Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Wayne Escoffery 4tet éveille le Duc des Lombards

Publié le par Guillaume Lagrée

Wayne Escoffery par Juan Carlos Hernandez

Wayne Escoffery par Juan Carlos Hernandez

Wayne Escoffery 4tet

Le Duc des Lombards

Paris, Ile de France, France

Vendredi 19 mai 2023, 22h

Sortie de l’album « Like minds »

Wayne Escoffery : saxophone ténor

David Kikoski : piano

Ugonna Okegwo : contrebasse

Mark Whitfield Jr : batterie

 

Ca attaque sec direct. Batteur aux baguettes. C’est rapide, nerveux. Belle envolées du sax ténor. Dave Kikoski prend la main et distille les notes. Ca respire à pleins poumons, rapide, souple, puissant. Sans jamais forcer. Rythmique en acier trempé. Duo contrebasse-batterie. Toujours aux baguettes. Fin, rapide, précis. Réglé comme une horloge mais avec du feeling. Le quartet repart sur cet air funky. Ca boxe bien. Le titre album « Like minds ». Cf extrait audio au dessus de cet article.

Deuxième concert de leur tournée européenne. Compositions du temps du confinement à New York. Ce temps de retrait fut une source d’inspiration pour de nombreux musiciens (les pianistes Fred Hersch & Pieternel Van Oers par exemple). « Treasure rain », écrit dans une belle maison de Floride que lui a prêté un voisin si j’ai bien compris. La pluie tombe. Je l’entends au cliquetis des baguettes sur les cymbales, aux notes du piano. Le sax ténor arrive et souffle sur cette pluie bienfaisante. Des années que je n’ai entendu Dave Kikoski sur scène. Quel pianiste ! Rien de neuf certes mais qu’est-ce que c’est bien joué ! Le toucher, le goût, la fluidité, il a tout. Le sax revient en ronronnant. Ca s’agite un peu mais tranquille. Le batteur me hache menu le cerveau.

Une ballade. Le batteur reste aux baguettes. Ca s’étire paresseusement. Sax ténor au gros son viril, étiré. Bon massage cérébral. Je sens la pulsation dans le ventre. Ca marche doucement. Wayne Escoffery dit son Blues. Du talk over. En rythme avec la musique. « My truth ». Paroles simples. Ma vérité est justice, amour, guerre, paix, meurtre, désert etc. Ca scande bien. Puis il reprend le sax avec un son à la John Coltrane. Ce n’est pas « A Love Supreme » mais c’est dans l’idée. Solo de piano bien soutenu. Dave Kikoski nous emmène sans effort et sans effet. Loin.

Une composition de son ancien batteur mort il y a 2 ans. Ralph Peterson. « Song ? ». Pas capté le titre. Un air énergique. Batteur aux baguettes. Il dialogue avec la contrebasse. Le pianiste ponctue toujours en finesse. Le saxophone se projette bien. La rythmique est chaude patate. Le sax repart, le quartette aussi.  Ca envoie. Musique devenue trop libre et trop énergique pour mes deux jeunes et jolies voisines. Elles sortent discrètement.

Toujours aux baguettes. Toujours énergique. Ils ont décidé de nous réveiller. Un hard bop plus classique. A ma gauche, Gilles Naturel, contrebassiste maintes fois célébré sur ce blog. Venu pour jouer le bœuf (jam session in english) qui suit ce concert avec la jeune garde du Jazz en France. A New York, il a joué il y a 30 ans avec Mark Whitfield, guitariste, le père du batteur de ce soir. Le piano s’efface. Fort tension contrebasse-batterie pour pousser le sax ténor. Le sax se tait. Le piano revient joyeux, scintillant. Breaks de batterie. Les tambours bondissent de joie sous les coups de baguette. Entrecoupés d’envolées du saxophone. Solo de batterie. Ca chante bien. Sec, nerveux, précis, tendu. Morceau conçu sur les harmonies de « Giant steps » (John Coltrane) me fait remarquer Gilles Naturel.

Un hommage à Charles Mingus (1922-1979). Il aurait eu 100 ans en 2022. « Nostalgia in Times Square » (Charles Mingus). « Un morceau que nous avons si souvent joué et dont je ne me lasserai jamais » Wayne Escoffery.

Le batteur reste aux baguettes. Version étrange mais je reconnais le thème. Tempo accéléré comme s’il y ajoutait du boogaloo. Version bien funky en tout cas. La beauté de la musique de Charles Mingus est immarcescible. Solo de piano. Quelle fraîcheur dans le jeu de ce Monsieur aux blancs cheveux ! Retour du sax avec un gros son velu. Entrecoupé par la rythmique.

RAPPEL

« Footprints » (Wayne Shorter). Le thème se reconnaît dès la pulsation de la contrebasse. Toujours aux baguettes. Le batteur n’a pas montré qu’il savait jouer des balais. Le doute demeure à ce sujet. Il s’agit d’une composition de Wayne Shorter (1933-2023), « le plus grand compositeur du Jazz depuis la mort de Duke Ellington » (Stan Getz), saxophoniste ténor et soprano, Wayne Escoffery est au niveau. Dave Kikoski s’inspire clairement du Herbie Hancock de l’an de grâce 1967 mais il y met sa patte. Premier solo de contrebasse du concert. Tranquille, souple. Finement ciselé par le batteur aux baguettes sur les cymbales. Ca accélère sans effort. Le pianiste vient apporter de bonnes vagues de sons.

La photographie de Wayne Escoffery est l'oeuvre de l'Epoustouflant Juan Carlos Hernandez. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Partager cet article
Repost0

Sélection de concerts de Jazz en France & en Suisse pour le mois de juin 2023

Publié le par Guillaume Lagrée

Bill Stewart par Juan Carlos HERNANDEZ

Bill Stewart par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices vénérées, lecteurs vénérables, fidèles abonnés au Jazz et à l'électricité, armé de mauvaise foi et de partialité, je vous propose la sélection suivante de concerts de Jazz en France pour juin 2023.

Pour une sélection plus complète sur Paris et l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, voyez l'agenda de Jazz Magazine

Si vous ne voulez ou ne pouvez pas sortir de chez vous, plusieurs solutions s'offrent à vous:

- Ecouter les concerts sur France Musique avec les émissions Jazz Club  et Jazz sur le Vif (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live.

- Pour l'actualité du Jazz 24h/24, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio.  Une fois sur le site Internet de la radio, cliquez au centre de l'écran sur Ecouter le live radio et le programme démarre. Mon émission Le jars jase jazz est consacrée à l'influence de la France sur le Jazz et lycée de Versailles  sous le titre générique Détours de France. La France à la lumière du Jazz. Diffusion chaque lundi à 22h et chaque vendredi à 12h (heure de Paris) . En juin 2023, 31e  et dernier épisode avec 9 diffusions: lundi 5, 12, 19 & 26 juin à 22h; vendredi 2, 9, 16, 23 & 30 juin à 12h. Pas de podcast. Au programme, le Jazz et la chanson de France avec les voix de Lucy Dixon, Elise Caron, Serge Gainsbourg, les instruments de Laurent DehorsStéphane GrapelliDjango Reinhardt, Alain Brunet, Jacky Terrasson, Aurélien Bouly, Albert Ayler . Individus tous très favorablement connus de nos services. Cf extrait audio au dessus de cet article. 

Le  podcast de l' émission de juin 2022 en 2 parties sur France Culture,   " Une histoire particulière " consacrée à Dizzy Gillespie Président reste disponible.  Avec la participation de Guillaume Lagrée, l'Excellent auteur de ce blog

- Si vous voulez assister depuis la Toile aux concerts à New York, USA, dans Greenwich Village, pour,  les clubs Small's et Mezzrow, suivez ce lien. C'est payant certes mais toujours moins cher qu'un séjour dans la Grosse Pomme.  

Jérôme Sabbagh, saxophoniste ténor français maintes fois célébré sur ce blog, programme un concert chaque mercredi à 19h30 (heure de New York) au Bar Bayeux à New York.

Mercredi 7 juin: Yuval Amihai Quartet (David Kikoski, Joe Martin, Colin Stranahan)

Mercredi 14 juin: Max Light CD release show for “Henceforth" on Steeplechase (Noah Preminger, Kim Cass and Dan Weiss)

Mercredi 21 juin: Jerome Sabbagh & Melissa Aldana Quartet (Joe Martin, Bill Stewart). Cf photographie au dessus de cet article.

Mercredi 28 juin: Jochen Rueckert Quartet (Troy Roberts, Nick Pennington, Tyrone Allen)

Vous pouvez assister aux concerts sur Internet en direct puis en différé et verser une libre contribution au Bar Bayeux pour que la musique continue. 

A Paris, à la Philharmonie, jusqu'au dimanche 11 juin 2023, exposition sur Fela Anikulapo Kuti. Rébellion Afro Beat. " La musique est l'arme du futur " (Fela Anikulapo Kuti. 1938-1997). Exposition célébrée sur ce blog

A Paris, à la Philharmonie, jusqu'au dimanche 30 juillet 2023, exposition " Basquiat Soundtracks " sur les influences musicales dans l'oeuvre picturale de Jean-Michel Basquiat (1960- 1988). Le Jazz en héritage, du Be Bop au Hip Hop. Sans oublier le Roi des Zoulous, Louis Armstrong. Divers concerts mettront l'exposition en musique. 

A Paris, Au Baiser Salé, Les Caribéennes de Mai jusqu'au dimanche 11 juin 2023: 40 concerts, 120 musiciens de Jazz caribéen.

En Ile de France, Yvelines, festival de Jazz de Maisons-Laffitte du vendredi 16 au dimanche 25 juin avec Julien Lourau qui rend hommage à Wayne Shorter (16 juin), Baptiste Herbin qui rend hommage à Charlie Parker (20 juin), Bireli Lagrène & l'Orchestre national d'Ile de France qui commémorent les 70 ans du décès de Django Reinhardt (23 juin), le 4tet de Marion Rampal (24 juin)...

En Ile de France, Seine et Marne, à Fontainebleau, dans le parc du château, festival Django Reinhardt, du jeudi 22 au dimanche 25 juin avec le projet spécial, avec grand orchestre symphonique, de Biréli Lagrène pour les 70 ans du décès de Django REINHARDT (1910-1953).

En Ile de France, Hauts de Seine, festival de Jazz de la Défense avec concerts et Concours national de Jazz du lundi 26 juin au dimanche 2 juillet avec Hermon Mehari (26 juin), Anne Pacéo (27 juin), Yves Rousseau 7tet (30 juin), Tigran Hamasyan (2 juillet)... Entrée libre.

En Ile de France, dans le Val d'Oise, à Enghien les Bains, Barrière Enghien Jazz festival du jeudi 29 juin au lundi 3 juillet avec le trio de Richard Galliano (jeudi 29 juin. 19h).

Dans le Centre Val de Loire, Loiret, 50e festival de Sully sur Loire et du Loiret du mercredi 7 au dimanche 25 juin avec, pour le Jazz, Rhoda Scott Lady All Stars (15/06), Stochelo Rosenberg trio (09/06).

En région Sud Provence Alpes Côte d'Azur, dans le Var, 37e festival de Jazz à Ramatuelle du lundi 26 au vendredi 30 juin avec Tigran Hamasyan (mercredi 28 juin. 21h).

En Suisse, à Genève, 40e édition du festival de jazz de l'AMR (association de musiciens), Jazz aux Cropettes du mercredi 28 juin au dimanche 2 juillet. Entrée libre dans le parc des Cropettes. Musiciens genevois et suisses inconnus de mes services. 

A Paris, Ile de France, France, ouverture d'un nouveau lieu pour le Jazz, la péniche Le son de la Terre, face à Notre Dame de Paris. Grande soirée d'ouverture jeudi 22 juin à 21h avec Stéphane Chandelier & Thomas Dutronc.

Jeudi 1er juin:

- 20h, Les Lilas (93), le Triton: Henri Texier 4tet +2 invités mystère. La classe, forcément la classe. 

- 21h30, Paris, le Sunside: Ben Sidran 4tet avec Rick Margitza. La Nouvelle York à Paris.

Vendredi 2 juin:

- 20h30, Paris, Centre culturel tchèque: Trio Modular avec Sdrjan Ivanovic, Yoni Zelnik, Manu Codjia, musiciens déjà célébrés sur ce blog.

- 21h30, Paris, le Sunside: Ben Sidran 4tet avec Rick Margitza. La Nouvelle York à Paris.

Samedi 3 juin:

- 20h30, Vincennes (94), Espace Sorano: le trio Bill Stewart, Larry Grenadier, Walter Smith III. Jazz on top! Cf photographie au dessus de cet article.

- 21h30, Paris, le Sunside: Ben Sidran 4tet avec Rick Margitza. La Nouvelle York à Paris.

Lundi 5 juin, 19h45, Paris, Le café Laurent, duo Chloé Cailleton & Edouard Ferlet. Entrée libre. Classieux.

Jeudi 8 juin, 20h, Paris, Bal Blomet, Jeudi Jazz Magazine avec le Tropical Jazz Trio, maintes fois célébré sur ce blog (mon album de l'an 2019).

Vendredi 9 juin:

- 18h, Paris, péniche le Marcounet: duo David Patrois & Gildas Boclé. Elégant. Entrée libre.

- 19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: Tissé par Marion Rampal

- 19h45, Paris, le Café Laurent: trio Leila Olivesi, Yoni Zelnik, Donald Kontomanou. Classieux. Entrée libre.

- 20h30, Les Lilas (93), le Triton: 5tet de Régis Huby Inner Hidden Lands. Nouvel album en cours d'enregistrement.

- 20h45, Fontenay sous Bois (94), le Comptoir: 4tet Quiet Men célébré sur ce blog. Cf vidéo sous cet article pour leur version magique d'une vieille chanson française à boire " Chevaliers de la table ronde ".

- 21h, Paris, La Petite Halle: trio Enzo Carniel, Stéphane Kerecki, Gautier Garrigue. Dialogue transalpin. Entrée libre.

- 21h30, Paris, le Sunside: le 5tet de Robin Mansanti pour sa Nuit américaine. Le trompettiste & crooner français du XXIe siècle.

Samedi 10 juin:

- 19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: Tissé par Marion Rampal

- 21h30, Paris, le Sunside: le 5tet de Robin Mansanti pour sa Nuit américaine. Le trompettiste & crooner français du XXIe siècle.

Lundi 12 juin:

- 19h45, Paris, le Café Laurent: duo Thierry Péala & Edouard Ferlet. Classieux. Entrée libre.

- 20h30, Saint-Denis (93), Saint Denis Jazz Club: concert de clôture de saison avec Emmanuel Bex et des invités surprise. Curieux, ne pas s'abstenir.

Mardi 13 juin:

- 19h30, Paris, le Nouveau Matin: le 6tet de Steve Turre (trombone, conques). le son de l'Océan Pacifique (Los Angeles) à Paris.

- 20h30, Paris, le Sunside: Isabelle Olivier & Raphaël Olivier. Duo mère& fils, harpe et guitare. Smile!

Mercredi 14 juin, 19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: duo magique Tierney Sutton & Sullivan Fortner. Une voix, dix doigts, mille magies.

Jeudi 15 juin:

- 19h30 & 21h30,  Paris, le Sunside: le trio vocal BLOOM déjà célébré sur ce blog.

- 20h30, Paris, ECUJE, le 4tet de Peter Bernstein, guitariste déjà célébré sur ce blog.

Vendredi 16 juin, 19h45, Paris, le Café Laurent: trio Christian Brenner, Bruno Schorp, Pier Paolo Pozzi. Classieux. Entrée libre.

Samedi 17 juin:

- 19h45, Paris, le Café Laurent: 4tet Christian Brenner, Philippe Aerts, Pier Paolo Pozzi & Stéphane Spira. Classieux. Entrée libre.

- 21h30, Paris, le Sunside: le 5tet de Fabrice Moreau. Créatif, forcément créatif.

Mercredi 21 juin, Fête de la Musique, une création française de 1982 reprise dans le monde entier. Dans le programme, il y aura du Jazz.

Mercredi 21 juin:

- 19h, Paris, Cercle suédois: dîner concert avec Sylvia Howard Quintet pour la sortie de l'album " Luv U Madly "

- 19h, Paris, Cent Quatre: trio de batteurs mais pas que avec Makaya McCraven, Anne PacéoEdward Perraud. Entrée libre Concert filmé par France Télévisions pour Culture box

- 21h, Paris, théâtre de l'Ile Saint Louis: le trio féminin ENODIA déjà célébré sur ce blog et qui n'a pas encore enregistré d'album. A consommer sur place, sans modération.

Jeudi 22 juin:

- 19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: le trio MOM. Pas le ministère chargé des outre-mer mais Moutin François, Omicil Jowee , Moutin Louis

- 20h30, Les Lilas (93), le Triton: le 5tet de Guillaume Orti avec Benoît Delbecq. Ouvrez grand vos cerveaux.!

Samedi 24 juin:

- 20h30, Les Lilas (93), Le Triton: Louise Jallu avec Matias Lévy invite Michel Portal.

 - 21h30, Paris, le Sunside: la voix de Sara Lazarus avec le trio jazz d'Alain Jean-Marie. Du miel pour les oreilles.

Mardi 27 juin, 19h30, Paris, Fondation Pathé: ciné concert avec 2 films muets de Jean Renoir, mis en musique en direct par Kolia Chabanier (piano), Fiona Montbet (violon) & Oscar Viret (trompette). Une rareté.

Mercredi 28 juin:

- 18h à 21h, Paris, Le son de la Terre David Patrois, vibraphoniste déjà célébré sur ce blog.

- 19h, Paris, Cercle suédois: dîner concert avec  Dmitry Baevsky Quartet

- 19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: le 4tet de Clovis Nicolas avec Jeremy Pelt. 

Jeudi 29 juin:

- 19h, Paris, le Baiser salé : le 4tet de Jean-Marie Ecay. Des guitaristes seront présents dans la salle pour écouter le Maître.

- 20h, Paris, le Studio de l'Ermitage: le 5tet de Ricardo Izquierdo pour la sortie de l'album « Kikun Pẹlu Mi Wá » bientôt célébré sur ce blog.

Vendredi 30 juin:

- 19h & 21h30, Paris, le Bal Blomet: plus qu'un trio, un triumvirat. Fred HerschDreW Gress, Joey Baron

- 21h, Paris, la Petite Halle: Magic Malik & Fanfare XP. Entrée libre. Ouvrez grand vos cerveaux!

- 21h30, Paris, le Sunside: le 4tet d'Estelle Perrault. " Love Songs ". Pour amoureux distingués.

- 22h, Paris, théâtre de l’Aquarium, concert de l’Umlaut Big Band, dans le cadre du festival BRUIT (théâtre et musique)

Samedi 1er juillet, 19h, Paris, le Bal Blomet: plus qu'un trio, un triumvirat. Fred HerschDreW Gress, Joey Baron

 

La photographie de Bill Stewart est l'oeuvre de l'Indétrônable Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Partager cet article
Repost0

ZODIAC SUITE de Mary Lou Williams. 2e mondiale par l'Umlaut Chamber Orchestra au théâtre de l'AQUARIUM

Publié le par Guillaume Lagrée

ZODIAC SUITE

Mary Lou Williams

Umlaut Chamber Orchestra

Dirigé par Pierre-Antoine Badaroux

Théâtre de l’Aquarium

Paris, Ile de France, France

Samedi 13 mai 2023, 17h

 

L'Umlaut Chamber Orchestra est composé de

Pierre-Antoine Badaroux : arrangements, direction

Chant : Agathe Peyrat

Flûte : Chloé Tallet

Hautbois : Guillaume Retail

Clarinette, saxophone ténor : Geoffroy Gesser

Basson : Pierre Fatus

Trompette : Brice Pichard

Cor : Harmonie Moeau

Trombone : Michaël Ballue

Violon : Clémentine Bousquet, Raphaël Coqblin, Clara Jascyszyn, Stéphanie Padel, Florian Perret, Lucie Pierrard, Emilie Sauzeau

Alto : Elsa Seger, Valentine Garilli

Violoncelle : Myrtille Hetzel, Pablo Tognan

Piano : Matthieu Naulleau

Contrebasse : Sébastien Beliah

Batterie : Antonin Gerbal

 

En 1945, Mary Lou Williams (1910-1981) ne fut pas satisfaite de la façon dont sa Zodiac Suite, où chaque titre correspond à un signe du zodiaque occidental et aux personnes de ce signe qu’elle connaissait, fut jouée. Elle put jouer « Virgo. Libra. Aries » (Vierge, Balance, Bélier) au Newport Jazz Festival, édition 1957, au sein du grand orchestre de Dizzy Gillespie. C’est seulement la 2e fois au monde que cette Suite orchestrale mêlant un orchestre classique et une section rythmique de jazz (piano, contrebasse & batterie) est jouée sur scène. Grâce à Pierre-Antoine Badaroux qui est allé relever les partitions et à l’Umlaut Chamber Orchestra qui les a travaillés.

Le pianiste arrive et commence, seul, un air swinguant. Avec une magnifique maîtrise des silences, des coupures (breaks). « Lonely moments » (Mary Lou Williams) dans sa version pour piano solo. Un chef d’œuvre.

Contrebasse et trompette se joignent au piano pour jouer un standard du Jazz, « Stardust ». Trompette bouchée avec son wah wah à l’ancienne. Le trio swingue relax, sans batteur.

S’ajoutent le trombone, le batteur, la clarinette. Cela fait donc un sextet. Pas noté le titre. Batteur aux balais. Trombone et trompette avec sourdine. Entre rythmique et soufflants, ça se rejoint, s’affronte, se conjugue par vagues.

L’orchestre au complet s’installe pour jouer la « Zodiac Suite » de Mary Lou Williams. 12 morceaux enchaînés. Un par signe du zodiaque occidental, inspiré par les caractères attribués à ces signes et les personnes qu’elles connaissaient de ces signes. L’orchestre s’accorde. Pierre-Antoine Badaroux a relevé les partitions et dirige.

Ca démarre doucement puis tout s’accélère à grands coups de violons et de soufflants. Une rythmique de jazz, des cordes, des cuivres. 1945. Nous sommes plus de 10 ans avant la Third Stream Music, mêlant Jazz et Classique, de Gunther Schuller & John Lewis.  « Mary Lou Williams est toujours contemporaine. Son écriture et son jeu ont toujours été un peu en avance tout au long de sa carrière » (Duke Ellington, Mémoires). C’est vraiment une suite orchestrale avec des tableaux qui se succèdent. Par contre, faute de programme, je ne sais pas quel signe est joué.

Mes notes prises en direct dans l’obscurité de la salle sont illisibles même pour moi. Tels sont les inconvénients du direct. Je vais tâcher de transcrire quelques impressions de cette œuvre riche et dense.

Mary Lou Williams a appris la musique en la jouant dès l'âge de 2 ans, pas au conservatoire. Il paraît qu’elle ne savait ni la lire ni l’écrire. Et pourtant, elle a composé une œuvre complexe où les styles dialoguent en permanence. Le Swing, le début du Be Bop (œuvre de 1945. Elle a donné des cours à Thelonious Monk et Bud Powell), le romantisme allemand, l’école russe (Prokofiev, Tchaikovsky, Moussorgski), la musique savante contemporaine de son temps (Bartok, Schoenberg, Stravinski), tout cela se succède, se choque, se mêle. Cette musique me semble totalement écrite tout en laissant croire à l'auditeur que des parties sont improvisées, comme celle de Jelly Roll Morton.

Les musicologues experts, dont je ne suis pas, peuvent s’amuser à repérer les influences au sein de chaque morceau. Il y aussi la musique de film dans ses influences. Parfois, en écoutant, je voyais des scènes de péplum (Cléopâtre qui en met plein la vue à César), de western (scène de duel), de polar (planque dans une nuit pluvieuse), de comédie romantique (les amoureux qui se cherchent, se trouvent et se séparent).

En plus, il me faudrait avoir le programme précis pour repérer quel signe du zodiaque est joué et si j’y retrouve les traits de caractère qui sont prêtés aux natifs de ce signe. Je me souviens avoir envoyé le morceau « Scorpio » à une collègue et amie native du signe du Scorpion qui s’y est immédiatement reconnue. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Pour ma part, il faudrait que je repère « Gemini » (aussi le titre d' une composition de Miles Davis né sous le signe des Gémeaux) pour savoir si je m’y retrouve.

La masse des violons domine mais Mary Lou Williams n’oublie jamais le Blues quoi qu’elle compose et joue. La rythmique maintient la pulsation Jazz et les soufflants (trompette, trombone, clarinette, saxophone) jouent bien comme des musiciens de Jazz, pas comme des musiciens de classique. Beau solo de sax ténor par exemple.

La chanteuse a rejoint l’orchestre pour le dernier morceau. Avec des envolées lyriques, pas du scat mais sur un air de Jazz. Pas de rappel. Tout était dit.

Mary Lou Williams n’était pas satisfaite des versions données de son œuvre sur scène en 1945. Sa partition avait été déformée, les musiciens ne jouaient pas ce qu’elle voulait, elle s’est fait descendre par la critique. Elle en fut profondément affectée car elle y avait investi beaucoup de travail, de temps et d’argent. En 1945, elle se heurtait à la fois au racisme et au sexisme. Cela la freinait mais ne l’a jamais arrêté.

Je suis heureux d’avoir pu assister à cette deuxième mondiale, à Paris, au théâtre de l’Aquarium, le samedi 13 mai 2023. Vu l’heure, un samedi après-midi, et le lieu (le théâtre de l’Aquarium fait partie de la Cartoucherie dans le Bois de Vincennes), il y avait des enfants et des parents dans la salle. L’œuvre captive toutes les générations. J’en suis témoin.

Le théâtre de l’Aquarium est subventionné par la mairie de Paris, le conseil régional d’Ile de France et le ministère de la Culture. Je me réjouis de cette belle et bonne utilisation de mes impôts locaux et nationaux. Umlaut qui est à la fois un orchestre de jazz et un orchestre de chambre en est le partenaire particulier.

Le travail de récréation de cette œuvre se poursuit puisque l’Umlaut Chamber Orchestra enregistrera prochainement la Zodiac Suite de Mary Lou Williams dans son intégralité.

 

 

 

Mardi 23 mai, 20h30, Arras (62), Scène Nationale le Tandem, Théâtre d'Arras: l'Umlaut Big Band, jouera de nouveau dans son intégralité la Zodiac Suite de Mary Lou Williams. La Zodiac Suite sera enregistrée sur place du mercredi 24 au samedi 27 mai. Album à suivre.

Vendredi 30 juin, 22h, Paris, théâtre de l’Aquarium, concert de l’Umlaut Big Band, dans le cadre du festival BRUIT (théâtre et musique). Cf vidéo sous cet article.

Partager cet article
Repost0

Elise Caron chante l'âme des poètes au Triton

Publié le par Guillaume Lagrée

Elise Caron par Juan Carlos HERNANDEZ

Elise Caron par Juan Carlos HERNANDEZ

Elise Caron

&

Guillaume de Chassy

L’âme des poètes

Le Triton

Les Lilas (93), Ile de France, France

Jeudi 11 mai 2023, 20h30

 

Elise Caron : chant

Guillaume de Chassy : piano, arrangements

 

« Ce sont des chansons extrêmement tristes et d’une mélancolie infinie. Vaut mieux que ça se termine vite » nous prévient Elise Caron afin d’entamer un programme extrait de l’album « L’âme des poètes ».

Effectivement, ça commence tristement. Une femme qui fume pour passer le temps et l’absence de l’être aimé. Cela me rappelle la chanson de Pink Martini, tube de l’année 1997, « Je ne veux pas travailler ». Effectivement, après recherche, Pink Martini a repris un poème de Guillaume Apollinaire, extrait de « Banalités », « Hôtel », mis en musique par Francis Poulenc. C’est Apollinaire & Poulenc qui sont chantés ce soir pour commencer ce concert.

Une autre chanson d’amour mélancolique. Conformément au programme annoncé. " Je suis seule ce soir sans ton amour ". Je découvre des chansons françaises que je ne connais pas. C’est joué et chanté avec émotion mais sans pathos, frontière subtile sur ce genre de chanson.

Une chanson de western. Du film « Le train sifflera trois fois ». « Si toi aussi tu m’abandonnes ». Je connais la version d’Eddy Mitchell mais c’est plutôt celle de Lucienne Delyle qui inspire ici. Celle dont l’interprétation de « Mon amant de Saint Jean » suscita la jalousie d’Edith Piaf. Une chanson sur une femme abandonnée, délaissée. Toujours dans l’esprit triste et mélancolique mais non sans énergie.

Enfin vient la chanson pour laquelle je suis venu à ce concert. « Actualités ». Cf vidéo sous cet article. Paroles d’Albert Vidalie, dignes de Jacques Prévert. Musique de Stéphane Goldmann. Chantée par Yves Montand avec Enrico (Henri) Crolla à la guitare. Une chanson sur le contraste entre la beauté de la Nature et la cruauté de la vie humaine. Un chef d’œuvre. La version de Guillaume de Chassy & Elise Caron est au niveau. Encore plus intense en concert qu’en studio. J’en ai les larmes aux yeux.

« L’étang ». Une chanson que Robin Mansanti chante aussi dans sa « Nuit américaine » déjà célébrée sur ce blog. Chantée par Danielle Darrieux et Sacha Distel. Pas ensemble vu que c’est une chanson sur un amoureux solitaire le soir au bord d’un étang. Une valse charmante. Cf extrait audio au dessus de cet article.

« Fais toi plaisir » dit Elise Caron à Guillaume de Chassy qui joue seul « L’âme des poètes » de Charles Trénet. « Longtemps, longtemps, après que les poètes ont disparu, leurs chansons courent encore dans les rues ». Après des ornementations orchestrales superfétatoires, à mon goût, le pianiste arrive enfin à ce thème si simple et si charmant qu’il n’a pas besoin d’ornement. " Charles Trénet est un feu de paille qui se change en feu de joie qui dure " (Jean Cocteau).

« Nous arrivons au terme du contrat » annonce Elise Caron. Avec une chanson qui ne figure pas sur l’album. « Le bal chez Temporel » de Guy Béart. Paroles d’André Hardellet. Une superbe chanson sur les amours de jeunesse et les traces qu’elles laissent, gravées sur les arbres. Sans connaître les paroles, je les devine et chantonne.

RAPPEL

Hors programme, une chanson mexicaine immortelle. La chanson en espagnol la plus reprise du XXe siècle. Ecrite par une pianiste, Consuelo Velasquez. Un boléro. Le seul à rivaliser, pour la gloire, avec celui de Maurice Ravel. Barney Wilen a joué ce thème toute sa carrière. « Le Jazz ça consiste à transformer le saucisson en caviar » (Barney Wilen). Elise Caron le chante avec passion, en tapant des pieds comme une danseuse de boléro. Guillaume de Chassy est en feu lui aussi. C’était « Besame Mucho » comme vous l’aviez deviné, lectrices perspicaces, lecteurs efficaces.

Un seul regret, bien minime. Le concert ayant lieu aux Lilas, la « valse des lilas » de Michel Legrand aurait pu figurer au programme (« Once upon a summertime » pour les Américains). Elise Caron & Guillaume de Chassy nous ont enchanté. Rien à ajouter.

La photographie d'Elise Caron est l'oeuvre du Vertueux Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Partager cet article
Repost0

Pieternel Van Oers Trio " Dialogue "

Publié le par Guillaume Lagrée

Pieternel Van Oers Trio

" Dialogue "

Album sorti le 5 mai 2023

Concert de sortie à Paris au Sunside jeudi 25 mai 2023 à 21h30

 

Pieternel Van Oers: piano, composition, conception, direction

Tommaso Montagnani: contrebasse

Nicolas Signat: batterie

 

Lectrices féminines, lecteurs féministes, après que François Villon ait chanté les Dames du temps jadis, " Thaïs la belle Romaine et Jeanne qu'Anglois brûlèrent à Rouen ", ce blog vous chante les Dames du temps présent.

Après la Française Leila Olivesi, une deuxième pianiste & compositrice, la Néerlandaise Pieternel Van Oers.

Après le trio Enodia en première mondiale  sur scène à Paris au Sunside (avec deux Dames du temps présent, la Sud Coréenne Moeun Son au violon et la Française Kolia Hiffler-Wittkowsky  à la batterie), voici la Dame Pieternel Van Oers nous présentant son premier album en trio en compagnie de deux Messieurs, l'Italien Tommaso Montagnani à la contrebasse et le Français Nicolas Signat à la batterie.

3 artistes, 3 nationalités, 3 instruments et 3 univers intellectuels.

La pianiste fut chercheuse en mathématiques et enseigne le piano. Dans la même école de musique que Marc Benham, pianiste français maintes fois célébré sur ce blog.

Le contrebassiste est docteur en anthropologie et dessinateur.

Le batteur est aussi compositeur de musiques de jeux vidéos et ingénieur du son.

Tous unis dans l'univers de la Dame Pieternel Van Oers. Sur 10 morceaux, seul le 10e n'est pas de sa plume.

 

" La musique est le langage des passions " écrit l'Allemand Emmanuel Kant. Les passions peuvent être joyeuses (amour) ou tristes (colère, haine, envie) comme l'a expliqué le Hollandais Baruch Spinoza. 

Ce sont les passions tristes, nées du premier confinement de 2020 à Paris, qu'exprime le trio avec " La poupée confinée " (1) & " Le temps à Paris " (2). Cf vidéo sous cet article. J' entends le poids de l'ennui, la sensation d'enfermement, le désir de liberté, l'envie d'air, d'espace et de lumière. D'ailleurs, depuis la pianiste a quitté Paris et s'est mise au vert. Elles se manifestent aussi avec " Burn Out " (7) qui exprime la violence morale de l'épuisement et " Portrait of loneliness " (8), échange à 3 sur le sentiment de solitude. 

Les passions joyeuses sont celles de " l'Echange " (5) et du " Dialogue " (3),. Cf extrait audio au dessus de cet article. Dialogue, c'est le titre album qui définit parfaitement cette musique.

Voici une des définitions du dialogue selon le Trésor de la Langue française informatisé

 2. Œuvre didactique, littéraire ou philosophique, écrite sous forme de conversation entre deux ou plusieurs interlocuteurs ou groupes d'interlocuteurs, de manière à mettre en évidence la contradiction ou, le cas échéant, la convergence entre les opinions, les idées, les thèses que l'auteur les charge d'exposer. Les dialogues de Platon :

5. Ce volume [Drames philosophiques], dans ma pensée, fait suite à mes Dialogues philosophiques. La forme du dialogue est, en l'état actuel de l'esprit humain, la seule qui, selon moi, puisse convenir à l'exposition des idées philosophiques.
RENANDrames philos., 1888, préf., p. 371.

 P. anal. Composition musicale dans laquelle on fait alterner le plus souvent à égalité deux voix ou deux instruments. Des cantilènes de clarinettes et de flûtes reprenant fréquemment leur dialogue liturgique (STRAVINSKYChron. vie, 1931, p. 22) :

Ici le dialogue est à 3. Si les compositions sont de la pianiste, contrebassiste et batteur ont toute la place pour s'exprimer. Ecoutez leur dialogue dans " Dialogue " (3) justement.

Cette musique est si riche, si diverse qu'elle mérite plusieurs écoutes pour la savourer sans modération.

C'est un premier album mûrement réfléchi et ressenti, fruit d'un long travail en commun. Je ne sens pas l'effort mais j'admire le résultat. Au point que sur une formule rebattue en Jazz depuis les années 1950, le trio piano-contrebasse-batterie, je ne ressens pas le besoin de faire des comparaisons avec les canons du genre: Bill Evans, Keith Jarrett, Martial Solal, Mac Coy Tyner, Duke Ellington... Pieternel Van Oers dès son premier album a imposé son genre. Féminin singulier. 

 

Concert de sortie de l'album " Dialogue " à Paris, au Sunside, jeudi 25 mai 2023 à 21h30. Sauf cas de force majeure, j'y serai. Je compte sur votre présence bienveillante, lectrices féminines, lecteurs féministes.

 

Partager cet article
Repost0

Fred Nardin Trio live au Duc des Lombards

Publié le par Guillaume Lagrée

Fred Nardin Trio

Le Duc des Lombards

Paris, Ile de France, France

Jeudi 4 mai 2023, 22h

 

Fred Nardin : piano, composition, direction

Or Bareket : contrebasse

Leon Parker : batterie

 

Ce blog chante les louanges de l’album « Live in Paris » du trio de Fred Nardin. Je viens donc examiner ce trio sur pièces et sur place, comme disent les comptables.

Ca commence énergiquement. Batteur aux baguettes. Je ressens la même énergie que sur l’album « Live in Paris ». Balai main droite, baguette main gauche, Leon Parker varie les sensations. Je sens la pulsation de la basse dans le ventre alors que le contrebassiste ne joue pas. Leon Parker la produit avec le pied sur la pédale de grosse caisse. Il repart avec les baguettes et Or Bareket. Ma jambe gauche bat frénétiquement la mesure. Bon signe. Le piano tourne en boucle pendant que le batteur nous fracasse aux baguettes. Avec la pulsation implacable de la contrebasse au milieu. Oui, Monsieur ! Solo de contrebasse auquel le piano travaillé aux cordes. Batteur aux balais pour malaxer le tout. Les œufs montent en neige. Fausse fin et le pianiste enchaîne.

Un autre thème démarre sans nous laisser le temps de comprendre, d’applaudir. Intro en piano solo qui file joyeusement. Ponctuation de temps en temps de la batterie, de la contrebasse mais le piano court seul, au grand galop. Le trio repart plein gaz. Dialogue contrebasse & batteur aux balais. Fin et véloce. Quelques notes de piano. Ca repart à 3, vite et en douceur. Batteur aux balais. Leon Parker reprend les baguettes et nous assaisonne sévère.

Le trio a joué « Green Chimneys » (T.S Monk) & « Voyage » (Kenny Barron). Cf extrait audio au dessus de cet article.

Une ballade. Intro en piano solo. Romantique à souhait. Pour le matérialisme, certains spectateurs mangent en silence. Le trio démarre en souplesse avec le batteur aux balais. Ca glisse comme d’habiles patineurs sur glace. Ca danse toujours élégamment et énergiquement.

Le train repart vite et fort avec le batteur aux baguettes. Je bats la mesure du pied gauche. Ca pulse sapristi ! Dialogue contrebasse & batteur aux balais. Leon Parker ponctue sur les bords de caisses. Quelques notes de piano. Main gauche nue main droite avec balai. Gros son de contrebasse qui pulse dans le ventre. Breaks de batterie aux baguettes. Curieusement, je ne vois pas Leon Parker utiliser son pied gauche. Normalement, un batteur se sert de ses 4 membres. « The Giant » composition de Fred Nardin dédiée à Mulgrew Miller.

« Lost in your eyes » composé par Fred Nardin pour sa fille qui aura 1 an en juin. Une ballade bien sûr. Intro seul au piano forcément. Tendre à souhait. Batteur aux balais. La musique mijote à petit feu.

Un petit air swinguant. Batteur aux balais. Je reconnais un titre agréable de l’album « Live in Paris ». Mon pied gauche bat la mesure. Leon Parker joue des balais sans toucher sa batterie. Juste en les secouant. Parfait contrepoint de la contrebasse. Un peu de scat par le batteur en réponse au piano et à la contrebasse. Toujours dans le rythme et en accord avec ses partenaires. Il reprend aux baguettes en pur batteur. Le trio envoie bien puis tout se calme, se relâche.

Le pianiste repart seul sur un air rapide en travaillent sur le clavier et dans les cordes. Le trio repart avec le batteur aux baguettes. Ca swingue bien. Maillet main gauche, baguette main droite. Solo de contrebasse souple, bondissant. Ponctué à mains nues sur la caisse claire et par quelques notes de piano. Leon Parker grogne de joie. Dialogue de phrases courtes, sèches, répétitives entre piano et contrebasse. Ponctué par des coups fins de maillet main droite sur une cymbale. La musique se tend, vibre. Leon Parker est toujours à la recherche de sons nouveaux. Il en trouve, saperlipopette. Maillet main droite, maillet main gauche. Solo de batterie alors que piano & contrebasse maintiennent leur rythmique répétitive, implacable. Le trio revient au thème pour le final. Orgie sonore !

Leon Parker a tout donné. Il demande à Fred Nardin de jouer seul le rappel.

RAPPEL

Intro en piano solo mais tout le monde reprend sa place. Une ballade. Balai main droite. Main gauche nue. Maintenant, Leon Parker tient une baguette dans la main gauche. « Song for Abdullah » (Kenny Barron). Dédié au pianiste sud-africain Abdullah Ibrahim.

 

 

Partager cet article
Repost0

Jean de Aguiar & Joana Martinez en Accord Parfait à Paris

Publié le par Guillaume Lagrée

Jean de Aguiar

&

Joana Martinez

L’Accord Parfait

Paris, Ile de France, France

Dimanche 30 avril 2023, 20h

Journée Internationale du Jazz

 

Jean de Aguiar : guitare acoustique, composition

Joana Martinez : contrebasse

 

Pour commencer, une sarabande du 17e siècle suivie de « Rio de Oro », une valse composée par Jean de Aguiar. Intro en solo de guitare. Grande mélancolie et élégance avec un rythme dansant. Jean de Aguiar est un guitariste classique, d’ascendance portugaise. Cela s’entend. Il arrive au thème, la contrebasse ajoute sa gravité, son ancrage. Il s’y ajoute un feeling Jazz. Ca commence à swinguer un peu plus. Courte citation de « My favorite things » standard du Jazz immortalisé par John Coltrane. La contrebasse tient le cap tandis que la guitare tire des bords.

« Creole Blues » (Sidney Bechet). Joana Martinez prend son archet. Elle aussi vient du classique. Elle maîtrise. Elle étire le son dans le grave. Ca vibre. La guitare vient ajouter une autre touche de métal. En effet, ils arrivent à un Blues bien grave, à pas lents. La guitare sonne tout à fait Blues mais revisité au filtre de Jean de Aguiar. La tension est là. Ca marche. J’ondule sur place, pris dans le rythme.

« Niamey » tiré d’un album d’inspiration africaine de Jean de Aguiar, pas encore sorti. Solo de guitare en intro. Ca évoque bien la solitude du désert. La contrebasse s’ajoute à petits pas. Fausse fin. La guitare repart seule en douceur.

« Terra Umbra » extrait de l’album « Acoustica » de Jean de Aguiar, célébré sur ce blog. Joana reprend à l’archet. L’archet prolonge le son dans le grave alors que la guitare bondit souplement. En toute subjectivité, c’est mon morceau préféré de l’album. Un pur bijou sonore. Ca sonne aussi bien qu'une Bossa Nova de Vinicius de Moraes et Antonio Carlos Jobim jouée par Joao Gilberto. La contrebasse accélère souplement sous les doigts de fée de Joana Martinez. Il manque un Claude Nougaro ou un Pierre Barouh pour mettre des paroles françaises sur cette musique. Cf extrait audio au dessus de cet article.

« Consolaçao » (Baden Powell). Le guitariste brésilien, pas le père du scoutisme même si les parents du guitariste étaient fans du scoutisme d’où le nom de leur fils. Ca bouge bien. Une samba qui console comme son titre l’indique. Courte citation de « Berimbau » autre chanson de Baden Powell & Vinicius de Moraes que Claude Nougaro chantait en français sous le titre « Bidonville ».

Une composition d’Arvo Part, Estonien minimaliste. La contrebassiste joue le bourdon à l’archet en continu. La guitare distille des notes. Ce n’est pas joyeux. Ca sent la neige, la glace, la brume, la Mer Baltique. Une musique pour boire de l’aquavit et manger du hareng saur. En silence. « For Alina » dédié à la fille du compositeur.

Une valse légère, gracieuse. Un morceau que Jean de Aguiar avoue ne pas connaître mais, comme les 2 musiciens savent lire une partition, ça le fait. Ca attaque plus Bluesy sur le final.

« Last night when we were young », un standard du Jazz joué notamment par Kenny Burrell (guitare) avec le grand orchestre de Gil Evans sur l’album « Guitar forms » (1965). Une ballade. Tendre et sentimentale à souhait. Solo de guitare.

Enchaînement de la contrebasse sur les « Fables of Faubus » de Charles Mingus que Jean de Aguiar joue sur son album « Acoustica », célébré sur ce blog. Musque colérique, prophétique. Evidemment la version de Mingus est inaccessible car elle exprime un message politique. Elle date de 1959 et se moque d’Orvell Faubus, gouverneur de l’Arkansas qui envoyait la Garde nationale de l’Etat empêcher les enfants noirs d’accéder à des écoles de Blancs. A la demande, notamment de Louis Armstrong, le président Eisenhower fit intervenir l’US Army qui accompagna les enfants à l’école. Parmi les enfants blancs de l'Arkansas qui assistaient aux événements, un dénommé William Jefferson Clinton (1946) devenu président des Etats Unis d’Amérique sous le nom de Bill Clinton (1992-2000). CBS a interdit à Charles Mingus d’enregistrer les paroles qu’il avait écrit sur cette musique. Il enregistra la version chantée sous un autre titre pour un label indépendant pour échapper à la censure. Je bats la mesure avec la jambe gauche. Bon signe. La contrebassiste prend la main, bien secondée par le guitariste. La pulsation se sent bien dans le ventre. 

« L’hymne à l’amour » (Edith Piaf). Intro en solo de guitare. La contrebasse ajoute son pas tranquille au thème.

RAPPEL

« Terra Umbra ». Plusieurs spectateurs sont d’accord avec moi pour demande que ce thème soit rejoué. Du miel pour les oreilles. Nous nous régalons de nouveau.

Le duo Jean de Aguiar & Joana Martinez fonctionne parfaitement. S’y ajoute parfois un vibraphoniste, formule en trio que je n’ai jamais entendu. Un percussionniste peut aussi s’ajouter à ce duo. Rien de plus. Cf vidéo sois cet article.

Jean de Aguiar est l'auteur, arrangeur et interprète des génériques de début et de fin de mon émission Le Jars Jazz diffusée chaque lundi à 22h & chaque vendredi à 12h (heure de Paris) sur Couleurs Jazz Radio.

Partager cet article
Repost0

Sullivan Fortner en solo au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Sullivan Fortner

Le Sunside

Paris, Ile de France, France

Samedi 29 avril 2023, 21h30

 

Sullivan Fortner : piano

 

En hommage à Thelonious Sphere Monk, Sullivan Fortner joue avec un petit chapeau sur la tête. Il commence en testant le piano. Son jeu s’organise. C’est gracieux, léger de la main droite, grave et appuyé main gauche. Je ne connais pas ce thème. Ca swingue élégamment. Pendant quelques secondes, il chante sa mélodie.

De nouveau, il attaque vite et fait jaillir des notes. Il revisite le piano stride, dans un autre style que Marc Benham, plus américain. D’abord un ragtime « Graceful ghost rag » (William Bolcom) puis un thème de Jelly Roll Morton, l’autoproclamé « Inventeur du Jazz », « Grandpa’s Spells ».

Une chanson de Stevie Wonder que sa mère lui a appris « parce que vous, les jeunes, vous ne connaissez pas la vraie musique ». « Overjoyed » (Album « In square circle », 1985). Sa mère a raison. Stevie Wonder, c’est de la vraie musique. Il le joue comme une ballade de Jazz, sans les criquets, les oiseaux et l’eau de la version originale. Il arrive au thème mais il l’assombrit alors que Stevie Wonder est la Lumière incarnée (« Stevie Wonder est un prophète de la musique ». Michael Jackson).

Sullivan Fortner installe un ostinato main gauche et varie gracieusement main droite. C’est frais. Thème inconnu de mes services. Quelques secondes de « La Marseillaise » en clin d’œil à la France. Il s’énerve et frappe le piano en grappes de notes. C’était « Everybody’s song but my own » (Kenny Wheeler).

Nous sommes le 29 avril, un jour spécial, le jour anniversaire de Duke Ellington, né le 29 avril 1899 à Washington. « Le plus grand à avoir écrit et joué cette musique, à mon humble opinion. L’homme derrière le rideau qui actionne les marionnettes. Je lui tire mon chapeau ».  Une composition de Duke Ellington, et non pas de son alter ego Billy Strayhorn, « In a sentimental mood ». Je reconnais le thème dès les premières notes. Version particulièrement dense émotionnellement. Une ballade jouée au ralenti. Pas de fioriture. Il joue le thème, impliqué, concentré, touchant. Silence religieux dans la salle. Même le public se fait discret.

« Love for sale ». Un standard du Jazz joué de façon étonnante. Il masque le thème qui se devine sus jacent, comme le fait si bien Martial Solal. Je bats de nouveau la mesure du pied. Bon signe.

« Sing » lui demande une spectatrice. « I don’t have the voice today » lui répond t-il.  Il cherche le thème, le chantonne. Effectivement, il n’est pas en voix mais il chante quand même. Une ballade. Une chanson d’amour triste.

Un morceau de classique traité en Jazz. L’expertise des pianistes Marc Benham & Ziad Kreidy, maintes fois célébrés sur ce blog, me manque cruellement pour identifier le thème et les changements que Sullivan Fortner y apporte. C’est du piano romantique. Chopin dit une spectatrice passionnée qui mime le jeu du pianiste. Il me semble qu’il enchaîne plusieurs thèmes. Il repart sur du jazz stride. Bel exercice de style avec du feeling. En plus du chapeau, Sullivan Fortner est barbu. « Hat and beard », thème d’Eric Dolphy dédié à Thelonious Monk. Il manque la cigarette sur le piano, interdite en 2023, pour compléter l’identification au Prophète. Par contre, il ne joue pas du piano comme Monk. D'ailleurs, personne ne joue du piano comme Monk.

Retour à Duke Ellington, enfin à son alter ego Billy Strayhorn, avec « Lotus Blossom ». Sullivan Fortner nous raconte qu’un fan lui a envoyé le relevé note par note d’une interprétation qu’il avait donné de ce thème. Il était incapable de la lire et pourtant il l’avait joué. C’est bien le thème nostalgique et envoûtant de « Lotus Blossom ».

PAUSE

J’ai eu ma dose de beauté pour la soirée. Pour moi, le concert est fini.

 

 

Partager cet article
Repost0