flûte) – Ensemble à cordes du Conservatoire de Grenoble 

Le 22 février à 20h30 

Salle LʼOdyssée à Eybens 

 

 

 

Février,  mois des résidences avec le Claudia Solal SPOONBOX à Achères (78) et

Le trio de Pascal BERNE à Grenoble.

 

 

 

 

France Musique a mis en ligne la diffusion du concert du

 

 

Marc BURONFOSSE 

Sounds Quartet

 

,

 avec Marc Buronfosse (contrebasse), Benjamin Moussay (claviers), 

Antoine Banville (Batterie), et J. C. Richard (saxophones, bansuri).  

Cʼest sur le site de France Musique (émission le Bleu, la nuit) 

 

 

 


 

 

 

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