Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

" Blue Giant " un manga sur le Jazz par Shinichi Ishizuka

Publié le par Guillaume Lagrée

" Blue Giant "

Tenor Saxophone: Myamoto Dai

Volume 1 par Shinichi Ishizuka

Glénat Manga, Paris, 2018, 226 pages.

Parution le mercredi 6 juin 2018.

 

Bienvenue à la 43e abonnée de ce blog. Que les Dieux et les Muses la protègent!

Lectrices phylactéristes, lecteurs dessinateurs, réjouissez vous car un Bildungsroman sur le Jazz vient de paraître en français. Il est l'œuvre d'un Japonais, Shinichi Ichizuka. Il s'agit d'un manga en 10 volumes. Je viens de lire le premier et j'attends le deuxième avec gourmandise. Le japonais est une langue orientale. Comme l'arabe et l'hébreu, il se lit de droite à gauche. Pour un Francophone, l'ouvrage commence donc par ce qui est habituellement la fin.

C'est l'histoire d'un garçon, Myamoto Dai, collégien puis lycéen à Sendaï, Japon, qui décide, tout seul dans son coin, de devenir le plus grand Jazzman du monde. Il a écouté quelques albums, ne connaît rien au solfège, ne sait pas jouer du piano mais il s'est acheté un saxophone ténor dont il joue dehors chaque jour qu'il pleuve, vente ou fasse grand soleil.

Ses amis ne comprennent pas grand chose à sa passion, les filles encore moins ( " Le donne odiavano il Jazz e noi non capivamo il motivo. Ragazzi Pazzi di Jazz, cosi eravamo noi, cosi eravamo noi " chante Paolo Conte) mais son père le soutient alors que le garçon néglige ses études et le basket ball pour devenir exclusivement musicien. 

Dai Myamoto rêve de jouer à New York (cf photo de cet article), avec un son de saxophone ténor aussi émouvant que Johnny Griffin (cf extrait audio dans cet article) et aussi puissant que Sonny Rollins (cf vidéo dans cet article).

En attendant, il gagne sa vie en travaillant dans une station service et joue de son instrument en usant ses anches à grande vitesse. A force d'acheter des anches, le vendeur du magasin de musique s'intéresse à lui et lui fournit son premier gig. Problème, bien qu'il joue au basket ball, à force de répéter seul, notre apprenti Jazzman a oublié que le Jazz est un sport collectif. Pour en rester au format du Basket Ball, citons deux Cinq majeurs de l'histoire du Jazz, les Hot Five de Louis Armstrong et le Miles Davis Quintet. 

Comme cela était prévisible, ce premier concert tourne à la catastrophe pour notre jeune héros qui ne connaît ni le solfège, ni les standards et surtout joue sans écouter ses partenaires, faute rédhibitoire dans n'importe quel genre musical mais, plus encore, dans le Jazz où la musique se crée en la jouant, dans l'interaction de l'instant.

Cela ne le découragera pas et je ne doute pas que le deuxième épisode me permettra de savoir comment il remonte la pente. 

C'est un manga. Style très dynamique, images simples et efficaces, rythme rapide, saccadé. L'auteur nous transmet la passion de son héros pour cette musique qui permet d'exprimer ses passions, son identité en toute liberté. De ci, de là, des reproductions de pochettes d'albums donnent des pistes d'écoute aux lecteurs. Pour prolonger l'expérience, lectrices phylactéristes, lecteurs dessinateurs, écoutez la sélection de morceaux concoctée par Jérôme Badini, producteur d'émissions de Jazz sur France Musique

Lecture recommandée de 7 à 77 ans pour inoculer le virus du Jazz ou le développer. 

La photographie de New York est l'œuvre de l'Urbain Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette œuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

New York par Juan Carlos HERNANDEZ

New York par Juan Carlos HERNANDEZ

Partager cet article
Repost0

Sélection de concerts de Jazz en Ile de France pour juin 2018

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices Cool, lecteurs Hot, l'été approche et les festivals de Jazz commencent à fleurir.

Ceux m'ayant octroyé des sommes permettant de passer de l'enfer légal au paradis fiscal sont évidemment privilégiés dans cette chronique.

Voici donc ma sélection intéressée de festivals et de concerts de Jazz en Ile de France pour juin 2018.

Pour une sélection exhaustive sur l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, lisez Citizenjazz et Jazz Magazine

Pour écouter les concerts parisiens d'hier et d'aujourd'hui sans aller à Paris, écoutez les émissions Jazz Club et Les Légendes du Jazz sur France Musique et Jazz Live sur TSF Jazz

A Paris, le festival Jazz à Saint-Germain-des-Prés se poursuit jusqu'au lundi 4 juin. 

A Maisons-Laffitte (78), le festival de Jazz de Maisons-Laffitte se déroule du vendredi 8 au dimanche 17 juin. Pierrick Pédron, Thomas de Pourquery et Biréli Lagrène, déjà loués sur ce blog, seront au programme.

A Paris, la Petite Halle de la Villette accueille lundi 18 juin à partir de 20h30 une soirée festive dédiée au Secours Populaire. Entrée 18€. Boire et manger en vente sur place. Intégralité de la recette versée au Secours Populaire. Soirée animée par Thomas de Pourquery et ses amis.

Jeudi 21 juin 2018, c'est la Fête de la Musique. En cherchant bien, vous trouverez du Jazz au programme.

Dimanche 24 juin, 19h, Galerie Hus, Paris: Joëlle Léandre (contrebasse) en solo + invité mystère. Pour les aventuriers du son.

A La Défense (92), La Defense Jazz Festival fera swinguer les tours  du lundi 25 juin au dimanche 1er juillet. Tous les concerts sont gratuits. Le concours national de Jazz distingue les jeunes talents du Jazz français depuis plus de 40 ans. Eric Le Lann, maintes fois acclamé sur ce blog, fut un des premiers lauréats du concours.

En Seine et Marne (77), le festival de la Ferté sous Jouarre vous permet de profiter du Jazz à la campagne du jeudi 28 juin au dimanche 1er juillet. Marion Rampal, chanteuse célébrée sur ce blog, sera de la partie. 

A Paris, pour vous mettre au vert, rendez vous au Paris Jazz Festival du samedi 30 juin au dimanche 22 juillet. L'entrée du Parc floral de Paris est payante, les concerts offerts le samedi et le dimanche. 

Vendredi 1er juin:

- 20h30, Paris, Bal Blomet: " Il était une fois Saint Germain des Prés ". Marion Rampal ressuscite les chansons de Béart, Barbara, Gainsbourg, Prévert...

- 21h, Paris, le Sunside: Francesco Bearzatti (saxophone, clarinette) en duo avec Federico Casagrande (guitare). Cf photo de cet article. Evviva Italia!

Vendredi 1er, samedi 3 et lundi 5 juin, 20h, Jazz au Chesnay Parly (78) organise " Hors Brexit " en invitant deux guitaristes électriques britanniques, Pete Oxley et Nicolas Meier.

Samedi 2 juin:

- 20h, Les Lilas (93), Le Triton: Benjamin Moussay (piano) & François Jeanneau (saxophone). Création en action.

- 21h30, Paris, Le Sunside: Leila Olivesi Travel Songs Quintet. Je suis amoureux de Leila Olivesi. Son mari le sait, mon épouse aussi.

Lundi 4 juin:

- 18h, Paris, Péniche Le Marcounet: Frédéric Borey Trio. Entrée libre. 

_ 20h30, Paris, Odéon Théâtre de l'Europe: Melanie De Biasio, chanteuse déjà saluée sur ce blog.

Jeudi 7 juin:

Prince aurait eu 60 ans.

- 20h30, Paris, Bal Blomet: Fabrice di Falco et l'ensemble Les Sauvages jouent " Begin the Biguine " spectacle acclamé sur ce blog.  

- 21h, Paris, New Morning: Airto Moreira, le percussionniste brésilien de Miles Davis en 1970, est de retour sur scène avec un nouveau groupe. Tropical et pas banal.

Vendredi 8 juin, 20h45, Fontenay sous Bois (94), Musiques au comptoir: Synaesthetic Trip avec Edward Perraud & Benoît Delbecq. Dîner à partir de 19h30.

Samedi 9 juin:

- 20h, Paris, Maison de la Radio, Studio 104: " Jazz sur le Vif ", émission diffusée en différé sur France Musique. Duo Vincent Peirani & Emile Parisien suivi du quartet de Daniel Humair, tambour majeur qui fête ses 80 ans sur scène. 

- 20h, Paris, New Morning: Echoes of Prince. Tribute to the Purple One

Lundi 11 juin, 18h, Paris, Péniche Le Marcounet: Frédéric Borey Trio. Entrée libre. 

Mercredi 13 juin, 21h30, Paris, Baiser Salé: Rick Margitza Quartet. Le concert mensuel d'un Maître du saxophone ténor. 

Jeudi 14 juin:

- 19h, Paris, Baiser Salé: duo Alain Jean-Marie & Sylvain Beuf " Tea for two and Two for Tales ". Révisions nos classiques avec des Maîtres. 

- 19h30 & 21h30, Paris, Le Duc des Lombards: Stéphane Kérecki " French Touch ". La French touch des DJ français a conquis le monde. La voici transposée par des Jazzmen français. 

Lundi 18 juin, à Paris, la Petite Halle de la Villette  à partir de 20h30 une soirée festive dédiée au Secours Populaire. Entrée 18€. Boire et manger en vente sur place. Intégralité de la recette versée au Secours Populaire. Soirée animée par Thomas de Pourquery et ses amis.

Mercredi 20 juin, 20h30, Paris, Le New Morning: Concert de sortie de l'album " Bijou, voyou, caillou " du Florian Pellissier Quintet déjà acclamé sur ce blog. 

Jeudi 21 juin 2018, c'est la Fête de la Musique. En cherchant bien, vous trouverez du Jazz au programme.

Samedi 23 juin, 21h30, Paris, Le Sunside: Michele Hendricks Quintet. Une vraie chanteuse de Jazz qui scatte et swingue comme une diablesse avec une voix d'ange. Cf vidéo sous cet article.

Lundi 25 juin, 20h, Paris, Péniche Le Marcounet: Concert de sortie de l'album du quartet Lucky Dog déjà célébré sur ce blog. Cf extrait audio sous cet article.

Mardi 26 juin, 21h, Paris, Le Sunside: duo Yonathan Avishai & Sylvain Rifflet

Jeudi 28 juin:

- 20h30, Paris, Bal Blomet, Jeudi Jazz Magazine: Raphaël Imbert " Music is my hope " avec Marion Rampal et Pierre Durand, favorablement connus de nos services. 

- 21h, Paris, Duc des Lombards: duo Yonathan Avishai (piano) & Omer Avital.

Vendredi 29 juin, 21h30, Paris, Le Baiser Salé: Magic Malik Quintet. Le Magicien de la flûte revient au Jazz acoustique.

Samedi 30 juin, 20h, Les Lilas (93), Le Triton: Un trio de leaders. Louis Sclavis, Sarah Murcia & Benjamin Moussay

La photographie de Francesco Bearzatti est l'œuvre de l'Inflexible Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette œuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Francesco Bearzatti par Juan Carlos HERNANDEZ

Francesco Bearzatti par Juan Carlos HERNANDEZ

Partager cet article
Repost0

Jack Johnson réhabilité par Donald Trump

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices pugilistes, lecteurs boxeurs, l'histoire de Jack Johnson (1878-1946), premier Noir champion du monde de boxe poids lourds n'a pu vous échapper.

En plus de déclencher des émeutes raciales à chaque combat contre un boxeur Blanc (en plus d'être mieux payé, il les battait et voir un Noir payé pour rosser un Blanc en public rendait fous de joie certains Noirs et fous de rage certains Blancs. Le Congrès des Etat Unis d'Amérique vota même une loi pour interdire la diffusion des films de ses combats), Jack Johnson eut trois épouses, toutes Blanches.

Etant donné les lois et les jurés de l'époque (1913), Jack Johnson fut condamné à une peine de prison pour relation sexuelle avec une femme blanche. Il s'en sortait bien. Il avait échappé au lynchage. La femme en question était majeure et consentante. 

Plus de 100 ans après cette condamnation, Jack Johnson vient d'être réhabilité publiquement par Donald John Trump, 45e Président des Etats-Unis d'Amérique. Etonnant, non?

Jack Johnson était un grand amateur de Jazz. Il revendit même un club à New York à un certain Owney Madden qui y créa le Cotton Club où le génie de Duke Ellington fut révélé à la face du monde.

Miles Davis (1926-1991), boxeur amateur, composa la musique d'un film documentaire de William Cayton (1928-2003) sur Jack Johnson en 1970. C'est le seul album de Miles Davis pour lequel il écrivit le texte de la pochette. C'est dire si Miles y avait mis du sien. Pour l'accompagner, un groupe de feu: Steve Grossman (sax soprano), John Mac Laughlin (guitare électrique), Herbie Hancock (clavier électrique), Michael Henderson (guitare basse électrique) et Billy Cobham (batterie). Ici, Miles Davis a réussi son pari. Créer le plus grand groupe de Rock du monde. 

Partager cet article
Repost0

Créons la Symphonie des Possibles avec Stoketti!

Publié le par Guillaume Lagrée

Bienvenue à la 42e abonnée de ce blog. Que les Dieux et les Muses la protègent!

 

Lectrices flutistes, lecteurs baroques, je vous ai déjà parlé d' Andrea (cf extrait audio sous cet article) dit André Stocchetti en solo.

Le voici renommé André Stoketti, flutiste, chanteur, chef d'orchestre, compositeur, rassemblant adultes, enfants, amateurs, professionnels, musiciens, chanteurs pour créer ensemble une œuvre unique

La Symphonie des Possibles

(cf vidéo sous cet article)

 

Inscrivez vous, participez, jouez, chantez.

Soyez prêts pour jouer et chanter dans la Drôme, région Auvergne Rhône-Alpes, France, Union Européenne, planète Terre.

à Portes-les-Valence le samedi 16 juin 2018

à Valence le jeudi 21 juin 2018, pour la Fête de la Musique.

Evviva Stoketti!

 

Partager cet article
Repost0

" Bijou, Voyou, Caillou " Florian Pellissier Quintet

Publié le par Guillaume Lagrée

" Bijou, Voyou, Caillou "

Florian Pellissier Quintet

Un album du label Heavenly Sweetness

Concert de sortie à Paris en France,

au New Morning le mercredi 20 juin 2018 à 20h30

 

Florian Pellissier: piano

Yoni Zelnik: contrebasse

David Georgelet: batterie

Christophe Panzani: saxophone

Yoann Loustalot: trompette, bugle

Invités

Roger Raspail: percussions

Erwan Loeffel: percussions (1,2, 7 & 11)

Arthur H: chant (3 & 4)

Anthony Joseph: chant (7)

 

Lectrices Funky, lecteurs Groovy, dans son dernier voyage, en 2016, Florian Pellissier nous avait fait passer le " Cap de Bonne Espérance ". Cette fois, il a remonté la côte Atlantique de l'Afrique pour arriver au cœur du Vaudou, au Bénin, où vit un fidèle abonné de ce blog. Je le salue ici et maintenant.

Pour chauffer mieux encore dans la noirceur, le quintet de Florian Pellissier reçoit des invités de marque. J'en connais 3 sur 4. Le percussionniste guadeloupéen, Maître du Gwo Ka, Roger Raspail. Le chanteur britannique, originaire de Trinidad et Tobago, Anthony Joseph. Tous deux ajoutent un puissant feeling caribéen à ce Jazz marqué par le son Blue Note. Avec Arthur H, fils de Jacques Higelin, un frisson de Cool Jazz s'insère. Curieusement, après ce voyage initiatique, il n'y a pas de musicien africain sur cet album. Le nouveau " Moshi " reste à créer.

Ca ne veut rien dire si ça ne balance pas comme le disait si bien Duke Ellington ( " It don't mean a thing if it ain't got that swing "). C'est avec cette devise gravée sur leurs fronts que les musiciens du Florian Pelllissier Quintet ont créé cette musique.

Ca commence sans round d'observation avec " Fuck  with the police " (n°1), se la roule cool avec les deux chansons d'Arthur H ( " Bijou Voyou Caillou ", titre album, n°3 et " Hibou Bleu ", n°4) . Vous tomberez amoureux au son  de " Coup de foudre à Thelassonique " (n°5), lectrices funky, lecteurs groovy. Vous sentirez la tension de la violence des Caraïbes avec " Boca " (n°6), chanté par Anthony Joseph. L'album se termine en une orgie rythmique et sonore sur l'envoi final de " Jazz Carnival " (n°11).

La rythmique tourne du feu de Zeus, les souffleurs, déjà célébrés par ailleurs sur ce blog, ont le Diable au corps. Les invités ajoutent leurs épices à ce savoureux gumbo. Musique à consommer sans modération.

A savourer sur scène à Paris en France, au New Morning le mercredi 20 juin 2018 à 20h30

Partager cet article
Repost0

Lenny Popkin & Alain Jean-Marie trio: leçon de classiques au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Lenny Popkin &

Alain Jean-Marie Trio

Le Sunside

Paris. Samedi 12 mai 2018. 21h30

Lenny Popkin: saxophone ténor

Alain Jean-Marie: piano

Gilles Naturel: contrebasse

Philippe Soirat: batterie

 

Bienvenue au 41e abonné de ce blog. Que les Dieux et les Muses le protègent!

 

Lectrices Cool, lecteurs Jazz, je vous ai maintes fois changé les louanges de Lenny Popkin et d'Alain Jean-Marie, deux Maîtres discrets et respectés de leurs instruments respectifs, le saxophone ténor et le piano. 

Pour la première fois, au monde, Alain Jean-Marie et Lenny Popkin jouent en concert ensemble ce soir. Lenny Popkin joue donc en compagnie du trio Jazz d'Alain Jean-Marie avec Gilles Naturel (contrebassiste habituel de Lenny Popkin) et Philippe Soirat. Cf vidéo sous cet article. Nous allons réviser nos classiques avec des Maîtres.

Lee Konitz, autre saxophoniste disciple de Lennie Tristano, mais à l'alto, disait que pour réussir  dans ce métier, il suffisait de connaître 7 morceaux et de savoir improviser dessus. Ces  7 magnifiques seront certainement au programme ce soir.

D'ailleurs, le premier titre " All the things You are " en fait partie. C'est si fluide que Lenny Popkin semble jouer de la flûte. Derrière, la rythmique apporte un soutien idéal. Souple et ferme. Batteur aux balais. Quel subtil massage cérébral! Lenny s'efface. Alain prend la main. Philippe est passé aux baguettes. Ca roule dans une limousine avec chauffeur. Tout confort. Chacun son tour. Solo de contrebasse ponctué par le batteur aux balais Le quartet repart doucement. 

Une ballade. Batteur aux balais. Bien sûr il y a des accents toniques mais Lenny Popkin ne mord pas le bec du sax ténor. Ce n'est pas son genre. Solo de piano porté par la contrebasse et la batterie aux balais. Ca stimule les neurones.

Un autre des 7 titres de Lee Konitz. Une ballade. " You don't know what love is ". Pour une fois, Lenny Popkin ne joue pas avec son épouse Carol Tristano, fille de Lennie Tristano, à la batterie. Elle lui manque. Il y a plus d'intensité dans son jeu. La rythmique est menée de mains sûres par le pianiste. Nouveau solo de contrebasse, grave, profond. Le quartet reprend son cours de fleuve paisible.

" There will never be another You ". Un autre standard. Batteur aux baguettes. Rythme plus vif mais toujours cette fluidité. Le pianiste s'efface. Lenny Popkin occupe l'espace, soutenu par la basse et la batterie. Alain Jean-Marie distille quelques notes. La rythmique prend la main. Ca swingue tranquille mais solide.

Une ballade. Batteur aux balais. Je ne reconnais l'air. Il ne doit pas faire partie des 7 magnifiques. Ca sonne toujours bien. Grave, méditatif mais en même temps léger, fluide. Le sax s'efface. Le piano conduit la rythmique. Un solo de Gilles Naturel conforté par Philippe aux balais et ponctué par Alain au piano. Retour au thème à jusqu'au final. Comme au théâtre classique, les repères sont clairs et c'est beau.

PAUSE 

 

Pendant la pause, j'ai convaincu, avec la caissière du Sunside, un jeune couple, Antillais je pense, d'assister au concert. Ils ne connaissent pas le Jazz Cool mais ils sont curieux. 

Un standard dont le titre m'échappe. Batteur aux balais. Ce son de sax ténor nous fend l'âme en douceur. Ils nous emmènent en haut vers des cieux bleus. Solo de piano, bluesy à souhait. Le jeune couple est devant moi. Le gars est captivé. Il entre visiblement dans la musique.

" Just Friends " un des 7 titres de Lee Konitz. Philippe Soirat aux baguettes. Air léger, sautillant. Toujours cette fluidité, cette légèreté du sax ténor. Retour de la rythmique. Alain Jean-Marie est dans la place. Tout baigne. Premier solo de contrebasse à l'archet. Bonne vibration. Batteur toujours aux baguettes mais mezzo voce. Premier solo de batterie du concert, aux baguettes. Ca roule tranquille. Bonnes ondes. Le citoyen devant moi vit chaque instant intensément. Sa compagne semble moins enthousiaste.

Batteur aux balais. Un air vif, léger que je ne connais pas. Batteur aux baguettes. Alain Jean-Marie tient la barre. Le navire est bien piloté. Ca swingue tout en douceur, sans rien perdre en efficacité. Dialogue contrebasse-batterie aux baguettes. Finesse et souplesse. Le pianiste place une note de ci, de là.

Une ballade. " These foolish things (remind me of You) ". Ils ont peut-être dépassé les 7 titres prescrits par Lee Konitz mais ça doit être dedans. Lenny Popkin, sans le dire, dédie ce morceau à son épouse absente. Cela ne se dit pas mais s'entend. Elle ne l'a pas quitté, rassurez vous, lectrices Cool, lecteurs Jazz, elle est juste absente ce soir. Par erreur, de la musique enregistrée est diffusée dans les haut-parleurs. Ce n'est pas encore la pause. Le quartet ne se démonte pas et reprend dès que cela s'arrête. Le saxophone étire le thème alors que le piano le décortique. Au tour de la contrebasse de travailler le thème avec les balais du batteur qui massent les tambours derrière lui. Un dernier vibrato de sax ténor qui donne un frisson dans l'échine et stop.

" What is this thing called love? ". Un autre des titres essentiels du Jazz. Batteur aux baguettes. C'est fluide, sinueux. Ca coule de source. Ils ont dû jouer ce morceau des centaines de fois dans leur vie mais c'est la première fois que ce saxophoniste le joue avec cette rythmique et ils y trouvent encore de la fraîcheur. Nouveau solo de batterie aux baguettes mais sans forcer, sans brusquer. Retour au thème pour le final.

PAUSE

Un standard dont le titre m'échappe. Tempo rapide. Batteur aux baguettes. La beauté se poursuit. Cette fois, pas de solo de contrebasse après le solo de piano. Retour au thème à 4.

Un autre standard dont le titre m'échappe. Ce soir, nous révisons nos classiques avec des Maîtres. Batteur aux balais. C'est toujours vif et fluide. Breaks de batterie aux balais. Fluide.

" My Ideal ". Une ballade. Philippe reste aux balais. Tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté.

Un tempo rapide. Batteur aux baguettes. Morceau inconnu de mes services. Ca swingue tranquille. 

Il est 0h30 mais le public en veut encore. D'où un rappel toujours aussi superbe et applaudi.

Le jeune couple réapparaît à la fin du concert. Il s'était rapproché de la scène pour entrer plus encore dans la musique. Cool Jazz will prevail!

Partager cet article
Repost0

Jérôme Sabbagh Trio nous embarque sur la péniche Anako

Publié le par Guillaume Lagrée

Jérôme Sabbagh Trio

Péniche Anako

Paris. Mercredi 9 mai 2018. 20h.

 

Jérôme Sabbagh: saxophone ténor

Ben Monder: guitare électrique

Daniel Humair: batterie

Lectrices fidèles, lecteurs constants, je vous ai chanté les louanges de l'album " I will follow You " du trio Jérôme Sabbagh, Ben Monder et Daniel Humair en 2010, deux concerts de ce même trio à Paris, au Sunset et au Sunside en 2011 (cf vidéo sous cet article) et Jérôme Sabbagh avait expliqué sa démarche créatrice dans une interview pour ce blog en 2013. La musique de ce trio a aussi été jouée avec Jozef Dumoulin (orgue Hammond) à la place de Ben Monder dans un concert à Paris, au Duc des Lombards, en 2013.

Bref, il m'a fallu 7 ans de réflexion pour entendre de nouveau ce trio en concert.

Daniel Humair teste ses cymbales aux baguettes. Une phrase du sax est reprise par la guitare. Ca monte d'un coup sans prévenir. Daniel fait monter la pression aux tambours. Vulcain chauffe sa forge, enfin Daniel Humair chauffe la batterie. Son heurté de la guitare. L'orage gronde. Le tonnerre de la batterie, les éclairs de la guitare et du saxophone. C'était une improvisation puis " Comptine " de Jérôme Sabbagh (cf vidéo sous cet article).

Une nouvelle composition du leader. Un ballade mais toujours avec l'énergie du trio. Humair et Monder distillent les notes avec le soin d'alchimistes chevronnés. Ils font monter la pression progressivement par paliers vite franchis. Le son du sax vient ajouter du liant à cette crème fouettée. 

Solo de batterie aux baguettes. Ca roule et vibre comme seul sait le faire Daniel Humair. Il hache menu le tempo que ponctue la guitare de petits glissements. La cuisine devient diabolique puis tout se calme pour un dialogue guitare sax. Puis le trio décolle, chaud et froid, agréable et dérangeant. Un peu trop fou pour un couple de spectateurs qui sort discrètement. Nouvelle montrée en flèche du trio. Orgasme sonore. D'ailleurs, après cette apogée, la tension redescend doucement. Ca remonte brusquement, à la fois brutal et calme. Puissant. Solo de guitare avec des effets d'écho et de dédoublement. L'électronique au service de la musique. Un élan et le trio repart vers le final.

Jérôme démarre seul, plus calme, avec un joli vibrato. Daniel et Ben arrivent doucement. Le tempo accélère progressivement. Le guitariste ajoute sa vibration. Humair cingle la cymbale avec la baguette dans la main droite et tapote le tambour de la main droite. Le trio va citius, altius, fortius, suivant la devise olympique. Ca swingue, saperlipopette!

PAUSE

Daniel Humair bat le rappel de la troupe. Le trio remet la pression d'emblée. Après un nouveau moment fort, tout se calme pour atterrir sur un standard du Jazz " I should care ". Une ballade jouée comme il se doit. Solo de guitare détendu avec un bel effet d'écho. Un coup de baguettes et le trio repart. Humair fait scintiller ses cymbales. Fin tout en douceur. 

Daniel Humair attaque ses tambours aux baguettes. Sévère mais juste. Le trio tourne doucement autour de la mélodie. Ca s'énerve d'un coup de folie à 3. Folie maîtrisée. Ces démons savent ce qu'ils font. La péniche Anako se met à tanguer tant ils y mettent d'énergie vitale. Tout s'arrête pour reprendre la ballade de départ. C'était une composition de Jérôme Sabbagh puis " I should care " et " More " (Jérôme Sabbagh).

Jérôme Sabbagh nous annonce qu'ils vont jouer quelque chose d'autre. Ce qui ne signifie pas qu'ils joueront  " Something else " d'Ornette Coleman. Ca vibre et plane. Duo guitare batterie qui bâtit le mur du son. C'est du solide. Pas besoin de substance illicite et nuisible pour la santé pour décoller. Ils détruisent eux mêmes le temple qu'ils ont construit. 

Solo de batterie avec chiffons et baguettes. Daniel Humair retient le temps. Solo de guitare tout en douceur. Dialogue entre la guitare aux effets maîtrisés à la perfection et les roulements de tambour. Ca gronde doucement. C'est hypnotisant. Comme nous, Jérôme Sabbagh écoute attentivement jusqu'au final.

Retour au swing avec un duo batteur, toujours aux baguettes et saxophone ténor. Un air moqueur, interrogatif, joué à 3, en bloc. C'était " Drum Music " de feu Paul Motian dont Jérôme Sabbagh eut l'honneur d'être le dernier saxophoniste. 

Un seul regret sur ce concert: que Daniel Humair n'ait pas joué aux balais. C'est bien mince par rapport à toutes les bonnes sensations, aux vrais moments de grâce que dispense ce trio rare sur scène. 

La photographie de  Ben Monder est l'œuvre de l'Indestructible Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette œuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Ben Monder par Juan Carlos HERNANDEZ

Ben Monder par Juan Carlos HERNANDEZ

Partager cet article
Repost0

Martial Solal " Solo Piano " . Unreleased 1966 Los Angeles Sessions

Publié le par Guillaume Lagrée

" Solo Piano "

Unreleased 1966 Los Angeles Sessions

Volume 1

Martial Solal

Enregistré aux Studios Whitney, à Glendale, Californie, USA, les 18 , 19 et 21 juin 1966.

Fresh Sounds Records. 2018.

Martial Solal: piano

En 1946, Ross Russell avait créé le label Dial Records pour enregistrer Charlie Parker. En 3 ans d'existence, ce label a marqué l'histoire de la musique. 

20 ans après, en 1966 donc, Ross Russelld décide de créer un nouveau label. Il invite Martial Solal à enregistrer à Los Angeles, dans les studios Whitney, sur un beau Steinway. Martial ne se fait pas prier, vient, joue seul au piano les standards du Be Bop, des compositions de Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Thelonious Monk et quelques vieux standards de Broadway. Il rentre à Paris et l'album n'est jamais sorti.

Heureusement pour nous, lectrices rythmées, lecteurs endiablés, le label Fresh Sounds Records existe. Ces vaillants Catalans ont l'art de dénicher des raretés d'hier et d'aujourd'hui, de les produire, de les vendre, de les distribuer, bref, de nous permettre d'en profiter.

Martial Solal ( 1927) avait oublié cette séance. Stimulé par les questions de Jordi Pujol, le patron de Fresh Sounds Records, il ravive ses souvenirs dans le livret de présentation de l'album.

Ensuite, il n'y a plus qu'à écouter la musique. Là, c'est le château de Vaux-le-Vicomte la nuit du 17 août 1661. Un éblouissement constant des sens et de l'esprit.

Martial Solal mêle la virtuosité d'Art Tatum à l'intégrité de Thelonious Sphere Monk. Il en fait du Martial Solal. 

Heureusement, c'est enregistré. A la première écoute, vous êtes juste éberlué. Le temps de vous en remettre, vous écoutez une deuxième fois, vous êtes ébloui. La troisième, ébahi. La quatrième, épaté. La cinquième, émerveillé. La sixième, surlecuté. Et ainsi de suite. Si vous êtes un éminent pianiste musicologiste, vous pouvez toujours écouter et réécouter cette musique, l'arrêter, revenir en arrière, aller en avant, lire les partitions à l'endroit et à l'envers, bref, essayer de comprendre ce qui se passe. Même si vous y arrivez, vous n'arriverez pas à le refaire.

Seul, face au piano, Martial Solal n'a certes pas de partenaire pour le stimuler mais il n'a ni limite ni contrainte. Si, il respecte tout de même le format chanson des morceaux. Au plus court, c'est 3'20 pour le 13e et dernier " Un poco loco " de Bud Powell. Au plus long, il va jusqu'à 8'53 pour une version diabolique du " Night in Tunisia " de Dizzy Gillespie (n°4).

La plupart des musiciens ont bien du mal à nous raconter une histoire intéressante. Martial Solal doit se juguler car il en a plusieurs en même temps qui surgissent de son cerveau fertile et de ses doigts habiles. Avec le niveau d'exigence qu'il se fixe, l'auditeur doit suivre ou laisser tomber.

Le Be Bop représenta, lors de sa création, entre 1941 et 1945, un saut qualitatif dans l'histoire du Jazz de par sa complexité. " Jouer Be Bop, c'est comme jouer au Scrabble mais sans les voyelles " (Duke Ellington). 20 ans après, Martial Solal y ajoute encore plus de complexité sans jamais perdre ni sa fraîcheur ni son humour. Le Free Jazz n'était pas son truc. Il en fit du " Jazz frit " . Il transforme les standards du Be Bop pour en faire sa chose. Ils sont à la fois reconnaissables et méconnaissables, bref, uniques.

Lectrices rythmées, lecteurs endiablés, réjouissons nous car cette édition de 2018 d'un enregistrement resté en cave depuis 1966 n' en est que le premier volume. Qui dit volume 1 suppose un volume 2. Je m'en lèche les babines d'avance.

Pour illustrer cet article, tiré de cet album, le morceau qui l'ouvre,  " Groovin' High "  de Dizzy Gillespie (extrait audio) et une vidéo de 1965 où Martial Solal joue avec Michel Gaudry (contrebasse) et Ronnie Stephenson (batterie) " On Green Dolphin Street ", composition qui ne figure pas sur le volume 1 de cet album californien. Espérons qu'elle figurera dans le volume 2.

Partager cet article
Repost0

" Le Lambeau " Philippe Lançon

Publié le par Guillaume Lagrée

" Le Lambeau "

Philippe Lançon

Editions Gallimard, Paris, 2018, 512 pages.

 

" On est puceau de l'horreur comme on l'est de la volupté " (Louis Ferdinand Céline, " Voyage au bout de la nuit "). C'est son dépucelage brutal et son réapprentissage de la vie que raconte ici Philippe Lançon, journaliste et écrivain, du 6 janvier 2015, le jour d'avant au 13 novembre 2015, jour du massacre du Bataclan

Le 7 janvier 2015, Philippe Lançon allait quitter la conférence de rédaction de Charlie Hebdo lorsqu'il voulut montrer à Cabu, un Fou de Jazz, un livre de photos du label Blue Note, the finest in Jazz since 1939. C'est pourquoi il ne croisa pas les tueurs dans l'escalier mais dans la salle de rédaction, se prit une balle d'AK47 dans la mâchoire, fit le mort et survécut. 

Puisque rien ne lui a été épargné, Philippe Lançon ne nous épargne rien. Le massacre, l'intervention des secours, les chirurgiens ( surtout une chirurgienne qui tape dans l'œil du président de la République François Hollande), les infirmiers, les aides-soignants, la famille, les amis, la compagne que j'avais croisé lors d'un concert moyen d'Aldo Romano.

Après s'être reconnu dans ma chronique du concert d'Aldo Romano, Philippe Lançon m'avait écrit. Mon style l'avait déçu en bien, comme disent les Suisses. Venant d'un auteur de cette qualité, le compliment m'a fait grand plaisir. Ensuite, je l'ai emmené découvrir Lennie Popkin, qu'il a beaucoup apprécié. Philippe a même gracieusement fourni pour ce blog une chronique de concert de Tom Harrell à New York au Village Vanguard. Tout cela, c'était avant. Avant que Philippe Lançon ne soit transformé en lambeau et n'ait à se reconstruire. 

Je n'ai jamais revu Philippe Lançon dans un club de Jazz mais il en écoute toujours car la musique a fait partie de sa reconstruction: Bach d'abord,  Bill Evans ensuite (cf extrait audio sous cette chronique) et le son Blue Note (cf. la vidéo sous cet article. Dexter Gordon, sax ténor; Georges Gruntz, piano; Guy Pedersen, contrebasse et Daniel Humair, batterie en club aux Pays-Bas en 1964). Nous devons croire au printemps. 

Partager cet article
Repost0

Lucky Dog " Live at the Jacques Pelzer Jazz Club "

Publié le par Guillaume Lagrée

Lucky Dog

" Live at the Jacques Pelzer Jazz Club "

Enregistré en concert au Jacques Pelzer Jazz Club, Liège, Belgique, les 7 et 8 février 2017.

Un album Fresh Sounds Records. Sortie le vendredi 8 juin 2018

 

Lucky Dog est composé de

Frédéric Borey: saxophone ténor, compositions

Yoann Loustalot: trompette, bugle, compositions

Yoni Zelnik: contrebasse

Frédéric Pasqua: batterie

Lucky Dog sera en concert:

- Lundi 25 juin 2018 à 20h30 sur la Péniche Marcounet, à Paris (75), France. Concert de sortie de l'album.

- Dimanche 1er juillet 2018 au Respire Jazz Festival à l'abbaye de Puypéroux (16), France.

- Samedi 10 novembre 2018 à l'Apostrophe, à Paris (75), France.

- Jeudi 28 mars 2019 au Bird's Eye à Bâle, Suisse. 

- Vendredi 29 mars 2019 au Club Chorus à Lausanne, Suisse.

Lectrices attentives, lecteurs exhaustifs, vous avez noté que je vous ai déjà chanté les louanges du quartet Lucky Dog, en concert à Nantes en 2016 grâce à mon honorable correspondant nantais, Monsieur P et en concert à Paris en 2017, à la veille de cet enregistrement, lui aussi en concert mais à Liège, en Belgique, au Jacques Pelzer Jazz Club

Grâce au superbe label de Barcelone, Catalogne, Espagne, Fresh Sounds Records, l'énergie vitale de ce quartet est désormais à votre disposition, lectrices attentives, lecteurs exhaustifs.

Un quartet sax ténor, trompette, contrebasse, batterie, cela fait forcément penser au mythique quartet de Sonny Rollins avec Don Cherry, Bob Cranshaw ou Henry Grimes et Billy Higgins. Cf " Our Man in Jazz " lui aussi enregistré en concert (1962-1963). Autre référence, le quartet  de Don Cherry avec Dewey Redman, Charlie Haden et Ed Blackwell,  " Old and New Dreams " (1979), dédié à Ornette Coleman

L'expression " Old and New " se retrouve dans le morceau final, une composition de Frédéric Borey, " Old and New " (10), clin d'œil à l'album " Old and New Songs " de Yoann Loustalot dans lequel Frédéric Borey ne figure pas. C'est dire le bon esprit qui règne au sein du quartet Lucky Dog. 

Sur cet album, curieusement, j'ai un faible pour les morceaux auxquels sont attribués des chiffres pairs. N°4, " C'est tout " (cf extrait audio sous cet article), n°6 " Waterzooi suite " (hommage à la Belgique où fut enregistré cet album), n°8 " Instant I " et le n°10 " Old and New " déjà cité. 

Vieux et Neuf (Old and New in english), cela correspond bien à l'esprit de cet album. Vieux parce qu'il s'agit d'un quartet acoustique dans une formule déjà utilisée par des Géants du Jazz. Neuf parce que ce sont des compositions personnelles qui sonnent comme des standards sans en être, autre hommage à Sonny Rollins. Neuf parce que ce sont des musiciens vivants, en activité, dont l'énergie vitale passe l'obstacle de l'enregistrement sans peine. 

" Le Jazz, c'est comme les bananes, ça se consomme sur place " (Jean-Paul Sartre). Après avoir acquis et écouté attentivement cet album enregistré en concert, vous pourrez aller, lectrices attentives, lecteurs exhaustifs, le comparer avec de nouvelles versions de ces morceaux lors des prochains concerts du quartet Lucky Dog indiqués en chapeau de cette chronique.

Prochain rendez-vous avec Lucky Dog en concert sur la Péniche Marcounet, à Paris, Ile de France, France, le lundi 25 juin 2018 à 20h30. Par ici, la sortie!

La photographie de Frédéric Borey est l'œuvre du Tonitruant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette œuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Frédéric Borey par Juan Carlos HERNANDEZ

Frédéric Borey par Juan Carlos HERNANDEZ

Partager cet article
Repost0

1 2 > >>