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Frédéric Borey invité du Patron au Café Laurent

Publié le par Guillaume Lagrée

Frédéric Borey par Juan Carlos HERNANDEZ

Frédéric Borey par Juan Carlos HERNANDEZ

Christian Brenner Quartet

Le Café Laurent

Paris, Ile de France, France

Samedi 25 septembre 2021, 21h

Christian Brenner: piano

Bruno Schorp: contrebasse

Pier Paolo Pozzi: batterie

Frédéric Borey: saxophone ténor

Ce soir, Christian Brenner, le directeur artistique du Café Laurent, est au piano. Pas en cuisine mais sur scène avec son trio. Cf vidéo sous cet article. L'invité du trio est le saxophoniste ténor Frédéric Borey, très favorablement connu de nos services. Cf photographie et extrait audio au dessus de cet article.

Batteur aux baguettes. Ce doit être un classique mais je ne reconnais as ce thème. Ca swingue terrible. So, grave et viril du sax ténor. Ca tient chaud. Il ne fait pas froid dehors mais ça tient chaud. La température baisse dès que le sax ténor s'efface. Charmant Blues.

Pas capté le titre. Ca sonne Be Bop. Energique et saccadé. Batteur aux baguettes. Ca swingue bien. Mon pied droit bat la mesure. Le son du ténor sinue dans l'air. Premier solo de contrebasse. Bien boisé et musclé comme il sied. Ponctué par le pianiste et le batteur aux baguettes. Le pianiste enchaîne, le batteur lance son 1er break et le quartet repart. Frédéric Borey a un son superbe. " Come suona ! " lui dit Pier Paolo Pozzi.

Bruno Schorp lance le débat. Le batteur ponctue aux baguettes. Le quartet part sur un standard de Dexter Gordon. Je pense que c'est cela mais je peux me tromper. Frédéric Borey a le son qu'il faut pour le jouer. Plein, chaud, viril. La musique se projette et nous enveloppe dans une bulle confortable. Solo swinguant, perlé du piano bien poussé par la contrebasse et le batteur aux baguettes. 

Une ballade. Pier Paolo Pozzi reste aux baguettes en tapotant légèrement. J'imagine bien des balais là dessus. Le sax est devenu plus moelleux, plus langoureux. Je suis rassuré. Le batteur passe aux balais pour accompagner le solo de contrebasse subtilement souligné par le pianiste. Je suis placé du mauvais côté de la salle. 4 Italiennes bavardent derrière moi alors que le reste du public écoute. Pas de chance. Il a suffi que je l'écrive pour qu'elles se taisent. Magie de l'écriture! Le quartet est en croisière tranquille, toujours à flot. Fins roulement de tambours aux maillets pour rouler avec le sax ténor. C'était " Portrait of Jennie ". 

" Love thy neighbour ". Message pour moi par rapport à mes voisines italiennes. John Coltrane a joué ce thème sur son album " Stardust ". Un morceau plus agité. Le batteur a repris ses baguettes et cela se tient. Solo scintillant du pianiste bien poussé par ses complices de la rythmique.

Le pianiste entame une ballade. Le batteur prend un balai de la main gauche et un maillet de la main droite. Le titre du thème m'échappe. Je reconnais l'air. Ca parle d'enfant. Le batteur malaxe aux balais. Le donne italiane hanno ricominciato a chiaccherare. Peccato per me! Retour aux baguettes pour ponctuer les envolées calmes du sax ténor. Pier Paolo Pozzi reprend les balais pour malaxer le son avec le solo de contrebasse ponctué par le piano. Tout doux. Fin aux maillets pour vibrer avec le saxophone. C'était " A child is born " (Thad Jones). 

" Remember " (Irving Berlin). Un thème de 1925 toujours vivant. Batteur aux baguettes. Ca swingue. La rythmique décolle tranquillement. Jolies perles de notes au piano. Breaks de batterie. Belle envolée du sax ténor poussé par la rythmique. Les Italiennes se taisent pour applaudir leur compatriote batteur.

PAUSE

Le quartet part sur un tempo allegro. Batteur aux baguettes. Son toujours aussi chaud et viril du sax ténor. Solo de piano bien chauffé par la rythmique. Solo de contrebasse ponctué finement par les pointes des baguettes. Le pianiste intervient de temps en temps. C'était " My girl is just enough woman for me ". 

" Sound side " composition dérivée du standard " On the sunny side of the street ". Le thème originel est très vite reconnaissable. Le côté ensoleillé de la rue c'est celui où les Noirs étaient obligés de marcher aux Etats Unis d'Amérique au temps de la ségrégation raciale. Les Blancs, eux, marchaient à l'ombre. Par dérision, la chanson célèbre le fait de voir la vie du bon côté, d'abandonner son Blues. Le tout joué de façon bluesy bien entendu. Solo bien swinguant du pianiste qui s'affirme bien soutenu par la contrebasse et la batterie. 

La contrebasse indique le chemin vers l'été. " Estate " (Bruno Martino), standard de la chanson italienne, chanté en français par Claude Nougaro sous le titre " Un été ". Les Italiennes ont arrêté de parler, retrouvé les paroles sur leurs téléphones portables et se sont mises à chanter. Normale. Pier Paolo Pozzi a pris un balai dans sa main droite. Solo chantant à souhait du pianiste. Retour aux baguettes pour tapoter derrière le piano. Ca danse bien. Le sax ténor chante en choeur avec les dames Italiennes. Tutto appposto.

Retour aux standards de Jazz. Ca ressemble à " Mack the knife " pour le démarrage mais ce n'est pas cela. Ca swingue en tout cas. Batteur aux baguettes. " Sleeping Suzanne ", thème inconnu de mes services.

" Theme for Ernie ". Joué notamment par John Coltrane sur son album " Soultrane " (jeu de mots aisé à deviner même pour les francophones). Une ballade. Batteur aux balais. 23h10: ça commence à être l'heure pour ce genre de musique. Calme, chaud, viril. Passage aux baguettes pour faire tinter les cymbales. Solo du piano bien bluesy, malaxé par la contrebasse et le batteur aux balais. Ca marche très bien. Même quand le batteur reprend les baguettes, je suis bercé et m'endors doucement. Beau massage sonore final avec le batteur aux maillets.

" Soy Califa " (Dexter Gordon). Je suis Californien en argot spanglish de Los Angeles. Un air au tempo latino. C'est bien joué mais j'ai trop le son de Dexter Gordon en tête. Album " A Swingin Affair ". Sur son morceau, il est inoubliable. Après la ballade précédente, ce morceau là a le mérite de me réveiller.

Une chanson que nous connaissons tous annonce Frédéric Borey. Batteur aux balais. Un air léger, swinguant que je ne connais pas du tout. Tous le connaissent sauf moi. Je n'ai pas fait de sondage dans le public pour vérifier si d'autres spectateurs étaient aussi ignorants que moi. 

Un quartet purement acoustique bien soudé autour de thèmes rarement joués avec quelques standards. Un public sympathique et, sauf exception, à l'écoute de la musique. Un lieu toujours aussi accueillant tant pour les spectateurs que pour les musiciens. Bref, une nouvelle soirée de qualité au Café Laurent à Paris 6e arrondissement. 

La photographie de Frédéric Borey est l'oeuvre de l'Immense Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

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Impressions du Jim Funnell Word Out Trio au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Jim Funnell Word Out Trio

Le Sunside

Paris, Ile de France, France

Vendredi 24 septembre 2021, 20h30

Concert de sortie de l'album " Live in Japan "

Jim Funnell: piano, composition, direction

Dominique Muzeau: basse électro acoustique

Jeff Boudreaux: batterie

Invités

Akiko Horii: percussions

Robin Nitram: guitare

Jeff Boudreaux se fait attendre. Le trio ne peut pas commencer sans lui puisque c'est lui qui lance le débat aux baguettes sur la batterie. Ca se traîne, hésite mais de façon maîtrisée. Passage aux balais et une ballade commence. Rêveuse et flottante à souhait. Fausse contrebasse au son amplifié. Dommage. Si je ne la voyais pas, ça passerait mieux. Comme je la vois, cela me bloque. Ca sonne plus métallique, moins boisé qu'une vraie contrebasse et pas aussi funky qu'une guitare basse électrique. Bref, je n'aime pas cet instrument. Retour aux baguettes. La tension monte. Fin brusque. Surprise. C'était " Such a sweet doodle " inspiré de " La Lenteur ", le premier roman en français de Milan Kundera. 

Arrivée sur scène de Akiko Horii aux percussions, la ravissante épouse de Jim Funnell. Ca percute plus, forcément. Morceau heurté, balancé. Jolie ponctuation piano-percussions. Les percussions se distinguent du piano qui poursuit son chemin.

Retour au trio. Démarrage duo basse/batteur aux balais. Bonne pulsation. Le piano vient faire monter la sauce déjà bien fouettée. Le trio swingue bien soudé. Solo du batteur aux balais. Souple et énergique. Juste de quoi relancer la machine. Nouveau break de batterie. Le trio repart avec Jeff Boudreaux aux baguettes. Normal, c'est un natif de Baton Rouge en Louisiane. Ses baguettes ne sont pas peintes en rouge pour autant. C'était " Swedish Clogs ". Cf extrait audio au dessus de l'article.

" Ian's Bonsaï ". Une ballade lente car un bonsaï pousse lentement. Hommage à un copain d'études qui prenait soin de son bonsaï. Le gars n'aime pas le morceau finalement. Tant pis pour lui, Jim le joue toujours. Démarrage très tranquille du batteur aux balais. Pas lent de la basse. Le piano entre dans la danse. Toujours lentement. Ca balance comme le vent dans un arbre. Batteur aux baguettes. Ca s'agite franchement. Même le bonsaï bouge. Retour au calme et aux balais. Solo de basse. Trop métallique et électrique à mon goût pour cette musique. Dommage car le propos est bon. Le ton détonne. Ca s'agite de nouveau. Il est bien passionné ce bonsaï. A moins que ce ne soit son propriétaire. Après une vague agitée, une vague calme. 

" House of granite ". Un morceau jamais enregistré en studio mais qui figure sur le " Live in Japan " du Word out trio de Jim Funnell.  Akiko Horii revient aux percussions. Jeff Boudreau aux balais. Ca balance bien. Baguettes sur les cymbales et mains sur les percussions se répondent. La maison en granite est solide. Est elle bretonne ou grand-bretonne? Solo de basse ponctué solidement par batterie et percussions. Je n'aime toujours pas ce son métallique amplifié. Dommage car le solo est très bien construit avec une montée en vitesse et en puissance. Break de batterie aux baguettes. Sans forcer ni presser. Le quartet reprend son doux balancement.

" Ikigai ". Une philosophie de vie japonaise. Cf schéma explicatif . Jamais enregistré en studio mais figure sur l'album " Live in Japan " forcément. Solo de piano en intro. Jim creuse le sillon. Les percussions s'ajoutent pour un dialogue épouse-époux bien rythmé. Jeff Boudreaux ajoute ses balais et de la souplesse. La basse s'en mêle. Beau dialogue percussions & batterie. Le quartet repart joyeusement avec le batteur aux baguettes. Cette philosophie de vie est positive et cela s'entend.

PAUSE

La musique me plaît mais je suis fatigué par la semaine de labeur et le son de la basse m'agace. La chronique est donc finie.

Le Britannique Jim Funnell & la Japonaise Akiko Horii vivent désormais à New York, USA mais ils se sont rencontrés en France, à Paris 14e arrondissement, porte de Vanves. Cf vidéo sous cet article. 

 

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Sélection de concerts de Jazz sur France et sur Suisse pour octobre 2021

Publié le par Guillaume Lagrée

Tigran Hamasyan par Juan Carlos HERNANDEZ

Tigran Hamasyan par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices exigeantes, lecteurs sélectifs, armé de partialité et de mauvaise foi, je vous propose la sélection suivante de concerts de Jazz sur France et sur Suisse pour octobre 2021. A écouter masqué et vacciné, bien entendu. 

Pour une sélection plus complète sur Paris et l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, voyez l'agenda de Jazz Magazine

Si vous ne voulez ou ne pouvez pas sortir de chez vous, plusieurs solutions s'offrent à vous:

- Ecouter les concerts sur France Musique avec les émissions Jazz Club (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live

- Pour l'actualité du Jazz 24h/24, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio.  Une fois sur le site Internet de la radio, cliquez au centre de l'écran sur Ecouter le live radio et le programme démarre. Mon émission Le jars jase jazz est consacrée à l'influence de la France sur le Jazz et lycée de Versailles  sous le titre générique Détours de France. La France à la lumière du Jazz. Diffusion chaque lundi à 22h et chaque vendredi à 12h (heure de Paris). Pas de podcast. En octobre 2021, 11e épisode avec 9  diffusions: lundi 4 , 11, 18 & 25 octobre à 22h; vendredi 1er, 8, 15, 22 & 29  octobre à 12h . Jazz d'aujourd'hui avec les pianistes français Olivier Calmel et Edouard Ferlet, notamment. 

- Si vous voulez assister depuis la Toile aux concerts à New York, USA, dans Greenwich Village, pour les clubs Small's et Mezzrow, suivez ce lien. C'est payant certes mais toujours moins cher qu'un séjour dans la Grosse Pomme.  

Jérôme Sabbagh, saxophoniste ténor français maintes fois célébré sur ce blog, programme un concert chaque mercredi à 19h30 (heure de New York) au Bar Bayeux à New York. 

Mercredi 6: Savannah Harris Trio (Maya Kronfeld, Or Bareket)
Mercredi 13: A déterminer
Mercredi 20: EJ  Strickland Quintet (Jaleel Shaw, David Gilmore, Orange Julius Rodriguez, Kyle Miles)
Mercredi 27: Noah Garabedian Quartet (Dayna Stephens, Carmen Staaf, Jimmy Macbride)

Concerts diffusés en direct sur Internet puis en différé pendant 6 jours. Un club de Jazz de New York livré chez vous sans autre frais que la connexion à la Toile. Vos dons sont les bienvenus. 

Chaque lundi à 14h (New York) , 20h (Paris), le pianiste franco-américain Dan Tepfer maintes fois célébré sur ce blog donne en direct un concert public gratuit sur sa chaîne Youtube et sa page Facebook. Parfois seul, parfois accompagné. Entrée libre.

Le 25e festival Jazz Contreband proposera plus de 70 concerts dans 32 lieux, sur France et sur Suisse, dans le pays genevois, du vendredi 1er au samedi 30 octobre avec le Tigran Hamasyan Trio pour conclure. Cf photographie au dessus de cet article. 

Le 10e festival Jazz sur Seine unira 25 clubs pour 180 clubs et 450 artistes à Paris et en Ile de France du vendredi 8 au samedi 23 octobre.  Mardi 19 octobre: concerts à entrée libre.

11e édition du festival Jazz à la Cité  du mardi 12 au dimanche 24 octobre, à la Cité universitaire internationale de Paris avec 15 concerts gratuits. 

Le 25e bis festival Jazz au fil de l'Oise fera swinguer le Val d'Oise (Ile de France) du vendredi 8 octobre au vendredi 17 décembre.

Le 24e festival de Jazz de La Rochelle (Charente Maritime, Nouvelle Aquitaine) aura lieu du mercredi 13 au dimanche 17 octobre avec notamment Jowee Omicil

Le festival Nancy Jazz Pulsations fait swinguer la Lorraine (Grand Est) du samedi 2 au samedi 16 octobre 2021.

34e festival Jazz en tête à Clermont-Ferrand (Puy de Dôme, Auvergne Rhône-Alpes) du mardi 19 au samedi 23 octobre.

Mardi 12 octobre:

- 20h30, Théâtre Sénart, Scène nationale, Lieusaint (77). Michel Portal MP85. Parce qu'on n'est pas sérieux quand on a 85 ans. 

- 20h30, Centre des bords de Marne, Le Perreux sur Marne (94): le quartet Quiet Men célébré sur ce blog. 

Vendredi 15 octobre:

- 19h30, Cachan (94), Médiathèque: Leila Soldevila (contrebasse) avec Michel Edelin & Ludivine Issambourg (flûtes). Entrée libre. 

- 20h30, Le Triton, Les Lilas (93): Henri Texier trio. Musique, Maestro!

- 21h, Le Café Laurent, Paris: le trio de Dexter Goldberg, pianiste déjà célébré sur ce blog. Entrée libre.

Samedi 16 octobre:

 - 19h30 & 22h, Paris, Le Duc des Lombards: Dameronia's Legacy. La musique de Tadd Dameron(1917-1965), pianiste et compositeur majeur du Be Bop.

- 21h, Paris, Le Café Laurent: le trio de Dexter Goldberg (piano) invite Dmitry Baevsky (sax alto). L'alliance franco-russe au service du Jazz. Entrée libre.

Dimanche 17 octobre, 16h & 19h, Les ateliers du chaudron, Paris: Musique pour le dimanche avec le quartet de Steve Potts. Ca va bouillir dans le chaudron!

Jeudi 21 octobre, 20h, Paris, Le Bal Blomet: Manuel Rocheman Quartet. Concert de sortie de l'album " Magic Lights ".

Vendredi 22 octobre, 21h, le 38 Riv, Paris: Neil Saidi Quartet.

Samedi 23 octobre, 21h30 + Dimanche 24 octobre, 19h, Le Sunside, Paris: duo de feu avec Yonathan Avishai (piano) & Omer Avital (contrebasse). 

Samedi 23 octobre, 20h, Montreuil (93), Théâtre Berthelot: Un trio féminin masculin avec Elise Caron, Sophie Domancich & Michel Edelin, tous 3 déjà acclamés sur ce blog. 

Mardi 26 octobre, 21h, Café Laurent, Paris: Viktoria Gecyte (chant) & Leila Olivesi (piano). Un double dames toujours victorieux. Entrée libre.

Vendredi 29 octobre, 20h30, Saint Germain les Arpajon (91), Espace Olympe de Gouges: le Nuzut trio, célébré sur ce blog.

Samedi 30 octobre, 20h30, Le Triton, Les Lilas (93): Drum thing avec Daniel Humair (batterie), Stéphane Kerecki (contrebasse) & Vincent Le Quang (saxophones). Ouvrez grands vos cerveaux! Cf extrait audio au dessus de cet article.

La photographie de Tigran Hamasyan est l'oeuvre de l'Ebouriffant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

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Pablo Picasso. Poèmes et propos.

Publié le par Guillaume Lagrée

Pablo Picasso

Poèmes et propos

EPM Musique. 2013

 

Pablo Picasso: poèmes et propos

Bernard Ascal: musique et voix

Cécile Charbonnel: voix

Jean-Michel Charbonnel: direction musicale

Nicolas Noël: piano

Gabriel Gosse: guitare, vibraphone

Olivier Louvel: banjo, guitare

Rémi Biet: saxophones, flûte, harmonica

Stéphane Chausse: clarinette, saxophone alto, flûte

Catherine Fléau: violoncelle

Julien Ecrepont: trompette

Eric Allard-Jacquin: accordéon

Yves Morel: trombone

Sébastien Guillaume: violon

André Charlier: percussions, batterie

 

Lectrices créatrices, lecteurs improvisateurs, voici pour vous une nouvelle occasion de percer Le Mystère Picasso comme disait Henri-Georges Clouzot. Cf vidéo sous cet article. Musique de Georges Auric

Bernard Ascal a décidé de mettre en musique les Poèmes et Propos de Pablo Picasso. Tous écrits en français.

Accompagné de musiciens de Jazz. 

Cela donne un double album.

La première partie est consacrée aux Poèmes de Pablo Picasso. Je n'accroche ni sur les textes ni sur la voix. Je vous laisse juges, lectrices créatrices, lecteurs improvisateurs. Cf extrait audio au dessus de cet article.

La deuxième partie est composée de Propos de Pablo Picasso, lus, ponctués par des intermèdes musicaux. Là, c'est fulgurant. 119 réflexions sur l'art, la création, l'engagement politique et la vie. " Je ne cherche pas, je trouve ". " Les artistes médiocres copient. Les grands artistes volent ". Il y en a tant , valables pour les peintres comme pour les musiciens, une invitation à la création. Les propos sont dérangeants, les voix et les musiques apaisantes. A écouter au calme pour méditer d'abord, agir ensuite. 

 

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" Comes Love. Lost Session. 1960 " Sheila Jordan

Publié le par Guillaume Lagrée

" Comes love. Lost Session. 1960 "

Sheila Jordan

Capri Records. 2021

Sheila Jordan: chant

John Knapp ou Herbie Nichols?: piano

Steve Swallow ou Gene Perlman?: contrebasse

Ziggy Willman?: batterie

 

Bienvenue au 61e abonné de ce blog. Que les Dieux et les Muses le protègent!

 

Lectrices enquêtrices, lecteurs inspecteurs, le talent de Dame Sheila Jordan (1928) n'a pu vous échapper. Elle chante encore. Pas aussi bien qu'en ses jeunes années évidemment. 

Ce sont justement ces jeunes années qui ressurgissent avec cette session disparue de 1960. A l'évidence, c'est Sheila Jordan qui chante mais même elle ne sait pas qui joue du piano, de la contrebasse et de la batterie pour l'accompagner sur ces standards. Ils constituent l'écrin d'un diamant policé qui brille de mille feux, la voix de Sheila Jordan. Je vous laisse cribler les hypothèses pour trouver les accompagnateurs de cette séance, lectrices enquêtrices, lecteurs fureteurs. 

Elle chante " When the world was young " comme Stan Getz le jouait au saxophone ténor. Avec la même grâce et le même déchirement. 

" I am the girl " c'est elle et personne d'autre. Cf extrait audio au dessus de cet article. " Comes love " le titre album vous donne envie de tomber amoureux même si vous l'êtes déjà. " It don't mean a thing if it ain't got that swing " donne une version particulièrement relax de ce standard de Duke Ellington

Le premier album officiel de Sheila Jordan pour Blue Note date de 1962. " Portrait of Sheila ", un des deux albums vocaux du label. Elle disparut de scène pendant deux décennies pour élever sa fille en travaillant comme dactylo.

C'est dire l'importance historique de cette Lost Session de 1960. La voix, la présence sont là et quels musiciens! Même s'ils ne sont pas identifiés, ils sont excellents et habitués à accompagner cette voix là.

Femme et enfant, joyeuse et triste, sensuelle et innocente, soufflant comme un instrument à vent le chaud et froid, Sheila Jordan nous apporte toutes sortes d'émotions en 11 chansons et moins de 35mn. 

Grâce à la Lost Session de Sheila Jordan, vous serez " Glad to be unhappy ", lectrices enquêtrices, lecteurs inspecteurs. Cf vidéo sous cet article. 

En vente libre sans ordonnance. A consommer sans modération. 

 

 

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Ricardo Izquierdo Quartet en vogue au Café Laurent

Publié le par Guillaume Lagrée

Ricardo Izquierdo Quartet

Le Café Laurent

Paris, Ile de France, France

Samedi 11 septembre 2021, 21h

Ricardo Izquierdo: saxophone ténor

Vincent Bourgeyx: piano

Frédéric Chiffoleau: contrebasse

Arnaud Lechantre: batterie

Le quartet commence sans dire un mot. Tranquille. Une ballade. Batteur aux balais. Le son d'un sax ténor sans micro, c'est plus chaud. Ca ressemble à un standard mais je ne reconnais pas le thème. Son chaud et grave du ténor. A la Don Byas (1912-1972) même si ce n'est pas Laura qu'il joue. Le batteur passe aux baguettes. La tension monte. Le sax s'enflamme. Le pianiste joue une ballade en forme de Blues. Ca devient plus sensuel, plus chaud avec le solo de Frédéric Chiffoleau. Batteur aux balais. Le quartet finit en douceur.

Les quatre attaquent sur un tempo plus rapide. Un classique du Be Bop me semble t-il. Batteur aux baguettes. Ricardo Izquierdo installe le thème et descend de scène. Le pianiste emporte le morceau. Vincent Bourgeyx commence à être chaud. Ses complices aussi. Le sax revient propulsé par la rythmique. Premier solo de batterie. Force tranquille. 

Pour calmer le jeu, une ballade. " Ask me now " (TS Monk). Batteur aux balais. Intro sans piano ce qui, en soi, constitue un hommage à Thelonious Sphere Monk. Le piano arrive avec parcimonie. Jolis gargouillis du sax ténor. Excellent massage cérébral. Solo de contrebasse qui tient chaud au corps et à l'âme. Bien soutenu par le pianiste et le batteur aux balais. 

Un tempo un peu plus rapide. Batteur aux baguettes. Un standard du Jazz moderne. " In Your own sweet way " (Dave Brubeck). Le thème brièvement installé, le sax quitte la scène pour laisser le pianiste aux commandes du vaisseau spécial. La rythmique pulse bien. Chacun son tour selon la démocratie du Jazz. Après le sax ténor aux avant-postes, retour à la rythmique et à la contrebasse ponctuée de la pointe des baguettes et par le piano.

Une ballade. Un standard dont le titre m'échappe. Batteur aux balais. Beau son grave et chaud du ténor. Cette fois le sax a développé le thème avant de céder la place à la rythmique. Bonne vague de la rythmique. Mon esprit surfe dessus. Très beau son final du sax à la tête du quartet.

Le pianiste commence énergiquement. Un classique du hard bop. Batteur aux baguettes. Le son de Richardo Izquierdo rappelle celui de Joe Henderson  (1937-2001). Ne serait-ce pas " Recorda Me " de Joe Henderson? Enfin la rythmique joue sur un tempo un peu latino pour le Cubain Ricardo Izquierdo. Solo tranquille et énergique d'Arnaud Lechantre sur les tambours. Le quartet repart toujours joyeux et chantant.

PAUSE

Un standard. Batteur aux balais. Un tempo un peu rapide mais sans hâte, en souplesse. Le public est plus bavard, moins attentif qu'au premier set. Le batteur passe aux baguettes. Le ténor décolle, propulsé par la rythmique. A la rythmique de s'exprimer. Piano puis contrebasse. Le fluide sympathique circule bien entre ces trois là. Solo total de contrebasse. Frédéric Chiffoleau obtient le silence respectueux du public. 

Intro en piano solo. Bluesy à souhait. Pendant le silence du batteur, le shaker du barman vient ponctuer le solo du piano. Ce numéro doit encore être travaillé. Au pianiste, musicien professionnel, de tirer parti de ce nouvel élément sonore dans le décor. La rythmique enchaîne avec le batteur aux balais. Une ballade. Son grave et chaud du ténor. Une baguette dans la main droite, un balai dans la main gauche, Arnaud Lechantre varie les plaisirs. Joli dialogue entre la contrebasse en pizzicato et la batterie sous les baguettes. Là encore, l'absence de microphone se fait entendre. Le son de la contrebasse est plus chaud, plus boisé. Solo total de contrebasse. Bonne vibration. Le sax relance le quartet vers le final avec le batteur aux balais.

22h55. Il est déjà temps de jouer " Round about midnight " (TS Monk) . Dialogue piano sax ténor pour commencer. Le public assis écoute. Pas le public debout au bar. Tant pis pour lui. Contrebassiste à mains nues et batteur aux balais entrent dans la danse. Le pianiste brode élégamment, bien soutenu par la contrebasse et la batterie aux balais. Un Blues policé. Vincent Bourgeyx envoie du jeu puis le calme pour céder la place à la contrebasse. Le quartet repart tranquille et élégant.

3 spectateurs croient qu'il va être minuit et, craignant de voir leur carrosse changé en citrouille, abandonnent la partie.

Le quartet, lui, repart sur un tempo énergique. Un classique du hard bop dont le titre m'échappe. Solo du batteur aux baguettes lancé par le sax. Energique sans forcer le trait. 

Le sax démarre seul. La rythmique le rejoint avec le batteur aux baguettes. Un classique du Be Bop. Le thème posé en quelques secondes, la rythmique prend la main.

J'ai suivi le concert jusqu'au bout mais la chronique est finie. 

En extrait audio au dessus de cet article, le trio de Ricardo Izquierdo (sax ténor). En vidéo sous cet article, le quartet de Vincent Bourgeyx (piano). Rien à ajouter.

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Suivez le festival de Jazz de Tirana avec Couleurs Jazz Radio

Publié le par Guillaume Lagrée

Suivez le festival de Jazz de Tirana avec Couleurs Jazz Radio

Lectrices honorables, lecteurs sociables, dans mon précédent poste au ministère de l'Europe et des Affaires Etrangères, j'ai aidé à mettre au monde un réseau Jazz France Balkans, porté par les mairies de Dijon et de Chambéry pour la France et divers festivals et collectivités territoriales des Balkans Occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine du Nord, Monténégro & Serbie). Ce réseau bénéficie d'une subvention du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères de la République française. 

La première action du Réseau, c'est une rencontre entre organisateurs de festivals lors du festival de Jazz de Tirana (Albanie) du jeudi 16 au lundi 20 septembre. 

La deuxième, ce sont les concerts du duo Tricia Evy (chant) & Ralph Lavital (guitare) en hommage à Georges Brassens (1921-1981) pour ses 100 ans. Cf affiche au dessus de cet article et vidéo en dessous de cet article.

Des Jazzmen des Balkans et d'Europe seront aussi présents comme le trio de Thomas Hufschmidt (RFA) qui sera " Back in Tirana ". Cf extrait audio au dessus de cet article. 

Couleurs Jazz Radio, où je sévis avec l'émission " Le Jars jase Jazz " le lundi à 22h et le vendredi à 22h (heure de Paris), sera présente sur place avec son directeur Jacques Pauper qui enregistrera musiciens et interviews.

L'UNESCO a instauré une Journée Internationale du Jazz le 30 avril depuis 2011 pour célébrer le Jazz, bande originale de la lutte pour la démocratie et les droits de l'homme, contre le racisme et l'antisémitisme. C'est dans cet esprit que naît le réseau Jazz France Balkans. Travaux en cours.

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Hommage à Chet Baker par le trio de Robin Mansanti

Publié le par Guillaume Lagrée

Robin Mansanti Trio

Hommage à Chet Baker

Le Sunside

Paris, Ile de France, France

Samedi 3 septembre 2021, 21h

Robin Mansanti: trompette, chant

Alain Jean-Marie: piano

Jean Bardy: contrebasse

Lectrices exigeantes, lecteurs sélectifs, après vous avoir chanté les louanges des vainqueurs des Trophées du Sunside, édition 2021, en général et de la Dame Pieternel Van Oers (piano) en particulier, cette chronique célébrera le vainqueur du prix du Soliste à l'édition 2018 des Trophées du Sunside, Robin Mansanti (trompette, chant). 

Deux anciens accompagnateurs de Chet Baker (1929-1988) dans les années 1980, le pianiste Alain Jean-Marie (1945) et le contrebassiste Jean Bardy (1957) secondent un jeune trompettiste et chanteur français, Robin Mansanti qui semble la réincarnation de Chet Baker au même âge: gueule d'ange, voix d'ange, son d'ange. Mais, je l'espère pour lui, sans les addictions de Chet Baker. Je l'ai vu boire un verre d'eau avant le concert. 

Eric Le Lann a rendu un magnifique hommage au trompettiste Chet Baker avec son album " I remember Chet " (2013) célébré sur ce blog. Mais Eric Le Lann ne chante pas. Ethan Hawke a joué et chanté Chet Baker au cinéma dans le film " Born to be Blue " (2017) acclamé sur ce blog. Mais Ethan Hawke ne joue pas de trompette.

Chet Baker aimait autant chanter que jouer de la trompette. Il ne choisissait pas. Robin Mansanti non plus.

" My Ideal " pour commencer. Même chanson, même voix, mêmes intonations, même fragilité que Chet Baker. Robin Mansanti pourrait changer de répertoire, chanter sur ce ton de la chanson  française ou de la pop music. Il cultive la ressemblance et fait revivre Chet Baker pour la génération actuelle qui ne l'a pas connu. Alain Jean-Marie & Jean Bardy offrent le soutien qu'il faut. Solo de trompette à fleur de peau. Beau vibrato final de la voix secondée par le piano et la contrebasse.

" How deep is the Ocean? ". Cf extrait audio par Chet Baker dans l'album " Chet Baker sings again " (1985) au dessus de cet article et vidéo du Robin Mansanti Trio en dessous de cet article. Le trio joue et chante les standards des années 1950 que Chet Baker a joué et chanté jusqu'à sa fin. Son flûté de la trompette. Un batteur serait de trop dans la légèreté de cette musique. Solo de contrebasse qui vibre juste à l'âme. 

" You don't know what love is ". Sans regarder la scène, j'entends Chet Baker chanter même si je sais que ce n'est pas lui. La seule critique à faire est que Chet Baker ne ressemblait à personne alors que Robin Mansanti cultive sa ressemblance avec Chet Baker. La formule amène du public. La salle est comble et ravie. J'espère que Robin Mansanti saura un jour se faire entendre comme Robin Mansanti. Ray Charles a commencé par copier Nat King Cole puis il a décidé de devenir Ray Charles et il y est parvenu. 

Un Blues rapide et instrumental. Je n'ai pas capté le titre mais je reconnais l'air joué par Chet Baker. Ca caresse et griffe en même temps. Musique de cats. Solo de piano bien propulsé par la contrebasse. Irrégularité et régularité se mêlent et se répondent. C'est la classe. Les rôles s'inversent. Solo de contrebasse ponctué de temps en temps par le piano. Ca sonne et résonne. Le trio redémarre, superbe et généreux. 

Pour une fois, une chanson que je ne connais pas. Une ballade romantique comme toujours. " This is always ". Chet Baker chante à travers Robin Mansanti. 

" Later " ( Più tardi) composé par Enrico Pieranunzi (1949) pour Chet Baker. Cf leur album en duo " The heart of the ballad " (1988). Je reconnais immédiatement cet air. Ce son de trompette, ce son de piano, c'est Chet & Enrico. Non, c'est Robin et Alain. Ca marche aussi bien. Solo majestueux de contrebasse qui instaure le silence sur scène et dans la salle. Le trio reprend et joue " Later " pour Chet Baker.

Un morceau de Miles Davis que Chet Baker jouait souvent annonce Robin Mansanti. " Four ". Période hard bop de Miles Davis (1954-1957). Ca swingue dur. Piano et contrebasse impulsent fort pour pallier l'absence de batterie.

PAUSE

 

J'ai eu ma dose de beauté pour ce soir. Ma chronique finit donc ici. 

Lectrices exigeantes, lecteurs sélectifs, vous retrouverez Chet Baker en ouverture de mon émission Le Jars Jase Jazz sur Couleurs Jazz Radio en septembre 2021, le lundi à 22h et le vendredi à 12h (heure de Paris). Dernière diffusion lundi 27 septembre 2021 à 22h.

Dans la vidéo ci-dessous de Bertrand Fèvre, " Chet's Romance " (1987), Chet Baker joue et chante " I am a fool to want You " avec Alain Jean-Marie (piano), Riccardo del Fra (contrebasse) & George Brown (batterie) en studio à Paris.

 

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Et les vainqueurs des Trophées du Sunside pour 2021 sont

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices exigeantes, lecteurs sélectifs, voici les vainqueurs des Trophées du Sunside, édition 2021, choisis par un jury impitoyable au sein de la fine fleur des jeunes pousses du Jazz en France.

Prix GROUPE:

1. Neil SAIDI

2. Nicolas RUIZ

Prix de Composition:

1. Pieternel Van Oers

2 . Nicolas RUIZ

Prix du Soliste:

1. Yannick BENOIT (saxophone ténor)

2. Baptiste ARCHIMBAUD (contrebasse)

N'étant pas membre du jury, je n'ai assiste qu'à un seul concert, celui de Dame Pieternel Van Oers, qui a quitté les Pays-Bas et les mathématiques pour la France et le Jazz. Le jury impitoyable des Trophées du Sunside a approuvé mon choix puisqu'il a décerné à Dame Pieternel Van Oers son premier prix de composition.

Mercredi 1er septembre 2021, 21h

Le Sunside

Paris, Ile de France, France

Pieternel Van Oers: piano, compositions

Tommaso Montagnani: contrebasse

Nicolas Signat: batterie

 

Intro en piano solo. Le temps s'écoule doucement. La contrebasse s'ajoute sous l'archet. Batteur à mains nues sur les tambours. Sonorités rares dans une formule classique du Jazz, le trio piano, contrebasse, batterie. Bon massage cérébral. Balancement très fluide. Romantique sans mièvrerie. Premier morceau court, dense et intense.

Batteur aux baguettes. Contrebassiste à mains nues. Jeu plus classique que le morceau précédent mais toujours cette recherche du son, de la cohésion du trio. Ni une ballade, ni un tempo rapide. Un entre-deux subtil et indécis. Le piano s'efface pour un duo batterie-contrebasse. Le batteur reste aux baguettes, énergique mais en souplesse. 

C'était " Les rêves parlants " puis " Dialogue ". Composés par Dame Pieternel Van Oers durant le confinement. 

" Paradoxe " écrit pendant le 1er confinement. Alors que les hommes étaient enfermés, faune et flore s'épanouissaient librement. Ode à un monde plus harmonieux entre être vivants quelle que soit leur espèce. Batteur aux balais, contrebasse à l'archet. La pianiste parsème de notes l'ensemble. Cela m'évoque une forêt sans chasseur ni promeneur. J'entends un ruisseau qui coule, une biche qui court. Beau rêve éveillé. La pianiste et compositrice sait ménager des silences pour créer l'attention et l'envie chez l'auditeur. 

Le contrebassiste reprend son archet. En solo bien appuyé par le batteur aux baguettes et la pianiste. Belle maîtrise du volume sonore. Travail très précis  sur l'articulation du son entre les 3 musiciens qui gagnerait à se passer de microphone et de haut-parleur. Il y a de la tension mais tout en grâce. Retour au pizzicato. Roulement de tambour aux baguettes. Un solo de batterie qui l'est à peine tant il est puissamment accompagné. Disons que la batterie est mise en avant mais contrebasse et piano restent bien présents à ses côtés. C'était " Le temps à Paris " inspiré d'un ciel d'hiver, gris et triste.

" La poupée confinée ", composition basée sur " La poupée malade " de Piotr Illitch Tchaikovsky (1840-1893). La poupée grogne parce qu'elle est confinée et, en même temps, elle profite du calme. Toujours cette tension subtile qui mêle grâce et énergie. C'est de l'Art en fait. Batterie et contrebasse grognent fermement alors que le piano vient petit à petit calmer le jeu. Dialogue entre contrebasse en pizzicato et batterie sous les baguettes. Le piano vient y ajouter une vague de douceur.

Solo de contrebasse en intro. En pizzicato. Le batteur vient ponctuer aux maillets. Le piano entre dans la danse. C'est calme, un peu étrange voire hanté. Un dernier coup de pédale pour étirer le son du piano au final.  C'était " Portrait of the loneliness ".

L'ambiance reste triste nous prévient charitablement Dame Pieternel Van Oers. Le dernier morceau s'intitule en effet " Burn out ". Un spectateur enthousiaste réclame " More loneliness ! ". Démarrage énergique pour ce burn out. Accents à la Monk du piano. L'art de décaler les sons. Batteur aux baguettes. Contrebasse à l'archet. La pâte sonore est fermement malaxée.

C'était mon premier concert de Dame Pieternel Van Oers. J'ai noté la qualité des compositions, le soin apporté au son d'ensemble du trio, la volonté permanente de laisser chacun s'exprimer. C'est elle qui compose et dirige mais sans jamais tirer la couverture à elle. Lectrices exigeantes, lecteurs sélectifs, suivez cette femme. 

Présentation des lauréats des Trophées du Sunside à Paris, Ile de France, au Sunside, mercredi 8 septembre 2021 à 12h. Entrée libre. Se présenter 30mn avant. 

 

 

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