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Sélection de concerts de Jazz à Paris et en Ile de France pour février 2017

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices distinguées, lecteurs raffinés, il ne vous a pas échappé que le 26 février 1917 sortait le premier album de l'Original Dixieland Jass Band, le premier disque de l'histoire du Jazz. Le groupe joue toujours la même musique mais pas avec les mêmes musiciens. C'est donc en février 2017 que le monde fêtera les 100 ans du Jazz.

Au théâtre, à Paris, au théâtre de l'Atelier, allez voir Jacques Gamblin et Laurent de Wilde jouer " Ce que le Djazz fait à ma Djambe " jusqu'au samedi 4 février 2017. 

Au cinéma, vous pourrez aller voir " Born to be blue " où Ethan Hawke incarne Chet Baker.

A Paris, au cinéma Balzac, vendredi 24 février à 21h, dans le cadre du festival " Jazz et Images " vous pourrez voir et écouter le trio Yes is a pleasant country composé de Jeanne Added (voix), Bruno Ruder (piano) et Vincent Le Quang (saxophones) suivi d'un film de 1963 " Jazz au studio 3: Blues Again " avec Memphis Slim, " Big " Joe Turner, Jane Lee, Ran Blake, Pierre Michelot.

A Paris, au centre d'animation Vercingétorix, vendredi 24 février à partir de 20h, soirée de lancement d'un cycle sur un siècle d'influence afro-américaine sur la musique populaire. Au programme, 3  concerts: Contrôle Zèbre (duo piano & batterie), Mama Shelter Quartet et Roch Havet Trio et une mini conférence de l'auteur de ce blog, Guillaume Lagrée, sur les Harlem Hell Fighters et l'orchestre du lieutenant James Reese Europe. Bar et grignotages sur place.

Pour les nostalgiques, écoutez l'émission de Jérôme Badini " Les légendes du Jazz " sur France Musique le samedi de 18h à 19h. Rediffusion le dimanche de 2h à 3h. Chaque semaine un concert en France d'un Géant du Jazz sorti des archives de l'INA et de Radio France. J'écris cet article en écoutant Muddy Waters en concert à Paris, à la Maison de la Radio, en 1976. Yes, babe!

Pour ceux qui ne peuvent se rendre aux concerts, écoutez le Jazz Club d'Yvan Amar sur France Musique le samedi de 22h à 23h. Si au jour et à l'heure de l'émission, vous n'êtes pas en France ou ne pouvez écouter la radio, vous pourrez toujours écouter les émissions sur le Net à l'heure et au lieu que vous voulez.

Pour une liste exhaustive des concerts dans les clubs, voyez Paris Jazz Club.

Voici ma sélection arbitraire et inique de concerts.

Mercredi 1er février:

Paris, Baiser Salé, 19h: Mario Canonge (piano) & Michel Zenino (contrebasse) invitent Didier Lockwood (violon). La classe, forcément la classe.

Paris, Duc des Lombards, 19h30 et 21h30: Jeff " Tain " Watts Trio. Un tambour majeur.

Jeudi 2 février:

Paris, Baiser Salé, 19h: Mario Canonge & Michel Zenino invitent Sylvain Luc (guitare) et François Jeanneau (saxophones). Inédit et inouï.

Paris, Duc des Lombards, 19h30 et 21h30: duo Géraldine Laurent (sax alto) & Paul Lay (piano)

Les Lilas, Seine Saint Denis, Le Triton: 20h, Sylvain Cathala Quintet ; 21h, trio Yves Rousseau (contrebasse), Elise Caron (chant), Jean-Marc Larché (saxophones).

Vendredi 3 février:

Paris, Le Duc des Lombards, 19h30 et 21h30: Lucky Peterson " Tribute to Jimmy Smith ". Groovy, baby!

Fontenay sous Bois, Val de Marne, le Comptoir, 20h45: Macha Gharibian Trans Extended. L'Orient Express en musique actuelle.

Les Lilas, Seine Saint Denis, Le Triton, 21h: Henri Texier Quintet. Valeur sûre.

Paris, Le Sunside, 21h30: Manuel Rocheman trio. Autre valeur sûre.

Samedi 4 février:

Les Lilas, Seine Saint Denis, Le Triton, 21h: Jozef Dumoulin, A Fender Rhodes solo. Attention, expérimentation!

Paris, Philarmonie, 20h30, Jazz 100, pour fêter les 100 ans du Jazz avec diverses stars made in USA qui joueront à leur manière le répertoire de l'Original Dixieland Jass Band. Concert complet.

Dimanche 5 février:

Fontenay sous Bois, Val de Marne, le Comptoir, 18h: Shakespeare Songs par le trio Guillaume de Chassy (piano, compositions), Christophe Marguet (batterie, compositions) et Andy Sheppard (saxophones).

Lundi 6 février:

Paris, péniche Le Marcounet, 20h: le quartet Lucky Dog du saxophoniste ténor Frédéric Borey.

Mercredi 8 février:

Paris, Studio de l'Ermitage, 20h30: Op.cit & Magic Malik + Stéphane Payen Workshop.

Samedi 11 février:

Paris, le Sunset, 19h: duo Kavitah Shal (chant) & François Moutin (contrebasse). Epuré.

Dimanche 12 février:

Paris, le Sunside, 20h: Jeremy Pelt (trompette) & Louis Hayes (batterie) fêtent les 80 ans de Louis Hayes, batteur de Horace Silver, Oscar Peterson, Cannonball Adderley, Sonny Rollins, John Coltrane, Kenny Burrell... Bref, pas exactement un manchot.

Paris, la Philarmonie, 20h30: Paolo Conte (piano, chant). Bravo, bravissimo, Avvocato!

Mardi 14 février:

Paris, le Duc des Lombards, 19h30 et 21h30: Véronique Herman-Sambin sextet " A creole love affair ". Soirée spéciale Saint Valentin.

Paris, le Sunside, 21h: Seamus Blake 4tet. Même groupe, même lieu, même heure, le mercredi 15 février.

 

Jeudi 16 février:

Paris, Le New Morning, 20h30: Bily Cobham Spectrum 40. Billy Cobham fête les 40 ans de son groupe mythique. Le seul batteur qui ait joué avec les Beatles, les Rolling Stones, Miles Davis et le John Mac Laughlin Mahavishnu Orchestra, c'est Billy Cobham.

Paris, Le Sunside, 21h: Laurent de WIlde Monk Trio. Thelonious Sphere Monk aurait eu 100 ans en 2017. Cela se fête.

Vendredi 17 février:

Paris, Le Baiser Salé, 21h: soirée spéciale Jim Funnell (piano) avec ses deux groupes Afuriko (duo piano & percussions) puis Jim Funnell's Trio Word out et son esprit de l'escargot (Spirit of the snail in English). Bizarre, did You say bizarre?

Mardi 21 février:

Paris, Studio de l'Ermitage, 21h: Eve Risser White Desert Orchestra.

Mercredi 22 février:

Paris, Studio de l'Ermitage, 21h:Yonathan Avishai Modern Time + Christophe Panzani (sax).

Vendredi 24 février:

Paris, Le Sunside, 21h: For Maxim. Julie Saury, batteuse, rend hommage à son père Maxim Saury, clarinettiste (1928-2012).

Samedi 25 février:

Les Lilas, Seine Saint Denis, le Triton, 20h: Sébastien Texier & Christophe Marguet Quartet " For travellers only ".

Vincennes, Val de Marne, Espace Sorano,voix,  21h: le trio Fox de Pierre Perchaud (guitare) invite Chris Cheek (sax) et Vincent Peirani (accordéon).

Paris, le Sunside, 21h30: René Urtreger trio invite Agnès Desarthe (voix, lecture) auteur de la biographie  " Le roi René ".

Dimanche 26 février:

Paris, le Sunside, 16h: " Jazz et goûter " fête Stevie Wonder. Un spectacle conçu pour faire découvrir le Jazz aux enfants. Avec Leila Olivesi, pianiste, compositrice et mère de famille.

Paris, 17h, concert privé et inédit du Sunday Jazz Loft sur réservation: René Urtreger (piano), Mauro Gargano (contrebasse) et Francesco Bearzatti (sax ténor, clarinette). Concert suivi d'un en-cas.

Lundi 27 février

Paris, Le Café de la Danse, 19h30: le duo d'oiseaux Camille Bertault & Dan Tepfer suivi du groupe électro Antiloops de Ludivine Issambourg (flûte).

La photographie de Frédéric Borey est l'œuvre de l'Inexpugnable Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette œuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Frédéric Borey par Juan Carlos HERNANDEZ

Frédéric Borey par Juan Carlos HERNANDEZ

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Chris Thile & Brad Mehldau

Publié le par Guillaume Lagrée

Chris Thile & Brad Mehldau

Un album Nonesuch distribué par WEA

Sortie le vendredi 27 janvier 2017

Chris Thile: mandoline, chant

Brad Mehldau: piano, chant

Chris Thile sera en concert solo en France à Paris, à l'Alhambra, le mercredi 15 mars 2017 à 20h, le jeudi 16 mars 2017 à 20h30 à Lyon aux Subsistances.

 

Lectrices clairvoyantes, lecteurs intelligents, vous avez noté que je n'ai jamais écrit un mot de bon à propos de Brad Mehldau. Jusqu'ici, sa musique ne m'avait jamais parlé et beaucoup de gens en disaient grand bien. Quant à Chris Thile, j'ignorais son existence jusqu'à la réception de cet album.

Seuls les imbéciles ne changent pas d'avis. Je dois me rendre à l'évidence. La musique de ce duo m'emballe. Ce mélange de jazz moderne et de blues grass progressif (non ce n'est pas un oxymoron!) me surprend et m'enchante. Nous sommes très loin des musiques noires mais bien en Amérique.

Ils mélangent Jazz - c'est là qu'ils sont le moins convaincants d'ailleurs " I cover the waterfront " (CD1, n°4), la Folk Music où ils sont fantastiques  " Tabhair dom do Lamh ", un air gallois?,  (CD2, n°5), la country music où ils sont uniques " Marcie " (CD 2, n°3).

Sans oublier ma chanson fétiche sur cet album " Scarlet town " de Gillian Welsh dont je vous livre un extrait audio et une vidéo d'un enregistrement sur scène à New York en 2015 devant un public aussi émerveillé que moi.

" Less is more " telle est la leçon de cette musique. C'est épuré. Les mélodies sont simples mais jouées avec une intensité émotionnelle qui écarte toute mièvrerie ou sentimentalisme.

Ce duo tourne sur scène depuis 2011. Comment ai-je pu le rater? Après des années de travail, en voici le fruit livré pour nous sur ce double album. Une autre jolie idée: 2 CD de 30 mn chacun ce qui correspond à l'idée de cette musique, brève et dense.

Bref, le duo Brad Meldhau, qui chante ici pour la première fois sur un album, Chris Thile est rafraîchissant. A une époque où tant de musiques sentent le réchauffé, celle-ci fait du bien au corps et à l'âme.

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Léa Castro Quintet " Roads "

Publié le par Guillaume Lagrée

Léa Castro Quintet

" Roads "

NEUKLANG. Distribué par Harmonia Mundi.

Sortie le vendredi 3 février 2017.

Léa Castro: chant

Antoine Delprat: piano, violon, choeurs

Rémi Fox: saxophones, choeurs

Alexandre Perrot: contrebasse, choeurs

Invités

Macha Gharibian: piano, chant

Axel Rigaud: flûte

Boris Lamerand: violon

Julia Robert: violon alto

Louis Leverd: violoncelle

Concert de sortie d'album à Paris, au Duc des Lombards, jeudi 30 mars 2017 à 19h30 et 21h30.

En concert au festival de Jazz de Monterblanc, Morbihan, Bretagne, France, le dimanche 15 septembre 2017.

Lectrices féminines, lecteurs féministes, après Marion Rampal, voici que je découvre une autre jeune chanteuse française, la citoyenne Léa Castro.

Le titre de l'album " Roads " fait allusion à une compositio(n du couple Léa Castro&Antoine Delprat " The road " (n°4). C'est surtout un programme tant cette musique suit différentes voix. Qu'ils soient conservateurs ou progressistes, l'électeur blasé, l'électrice désabusée ne peut que voter pour des propositions aussi riches et variées.

Cela commence par un standard du Jazz, le seul de l'album " My favourite things " (n°1) qui ne fait certes pas oublier la sublime version en trio de Sarah Vaughan mais qui ouvre et tient la route.

Ensuite, les surprises commencent.  Dans le désordre," Detour ahead " (n°5) d'Herb Ellis joué sans guitare. Une version enthousiasmante d'une merveilleuse chanson de Sir Paul Mac Cartney " Here comes the sun " (n°2), toujours sans guitare mais pas sans basse. Un poème de Khalil Gibran mis en musique, joué avec quatuor à cordes, la voix et le piano de Macha Gharibian. " On children " (n°6). Une version étonnante d'un tube des années 90 " Between the bars " d'Eliott Smith (n°3). Léa Castro réussit même à me faire découvrir la profondeur d'âme de Duran Duran " Ordinary World " (n°7).

Bref, c'est unie dans la diversité comme l'Union européenne, mais avec plus de charme et d'efficacité, que Léa Castro trace ses routes avec de fidèles compagnons et des invités de bonne compagnie.

A consommer sans modération.

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Born to be blue: Chet Baker revit au cinéma

Publié le par Guillaume Lagrée

Born to be blue

Un film de Robert Budreau (Canada)

2015. 1h37

avec Ethan Hawke dans le rôle de Chet Baker et Carmen Ejogo dans le rôle de sa compagne

Actuellement en salles en France

Lectrices Cool, lecteurs Jazz, je vous ai déjà parlé d'hommages à Chet Baker par Eric Le Lann et Riccardo del Fra.

Il existe déjà un beau documentaire avec Chet Baker " Let's get lost " sorti en 1988, l'année de sa mort à Amsterdam.

Voici que sa vie devient une œuvre de fiction. Une tranche des années 60, l'histoire d'une résurrection qui ne le débarrassa pas du singe sur son épaule comme disent les Américains, l'héroïne.

Dans les années 60, Chet vit en Europe et finit en prison en Italie pour usage de drogues dures. Là, le producteur italien Dino de Laurentis, installé à Hollywood, le fait libérer et l'embauche pour tourner un film sur sa vie. Chet séduit l'actrice du film qui incarne les films de sa vie (Chet chantait avec une douceur qui faisait tomber les filles par terre disait un producteur des années 50) mais est vite rattrapé par ses démons.

Des dealers l'attrapent dans la rue et le tabassent en lui cassant les dents.

A un journaliste qui lui demandait pourquoi il ne défilait pas dans les rues pour défendre les droits civiques des Noirs aux Etats Unis, Louis Armstrong répondit qu'il n'était pas assez fou pour risquer de se faire casser les dents par des flics blancs. Après, comment aurait-il fait pour jouer de la trompette et chanter?

Chet Baker n'a plus de dents, se fait poser une prothèse, réapprend à jouer, à chanter, décroche de l'héroïne, renoue avec ses parents, convainc son ancien producteur chez Pacific Records de le réembaucher, le tout avec l'aide d'une compagne aimante et bienveillante. Une compagne imaginaire mais tout à fait crédible, Noire, actrice, libre et exigeante. Carmen Ejogo le joue très bien.

Ethan Hawke lui incarne Chet Baker. Certes, il n'est pas aussi beau que cet homme beau comme un Dieu ( le look blue jeans et thsirt blanc moulant avec une moue craquante, c'est Chet Baker qui l'inventa. Marlon Brando, James Dean et Elvis Presley ne firent que le copier dès les années 1950. Chris Isaak le faisait encore dans les années 80-90), qui jouait comme un Dieu et chantait comme un Dieu mais était possédé par le démon de l'addiction aux drogues dures.

Ethan Hawke joue ces tourments et il a fait l'effort d'apprendre à chanter et à jouer de la trompette de manière tout à fait crédible.

Ce qui est aussi crédible, c'est la jalousie de Miles Davis et la bienveillance de Dizzy Gillespie envers Chet Baker. Cela se lit dans leurs autobiographies et cela se voit dans le film. Charlie Parker qui embaucha Chet Baker en 1952 dit à Miles et à Dizzy: " Il y a un petit Blanc sur la Côte Ouest qui va vous bouffer tout cru ". En fait, c'est Chet qui s'est dévoré tout seul.

Mieux encore, dans ce film crédible de bout en bout même s'il s'agit d'une œuvre d'imagination, il n'y a pas de happy end.

Ce n'est pas vraiment un film pour les enfants même si les scène de sexe et de violence sont très soft. Vivre tue, la drogue accélère le processus.

Bref, je vous recommande le film de Robert Budreau " Born to be blue ", lectrices Cool, lecteurs Jazz.

 

 

 

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Avichai Ornoy Flûte tout terrain au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Avichai Ornoy

Le Sunside

Paris, Ile de France, France

Jeudi 12 janvier 2017, 21h.

Avichai Ornoy: flûte, compositions, direction

Olivier Hutman: piano

Yoni Zelnik: contrebasse

Tony Rabeson: batterie

 

Concert de sortie de l'album " Sneakin' in "

Intro de contrebasse. Yoni la fait vibrer à la Mingus avec un énorme son bondissant. Tony enchaîne aux baguettes. Ca swingue. Le piano entre dans la danse et la flûte chante. Ca swingue toute de suite, sapristi! La rythmique tourne à plein régime. Ca brille et ça swingue. La rythmique repart avec la contrebasse au cœur du sujet. Final bien funky poussé par la batterie.

1er concert d'Avichai Ornoy dans un club de Jazz à Paris. C'était " Abuyoyo " souvenir du temps où son père le portait sur ses épaules.

" Altoism ", écrit pour la flûte alto. Contrairement au saxophone, la flûte alto est très grande. Ballade. Tempo lent. Batteur aux balais. Délicieuse berceuse. Il y a de l'altruisme là dedans. Ca s'accélère progressivement. avec le batteur aux baguettes. Avichay Ornoy maîtrise son instrument à la perfection. Beau solo de piano, grave et majestueux, porté par la contrebasse et la batterie.

La rythmique repart sur un air bien swinguant. Batteur aux baguettes. Ca fait du bien d'entendre des jazzmen de 2017 qui swinguent, 100 ans après la naissance du Jazz. Les cymbales scintillent sous les baguettes. . La rythmique pousse la flûte qui s'envole. Quelles grandes délices! Je bats la mesure des deux pieds. Excellent signe.

" Ceora " (Lee Morgan). Une sorte de Bossa Nova. Batteur aux balais. Ca balance doucement. Un peu sirupeux. Très habile en tout cas.

" Thinking the unthinkable ". Un nouveau morceau essayé ce soir. Joli duo entre le flûtiste et le batteur aux baguettes.v Stop and go de la rythmique. Ca swingue de nouveau.

PAUSE

Me voici rassuré. Avichai Ornoy assure autant sur scène qu'en studio. C'est dire. Il y a école demain et mon hibernation n'est pas finie. La chronique cesse donc ici.

 

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Fabrice Moreau Quintet: première à Paris

Publié le par Guillaume Lagrée

Fabrice Moreau Quintet

Le Sunside

Paris, Ile de France, France

Mardi 10 janvier 2017, 21h.

Fabrice Moreau: batterie, compositions, direction

Matias Szandai: contrebasse

Jozef Dumoulin: piano

Nelson Veras: guitare

Ricardo Izquierdo: saxophone ténor

C'est le premier concert à Paris du quintette du batteur Fabrice Moreau, maintes fois célébré sur ce blog pour ses talents d'accompagnateur (sideman in English). Les compositions sont de lui.

Ca commence funky entre contrebasse et batterie aux balais. Piano et sax s'ajoutent. C'est doux et inquiétant. Le temps est décomposé. Batteur aux baguettes plus énergique mais pas moins subtil. Solo de guitare. Le mystère Nelson Veras. Apparemment c'est simple mais quel guitariste fait autant d'effet avec si peu de mouvement apparent? Au tour du saxo de prendre la main, envoûtant et aspirant. Le piano égrène les notes comme des grains de sable. C'est la première fois que j'entends Jozef Dumoulin sans son orgue magique. Au piano, il sait aussi créer des atmosphères étranges. Musique hallucinogène mais sans effet secondaire. C'est aussi bien joué qu'écrit.

Stop and go entre batterie aux baguettes et guitare. Il y a de l'écoute. Le bassiste ajoute sa pulsation. Petit à petit, les phrases s'allongent. Les musiques s'enchevêtrent pour n'en former qu'une. Le bassiste garde le tempo avec la guitare alors que le piano ralentit et que sax et batterie accélèrent.

Les morceaux sont si neufs qu'ils n'ont pas tous un titre. C'était " Valence " (en Espagne ou dans la Drôme?) suivi maintenant de " Double portrait ".

La rythmique démarre sur un groove tranquille entre le grave du piano et de la contrebasse et les cymbales sous les baguettes. La guitare et le sax ténor ajoutent leur petite danse. Tout baigne. Douce berceuse.

Solo de batterie pour commencer. Le pied martèle doucement la grosse caisse alors qu'il travaille finement les cymbales aux baguettes. Quant à la suite du morceau, je n'ai pas accroché.

Solo de piano bien grave rejoint par la contrebasse à l'archet puis la guitare qui se prend pour un oud. Le sax ténor s'ajoute, suave et langoureux à souhait. Le piano creuse dans le grave. Une mélodie finit par arriver du piano, soufflée par le ténor jusqu'au final. C'était " Ajax ", un hommage au héros de Homère, pas à Johann Cruyff.

" Pensierosa " (pensive en italien). Duo guitare & sax, pensif en effet. Belle résonnance entre piano et contrebasse. Les pensées deviennent agitées avec la rythmique qui secoue le saxophone ténor.

PAUSE

Il y a école demain et c'est ma saison d'hibernation. Ma chronique cesse donc.

« On peut très bien percevoir la trajectoire d’une œuvre, ses points forts et ses points faibles, et ne pas connaître précisément son langage. Pourtant, on perçoit ce qu’elle a à nous dire. Si la musique n’était perceptible que par les gens qui la connaissent, on n’aurait jamais qu’un auditoire très limité.» (Pierre Boulez). Armé de cette pensée d'un compositeur et chef d'orchestre qui détestait le Jazz, je conclue en écrivant que, chez  Fabrice Moreau, l'interprète me convainc beaucoup plus que le compositeur. Avec des compositions plus fortes, j'aurais été encore plus enchanté.

A titre de comparaison, vous trouverez une chronique sans réserve du même concert par Franck Bergerot dans Jazz Magazine.

La photographie de Fabrice Moreau est l'œuvre du Paranormal Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette œuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Fabrice Moreau par Juan Carlos HERNANDEZ

Fabrice Moreau par Juan Carlos HERNANDEZ

 

Ne disposant pas de son ou d'image de ce quintette, voici un solo de batterie de Fabrice Moreau au Sunside dans un concert du quintette du contrebassiste Mauro Gargano.

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Adrien Chicot " Playing in the dark "

Publié le par Guillaume Lagrée

Adrien Chicot

" Playing in the dark "

Gaya Music Production

Sortie vendredi 20 janvier 2017

Adrien Chicot: piano, compositions, arrangements (sauf n°8)

Sylvain Romano: contrebasse

Jean-Pierre Arnaud: batterie

Concerts de sortie à Paris au Duc des Lombards jeudi 16 mars 2017 à 19h30 et 21h30.

Lectrices attentives, lecteurs exhaustifs, vous avez noté que je vous ai déjà chanté les louanges du pianiste et compositeur Adrien Chicot pour son album " All In " en 2014. Sur scène, au Duc des Lombards, en 2015, c'était très bien aussi.

On ne change pas une équipe qui gagne. Même trio, même leader, même compositeur, même label et même club pour le concert de sortie.

Le plaisir se renouvelle. Malgré le titre album " Playing in the dark " (n°6), cette musique dégage de la lumière. L'influence de Mac Coy Tyner s'entend mais elle n'est ni exclusive ni limitative.

Un seul standard, " Lush life " (n°8), de Billy  Strayhorn, le deuxième cerveau de  Duke Ellington.

Tout l'album est une préparation mentale pour le morceau final " Sunset with the birds " (n°9). Le trio joue accompagné par le chant des oiseaux puis s'efface pour laisser la place aux seuls oiseaux. Une merveille de douceur et d'élégance.

L'album " Playing in the dark " du trio d'Adrien Chicot sort en plein hiver alors que les jours  rallongent.

Un parfait remède pour attendre le printemps et entendre, de nouveau, les chants amoureux des oiseaux.

En voici 30 secondes pour commencer votre voyage vers le printemps, lectrices attentives, lecteurs exhaustifs.

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Le trio Bex Catherine Romano cadeau de fin d'année

Publié le par Guillaume Lagrée

Bex Catherine Romano

Le Sunset

Paris, Ile de France, France

Mercredi 28 décembre 2016. 21h.

Emmanuel Bex: orgue Hammond

Philip Catherine: guitare électrique

Aldo Romano: batterie

Lectrices raffinées, lecteurs distingués, j'avais clos l'an 2009 avec le trio Bex, Catherine, Romano.  L'an 2015 s'était clos avec le même trio. On ne change pas une équipe qui gagne. Je clos donc l'an 2016 avec les mêmes hommes. Toujours au Sunset à Paris.

Bex commence tout en douceur. Aldo est aux balais. Philip Catherine ajoute quelques notes de guitare élégante. Ca coule de source sûre. Effet immédiat. Les amoureux devant moi se rapprochent déjà. Ca balance tranquille. La musique est plus sage que celle du trio BFG, vaccin contre l'ennui, que j'ai entendu en ce même lieu en octobre 2016. Aldo Romano est passé aux baguettes. Solo d'orgue tout en douceur, en légèreté. Ca chante et ça danse. C'est doux émotionnellement. Le public écoute attentivement sans applaudir le solo. Deux Japonaises sont venues à Paris exprès pour ce concert. Manifestement, elles ne sont pas déçues du voyage. C'était " Dans la forêt ", une composition d'Emmanuel Bex dont le titre correspond bien à la sensation qu'elle donne à l'auditeur.

" Elsa aime " (Aldo Romano). Les cymbales scintillent sous les baguettes. L'orgue et la guitare le rejoignent. Tout cela est joyeux et entraînant. Je reconnais le répertoire du trio. C'est une madeleine de Proust musicale que ce rendez-vous de fin d'année avec le trio Bex, Catherine, Romano, au Sunset, à Paris. Elsa aime joyeusement. Tout  baigne.

" Letter for my mother " (Philip Catherine). Lettre à ma mère pour les francophones forcenés. Apparemment, cet homme aime sa mère. L'affection filiale s'entend. Les amoureux s'en vont. Un autre rendez-vous les attend. " Sinon ils vont faire un scandale ". Qui sont ces ils? Que scandale feraient-ils? Nous ne le saurons jamais et cela n'a aucune importance d'ailleurs. Le trio, lui, déroule tranquillement son tapis sonore. 

S'ensuit un morceau plus énergique. Aldo est aux baguettes. Ca pulse bien. La guitare tranche sur l'ensemble. Ca swingue dur. Solo d'Emmanuel Bex qui creuse le sujet légèrement souligné par les balais d'Aldo Romano. Il en grogne de plaisir, l'animal. Le trio repart. Ca envoie du lourd-léger comme disent les boxeurs. 

" My foolish heart ", un standard. Une ballade. Le souvenir de Chet Baker plane forcément sur cette chanson qu'il chantait si bien. Avec cette instrumentation, Cela change le point de vue. La musique a son âme propre.Comme les deux dames nippones, je hoche la tête en mesure. Cela caresse l'âme. Solo de guitare tout en retenue. Bex y ajoute sa voix trafiquée par le Vocoder, un de se jeux favoris. Le public est ravi. Il reprend la main marchant à petit pas, comme un danseur de java. Retour du trio glissant sur le final.

" Danse pour Victor ", hommage de Philip Catherine à Victor Feldman, pianiste, vibraphoniste, batteur, compositeur, directeur musical britannique, auteur notamment du fameux thème " Seven steps to heaven " immortalisé par Miles Davis. La guitare commence, vive et légère. Aldo Romano ponctue de quelques coups de baguettes et Emmanuel Bex lance une belle sarabande. Le thème joué par la guitare est gracieux à souhait.

PAUSE

Je suis en vacances et n'ai pas à me lever tôt le lendemain. Malheureusement, un coup de barre m'atteint et je ne suis plus en état de profiter d'une si délicieuse musique. Ma chronique cesse donc ici et maintenant.

 

Pour vous faire votre propre idée de ce trio, vous trouverez sous cet article, lectrices raffinées, lecteurs distingués, un bref extrait vidéo de son concert du vendredi 30 décembre 2016 au Sunset.

A titre de comparaison, j'y ajoute un extrait audio de l'album " Poisson nageur " chef d'oeuvre du trio Emmanuel Bex, Gérard Marais, Aldo Romano.

La photographie d'Emmanuel Bex est l'oeuvre du Ténébreux Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Emmanuel Bex par Juan Carlos HERNANDEZ

Emmanuel Bex par Juan Carlos HERNANDEZ

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