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RIP Giorgio Gaslini (1929-2014)

Publié le par Guillaume Lagrée

RIP Giorgio Gaslini (1929-2014)

Lectrices italophiles, lecteurs italophones, chantez et dansez en mémoire du pianiste, claviériste, compositeur, arrangeur et chef d'orchestre italien Giorgio Gaslini.

Pour ceux qui ne connaissent pas encore Il Maestro, voici ce qu'en dit Le Nouveau Dictionnaire du Jazz, dans le paragraphe conclusif de la notice qui lui est consacrée:

" Perpétuellement avide d'expériences, sans cesse à la recherche de solutions neuves et originales, Gaslini est, à juste titre, considéré comme l'un des compositeurs et leaders les plus importants en Europe. Il a réussi à mettre au point un langage tout à fait personnel, grâce surtout à son art de faire coexister les éléments spécifiques du jazz avec des emprunts à des compositeurs contemporains comme Boulez, Schoenberg ou Varèse ".

Les cinéphiles n'oublieront jamais la musique de La Notte (1961) de Michelangelo Antonioni (1912-2007) dont voici un extrait. Marcello Mastroianni et Jeanne Moreau dans un night club milanais où joue le quartet de Giorgio Gaslini. Les fantasmes de l'homme blanc sur la race, le sexe, la frustration, le jazz résumés en 6'08. Capo lavoro.

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Festival Jazz en Baie (50) du 5 au 16 août 2014

Publié le par Guillaume Lagrée

Festival Jazz en Baie

Baie du Mont Saint Michel, Manche, Normandie, France

du mardi 5 au samedi 16 août 2014

Lectrices merveilleuses, lecteurs occidentaux, retrouvez vous pour la 5e édition du festival Jazz en Baie qui aura lieu du mardi 5 au samedi 16 août 2014 sur la rive normande de la Baie du Mont Saint Michel.

Au sein d'une riche programmation, voici ma sélection ignominieusement partiale et arbitraire, comme d'habitude.

Vendredi 8 août au théâtre de la plage à Carolles:

19h45: le trio Franck Avitablle (piano)/Henri Texier(contrebasse)/Aldo Romano (batterie)

22h: Steve Grossman & Peter King Quintet (deux sax ténors plus appréciés des musiciens que du public)

Lundi 11 août dans l'église Notre Dame des Dunes à Jullouville:

19h: God Seven Singers

21h: Dan Tepfer jouera en piano solo ses " Goldberg Variations/Variations " d'après Johann Sebastian Bach comme disent les puristes. Les fidèles de ce blog savent que je ne me lasse jamais de chanter les louanges de ce pianiste, Dan Tepfer, et de son interprétation de l'Ancien Testament de la musique, les Variations Goldberg.

Mardi 12 août dans le jardin Christian Dior à Granville:

17h: Airelle Besson (trompette) & Nelson Veras (guitare). Le duo d'une fée et d'un elfe dans un jardin avec vue sur Mer, c'est immanquable.

19h: Olivier Ker Ourio (harmonica) trio avec Emmanuel Bex (orgue Hammond) et Matthieu Chazarenc (batterie).Ils feront danser les nuages avec les vagues.

21h: All Star Band avec Didier Lockwood (violon).

Christian Dior passa son enfance dans cette maison dont le jardin lui inspira plusieurs créations et où un musée lui est désormais consacré. A visiter avant les concerts.

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Festival du Chien Rouge au Cannet des Maures (83): A Love Supreme de John Coltrane par le Dal Sasso/Belmondo Big Band le 9 août

Publié le par Guillaume Lagrée

Festival du Chien Rouge

Samedi 9 août 2014

Le Cannet des Maures, Var, Provence Alpes Côte d'Azur, France

Dal Sasso Belmondo Big Band joue " A Love Supreme " de John Coltrane.

Lectrices Free, lecteurs Jazz, si, comme moi, vous n'étiez pas au Festival de Jazz d'Antibes-Juan-les-Pins le 26 juillet 1965 pour écouter John Coltrane en quartet jouer l'unique version filmée et enregistrée en concert de son album " A Love Supreme ", sachez que vous pourrez vous rendre au Cannet des Maures (83), au festival du Chien rouge, le samedi 9 août 2014, pour écouter une nouvelle création de cette oeuvre, pour ses 50 ans, arrangée pour grand orchestre, par le Dal Sasso Belmondo Big Band.

Offrez vous le voyage, le concert est gratuit.

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Didier Levallet Quintet " Voix croisées "

Publié le par Guillaume Lagrée

Didier Levallet Quintet

" Voix croisées "

Frémeaux. 2013.

Didier Levallet: contrebasse, compositions

François Laizeau: batterie

Airelle Besson: trompette

Celine Bonacina: saxophones

Sylvaine Hélary: flûtes

Dans ce nouveau quintette, l'air c'est la trompette d'Airelle Besson, l'eau les flûtes de Sylvaine Hélary, le feu les saxophones de Céline Bonacina et la terre mère, ce sont les hommes de la rythmique, François Laizeau à la batterie et Didier Levallet à la contrebasse. Quant au 5e élément, c'est le quintette qui donne sa cohésion à tous ces éléments disparates réunis.

Trois ans après Songes, silences, Didier Levallet donne naissance à de nouveaux alliages sonores. Demeurent son vieux complice, François Laizau, la dame du temps présent, Airelle Besson à laquelle s'ajoutent deux autres drôles de dames, Sylvaine Hélary et Céline Bonacina. Ce brelan de dames n'avait jamais joué ensemble. Mise gagnante pour Didier Levallet.

1. Antigone's choice. Beau et majestueux morceau. La musique se déploie comme un oriflamme au vent. Honneur aux dames subtilement accompagnées par leurs chevaliers servants. La rythmique se décompose en arborescence, avec des rythmes sous les rythmes.

2. Traversée d'un temps immobile. Les hommes se taillent la part du lion, dans un dialogue haché, en suspension. Quand les souffleuses décollent, cela sonne circassien. Je vois les trapézistes traverser ce temps immobile.

3. Candide. Le titre exprime bien la fraîcheur, la candeur du morceau qui n'es pas mièvre pour autant. Il y a des rebondissements comme dans les aventures de Candide, du bon docteur Pangloss et de la belle Cunégonde.

4. Alicia's walk. Le son d'ensemble est superbe, chatoyant mais froid. Le saxophone est le feu de l'ensemble mais un feu qui éclaire. Il ne tient pas chaud. Cette beauté suscite mon respect mais pas mon enthousiasme.

5+6+7. La jetée+Aline on the green+Siegfried. D'abord un morceau sautillant, bondissant, plus joyeux que les précédents. Puis une ballade romantique et languissante comme une demoiselle couchée sur l'herbe. La rythmique joue une marche lente, quasi funèbre où les vents introduisent de la surprise. Enfin, une pièce qui commence sans rythmique, totalement aérienne, éthérée même. Une beauté digne du classique. Il y a comme un jeu de pistons entre bayrton, flûte et trompette. Cela alterne, répond et avance. La rythmique vient ajouter un subtil ancrage à cette musique qui plane toujours. Superbe.

8. Le dur désir de durer (titre de Paul Eluard). Il est possible que mon cerveau ait mélangé le 7e et le 8e morceau. Donc pas de mot sur celui-ci.

9. Sound fiction. Une autre promenade majestueuse, la spécialité de cet album. Une musique à mettre dans les casques des visiteurs des jardins royaux de Versailles ou Fontainebleau. Très française, en fait avec des lignes claires et des perspectives dégagées.

10. Adélie. Une envolée joyeuse pour finir.

Le quintette Voix Croisées de Didier Levallet sera en concert cet été en France:

- le vendredi 25 juillet à Serres (05) au festival Jazz à Serres.

- le samedi 30 août à Nantes (44) au festival des rendez-vous de l'Erdre.

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" The Miles Davis Story " . Un film de Mike Dibb

Publié le par Guillaume Lagrée

The Miles Davis Story

Un film de Mike Dibb pour Channel 4 Television

2001. 123mn.

Lectrices funky, lecteurs cool, en attendant qu'Hollywood nous sorte un ou deux films biographiques (biopics in english) sur la vie de Miles Dewey Davis Jr (1926-1991), je vous conseille de prendre le temps de regarder le documentaire du Britannique Mike Dibb, réalisé pour la chaîne du service public britannique de la télévision Channel 4, avec l'aide, comme conseiller spécial, du biographe britannique de Miles Davis, Ian Carr, lui même trompettiste.

Bref, c'est un travail de Gentlemen. La vie et l'oeuvre de Miles Davis sont traités dans l'ordre de sa naissance à sa mort. Y témoignent ses femmes, de la première qui le fit mettre en prison parce qu'il se payait de la drogue et des filles au lieu de nourrir ses enfants (Miles Davis n'était pas un bon père de famille au sens du Code civil de 1804) à Frances Taylor à qui il dédia le superbe " Fran Dance " (elle était danseuse), sa fille, ses fils, ses neveux. Cela permet de saisir l'homme derrière la légende, l'obsédé sexuel derrière le séducteur, le père absent derrière le musicien présent. " Une légende c'est un vieil homme avec une canne, connu pour ce qu'il a fait. Moi je le fais encore " (Miles Davis). Un autre témoignage de femme, d'une femme que Miles Davis admirait, respectait, n'a pas mis à son tableau de chasse, la chanteuse et pianiste Shirley Horn. Emouvante et élégante.

Parmi les musiciens, interviennent deux de ses maîtres, les trompettistes Clark Terry et Dizzy Gillespie. Clark Terry, né en 1920, lui aussi de Saint Louis, Missouri, était le grand frère musical de Miles Davis. Quant à Dizzy, une phrase de Miles résume tout: " La première fois que j'ai entendu Bird et Diz jouer ensemble, ce fut la plus grande sensation de ma vie, habillé ". Tous deux, avec beaucoup d'humour, nous racontent les débuts, les travaux, les épreuves de ce jeune homme poli, timide, propre sur lui, arrivé à New York sur la pointe des pieds mais qui, très vite (il jouait avec Charlie Parker dès 1945), mit tout le monde à ses pieds quand la drogue ne le faisait pas descendre plus bas que terre.

Le film, en DVD, est divisé en chapitres correspondant aux étapes musicales de la carrière de Miles Davis du Be Bop (rendez-vous réussi avec Charlie Parker) au Hip Hop (pourquoi avoir choisi Eazy Mo Bee au lieu de Public Enemy? Pourquoi? Pourquoi!) en passant par le Cool (il manque les témoignages de John Lewis et Lee Konitz), le Hard Bop (Bob Weinstock, le patron de Prestige Records, le raconte très bien), le Modal (beau témoignage de Jimmy Cobb, le batteur de Kind of Blue, dernier survivant de cet album majeur du XX° siècle), le dernier quintet acoustique (Herbie Hancock est bien là mais pas Wayne Shorter), le premier quintet électrique avec les témoignages croisés de Dave Holland et Jack de Johnette sur les lubies et les audaces de Miles Davis, Keith Jarrett racontant sa souffrance de jouer du clavier électrique, condition sine qua non de sa participation au groupe de Miles (qu'il en jouait bien, pourtant!), la période funk avec Mtume, fils de Jimmy Heath, ami et ancien saxophoniste de Miles qui raconte l'art qu'avait Miles de rendre fou son public et de calmer d'une note, Dave Liebman ( Miles, pourquoi me fais tu jouer dans ce groupe de Funk avec des Noirs alors que je suis Blanc, Juif et saxophoniste de Jazz? Les gens aiment voir tes doigts bouger vite sur le saxophone, Dave.), l'éclipse entre 1976 et 1980 (le Prince des ténèbres, le Sorcier s'enferme dans le silence. Chick Corea venait le voir, lui parler musique et profiter de la cuisine de Miles), le retour dans les années 80 avec tout de suite la place au sommet jusqu'à ce concert d'adieu résumant 50 ans de carrière en 1991 à Paris, au festival de Jazz de la Villette. Les rendez-vous manqués avec Jimi Hendrix et Prince ne sont pas racontés.

Bref, en un peu plus de 2h, vous avez là, lectrices funky, un lecteur cool, un résumé vivant, attachant de la vie et de l'oeuvre du Picasso du Jazz par ceux qui l'ont le mieux connu, parents, musiciens, producteurs. Et Miles dans tout cela? Il joue, il parle, il charrie. " Miles était plus connu pour ses talents de musicien que pour ses bonnes manières " résume une de ses femmes. " So what? " aurait répondu Miles Davis.

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Orchestre National de Jazz " Europa Paris "

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

Orchestre National de Jazz

dirigé par Olivier Benoit

" Europa Paris "

ONJAZZ RECORDS. 2014.

 

Olivier Benoit: direction artistique, composition, guitare

Bruno Chevillon: conseiller artistique, contrebasse, basse

Jean Dousteyssier: clarinettes

Alexandra Grimal: saxophones ténor et soprano

Hugues Mayot: saxophone alto

Fidel Fourneyron: trombone, tuba

Fabrice Martinez: trompette, bugle

Theo Ceccaldi: violon, alto

Sophie Agnel: piano

Paul Brousseau: claviers

Eric Echampard: batterie

CD1: Paris I, Paris II. 54'08

CD2: Paris III, Paris IV, Paris V, Paris VI. 38'44

Concerts 2014:

Vendredi 1er août à la Vague de Jazz aux Sables d'Olonne (85)

Mercredi 13 août au festival du Monastier au Monastier sur Gazeille (43)

Samedi 4 octobre au festival Jazz à la Tour aux Herbiers (85)

Vendredi 14 novembre au D'Jazz Nevers Festival à Nevers (58)

Vendredi 28 novembre à la Halle aux Grains à Blois (41)

 

 

005 27.07.2008 Christine Flowers and Peter Giron Paris by J

 

 

La photographie de Peter Giron (contrebasse) et Christine Flowers (chant) a été prise à Paris par le Nocturne Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Lectrices exploratrices, lecteurs voyageurs, même sans y vivre, vous êtes forcément allés " dedans Paris, ville jolie, un jour passant mélancolie, je pris alliance nouvelle avec la plus gaie demoiselle qui soit d'ici en Italie " (Clément Marot).

C'est un portrait de cette ville que nous livre le guitariste Olivier Benoît, directeur de l'Orchestre National de Jazz, de 2014 à 2017. Il renoue avec une tradition. Non seulement, le Jazz est né en ville, à La Nouvelle Orléans, à Chicago, à  New York mais en plus les big bands imitent les bruits de la ville depuis leur création ( la jungle de Duke Ellington est urbaine) mais enfin Duke Ellington écrivit des portraits musicaux de ville.

Ici, les cuivres savent très bien imiter les embouteillages et les klaxons. La musique restitue les flux, les heures de la ville, ses agitations, ses calmes. Parfois elle m'enchante, parfois elle m'énerve, tout comme Paris en fait. Dans cette masse sonore en mouvement, je ne distinguerai pas un morceau en particulier. L'histoire est bien racontée, libre à chaque auditeur de se faire son film. Le début (Paris I) comme la fin (Paris VI) sont clairement marqués. J'avoue être enchanté par Paris VI qui conclut ce voyage. Si, parfois, comme moi, cette musique vous agace, ne perdez pas le fil, poursuivez le trajet jusqu'à ce morceau final.

La cohésion de l'orchestre est remarquable. Uni dans la diversité, selon la devise de l'Union européenne, il produit un vrai son d'ensemble. Après Paris, le voyage musical en Europe se poursuivra avec des albums consacrés à Berlin, Rome, Londres.

En conclusion, j'emprunterai quelques phrases d'une chronique de Paul Morand , " Paris cafard ", datée de 1937:

" Je sortis. Il était trois heures du matin. Il n'y avait rien, ni ciel, ni fenêtres, ni vent, ni chat. Absolument rien.

La pluie finissait de tomber, ajoutant à la profondeur du vide.

Je pris le boulevard Malesherbes, la rue Royale. Le marin factionnaire avait été relevé de sa garde et la guérite bâillait. Une épidémie mystérieuse, une épidémie qui aurait mangé jusqu'à ses morts avait nettoyé les chaussées et les trottoirs.

Je traversai la place de la Concorde, dont les statues assises droites sur leurs sièges de pierre, me regardaient sans tendresse, coupai par les Champs-Elysées, gagnai le Cours-la-Reine sans voir une âme ou un corps. Paris était à prendre et personne n'en voulait. "

Ce sont justement les statues de la place de la Concorde photographiées de nuit qui ornent cet album, bel objet pictural et musical.

Avant que l'ONJ dirigé par Olivier Benoît ne nous raconte Berlin (prochain album), laissons le nous raconter Paris.

 

 

 

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RIP Charlie Haden (1937-2014)

Publié le par Guillaume Lagrée

 

RIP Charlie Haden

(1937-2014)

 

Lecteurs contre, lectrices bassistes, vous avez forcément écouté un jour Charlie Haden, enfant du Middle West (il était né à Shenandoah, ville au bord du fleuve Missouri qui donna son nom à une des plus célèbres chansons de la country music. D'où son album en duo avec le guitariste Pat Metheny, autre fils du Missouri, " Beyond the Missouri sky "), devenu un avant gardiste de la Côte Ouest avec Ornette Coleman, Don Cherry (le 2 contrebassiste de Free Jazz, avec Scott Lafaro, c'est lui), un maitre du Latin Jazz (2 Grammy Awards pour le Latin Jazz), un militant politique très à gauche des démocrates (arrêté par la police politique de Salazar au Portugal, jouant contre les guerres de Ronald Reagan au Nicaragua et au Salvador), parfois un peu aveuglé par ses passions (chanter les louanges du " Chairman Mao ", le plus grand assassin du XX° siècle, cela ne grille pas une carrière d'artiste mais cela devrait).

J'espère pouvoir bientôt vous offrir un article vraiment original sur ce grand citoyen de la République du Jazz.

En attendant rendons lui hommage en écoutant le Liberation Music Orchestra avec Carla Bley (piano) et Charlie Haden (contrebasse). Rien à ajouter.

 

 

 

 


 
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Pour le maintien du bureau du Jazz à Radio France, Citoyens, signons la pétition!

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Tour Eiffel

 

La photographie du plus célèbre relais radiophonique au monde est l'oeuvre de l'Etranger Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle pssaible de sanctions civiles et pénales.

Lectrices étrangères, lecteurs allochtones, la France, mon pays, est décidément étrangement formaliste.

Le Jazz y bénéficie d'une Académie, d'un Orchestre National, d'un Nouveau Dictionnaire et d'un bureau à Radio France.

Le Centre d'information du Jazz, lui, a déjà disparu.

Le bureau du Jazz, créé en 1961 par Lucien Malson, ouvre depuis plus de 50 ans sans relâche pour diffuser le Jazz et la musique improvisée en France et en dehors grâce au réseau de radios partenaires.

Après le Centre d'Information du Jazz, l'émission " Jazz sur le vif ", le bureau du Jazz est lui aussi voué à disparaître puisque Xavier Prévost, son chef de bureau, animateur de " Jazz sur le vif " a été licencié.

Celles et ceux qui ne se résignent pas à cette perte, justifiée par des choix budgétaires validés par le Parlement, expression de la représentation nationale, peuvent signer la

Pétition

pour le maintien du Bureau du Jazz et plus généralement d'une diffusion du Jazz par Radio France, afin que le service public radiophonique reste le garant de l'expression de la diversité culturelle en France.

 

Ne comptons pas sur les radios privées, dépendant des vendeurs de réclames, pour diffuser en concert le Sounds Quartet de Marc Buronfosse jouant " After the second round ". Trop beau, trop étrange. Agissons pour que le Jazz, en France, ne soit pas seulement le nom d'un parfum. Rien à ajouter.

 

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Que vive " Jazz sur le vif " !

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

Tour Eiffel

 

La photographie du plus célèbre relais radiophonique au monde est l'oeuvre du Militant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales. 

Vives lectrices, vivants lecteurs, sachez que l'existence de  l'émission  Jazz sur le Vif sur France Musique est menacée par le nouveau directeur de Radio France,  le Citoyen Matthieu Gallet.

Si le service public de la radiodiffusion française ne diffuse plus de concerts de Jazz en direct, qui le fera?

Personne.

Des artistes vivants n'auront plus l'occasion de jouer en direct, d'être diffusés, écoutés, découverts, aimés, appréciés notamment par celles et ceux qui n'ont le temps, ni l'envie, ni les moyens de se rendre à Paris, dans les clubs de Jazz, pour les découvrir sur scène.

Si vous voulez que vos impôts, taxes et contributions continuent de servir l'expression de la diversité culturelle sur les ondes hertziennes en France, faites valoir votre droit à la liberté d'expression garantie par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen en signant la

 

pétition Jazz sur le vif

 

Comme vous avez pu le remarquer, vives lectrices, vivants lecteurs, Jazz sur le Vif, l'émission de Xavier Prévost, a servi d'illustration audiovisuelle (les concerts sont aussi filmés) à plusieurs articles de ce blog.

 

Par exemple, pour le quintet de David Patrois (vibraphone et marimbas)  jouant ici " Freedom Jazz Dance ". Rien à ajouter.

 

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La musique de Jazz: l'état du débat en 1946

Publié le par Guillaume Lagrée

      Archives de la Radio Suisse Romande

Radio Lausanne. 28 mars 1946.

Débat sur la musique de Jazz (39mn)

avec

Ernest Ansermet, chef d'orchestre, fondateur de l'orchestre de la Suisse romande

Emmanuel Buenzod, écrivain et critique littéraire

Léon Cosmetto, professeur au conservatoire de Lausanne

Docteur Boven, psychiatre

 

human touch vidy lausanne aout 2010 juan carlos hernandez

La photographie de Lausanne (Vidy) est l'oeuvre du Romand Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.  

Lectrices doctes, lecteurs savants, voici de quoi vous réjouir avec ce débat radiophonique suisse, digne d'un conclave de cardinaux, bien que nous soyons en terre protestante, à Lausanne. Le 28 mars 1946, les quatre invités de Radio Lausanne étaient tous d'accord pour affirmer la supériorité de la musique sérieuse, dite classique, sur le Jazz, musique de plaisir qui se cantonne à l'improvisation et à la variation, selon leurs dires.

Je vous livre ici mes impressions de cette émission. A vous de vous faire les votres en suivant le lien figurant en tête de cet article, doctes lectrices, savants lecteurs.

Le Jazz ne peut atteindre le niveau de la musique classique où les compositeurs réinventent les formes et les langages pour gagner leur liberté. Première erreur: ceci ne vaut que pour les compositeurs. Les interprètes de musique classique, eux, doivent s'en tenir à la partition. Deuxième erreur: en 1946, le Be Bop est né séparant le Jazz de la musique de danse. Manifestement, nos augustes débatteurs helvètes l'ignorent. Pour autant, la suite de l'émission le montre, ils n'ignorent pas Duke Ellington.

En 1919, Ernest Ansermet fut le premier musicien européen à écrire un article sérieux sur cette musique nègre venue d'Amérique dans les bagages de l'US Army, admirant le jeu de clarinette de Sidney Bechet. Il y voyait la musique de l'avenir et, 27 ans plus tard, il pensait que le Jazz pouvait nous réserver quelques surprises. Il n'avait pas tort. En 1959, Ornette Coleman créait " Free Jazz " renouvelant brutalement formes et langages du Jazz.

Nos spécialistes déploient les préjugés habituels à l'époque sur une musique instinctive, sans intelligence, sans raisonnement. Le Jazz est une musique qui appartient aux Nègres d'Amérique. 3e erreur: dès sa naissance, le Jazz est une musique métisse. Son inventeur autoproclamé, Ferdinand Joseph La Mothe dit Jelly Roll Morton, était créole. Le Jazz est la musique des minorités: Noirs, Juifs, Italiens, Tziganes. 

Le Jazz est une musique rythmique qui ne cherche un effet que sur le corps. 4e erreur: nos experts sont tous Blancs, Européens et chrétiens, formatés à séparer l'âme du corps, ce qui est contraire à la rationalité africaine. Le Jazz n'est pas une musique créée par des Prix de Rome comme Claude Debussy qui s'y intéressa comme il s'intéressa à la musique javanaise.

Le Jazz s'est cantonné à la variation sur un thème donné. C'est vrai que c'est un défaut du Jazz dont est sorti depuis longtemps Martial Solal par exemple.Les Variations Goldberg de JS Bach ou les Variations Diabelli de Beethoven sont -elles autre chose qu'une variation sur un thème donné?

" L'improvisation était à la mode dans les siècles passés mais les musiciens actuels l'ont quelque peu oublié ". C'est justement ce que l'on reproche au classique. C'est pourquoi tant de musiciens issus des conservatoires passent au Jazz pour avoir le droit d'improviser sur des formes complexes.

" Les véritables musiques populaires autochtones ont de la spiritualité (...) alors que le Jazz est une musique populaire dans un milieu extrêmement civilisé " (Ernest Ansermet). C'est une spiritualité non détachée du corps (le Gospel puis le Hard Bop, la Soul Music) ce que n'imaginent même pas nos experts.  

Dans le Jazz, survivance des rythmes africains. Ca, c'est vrai. Les experts en rythmes reconnaissent des figures rythmiques traditionnelles congolaises dans le jeu de Warren Baby Dodds, géant de la batterie New Orleans

Le Jazz ne naît pas par nécessité vitale mais pas besoin commercial. Décidément, ils ne connaissent pas le Be Bop. Pourtant, les premiers vinyls de Charlie Parker et Dizzy Gillespie étaient arrivés en Suisse en 1946.

Pour le docteur Boven, psychiatre, le Jazz est un narcotique. Jazz et stupéfiants, c'est un sujet de thèse. De là à en faire un opium du peuple. Toutefois, il n'a pu constater les méfaits du Jazz dans la population helvète. 

Pour nos experts, les Noirs en Amérique sont une race primitive déracinée. L'UNESCO venait de naître. Race primitive était encore un concept à la mode chez les savants.

" Le Jazz a apporté des matières premières, des vitamines dans la musique " (Ernest Ansermet). Le Jazz à lui tout seul ne constitue pas la possibilité d'un nouveau style. Toutefois, ces messieurs notent que les Jazzmen sont de plus en plus cultivés: Benny Carter, saxophoniste, chef d'orchestre a fait des études musicales complètes.Duke Ellington s'est inspiré des grands compositeurs occidentaux. Influence certaine du classique sur le Jazz, ça c'est vrai. En 1946, John Lewis n'était venu en France que pour la libérer, pas pour y jouer;     quoiqu'il ait rencontré Kenny Clarke autour du piano dans le salon d'un château normand selon la légende.

" Le Jazz authentique est plus difficile à comprendre et la masse opte toujours pour l'effort le moindre ". Cela est bien dit. Aux Etats-Unis, pays de la propagande, de la réclame, du business, " le Jazz de seconde main édulcoré flatte les goûts les plus bas de la foule " (Ernest Ansermet). Là encore c'est vrai mais encore faut-il distinguer le Jazz de la variété ce que nos mélomanes ne font pas alors que Charles Delaunay et Hugues Panassié le faisaient déjà depuis 15 ans en France. 

" Les Nègres d'Amérique, suivant la tradition de leur race, ne séparent pas la musique de la danse " pas plus qu'ils ne séparent l'âme du corps, Messieurs. C'est une logique animiste pas monothéiste. 

Enfin, à la 30e minute de péroraison collective, vient la musique. " Blue Serge " de Mercer Ellington, fils du Duke, composé pour l'orchestre de Sy Oliver en 1940. Très classe. Du Jazz sérieux mais ça manque de Swing. La version de Serge Chaloff est bien meilleure. Il a fait sienne une composition qui n'est pas de lui. Tout l'art du Jazzman.

Il existe des artistes nègres mais ce n'est pas ce que les foules acclament dans le Jazz. Normal puisque les foules d'alors confondaient le Jazz et la variété comme ne cessait de le clamer Boris Vian dans ses Chroniques de Jazz

 

Après tant de pensées assenées sentencieusement, place au Jazz. Pour écouter du Jazz à Lausanne en 2014, rendez-vous à l'excellent club Chorus où je découvris  sur scène Tigran Hamasyan puis Martial Solal en 2003.

En 1946, Django Reinhardt était en tournée, à la guitare électrique, aux Etats-Unis d'Amérique comme soliste invité par Duke Ellington et son orchestre. En concert à Chicago, ils improvisent sur un " Blues Riff ". Est-ce du Jazz sérieux ou commercial? Peu importe. Qu'est ce que c'est bon! Rien à ajouter.


 
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