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Adrien Chicot fait marcher le Duc des Lombards au rythme de la ville

Publié le par Guillaume Lagrée

Adrien Chicot

Le Duc des Lombards. Paris.

Mardi 4 décembre 2018. 21h30

Concert de sortie de l'album " City Walk "

Adrien Chicot: piano, compositions, direction

Sylvain Romano: contrebasse

Jean-Pierre Arnaud: batterie

Un morceau rapide, dynamique d'entrée. Le trio tire groupé. Jeu de baguettes sec, rapide, précis. Le bassiste fait tourner le thème. Le pianiste ornemente énergiquement.

Tempo plus calme. Le batteur fait rouler les tambours sous les baguettes. Solo de contrebasse finement ponctué par les baguettes et orné par le piano. C'était " Bogota " puis " See You monday ". 

" City walk " le titre éponyme de l'album qui est un carnet de voyage. Ca balance tranquille comme une marche en ville, une dérive situationniste. uis ça accélère. Le trafic devient plus rapide. Les feux sont passés au vert. Le rythme est celui des voitures, plus celui de la marche. Toujours aux baguettes, le batteur prolonge la vague créée par le pianiste. Le bassiste fait le lien, c'est son rôle.

Nous restons en ville avec " Trafic " puis " Cross the street ". Intro en piano solo. Batteur aux balais et bassiste entrent dans le trafic. Plutôt fluide. Pas de bouchon. Ca roule en souplesse. Retour aux baguettes. Jeu toujours aussi fin, aussi précis. Le temps est haché fin par un chef. Le trafic ralentit vers le final Ca sent l'arrivée. Nous avons traversé la rue. 

Sortons de l'album avec " Relaxin at Camarillo's " (Charlie Parker). Morceau écrit en cure de désintoxication au Camarillo's State mental hospital en Californie, près de Los Angeles. Fermé en 1997 mais ouvert à la visite. C'est de la relaxation Be Bop. Ultra nerveuse. Batteur aux baguettes. Il ne faut pas se crisper sur ce genre de tempo. Le trio ne l'est pas. Solo tonique du contrebassiste soutenu par le batteur aux baguettes (petit jeu sur les cymbales) et ponctué par le piano.

Retour à l'album " City Walk " . Batteur aux maillets. Un jeu ellingtonien en diable. Coloré, chatoyant, subtilement percutant. Le pianiste lance une nouvelle mélodie et le batteur passe aux baguettes.

" Green light " puis " Mosquito Hunt ". 

La pharmacie est au bout de la rue. Course pour aller chercher les médicaments. C'était l'interlude. Une fois les médicaments contre le paludisme achetés, il est temps de partir à la chasse aux moustiques, les plus grands assassins de cette planète ( 725 000 morts par an en ne comptant que les êtres humains). 

" Caïpiroska " un mélange de caïpirinha et vodka, à consommer avec modération, contrairement à la musique (cf. extrait audio au dessus de cet article). Solo de contrebasse en intro. Batteur aux baguettes et pianiste enchaînent. Un air bien rythmé, saccadé, comme un mélange de musique russe et brésilienne. 

RAPPEL

" Evidence " (TS Monk). Problème de son du piano. Au démarrage, il vibre trop. Après, ça passe. Superbe duo contrebasse& batterie aux baguettes. Là,, ça décolle. Enchaînement sur un solo de batterie aux baguettes. Ca secoue comme il le faut. Vif, sec, nerveux. La pulsation est bien là. 

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Bouquet final de Jazzycolors 2018 avec le Witold Janiak Trio

Publié le par Guillaume Lagrée

Witold Janiak Trio

Festival Jazzycolors

Concert de clôture

Vendredi 30 novembre 2018, 20h

Institut culturel hongrois de Paris

Concert programmé par l'Institut culturel polonais de Paris

Le Witold Janiak Trio est composé de

Witold Janiak: piano, arrangements

Michal Rutkowski: contrebasse

Kamil Miszewski: batterie

Le Witold Janiak Trio est composé de Polonais qui jouent de la musique polonaise traditionnelle mais arrangée façon Jazz. Frédéric Chopin (1810-1849) lui aussi s'est inspiré de la musique populaire de son pays mais 169 ans après sa mort, nos jazzmen la traitent différemment.

C'est de la musique de danse mais ce soir vous n'allez pas danser, nous prévient le pianiste. 

Très beau son de piano. Majestueux, ondoyant, plein. Pas de microphone. D'après Bojan Z, parrain du festival Jazzycolors, la salle de concert de l'Institut Culturel Hongrois et le piano qu'elle contient sont parmi les meilleurs de Paris, chacun dans sa catégorie. Comme Bojan Z n'est pas Hongrois mais pianiste, son avis n'est pas chauvin. Le batteur est aux balais. La musique danse, comme promis. Ca balance joyeusement avec les jeunes filles en robe blanche et rouge qui tournent. Le batteur passe progressivement aux baguettes (une puis deux) et la pulsation monte en puissance. Petit dialogue vif, léger entre piano et contrebasse ponctué légèrement par les baguettes sur la batterie. Ca repart vite et ferme. Le batteur envoie. Retour au thème dansant initial. Le trio maîtrise son sujet.

Une ballade. Batteur aux balais. Pas de romantisme sans les Polonais. Beau solo de contrebasse souple, tranquille orné par le pianiste et le batteur en douceur. Le charme opère. Il n'est que 20h30 et je m'endors, bercé par la musique. Ca chante comme une rivière dans l'herbe avec les notes aigues du piano. 

Un air dansant. Je ne connais rien aux danses polonaises mais le trio tourne comme une toupie. Batteur aux balais. Le tempo se décompose. Ca repart sous l'impulsion du piano. Le batteur pousse progressivement aux baguettes et la tension monte. Elle descend subitement avec un solo de contrebasse, malaxé par les balais et ponctué par le piano. Jeu de pied léger sur la grosse caisse. C'est reparti aux balais, avec des " ratata " dynamiques. Retour aux balais mais sur l'air vif de départ pour conclure.

Le trio respecte l'alternance démocratique dans son programme. Une nouvelle ballade. Batteur aux balais. La musique déambule tranquillement. Elle devient hypnotique. Jusqu'au final sur un grincement de cymbale frottée par la pointe d'une baguette. Juste de quoi nous réveiller.

Un air léger, dansant, ensoleillé et frais comme le printemps. Le pianiste trille, le bassiste impulse. J'avais invité une Polonaise à ce concert, pas de Chopin mais de Paris mais elle est indisponible et ne peut me traduire les codes de cette musique. Pas grave. L'émotion passe. Le piano part seul en voyage. Le batteur reprend la main. La contrebasse. C'est vert comme l'herbe, jaune comme le soleil. En France, pour suivre un sentier de grande randonnée dans l'herbe et sous le soleil, il faut repérer le drapeau polonais, la marque horizontale blanche et rouge. Ce morceau donne la sensation de grand air et de grands espaces. Dans une salle, à Paris, l'automne, c'est appréciable. Le trio de Witold Janiak plonge dans ses racine pour pousser plus haut.

Un nouvel air dansant. Le piano sautille de joie. Je bats la mesure du pied droit. Le batteur ponctue en douceur aux baguettes. Le trio accélère. Ca souffle comme le vent sur la Mer Baltique. Beau duo en résonance entre piano et contrebasse. Paf! Le trio repart aussi sec pour le final.

Le trio reprend un air déjà joué. Batteur aux baguettes. La musique danse, tournoie, virevolte mais jouée mezzo voce pour le solo de contrebasse. La tension remonte et le batteur passe progressivement aux baguettes. Excellente vibration. Musique joyeuse et lumineuse. Retour final au petit air chantant, ondoyant du départ. Premier solo de batterie du concert. Grosse pulsation sur les tambours. Passage par la marche militaire. Il varie les effets avec la pédale de grosse caisse. Il lâche les chevaux sans exagération. Final en trio sur cet air endiablé.

RAPPEL

Une ballade pour calmer le jeu, avec une citation du Prélude de Bach qu'aimait chanter Maurane.  Il y eut même un deuxième rappel. La mascotte du trio, un ours en peluche, avait bien veillé sur eux. 

Ce soir, j'ai découvert un lieu nouveau, un trio nouveau et une musique nouvelle pour clore l'édition 2018 du festival Jazzycolors . Cela valait le voyage. Rendez-vous pour de nouvelles découvertes musicales à l'édition 2019 du festival Jazzycolors à Paris. 

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Citizenjazz. Passage en revue. 2001-2016

Publié le par Guillaume Lagrée

Elise Caron par Juan Carlos HERNANDEZ

Elise Caron par Juan Carlos HERNANDEZ

CitizenJazz

Passage en revue

15 ans! Et on n'a pas tout dit

Citizenjazz. 2016. 128p.

 

Lectrices historiés, lecteurs historiques, vous savez que j'ai sévi sur Citizenjazz de 1998 à 2007. Cela fait si longtemps que cela ne s'appelait pas Citizenjazz au départ d'ailleurs. 

En 2016, ce magazine participatif en ligne a décidé de faire son bilan sur papier, depuis 2001. Plus chic, plus durable. 

Plutôt que de reprendre une sélection d'articles, l'équipe de rédaction dirigée par Mathieu Jouan, a décidé de poser la question suivante à divers acteurs de la scène Jazz en France:

" Pouvez vous relater un fait et/ou une courte anecdote, qui, selon vous représente l'évolution du Jazz et/ou des musiques improvisées au cours de ces 15 dernières années? "

A partir de là, la voix est libre. S'en dégagent des tendances: de plus en plus de musiciens, de plus en plus de musiciennes, de moins en moins de lieux de diffusion, de plus en plus de festivals avec trop souvent des programmations identiques, la recomposition du marché avec l'effacement du disque compact, la résurgence snob du disque vinyle, la pseudo dématérialisation de la musique (comme si ordinateurs personnels et téléphones portables n'étaient pas des objets!) au profit de la diffusion d'une musique massifiée et au détriment de la qualité du son et de l'image. 

Le constat n'est pas pessimiste pour autant. Les créateurs et les créatrices foisonnent . Les solutions pour se faire entendre existent: la coopération, l'association sont essentielles car les producteurs qui prennent des risques se font rare. D'où l'intérêt d'une radio associative comme Couleurs Jazz, née après la parution de ce livre. La pseudo dématérialisation a permis aux major companies de supprimer les stocks et de diminuer les droits d'auteur, bref, d'augmenter leurs marges. Pour diffuser une musique de marge, il faut travailler dans les marges, justement. 

Ce livre comprend des photographies, des dessins, des interviews, des articles sociologiques, des prises de bec, des partis pris. Bref, il foisonne de vie comme le Jazz d'aujourd'hui.

Y figurent des artistes dont ce blog n'a jamais parlé et d'autres maintes fois louangés comme Elise Caron (cf photo de cet article), Médéric Collignon (cf extrait audio sous l'article), Airelle Besson & Nelson Veras (cf vidéo sous cet article). 

Le Jazz n'est pas mort, il ne sent pas mauvais. Il est vivant et exubérant. Découvrez le sous ses multiples facettes avec cette revue sur 15 ans de Citizenjazz

La photographie d'Elise Caron est l'œuvre du Terrible Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette œuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales. 

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