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Sélection de concerts de Jazz en Ile de France, en Bretagne et en Occitanie pour septembre 2016

Publié le par Guillaume Lagrée

Eblouissantes lectrices, resplendissants lecteurs, voici ma sélection de droit divin de concerts de Jazz pour le mois de septembre 2016, le mois le plus tendre selon Claude Nougaro.

Pour finir l'été en beauté, 4 festivals de Jazz:

- à Paris, Jazz à la Villette du mardi 30 août au dimanche 11 septembre avec ses Stars, ses films, ses activités pour les enfants. Une orgie de Jazz s'offre à vous.

Pour vous en remettre, filez vous mettre au vert et au bord de l'eau douce

- à Hédé-Bazouges, Ille et Vilaine, Bretagne, France, au festival Jazz aux Ecluses, le samedi 17 et le dimanche 18 septembre.

Puis piquez plein Sud pour aller

- à Nîmes, Gard, Occitanie, France, au Nîmes Métropole Jazz Festival du vendredi 23 septembre au samedi 22 octobre.

Du Sud au Nord, remontez dans l'Essonne en Ile de France pour le festival itinérant

Au Sud du Nord, du vendredi 23 septembre au dimanche 9 octobre avec Patrice Caratini " Short Songs " et Médéric Collignon " Jus de Bocse " maintes fois célébrés sur ce blog.

Jeudi 29 septembre, rue des Lombards, dans le Ier arrondissement de Paris, à partir de 19h30, soirée " From Quebec to Luxemburg " ( Du Québec au Luxembourg en français). Le principe est simple: vous payez une entrée dans un des 3 clubs participants (Duc des Lombards, Baiser Salé, Sunset-Sunside) et vous pouvez écouter et voir 6 concerts différents dans les 3 clubs. Avec des Jazzmen québecois et luxembourgeois comme le titre l'indique.

Septembre c'est la rentrée des écoles et des clubs de Jazz à Paris.

New Morning

- Mardi 27 à 20h: Programme Jazz Succession qui fait honneur à la jeune garde du Jazz français en invitant le PJ5 du guitariste Paul Jarret, quintette maintes fois louangé sur ce blog, quel s'ajoute le saxophoniste alto Olivier Bogé.

- Mercredi 28 à 20h30: Dave Liebman New Light Quartet en hommage à Elvin Jones. Si vous ne connaissez pas Dave Liebman et Elvin Jones, le Nouveau dictionnaire du Jazz vous attend.

Duc des Lombards

- Mercredi 14 et jeudi 15 à 19h30 et 21h30: Christian Muthspiel (trombone) Quartet avec Steve Swallow (basse). Elegant, forcément élégant.

- Jeudi 22, vendredi 23 et samedi 24 à 19h30 et 21h30: Harold Mabern Trio. Le pianiste préféré de Wes Montgomery vaut toujours le déplacement.

- Mercredi 28 à 19h30 et 21h30: Florian Pellisier 5tet pour l'album " Cap de Bonne Espérance

L'Atelier du plateau

- Samedi 24 à 20h: Flute fever Orchestra de Michel Edelin avec Michel Edelin, Ludivine Issembourg et Sylvaine Hélary (flûtes, voix), Peter Giron (contrebasse, voix) et John Betsch (batterie, voix). Flûte,alors!

Sunset-Sunside

Du lundi 5 au mercredi 7 septembre, à partir de 19h30, Trophées du Sunside: 3 concerts gratuits chaque soir pour découvrir la jeune garde du Jazz français. Je fus membre du jury en 2012. Je ne le suis plus depuis ce qui est un gage d'honnêteté.

Jeudi 8 à 19h30: Edouard Ferlet (piano) crée à partir de Johann Sebastian Bach.

Vendredi 9 et samedi 10 à 21h30: Manuel Rocheman Trio. Le seul disciple reconnu de Martial Solal. Piano forte.

Vendredi 30 à 19h30: trio LBBL (Le Billan - Banville - Loigerot). Découverte.

Studio de l'Ermitage

Dimanche 4 à 16h30: dans le cadre du festival Jazz à la Villette, Régis Huby 4tet suivi du duo de pianos Stéphane Oliva - François Raulin. En finesse.

Mercredi 28 à 20h30: Lalo Zanelli & Ombu pour la sortie de leur nouvel album " Immigrantes ". Un sujet d'actualité pour une musique qui mêle tango, jazz et pop.

Le Réservoir

Jeudi 8 à 20h: le trio du pianiste azerbaidjanais Etibar Asadli. A découvrir.

Théatre du Marais

Dimanche 18 et 25 septembre à 19h la harpiste Isabelle Olivier nous emmène en voyage en solo, duo, trio et plus si affinités sur les pas du " Baron perché " d'Italo Calvino (Il Barone rampante, in italiano), roman qui émerveilla mes 15 ans, avec son spectacle " Don't worry, be harpy ".

Le Triton (Les Lilas, métro mairie des Lilas)

Vendredi 23 à 20h: Benjamin Moussay a quarte blanche en piano solo

Samedi 24 à 20h: le trio Monniot/Vaillant/Chevillon invite Marc Ducret (guitare électrique). Ca ne jouera pas petit bras.

Vendredi 30 à 20h : Philippe Macé " New folk songs " avec Philippe Macé (vibraphone), Stéphane Kerecki (contrebasse), Thomas Savy (clarinettes) et Elise Caron (chant). La voix est libre.

La photographie d'Antoine Banville est l'oeuvre de l'Impavide Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Antoine Banville par Juan Carlos HERNANDEZ

Antoine Banville par Juan Carlos HERNANDEZ

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Alain Jean Marie Biguine Reflections Trio Pianissimo au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Festival Pianissimo

Sunside. Paris, Ile de France, France.

Mardi 23 août 2016.21h.

Alain Jean-Marie « Biguine reflections trio »

Alain Jean-Marie : piano

Eric Vinceno : guitare basse électrique

Jean-Claude Montredon : batterie

Lectrices métisses, lecteurs créoles, je vous prie de bien vouloir excuser mes fautes en créole des Antilles françaises. Je ne parle pas cette langue.

Alain Jean-Marie explique la musique qui va nous être jouée : « Reflets de biguine sur la musique de Jazz et reflets de Jazz sur la biguine. Des réflexions du Jazz sur la biguine, de la biguine sur le Jazz, De toute façon, ce sera de la musique ». Comme disait Jean Cocteau, premier président de l’Académie du Jazz : « Les miroirs feraient bien de réfléchir avant de nous renvoyer notre image ».

Petit solo de piano Jazz pour introduire le débat. La musique est ancrée par la basse, propulsée par la batterie et aérée par le piano. Même sur un air dansant plane cette douce nostalgie propre à Alain Jean-Marie. C’était « Sérénade » (Alain Jean-Marie). Sérénade créole ce soir.

« Jean-Claude » composition d’Alain Jean-Marie en hommage à son batteur Jean-Claude Montredon. Ca tourne, nom de Zeus ! La batterie jouée aux baguettes sonne comme un tambour joué à mains nues. Il joue des boucles rythmiques propres aux musiques noires et en même temps, avec la liberté, la variété du Jazz, musique métisse.

« Notre musique est tirée du patrimoine populaire antillais mais à notre façon de jazzmen » (Alain Jean-Marie).

« Déception »(André Valbert). C’est l’histoire d’un jeune Antillais qui ne trouve pas l’âme sœur au pays, va la chercher dans l’Hexagone mais ne la trouve pas non plus. De retour au pays, il chante sa déception. Cette déception se danse de façon lente mais bien rythmée. Avec cette belle biguine, j’espère que ce jeune homme a pu trouver sa bien aimée.

« Koi fé » (Robert Mavounzy). Cela signifie « Que t’a-t-elle fait pour te mettre dans cet état ? ». Ca balance sérieusement, de quoi évacuer le chagrin d’amour. Ces trois vieux messieurs aux blancs cheveux envoient terrible. Le dialogue se fait entre piano et batterie, la basse assurant le lien. C’est son travail et elle le fait bien. Pas de solo. Le pianiste est le leader mais chacun a sa part du gâteau.

En Martinique, la mazurka, originaire de Pologne, est très populaire . C’est une musique à 3 temps comme la valse et le Jazz alors que la biguine est à 2 temps comme les marches militaires et le rock’n roll. Une mazurka d’Eric Vinceno « Drive » (à prononcer à la française) qui exprime la dérive des gens qui ne font rien. Intro en piano solo. Toujours le toucher. Gros son de basse. Ca nous emmène.

Arrangement de Jean-Claude Montredon sur « Retour au pays » (Eugène Delouche), une biguine des années 40. Là, c’est du deux temps. Solo de batterie tranquille mais percussif. Au fond de la salle, des mains battent la mesure. Ce son là vient d’Afrique via les Antilles. Jean-Claude Montredon sait jouer vite et doucement ce qui est le plus difficile pour un batteur.

Nous sortons des Antilles françaises pour aller aux Antilles anglaises voisines, plus précisément à Sainte Lucie pour une calypso « I need a man but I don’t want no good looking man ». En effet, le rythme est différent, c’est celui de la calypso. Le balancement est plus pesant mais ça marche aussi.

« Papa moin cou » (Ne me bats pas). Une biguine en hommage aux femmes battues. La biguine est un journal musical de la vie économique et sociale. Comme le rap. De l’art de chanter joyeusement des choses tristes, comme le Jazz. Ca sonne funky avec la basse qui slappe.

PAUSE

Le bassiste, seul sur scène, commence à jouer doucement pour faire revenir ses collègues.

Ca reprend tranquillement, avec une conclusion toujours aussi bien amenée « Mi bel jouné » (Alain Jean-Marie)

« Vallée heureuse » (Alain Jean-Marie), un joli coin nommé « Vallée heureuse » près de Fort-de-France (Martinique) devenu aujourd’hui un fast food. Il fallait y être au bon moment. Ce morceau dégage une sensation de bien être avec une touche de nostalgie propre à Alain Jean-Marie.

« Haïti » dédié par Alain Jean-Marie à « un peuple vaillant, qui a subi beaucoup de malchance de la part de malveillants ». Je reconnais immédiatement ce morceau qui m’envoûte dès les premières notes. C’est saisissant de beauté. Une boucle rythmique superbe et du grand piano pour emballer le tout.

« 22 mai zouk », morceau écrit par Alain Jean-Marie pour fêter le 22 mai 1848, date de l’abolition de l’esclavage aux Antilles (en Martinique plus précisément. Le décret de Victor Schoelcher date du 27 avril). L’air est vif comme celui de la liberté.

Batterie et piano s’effacent pour laisser place à la basse. Solo subtil aux cordes frottées. Silence dans la salle. Par la porte ouverte nous parvient la rumeur de la terrasse. Exercice de concentration pour un public attentif. Nous sommes un mardi soir fin août à Paris et la salle est quasiment pleine. C’est rassurant.

Le trio repart groupé sur la précédente boucle. La musique couvre la rumeur. Ma voisine de gauche danse sur sa chaise. Ma voisine de droite est plus sage mais enthousiasmée par le batteur. Le trio progresse vers la transe avec les tambours qui roulent sous les baguettes comme sous des mains nues. Le public bat la mesure pour les encourager. Le jeu se calme. Alain Jean-Marie sort des tours de magie sonores. Ca bat bien la mesure au fond de la salle.

Ca balance plus fort qu’au 1er set. Le trio est chaud et le public aussi. C’est l’ « AJM Blues » composé par qui vous savez lectrices métisses, lecteurs créoles.

Le trio a maintenu cette tension et cette chaleur jusqu’à la 2e pause mais j’étais trop fatigué pour suivre le 3e set. De plus, il y avait école le lendemain.

Splendide concert qui s’est renouvelé non moins splendidement le lendemain, mercredi 24 août, au Sunside, à Paris.

A ce propos, deux témoignages fiables, précis et concordants me permettent d'affirmer que les spectateurs du concert du mercredi 24 août 2016 bénéficièrent d'un supplément de chantilly offert par la maison avec la présence de Luther François, natif de Sainte Lucie, domicilié en Martinique, au saxophone ténor. Un seul regret exprimé par un de ces témoins, pianiste amateur: le batteur ne joue pas de balais. Parfois, avec ses baguettes, il a tendance à couvrir le pianiste. C'est écrit.

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" Finding Fela " un film d'Alex Gibney

Publié le par Guillaume Lagrée

" Finding Fela "

Alex Gibney

Fela Films. 2014

Edité par Films Distribution. 2015.

Film visible sur grand écran, dans une salle de cinéma, au festival de Jazz à la Villette, à Paris, Ile de France, France, le mardi 6 septembre 2016 à 20h au cinéma MK2 Quai de Seine. Projection précédée d'une rencontre avec Seun Kuti (1983), le plus jeune fils de Fela, lui aussi saxophoniste et chanteur.

Lectrices européennes, lecteurs africains, lorsque j'étais étudiant, il y a 25 ans, un condisciple du Congo Brazzaville, Alphée, m'apprit qu'en Afrique Franco n'était pas un dictateur espagnol mais un guitariste et chanteur du Congo Kinshasa et qu'il existait au Nigéria, un saxophoniste ténor, chanteur, leader musical et politique nommé Fela, qui avait écouté John Coltrane et James Brown et mis cela à la sauce africaine. En échange, je fis découvrir à Alphée " Alfie " la seule musique de film composée et jouée par Sonny Rollins et " Tutu " de Miles Davis, un fan de Fela d'ailleurs.

Mutuellement, nous ouvrîmes nos champs d'investigation musicaux.

Alphée m'apprit aussi que même s'il a la peau noire, des ancêtres Africains et se dit Africain-Américain, un Américain reste un Américain. Culturellement, intellectuellement, il n'a rien d'Africain.

Cela se vérifie dans le documentaire d'Alex Gibney sur Fela Anikulapo Kuti (1938-1997).

Aux images d'archives qui narrent la vie, les combats, les dérives et les chants de Fela, s'ajoute une comédie musicale montée à Broadway qui raconte sa vie. Cette pièce est dirigée et jouée par des Noirs Américains mais l'Art ne se crée pas seulement avec de la bonne volonté et des bons sentiments. Ca sonne faux, chiqué. Tout le monde sait en voyant cette pièce que c'est pour de faux comme disent les enfants. Aucun risque n'est pris.

Alors que Fela jouait pour de vrai. A chaque album, presque à chaque chanson, il risquait de partir en prison, d'être torturé par les sbires des généraux nigérians ivres de pouvoir et de pétro dollars. C'est ce que montre le film avec les images d'archives et les témoignages de sa famille (ses fils Seun et Femi Kuti sont eux aussi saxophonistes et chanteurs mais sans la folie démiurgique de leur père).

Fela faisait ce qu'il voulait, quand il voulait, comme il le voulait. La seule femme qu'il respectait vraiment, c'était sa mère, la première femme à conduire une voiture au Nigéria, une militante politique et syndicale, dont la mort le laissa brisé. Avec les autres femmes, Fela jouait au sultan, épousant ses 27 danseuses en même temps, choisissant chaque soir celle qui coucherait avec lui. Il l'a payé de sa vie puisqu'il est mort du SIDA. Là aussi, il fit évoluer les mentalités puisque son frère médecin révéla immédiatement la cause de sa mort ce qui fit évoluer les consciences en Afrique même s'il reste beaucoup à faire (les préservatifs restent trop chers et l'éducation sexuelle quasi inexistante).

L'Afrobeat c'est Fela, le seul leader musical mondial, avec Bob Marley, qui soit issu de ce que les Occidentaux appellent le Tiers-Monde. Bob Marley eut plus de succès car il était beaucoup plus sage, plus consensuel (quoique, essayez de trouver " Burnin and lootin tonight " à la radio ). De plus, quand des producteurs américains voulant lancer la carrière de Fela dans le show business, lui demandèrent pourquoi il s'obstinait à enregistrer des chansons de 30mn, impossibles à passer à la radio, Fela répondit: " Reprochez vous aux concertos de Beethoven de durer une demi heure? Je suis comme Beethoven , un artiste ".

" Zombie " c'est la danse des morts vivants, ces généraux et leurs sbires dont Fela se moque joyeusement car, même mort, sa musique nous fait toujours danser.

" Nous croyions être le groupe le plus funky au monde. Puis nous sommes allés au Shrine à Lagos écouter en concert Fela & Afrika 70. Là nous comprîmes notre erreur. Le groupe, le plus funky au monde, c'était eux ".

(Fred Wesley, tromboniste des JB's, le groupe de James Brown)

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Avichai Ornoy " Sneakin'in "

Publié le par Guillaume Lagrée

Avichai Ornoy

" Sneakin’ in "

Jazz Family

Sortie le vendredi 26 août 2016.

Avichai Ornoy: flûte, flûte alto, saxophone soprano

Gasper Bertoncelj : batterie

Avri Borochov : contrebasse, guitare basse électrique

Roy Mor : piano, Fender Rhodes

Chen Levi : chant sur « Solitude/Freedom Dance » (n°4)

Lectrices irascibles, lecteurs colériques, voici pour vous un nouveau sujet d’énervement, le flûtiste israélien Avichai Ornoy. En plus d’être un flûtiste classique de valeur internationale dirigé par Zubin Mehta, Daniel Barenboïm, Lorin Maazel et Kurt Mazur comme soliste de l’orchestre philarmonique d’Israël, il dirige un orchestre klezmer (Kolsimcha Band) et joue de la musique traditionnelle israélienne avec Yoni Rechter et Shem Tov Levy. Maintenant, il s’attaque aussi au Jazz et au saxophone soprano. Si les complotristes sévissaient aussi en musique, ils auraient déjà dénoncé le lobby Avichai Ornoy. Le plus agaçant dans tout cela, c’est que, même en Jazz, il assure.

Ecoutez le jouer « First rain » (n°5) et vous entendrez cette première pluie de printemps, si féconde.

Il prend un standard rabâché tel que « You and the night and the music » (n°6) et il le rafraîchit à grands coups de flûte comme du blanc frais sur un mur vieilli.

Il est aussi capable de suggérer une douce inquiétude, toujours à la flûte, avec « Bipolar » (n°7) qui n’a rien à voir avec celle de Seu Jorge.

Il sait même jouer funky, sapristi ! " Hopscotch " (n°3).

Bref, lectrices irascibles, lecteurs colériques, vous trouverez bien quelques reproches à faire à Avishai Ornoy comme la mièvrerie finale de son album " Sneakin' in " (« Fin », n°8) mais vous devrez reconnaître sa parfaite maîtrise technique, son swing imparable et son art de nous raconter de belles histoires.

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Marc Benham " Fats food "

Publié le par Guillaume Lagrée

Marc Benham

" Fats food "

Autour de Fats Waller

Frémeaux. 2016.

Marc Benham: piano

Après " Herbst " voici le deuxième album de Marc Benham, de nouveau seul face au piano. Le manchot est de retour sur la pochette. Un animal fétiche forcément satirique tant l'artiste n'est pas manchot, justement. Formé au classique, fan de stride, né dans les années Disco, Marc Benham fait le pont entre Tin Pan Alley et les mangas.

Il s'empare ici d'un génie cosmicomique du Jazz, le pianiste et compositeur Theodore Fats Waller.

Contrairement à Jason Moran qui, à partir du même sujet, produisit un pudding indigeste à base de sirop de synthétiseur et de nappes de voix sucrées, Marc Benham nous offre un Saint Honoré fondant et croquant, un pur délice fait maison.

Que les compositions soient de Fats Waller ou de lui même, Marc Benham fait chanter le piano, nous raconte des histoires joyeuses ou tristes mais toujours légères, d'un rythme impair sur lequel rien ne pèse ni ne pose.

Pour un hommage aussi respectueux à la tradition mais sans copie, rien de tel que les éditions Frémeaux et associés, la librairie sonore, spécialisées dans les éditions soignées, l'équivalent en France pour la musique de la collection Pléiade chez Gallimard pour la littérature.

Le titre de l'album " Fats food " comme le manchot sur la pochette révèle chez Marc Benham un sens de l'autodérision hérité d'un de ses Maitres au piano, Martial Solal.

Pour résumer les influences de Marc Benham et ce qu'il en produit, écoutez sa petite fantaisie baroque " Les barricades mystérieuses " (n°12) où François Couperin , Maître du baroque français se retrouve transporté au rythme du boogie woogie.

Après un concert et deux albums en piano solo, j'ai hâte de découvrir Marc Benham en leader de formation. A lui de jouer.

Lectrices exigeantes, lecteurs insatiables, j'ai le regret de vous annoncer que je n'ai trouvé aucun extrait audio ou vidéo de l'album " Fats food " de Marc Benham pour illustrer cet article. A vous de l'écouter et d'en faire vos grandes délices.

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