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Leon Parker Embodi Jazz Ensemble prend corps au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Leon Parker

Embodi Jazz Ensemble

Concert de sortie de l'album " The LEO "

40 ans du Sunset/Sunside

 

Le Sunside

Paris, Ile de France, France

Mercredi 22 décembre 2021, 21h

Leon Parker: batterie, percussions, chant, scat, souffle, discours

Valentin Ivol: percussions

Luca Fattorini: contrebasse

Tony Tixier: piano

Olga Amelchenko: saxophone alto & soprano

Agathe Iracema: chant

Invités:

Mélanie Dahan: chant

Chloé? : slam

 

Lectrices attentives, lecteurs exhaustifs, ce blog vous a déjà chanté les louanges du batteur américain de Toulouse Leon Parker et de la saxophoniste russe de Paris, Olga Amelchenko. Tous deux en concert à Paris au Sunside. Les retrouver dans le même groupe et la même salle pour les 40 ans du Sunset-Sunside excitait ma curiosité ainsi que celle de Mme M-H. Je lui ai prêté l'album " Shaping Motions " d'Olga Amelchenko. Elle le conserve en lieu sûr, hors de ma portée. Ajoutez à ces deux là, une chanteuse franco-brésilienne, un pianiste français, un contrebassiste italien et un percussionniste français, le mélange promettait d'être coloré et pimenté. Il le fut au delà de nos espérances.

Leon Parker commence tout doucement en tapotant ses cuisses. Ca, c'est son truc. Le percussionniste répond de même. Puis ils passent aux baguettes sur leurs instruments respectifs. Le groupe se met à vibrer comme un seul être vivant. Seul le piano se fait attendre. Agathe Iracema chante des sons, pas des paroles. Le pianiste arrête de faire semblant, se met à jouer et se fait entendre. La tension change pour passer à une ballade sensuelle. La rythmique déroule tranquille. Son délicieusement acide du sax alto. Solo de contrebasse souple et chaud. Leon Parker aux balais malaxe ses tambours. Délicates notes de ponctuation du piano. S'ensuit un dialogue percutant entre percussions, batterie et sax. Le sextet repart. Chant et saxophone se fondent élégamment.

Agathe Iracema & Valentin Ivol quittent la scène. Le sextet est devenu quartet. Dialogue entre la saxophoniste et le batteur aux balais. Doucement mais énergiquement. Luca Fattorini ajoute une pulsation entêtante de contrebasse. Tony Tixier fait entrer le piano dans la danse, sonnant romantique en diable. Balai main droite, baguette main gauche pour Leon Parker. Echange raffiné entre piano, contrebasse et batterie. Solo de contrebasse délicieux, soutenu par les 2 autres. Le pianiste prend la main. La tension monte doucement. Le quartet part en decrescendo jusqu'à la fin. 

Le groupe a donc joué " Belief " (Leon Parker) puis "Ambrosia " (Kenny Barron). Leon Parker présente ses musiciens. Je résume. " Je n'ai pas choisi ce groupe. L'Univers me l'a apporté. Luca Fattorini à la contrebasse. Il a le signe astrologique parfait pour jouer de la contrebasse. Le percussionniste est le seul 100% Français de l'orchestre (NDLR: En fait, le pianiste aussi vu qu'il est né en Seine Saint Denis de parents originaires de Martinique). Ce jeune homme me permet d'être libre car il garde le rythme " (NDLR: c'est le travail du batteur habituellement). 

Ses louanges ayant été chantées par le doyen et chef du groupe, Valentin Ivol commence seul. Sur une poêle retournée. Il maintient le rythme alors que Leon Parker tourne autour. Cette fois, c'est un quartet sans pianiste ni chanteuse. Le sax soprano amène le thème de " Caravan " (Duke Ellington & Juan Tizol). Un standard du Jazz réinventé dans l'instant. Très bonne vibration. Un geste de Leon Parker et la rythmique s'arrête. Le sax continue sa danse et le batteur reprend le dialogue. Baguette main droite, main gauche nue. Très beau travail du son. 

Toujours sans pianiste ni chanteuse. Solo de batterie. Les tambours chantent, grondent, dansent. Le quartet part sur un autre thème même si le percussionniste garde le sien. Son acide et léger du soprano. 

Le percussionniste sort de scène. Pianiste et chanteuse y remontent. La rythmique lance une ballade souple, tranquille. C'est " God bless the child " (Billie Holiday) traitée de façon Soul Music. Balai main droite, baguette main gauche. Le sax alto est joué dans le grave de l'instrument se mêlant à la voix de velours d'Agathe. C'est plein d'âme. Problème de réglage du son de la contrebasse qui produit un chuintement. C'est un danger de l'électricité. Voix et sax alto se répondent, rivalisant de séduction entre la brune et la blonde. Les hommes sont derrière portant ces Dames au sommet. 

Composition de Leon Parker d'il y a 20 ans, quand il est arrivé en France. " Duet " inspiré du rythme corporel et du chant. Cf vidéo sous cet article pour une version de 2018 avec d'autres membres de l'Embodi Jazz Ensemble de Leon Parker. Le sextet est reconstitué et applaudit en rythme. La contrebasse pose la pulsation. Les 5 autres artistes tapent dans leurs mains et chantent. Le sextet se met à jouer. J'y inclus la chanteuse qui joue avec sa voix. Joyeuse et puissante vibration qui tient chaud au corps et à l'âme. Le sax alto joue un chant parallèle à la voix. Le quadrilatère de la rythmique ne cesse de changer de forme pour mieux accompagner sax et voix. Fin surprise avec 3 notes de piano.

Leon Parker se lève et tape sur sa poitrine tout en chantant et soufflant. Comme s'il amplifiait son rythme cardiaque. Puis le groupe revient au chant de départ celui de " Duet ". Cf vidéo sous cet article.

 

PAUSE

A la pause, je discute avec mes voisins, un couple de Toulousains, quinquagénaires sympathiques et dynamiques. Ils sont sur Paris pour le travail cette semaine, en profitent pour découvrir Leon Parker qu'ils ne connaissent pas bien qu'il enseigne les percussions à Toulouse. Nous parlons de Toulouse et de Claude Nougaro. Salut à eux s'ils lisent cette chronique. 

Le percussionniste passe à la batterie et réciproquement. Démarrage en solo de percussion corporelle. Le groupe enchaîne. Le rythme tourne en boucle. Solo de piano bluesy. La basse garde le tempo. Les 2 percussionnistes hachent menu. Voix et sax alto ajoutent leurs chants. Leon a repris sa place à la batterie, Valentin aux percussions. Ca pulse. 

Intro en solo du batteur aux baguettes. Ne restent sur scène que le contrebassiste et la saxophoniste. Leon travaille ses tambours. Le pianiste revient et le quartet démarre un air de Be Bop. Solo du pianiste dans ce style. Solo de contrebasse sans le chuintement du 1er set. Le problème a été corrigé. Leon Parker tient implacablement le rythme aux balais. Le piano vient s'ajouter discrètement. Le quartet repart avec le sax alto. C'est bien un air de Be Bop. " Evidence " (TS Monk).

Le .percussionniste et la chanteuse remontent sur scène. Sax soprano. La contrebasse pose les bases. Percus et batterie ponctuent. La chanteuse est aux percus elle aussi. Son planant du soprano. Le piano décolle alors que contrebasse, batterie et percus chauffent le moteur à un rythme régulier. Le sax soprano a repris sa jolie plainte légère au dessus d'une rythmique bien ancrée. Ca finit en trio de percussionnistes tout en souplesse, jusqu'au final. C'était " It is what it is " (Leon Parker). Madame M-H, plus attentive que moi aux discours de Leon Parker, me fait remarquer qu'il vient de dire que tous les musiciens sont du signe du Lion. Le Lion, c'est justement le titre du dernier album de Leon Parker, " The LEO ". Pour Leon Parker, le lion est le signe astrologique idéal des musiciens. Madame M-H et moi sommes des Gémeaux comme Miles DavisPrince & Céline, tous présents sur ce blog. " L'astrologie est une idéologie de la domination " (Theodor Adorno).

Agathe Iracema sort de scène. Une autre chanteuse la remplace: Mélanie Dahan. Leon Parker commence seul, en tapant son torse. La chanson, c'est " Throw it away " que j'ai eu la chance d'entendre chantée sur scène par Abbey Lincoln (1930-2010). Il y a plus de 20 ans mais cela ne s'oublie pas. Mélanie Dahan le chante avec son émotion propre. 

Mélanie Dahan sort de scène. Y arrive une autre chanteuse: Chloé? Pas du chant. Du slam. En anglais. Batterie et percus tiennent le rythme. Un 3e percussionniste non identifié s'est ajouté. Texte à message politique, à l'évidence. 

Ce n'est plus un sextet mais un nonet qui se tient sur la petite scène du Sunside. Olga est au sax alto. Olga est déchaînée comme la Volga au dégel. Bien poussée par la rythmique. " She is baaad, she is bad but she is beautiful " dit Leon Parker d'Olga Amelchenko. D'Agathe Iracema, " She is pure music ".  Rien à ajouter.

 

Je l'ai perdu dans mes notes mais , à un moment, le groupe a joué " Radio Play ". Cf extrait audio au dessus de cet article. Espérons qu'il passe à la radio, par exemple sur Couleurs Jazz Radio où l'auteur de ce blog sévit chaque lundi à 22h et chaque vendredi à 12h (heure de Paris) avec l'émission Le Jars jase Jazz.

Oh30. Nous avons école demain mais Madame M-H, le sympathique couple toulousain et moi sommes restés jusqu'au bout emportés par l'énergie et la vitalité de l'Embodi Jazz Ensemble de Leon Parker

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Sélection de concerts de Jazz pour janvier 2022

Publié le par Guillaume Lagrée

Médéric Collignon par Juan Carlos HERNANDEZ

Médéric Collignon par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices exigeantes, lecteurs sélectifs, armé de partialité et de mauvaise foi, je vous propose la sélection suivante de concerts de Jazz en France pour le mois de janvier 2022. A écouter masqué et vacciné, bien entendu.  Meilleurs voeux de santé et de félicité pour l'an 2022. La flamme du Jazz ne s'éteindra pas!

Pour une sélection plus complète sur Paris et l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, voyez l'agenda de Jazz Magazine

Si vous ne voulez ou ne pouvez pas sortir de chez vous, plusieurs solutions s'offrent à vous:

- Ecouter les concerts sur France Musique avec les émissions Jazz Club  et Jazz sur le Vif (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live

- Pour l'actualité du Jazz 24h/24, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio.  Une fois sur le site Internet de la radio, cliquez au centre de l'écran sur Ecouter le live radio et le programme démarre. Mon émission Le jars jase jazz est consacrée à l'influence de la France sur le Jazz et lycée de Versailles  sous le titre générique Détours de France. La France à la lumière du Jazz. Diffusion chaque lundi à 22h et chaque vendredi à 12h (heure de Paris) sauf vendredi 24 et 31 décembre où un programme spécial Fêtes sera diffusé pendant 36h afin de couvrir jour et nuit. Pas de podcast. En janvier 2022, 14e épisode avec 9  diffusions: lundi 3 , 10, 17, 24 & 31 janvier à 22h; vendredi 7, 14, 21 & 28  janvier à 12h. Jazz d'hier avec Martial Solal, Alain Jean-Marie & Michel Graillier, Rhoda Scott, Barney Wilen, Archie Shepp. Individus tous très favorablement connus de nos services. Cf extrait audio au dessus de cet article.

- Si vous voulez assister depuis la Toile aux concerts à New York, USA, dans Greenwich Village, pour les clubs Small's et Mezzrow, suivez ce lien. C'est payant certes mais toujours moins cher qu'un séjour dans la Grosse Pomme.  

Jérôme Sabbagh, saxophoniste ténor français maintes fois célébré sur ce blog, programme un concert chaque mercredi à 19h30 (heure de New York) au Bar Bayeux à New York. 

Mercredi 5: Billy Drummond Trio (Micah Thomas, Dean Torrey)
Mercredi 12: Guillermo Klein Quartet (Leo Genovese, Matt Pavolka, Allan Mednard)

Mercredi 19: Noam Wiesenberg (à confirmer)
Mercredi 26:  Dave Smith Quartet (Bruce Barth, Ugonna Okegwo, batterie à confirmer)

Concerts diffusés en direct sur Internet puis en différé pendant 6 jours. Un club de Jazz de New York livré chez vous sans autre frais que la connexion à la Toile. Vos dons sont les bienvenus. 

Chaque lundi à 14h (New York) , 20h (Paris), le pianiste franco-américain Dan Tepfer maintes fois célébré sur ce blog donne en direct un concert public gratuit sur sa chaîne Youtube et sa page Facebook. Parfois seul, parfois accompagné. Entrée libre.

Le Sunset/Sunside, club parisien fondé en 1982, fête ses 40 ans jusqu'au mardi 8 février 2022

Voici ma sélection partiale et partielle dans le riche programme des festivités au Sunset/Sunside en janvier 2022.

Samedi 1er janvier, 18h & 20h30. Rhoda Scott Movin Blues. Album célébré sur ce blog. 

Mercredi 5 janvier, 21h30, Les Trophées du Sunside avec Neil Saidi

Vendredi 7 janvier, 21h30: Dominique Cravic & Les Primitifs du Futur jouent musique de film & chanson française à leur façon.

Samedi 8 janvier, 21h30, Jorge Rossy & Jeff Ballard. La classe internationale. 

Mardi 11 & mercredi 12 janvier, 21h, le duo Bojan Z & Julien Lourau.

Mardi 18 & mercredi 19 janvier, 21h: Giovanni Mirabassi en trio avec Lukmil Perez & Gianluca Renzi. Valeur sûre.

Jeudi 20 janvier, 21h, Camille Bertault Quartet. Une Dame Oiselle chante haut perché.

Vendredi 21 janvier, 21h: Alain Jean-Marie Trio. La leçon du Maestro du piano.

Samedi 22 janvier, 20h30, Médéric Collignon  & Friends. Feu d'artifice musical en vue. Cf photographie au dessus de cet article. 

Mardi 25, mercredi 26 & jeudi 27 janvier à 19h30 & 21h30: carte blanche à Biréli Lagrène (guitare & basse) Rien à ajouter.

Jeudi 27 janvier, 21h, Pierrick Pédron Quartet. Valeur sûre.

Vendredi 28 janvier, 20h, Théâtre du Châtelet, soirée spéciale 40 ans avec Rhoda Scott Lady All Stars... Diffusée en direct sur FIP Radio à partir de 20h.

Dimanche 30 janvier, 15h & 17h, Jazz et Goûter. Hommage à Duke Ellington par la Sophisticated Lady Leila Olivesi (piano).

Autres concerts dans d'autres lieux en France

Michel Legrand (1932 - 2019) aurait eu 90 ans le 24 février 2022. Radio France lui rend hommage avec 3 concerts en grand format jeudi 27, vendredi 28 et samedi 29 janvier à la Maison de la Radio. " Bach ou Ravel, c'est ma langue maternelle. Le Jazz, c'est ma première langue vivante " (Michel Legrand).

Samedi 1er janvier, 21h, Paris, Café Laurent: quartette de Christian Brenner avec Yoni Zelnik, Olivier Robin, Guillaume Naturel. La force tranquille. Entrée libre.

Dimanche 2 janvier, 12-15h, Paris, Péniche Marcounet: Brunch Jazz avec Lana Gray (chant) & Pieternel Van Oers (piano). Un double dames de qualité.

Mardi 4 janvier:

- 19h, Paris, Fondation Jérôme Seydoux - Pathé: ciné concert avec Louis Sclavis (clarinettes) & Benjamin Moussay (piano) qui improvisent sur " The Half Breed ", film anti raciste américain de 1916 avec Douglas Fairbanks. Une rareté.

- 21h, Paris, Café Laurent: Viktoria Gecyte (chant) & Leila Olivesi (piano) . Un double dames toujours gagnant. Entrée libre.

Jeudi 6 janvier, 20h, Paris, Bal Blomet: Paul Lay trio. Bach's Groove. Variations Jazz sur Bach. Un sujet inépuisable.

Vendredi 7 janvier, 21h, Paris, Le New Morning: Henri Salvador & Tom Jobim, Destins croisés. Les liens entre chanson française et Bossa Nova. 

Mardi 11 janvier:

- 19h30, 21h & 22h30, Paris, Le Duc des Lombards: Olga Amelchenko Quintet. Entrée libre. La saxophoniste qui vient du froid de Sibérie souffle le chaud à Paris.

 20h30, Théâtre de Sénart, Lieusaint (77): Henri Texier Sextet invite Himiko Paganotti (chant) pour jouer & chanter Jacques Prévert. Surréaliste!

Vendredi 14 janvier, 20h & 22h, Paris, Le Baiser Salé: Max Cilla " Racine des Mornes ". La flûte de Martinique, c'est magique!

Vendredi 14 & samedi 15 janvier, 19h30 & 22h, Paris, Le Duc des Lombards: Bloom, trio vocal féminin déjà célébré sur ce blog.

Mardi 18 janvier, 21h30, Paris, Le Baiser Salé: Le Blazin Quartet invite Magic Malik. Album " Sleeping Beauty " célébré sur ce blog. Cf vidéo sous cet article.

Vendredi 21 janvier, 21h30, Paris, Le Baiser Salé: Sonny Troupé Quartet Add 2. Un mélange puissant entre Jazz et Guadeloupe.

Samedi 22 janvier:

- 20h, Chartres (28), Théâtre de Chartres: Mary's Idea. L'Umlaut Big Band joue Mary Lou Wllliams. Un spectacle acclamé sur ce blog.

- 20h30, Craon (53), Espace culturel Saint Clément: duo Eric Le Lann (trompette) & Jean-Marie Ecay (guitare). Cf leur album duo " Play Jobim " (2005). Je ne renie rien à ma chronique de l'époque pour Citizenjazz.

Dimanche 23 janvier, 17h, Paris (bois de Vincennes), Théâtre de l'AquariumMary's Idea. L'Umlaut Big Band joue Mary Lou Wllliams. Un spectacle acclamé sur ce blog.

Mercredi 26 janvier, 20h, Paris, Le Bal Blomet: " L'âme des poètes " avec Elise Caron (chant), Thomas Savy (clarinette basse), Guillaume de Chassy (piano) & Arnault Cuisinier (contrebasse). La classe à la française.

Jeudi 27 janvier:

- 20h, Paris, Maison de la Radio: Michel Legrand " La musique enchantée ".  Michel Legrand fait son cinéma. Les musiques de film de Michel Legrand par l'orchestre philarmonique de Radio France + un sextet de Jazz+ les voix de Camille Bertault, Nathalie Dessay & Macha Méril. Pour peupler l'écran noir de nos nuits blanches.

- 20h30, Les Lilas (93), Le Triton: Monsieur Masters. La musique caribéenne (manbo, salsa, biguine) revisitée par Sarah Murcia (contrebasse), Magic Malik (flûte), Cyril Aveque (batterie, mandoline, ukulélé, basse, chant, guitare etc) et Monsieur Masters alias Fred Poulet. Explosif!

- 21h, Paris, Le Café Laurent: duo Alain Jean-Marie (piano) & Gilles Naturel (contrebasse). Rien à ajouter. Entrée libre.

Vendredi 28 janvier:

- 20h, Paris, Maison de la Radio. Le cinéma de Michel Legrand. Michel Legrand fait son cinéma. Orchestre philarmonique de Radio France + quintette de Jazz. Pour peupler l'écran noir de nos nuits blanches.

 20h, Paris, Le Bal Blomet: Le piano dans l'art du Jazz. Concert pédagogique avec Laurent de Wilde (piano).

Samedi 29 janvier, 19h30, Paris, Maison de la Radio: Fred Pallem et le Sacre du Tympan. Hommage à Michel Legrand. Le French Groove dans sa Quintessence. Concert enregistré par France Musique pour l'émission Jazz sur le Vif.

Dimanche 30 janvier, 16h, Paris, Maison de la Radio. Concerto Icosium pour trompette, piano et orchestre de Martial Solal avec Thierry Caens (trompette), Manuel Rocheman (piano) & l'Orchestre National de France dirigé par Cristian Macelaru. Suivie de la symphonie n°9 de Dmitri Chostakovitch (1906-1975). Martial Solal(1927) ne joue plus mais il compose toujours. Manuel Rocheman est son seul disciple assidu. Icosium c'est le nom latin de la ville romaine qui précéda Alger, ville natale de Martial Solal.

Dimanche 30 janvier, 22h45, à voir sur OCS: " Sammy by Sammy: mes années 60 " les années 1960 du chanteur, danseur, imitateur et acteur petit, noir, juif et borgne (comme il se définissait lui même), Sammy Davis Jr racontées par China Moses.. Le seul homme du Rat Pack (Sammy Davis, Frank Sinatra, Dean Martin) à ne pas descendre d'Italiens.

La photographie de Médéric Collignon est l'oeuvre de l'Irrépressible Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

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Le CNSMDP recrute 4 professeurs de Jazz

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices savantes, lecteurs experts, le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP) ouvre 4 postes de professeurs pour sa section Jazz.

Pour postuler, rendez-vous avant le lundi 17 janvier 2022 sur : https://www.conservatoiredeparis.fr/fr/recrutement

De mon côté, s'il s'agit du Jazz au piano, je ne saurais trop recommander le Professeur Antoine Hervé, pianiste, compositeur et chef d'orchestre dont les Leçons de Jazz furent maintes fois célébrées sur ce blog. Cf vidéo sous cet article où le Professeur Antoine Hervé nous explique pourquoi il aime le Jazz. Parce que le Jazz est une métaphore de la démocratie, qu'il unit le corps et l'esprit, le conteur et le danseur. " Le Jazz, c'est la Liberté " (Duke Ellington). Rien à ajouter.

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" Dracula " Adèle Maury - Orchestre National de Jazz

Publié le par Guillaume Lagrée

Dracula

Adèle Maury - Orchestre National de Jazz

Un livre disque d'ONJ Records 2021

Textes et musiques téléchargeables en MP3

 

Prochaines représentations:

Vendredi 1er avril 2022 à Stains (93) dans le cadre du festival Banlieues Bleues.

Mardi 12 avril 2022 au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines (78).

 

Adèle Maury: illustrations

Milena Csergo, Estelle Meyer, Julie Bertin, Romain Maron: textes

Frédéric Maurin & Grégoire Letouvet: musiques sauf " Misty  " (21) d'Erroll Garner arrangé par Frédéric Maurin

La composition de l'Orchestre National de Jazz est détaillée dans le livre.

Estelle Meyer: Dracula

Milena Csergo: Mina

Pierre-François Garel: le narrateur

Les chansons de Mina (02 & 26) sont interprétées par Pauline Deshons.

 

Respectables lectrices, honorables lecteurs, comme vous le savez, pour que le Jazz reste une musique en vie, il faut y intéresser la jeune garde. C'est à quoi s'emploie l'Orchestre National de Jazz avec un spectacle conçu pour les enfants, à partir de 6 ans, inspiré du mythe de Dracula, roman du Britannique Bram Stoker (1897).

Il y  bien une jeune fille innocente prénommée Mina comme dans le livre, le comte Dracula mais il est joué par une femme, un château étrange, une nuit d'orage (cf extrait audio au dessus de cet article), la lutte du Bien et du Mal, de l'Amour et de la Mort (Eros & Thanatos en termes freudiens), des animaux qui parlent aux humains (un cerf).

En plus, il y a un beau livre avec des textes et des dessins originaux. Une musique qui accompagne les textes et l'action sans les souligner lourdement. Musique qui mêle le Jazz et le Rock avec élégance puisque Frédéric Maurin, directeur artistique de l'ONJ, est un guitariste électrique.

Les voix sont appropriées. La jeune fille a la voix innocente, Dracula une voix effrayante. Le narrateur a une voix chaude et claire.

Je n'ai pas eu peur mais ce n'est pas le but. J'ai bien suivi l'histoire même si je savais qu'Eros et l'innocente Mina vaincraient à la fin.

Vous pouvez l'écouter pour vous même ou avec des enfants, honorables lectrices, respectables lecteurs, avec ou sans le livre et les images qui accompagnent la musique. Je vous laisse le plaisir d'inventer avec la jeune garde des jeux autour du livre, des images et de la musique. 

Pour être vraiment pris par le jeu des actrices, acteurs, musiciens et musiciennes, ce spectacle est à voir et écouter sur scène. Cf vidéo sous cet article. 

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L'Archipel Quintet en vogue au Sunset

Publié le par Guillaume Lagrée

Jean-Philippe Viret par Juan Carlos HERNANDEZ

Jean-Philippe Viret par Juan Carlos HERNANDEZ

Archipel Quintet

Le Sunset

Paris, Ile de France, France

Samedi 11 décembre 2021, 21h30

L'Archipel Quintet est composé de 

Thomas Savy: clarinette basse, compositions, direction

Michael Felberbaum: guitare électrique

Pierre de Bethmann: Fender Rhodes, piano

Jean-Philippe Viret: contrebasse

Karl Jannuska: batterie

Lectrices attentives, lecteurs exhaustifs, vous avez noté que ce blog a mentionné l'album " Archipel 2 Bleu " de Thomas Savy lors de sa sortie en 2014 mais aucun concert de ce quintette. Je ne devais pas être au bon moment au bon endroit. En 2021, il est temps de réparer cet oubli mais le quintette est modifié. Stéphane Kérecki est indisponible ce soir. Jean-Philippe Viret le remplace à la contrebasse. Cf photographie au dessus de cet article. C'est son 2e concert dans ce groupe, 5-6 ans après le premier.

A l'origine, le groupe a été composé en 2004 autour de Thomas Savy & Michael Felberbaum. 

Démarrage au Fender Rhodes. Tout en douceur. Mer calme mais puissante, toujours puissante. Ce quintette ne compte pas de trompette malgré le vers de Guillaume Apollinaire, " Et l'unique cordeau des trompettes marines ". Batteur aux balais. Quintette groupé, soudé dans le même mouvement. Le Sunset est plein à craquer. Le public est masqué. C'est réjouissant pour une musique exigeante. Batteur aux baguettes. Le courant s'anime et le vent se lève doucement. J'écris sur mon cahier mes sensations de retour au pays natal, la Bretagne. Solo de Fender joyeusement inspiré. Contrebasse et batterie. Jean-Philippe Viret joue plus funky que dans ses groupes. Le batteur forge alors que le Fender entretient la flamme. 

" O Mac Henry " (Karl Jannuska). Hommage au  saxophoniste Bill Mac Henry dont j'avoue ignorer l'existence jusqu'à ce concert et à une barre chocolatée nord américaine, Oh Henry! que j'ignore aussi. Mon ignorance est immense.  Le Fender Rhodes gronde toujours joyeusement. La guitare ajoute un son sec très funky. La clarinette basse ajoute du tranchant à l'ensemble. 

Le jeu se calme avec une ballade. La contrebasse installe un thème lancinant. Son planant du Fender. Batteur aux balais. Guitare et clarinette basse. Tous entrent dans le rêve. Nous flottons au dessus de l'océan. Ca accélère doucement.. Se pose. Repart. Ils tirent des bords pour capter le vent. Que le tempo soit calme ou agité, il est toujours maîtrisé. Le quintette repart à fond les manettes. Batterie et contrebasse poussent aux fesses. Vent arrière et en avant toute! C'était une des premières compositions d'archipel. Archipel, c'est l'archipel des Glénan, commune de Fouesnant- les-Glénan,  département du Finistère, région Bretagne, France. 

" Cigogne endormie ", dédié à Fort Cigogne, forteresse du XVIII° siècle sur une île de l'archipel des Glénan. Vous pouvez donner des sous pour restaurer le bâtiment, lectrices exhaustives, lecteurs attentifs. Si vous êtes soumis aux impôts directs en France, c'est déductible. Le seul diplôme affiché dans le bureau de mon père, Michel Lagrée,  à la maison, quand j'étais enfant, c'était celui de barreur obtenu à la base nautique des Glénans. Une ballade tout en douceur comme une nuit calme sur les Glénan. Le batteur tapote doucement aux baguettes.  Solo de clarinette basse sans accompagnement. Instant de grâce où le public fait silence, barman inclus. Thomas Savy finit son solo par un son de corne de brume tout à fait approprié. C'était " Come Sunday ", le gospel extrait de la suite " Black, Brown and Beige " de Duke Ellington (version de 1943 avec orchestre, version de 1958 avec la voix de Mahalia Jackson en cadeau).

" Simple Track ", un morceau énergique avec le batteur aux baguettes et le Fender Rhodes

PAUSE

Pendant la pause, mon voisin de droite, venu de Moulins (03) et moi venu de Paris (75) nous instruisons sur les Glénan avec mon voisin de gauche venu de Loctudy (29). Un voisin de l'archipel des Glénan. J'échange aussi des recommandations de musiciens à découvrir avec mon voisin de droite venu ici sur recommandation, sans connaître la musique et qui reste au 2e set. ll me conseille le trio australien " The Necks " totalement inconnu de mes services. Bref, relations de bon voisinage au Sunset

Le Fender plonge dans les abysses sans s'abîmer. Batteur aux baguettes. Grosse pulsation de la contrebasse. Le son monte en bonne vague. Ca y est, c'est parti. Le navire vole sur l'eau. Nouveau solo de Pierre de Bethmann, plein de suspense et de rebondissements. Batteur et contrebassiste font chauffer la machine. " No time, no time ". Une sorte de Blues

" Stones ", un hommage aux Pierres Noires, le lieu où la mer change de couleur et de profondeur lorsque vous arrivez en bateau du continent à l'archipel des Glénan. Ne pas confondre avec le Phare des Pierres Noires au Conquet (29), toujours en Bretagne. Douce pulsation envoûtante de la contrebasse et de la batterie. Guitare et Fender Rhodes viennent s'y ajouter. Je nage comme un poisson. Pas de requin dans ces eaux. Solo de guitare bien bluesy. Solo à l'archet où je reconnais la patte de Jean-Philippe Viret. Karl Jannuska tapote doucement ses tambours à mains nues. Je ne le vois pas mais je l'entends nettement. Le Fender brode la nappe sonore que tisse la contrebasse.

Un autre morceau planant. Fender et guitare se confondent. Un morceau que je reconnais enfin, tiré du 2e album du groupe, " Archipel 2 Bleu " (2014). Ca sonne particulièrement aquatique. Batteur aux balais. Je vogue sur les flots irisés. Il va être minuit mais ils ne joueront certainement pas " Round midnight ", le standard de TS Monk. Ils tracent leur route sans marcher sur les sentiers battus. Pierre de Bethmann toujours aussi joyeux dans ses solos de Fender. Contrebasse et batterie travaillent dur derrière. Le tapotement des baguettes se fait plus doux tout en restant puissant. retour au thème planant. La vague me berce doucement. Pas de mal de mer. C'était le titre album " Bleu ". Cf vidéo sous cet article. Stéphane Kérecki est à la contrebasse. 

2 compositions de Thomas Savy enchaînées pour conclure. Un morceau très doux qui commence comme un chant de Noël. C'est de saison. Ca se décale avec les accents doux du Fender et de la clarinette basse. 

Puis une intro en solo du Fender assez rêveuse et méditative. Puis le quintette démarre avec un gros son Rock'n Roll. La clarinette basse virevolte sur cette masse sonore. Karl Jannuska ne lâche rien. Il envoie toujours. 0h22: il est temps de nous réveiller et ils y parviennent bien. C'était " The dream of the King " composé par Thomas Savy pour son fils né en 2005 et " Rock On " inspiré par un long voyage de nuit en bus, avec ACDC en fond sonore. 

Félicitations à Jean-Philippe Viret qui s'est intégré au groupe après une journée de répétition la veille.

 

La photographie de Jean-Philippe Viret est l'oeuvre du Vibrant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation expresse de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

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" Queenie. La marraine de Harlem " . Aurélie Levy & Elisabeth Colomba

Publié le par Guillaume Lagrée

Harlem par Juan Carlos HERNANDEZ

Harlem par Juan Carlos HERNANDEZ

" Queenie. La Marraine de Harlem "

Aurélie Levy & Elizabeth Colomba

Editions Anne Carrière, Paris, 2021, 170p. 

Aurélie Levy: scénario

Elizabeth Colomba: dessin & scénario

Lectrices Swing, lecteurs Hot, ce blog vous a déjà parlé de Mme Stéphanie Saint Clair, la Martiniquaise devenue la patronne du crime organisé dans le quartier de Harlem, sur l'île de Manhattan,  à New York, USA dans les années 1920. Elle est le sujet du roman de Raphaël Confiant, auteur Martiniquais, dans " Madame Saint Clair, Reine de Harlem ". Le roman a été adapté au théâtre mais je n'ai pas vu la pièce.

Après le roman, la bande dessinée. Après les mots d'un homme, les mots et les dessins de deux femmes. Elizabeth Colomba, Martiniquaise, artiste peintre, vit et travaille à Harlem. Le personnage de Mme Stéphanie Saint Clair la fascine depuis longtemps. Avec Aurélie Lévy, elle rend hommage à une femme sortie de la misère  qui, après avoir travaillé dans la rue, a fait travailler la rue pour elle. Reine du business du loto clandestin, dans les années 20-30, elle gagnait 100 000$ par an soit plus que le président des Etats Unis d'Amérique (75 000 $). 

L'univers de la pègre n'était pas composé de WASP (White Anglo Saxon Protestant) mais d'hommes blancs (Juifs et Italiens). Mme Saint Clair était une femme, noire et parlant anglais avec l'accent français.  Autant dire qu'elle n'y avait pas sa place mais qu'elle sut se la faire en étant toujours plus intelligente que ses adversaires. La victoire par la ruse comme David face à Goliath. Elle fut la première femme noire aux Etats Unis d'Amérique à faire condamner à la prison des policiers blancs. Elle fournissait aux juges les preuves de leur corruption. Elle le savait puisqu'elle les avait acheté. Une fois en prison, le policier devenait moins curieux ainsi que ses collègues. 

Le monde décrit dans cette BD est celui raconté par l'historien Ronald L. Morris dans " Le Jazz et les gangsters (1880-1940) ". Madame Saint Clair elle aussi protégeait et finançait les musiciens de Jazz. Duke Ellington était son voisin d'immeuble. Elle protégea le talent d'un jeune pianiste débutant, Thelonious Sphere Monk.

La BD est en noir et blanc pour nous replonger dans l'ambiance des films noirs des années 30-50.

Victime d'abus sexuels dans son enfance en Martinique, de la part de ses patrons blancs, elle faisait des pédophiles une affaire personnelle. Juge de paix suprême à  Harlem, elle fit exécuter, d'abord socialement puis physiquement un boucher pédophile. L'épisode est raconté dans " Queenie. La Marraine de Harlem ". 

La BD explique son système criminel, comment elle sut traiter avec la Mafia (Lucky Luciano) qui voulait lui voler son business et comment elle élimina ses ennemis les plus dangereux comme le tueur fou Dutch Schultz qui était pourtant passé du judaïsme au catholicisme pour s'attirer les bonnes grâces de l'Italien Lucky Luciano. Trop imprévisible donc nuisible aux affaires, il fut assassiné. Lucky Luciano s'en chargea. N'en étant pour rien responsable, elle se contenta de lui envoyer un télégramme publié dans la presse: " Qui sème le vent récolte la tempête ". 

Madame Sainte Claire dit Saint-Clair (1897-1969) est morte paisiblement chez elle, aux Etats Unis d'Amérique, Après les affaires criminelles, elle utilisa son argent et ses relations pour défendre la cause des droits civiques des Noirs aux Etats-Unis d'Amérique.  Elle est enterrée au cimetière de Manhattan, à New York, USA.

Après le roman, la pièce de théâtre et la bande dessinée, Mme Saint-Clair fera certainement l'objet d'un film. Elle constitue un très beau sujet pour un " biopic ". Attendons des nouvelles d'Hollywood à son sujet.

Pour vous plonger dans l'ambiance de " Queenie. La Marraine de Harlem ", lectrices Swing, lecteurs Hot,  la vidéo sous cet article vous permet de retrouver Duke Ellington et son orchestre au Cotton Club en 1930 avec " Old Man Blues ". Dans les années 1960, un journaliste demanda à Duke Ellington comment un homme aussi élégant et raffiné que lui avait pu travailler pour les gangsters, patrons du Cotton Club. " Des gangsters? Comment osez vous qualifier ainsi ces gentlemen? " répondit le Duke. 

La photographie de Harlem est l'oeuvre du Voyageur Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

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Le quartet " Sleeper Train " nous embarque au Sunset

Publié le par Guillaume Lagrée

Sleeper Train Quartet

Le Sunset

Paris, Ile de France, France

Vendredi 3 décembre 2021, 20h30

François Chesnel: piano

Fred Chiffoleau: contrebasse

Fred Pasqua: batterie

Yoann Loustalot: trompette, bugle

 

Article dédié à une amie de Paris qui apprécie l'album " Sleeper Train " mais qui n'a pas embarqué dans ce concert en raison d'un train tôt le samedi 4 décembre au matin.

Lectrices voyageuses, lecteurs explorateurs, je vous ai déjà chanté les louanges de l'album " Sleeper Train " dont chaque morceau vient d'un pays différent ( Cameroun, Japon, USA, Mongolie, Russie, France - La Réunion, Royaume Uni - Ecosse, Brésil). Une vraie invitation au voyage. Enfin, je découvre ce quartet sur scène.

" Le chemin vers Izumo: le soleil se couche sur le temple de Kyoto ". Telle est la traduction française de cette composition du Japonais Toshio Funagawa. Kyoto, capitale historique du Japon. A Izumo se trouve le plus ancien sanctuaire shinto du Japon. Batteur aux maillets. Résonnance tout en douceur. La contrebasse installe une douce tension. Le solo de trompette écarte les nuages pour faire apparaître le soleil couchant. Batteur aux balais. Ils commencent par nous endormir. La tension monte doucement. Le batteur bat une marche militaire. Le quartet enchaîne. Nom de Zeus, c'est magnifique! Le temps se décompose doucement. Comme la pluie qui tombe dehors. Grosse pulsation de contrebasse. Roulements de tambour. Martèlement du piano. La trompette vient ajouter son souffle. Le pianiste creuse, poussé par ses complices de la rythmique. Bonne onde puissante qui nous emmène au loin. La contrebasse, sous l'archet, produit un son quasi électronique. De même pour le piano et la batterie. Beau travail de la pâte sonore. Combien de morceaux ont-ils joué en un seul?

Le pianiste lance une ritournelle. J'adore cet air. La trompette lui répond. C'est " Sanza tristesse " du Camerounais Francis Bebey. Cf vidéo sous l'article. Le morceau qui ouvre l'album " Sleeper Train ". Le batteur travaille comme un percussionniste. Le pianiste fait tourner un air à rendre fou. Je hoche la tête en rythme, captivé par la musique. J'espère que ce quartet jouera dehors aux beaux jours. Cette musique le mérite. A l'entendre, le Jazz n'est pas mort et il sent bon. Les musiciens de la rythmique chantent en même temps qu'ils jouent pour accompagner la trompette à moins que ce ne soient des voix enregistrées. Ca sonne terrible, en tout cas. La rythmique reprend la vibration sans trompette. L'Univers est composé d'ondes. La musique les accompagne.

Après le Japon et le Cameroun, l'Ecosse avec " Tam Lin " un air traditionnel qui a donné son prénom au guitariste écossais de Paris, Tam de Villiers qui a fait découvrir ce morceau aux membres du quartet. Un air hanté, brumeux.  Yoann Loustalot est au bugle.  Plus gros, plus rond et plus doux que la trompette. Le piano s'est tu. Contrebasse et batterie poussent doucement le chant du bugle. Le piano entre dans la danse. Ca balance doucement. La brume s'efface et le soleil apparaît. Le batteur aux maillets nous joue des cascades d'eau claire.

Enchaînement de l'Ecosse à la Russie. A vol d'oiseau, droit vers l'Est, en restant sur la même latitude, c'est jouable. C'est le chant du Transsibérien qui avance doucement dans la plaine immense. Ca ondule doucement. La tension monte et le tempo s'accélère. " Oy, Moroz, Moroz " (Froid, Froid en russe).

De la Russie, passons au voisin du Sud-Est, la Mongolie avec " Ekh ornii magtaal ". " Dans la steppe avec mon cheval ", thème mongol par excellence. Avec la dégustation de yaourt dans la yourte bien sûr. Grosse pulsation contrebasse & batterie. C'est bien la cavalcade des chevaux dans la steppe. Ca s'énerve de plus en plus. Les hordes mongoles déferlent. Les Mongols conquirent à cheval le plus grand empire terrestre de l'histoire de l'humanité puisqu'ils sont arrivés jusqu'en Europe. Beau dialogue batterie/trompette. Le quartet repart à la charge. Un spectateur bouge sur son siège comme un cavalier emporté par un cheval au triple galop.

PAUSE

Effets sur le son de contrebasse à l'archet. Vibration planante. Trompette bouchée. Le pianiste distille des notes. Ponctuations légères du batteur aux balais. Une marche funèbre. Yoann Loustalot a l'intelligence de ne pas copier le son de Miles Davis, grâce auquel la sourdine Harmon est désormais surnommée sourdine Miles. Morceau court et beau. " Oh Where ", traditionnel des Etats-Unis d'Amérique. 

Une chanson française qui ne figure pas dans l'album " Sleeper Train ", " En amour n'a sinon bien " tiré du Manuscrit de Bayeux (XVI° siècle), premier recueil de chansons françaises avec paroles et musiques. Le manuscrit original est conservé à la Bibliothèque Nationale de France et accessible aux seuls chercheurs en histoire et musicologie dûment agréés. Il existe des versions modernes accessibles aux musiciens et chanteurs. Un air vif et joyeux. Batteur aux baguettes. Le pianiste trille joyeusement. Très bel arrangement d'une chanson française du début de la Renaissance.

Restons en France mais traversons le temps et l'espace pour arriver sur l'île de La Réunion au XX° siècle avec " Mangé pou le coeur " d'Alain Peters. Cf extrait audio au dessus de cet article. Mon morceau préféré de l'album. Un balancement typique du maloya, musique, chant et danse classés au Patrimoine mondial culturel et immatériel de l'humanité par l'UNESCO. La trompette joue tout doucement, sonnant presque comme une flûte. Deux Américaines bavardes se lèvent et s'en vont pour me permettre de mieux écouter la musique. Merci à elles de partir. La pulsation de la contrebasse se grave dans la tête et le ventre ponctuée par la batterie. Une ballade envoûtante. Le quartet a ralenti le tempo par rapport à la chanson originale d'Alain Peters.

De La Réunion, voguons vers le Nord Est jusqu'au Japon avec " Koruda Bushi ", air traditionnel des mariages, banquets et karaoké. Précédé d'un air russe dont ils ne connaissent que le titre suédois, titre que je n'ai pas retenu et qui ne figure pas sur l'album " Sleeper Train ". Cela signifie " La Volga coule le long des rives escarpées ". C'est bien ce que j'entends. Un fleuve puissant qui creuse des rives escarpées. La Volga, le plus grand fleuve d'Europe, traverse la Russie du Nord au Sud mais ne coule pas en Suède. Quand Leonard Cohen a entendu les bateliers de la Volga chanter sa chanson " Suzanne ", il a su qu'il était vraiment mondialement connu. Grosse pulsation contrebasse-batterie. 

Ca manque de Japonais dans la salle pour chanter ce classique du karaoké. Solo de trompette pour commencer. Le quartet part en douceur, en souplesse. Bon massage cérébral.  Un fan danse debout au fond de la salle. Il ne chante pas les paroles mais il est dedans. 

 

 

 

 

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