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Soutien à Juan Carlos Hernandez photographe exclusif de ce blog

Publié le par Guillaume Lagrée

Arthur Hnatek par Juan Carlos HERNANDEZ

Arthur Hnatek par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices attentionnées, lecteurs attentifs, il n'a pu vous échapper que le citoyen suisse de Genève, Juan Carlos HERNANDEZ est le photographe exclusif de ce blog depuis sa création le 4 juillet 2009. Il est aussi le premier des 55 abonnés à ce blog depuis le jour de sa création. 

Juan Carlos HERNANDEZ, mon aîné de 4 mois, est un photographe professionnel qui vit de l'événementiel. Depuis la mise en place de mesures préventives contre la pandémie de Covid 19, il ne peut plus travailler. 

Son travail est à louer et son oeuvre à vendre. Si, comme moi, vous estimez que ses photographies valent d'être vues, vous pouvez vous les offrir pour orner votre studio ou votre château. 

N'hésitez pas à lui écrire à cette adresse pour vous renseigner sur ses prix. En parcourant ce blog, vous avez déjà une bonne idée de la qualité de son travail qui a été reconnu par le New York Times et le festival de photographie " Images en scène " de La Roche Posay (86) en France. 

Juan Carlos Hernandez ne travaille pas avec un Rolleiflex, appareil photographique argentique mythique chanté par Joao Gilberto dans " Desafinado " (cf extrait audio au dessus de cet article) et Serge Gainsbourg dans son " Negative Blues " (cf vidéo sous cet article). 

Les photographies d'Arthur Hnatek et Daniel Humair, batteurs suisses, sont l'oeuvre du Prodigieux Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de ces oeuvres sans l'autorisation de leur auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

Daniel Humair par Juan Carlos HERNANDEZ

Daniel Humair par Juan Carlos HERNANDEZ

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Concert pour le Liban de Ziad Kreidy vendredi 11 septembre 2020

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices généreuses, lecteurs munificents, le pianiste et musicologue libanais & français Ziad Kreidy célébré sur ce blog pour ses livres " Clefs pour le piano " (2018), " La facture du piano et ses métamorphoses " (2018) &" Les avatars du piano " (2012)  ainsi que pour ses enregistrements sur piano ancien des pièces lyriques d'Edvard Grieg (cf extrait audio au dessus de cet article) donnera un concert en ligne au profit de la reconstruction du Liban. Toutes les sommes versées seront gérées par la Fondation de France, organisme certifié par la Cour des comptes

Rendez-vous sur TV Classique vendredi 11 septembre 2020 à 8h (Honolulu & Papeete), 11h (Los Angeles), 13h (Minneapolis & Mexico), 14h (Washington & Les Abymes), 15h (Cayenne & Brasilia), 16h (Saint-Pierre-et-Miquelon), 17h (Rekjavik & Ouagadougou), 19h (Londres & Cotonou), 20h (Paris & Berlin),  21h (Beyrouth, Vilnius & Mamoudzou), 22h (Saint-Pierre-de-la-Réunion & Port Louis), 22h30 (Téhéran), 23h (Karachi), 23h30 (New Delhi).

Ziad Kreidy jouera en direct depuis Paris, France, à 20h (heure locale). Droit d'entrée: 6.90€ minimum. Pas de maximum. Sonates de Joseph Haydn (1732-1809) au programme. 

Ce n'est pas du Jazz mais de la bonne musique pour une bonne cause. 

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Sélection de concerts de Jazz pour septembre 2020

Publié le par Guillaume Lagrée

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices adorées, lecteurs adorables, alors que les Etats Unis d'Amérique et la République fédérative du Brésil, deux pays fondamentaux pour le Jazz, sont encore durement frappés par la pandémie de Covid 19, l'Europe et la France sortent de mois de confinement. 

Tous les festivals de Jazz de l'été sont annulés. Tous? Presque tous. Quelques irréductibles Gaulois prennent des mesures pour vous donner la possibilité de participer à des concerts pour de vrai.  En septembre 2020, vous pourrez aller au concert à condition d'être masqués, de respecter la distance physique avec votre voisin (le jeu de la séduction n'en sera que plus subtil!) et d'oindre vos mains de gel hydroalcoolique aux normes de l'OMS. 

Si vous ne pouvez assister aux concerts, écoutez les sur France Musique avec les émissions Jazz Club (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live

Pour l'actualité du Jazz 24h/24, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio  Une fois sur le site Internet de la radio, cliquez sur Ecouter le live radio et le programme démarre. Mon émission Le jars jase jazz est consacrée à l'influence de l'Italie sur le Jazz sous le titre générique Evviva Italia! 5 émissions différentes sur ce thème de juillet à novembre 2020 inclus. Diffusion chaque lundi à 22h et chaque vendredi à 12h (heure de Paris & di Roma). No podcast. En septembre, 8 diffusions: lundi 7 , 10, 14, 21 & 28 septembre à 22h; vendredi 4, 11, 18 & 25 septembre à 12h .

Si vous voulez assister depuis la Toile aux concerts à New York, USA, dans Greenwich Village, pour les clubs Small's et Mezzrow, suivez ce lien. C'est payant certes mais toujours moins cher qu'un séjour dans la Grosse Pomme.  

Festival Jazz à la Villette à Paris du vendredi 4 au dimanche 13 septembre avec notamment Bojan Z & Michel Portal

Blues Roots Festival à Meyreuil (13), au domaine de Valbrillant, du vendredi 11 au dimanche 13 septembre avec Rhoda Scott le vendredi 11. 

Aix en Oeuvres, flâneries d'art contemporain à Aix-en-Provence (13), samedi 12 et dimanche 13 septembre avec un concert gratuit de Thomas Leleu (tuba) , Philippe Jardin (batterie) et Laurent Elbaz (piano) dimanche 13 septembre à 11h30 au Jardin des Etuves. 

Le festival Au Sud du Nord débutera dans l'Essonne (91) le mercredi 30 septembre à 20h30. Musique d'Henri Texier sur des textes de Jacques Prévert. 

Jeudi 3 & vendredi 4 septembre, 21h30, Le Baiser Salé, Paris: Sylvain Beuf Power Trio. Energique. 

Vendredi 4 septembre, 21h, Sunside, Paris: Dan Tepfer Improvisation libre en piano solo pour Dan Tepfer dont j'ai déjà chanté les mérites de ses " Variations on Goldberg Variations ". " Dieu doit beaucoup à Bach " (Nietzche). " Dieu doit tout à Bach " (Cioran). 

Samedi 5 septembre, 21h30, Sunside, Paris: Tribute to Chet Baker avec Robin Mansanti, Alain Jean-Marie & Jean Bardy. Alain Jean-Marie & Jean Bardy ont joué avec Chet Baker. Robin Mansanti est sa réincarnation. 

Vendredi 11 septembre:

- 20h, concert en ligne pour le Liban de Ziad Kreidy, pianiste et musicologue libano-français, maintes fois célébré sur ce blog. L'intégralité de vos dons sera versé pour la reconstruction du Liban par la Fondation de France. Il ne s'agit pas d'un concert de Jazz mais de musique classique. Sonates de Joseph Haydn (1732-1809) au programme. 

- 20h, Maison de la Radio, Paris: soirée spéciale Martial Solal avec 3 concertos joués par l'Orchestre National de France dirigé par Jesko Sirvend. Solistes: Hervé Sellin & Eric Ferrand N'Kaoua (piano), Jean-Charles Richard (saxophones), Denis Leloup (trombone), Jean-Paul Céléa (contrebasse). Né en 1927, Martial Solal ne joue plus sur scène mais il compose toujours. C'est au compositeur que rendra hommage le concert de rentrée de Radio France. Cf photographie au dessus de cet article. Concert diffusé en différé sur France Musique

- 21h30, Sunside, Paris: Cuarteto Minino Garay, Noë Huchard, Manu Codjia & Felipe Cabrera. Muy caliente!

Samedi 12 septembre à 9h (Honolulu & Papeete), 12h (Seattle), 14h (Chicago & Mexico), 15h (New York & Saint Martin), 16h (Cayenne & Brasilia), 17h (Saint-Pierre-et-Miquelon), 19h (Rekjavik & Ouagadougou), 20h (Londres & Cotonou), 21h (Paris & Berne),  22h (Vilnius & Mamoudzou), 23h (Saint-Pierre-de-la-Réunion & Port Louis), 23h30 (Téhéran), concert diffusé en direct depuis Brooklyn, New York, USA, de Dan Tepfer (piano) & Ben Wendel (saxophone ténor), un duo maintes fois encensé sur ce blog tant en studio qu'en concert. Droit d'entrée: 5$ US minimum. Pas de maximum.

Samedi 12 septembre, 21h30, Sunside, Paris: hommage à Miles Davis avec Médéric Collignon, Yvan Robilliard, Stéphane Kérecki & Fabrice Moreau. " Joue ce que tu ne sais pas " (Miles Davis). 

Lundi 14 septembre, 19h30 & 22h, Le Duc des Lombards, Paris: trio Christophe Laborde, Emmanuel Bex, Louis Moutin . Les 70's revisitées. 

Mardi 15 septembre, 21h30, Le Baiser Salé, Paris: Elie Martin-Charrière Quartet avec Olga Amelchenko. La jeune garde assure la relève. La flamme du Jazz ne s'éteint pas!

Vendredi 18 septembre, 21h30, Sunside, Paris: Quartet Simon Goubert, Sofia Domancich, Boris Blanchet & Mïchel Zenino. Invention & émotion. 

Samedi 19 septembre:

- 19h, Le Baiser Salé, Paris: Max Cilla " Jazz Racines des Mornes ". La Martinique authentique hors guide touristique. Magnifique! Cf vidéo sous cet article. 

- 19h30, La Scala, Paris: Paul Lay. Premier concert en solo pour un pianiste déjà célébré sur ce blog. 

- 21h, Maison de l'Ile, Auvers sur Oise (95): Jean-Philippe Scali Low Down Quintet. Un sax baryton déjà applaudi sur ce blog. 

Mardi 22 septembre:

- 19h30, Le Sunside, Paris: Pieternel Van Oers trio. Une pianiste néerlandaise dont je ne connais pas la musique mais, pour avoir discuté avec elle à la pause du concert du trio de Marc Benham, je certifie qu'il s'agit d'une Donna per bene comme disent les Italiens. La citoyenne Van Oers joue ses compositions.

- 20h45, Le Comptoir, Fontenay sous Bois (94). Dîner concert avec le quartet de Christophe Marguet

Mercredi 23 septembre:

- 19h30 & 22h, Duc des Lombards, Paris: Felipe Cabrera y su grupo. Cuba si! 

- 21h30, Sunside, Paris: Rimendo joue Boris Vian. Pour fêter joyeusement les 100 ans de Bison Ravi, et Vian! 

Jeudi 24 septembre:

- 20h30, le Triton, Les Lilas (93): Emmanuel Borghi trio invite Frédéric Borey (saxophone) et Mathias Lévy (violon). Aérien.

- 20h30, La Marbrerie, Montreuil (93): Dîner concert avec Raul Barboza, accordéoniste argentin, Roi du Chamamé. 

- 21h, Sunside, Paris: Nicola Sergio (pianoforte) & Irene Amata (voce). " Canzoni Italiane ". Dans la continuité de mon émission de septembre sur Couleurs Jazz Radio, Evviva Italia!

Jeudi 24 septembre à 9h (Honolulu & Papeete), 12h (San Francisco), 14h (Chicago & Quito), 15h (New York & Saint Martin), 16h (Cayenne & Brasilia), 17h (Saint-Pierre-et-Miquelon), 19h (Rekjavik & Dakar), 20h (Londres & Lisbonne), 21h (Paris & Madrid),  22h (Vilnius & Mamoudzou), 23h (Saint-Pierre-de-la-Réunion & Port Louis), concert en direct, en duo et en ligne depuis Paris, France, de Dan Tepfer (pianiste maintes fois célébré sur ce blog) & Thomas Enhco (piano). Au programme: des compositions personnelles, des standards du Jazz et du Ligeti (1923-2006). Droit d'entrée: 5$ minimum. 

 Vendredi 25 septembre, 21h, 38 Riv, Paris: Neil Saidi & Noé Codjia Quintet avec Alain Jean-Marie. 2 générations réunies dans l'amour du Jazz. 

Jeudi 24, vendredi 25 & samedi 26 septembre à 19h30 & 22h, Duc des Lombards, Paris: le trio vocal Bloom déjà célébré sur ce blog. Cf extrait audio au dessus de cet article. 

Vendredi 25 & samedi 26 septembre, 21h30, Le Sunside, Paris: Michele Hendricks Quintet. Oubliez les minettes et les starlettes! Voici une vraie chanteuse de Jazz, Dame Michele Hendricks. 

Mercredi 30 septembre, 20h30, Le Bal Blomet, Paris:" Night Bus " par le trio Gary Brunton (contrebasse), Simon Goubert (batterie) et Bojan Z (piano). La classe, forcément la classe. 

La photographie de Martial Solal est l'oeuvre de l'Incommensurable Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

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" Meetings " Adrien Brandeis

Publié le par Guillaume Lagrée

Adrien BRANDEIS

« Meetings »,

Jazz Family

Sortie le vendredi 4 septembre 2020
 

 

Adrien Brandeis: piano 

Damian Nueva: contrebasse

Arnauld Dolmen: batterie

 Inor Sotolongo: percussions

Orlando Poleo: percussions (sur " Suave " uniquement). 
 

 
Lectrices Jazz, lecteurs Caraïbes, après avoir écouté et apprécié l'album " Meetings " du pianiste français Adrien Brandeis, j'ai décidé de le confier à un collègue et ami Martiniquais. Philippe baigne dans ce ce genre de musique depuis sa conception. Après avoir écouté l'album en boucle chez lui ainsi qu'en voiture, sur la route de retour de vacances de la Vendée (85) au Val d'Oise (95), voici ses Impressions enthousiastes sur cet album.
 

C’est une agréable découverte ! Cet album de jazz est tout simplement aérien et joyeux. L’auteur ne cherche pas à séduire par des artifices, il séduit tout bonnement. Le morceau final en piano solo « Textures » (10) en témoigne tout particulièrement.


Il intègre intelligemment les phrases musicales des classiques de la musique cubaine dans une chorégraphie très jazzy des instruments. C’est particulièrement vrai pour les morceaux « Prelude to agonda » (2) et « Cha-cha Paris » (9). Cf extrait audio au dessus de cet article.


L’album est bien construit, il est accessible à tous et donne envie de découvrir le prochain.J’ai cherché, comme dans tout discours, à objectiver mes propos ! A prouver ! En vain ! On ne peut rationaliser l’émotion sauf à l'aseptiser.
Ecoutez-le ! Il mérite de participer à votre CDthèque.


Philippe
 

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Fred Nardin trio invite Maxime Fougères au Duc des Lombards

Publié le par Guillaume Lagrée

Fred Nardin Trio

invite 

Maxime Fougères

Le Duc des Lombards

Paris, Ile de France, France

Jeudi 27 août 2020, 22h.

Fred Nardin: piano

Viktor Nyberg: contrebasse

Romain Sarron: batterie

Maxime Fougères: guitare électrique

Bienvenue à la 55e abonnée de ce blog. Que les Dieux et les Muses la protègent!

Lectrices adorées, lecteurs adorables, je vous ai déjà parlé du trio du pianiste français Frédéric Nardin, pour son album " Look Ahead " et en concert à Paris au Sunside. Mon dernier concert au Duc des Lombards , juste avant la fermeture estivale, voyait Fred Nardin accompagner le guitariste français Hugo Lippi. Pour la réouverture, voici de nouveau Fred Nardin dont le trio accueille le guitariste français Maxime Fougères déjà célébré sur ce blog.

Intro en piano solo. La rythmique enchaîne tout de suite énergiquement. Guitare légère et tranchante. Triangle équilatéral entre piano, contrebasse & batterie. Les bonnes ondes courent sans cesse de l'un à l'autre. Je ne suis pas ébloui mais charmé. C'était " Colours " de Fred Nardin sur son album " Look Ahead ". 

" Dragon Fly ", composition du guitariste américain Peter Bernstein. Ca pulse bien. La guitare décolle tranquillement. C'est le vol du dragon. Tout est sous contrôle. Je me balance sur ma chaise, pris par le rythme. La guitare hypnotise avec des phrases en boucle.

Romain Sarron joue du tambourin. Un air circulaire. La guitare ouvre le jeu. Premier solo de contrebasse. Calme et grave. Batteur avec un balai dans la main droite et un maillet dans la main gauche pour varier les sons. La guitare reprend avec un son plus country, enfin, la country music telle que Bill Frisell l'a rectifiée. Le quartet démarre d'un coup à un niveau supérieur de puissance. Batteur aux baguettes. Extrait du premier album de Fred Nardin, " Hope ". 

" This is new " (Kurt Weill). Le trio démarre avec le batteur aux baguettes. C'est du Swing des années 30 modernisé avec élégance. Très énergique. 

Une sorte de Blues. Ca swingue tranquille. Je bats la mesure du pied droit. Très efficace. Fred Nardin bat, lui aussi, la mesure du pied droit quant il ne l'utilise pas sur le pédalier. Solo de guitare porté par la rythmique. Ca balance vraiment bien. Solo de contrebasse. Batteur aux balais. Légères ponctuations de la guitare. Ca ronronne bien. C'était " Just easy " (Fred Nardin). 

" African Village " (Mac Coy Tyner). Cf vidéo sous cet article. Fred Nardin a entendu Mac Coy Tyner jouer sa composition " African Village " au festival Jazz à Vienne . Il s'est dit qu'un jour il jouerait ce morceau sur scène. Ce jour est arrivé. Une composition cosmique, à la fois puissamment charnelle et d'une haute élévation spirituelle. Bref, du Mac Coy Tyner, le pianiste attitré de John Coltrane dans son grand quartette de 1960 à 1965. Un morceau qui jaillit en éclats de joie. C'est la fête au village mais dans le meilleur sens du terme. Personne ne peut exiger de Fred Nardin qu'il dégage la puissance de Mac Coy Tyner au piano mais ce thème magnifique est joué avec l'énergie qui convient. Je chantonne cet air qui fait décoller l'âme.

Retour au calme avec une ballade. Batteur aux balais. Le trio nous masse délicatement les tympans. Le quartette sonne bien groupé avec la guitare légèrement en avant. " Some other time " (Leonard Bernstein). 

" Don't forget the Blues " (Fred Nardin). Fred commence par jouer main gauche dans les cordes du piano et main droite sur le clavier. J'entends son pied droit battre la mesure. Le  batteur martèle le tempo aux baguettes. Un Blues rapide. Grosse pulsation de la contrebasse. Le piano s'efface et laisse place à la guitare. Le  batteur bat la mesure de la marche. Le piano s'efface et laisse la place à la guitare. Bon Blues funky. Le pianiste revient dans la danse. Ca balance sévère. Reprise en douceur avec la contrebasse au centre légèrement ponctuée par les baguettes sur les bords de caisses, quelques grattements de guitare (en étouffant le son de la main gauche sur le manche).

" In the Skies " (Fred Nardin). Cf extrait audio au dessus de cet article. Mon morceau préféré de l'album " Look Ahead ". Un voyage dans les cieux. Une musique qui tient les promesses de son titre. Intro tranquille en piano solo. Le thème arrive avec la pulsation de la rythmique. La guitare vient ajouter un souffle d'air supplémentaire à ce morceau déjà aérien. Au son de cette musique, je ferme les yeux et m'envole parmi de jolis nuages blancs sans quitter mon fauteuil. Excellent bilan carbone. Maxime Fougères avec sa cravate, sa chemise, ses lunettes, ses cheveux rasés se fait une tête d'expert comptable mais c'est u vrai guitariste. 

RAPPEL

Pour fêter les 100 ans de Charlie Parker (1920-1955), né le 29 août 1920, une de ses compositions, " Segment ". Du Be Bop ultra rapide et précis comme il se doit.

 

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" The Complete Biguine Reflections " Alain Jean-Marie

Publié le par Guillaume Lagrée

Alain Jean-Marie

" The Complete Biguine Reflections "

5 albums originaux (1992-2013)

Fremeaux

Alain Jean-Marie: piano

Eric Vinceno: guitare basse électrique

Serge Marne: batterie (vol 1)

Jean-Claude Montredon: batterie (vol 2, 3, 4 & 5)

Lectrices Jazz, lecteurs Caraïbes, je m'en vais de nouveau chanter les louanges du pianiste français Alain Jean-Marie, né à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) le 29 octobre 1945. 

Quand un grand soliste américain était invité à venir jouer à Paris (avant que la pandémie de Covid 19 ne coupe les liaisons aériennes), il disait " Ok but I want Alain Jean-Marie on piano ". Comme me l'a dit un soir un patron de club parisien: " Alain Jean-Marie te rend un piano mieux accordé qu'il ne l'a trouvé au début du concert ". Le toucher, l'élégance, l'émotion à fleur de peau mais sans jamais s'étaler, un sens du rythme implacable sans jamais être lourd, voici ce qui caractérise le jeu d'Alain Jean-Marie, pianiste autodidacte qui n'a commencé à vraiment apprendre à lire une partition qu'à 73 ans, après 60 ans de métier. 

Si Alain Jean-Marie est un excellent pianiste de Jazz, c'est dans la Biguine qu'il est Unique. J'ai déjà chanté sur ce blog, son portrait musical de la Guadeloupe, " Gwadarama " (2010) et le Tropical Jazz Trio (2019) avec Patrice Caratini (contrebasse) & Roger Raspail (Gwo Ka) . 

J'ai aussi célébré un concert du trio Biguine Reflections en 2019. Ce trio existe depuis 1992. Avec le même pianiste, Alain Jean-Marie, et le même bassiste, Eric Vinceno, depuis le départ. Seul le batteur a changé. Serge Marne était présent sur le premier album en 1992. Depuis 1998 et le 2e album, Jean-Claude Montredon (1949), natif du quartier de la Batterie à Fort de France, Martinique, est assis solidement derrière la batterie du Biguine Reflections Trio.

Que jouent-ils? De la Biguine pardi! Une musique née dans les Antilles françaises et qui a conquis le monde. " Begin the Beguine ", chanson de Cole Porter (1935). Alain Jean-Marie a fait l'histoire de cette musique en jouant avec Robert Mavounzy (1917-1974) et Al Lirvat (1916-2007) dans les années 1960. Il les reprend mais à sa façon, avec toute son expérience du Jazz moderne et sa propre imagination. Il reprend aussi le Guyanais, de père Martiniquais, Henri Salvador (1917-2008).

Il joue enfin ses propres compositions comme " Haïti ", le seul morceau enregistré deux fois sur deux albums différents. Une première version figure sur le volume II, une deuxième sur le volume IV. Cf extrait audio au dessus de cet article. Pour ma part, j'estime qu'il a eu raison d'y revenir car je préfère la deuxième version. 

Comment jouent-ils cette musique? Et bien, comme l'indique le titre " Biguine Reflections ", en réfléchissant cette musique et en y réfléchissant. Le trio la passe au filtre de ses émotions, de ses expériences, de ses réflexions pour en sortir la quintessence. La danse est toujours présente. Exemple avec " Antilope " d'Eric Vinceno (volume III " Sérénade ") qui bondit comme l'animal.

Vous pouvez aussi bien danser sur cette musique que l'écouter sagement en la méditant. Comme pour ce morceau en piano solo " Doubout ti mamanye " (Fred Desplands) sur le volume III (" Sérénade ").  

Cette musique est faite d'aller et retours entre la Biguine de l'enfance antillaise et le Jazz de l'âge adulte à Paris. Ainsi " AJM Blues " d'Alain Jean-Marie (volume III " Sérénade "). Ces Antillais ont les oreilles et les esprits grand ouverts aux vents du monde. Diverses rivières alimentent les fleuves de musique qui coulent d'eux. Ainsi Alain Jean-Marie nous fait la surprise de conclure en solo et au piano électrique le cinquième et dernier album de la série " Tropical Blues " par un hommage à la Bretagne, ma terre natale, " Korigan's Love ". Il est vrai que quelques Bretons vivent aux Antilles. 

Le coffret The Complete Biguine Reflections de Frémeaux regroupe ces 5 albums en 4 CD et vous permet, lectrices Jazz, lecteurs Caraïbes, de posséder chez vous un chef d'oeuvre inépuisable tant pour les mélomanes que pour les danseurs. Je rejoins ici un choeur de louanges puisque ce coffret est un MUST de TSF Jazz, un CHOC du Monde de la Musique, un Indispensable de Jazz News et un **** de Jazzman

" Les miroirs feraient bien de réfléchir avant de nous renvoyer notre image "

Jean Cocteau (1889-1963), premier Président de l'Académie du Jazz

Le Biguine Reflections Trio d'Alain Jean-Marie respecte ce sage adage. Que les Dieux et les Muses le protègent!

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" Mister Jelly Roll " . Alan Lomax.

Publié le par Guillaume Lagrée

" Mister Jelly Roll "

Alan Lomax

Traduction française d'Henri Parisot avec une préface de Sim Copans

Editions Flammarion, Paris, 1964, 363 p.

 

Alan Lomax (1915-2002), ethnomusicologue américain pour la Bibliothèque du Congrès à Washington, fils de John Lomax (1867-1948), ethnomusicologue américain à la bibliothèque du Congrès à Washington, a passé sa vie, comme son père avant lui, à collecter des musiques traditionnelles d'Amérique et d'Europe, les chansons populaires (folk songs in english).

En 1938, âgé de 23 ans, Alan Lomax eut l'intelligence de découvrir Jelly Roll Morton (1885-1941), auto proclamé " Inventeur du Jazz " (en 1902 pour être précis) qui croupissait dans une boite minable de Washington. Le Congrès des Etats Unis d'Amérique se trouvant à Washington, Alan Lomax sut convaincre Jelly Roll de venir pendant un mois s'asseoir au piano, jouer et raconter l'invention du Jazz. 

Lectrices Hot, lecteurs Jazz, vous avez déjà pu apprécier sur ce blog une chronique des enregistrements sonores effectués à cette occasion où Jelly Roll s'amuse notamment à jouer le même morceau en 5 versions différentes, chacune correspondant au style d'un pianiste, parfois mort et enterré sans avoir enregistré. Ces enregistrements constituent donc un témoignage historique irremplaçable sur la naissance du Jazz à La Nouvelle Orléans

C'est en mettant en forme ces entretiens réalisés dans le calme d'une salle de la Bibliothèque du Congrès, qu'Alan Lomax a écrit la biographie de Mister Jelly Roll. Une vie pour le moins agitée.

Né Ferdinand Joseph La Mothe à La Nouvelle Orléans vers 1885 (la date précise de sa naissance n'est pas connue), Jelly Roll Morton avait pour langue maternelle le français et il était Créole, c'est-à-dire, à la Nouvelle Orléans métis. " The Sultans of Swing play Creole " (Dire Straits).  La question de la couleur de peau tient une place essentielle dans son histoire car il n'était ni Noir ni Blanc et n'avait aucun problème à jouer avec des Noirs comme avec des Blancs. Son métissage était aussi culturel. Enfant, Jelly Roll écoutait des opéras à l'Opéra français, des Blues dans la rue, des chansons italiennes, des chansons espagnoles (cubaines plutôt d'ailleurs), des gospel songs. Toutes ces musiques fusionnées ont donné le Jazz dont Jelly Roll se proclamait l'Inventeur et les musicologues ne lui donnent pas entièrement tort. Par héritage français, La Nouvelle Orléans ne connaissait pas la ségrégation jusqu'à 1902, l'année de son départ, selon Jelly Roll Morton.

Une vie agitée, disais je. A 15 ans, il jouait déjà dans les bordels de Storyville à La Nouvelle Orléans, ceux qui furent fermés en 1917 par arrêté du maire, sous pression de l'US Navy qui craignait que les troupes américaines ne partent de la Nouvelle Orléans pour la France porteuses de maladies vénériennes.

Une catastrophe économique et culturelle à laquelle Jelly Roll avait échappé puisque, dès 1902, il tournait à travers les USA et le Canada, d'Est en Ouest, du Nord au Sud, jouant du piano, des cartes, des dés, du billard, vivant au crochet des femmes  séduites par son style (toujours sapé comme un Lord, des diamants dans les dents), son bagout, son argent et son prodigieux jeu de piano. Vous l'avez compris, lectrices Hot, lecteurs Swing, Mr Jelly Roll n'était pas un homme recommandable. Par contre, quel musicien!

S'il n'a pas inventé le Jazz, il l'a mis en forme. Personne ne sait qui a inventé le Jazz mais personne ne peut nier le rôle de Jelly Roll qui a écrit, arrangé, joué, dirigé des centaines de thèmes qui sont restés dans l'histoire de la musique de Jazz et sont toujours joués par les orchestres dit New Orleans: King Porter Stomp, Alabama Bound, Jelly Roll Blues...

Dans les années 1920, son groupe des Red Hot Peppers constitua la quintessence du Jazz de La Nouvelle Orléans, en étant enregistré à Chicago. Groupe si fameux que des rockers californiens des années 1990 nommèrent le leur Red Hot Chili Peppers. Cf son " Doctor Jazz " dans la vidéo sous cet article. Excellent antidépresseur avec Jelly Roll Morton au piano et au chant dans cette composition de King Oliver, le Maître de Louis Armstrong

Outre la question de la couleur de peau, la violence physique marque ce livre. Couteau, rasoir, revolver, les querelles se réglaient de façon sanglante. Cette violence physique correspond à une violence sociale tout aussi grande. Jelly Roll a vécu les mêmes histoires que des rappers actuels, sans avoir jamais vécu dans un ghetto. A 17 ans, Jelly Roll Morton s'est retrouvé vagabond parce que sa grand-mère l'a chassé du logis familial. Un musicien n'était pas digne de loger chez elle. C'était forcément un voyou. Triomphant de 1920 à 1929, Jelly Roll Morton fut lessivé par la Grande Dépression et ne s'en est jamais remis. Il pensait être victime d'une malédiction vaudou d'un associé Antillais. Il avait même écrit un plan de sauvetage des musiciens de Jazz au président Franklin Delano Roosevelt qui ne lui répondit jamais, bien sûr. Ses conflits avec ses producteurs, ses éditeurs, l'épuisèrent. Les enregistrements de 1930 au Congrès lui permirent d'enregistrer de nouveau avec les meilleurs musiciens de La Nouvelle Orléans comme un autre Créole, Sidney Bechet. Cf " I heard Buddy Bolden say " en extrait audio au dessus de cet article.

J'ai trouvé l'édition française de ce livre, sortie en 1964, chez Flammarion, par hasard, à Paris, le long de la Seine, rive gauche, chez un bouquiniste guitariste de Jazz, en face de la cathédrale Notre Dame de Paris. Merci à lui pour cette trouvaille. Il en existe une édition américaine plus récente (2001) publiée par University of California Press. Logique puisque Mr Jelly Roll est mort épuisé à Los Angeles, Californie, le 10 juillet 1941, d'une crise cardiaque complétée d'asthme.

Femmes, alcool, drogue, gangsters, musiciens, voyages, vagabondages, un article ne saurait résumer la vie mouvementée de Ferdinand Joseph La Mothe dit Jelly Roll Morton. Sa musique est désormais étudiée au Conservatoire mais lui n'était pas du tout un musicien de conservatoire. Le Jazz n'a pas été inventé par des musiciens de conservatoire. Mon édition française comprend aussi des partitions de ses compositions afin que vous puissiez les jouer à votre tour lectrices Hot, lecteurs Jazz. Si, comme moi, vous ne savez pas lire une partition, dévorez ce livre, écoutez la musique de Jelly Roll Morton et dansez dessus avec la rage de vivre. Cet homme jouait comme si sa vie en dépendait. De fait, sa vie en dépendait. Rien de plus, rien de moins. 

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Marc Benham Trio en vie au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Marc Benham Trio

Paris, Ile de France, France

Le Sunside

Festival Pianissimo, 15e édition

Mardi 11 août 2020, 21h

Marc Benham: piano

Etienne Renard: contrebasse

Guilhem Flouzat: batterie

Répertoire basé sur l'album " Biotope " de Marc Benham célébré sur ce blog. 

Solo de contrebasse pour commencer. Le batteur tapote avec une baguette dans la main droite, la main gauche nue. Le pianiste plaque quelques accords. Ca groove bien. Un morceau de TS Monk surgit. Avec ses décalages subtils. La musique, c'est l'art de décaler les sons, ne l'oublions jamais. Solo de contrebasse bien centré. Piano et batterie complètent le massage cérébral. Monk, sujet du précédent concert chroniqué sur ce blog, celui du trio de Simon Martineau (guitare). Marc joue du stride à sa façon. Le trio me semble avoir enchaîné, sans coup férir, sur un autre morceau. C'était " Bye Ya " jeu de mots de Monk sur Bahia (Salvador de Bahia, Brasil) puis " Pablo " (Marc Benham). Cf vidéo sous cet article.

Nouveau morceau à propos d'un homme qui essaie d'éliminer les punaises de son lit. Une invasion animale de plus en plus répandue à Paris. La punaise, animal démocratique, sévit aussi bien dans les quartiers riches que dans les quartiers pauvres. Les punaises courent librement et cela s'entend. Elles dansent même le boogie woogie, ces coquines. La chasse paraît vaine tant les punaises courent en tout sens. Le morceau s'apaise. Les punaises dansent de façon chaotique. Il est très difficile de s'en débarrasser mais elles finissent écrasées.

Intro en piano solo. Une ballade semble t-il. Le contrebassiste sort quelques notes, qui font écho, pétries du bout de ses doigts. Le batteur tapote très légèrement les cymbales aux baguettes. Le piano enflamme le tout et le trio se relance énergiquement. Bonne vague qui nous entraîne. C'était " La suite de Fibonacci " (Marc Benham), un piège pour mathématiciens. Ne l'étant pas, je n'y chus point.

" Maraba Blue " (Abdullah Ibrahim). La main gauche installe une ambiance dans les graves. Avec des top ang go alors que le batteur installe une pulsation continue que prolonge la contrebasse. Ca balance. Les dames devant moi ondulent joyeusement de la tête. Il y a de l'âme là dedans (soul in english). Un son venu des églises noires, des chorales baptistes. Je bats la mesure du pied droit tout comme mon épouse à mon côté. 

Le trio attaque direct un air très rapide. Ne serait-ce point la " Samurai Sauce " de Marc Benham? Cf extrait audio au dessus de cet article. Tempo haché vite et fin avec le batteur aux baguettes. 1er solo de batterie. Les baguettes roulent vite, surtout sur les tambours.  Solo de piano qui introduit un standard dont le titre m'échappe. Une ballade. Batteur aux balais pour la 1ère fois du concert. C'était " You do something to me " (Cole Porter). 

Marc attaque! Contrebassiste et batteur aux balais le rejoignent pour un morceau particulièrement swinguant. Marc s'amuse à moderniser le style piano jazz des années 1930 tout en respectant l'énergie d'origine. Solo de contrebasse bien tricoté. Le batteur fait bondir doucement ses tambours. Marc attaque encore. Beau dialogue piano-batteur avec des stop and go (arrêt départ en français).

PAUSE

Mon épouse aime beaucoup la musique qui lui donne envie de danser et de dessiner mais elle a beaucoup de travail demain. Le concert est donc fini pour elle. Je poursuis sans elle.

" Beau Blaise " composition de Marc Benham dédiée à un ami assureur. Cette fois, le morceau m'est dédié. Merci Marc pour cette attention. Démarrage énergique du trio. Ca se calme mais avec des accents toniques marqués. Le stride préparé à la sauce Marc Benham. 

Intro en piano solo. Ambiance limpide. Le batteur ponctue doucement aux baguettes sur les cymbales. Swing léger et efficace. Sur un claquement de doigts, le trio accélère. Solo de batterie. Bonne vibration des tambours sous les baguettes. Ca masse bien le ventre. Un standard. " Airegin " (Sonny Rollins). L'anagramme de Nigeria pour ceux qui ne l'ont pas remarqué. Après " Love, Your spell is everywhere ". 

Une ballade lancée en trio. Batteur aux balais. Tendre, nostalgique. Impulsion de la contrebasse. Notes cristallines du piano. Massage du batteur aux balais. Doux frottements pour le cerveau. " Year of the monkey " (Marc Benham). 

Solo du batteur en intro. Ca roule tranquille avec une bonne pulsation continue parsemée d'éclairs. Le trio est parti sur un air qui balance bien. Solo chaud, souple bondissant du contrebassiste qui chantonne sa mélodie. Comme quoi , Maître Renard, lui aussi, sait chanter! Pianiste et batteur ponctuent finement. 

" Solitude " (Duke Ellington). Un des grands classiques du Maestro E.K comme disait John Lewis, le pianiste et directeur musical du Modern Jazz Quartet. Intro en piano solo. Marc arrive au thème. Batteur aux balais. Bon, là, honnêtement, Marc Benham ne peut rivaliser avec le toucher d'Edward Kennedy Ellington. Il s'en sort honorablement. Après un interlude de piano, le trio arrive à un Blues. Batteur aux balais puis aux baguettes mais c'est toujours le Blues. Solo de contrebasse à pas lents ponctué par le pianiste et le batteur. Maître Renard chante de nouveau avec sa contrebasse. Le trio chauffe la braise pour le final. " Ahmad's Blues " (Ahmad Jamal). 

A la demande d'une personne arrivée en retard, le trio rejoue le morceau dédié aux punaises de lit, joué dans la première partie de ce concert.

Pour finir, tout en douceur, " What a wonderful world ", chanson qui permit, en 1968, à Louis Armstrong d'être numéro 1 des ventes de disques aux USA devant les Beatles. 

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" Good Booty " Ann Powers

Publié le par Guillaume Lagrée

" Good Booty "

Corps et Âmes

Noirs et Blancs

Amour et Sexe

Dans la Musique Américaine

par Ann Powers

Traduction française de Rémi Boiteux

Le Castor Astral, Paris, 2019, 416 p, 26€.

 

Bienvenue au 55e abonné de ce blog. Que les Dieux et les Muses le protègent!

Lectrices perspicaces, lecteurs efficaces, je m'en vais vous chanter les louanges d'une Dame du temps présent. La citoyenne américaine Ann Powers vit à Nashville, Tennesse, USA, la Mecque de la Country Music, genre auquel je suis allergique comme Buddy Rich, grand batteur de Jazz. Elle est critique musicale pour NPR Music (la radio et télévision publique américaine) et The Record. Elle a écrit pour le San Francisco Weekly, le New York Times, le Los Angeles Times et le Village Voice (ancien journal new yorkais, de Greenwich Village). Née en 1964, elle est aussi mariée et mère d'une fille. Enfin, elle est Blanche comme moi, précision importante au vu du sujet de son dernier livre " Good Booty " très bien traduit en français par Rémi Boiteux avec des notes culturelles utiles pour le lecteur français.

Le sujet du livre, ce n'est pas seulement le " Bon Cul ", traduction littérale de " Good Booty " mais la façon dont la musique a brisé les barrières de sexe et de couleur aux Etats Unis d'Amérique. De 1803 à 2016 avec un plan chronologique clair. 

Chapitre 1. Le taboo baby. La Nouvelle Orléans 1803-1900. Voir sur ce blog les Mémoires musicales de Jelly Roll Morton

Chapitre 2. Le Da Da Strain: secousses et sexologie. New York. 1920-1929. Cf extrait audio au dessus de cet article avec le " Creole love call " de Duke Ellington (Adelaide Hall au chant et au scat. 1927). 

Chapitre 3. Let It Breathe on Me: érotique spirituelle. Chicago, Birmingham, Memphis, 1929-1956. Voir sur ce blog la leçon de Jazz d'Antoine Hervé sur Count Basie

Chapitre 4. Rêves d'ados, désirs d'adultes. Au coeur de l'Amérique. 1950-1960. Voir sur ce blog mon hommage à Chuck Berry

Chapitre 5. La révolution sexuelle et ses déconvenues. New York, Detroit, San Francisco, Los Angeles. 1961-1970.

Chapitre 6. Du hard et du soft. Londres, Los Angeles, New York. 1971-1979

Chapitre 7. SIDA, Reagan et retour de flamme: une douleur insensée. New York, San Francisco, Seattle. 1977-1997. Voir sur ce blog mes hommages à Prince de son vivant et post mortem. Cf vidéo sous cet article. 

Chapitre 8. Britney, Beyoncé et la frontière virtuelle: des cyborgs affamés. Cyberespace, 1999-2016

Pour l'auteur, les deux péchés originels des Etats Unis d'Amérique sont l'oppression raciale et le puritanisme religieux. Il en manque un 3e: le sort réservé aux autochtones, ceux que les Européens ont nommé les Indiens d'Amérique. Les Amérindiens sont d'ailleurs totalement absents de ce livre. Nouvelle preuve de cet impensé dans la culture américaine. Chuck Berry, le Roi du Rock'n Roll, était pourtant un métis Noir et Amérindien. Tout comme Jimi Hendrix. A mon avis, l'auteur passe trop rapidement sur l'importance de Chuck Berry, James Brown & Georges Clinton comme défonceurs de barrière entre Noirs et Blancs, hommes et femmes, hétéros et homosexuels. 

J'écris cela pour faire la fine bouche. En effet, ce livre est d'une prodigieuse richesse. Il est écrit par une femme passionnée, qui a travaillé son sujet à fond, explorant les archives écrites, sonores et visuelles de l'Amérique, parlant aussi bien de super stars que d'artistes méconnus qui ont tous ont contribué à faire tomber les barrières posées par les WASP (White Anglo Saxon Protestant). Le fil de fer barbelé est une invention américaine pour poser les limites des propriétés des éleveurs dans les plaines du Far West. L'industrie musicale a elle aussi voulu poser des barrières avec les Race Records réservés aux gens dits " de couleur " comme si le blanc (les peaux roses disent les Japonais) n'était pas une couleur de peau. 

Les dissidents étaient rarement WASP. Ce n'est pas un hasard si le premier groupe mixte de Jazz, mêlant Blancs et Noirs est l'oeuvre d'un Juif, le clarinettiste Benny Goodman, au grand dam de sa mère qui préférait écouter son fils jouer Mozart à Carnegie Hall. Et puis il y eut Chuck Berry, ce métis de Noir et d'Amérindien, qui rendait folles les adolescentes blanches, guitariste à qui tous les autres rockers doivent quelque chose (Elvis Presley chantait les chansons de Chuck Berry, Angus Young, le guitariste d'ACDC, imitait son Duck Walk sur scène, les Beatles et les Rolling Stones firent leurs premiers hits avec des reprises de Chuck Berry).

J'ai beaucoup appris en lisant ce livre tant sur des musiques qui m'intéressent (Jazz, Blues, Gospel) que sur celles qui ne m'intéressent pas (le R&B actuel, le rap). Chaque chapitre est vivant, documenté (large appareil de notes) et écrit avec un enthousiasme typiquement américain. 

Il paraît qu'il existe une liste de jeu Good Booty (Play list in english) sur deezer permettant d'écouter les multiples musiques référencées dans ce livre mais je ne l'ai pas trouvée. Si vous la découvrez, merci de me communiquer le lien, lectrices perspicaces, lecteurs efficaces.

Pour finir, je laisse la parole à Prince et à sa Controverse: Suis je Noir ou Blanc? Hétéro ou homo? Controverse. (...)Les gens me disent grossier. J 'aimerais que nous soyons tous nus. J'aimerais qu'il n'y ait ni Noirs ni Blancs. J'aimerais qu'il n'y ait pas de règles. Controverse.

Cf vidéo ci-dessous enregistrée en concert le 30 janvier 1982 au Capitol Theatre de Passaic, New Jersey, Etats Unis d'Amérique. Cette salle de concert a disparu, Prince aussi. La musique demeure. La controverse aussi. Controversy!

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Simon Martineau trio joue Monk au 38 Riv

Publié le par Guillaume Lagrée

Simon Martineau Trio

joue Monk

Le 38 Riv

Paris, Ile de France, France

Mercredi 5 août 2020, 20h30

Simon Martineau: guitare électrique

Gabriel Midon: contrebasse

Thomas Delor: batterie

 

Bienvenue au 54e abonné de ce blog. Que les Dieux et les Muses le protègent!

Eblouissantes lectrices, resplendissants lecteurs, si vous suivez ce blog avec attention, vous noterez que ce concert est joué par le 3e trio guitare/contrebasse/batterie auquel participe le guitariste français Simon Martineau.

Accompagnateur au sein du Nuzut Trio avec le même batteur mais un autre contrebassiste (Flavio Perrella) en chef et du trio de Thomas Delor, encore le même batteur mais un 2e contrebassiste (Georges Correia), le voici leader toujours avec Thomas Delor à la batterie et un 3e contrebassiste, Gabriel Midon.

Bien que sa formule de trio et son batteur ne changent pas, Simon Martineau change de musique, de contrebassiste et de chef à chaque groupe. Cette fois, sous son égide, il s'empare des thèmes de Thelonious Sphere Monk (1917-1982), le Moine Bleu du piano , qui n'a jamais joué en leader avec un guitariste, à ma connaissance. Monk était dans les jam sessions du Minton's Play House, berceau du Be Bop, avec Charlie Christian (1916-1942), mais ceci est une autre histoire. 

Monk ne jouait pas avec un guitariste. Ce trio, mené par un guitariste, joue Monk sans piano. Tout comme le trio Kubik de Pierrick Pédron (sax alto). 

Une ballade. Batteur aux balais.. C'est du Monk joué avec tendresse. Le guitariste fait vibrer et durer les notes. 

Enchaînement direct sur un autre thème plus rapide mais toujours tranquille. Batteur aux balais. Les musiciens jouent masqués. La pandémie de Covid 19 n'est pas finie. Ils sont pourtant à plus de 2m des spectateurs et ne projettent pas de salive vu leurs instruments respectifs (ni voix, ni souffleur dans le trio). Les spectateurs n'en portent pas ce qui me permet d'admirer les ravissantes spectatrices. La musique swingue fort agréablement. Ca s'énerve sans s'emporter. Joli duo contrebasse&batterie à mains nues. Ca tient chaud  l'âme. La guitare ponctue légèrement. 

C'était " Monk's Mood " suivi de " Sweet and Lovely ", standard arrangé par Monk. 

" Hackensack " (TS Monk). Batteur aux baguettes. La saccade propre à Monk est bien là. " On espère que s'il était là il aimerait " nous a déclaré Simon Martineau. Sachant que Monk s'est enfermé dans le silence en 1972 et est mort en 1982, c'est l'hommage de musiciens nés après la mort de Monk. Ils rafraîchissent les thèmes. Je bats la mesure joyeusement du pied comme Monk au piano. Il pouvait même s'arrêter de longues minutes en plein concert pour danser sur scène emporté par sa propre musique. Batteur aux maillets. Ca swingue décalé comme il convient pour jouer la musique du Moine Bleu. La musique n'est-elle pas l'art de décaler les sons?

Solo de guitare pour commencer. Avec un peu d'effet de réverbération. Après cette belle intro, un coup de balais du batteur et le trio démarre sur un classique de Monk. La musique devient plus tourmentée, chaotique avec le batteur aux maillets, la vibration de la contrebasse & les sons étirés de la guitare. Le trio repart dans un jeu plus serré avec le batteur aux baguettes jusqu'au final. 

" Ruby, my dear " (TS Monk). Solo de guitare. Je reconnais le thème superbement chanté par Carmen Mac Rae. Batteur aux balais. Ca ronronne comme il faut.

PAUSE

Solo de guitare pour redémarrer. Tout en douceur. Une ballade je suppose. Batteur aux balais. Quelle surprise! Je reconnais un thème de Monk. Ca roule tranquille. Bon massage cérébral. 

Très professionnel, Simon reprend pendant les applaudissements. Je reconnais tous les thèmes de Monk joués mais les titres m'échappent. Batteur aux baguettes. Le morceau s'agite franchement mais pas frénétiquement. C'est du Monk mais pas du Monk'n Roll.  Ils jouèrent donc " Let's cool one " puis " Brilliant Corners ", deux compositions de TS Monk. Cf extrait audio au dessus de cet article. 

" Boo Boo's Birthday " (TS Monk). Intro en solo de guitare qui prolonge et détache chaque note. Avec unléger effet de réverbération. Avec goût et mesure. Batteur aux balais. La contrebasse vibre dans ma colonne vertébrale. Très joli son de guitare venu du Folk et qui colle avec Monk. Le thème devient obsédant. Le batteur aux baguettes est poussé vers une apogée par la contrebasse et la guitare. La tension se maintient dans un decrescendo final. Toujours sur le même thème envoûtant.

Le guitariste attaque aussitôt un autre thème de Monk. Energiquement. Grosse pulsation de la contrebasse. Thomas Delor hache menu aux baguettes. Guitare plus rock, plus tranchante dans le son. Premier solo de batterie du concert. Premier solo de batterie du concert. Aux baguettes. Thomas maintient la pulsation tout en tournant autour. Ca dépote bien. C'était " Evidence ".

" Crepuscule with Nellie ", thème dédié par TS Monk à son épouse, Nellie Monk. Leur fils Thelonious Sphere Monk III (1949) est batteur et joue la musique de son père, le 2e compositeur le plus joué du Jazz après Duke Ellington. Une superbe ballade. Batteur aux balais. C'est joué avec la tendresse qu'il faut.

Un air plus vif. " Rythm a ning " (TS Monk). Nouveau solo de batterie avec de bons roulements de tambour. 

" I surrender Dear ". Un standard joué par Monk. Une ballade. Batteur aux balais. Solo de contrebasse souple, bondissant, bien soutenu par la guitare et la batterie. Le trio repart avec le batteur aux baguettes.

Voilà, c'est fini, éblouissantes lectrices, resplendissants lecteurs. 

Dans la vidéo ci-dessous, Simon Martineau joue son programme Monk dans un autre club parisien de Jazz, le Sunset, avec deux autres partenaires, Blaise Chevallier (contrebasse) & Fred Pasqua (batterie). 

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