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RECLAME:Inscription avant le 2 avril 2013 pour le concours international de violon Stéphane Grappelli

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

 

 

 

RECLAME

 

 

Deuxième édition du concours International de Violon 

« Stéphane Grappelli »


La deuxième édition du concours international de violon « Stéphane Grappelli » se déroulera lors du Festival Violons, Chants du Monde à Calais. Ce concours, véritable révélateur de talents, est ouvert aux jeunes violonistes de 16 à 30 ans ayant une formation confirmée.

 

Les 31 mai et 1er juin : place aux jeunes talents !

Organisé à l’occasion du festival Violons, Chants du Monde, le concours international de violon Stéphane Grappelli a pour objectif de révéler les virtuoses de demain.


Véritable hommage au célèbre violoniste Stéphane Grappelli, le concours couvrira plusieurs disciplines du violon  - jazz, musique traditionnelle et musique improvisée - et permettra de promouvoir les jeunes talents auprès des professionnels et du public.  Présidé par Didier Lockwood, le jury est composé d’élus, de personnalités du monde de la culture et d’artistes.

Jean-Robert Lay, directeur du Conservatoire à Rayonnement Départemental Musique et Danse du Calaisis et directeur artistique du festival, déclare « Le premier concours avait permis de révéler de grands musiciens, le vainqueur, Mathias Levy, a d’ailleurs pu jouer avec Didier Lockwood à plusieurs reprises. Nous espérons découvrir de nombreux  nouveaux artistes cette année ».


Les lauréats se verront remettre 3 300 euros de prix et le vainqueur aura l’honneur d’être programmé sur la saison Musique et Danse du Pôle Diffusion du Conservatoire à Rayonnement Départemental du Calaisis.


Pour s'inscrire, rien de plus simple : il suffit de télécharger le formulaire d’inscription  sur le site www.violonschantsdumonde.fr et de le renvoyer avant le mardi 2 avril 2013. Vous y trouverez également le règlement du concours.

 

 


 


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Shirley Clarke " The Cool World " (1963)

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Shirley Clarke

" The Cool World "

(1963)

 

Un film de Shirley Clarke (1919-1997).

Musique composée par Mal Waldron pour le quintette de Dizzy Gillespie.

Dizzy Gillespie: trompette

Yusef Lateef: saxophone ténor

Mal Waldron/Kenny Barron: piano

Aaron Bell: contrebasse

Art Taylor: batterie

 

New York

La photographie de New York City est l'oeuvre du Cool Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

 

Shirley Clarke est née dans une famille de la très grande bourgeoisie juive dans laquelle elle ne s'est jamais sentie à sa place. Ayant échoué comme danseuse et chorégraphe, elle s'est reconvertie dans le cinéma d'auteur filmant l'envers du décor de l'American Way of Life: les Noirs, les Jazzmen, les toxicomanes, les homosexuels, les prostitués.

" The Cool World " fut le premier film indépendant projeté lors de la Mostra de Venise en 1964. Sans gagner de prix. Le titre est une antiphrase. Rien n'est cool dans ce film tourné à Harlem, NYC, avec des acteurs amateurs et des vrais membres de gangs de jeunes. Cool rime plutôt avec Cruel. Le film est à la fois une histoire, celle de l'ascension ratée d'un délinquant juvénile et un documentaire sur les conditions de vie des jeunes gens de couleur (la prostituée mineure est une chicana) à New York, dans le quartier de Harlem, en 1963. Un film d'une modernité rare pour l'époque et toujours cruellement d'actualité. 50 ans d'avance sur le gangsta rap qui fait croire à la réussite par un comportement anti social, piège dans lequel ne tombe à aucun moment Shirley Clarke dont le regard sur ses personnages est toujours bienveillant mais lucide.

Duke, le héros, veut devenir le chef des Pythons, une bande locale et chasser du territoire les Wolves (Loups en français) la bande rivale. Son père a disparu, sa mère vit avec un énième compagnon, se bat contre la pauvreté, les cafards et les rats, sa grand-mère ne cesse de prier. Son seul modèle d'homme adulte, c'est Priest ( le Prêtre) un gangster noir qui vit avec une prostituée blanche. Duke se croit plus fort, plus malin que tous. Il veut un flingue (a piece in english) pour devenir le Roi du quartier, un tueur froid (cold killer in english). Il est évident dès le départ qu'il échouera et il n'y manquera pas. La fin est donc morale mais pas heureuse. La vie est déprimante, l'été est là mais la prostituée mineure qui l'accompagne ne sait même pas qu'il y a l'Océan à New York, l'Europe et l'Afrique en face, loin vers l'Est ou le Sud Est. Il l'emmène à Coney Island voir tous ces Blancs qui cherchent à noircir.

La musique colle parfaitement au film. Mal Waldron l'a composé, la joue dans le film mais lorsque Dizzzy Gillespie l'enregistra sous forme d'album ce fut avec son pianiste habituel, Kenny Barron. C'est du Blues urbain, sombre, glauque, ironique, mordant. Pas du tout le Dizzy Gillespie jovial et optimiste auquel est habitué l'amateur de Be Bop et d'Afro Cubain, les deux genres musicaux que Dizzy Gillespie a créé et porté au sommet de la musique du XX° siècle.

J'ai vu ce film avec Mademoiselle F dans le cadre du festival "  En avant la musique! " qui se tient à Paris, au Forum des Images jusqu'au dimanche 21 avril 2013. Il est trop tard pour aller voir " The cool world " à ce festival mais il il vous reste beaucoup de films à découvrir sur le thème " Musique et société ", lectrices cinéphiles, lecteurs mélomanes.

Voici " The Cool World "  présenté à la télévision française par un fou de Jazz, l'acteur et chanteur Philippe Léotard (1940-2001).

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Le trio de Sylvain Kassap en éruption à l'Improviste

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Sylvain Kassap Trio

Paris. Péniche l'Improviste.

Samedi 16 mars 2013. 21h30.

 

Sylvain Kassap: clarinettes

Didier Petit: violoncelle, voix

Edward Perraud: batterie, percussions

Clarinette basse. pour commencer. Le batteur est un grand maigre avec une écharpe au physique d'intellectuel germanopratin. Belle adapatation pour un homme qui a grandi dans la campagne bretonne en Loire Atlantique. Edward Perraud est le fils spirituel de Tom Raney. L'indépendance coordonnée est une invention des batteurs Be Bop alors que la batterie est une invention du Jazz. Là, manifestement, il privilégie l'indépendance sur la coordination mais c'est tout de même coordonné. Il ne frappe pas au hasard. C'est simplement toujours surprenant. Il y a bien une pulsation mais c'est indansable. Molto agitato. Quant au jeu du clarinettiste, Eric Dolphy fait encore des petits presque 50 ans après sa mort. " Ce type joue comme si on lui marchait sur les pieds " disait Miles Davis d'Eric Dolphy. En plus de battre vite et sec, Edward Perraud aime friper les peaux de ses tambours en les prenant à rebrousse poil. Si cet homme cuisine comme il joue, je me méfierai avant de dîner chez lui. Bref, nous avons là 3 chercheurs de sons. Les thèmes se succèdent, se chevauchent. Jeu de claquements entre la langue du clarinettiste et les mains du batteur. Jean-Edern Hallier s'est réincarné. Il est devenu batteur et se nomme Edward Perraud. Il faut garder les oreilles et l'esprit grand ouvert non pas pour suivre ces musiciens mais pour ne pas fuir parce qu'ils attaquent de partout ces gaillards. Ils accélèrent et ça file comme une escadrille, un essaim. C'était donc " Le premier morceau ". Logique, non?

Clarinette. Edward, avec une baguette, Didier, avec l'archet, s'amusent à fendre l'air ce qui produit du son. Ce n'est pas du n'importe quoi. Il faut de la maîtrise pour jouer du violoncelle à l'horinzontale couché sur ses genoux comme le fait Didier Petit. C'est devenu tout doux, mystérieux, cotonneux. La musique devient extatique. Ils ne restent pas calmes longtemps. Didier chante en harmonie avec son violoncelle. Edwar Perraud fait crisser une cymbale sur sa caisse claire. Clarinette basse. Joli duo de percussions entre le violoncelle et la batterie sous les maillets. Très joli son dpoux, enfin, de la clarinette basse avec un friselis de batterie et les cordes pincées du violoncelle. Beau final. C'était " Advienne tampura " (Didier Petit), morceau cuisiné à l'indienne comme vous l'aviez deviné lectrices gastronomes, lecteurs gourmets.        

Solo de batterie très rapide, léger, précis, baguette dans la main gauche, main droite nue. Sylvain joue de sa clarinette séparée en deux, soufflant dans les deux parties en même temps comme un pâtre grec dont il possède la chevelure d'ailleurs. Ca fonce comme un bruit de circuit de F1. Maintenant, violoncelle et batterie jouent funky alors que Sylvain continue de faire la sirène. Clarinette basse. Ca claque avec la langue et les clefs. Ca sonne funky derrière mais un funk sacrément secoué. Bref, c'est bien plus énergique que bien des groupes de rock qui déploient plus de volume sonore mais moins de musique. Retour au calme avec le violoncelle sous l'archet, le batteur aux balais. Un son de clarinette basse digne héritier du sax ténor d'Albert Ayler

Solo de violoncelle pour commencer. Un son chinois. Le batteur se met à faire de doux bruitages parallèles au violoncelle. Didier chante sa mélopée au dessus de son instrument. Ce trio serait excellent pour accompagner des films muets. Peut-être l'ont-ils déjà fait d'ailleurs.

PAUSE

Madame F s'en va. La musique l'a intrigué mais n'a suscité en elle aucune émotion. Inutile d'insister.

Clarinette joué comme une flûte indienne. Didier frotte son violoncelle de ses mains, le tapote. Edward installe un rythme étrange mais en place, à sa manière. Didier revient à l'archet et vrombit alors qu'Edward décompose, décortique le tempo. La clarinette est de plus en plus vive, plus aigre, plus rapide. Le son est poussé jusqu'à nous faire mal aux oreilles et aux dents. Ceux qui aiment applaudissent. 

Didier s'amuse avec son violoncelle, joue, fait des bruitages. Edward tintinabule. Ca s'agite dans tous les sens. Clarinette basse. Pour le violoncelliste, ses grognements font partie de sa musique. Pour moi, ce sont des bruits parasites. Quand il veut jouer dedans, il y est tout de suite. Trop de dispersion à mon goût. Comme Madame F, cette musique m'impressionne, m'étonne mais ne m'émeut point. A force de briser les codes, ils ont coupé le contact avec l'auditeur que je suis. Tant pis pour moi. Qui aime les suit. Ceux qui applaudissent le font-ils parce qu'ils aiment ou par snobisme? Tout s'arrête pour un petit jeu de claquement de langues sur la clarinette.Des percus tout en douceur. La pulsation du violoncelle en pizzicato. Cela me rappelle la musique pygmée en moins puissant évidemment. Là, pour la première fois du concert, ils me racontent une histoire. Des hommes qui marchent dans la forêt tropicale, émerveillés par les richesses que la Nature leur offre. Les sont s'organisent. C'est de la musique et plus une simple addition de bruits. Je sais maintenant pourquoi je suis resté: pour vivre cet instant là. Il est 23h20. Il était temps. 

Clarinette basse. Edwar Perraud produit des ondes sonores prolongées avec des petites cymbales. Ils ont la mer: le vent, la corne de brume, le bruit des flots. C'est beau comme l'Atlantique Nord l'hiver. 

Mon carnet de notes s'arrête ici. La chronique du concert aussi.

 

Voici ces 3 musiciens en concert en 2005 en compagnie d'Hélène Labarrière (contrebasse) et Jean-François Pauvros (guitare électrique). Edward Perraud a changé de coiffure depuis. Pas Sylvain Kassap. Le style de musique est demeuré. " La mode passe, le style reste " (Coco Chanel).

 

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Eric Le Lann Trio rend hommage à Chet Baker au Sunset

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

Eric Le LannTrio

" I remember Chet. Tribute to Chet Baker "

Paris. Le Sunset.

Vendredi 15 mars 2013. 21h30

 

Eric Le Lann: trompette

Gildas Boclé: contrebasse

Nelson Veras: guitare

 

Concert de sortie de l'album " I remember Chet. Tribute to Chet Baker " chez Bee Jazz. Le concert du samedi 16 mars 2013 à 21h au Sunset est diffusé par la station de radio FIP.

Eric introduit avec un son qui griffe tout de suite. Son duo à cordes enchaîne derrière lui. Le thème m'échappe. Un tempo medium. Personne ne fume et on dirait des volutes de cigarettes sonores. Le fluide sympathique circule entre les musiciens. Un couple d'Américains quinquagénaires apprécie visiblement la musique. Ne jamais oublier que Nelson Veras joue d'une guitare électro acoustique aux cordes de nylon. D'où la douceur, la chaleur particuière du son qu'il produit. Sans compter sa vélocité, sa virtuosité mais jamais au détriment de l'expression, de l'émotion. Gildas Boclé, tranquillement, le soutient.Démocratiquement, chacun à son tour prend son solo. Gildas, à l'archet, souple et majestueux. 

Un autre thème dont le titre m'échappe, plus rapide. Duo contrebasse/trompette pour introduire. C'est chaud et ça mord. Nelson s'ajoute subrepticement. En solo, il est toujours stupéfiant d'aisance, de volupté, de clarté, bien soutenu par Gildas Boclé. Eric reprend la main et revient au thème impeccablement. Pas de batteur mais ça attaque. 

" I am a fool to want You ", une ballade. Eric est dedans, jouant avec une intensité émotionnelle à la hauteur de celle de Chet Baker. Derrière, ça balance doucement comme une barque sur les flots. Eric conduit et mène le morceau du début à la fin. Superbe.

" Zingaro " (Antonio Carlos Jobim). Gilas Boclé est à l'archet. Nelson Veras est brésllien. C'est dire s'il est à l'aise sur ce morceau. Quant à Eric Le Lann, il nous tient au bout de son souffle. Derrière, c'est la mer, le ressac par temps calme. Ca balance Nouvelle Vague (Bossa Nova disent les Brésiliens). Le couple de quinquagénaires américains est complètement envoûté. Des attaques de trompette comme des griffures nous touchent à vif. Pas de frime, pas d'esbroufe. La musique au coeur. Solo de Nelson, toujours aussi mirifique, qui laisse le public béat et baba. Gildas Boclé souple et tranquille derrière, assure. A lui maintenant de prolonger la vague à l'archet. Eric reprend la main pour repartir vers le thème, fluide et tourmenté en même temps. Final poignant à souhait.

" The more I see You, the more I love You " qu'aimait chanter Chet Baker. Eric joue plutôt des thèmes que Chet chantait. Il les joue, enchantés. Le public est à la hauteur de la musique. Il écoute très attentivement. Une fois le thème lancé, Eric s'efface et laisse Nelson improviser comme un torrent, une cascade. Gildas est toujours là, fidèle au poste. Le public écoute tellement qu'il n'applaudit plus les soli de peur de déranger. Gildas a pris le dessus dans le dialogue des cordes passant des mains à l'archet avec lequel il est assurément un des tous meilleurs contrebassistes de Jazz actuellement. 

Eric enchaîne seul sur un thème de Miles Davis, sans nous laisser le temps d'applaudir. Duo avec Gildas. Je ne reconnais pas le thème qui semble pris au milieu, au quart, que sais-je, bref pas dans l'ordre habituel. Je perds mes repères. C'est signe que la musique est neuve. Solo de Nelson virevoltant, toujours bien soutenu par la contrebasse. Même une bouteille qui tombe du bar, sans se briser, ne nous trouble pas. Ca pulse comme s'il y avait un batteur mais il n'y en a pas. Nelson tisse sa toile plus vite qu'une araignée. Cette façon d'enchaîner les morceaux sans laisser au public le temps de reprendre son souffle, c'était un truc de Miles Davis. C'était " So What " un thème de Miles Davis qui ne figure pas sur l'album " I remember Chet. Tribute to Chet Baker ". 

PAUSE

Dans le public se trouve un fan d'Eric Le Lann, Médéric Collignon. Voici ce que j'ai retenu de notre conversation à propos du 1er set. Médéric est impressionné par le groupe. Jouer sans batteur, c'est beaucoup plus dur. La " pince " d'Eric (son attaque de lèvres, je suppose) l'impressionne. Il aime ce Jazz très froid et très inventif (je ne le qualifierai pas de très froid mais plutôt de pudique, retenu comme Martial Solal avec qui Eric Le Lann joue depuis 1981). La classe de Nelson Veras. Cette " merveille technologique " (je cite) qu'est Gildas Boclé. Bref, comme moi, comme le public dans son ensemble, Médéric n'est pas déçu du voyage. Médéric Collignon sera en concert, avec son Jus de Bocse, à Paris au New Morning, le vendredi 22 mars 2013 à 20h30 dans un programme King Crimson (le Roi Fripé en français). Est aussi présent dans la salle l'acteur Jacques Bonnaffé qui joua en duo avec Eric Le Lann, 54*13 épopée cycliste.

Ca repart avec un thème que je reconnais mais dont le titre m'échappe. Une ballade. Cela nous berce superbement. Ca pince au coeur. Le duo à cordes Nelson Veras/Gildas Boclé, c'est de la fine dentelle, du cousu main et c'est chaud, viril.Gildas a décidé de faire tous ses soli à l'archet. Il peut se le permettre. Ce thème envoûtant est porté par Eric jusqu'au dernier feulement de trompette. 

Les cordes commencent seules. Je crois bien que c'est la première fois du concert. Puis Eric lance " Summertime " (Georges Gershwin). Impeccable.

Gildas introduit vite rejoint par Nelson sur un air dansant, latin, " Love for sale ". Le genre de morceau que tout amateur de Jazz a entendu dans des centaines de versions différentes. mais le trio rend ce morceau neuf, funky, mordant. La contrebasse supplée la batterie absente. C'est dire la qualité du travail effectué par Gildas Boclé.

" Angel Eyes ". Encore une chanson que Chet aimait chanter. Une ballade très triste comme l'a annoncé Eric qui entame le morceau seul. Il joue in the zone comme disent les commentateurs sportifs anglophones (exemple type: Pete Sampras en finale de Wimbledon 1999 contre André Agassi. Après le match, Brad Gilbert, entraîneur d'Agassi, déclara: " Il est impossible d'imaginer jouer mieux sur gazon que ce qu'a fait Pete aujourd'hui "). Eric mène de bout en bout, nous tenant en haleine. 

Un thème connu dont le titre m'échappe. Une autre ballade. Eric sculpte ses notes, cherche des sons inouïs, des émotions nouvelles, sur un air ancien et il y parvient. Applaudissements mérités après ce superbe solo. Nelson Veras est la Grâce même à la guitare. Beau solo du contrebassiste à l'archet pensif, méditatif. 

" Milestones " (Miles Davis). Un morceau que Chet jouait tout le temps dit Eric dans son interview à Jazz Magazine sur cet album et ses souvenirs de Chet Baker. Pas facile de jouer un morceau aussi rythmé sans batteur mais ils y parviennent. Médéric Collignon est resté déguster la musique, debout comme un fan. Ce que fait Nelson Veras en solo est au delà de la description. Que ça va vite tout en restant clair.

" I fall in love too easily " que chantait si bien Chet Baker. Eric commence rejoint par Nelson: clair contre obscur d'où les contrastes si riches de cette musique avec si peu de musiciens. Gildas fournit l'assise au centre. Personne ne chante mais que ça chante! La trompette d'Eric nous perce plein coeur plus efficacement que les arrières du XV de France.

PAUSE

La partie se joue en 3 sets gagnants mais j'ai ma dose de beauté. Je rentre me coucher. Je sais qui a gagné: la musique. Nous avons de la chance d'avoir un trio de Jazz de ce niveau en France. Profitons en pleinement.

De 1975 à 1985, Chet Baker (1929-1988) joua en trio avec deux Belges: Jean-Louis Rassinfosse (contrebasse) et Philippe Catherine (guitare). Ils enregistrèrent ensemble 6 albums. J'en possède un enregistré en concert à Bologne, Italie, en 1985. Une merveille. Pas un instant, en écoutant le trio d'Eric Le Lann que ce soit en CD ou en concert, je n'ai pensé à ce trio. L'ombre de Chet plane sur le trio d'Eric Le Lann. C'est normal puisque c'est voulu mais ce n'est ni envahissant ni inhibant. Il s'agit d'un hommage, pas d'une copie. Pari tenu.

Les lectrices méthodiques, les lecteurs fanatiques pourront comparer cette chronique avec celles de précédents concerts de ce trio en octobre, mars et février 2012

 

Voici ce trio jouant " Zingaro " (AC Jobim) au Caveau des Légendes , à Paris, en 2012. Il joue mieux encore aujourd'hui. C'est dire. 

 

 

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Vente de la collection de 20 000 albums de Jazz de Pierre Mondy le 22 mars 2013 à Drouot, Paris.

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

 

Lectrices vinylophiles, lecteurs collectionneurs, sachez que la collection de 10 000 vinyls et autant de CD de Jazz du comédien français Pierre Mondy (1925-2012) sera en vente à Paris,  à l'hôtel Drouot, le vendredi 22 mars 2013 à partir de 14h. L'expert de la vente sera le Citoyen Arnaud Boubet, patron de Paris Jazz Corner, boutique bien connue des fous de Jazz.

Pour ceux qui ne peuvent être présents, il est possible d'enchérir par téléphone ou Internet.

A l'âge où ses camarades de classe collectionnaient les albums de Mickey, Pierre Mondy collectionnait ceux de Frank Sinatra.

Je vous laisse découvrir les trésors de cette collection, lectrices vinylophiles, lecteurs collectionneurs. 

J'ignore si ce disque figure dans la collection. La rencontre entre John Coltrane et Stan Getz  à Düsseldorf, Allemagne le 28 mars 1960, accompagnés par Oscar Peterson (piano), Paul Chambers (contrebasse) et Jimmy Cobb (batterie). En plus, le fim existe. Le voici. " Nous aimerions tous sonner comme Stan Getz. La vérité est que nous ne le pouvons pas " (John Coltrane). Ils jouent " Hackensak " de Thelonious Sphere Monk.

 

 

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Rodolphe Burger&Olivier Cadiot " Psychopharmaka "

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

 

Rodolphe Burger

&Olivier Cadiot    

 

«  Psychopharmaka » 

Dernière bande. 2013.  

 

Lectrices rêveuses, lecteurs voyageurs, cet album est fait pour vous réunir. J’ai déjà pu en vérifier l’efficacité et la magie en concert. A moi d’essayer de décrire cet obscur objet du désir, l’album « Pyschopharmaka » de Rodolphe Burger&Olivier Cadiot.

 

Il faut écouter cette musique comme si vous lisiez un carnet de route, par exemple « Le Rhin » de Victor Hugo, le seul de ses récits de voyage qu’il ait publié. Il s’agit en effet d’un voyage en Allemagne à travers des lieux, des musiques, des livres, des gens. Toutes ces impressions, ces sensations passées au filtre de ces deux créateurs dont l’un, Rodolphe Burger, est germanophone de naissance puisqu’il est Alsacien (« L’Alsacien parle en allemand et sabre en français » disait Napoléon Bonaparte du Général Kellerman).

 

Chaque chanson raconte une histoire. Tout s’enchaîne depuis la première « Sing mir ein neues Lied » jusqu’à la dixième et dernière « Gute nacht » from Schubert dans laquelle les fanatiques de Ziad Kreidy reconnaitront le son caractéristique d’un pianoforte Pleyel du XIX° siècle mêlé à la guitare électrique, des bruits de campagne, une conversation.

 

Cette musique est bourrée d’allusions, de références culturelles sans aucun pédantisme, sans que cela nuise à la compréhension de l’auditeur. Il y a plusieurs niveaux d’écoute, de lecture comme la Bible ou les aventures d’Astérix le Gaulois (du temps où Goscinny était scénariste). Rodolphe Burger n'a pas oublié qu'il fut professeur de philosophie avant d'être musicien professionnel.

 

Voici quelques clefs de compréhension mais je ne prétends pas les avoir trouvé toutes, lectrices rêveuses, lecteurs voyageurs.

 

« Dadasophe » (n°2) fait allusion à l’évidence au mouvement Dada né au Cabaret Voltaire, à Zürich, en Suisse alémanique, en 1917. La Suisse alémanique est aussi présente avec « Eisbär » (n°3) de l’Helvète Stephan Eicher. « Dada Bewegung » (n°6) fait allusion à la chanson n°2 et à « Cheval mouvement » chanson de Rodolphe Burger&Olivier Cadiot (1993). « Celibidache » (n°8) est un hommage au chef d’orchestre et compositeur Sergiu Celibidache, Roumain qui dirigea, vécut, mourut et repose en France alors qu’il a fini sa carrière comme directeur de l’orchestre philarmonique de Munich. « Da Da Da » (n°9) est une reprise de Kraftwerk, groupe allemand qui inventa la techno (« Machine music » disent-ils, en 1970). « Gute nacht » (n°10) est une variation sur un lied de Schubert, auteur qui fait partie des dédicaces de l’album comme Goethe, Celan, Brahms, Nietzsche entre autres créateurs. Ensuite, il n’y a plus qu’à repartir en voyage en remettant l’album au début et en chantant un nouveau Lied.

 

Quant à la musique, elle mêle toutes sortes de musiques allemandes du romantisme à la techno. Je n’ai pas reconnu Johann Sebastian Bach. Tout cela mêlé au blues métallique de Rodolphe Burger, avec une instrumentation minimale, une utilisation judicieuse et pleine de goût des possibilités offertes par l’électronique (mixage de sons, de voix,  d’ambiances).

 

Bref, c’est une musique qui peut être dansée, écoutée, rêvée, méditée, chez soi ou en voyage. Si c’est en voyage, il faut que ce soit dans un pays de langue germanique avec, pour les francophones, suggestion de ma part, « Le Rhin » de Victor Hugo entre les mains, textes et dessins compris.

 

Pour celles et ceux qui préfèrent le Jazz et le Blues, voici Rodolphe Burger jouant Jimi Hendrix avec John Tchicai (sax ténor) et Antoine Berjeaut (trompette) au festival Banlieues Bleues, édition 2006.

 


 
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Carte blanche à Thierry Péala au New Morning, Paris, le mercredi 27 mars 2013

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Divine lectrices, sublimes lecteurs, je vous ai chanté à maintes reprises les louanges du chanteur et vocaliste français Thierry Péala. Il réunit enfin sur scène, à Paris, au New Morning,le mercredi 27 mars 2013 à 20h30 son trio transalpin et son quartette brésilien. Bravo, bravissimo! Muito ben!

J'y serai. Je compte sur votre présence et votre soutien lors de ce concert. Ne me décevez pas, divines lectrices, sublimes lecteurs. lls ne vous décevront pas.

 

 

 

Images intégrées 1
 


Mercredi 27 mars 2013 - 
Thierry Peala  "Carta Branca..."
 au NEW MORNING 
feat. : Verioca + Bruno Angelini + Luiz Augusto Cavani + Acelino de Paula + Francesco Bearzatti 

Line up:

Thierry Peala: voix
Verioca: voix, guitare
Bruno Angelinipiano, fender 
Acelino de Paulabass
Luiz Augusto Cavani: batterie
Francesco Bearzatti
: sax, clarinette

 

Thierry Péala est une voix. « Une de celles qui marquent actuellement la scène jazz par son timbre si personnel, un sens du phrasé hors normes et un répertoire unique et réellement contemporain. ». « Carta Branca... » est une « Carte Blanche » pour le chanteur connu pour ses collaborations avec Michel Graillier, Kenny Wheeler ou NormaWinstone et qui propose pour ce concert inédit, un répertoire mêlant la Bossa et le jazz, les compositions et l'improvisation.... Une soirée sous le signe des nouvelles rencontres avec une rythmique de choc composée du mythique batteur Luiz Augusto Cavani, compagnon de route de Tania Maria et de l'excellent bassiste Acelino de Paula, de la plus brésilienne des guitaristes-chanteuses françaises : Verioca et de ses acolytes du trio MOVE IS, le coloriste et tellurique pianiste Bruno Angelini et le désormais incontournable Francesco Bearzatti (élu meilleur musicien de l'année par l'academie du Jazz) ! L'occasion pour le chanteur d'inviter des musiciens qui lui sont chers, autour de ses deux amours le Jazz et la MPB (musique populaire de Bresil) !

Énergie, sensualité et complicité seront au rendez-vous... Muito Prazer... à ne pas rater !


Plus d'infos sur : www.thierrypeala.com
& retrouvez nous sur  : fr-fr.facebook.com/thierry.peala

Voici le trio de Thierry Péala en concert à Paris, au Duc des Lombards, en février 2010, au début du projet "  Move is " d'hommage au cinéma. Rien à ajouter.

 
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RECLAME: Brasilia, les 50 ans de la capitale du Brésil se fêtent à Paris du 26 avril au 29 juin 2013

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

 

RECLAME

 

 

 

Image

 

 

BRASILIA, UN DEMI-SIÈCLE DE LA CAPITALE DU BRÉSIL

SIÈGE DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS, ESPACE NIEMEYER

DU 26 AVRIL AU 29 JUIN 2013

 

  

Pour la première fois en France, une exposition exceptionnelle rend hommage au célèbre architecte brésilien Oscar Niemeyer, à travers l'histoire de la construction de la ville de Brasilia, son œuvre maîtresse. Elle se tiendra du vendredi 26 avril au samedi 29 juin prochains au siège du Parti Communiste Français à Paris, lieu historique construit et entièrement aménagé par Oscar Niemeyer.

  

Le siège du Parti Communiste Français accueille une exposition exceptionnelle intitulée Brasilia, un demi-siècle de la capitale du Brésil, retraçant la construction et l'histoire de cette cité utopique et futuriste, depuis la grande plaine désertique et inhabitée du Planalto Central à son inauguration en 1960 puis à son inscription au Patrimoine de l'humanité en 1987. Chef-d'œuvre de l'architecte Oscar Niemeyer, de l'urbaniste Lucio Costa et du paysagiste Roberto Burle Marx, Brasilia représente l'un des événements architecturaux majeurs du 20èmesiècle. À travers un ensemble de documents inédits, objets rares, photographies historiques et maquettes, l'exposition témoigne de la pensée moderniste de ses bâtisseurs tout en leur rendant hommage. Le siège du Parti Communiste Français a lui-même été construit par Oscar Niemeyer, entre 1966 et 1971, véritablement achevé en 1980, et classé monument historique en 2007.

 

Cette exposition a été conçue et produite par la structure brésilienne Artetude Cultural dans le cadre des commémorations du cinquantenaire de la capitale, fêté en 2010. Après avoir eu lieu dans différents pays (Espagne, Portugal, Argentine, Chili, Brésil, Inde) et rencontré un grand succès (plus de 150 000 visiteurs), elle est aujourd'hui présentée pour la première fois en France.

  

  

Artetude Cultural, créée en 2004, s'investit dans la promotion et la diffusion de la culture brésilienne à travers la réalisation de différents projets. Son siège est à Brasilia.

  

  

Commissaire

Danielle Athayde

 

Productrice Paris

Patricia Trautmann

  

Siège du Parti Communiste Français

2, Place du Colonel Fabien - 75019 Paris

Métro : Place du Colonel Fabien

  

Du 26 avril au 15 juin 2013 

Du lundi au samedi de 10h à 18h (sauf le samedi 25 mai)

Les dimanches 28 avril et 2 juin de 10h à 18h

Fermé les jours fériés

  

www.brasilia50.info

 

 

Lectrices Bossa, lecteurs Nova, je vous renvoie à la lecture sur ce blog du poème " Recette de femme " de Vinicius de Moraes, diplomate et poète brésilien, père littérraire de la Bossa Nova, genre musical qui apparut en même temps que Brasilia et conquit le monde.

 

Une chanson dédiée à une élève de l'école normale d'institutrices de Rio qui allait à la plage d'Ipanema sans regarder son admirateur devint grâce à Stan Getz, Joao et Astrud Gilberto un hit mondial. Dans cette version de 1964, Gary Burton au vibraphone a pris la place de Antonio Carlos Jobim au piano. Joao Gilberto (guitare, chant) a disparu. Logique: Stan Getz lui avait chipé sa femme, Astrid. Aujourd'hui, il y a une touche Bossa Nova sur les synthétiseurs. Pour mieux comprendre la différence entre le Jazz, la Salsa et la Bossa Nova, je vous renvoie à la leçon de rythme de Dizzy Gillespie, lectrices Bossa, lecteurs Nova.

 

 

 

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Le 12 mars 1955 mourait Charlie Parker (1920-1955)

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Lectrices Be, lectrices Bop, vous n'avez certainement pas oublié que le 12 mars 1955 mourait Charlie Parker dit " Bird ".

" L'histoire du Jazz est très simple: elle se résume en quatre mots. Deux noms, deux prénoms: Louis Armstrong, Charlie Parker " (Miles Davis).

Avec Louis Armstrong, la trompette est devenue le symbole du Jazz. Avec Charlie Parker, ce fut le saxophone ténor car, pour son instrument, le saxophone alto, il était tout simplement intouchable. Lee Konitz l'a tout de suite compris, développant une autre esthétique, une autre technique pour échapper à son emprise.

Charlie Parker est mort avant l'âge de 35 ans et le médécin légiste qui examina son cadavre lui en donna 53 tant il était usé par la drogue, l'alcool, le tabac, les médicaments. A l'époque, des jeunes Jazzmen se défoncaient ,croyant que pour approcher le génie du Bird, il fallait se détruire comme lui. C'était le cas d'un certain Sonny Rollins par exemple qui arrêta de se droguer justement parce que Bird lui avait ordonné de ne pas suivre son mauvais exemple.

Voici le dernier jour de Charlie Parker joliment raconté dans Le Point paru ce jour.

Bird mourut chez la comtesse Pannonica de Koenigswarter, née Rotschild, chez qui Thelonious Sphere Monk s'enferma dans le silence jusqu'à sa mort en 1982.

" La première fois que j'ai entendu Bird et Diz jouer ensemble, ce fut la plus forte sensation de ma vie, habillé. Toute ma vie j'ai cherché à atteindre cette émotion dans ma musique. Je m'en suis parfois approché de très près mais je n'y suis encore jamais parvenu.Je cherche encore " (Miles Davis).

Charlie Parker et Dizzy Gillespie jouent " Hot House ". Rien à ajouter.

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Souvenirs du concert du Quartette de Jonathan Kreisberg au Duc des Lombards

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

 

Jonathan Kreisberg Quartet

Paris. Le Duc des Lombards

Mercredi 6 mars 2013. 20h.

 

Jonathan Kreisberg : guitare électrique

Will Vinson : saxophone alto, piano

Rick Rosato : contrebasse

Colin Stranahan: batterie

 

Jonathan Kreisberg 

La photographie de Jonathan Kreisberg a été prise le samedi 9 mars 2013 lors de son concert au Sud des Alpes à Genève, Suisse, par l'Inexpugnable Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.


La première fois que j’ai vu Jonathan Kreisberg sur scène, c’était en duo avec Nelson Veras. Très beau souvenir. Le voici maintenant avec son quartet. Will Vinson est au piano. Nous sommes censés reconnaître le premier morceau. « Une des grandes mélodies de notre temps et du temps d’autres gens » annonce Jonathan. Le batteur tapote tranquillement.  Un standard du Jazz en effet. Ca joue tranquillement, planant. Ca masse bien la tête après une journée de labeur. Ils donnent à ce vieux standard un petit rafraîchissement pop fort agréable. Le concert a commencé pile poil à l’heure. Pro dès le départ. Au final, Jonathan fait rouler les notes de la guitare fort joliment. Un petit peu d’effet électro pour finir. Classe. C’était « Stella by starlight » que je n’avais pas identifié, je l’avoue.

 

« The spin », une nouvelle composition. Will passe au sax alto. Solo de guitare pour commencer. Avec un effet de réverbération. Une ballade. Jonathan attaque fermement et le groupe suit. Ca sautille joyeusement, rebondit comme l’effet top spin. Le sax alto est agréable mais il ne fait pas d’ombre à la guitare. 

 

Will revient au piano. Un morceau inspiré du rebetiko grec. L’idée est de transposer une musique d’un contexte à un autre. Ici du rebetiko mélangé à du Jazz moderne. Jonathan Kreisberg est un homme très sympathique, avec un bon contact avec le public, qui explique sa musique dans un anglo-américain très compréhensible. Effectivement, le mélange prend entre la Grèce et New York. Jonathan rajoute des effets électroniques pour faire une sorte d’orgue derrière. Le batteur joue ces rythmes d’influence orientale (400 ans d’occupation ottomane en Grèce ont laissé des traces). Ce morceau est bien plus original que le précédent. Cette transplantation donne de beaux fruits. Will repart au sax alto. Cela devient du Jazz plus classique, chaud, coloré. Il revient au piano comme accompagnateur et la mélodie orientale revient.

 

Will reprend son sax pour « Peace » (Horace Silver). Jonathan annonce un solo de contrebasse. Duo sax/guitare pour commencer. Tout en douceur mais pas mièvre grâce à l’aigre du sax, au bon goût du guitariste. Le batteur est aux balais. Le contrebassiste pose bien fermement les fondations de l’édifice. Joli solo de guitare, classique sur la forme, mais joué avec cœur et goût. Voici le solo de contrebasse annoncé. Calme, grave, senti. Rick Rosato a bien mérité ses applaudissements.  Joli duo guitare/sax puis le groupe repart tout en finesse avec le batteur aux baguettes. Excellent massage cérébral.

 

« Wave upon wave », une nouvelle composition. Très courte intro du sax et de la guitare. Le groupe enchaîne tout de suite. Effectivement, les vagues se succèdent. Je ne suis pas convaincu par le saxophoniste comme soliste. Beau final groupé. Ca décolle bien. C’était la 2e fois que le groupe interprétait ce morceau. Ils ont fait les mêmes erreurs ensemble, c'est dire si le groupe est soudé, explique Jonathan.

 

Un morceau en solo tiré de l’album « One » de Jonathan Kreisberg. Quelques effets de réverbération pour commencer. Jonathan joue, discute, s’arrête. Comme à la maison. Comme lors du duo avec Nelson Veras. Il repart sur « My favorite things » joué avec grâce, légèreté, à l’espagnole. Cela me rappelle la version épurée de Sarah Vaughan sur son album « Afterhours » (1961) avec Georges Duvivier (contrebasse) et Mundell Lowe (guitare). Jeu classique, sans effets. Un peu de tapping pour finir.

 

Retour du groupe sur scène. Jonathan Kreisberg est un flatteur. Il nous dit que nous sommes bien plus cool que le public suivant, celui du concert de 22h, et de ne pas leur répéter. Dira t-il au public de 22h qu’il est plus cool que celui de 20h ? « The common climb » ( ?). Démarrage funky du batteur aux baguettes sur la caisse claire. Une sorte de marche funky. Un héritage d’Art Blakey. Will repose son sax pour s’asseoir au piano. Ca groove efficacement. Le pianiste attend son tour pour intervenir. Il plaque bien ses accords. Ca bouge bien. Will revient au sax. Duo sax/batterie. Le batteur est discret mais très efficace. Jolis effets électro/funky de la guitare qui sonne comme un clavier de Stevie Wonder. Comme Bireli Lagrène, Jonathan Kreisberg peut jouer aussi bien classique que moderne. Ca remue dans tous les sens. Ils ont décidé de nous épuiser pour le bouquet final. Il produit un son d’orgue à la guitare électrique. Jusqu’où s’arrêtera t-il ? Ici, justement.

 

RAPPEL

 

Vu le temps disponible entre les deux concerts du soir, il n’y a pas habituellement de rappel au Duc des Lombards. Cette fois ci, comme les musiciens sont aussi cool que le public, il y en a un. Un classique de Mister Coltrane annonce Jonathan. Will au sax alto. Un morceau très rapide. Retour à un Jazz plus classique. Tout le monde joue très vite sans se tromper. Ca finit groupé. 

 

Un concert de Jonathan Kreisberg offre au Jazz freak tout ce qu’il désire : de la joie, du classicisme, de la modernité, de la maîtrise, de l’émotion, du partage.

 

Voici le quartet de Jonathan Kreisberg en concert au Jimmy Glass Jazz Bar à Valence, Espagne, en 2012. Olé!

 

 

 

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