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Retour du concert du Quintette de Leila Olivesi au Studio de l'Ermitage

Publié le par Guillaume Lagrée

Leila Olivesi Quintet.

Paris.Studio de l’Ermitage

Mercredi 28 septembre 2011. 20h30 (ouverture des portes)

 

Leila Olivesi : piano, composition, arrangements

Yoni Zelnik : contrebasse

Donald Kontomanou : batterie

Manu Codjia : guitare électrique

Emile Parisien : saxophone soprano

 

Rubrique people : la pianiste et le batteur sont mari et femme. Comme Sophia Domancich et Simon Goubert, autre couple créatif du Jazz français. Ou Lenny Popkin et Carol Tristano .

 

Manu Codjia tient toujours le manche de sa guitare très haut. Ca chante. Leila Olivesi est une mélodiste dans l’âme. Cette femme est toujours aussi belle à écouter qu’à regarder. Solo de guitare froid, métallique et pourtant émouvant. C’est un secret de fabrique de Manu Codjia. La rythmique le propulse souplement. C’est un joli voyage dans une contrée douce et fleurie, au printemps. Un paysage sensuel comme la Toscane ou la Bourgogne. C’était « Danse pour Nefertiti » qui figurera dans le prochain album, autoproduit, pour lequel les fans de Leila Olivesi peuvent verser leur écot, sur son site Internet.

 

« Révolution », un inédit en hommage au printemps arabe mais pas seulement. Solo planant, froid, tranchant de Manu Codjia. Sa guitare vous tranche le cœur avant de vous le rendre revivifié. Puis le groupe démarre sur une autre belle mélodie chantante. Ce sont des romances sans paroles. Le saxo démarre. Emile Parisien bat des ailes en jouant, comme un oiseau. Ca monte en puissance, c’est impressionnant mais le sax soprano a un son agaçant pour mes oreilles à de très rares exceptions (Sidney Bechet, Steve Lacy, Steve Potts). La rythmique repart. Quel swing délicieux ! Beau duel guitare/saxo bien poussé par la rythmique : « Ra ta ta tac » font les tambours sous les baguettes.

 

Un morceau vif, joyeux s’ensuit. Manu Codjia est vif et puissant comme l’éclair. Emile Parisien joue plus mélodieux. Mes oreilles s’en réjouissent. Beau solo véloce de contrebasse au milieu de la rythmique.

 

Une ballade. Intro au piano solo. Très claire, très distincte comme un Monk au féminin. Le groupe suit dans la même bulle de douceur. Le batteur est aux maillets ce qui donne un son mat, doux. Manu ajoute des pincées de guitare. Son rêveur du soprano. Ici, Emile Parisien atteint quelque chose de beau, qui me touche. Ca monte doucement en puissance derrière lui, le propulsant comme une fusée qui s’allume étage par étage. Ca marche. Le public applaudit plus fort et c’est mérité. C’était « Elipsis » (morceau du prochain album) et « Winter Flower ».

 Manu Codjia

La photographie de Manu Codjia est l'oeuvre de l'Acrobate Juan Carlos HERNANDEZ.

 

« Paris Genova » raconte le voyage de Paris à Gênes. Si vous faites le voyage en voiture, le plus beau est à la fin lorsque vous longez la côte ligure. Solo de contrebasse bien grave, bien profond, légèrement accompagné par le piano et la guitare. Solo aérien, griffé de Manu Codjia qui est un digne disciple de Pat Metheny mais pas seulement. Le quintette repart à plein gaz. Sur un signe de la main de la patronne, tout se calme pour aller vers le final.

 

Solo de contrebasse pour commencer, ample, majestueux, profond. Ca résonne bien dans le ventre. Il nous joue une belle comptine mélancolique, aérée. Tout doucement, le groupe démarre. Personne n’applaudit de peur de casser l’ambiance. La guitare transperce l’air. Le soprano a repris sa plainte. La rythmique se met à swinguer agréablement. Batteur aux maillets. Ca marche. Des spectateurs enthousiastes battent la mesure de leurs mains. Sax soprano et batterie viennent troubler cette mécanique souple et bien huilée. Ca décolle, nom d’un petit bonhomme !

 

« African Song » dédié aux ancêtres africains. C’est sautillant, charmant. Manu Codjia vient apporter de la fraîcheur sur cette chaleur. Solo de piano grave, swinguant. C’est l’appel aux ancêtres. Après tout, le clavier d’un piano est traditionnellement composé d’ébène et d’ivoire, tous deux venus d’Afrique. Beau final. Le batteur cogne en vrai boxeur. Piano et contrebasse poussent alors que guitare et saxo s’expliquent virilement mais correctement.

 

RAPPEL

 

« Night and Day », un standard pour changer. C’est bien “ Night and Day “ immédiatement reconnaissable mais élégamment transformé. La rythmique tourne toujours aussi bien. Solo bavard du sax. La rythmique part en ballade et nous emmène dans une promenade bien agréable. La dame assise à côté de moi a préféré se lever pour danser sur place. Manu Codjia, bien poussé par la rythmique, est impressionnant de puissance contenue. Beau final groupé.

 

Le quintette de Leila Olivesi mérite d’être soutenu et connu. Des femmes pianistes, compositrices, de ce talent, ça ne court pas les rues. Vous pouvez contribuer à son rayonnement en finançant son prochain album. Certes, je ne vous garantis pas, lectrices prudentes, lecteurs avisés, que cet investissement soit déductible de l’impôt sur le revenu des personnes physiques mais cela vous coûtera bien peu pour contribuer à répandre la beauté de cette musique.

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Le trio Tamarindo de Tony Malaby au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

 

Tony Malaby’s Tamarindo Trio

 

Paris. Le Sunside. Mardi 27 septembre 2011. 21h30.

 

Tony-Malaby.jpg 

La photographie de Tony Malaby est l'oeuvre du Magistral Juan Carlos HERNANDEZ


Tony Malaby: saxophones tenor, soprano

William Parker: contrebasse

Nasheet Waits: batterie

 

Ca commence doucement mais puissamment. La contrebasse vibre dans le ventre. Les maillets effleurent la batterie. Son large du sax ténor. Même sur tempo lent, il semble que les murs s’écartent face à la puissance de ce trio. Le batteur est passé aux baguettes. Ca monte en puissance comme une vague montée des profondeurs de l’Océan qui vous submerge et vous emporte. La vibration produite par la contrebasse et la batterie vous remue dans un grand shaker. Le sax ajoute un fouetté qui finit de vous étourdir. Tony Malaby est parti sur sa planète. William Parker et Nasheet Waits font la connexion entre lui et nous.

 

Batteur et contrebassiste gardent cette pulsation monstrueuse alors que le sax ténor couine, braille, gémit, grince comme un beau diable. Il fait aussi la sirène de pompier, le hurlement de la hyène et d’autres sons indescriptibles. Parfois le démon de la danse le saisit. Pas assez longtemps à mon goût. Quoique avec un tel soutien rythmique, il se laisse tenter tout de même. Nasheet Waits attaque sa batterie par tous les fronts. Il la dompte à grands coups de baguettes. William Parker, avec sa barbe et sa carrure de prophète, maintient la cohérence du discours.

 

Tout se calme pour un solo de contrebasse grondant comme la terre sous une cavalcade. Les passements de mains de William Parker sont dignes d’un grand joueur de basket ball. Ca repart plus doucement en trio avec le batteur aux balais. Tony Malaby peut aussi jouer sur du velours mais toujours avec cette aigreur, ce piquant qui donne son goût à cette musique. Il a rasé sa barbe mais sa musique est toujours aussi hirsute. Le batteur a repris les baguettes. Fouette, cocher ! Le Free Jazz version 2011 passionne encore la jeunesse. Les jeunes gens à côté de moi sont scotchés. Impossible de monter une chorégraphie sur une musique aussi libre, aussi improvisée. Par contre, à condition de les suivre dans leur démesure, il y a moyen de danser là-dessus.

 

Nasheet-Waits.jpeg

La photographie de Nasheet Waits est l'oeuvre du Paranormal Juan Carlos HERNANDEZ.

 

Vont-ils jouer le premier set d’une traite ? Je vous dirai cela à la fin. Au contraire de Sonny Rollins, Tony Malaby joue les yeux grands ouverts, comme extatique. Solo de batterie aux baguettes. Ca vibre, rebondit. Belle passe d’armes comme disent les escrimeurs. Tony Malaby repart au soprano. Il sonne comme une flûte. Ca chante. William Parker, à l’archet, dialogue avec le soprano. C’est raffiné, troublant. Ca aussi, ils peuvent le faire. William Parker reste majestueusement mélodieux alors que le soprano dérive comme un bateau ivre, loin de l’Europe aux anciens parapets. Le batteur vient ajouter des vagues aux balais. L’archet fait vibrer la contrebasse comme un essaim d’abeilles. Le sax soprano pique fort alors que les tambours crépitent sous les balais. Ca semble tourner à la ballade mais pas longtemps. Cette musique n’est pas de tout repos, vous l’avez compris, lectrices bienveillantes, lecteurs attentifs.

 

William Parker produit des sons inouïs en jouant de l’archet tout en haut de la contrebasse puis en tapotant les cordes. Le soprano souffle et souffre. Les balais se manifestent de temps en temps sur la batterie. Ma voisine est en extase, yeux clos, bouche ouverte. Son bien aimé, lui, hoche la tête en mesure, exploit sportif vu la complexité rythmique de cette musique. Les baguettes reprennent leur martèlement élégant. Beau solo de contrebasse à l’archet ponctué par de savants coups déliés des baguettes sur la batterie. Tony Malaby écoute, ayant repris en main son ténor. Il lance  à nouveau le péan. La batterie prend feu sous les baguettes de Nasheet Waits. William Parker vient mettre sa pulsation au milieu de ce duel à la vie, à la mort. Tiens, ils attrapent une mélodie au vol et la suivent.

 

C’est bien ça. Ils ont joué d’une traite pendant une heure. Le 26 juillet 1965, John Coltrane en quartet joua A Love Supreme pendant 48 mn d’une traite. Ensuite, le concert était fini. Il n’y avait plus rien à ajouter. Vous pouvez l’écouter. Ca se trouve dans le commerce. Ici, c’est reparti.

 

Tony Malaby est au ténor. La musique brinqueballe, agitée, tourmentée. Le sax couine maintenant comme Donald Duck. Il fait le muezzin aussi. Tony Malaby se balance comme un pantin possédé par la musique. A voir ses yeux grands ouverts, tournés vers le haut, il est dans un autre monde lorsqu’il joue ainsi, flagellant son sax ténor. William Parker et Nasheet Waits gardent leur calme pour l’accompagner.

 

PAUSE

 

Il y a école demain et j’ai eu ma dose de sensations fortes. Ici se termine donc la chronique de ce concert.

 

Pour vous donner une idée de ce que ce donne ce trio en vrai, le voici en concert à New York en 2008.

 

 


 

 

 

 

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Open Gate. Emmanuel Bex Trio feat Bela Bartok

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Open Gate: Emmanuel Bex Trio feat Bela Bartok.

Un album Plus loin Music. Sortie le jeudi 10 novembre 2011.

Emmanuel-Bex.jpg

La photographie d'Emmanuel Bex est l'oeuvre de l'Organique Juan Carlos HERNANDEZ.

L'Open Gate Trio est composé de

Emmanuel Bex: orgue Hammond

Francesco Bearzatti: clarinette, saxophone ténor

Simon Goubert: batterie

Pour cet album, le trio est accompagné de l'Orchestre des Pays de Savoie dirigé par Franck Tortiller, ancien chef de l'Orchestre National de Jazz (2005-2008).

Deux ans après avoir découvert l'Open Gate Trio en studio et sur scène, voici qu'Emmanuel Bex et ses compères s'agrandissent. Je connais peu la musique d'Emmanuel Bex et pas du tout celle de Bela Bartok, c'est dire si je suis peu qualifié techniquement pour parler de cet album qui voit se mélanger ces deux B, le Normand et le Magyar. Le pianiste et compositeur Olivier Calmel le ferait bien mieux que moi mais, tant pis, je me lance.

Emmanuel Bex est le fils d'un pianiste, professeur au conservatoire de Caen. Il est diplômé des conservatoires de Caen et de Paris. Puisque Bernard Lubat lui a appris à désapprendre, le voici qui se met à jouer Bela Bartok avec un trio de Jazz et un orchestre classique dirigé par un Jazzman. Pourquoi? Pourquoi pas! Bartok a inspiré les compositeurs de musiques de films hollywoodiens notamment Bernard Herrmann ( pour Alfred Hitchcock) et Eddie Sauter qui écrivit deux fois pour Stan Getz (" Focus " puis " Mickey One " d'Arthur Penn).

Il ne s'agit pas ici de musique de film quoique le morceau final " Pour Alain " (dédié à Alain Jean-Marie?) pourrait constituer un superbe générique de film d'aventure. Il s'agit ici de jouer, d'interpréter Bartok, pari audacieux s'agissant d'une musique " précise " comme disait Leonard Bernstein, ancrée dans le terroir hongrois et pourtant moderne, intemporelle, utopique ( qui n'a pas de lieu, littéralement). Pari tenu parce que les musiciens sont excellents, pétris d'amour pour cette musique, qu'ils soient Jazzmen ou symphoniques, que les arrangements sont dignes du Maître, que Bex et Bartok se mêlent, se succèdent, se respectent mutuellement. Ce n'est parce que Bela Bartok est mort en 1945 qu'il ne respecte pas Emmanuel Bex né en 1959. Sinon, leur rencontre n'aurait pas été aussi fructueuse. Si Bartok n'a pas écrit dans le but que Bex l'interprète un jour, du fait qu'il ait laissé une oeuvre, il a permis qu'elle soit interprétée. Cela peut se faire à la note près comme le font les orchestres classiques ou, en partant d'elle pour aller ailleurs, comme le fait Emmanuel Bex.

Les scholastiques avaient coutume de dire qu'en lisant les Anciens, nous, qui sommes des nains, voyons plus loin en montant sur l"épaule de géants. Bela Bartok est certes un géant et Emmanuel Bex n'est certes pas un nain. C'est dire si écouter cette musique nous permet de voir au loin. " Peu importe la source tant qu'elle est claire, fraîche et saine " disait Bela Bartok. En plongeant dans Bartok, Emmanuel Bex et son trio merveilleusement épaulés par l'Orchestre des Pays de Savoie dirigé de main de maître par Franck Tortiller nous transmettent ce message de clarté, de fraîcheur et de santé. Grâces leur en soient rendues.

Sans attendre la sortie de l'album, prévue le jeudi 10 novembre 2011, vous pourrez vous rendre le lundi 17 octobre 2011 à 20h à l'Alhambra de Paris (métro République) déguster cette musique vivante in vivo. Plaisir supplémentaire: un choeur d'une centaine de chanteurs s'ajoutera au trio et à l'orchestre. Les Savoyards auront l'avantage de découvrir ce programme en création mondiale au Savoie Jazz Festival à Chambéry, au Scarabée, le lundi 15 octobre 2011 à 20h30.

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Retour au Duc des Lombards pour le trio de Jean-Philippe Viret

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Trio de Jean-Philippe Viret

Paris. Le Duc des Lombards. Vendredi 23 septembre 2011. 22h.

Edouard Ferlet+ Jean Philippe Viret

La photographie de Jean-Philippe Viret et Edouard Ferlet est l'oeuvre de l'Elégant  Juan Carlos HERNANDEZ.

Jean-Philippe Viret: contrebasse, compositions, direction

Edouard Ferlet: piano, compositions

Fabrice Moreau: batterie

 

Huit mois après, me voici de retour au Duc des Lombards pour un nouveau concert du trio de Jean-Philippe Viret. Je ne puis me lasser de la beauté de cette musique.

La main gauche commence seule sur le piano. Léger cliquetis des balais. La contrebasse impulse. La fraîcheur, c'est bon. Après des années de travail en commun, ce qui distingue ce trio, c'est bien la fraîcheur. C'est frais, printanier comme la Vivonne à l'ombre des jeunes filles en fleur.Fabrice Moreau est passé aux baguettes. Ca attaque plus vite, plus fort.

Un morceau que j'aime particulièrement. Il m'évoque toujours la course éperdue en voiture d'un homme à la recherche de sa belle disparue, enlevée, perdue. La voiture tourne dans les virages. C'est une voiture de sport, basse, qui colle à la route. C'est la nuit, l'automne. La pluie, le vent, les feuilles mortes rendent la route dangereuse. Notre héros arrivera t-il à temps, sans encombres? Je me pose la question à chaque fois que j'écoute ce morceau. Vous vous en poserez d'autres en l'écoutant, vives lectrices, lecteurs éveillés. A la fin, je ne sais toujours pas s'il est arrivé. C'était " Elle est au Sud " (Ferlet) suivi de " Not yet " (Viret) titre qui laisse penser que le héros n'est pas arrivé.

" Co errance " (Viret). Ils errent ensemble virilement, joyeusement. Ca brinqueballe mais ça avance. Ils se réunissent dans un désordre maîtrisé. Ils font les bruits d'une mare la nuit. Charmant final.

Solo de piano en intro. Fabrice Moreau vient ajouter quelques touches de couleur à légers coups de balais. L'archet glisse et fait gémir la contrebasse. Fabrice est revenu aux baguettes. Jean-Philippe au pizzicato. Ca ondule souplement, tranquillement, comme un serpent non venimeux dans l'herbe. C'était " Equivoque " (Ferlet).

" La barge rousse " (Viret). La barge rousse est un oiseau migrateur capable de parcourir 12 000 km sans escale ni ravitaillement. En musique, cela donne un morceau propice à l'envol, à la rêverie, 12 000 km sans escale en quelques minutes. Effet garanti. Les maillets caressent les tambours et les cymbales. La contrebasse vibre doucement, à tire d'ailes. Duo contrebasse/batterie tout en douceur, en puissance contenue. Edouard vient trifouiller dans le corps du piano pour produire un son plus voyageur encore. Ca monte doucement en puissance. Nom de Zeus, que c'est beau! Même les rires idiots au fond de la salle se sont tus. La beauté s'impose d'elle même. Fabrice est passé aux baguettes. L'air vibre au rythme de la musique. C'est de la mécanique ondulatoire comme disent les physiciens. 

" Page 345 " (Ferlet). Le livre n'est pas précisé. Poust? Dostoievski? Céline? Vu l'intro, au piano, ce livre est plutôt mouvementé. Fabrice tapote un tambour de la main gauche, la main droite tenant un balai. Le piano vient alléger la tension.

 " Un mâle " (Viret). Un morceau nouveau. Ca swingue avec grâce. La contrebasse grogne souplement. Les tambours chantent sous les balais. Son cristallin du piano. Puis les baguettes crépitent sur les cymbales. Bon tonique pour finir le concert.

Voici une autre version de " Not yet " par le trio de Jean-Philippe Viret. A vous de créer votre histoire sur cette musique.

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Solution du jeu de l'été 2011

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Estimables lectrices, respectables lecteurs, aucun d'entre vous n'a osé proposer de solution au jeu de l'été 2011. Timidité? Paresse? Inattention? Indécision? Personne n'a donc gagné d'album sur ce blog cet été.

En voici la solution. Il s'agissait du Lighthouse Café situé à Hermosa Beach, Los Angeles, Californie, Etats Unis d'Amérique, lieu mythique du Cool Jazz, toujours en activité.

L'objet vital, indispensable, c'était le phare (lighthouse in english) amélioré par l'ingénieur français Augustin Fresnel. Toute la West Coast a joué au Light House. Les musiciens dits Cool comme Stan Getz, Chet Baker, Gerry Mulligan comme ceux issus du Be Bop et du Hard Bop: Miles Davis, Lee Morgan, Joe Henderson.

 

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Le nouveau quintette d'Anne Pacéo au Studio de l'Ermitage

Publié le par Guillaume Lagrée

Anne Pacéo Quintet

 

Le Studio de l’Ermitage 

Paris. Mercredi 21 septembre 2011. 20h30 (ouverture des portes)

 

Anne Pacéo : batterie, compositions, direction

Antonin Tri Hoang : saxophone alto, clarinette basse

Leonardo Montana : piano

Johan Eche Puig : contrebasse

Federico Casagrande : guitare électrique

 

La demoiselle Anne Pacéo vient de recruter un contrebassiste et un guitariste qui font passer son groupe du trio au quintet. Le résultat des travaux en cours nous est présenté ce soir au studio de l’Ermitage.

 

Démarrage à la clarinette basse. Musique rêveuse, alanguie. Ca roule tranquille en beauté, en douceur, en souplesse. Antonin Tri Hoang est déjà un grand musicien et il n’a pas fini de nous émerveiller. Ca accélère, ponctué de « Hé, Hé, Yé, Hé » joyeux. Passage au sax alto. Antonin assure aussi. Ce jeune homme ne porte pas un prénom d’empereur romain pour rien. Son empire est voué à s’étendre. Joli dialogue entre guitare électrique et saxophone alto alors que la rythmique pousse derrière. Le guitariste n’est pas manchot : joli son mouillé, électro. Qu’il soit rêveur ou énergique, ce saxophoniste est toujours magique. Et la patronne conclut. C’était « Schwedagon » (la grande pagode de Rangoon au Myanmar).

 

« Toundra ». Sax alto. Une ballade. Il y a de la place, de l’espace comme dans la toundra. Anne Pacéo est une vraie batteuse. Elle fait de belles grimaces. Une ballade, c’est vite dit. Ca accélère doucement et ça pulse sous les baguettes de la patronne. Le sax d’alto reprend son vol avec des battements d’ailes marqués par des prises de bec puissantes. Jolies trouvailles sonores dignes d’un guitariste de Blues chez Frederico Casagrande.

 

Ca démarre énergiquement. Ca rappelle le Miles Davis de 1969. Le sax alto devient percussion. Puis tout s’allège sur un souffle du saxophone. Passage à la clarinette basse. Antonin reprend le même air mais différemment. Solo de guitare clair, à la Pat Metheny. Cet Antonin ne doit pas rester trop longtemps à Paris. Il doit partir conquérir le monde de New York à Tokyo, de Vladivostok à Tombouctou. Retour à la clarinette basse : son grave, profond comme sorti du fond d’un puits, celui où se cache la vérité. C’était « Toutes les fées étaient là ».

 

« Innocence » puis « Au large », deux ballades. Clarinette basse. Tout se passe en doux bruits étranges. Beau solo de contrebasse, souple, calme, puissant. Ca berce bien. Ca marche. Je m’endors content.

 

« Sérénité ». Le guitariste et le contrebassiste ont découvert la musique il y a une semaine. Respect. Morceau assez énergique. Clarinette basse. Une sérénité bien agitée, disons triomphante. Ca se calme pour laisser la place au solo de guitare puis au son ailé du sax alto. Là, oui, c’est serein. La rythmique s’énerve, met beaucoup de notes fort. Sax alto et guitare ramènent le calme, la sérénité sans mollesse. Montée en flèche vers le final. Solo de guitare poussé par la rythmique, ponctué par le sax. Ca sonne bien.

 

PAUSE

 

J’ai école demain et le marchand de sable est déjà passé. Je ne suis donc pas resté à la deuxième partie. Anne Pacéo est une patronne qui compose, propose, dispose mais ne pose, ni n’impose rien. Le groupe est soudé, les compositions efficaces et Antonin Tri Hoang, un soliste de haut vol voué à la plus haute destinée.

 

Voici " Schwedagon " en concert avec un quintette où le contrebassiste (Stéphane Kerecki) et le guitariste (Pierre Perchaud) n'étaient pas ceux de ce concert.

 

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Biréli Lagrène New Quartet sur scène au Duc des Lombards

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

 

Biréli Lagrène New Quartet

Paris. Le Duc des Lombards.

Jeudi 15 septembre 2011. 22h.

 

Biréli Lagrène : guitare électrique

Franck Wolf : saxophones ténor, soprano

Jean-Yves Jung : orgue Hammond

Jean-Marc Robin : batterie

 

Bon vieux son Blue Note des 60’s. Ca groove. Aucun guitariste manouche n’a assimilé les Américains comme Biréli. On dirait du Grant Green. Il jouerait avec des Noirs Américains, ça sonnerait encore mieux mais c’est déjà bien agréable. Rien de neuf en fait mais c’est terriblement efficace.

 

Voilà un homme qui a une maîtrise de la guitare électrique bien au dessus du lot mais qui ne se remet pas en question, ne sort pas de sa zone de confort comme disent les sportifs. C’est bien dommage vu son talent et son âge (45 ans dont plus de trente de carrière professionnelle). Imaginons le jouer avec Rick Margitza, saxophoniste ténor, descendant de Tziganes hongrois et qui vit à Paris. Quel pied ce serait ! Le public est là, ses affaires tournent bien. Pourquoi Biréli Lagrène se remettrait-il en question ?

 

Intro en solo de guitare avec effet. Enfin, ça sonne actuel ! Une ballade. Dès qu’il veut, il peut. Tiens, un souvenir du jeu de basse de Jaco Pastorius avec qui il jouait il y a 25 ans. Sax soprano. Ca devient un peu trop gentil à mon goût. La musique devient comme certaines statues de marbre : trop polie pour être honnête. La salle est archi comble. Il y a des gens debout.

 

Retour au son Blue Note classique. Ca ronronne tranquillement. Mon dernier souvenir sur scène de Bireli Lagrène, c’était en duo avec Martial Solal au théâtre du Châtelet en 2008. Ils chatouillaient les nuages. Ce soir, j’en suis loin. Biréli assure évidemment. Bien entendu, c’est bien mieux que tant d’autres guitaristes mais d’un tel musicien j’espère beaucoup plus.

 

Un morceau vif, léger, aérien. Ca chante entre la guitare et le soprano. Orgue et batterie poussent bien derrière. Cela fait presque penser à une cantate. Biréli redevient intéressant sortant de sa guitare des sons dont il a le secret. Il passe à un son plus sale, plus rock tout en gardant la vitesse, la grâce. Là, c’est très fort. Retour à la cantate en quatuor.

 

Retour à un son classique. Toujours le sax soprano. Ca se remet à ronronner. Le sax soprano fait son solo de vilain petit oiseau. Tiens, Biréli refait sonner sa guitare comme la basse de Pastorius.

 

Toujours classique mais un peu plus énervé. Retour au sax ténor. Bruyant et démonstratif. Ca, je n’aime pas du tout.

 

Un standard entre guitare et sax soprano. Four de Miles Davis ?

 

RAPPEL

 

Biréli revient seul sur scène. Il prend sa guitare et joue une ballade. C’est clair, léger, classe comme s’il jouait au coin du feu. Il crée une ambiance douce, intime, insensiblement. Un peu de tapping pour rendre ça plus funky. Il joue comme ça lui plaît, comme ça lui chante et il nous enchante à part quelques sourds qui trouvent le moyen de bavarder là-dessus. Ah, s’il avait joué tout le concert comme ça !

 

Pour se consoler, voici un extrait d'un autre concert de Biréli Lagrène en duo avec Sylvain Luc. D'aucuns diront que c'est facile. Qu'ils essaient un peu pour voir!

 

 


 
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Les dessins d'Hélène Poisson exposés au Baiser Salé à Paris jusqu'au 31 décembre 2011

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

Edouard Ferlet

 

 

 

 

 

 

La dame  Hélène Poisson expose ses dessins au Baiser Salé, 54 rue des Lombards, 75001 Paris (métro Châtelet) jusqu'au 31 décembre 2011.

 

Elle est notamment l'auteur de ce dessin du pianiste Edouard Ferlet.

 

Venez plonger dans son univers coloré et rythmé au Baiser Salé.

 

Bonne découverte, aimables lectrices, charmants lecteurs.

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Osez une autre rentrée littéraire avec le BSC News

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

 

 

Lectrices bibiophiles, lecteurs bibliomanes, osez un autre regard sur la rentrée littéraire, loin des prix concours, féminins ou masculins, avec le numéro de septembre du magazine BSC News. Vous y trouverez, de votre serviteur, l'entrevue avec le pianiste arménien Tigran Hamasyan et la rubrique Jazz Club. Vous y trouverez surtout une sélection de livres, BD qui méritent d'être lus, connus et que d'autres n'ont pas repéré. Vous y trouverez aussi la rencontre avec un Gepetto praguois. Vous y trouverez enfin les photographies de mon honorable associé Juan Carlos HERNANDEZ auteur notamment de cette photographie de  Martial Solal.

Martial Solal

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Où en est le Jazz? Conférences à la Cité de la Musique

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

 

Honorables lectrices, respectables lecteurs, si vous vous demandez où en est le Jazz, sachez que le journaliste Vincent Bessieres vous apportera ses réponses à la Cité de la Musique, Paris 19e arrondissement, métro Porte de Pantin, le jeudi de 19h30 à 21h30 du 29 septembre au 15 décembre dans des conférences ouvertes au grand public.

 

Comme répondait Pierre Dac aux trois questions fondamentales:

Qui sommes nous? D'où venons nous? Où allons nous?

 

" En ce qui me concerne, je suis moi, je viens de chez moi et j'y retourne ".

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