Frédéric Borey invité du Patron au Café Laurent
Christian Brenner Quartet
Le Café Laurent
Paris, Ile de France, France
Samedi 25 septembre 2021, 21h
Christian Brenner: piano
Bruno Schorp: contrebasse
Pier Paolo Pozzi: batterie
Frédéric Borey: saxophone ténor
Ce soir, Christian Brenner, le directeur artistique du Café Laurent, est au piano. Pas en cuisine mais sur scène avec son trio. Cf vidéo sous cet article. L'invité du trio est le saxophoniste ténor Frédéric Borey, très favorablement connu de nos services. Cf photographie et extrait audio au dessus de cet article.
Batteur aux baguettes. Ce doit être un classique mais je ne reconnais as ce thème. Ca swingue terrible. So, grave et viril du sax ténor. Ca tient chaud. Il ne fait pas froid dehors mais ça tient chaud. La température baisse dès que le sax ténor s'efface. Charmant Blues.
Pas capté le titre. Ca sonne Be Bop. Energique et saccadé. Batteur aux baguettes. Ca swingue bien. Mon pied droit bat la mesure. Le son du ténor sinue dans l'air. Premier solo de contrebasse. Bien boisé et musclé comme il sied. Ponctué par le pianiste et le batteur aux baguettes. Le pianiste enchaîne, le batteur lance son 1er break et le quartet repart. Frédéric Borey a un son superbe. " Come suona ! " lui dit Pier Paolo Pozzi.
Bruno Schorp lance le débat. Le batteur ponctue aux baguettes. Le quartet part sur un standard de Dexter Gordon. Je pense que c'est cela mais je peux me tromper. Frédéric Borey a le son qu'il faut pour le jouer. Plein, chaud, viril. La musique se projette et nous enveloppe dans une bulle confortable. Solo swinguant, perlé du piano bien poussé par la contrebasse et le batteur aux baguettes.
Une ballade. Pier Paolo Pozzi reste aux baguettes en tapotant légèrement. J'imagine bien des balais là dessus. Le sax est devenu plus moelleux, plus langoureux. Je suis rassuré. Le batteur passe aux balais pour accompagner le solo de contrebasse subtilement souligné par le pianiste. Je suis placé du mauvais côté de la salle. 4 Italiennes bavardent derrière moi alors que le reste du public écoute. Pas de chance. Il a suffi que je l'écrive pour qu'elles se taisent. Magie de l'écriture! Le quartet est en croisière tranquille, toujours à flot. Fins roulement de tambours aux maillets pour rouler avec le sax ténor. C'était " Portrait of Jennie ".
" Love thy neighbour ". Message pour moi par rapport à mes voisines italiennes. John Coltrane a joué ce thème sur son album " Stardust ". Un morceau plus agité. Le batteur a repris ses baguettes et cela se tient. Solo scintillant du pianiste bien poussé par ses complices de la rythmique.
Le pianiste entame une ballade. Le batteur prend un balai de la main gauche et un maillet de la main droite. Le titre du thème m'échappe. Je reconnais l'air. Ca parle d'enfant. Le batteur malaxe aux balais. Le donne italiane hanno ricominciato a chiaccherare. Peccato per me! Retour aux baguettes pour ponctuer les envolées calmes du sax ténor. Pier Paolo Pozzi reprend les balais pour malaxer le son avec le solo de contrebasse ponctué par le piano. Tout doux. Fin aux maillets pour vibrer avec le saxophone. C'était " A child is born " (Thad Jones).
" Remember " (Irving Berlin). Un thème de 1925 toujours vivant. Batteur aux baguettes. Ca swingue. La rythmique décolle tranquillement. Jolies perles de notes au piano. Breaks de batterie. Belle envolée du sax ténor poussé par la rythmique. Les Italiennes se taisent pour applaudir leur compatriote batteur.
PAUSE
Le quartet part sur un tempo allegro. Batteur aux baguettes. Son toujours aussi chaud et viril du sax ténor. Solo de piano bien chauffé par la rythmique. Solo de contrebasse ponctué finement par les pointes des baguettes. Le pianiste intervient de temps en temps. C'était " My girl is just enough woman for me ".
" Sound side " composition dérivée du standard " On the sunny side of the street ". Le thème originel est très vite reconnaissable. Le côté ensoleillé de la rue c'est celui où les Noirs étaient obligés de marcher aux Etats Unis d'Amérique au temps de la ségrégation raciale. Les Blancs, eux, marchaient à l'ombre. Par dérision, la chanson célèbre le fait de voir la vie du bon côté, d'abandonner son Blues. Le tout joué de façon bluesy bien entendu. Solo bien swinguant du pianiste qui s'affirme bien soutenu par la contrebasse et la batterie.
La contrebasse indique le chemin vers l'été. " Estate " (Bruno Martino), standard de la chanson italienne, chanté en français par Claude Nougaro sous le titre " Un été ". Les Italiennes ont arrêté de parler, retrouvé les paroles sur leurs téléphones portables et se sont mises à chanter. Normale. Pier Paolo Pozzi a pris un balai dans sa main droite. Solo chantant à souhait du pianiste. Retour aux baguettes pour tapoter derrière le piano. Ca danse bien. Le sax ténor chante en choeur avec les dames Italiennes. Tutto appposto.
Retour aux standards de Jazz. Ca ressemble à " Mack the knife " pour le démarrage mais ce n'est pas cela. Ca swingue en tout cas. Batteur aux baguettes. " Sleeping Suzanne ", thème inconnu de mes services.
" Theme for Ernie ". Joué notamment par John Coltrane sur son album " Soultrane " (jeu de mots aisé à deviner même pour les francophones). Une ballade. Batteur aux balais. 23h10: ça commence à être l'heure pour ce genre de musique. Calme, chaud, viril. Passage aux baguettes pour faire tinter les cymbales. Solo du piano bien bluesy, malaxé par la contrebasse et le batteur aux balais. Ca marche très bien. Même quand le batteur reprend les baguettes, je suis bercé et m'endors doucement. Beau massage sonore final avec le batteur aux maillets.
" Soy Califa " (Dexter Gordon). Je suis Californien en argot spanglish de Los Angeles. Un air au tempo latino. C'est bien joué mais j'ai trop le son de Dexter Gordon en tête. Album " A Swingin Affair ". Sur son morceau, il est inoubliable. Après la ballade précédente, ce morceau là a le mérite de me réveiller.
Une chanson que nous connaissons tous annonce Frédéric Borey. Batteur aux balais. Un air léger, swinguant que je ne connais pas du tout. Tous le connaissent sauf moi. Je n'ai pas fait de sondage dans le public pour vérifier si d'autres spectateurs étaient aussi ignorants que moi.
Un quartet purement acoustique bien soudé autour de thèmes rarement joués avec quelques standards. Un public sympathique et, sauf exception, à l'écoute de la musique. Un lieu toujours aussi accueillant tant pour les spectateurs que pour les musiciens. Bref, une nouvelle soirée de qualité au Café Laurent à Paris 6e arrondissement.
La photographie de Frédéric Borey est l'oeuvre de l'Immense Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.