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PIeternel Van Oers & Miguel Castro en dialogue au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Pieternel Van Oers & Miguel Castro par Benoît Massiot

Pieternel Van Oers & Miguel Castro par Benoît Massiot

Pieternel Van Oers

&

Miguel Castro

Vendredi 24 mai 2024. 19h30

Paris, Ile de France, France

Le Sunside

 

Pieternel Van Oers : piano, compositions.

Miguel Castro : guitare électrique

Un album de ce duo doit sortir à l’automne 2024. Sous le titre « East of the moon ».  Probablement une allusion à un standard du Jazz depuis les années 30 «  East of the sun (and west of the moon) ». Le répertoire se rode sur scène. Après avoir écouté ces deux musiciens en quartette le 15 février 2024 sur la même scène du Sunside, je viens les écouter en dialogue.

La guitare électrique s’étire en douceur. Comme si Miguel Castro la testait.  Ca vibre doucement. Son un peu country mais élégant, pas red neck du tout. Ca sent bon les grands espaces. Le piano arrive et le duo décolle immédiatement. La guitare sonne comme une contrebasse. Retour au calme avec un petit solo final de guitare.

Un air élégiaque et lent. Ca vole comme des nuages qui s’effilochent au gré des vents. Le guitariste prend la main avec un son plus guitare. Une note de guitare et c’est la fin. C’était «  East of the moon » le morceau titre du futur album. Cf vidéo sous cet article.

Précédé d’un morceau au titre néerlandais que je n’ai pas saisi, ignorant tout de cette langue. Morceau dédié par Pieternel à une grand-mère décédée.

Une composition d’Enrico Pieranunzi. La guitare commence avec un son de contrebasse. Miguel étouffe bien les cordes. La pianiste distille les notes une par une, cristallines. C’est bien une composition de l’orfèvre romain Enrico Pieranunzi. La musique glisse doucement au fil de l’eau, comme une barque.

Guitare plus jazz. Ca fait des ploufs de grenouille dans la rivière. A la pianiste de diriger en faisant onduler souplement la musique. Ca balance très bien.

Le duo relance. Ca s’envole tout de suite. Ma voisine de gauche bat la mesure de son pied gauche, élégamment suspendu sur sa jambe droite. Ma voisine de droite, elle, enregistre des extraits de ces musiques pour s’inspirer dans ses prochaines chansons. La musique est liquide, volatile, insaisissable. Cela s’appelle la grâce. Ils s’arrêtent, ralentissent. Puis l’air gracieux repart du piano.

Solo de piano. Pieternel plonge dedans. Retient les notes. Elles tombent une à une comme des gouttes de pluie. Du miel pour les oreilles. Morceau tout en douceur comme son titre l’indique « Sunset Shadow » (Pieternel Van Oers).

« Right before » (Pieternel Van Oers).  Juste avant. Ce sont ces moments de calme, de beauté, que l’on n’apprécie vraiment que rétrospectivement quand ils sont passés. La guitare lance un doux balancement. Quasiment de la Bossa Nova. Le piano la rejoint et ça swingue délicieusement. Morceau un peu plus rythmé que le précédent. Ma voisine de gauche balance de nouveau son pied gauche en appui sur sa jambe droite. Ma voisine de droite enregistre toujours des phrases mélodiques pour nourrir son inspiration. Ca swingue nettement plus mais tout en finesse. Je me contente de hocher la tête de contentement. Bref, chacun à sa façon, est captivé par cette musique délicate et sensuelle.

« Sisters » salut sororal de Pieternel Van Oers à sa sœur qu’elle adore. Démarrage en duo. Deux chants se mêlent comme deux sœurs qui discutent joyeusement entre elles, sortent, jouent. Elles ne se disputent pas même au sens théologique.

« Les beaux jours ». Un morceau de saison puisque nous sommes au printemps même si cela ne se voit guère dehors. Tout en douceur. C’est gracieux. Ca balance plus énergiquement comme des jeux d’enfants, dehors, aux beaux jours. Decrescendo final très élégant.

RAPPEL

Un duo piano-guitare électrique en Jazz fait forcément penser aux deux albums du duo Bill Evans & Jim Hall « Undercurrent » (1962) et « Intermodulation » (1966).

L’album du duo Pieternel Van Oers & Miguel Castro est attendu pour l’automne 2024. Il sera forcément différent de ces modèles tutélaires parce que les artistes et les époques sont différents et que ce duo actuel ne joue pas des standards du Jazz mais des compositions personnelles. Plus de la pianiste que du guitariste d’ailleurs.  A suivre.

La photographie de Pierternel Van Oers & Miguel Castro est l'oeuvre de Benoît Massiot. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanction civiles et pénales.

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Sélection de concerts de JAZZ pour juin 2024

Publié le par Guillaume Lagrée

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices vénérées, lecteurs vénérables, fidèles abonnés au Jazz et à l'électricité, à tous présents et à venir, Salut!

Armé de mauvaise foi et de partialité, je vous propose la sélection suivante de concerts de Jazz pour juin 2024.

Pour une sélection plus complète sur Paris et l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, voyez l'agenda de Jazz Magazine

Si vous ne voulez ou ne pouvez pas sortir de chez vous, plusieurs solutions s'offrent à vous:

- Ecouter les concerts sur France Musique avec les émissions Jazz Club  et Jazz sur le Vif (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live.

- Pour l'actualité du Jazz 24h/24, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio.  Une fois sur le site Internet de la radio, cliquez au centre de l'écran sur Ecouter le live radio et le programme démarre. Il s'agit d'une radio associative, sans publicité. Si vous êtes imposables en France, vos dons sont déductibles fiscalement. 

 

Le  podcast de l' émission de juin 2022 en 2 parties sur France Culture,   " Une histoire particulière " consacrée à Dizzy Gillespie Président reste disponible.  Avec la participation de Guillaume Lagrée, l'Excellent auteur de ce blog

Sur la radio TSFJAZZ, vous trouverez le podcast de l'émission du mercredi 14 février 2024 " Caviar  et champagne " consacrée au " Jazz et aux amours contrariées " pour la Saint Valentin. Avec la participation de Guillaume Lagrée, l'Excellent auteur de ce blog. 

Vous pouvez assister depuis la Toile aux concerts à New York, USA, dans Greenwich Village, des clubs Small's et Mezzrow. Accès gratuit hors frais de connexion. Sur Internet, si c'est gratuit, c'est toi le produit.

Aux Lilas (93), le Triton vous propose un service de vidéo à la demande qui vous permet de voir et d'écouter les concerts passés pour une somme modique.

A Paris, au Duc des LombardsNouvelle scène, chaque lundi et chaque mardi à 19h30, 21h & 22h30. Entrée libre. La Jeune Garde du Jazz sur scène.

En Ile de France, à Paris, au Baiser Salé, festival Les Caribéennes de mai jusqu'au samedi 8 juin avec Ricardo Izquierdo (samedi 1er juin), Arnaud Dolmen & Leonardo Montana (mardi 4 juin).

En Ile de France, dans les Hauts-de-Seine, à Sceaux, dans le parc du château, Sceaux Jazz festival du jeudi 13 au dimanche 16 juin avec Thomas de Pourquery (vendredi 14 juin).

En Ile de France, dans les Hauts-de-Seine, à la Défense, 47e La Défense Jazz festival et 47e concours national de Jazz du lundi 24 au dimanche 30 juin. Entrée libre. Avec Tigran Hamasyan en trio (vendredi 28 juin. 20h30).

 En Ile de France, dans les Yvelines, à Maisons-Laffitte, Maisons -Lafitte Jazz Festival du vendredi 14 au dimanche 23 juin avec Hugo Lippi 4tet (samedi 15 juin), Pierrick Pédron 4tet (dimanche 16 juin), Jowee  Omicil (dimanche 16 juin), Richard Galliano (samedi 22 juin), Arnaud Dolmen & Leonardo Montana (samedi 22 juin), Laurent Cugny 10tet (dimanche 23 juin).

En Ile de France, dans le Val d'Oise, à Enghien les Bains, Barrière Enghien Jazz festival du jeudi 20 au dimanche 23 juin avec le Lady 4tet de Rhoda Scott (jeudi 20 juin. 19h30. Entrée libre).

En Ile de France, en Seine et Marne, en pays de Fontainebleau, festival Django Reinhardt du jeudi 27 au dimanche 30 juin avec Hono Winterstein 4tet jeudi 27 juin à 18h30 & les frères Boulou & Elios Ferré vendredi 28 juin à 18h30.

En Ile de France, à Paris, dans le Parc floral de Paris, au Bois de Vincennes, Paris Jazz Festival du dimanche 30 juin au dimanche 8 septembre 2024 avec Antoine Berjeaut (dimanche 30 juin, 16h).  Jazz au vert, en plein air, sans quitter Paris.

Dans les Hauts de France, dans le Nord, à Lille, 20e Lille Piano Festival du jeudi 13 au dimanche 16 juin avec un marathon Mozart et, pour le Jazz, Rémi Panossian Trio (vendredi 14 juin), Airelle Besson & Lionel Suarez (samedi 15 juin), Mario Canonge trio (samedi 15 juin), Macha Gharibian trio (dimanche 16 juin).

En Nouvelle Aquitaine, dans les Deux-Sèvres, à Niort, Niort Jazz festival du mercredi 26 au vendredi 28 juin avec Hugo Lippi (vendredi 28 juin).

En Provence Alpes côte d'Azur, dans les Alpes Maritimes, à Peillon, 4e Peillon Jazz festival, du vendredi 28 juin au lundi 1er juillet, avec Airelle Besson & Lionel Suarez (vendredi 28 juin) & le trio d'Enrico Pieranunzi (lundi 1er juillet).

En Suisse, à Genève, 41e festival de l'AMR, Jazz aux Cropettes du mercredi 26 au dimanche 30 juin. 26 concerts à entrée libre dans le parc des Cropettes.

En Italie, dans le Trentin Haut Adige, Sud Tirol Jazz Festival du vendredi 28 juin au dimanche 7 juillet.

Samedi 1er juin:

- 19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: Estelle Perrault & le trio d'Hugo Lippi. Classieux.

21h30, Paris, Le Sunside: le 4tet de Sylvain Beuf pour son nouvel album " Long distance ". 

- 0h, Paris, Le Sunside: Nuit blanche de Jazz Caraïbe avec le Jazz Ka de Franck Nicolas (Guadeloupe). Entrée libre.

Mardi 4 juin, 20h, Paris, Studio de l'Ermitage: l'Orchestre National de Jazz joue " Ex machina " son programme avec Steve Lehman.

Mardi 4 & mercredi 5 juin, 19h30 & 21h30, Paris, le Sunside: le trio d'Enrico Pieranunzi joue son nouvel album " Faurever " en hommage à Gabriel Fauré.

Mardi 4, mercredi 5 & vendredi 7 juin, 20h, Paris, Bal Blomet. Le 5tet de Jacky Terrasson avec Camille Bertault

Mercredi 5 juin:

- 20h30, Paris, le New Morning: le  Multikulti trio de Mino Cinelu, le seul percussionniste français de Miles Davis (de 1981 à 1986). Le nom du trio est une allusion à un album de Don Cherry. Rien à ajouter.

- 20h30, Paris, le Melville: le 4tet de François Bernat rend hommage à Miles Davis. Sans trompette mais avec tambour. Dîner concert. Entrée libre.

Jeudi 6, vendredi 7 & samedi 8 juin, 19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: El comité, sextet cubain avec Irving Acao & Rolando Luna. Caliente!

Vendredi 7 juin:

- 19h, Paris, Brasserie de la Goutte d'Or: trio d'Emmanuel Bex avec Olivier Temime. Entrée libre.

- 19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: Neil Saidi & Noé Codjia 5tet. Hard bop de 2024. Cf vidéo sous cet article.

- 19h45, Paris, le Café Laurent, le 4tet de Pier Paolo Pozzi avec Sandro Zerafa. Classieux. Entrée libre.

- 20h, Paris, Le son de la Terre: le 5tet de Camille Bertault " Bonjour mon amour ". Dîner concert.

 

Samedi 8 juin:

- 19h, Paris, Maison de la Radio: Bruno Ruder solo + l'Orchestre national de Jazz joue le répertoire du Dodecaband de Martial Solal. Cf photographie au dessus de cet article. Concert diffusé par France Musique en direct puis en différé. Martial Solal (1927) ne joue plus, compose toujours et est toujours joué. Honneur au Maître!

- 19h45, Paris, le Café Laurent: Le 4tet de Pier Paolo Pozzi avec Sylvain Beuf. Classieux. Entrée libre.

- 20h30, Vincennes (94), Espace Sorano: Solaxis de Lisa Cat-Berro. 5 femmes aux saxophones, 2 hommes pour la rythmique. Elles ne manquent pas d'air!

- 20h30, Les Lilas (93), Le Triton: le Jus de Bocse de Médéric Collignon invite Christophe Monniot pour jouer John Scofied. Sans guitare. Folie groovy.

- 21h30, Paris, Le Sunside: le trio vocal féminin Bloom déjà célébré sur ce blog.

Mardi 11 juin, 19h30, 21h & 22h30, Paris, le Duc des LombardsNeil Saidi & Noé Codjia 5tet. Hard bop de 2024. Cf vidéo sous cet article.

 

Mercredi 12 & jeudi 13 juin, 21h30, Paris, Le Sunside: le 4tet de Ben Sidran avec Rick Margitza déjà célébré sur ce blog.

Jeudi 13 juin:

- 19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: French Connection par le trio de David Bressat. Chansons françaises et compositions classiques françaises jouées par un trio français de Jazz. Qualité française.

- 20h, Paris, Studio de l'Ermitage: Alexandre Saada, pianiste de Jazz français, joue et chante sa Pop à l'américaine. La relève de Michel Legrand

Vendredi 14 juin:

 - 20h45, Fontenay sous Bois (94), Le Comptoir: Double Celli " Métamorphoses ", album et groupe déjà acclamés sur ce blog. Cf extrait audio au dessus de cet article.

-  21h30, Paris, Le Sunside: le 4tet de Ben Sidran  déjà célébré sur ce blog.

Samedi 15 juin:

19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: le 4tet " Modular " de Srdjan Ivanovic. Jazz transeuropéen entre Balkans et France. Passionnant.

-  21h30, Paris, Le Sunside: le 4tet de Ben Sidran  déjà célébré sur ce blog avec Olivier Ker Ourio.

Mercredi 19 juin:

- 19h, Paris, Galerie Hus, double Dames avec Joelle Léandre & Elisabeth Harnik. Jazz libre.

- 21h, Paris, l'Entrepôt: hommage à Charles Mingus avec Jacques Vidal, Pierrick Pédron, Daniel Zimmermann...

Vendredi 21 juin 2024, Fête de la Musique. En cherchant bien, vous trouverez du Jazz dans le programme.

Samedi 22 juin, 19h30 & 21h30, Paris, le Baiser Salé: la Pop Ka de Franck Nicolas (Guadeloupe) avec Grégory Privat (Martinique). Le futur du jazz caribéen se joue au présent. 

Lundi 24 juin, 20h30, Saint Denis (93), Saint Denis Jazz Club: Emmanuel BEX fait son Cirque! Concert de fin de saison avec chorale, fanfare, invités surprise. Si vous voulez savoir ce qui va se passer, allez-y donc! 

Mardi 25 juin:

- 19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: le 4tet d'Itamar Borochov, trompettiste déjà célébré sur ce blog.

- 20h, Paris, le Barbizon: dîner concert avec le film muet de Buster Keaton " Les lois de l'hospitalité " illustré en direct au piano par Pierre-Yves Plat.

- 20h30, Paris, Eglise Saint Eustache: Rhapsodies noires. Concert en mémoire des routes de l'esclavage pour solistes, choeur et quintette avec une composition nouvelle de Leila Olivesi.

Mercredi 26 juin:

- 19h45, Paris, le Café Laurent: trio Deborah Tanguy, Christian Brenner & Yoni Zelnik. Classieux. Entrée libre.

- 20h, Paris, Bal Blomet: Musique de Cuba avec le 4tet de Lukmil Perez

Jeudi 27 & vendredi 28 juin, 21h30, Paris, le Sunside: Black Art Jazz Collective avec Danny GrissettWayne Escoffery . Le meilleur de la Nouvelle York de passage à Paris.

Vendredi 28 juin:

- 19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: le 4tet Double Mixte de Michel Edelin avec Ludivine Issambourg. Flute alors! 

19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: to Joe With Love. Hommage de Pierre Bertrand à son Maître, Joe Henderson.

Samedi 29 juin:

- 20h, Paris, le Son de la Terre: dîner concert avec le 4tet de Thierry Péala & Verioca Lherm. France Brésil sans vainqueur ni vaincu. Todo bem! Tout de bon! 

- 20h30, Paris, Jazz club Etoile: Ceux qui marchent debout. Fanfare Française Funky (FFF).

- 21h30, Paris, le Sunside:5tet hommage à Chet Baker avec Eric Le Lann, son disciple et Robin Mansanti, sa réincarnation.

 

La photographie de Martial Solal est l'oeuvre du Pur Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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Pier Paolo Pozzi 4tet servi chaud au Café Laurent

Publié le par Guillaume Lagrée

Francesco Bearzatti par Juan Carlos HERNANDEZ

Francesco Bearzatti par Juan Carlos HERNANDEZ

Pier Paolo Pozzi 4tet

Le Café Laurent

Paris, Ile de France, France

Samedi 11 mai 2024, 19h45

 

 

Pier Paolo Pozzi : batterie

Yoni Zelnik : contrebasse

Jeremy Hinnekens : piano

Francesco Bearzatti : saxophone ténor

 

Pierre de Bethmann était prévu au piano mais il est malade. Il est remplacé au pied levé par Jeremy Hinnekens. La relève de la garde fut assurée sans défaillir. Les titres des morceaux n'étaient pas annoncés. J'ai tâché d'en deviner certains. SGDG.

Ca débute relax. En swing tranquille. Bon gros son du sax ténor poussé par la rythmique. Batteur aux baguettes. 1er solo de piano. Classique et limpide. Ca coule de source. Francesco nous joue le Blues. A sa façon mais c’est le Blues. Solo de contrebasse qui tient chaud au ventre et aux oreilles. Finement ponctué aux baguettes, relancé par le piano. Petite relance du batteur. Le saxophone reprend son vol puissant. Echange stimulant entre sax et batterie. Ca parle italien en musique.

« Speak low ». Un standard. On comme sur un tempo latin et après on va voir indique Francesco à sa rythmique. Batteur toujours aux baguettes. Cela balance agréablement. Francesco est passé à un tempo plus jazz, plus dur tout en gardant la souplesse.  Batteur toujours aux baguettes. Je suis étonné de l’écouter jouer de façon aussi classique par rapport à son « Monk’n roll » ou à son « Tinissima Quartet » mais, évidemment, il le fait merveilleusement bien. Au pianiste de prendre la main pilotant la rythmique. C’est fort agréable, ma foi. Solo de contrebasse que Francesco écoute attentivement. Dialogue avec le batteur qui joue en sourdine aux baguettes. Le 4tet redémarre tranquillement au tempo lent du début.

« Windows » (Chick Corea).  Solo de sax ténor en intro. Majestueux à souhait. Sinueux ; chaud, viril. Une sorte de danse. Francesco ondule en la jouant. Batteur aux baguettes. Cela sonne romantique, énergique et subtil. Bref, du Chick Corea. Le pianiste est arrivé au débotté, dans l’beure. Il n’a pas eu le temps de répéter. Il connaît le répertoire et il assure, bien stimulé par Yoni & Pier Paolo. Après le solo de piano, le solo de contrebasse. Le 4tet repart et c’est délicieux. Les fenêtres (windows in english) s’ouvrent vers des espaces attrayants.

Une ballade. Batteur aux balais. Francesco chantonne l’air avant de le jouer. Un standard que je ne connais pas. Velouté à souhait. Solo du pianiste qui touche juste émotionnellement. Après le solo de contrebasse, le sax enchaîne, toujours aussi langoureux et viril. Solo de sax sans accompagnement rythmique. Superbe. Les bavards du public se taisent pour écouter. Quelques roulements de maillets pour conclure.

Francesco chante un air jusqu’à ce que les musiciens le reconnaissent. Solo du batteur aux baguettes pour commencer : Tac, tac. « Softly as in a morning sunrise ». Trop classique, trop joué a dit Francesco à ses complices. Mais, joué ainsi, ça le fait toujours. Belle énergie du 4tet. La musique décolle. Le pianiste enchaîne bien. Un fleuve de notes nous emporte. Des souvenirs de la version de Sonny Rollins au Village Vanguard en 1957 (le 1er album Live at The Village Vanguard de l’histoire du disque) surgissent du sax ténor. Forcément.

Une ballade. Courte indique Francesco. Nous avons 5-6 minutes lui répond Pier Paolo. Intro en solo de saxophone sans accompagnement rythmique. Chaud à souhait. Batteur aux balais. Francesco emballe sec. « Modd Indigo » (Duke Ellington). Jeremy borde élégamment au piano. Batteu et bassiste font chauffer les braises que le pianiste attise.

« The Theme » que Miles Davis jouait pour conclure ses concerts acoustiques (jusqu’à 1969). Batteur aux baguettes. Court et énergique. Solo du pianiste qui envoie bien fermement soutenu par le bassiste et le batteur aux baguettes.

PAUSE

 

Le 4tet attaque directement par un air tout à fait hard bop. La rythmique enchaîne. Doigts agiles du pianiste. Thierry Péala est dans le public. Va-t-il chanter lui qui anima le trio Move is avec Francesco Bearzatti & Bruno Angelini ? Le sax est bien lancé. Il mitraille. Solo souple, rapide de contrebasse. Bon jeu de ping-pong entre sax et batterie.

Un standard. Le titre m’échappe. Air rapide. C’est « Just one of those things » après réflexion.  Solo percutant de piano. Le pianiste est chaud. Le batteur enchaîne aux baguettes et le 4tet repart avec le sax. Ténor lyrique à souhait. Un Italien ténor et lyrique mais ce n’est pas de l’opéra.

En do annonce Francesco. Une ballade. Intro du piano. Jeremy fait mieux que dépanner. Il assure. Solo méditatif. « A prelude to a kiss » (Duke Elllington).  C’est chaud et sirupeux à souhait comme il se doit. Batteur aux maillets. Solo de contrebasse qui creuse en profondeur. Fin soutien du batteur aux balais alors que le pianiste ponctue. Le pianiste reprend la main et le batteur les baguettes. Francesco ajoute quelques attaques acides dans son discours suave. Juste de quoi relever le goût sans que le plat ne pique trop.

Un air vif, léger. Le pianiste fait scintiller le piano. Deux musiciens s’installent dans le public. Louis Moutin et Géraldine Laurent. Son cristallin du piano. Solo délicieux de contrebasse finement haché par le batteur aux baguettes.

Une sorte de ballade s’étire. Batteur aux baguettes. Ca emballe et ça balance. Très efficace. 

Louis Moutin s’installe à la batterie. Géraldine Laurent n’a pas amené son saxophone. Pier Paolo Pozzi aide Louis Moutin à régler son instrument à sa mesure.

Un air de TS Monk. « I mean You » (?). Ils connaissent tous le morceau par cœur et le jouent tout de suite. Solo bien balancé du pianiste. Le 4tet reprend sax en tête. Louis Moutin a toujours le feu sacré mais il n’est toujours pas mon batteur préféré même s’il fut le dernier batteur du dernier trio de Martial Solal.

Un seul regret : Thierry Péala n’a pas été invité à chanter sur la scène du Café Laurent ce soir.

En vidéo sous cet article, un extrait d'un précédent concert au Café Laurent d'un autre quartette de Pier Paolo Pozzi avec Pierre de Bethmann au piano.

La photographie de Francesco Bearzatti est l'oeuvre du Magique Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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La Nouvelle Orléans: carnet de voyage aux sources du JAZZ

Publié le par Guillaume Lagrée

Sur le Mississipi

Sur le Mississipi

A streetcar named Desire

A streetcar named Desire

La Nouvelle Orléans

Carnet de voyage

Aux sources du Jazz

 

Jeudi 4 – vendredi 12 avril 2024

 

Lectrices exploratrices, lecteurs voyageurs, ce blog est consacré au Jazz d'aujourd'hui et d'hier. Je raconte mes voyages à pied, spécialement une longue marche de Paris à Rome, sur un autre blog, cumpedibus.

Pour une fois, un article de ce blog raconte un voyage, aux sources du Jazz, à La Nouvelle-Orléans en Louisiane aux Etats-Unis d'Amérique.  Le Jazz y est né et y demeure bien vivant. La francophonie aussi.

 

Voyage en compagnie de Marc Benham, pianiste déjà célébré sur ce blog. Gîte et couvert offerts par un ami sur place, M. R. Excellent plan amical. Merci à M. R, son épouse Dame S et leurs deux filles pour leur hospitalité. Merci à Marc Benham de m'avoir permis de rencontrer les musiciens de Jazz de La Nouvelle-Orléans.

90 000 touristes français chaque année à La Nouvelle-Orléans, ville fondée par les Français en 1718, mais pas de vol direct depuis Roissy Charles de Gaulle.

A l’aller, vol British Airways via Londres Heathrow. Correspondance manquée à Heathrow pour cause de départ en retard de Roissy. Une nuit au Renaissance Hôtel offerte (très convenable) et départ 24h plus tard le vendredi 5 avril.

Au retour, vol American Airlines via Philadelphie. Le vol pour Philadelphie était reporté, la correspondance pour Roissy pas assurée. AA me proposait de décoller pour Miami, passer une nuit d’hôtel à Miami, décoller pour New York JFK Airport puis Roissy. Too much monkey business comme le chantait Chuck Berry. L’ami a accepté de me loger et nourrir une nuit de plus à La Nouvelle-Orléans.

Décollage le samedi 13 avril pour Dallas Fort Worth (top 5 mondial des aéroports en fréquentation) puis Roissy. Changement de terminal au lieu de changer d’aéroport comme prévu à Philadelphie et 3 places pour moi seul dans ma rangée en classe Economique. J’ai accepté de partager avec un Américain sympathique, amateur de Jazz, dont c’était le premier séjour à Paris.  J’ai gagné au change.

Arrivée vendredi 5 avril à 19h45 heure locale (-7h/Paris en heure d’été) au Louis Armstrong International Airport de La Nouvelle Orléans. La sono de l’aéroport Louis Armstrong diffuse les standards des Hot Five et des Hot Seven, les grands petits groupes de Louis Armstrong il y a 100 ans. Bienvenue à La Nouvelle Orléans ! Pas de question du douanier américain, M. Davis (pas un parent de Miles Davis je présume). J’ai pu passer mes 2 bouteilles de vin français pour notre hôte sans difficulté.

French Quarter/ Quartier Français

French Quarter/ Quartier Français

Samedi 6 avril :

9h30. Marc et moi partons à pied pour le Quartier Français (French Quarter). 1h30 de marche. Ca nous réveille. Dès 11h, les musiciens jouent en direct dans les bars et les clubs. En fait, ici, ça joue en permanence de 10h à 4h le lendemain matin. Il y a des rues où il ne faut pas compter dormir la nuit.

Déjeuner au Brennan’s. Accoudés au bar en admirant le savoir-faire des barmen. Gumbo délicieux. Omelette aux écrevisses délicieuse aussi. La cuisine est comme la musique, métissée entre France, Espagne, Afrique, Caraïbes, Amérique. Attention, ici le pourboire est obligatoire. Le montant est variable, pas le principe.

L’après-midi, visite du National Jazz Museum près du French Market (Marché Français). Musée décevant sauf pour la batterie. C’est ici que l’instrument fut inventé à partir des tambours et cymbales des fanfares, posées au sol, groupées et organisées, pour remplacer les percussions africaines interdites aux esclaves.

La Nouvelle-Orléans est surnommée Crescent City, Big Easy & Drumsville. Drumsville pas Drumstown. Nous sommes à La Nouvelle-Orléans.

Drumsville c’est le nom de l’exposition sur plus de 100 ans de batterie à La Nouvelle- Orléans avec des instruments, du son et de l’image. Là, je me suis régalé. Par ailleurs, le rez-de-chaussée comporte une salle d’exposition temporaire où l’exposition n’avait rien à voir avec le Jazz. Le 3e étage était fermé. Une salle est dédiée à King Oliver, le Maitre de Louis Armstrong mais quasiment rien sur Louis Armstrong lui-même, Sidney Bechet, Jelly Roll Morton, Kid Ory, Barney Bigard, enfin tous les Maîtres du Jazz New Orléans.

Le Mississipi déborde souvent et les gens en ont peur. A juste titre. Les plaies des ouragans Katrina (2005) et Ida (2021) ne sont pas encore guéries. Le fleuve est peu visible, caché derrière d’immenses digues. En 2005, les digues de La Nouvelle-Orléans avaient cédé. En 2021, elles ont tenu. Les travaux furent donc efficaces.

Nous le vîmes du haut d’une passerelle au-dessus de la ligne ferroviaire. A côté, la Seine à Paris est une modeste rivière. Mississipi, Le père des eaux en langue ojibwé, peuple amérindien réparti entre le Canada et les Etats Unis d’Amérique.

Monument à l'Esclave Inconnu devant l'église Saint Augustin à La Nouvelle-Orléans

Monument à l'Esclave Inconnu devant l'église Saint Augustin à La Nouvelle-Orléans

Dimanche 7 avril :

Dimanche matin. Messe gospel à la paroisse Saint Augustin, la plus ancienne paroisse catholique noire des Etats Unis d’Amérique. L’église est fermée suite au passage de l’ouragan Ida (2021). Une affiche nous indique d’aller à Parrish Hall. Nous suivons le GPS. Bêtement. Ce n’est pas là. Parrish Hall c’est le presbytère accolé à l’église.

Prêtre blanc. Fidèles noirs. A part les touristes comme nous. Prêche intelligent sur le doute et la foi. En citant le Livre de Job évidemment. Chorale gospel de qualité accompagnée par un clavier électrique. Même les impies comme moi chantent les louanges du Seigneur. Le prêtre a un mot gentil pour les visiteurs, en français, s’il vous plaît. Le bulletin paroissial est édité en anglais et en français. Le prêtre me souhaite de « Joyeuses Pâques » en me serrant la main à la sortie. C’est une célébration religieuse, pas un spectacle. Il est permis d’assister, de chanter, d’applaudir, de prier mais pas de photographier ou de filmer.

En sortant, discussion sympathique avec des touristes français venus de Toulouse à la Nouvelle Orléans par amour du Jazz.

Ensuite, marche jusqu’au Vieux Carré et Frenchmen Street (la rue des Français) où se trouve une librairie avec une vendeuse californienne qui parle un excellent français (elle étudia à Avignon en 1981-82). Marc y achète le roman sur la Nouvelle Orléans « A confederacy of dunces » de John Kennedy Toole (au titre mal traduit : « La conjuration des imbéciles ». Il s’agit évidemment de la confédération puisque nous sommes en Louisiane dans un Etat de la Confédération en guerre contre l’Etat fédéral pendant la Guerre de Sécession). Un chef d’œuvre chroniqué sur ce blog.

C’est dans Frenchmen street que cela se passe pour le Jazz actuel à La Nouvelle Orléans. Nous allons déjeuner au Bamboula’s. Bon jambalaya, variante locale de la paella espagnole. La Nouvelle Orléans fut une ville espagnole de 1763 à 1800. C’est l’heure du déjeuner mais il y a déjà un bon groupe sur la scène. Guitare électrique, contrebasse, batterie.

Le guitariste est excellent. Il vient de Vancouver au Canada. Mike Clement nous offre 3 places pour le concert de Leroy Jones au Preservation Hall. Pour Marc, moi et notre hôte. Je remets la carte de mon blog à Mike qui m’a envoyé quelques heures après le lien vers son album « Hittin it » célébré depuis sur ce blog. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Nous changeons de club dans Frenchmen Street pour aller au DBA assister au concert du Treme Brass Band. Nous avons mal regardé l’horaire. Concert prévu à 15h. Démarrage à 15h05. Professionnalisme à l’américaine. L'orchestre joue terrible avec décontraction. Manifestement, ces hommes jouent cette musique sur scène depuis 50 ans. Ils maîtrisent. Treme comme le quartier et la série télévisée qui lui est consacrée. Nous devons partir dès le début du second morceau pour le Preservation Hall et le concert suivant.

Le Preservation Hall porte bien son nom. Même la poussière sur les fenêtres semble préservée depuis les années 20 du 20e siècle. Il semble que Louis Armstrong et Sidney Bechet vont monter sur scène. C’est Leroy Jones, trompettiste et chanteur qui fait vivre cette tradition sans micro. Avec Mike Clement à la guitare, un contrebassiste, un batteur, une tromboniste, un saxophoniste ténor et clarinettiste. Pas de piano. Cf vidéo sous cet article.

Ils jouent et chantent les grands classiques du genre joués et chantés par Louis Armstrong. En respectant l’adage de Gustav Mahler. Respecter la tradition ne consiste pas à vénérer les cendres mais à préserver le feu. Do You know what it means to miss New Orleans ? I’ve found a new baby. Leroy Jones est excellent. 30$ l’entrée. Ca les vaut mais merci encore à Mike Clement pour l’invitation. Cela ne peut être mieux. Nous ne sortons pas ce soir et rentrons au domicile amical. 

Musée national de la Seconde Guerre Mondiale

Musée national de la Seconde Guerre Mondiale

Lundi 8 avril :

Journée de repos. J’en profite pour visiter le musée national de la Seconde Guerre mondiale. Le National WWII Museum de La Nouvelle Orléans. 35$ l’entrée. Plus cher que le Louvre à Paris. Entrée libre pour les soldats et les vétérans américains.

C’est immense, riche, fait bien comprendre comment les Etats Unis d’Amérique, neutres en 1939, sont entrés en guerre en 1941 suite à l’attaque de Pearl Harbor par les Japonais (l’hypothèse que le président FD Roosevelt, informé de l’imminence de l’attaque, l’ait laissé faire pour justifier l’entrée en guerre, n’est pas évoquée).

Les salles consacrées à l’industrie américaine et à son adaptation à la guerre sont impressionnantes. J’y apprends que les barges du Débarquement de Normandie en 1944 ont été construites à la Nouvelle-Orléans par le chantier O’Higgins, premier entrepreneur de Louisiane à donner un salaire égal à ses ouvriers qu’ils soient Noirs ou Blancs. Ces barges sont une variante des bateaux du bayou de Louisiane à fond plat. Le bayou, trop solide pour naviguer, trop liquide pour marcher, selon un adage local. Attention, le musée ferme à 17h. J’en fus chassé à la fermeture alors que j’étais loin d’avoir tout vu et tout entendu. A 35$ l’entrée, je n’y suis pas revenu.

Bon sandwich et bonne salade au Café Avenue sur l’Avenue Saint Charles. Les noms des rues sont écrits en anglais et en français à New Orleans/La Nouvelle-Orléans.

National Jazz Museum

National Jazz Museum

Mardi 9 avril :

Aujourd’hui déjeuner au French Market Restaurant en face du French Market. Swamp platter pour ma part. Le plateau du marais comprend 3 plats dont de l’alligator. Délicieux. La chair ressemble à un bon poulet. Blanche et ferme.

Ensuite nous revenons au New Orleans Jazz Museum pour le concert gratuit de 14h. Anne Pacéo, batteuse française, que je n’ai pas vu sur scène depuis plus de 10 ans, est en résidence à la Nouvelle Orléans grâce au dispositif de la Villa Albertine. Elle joue avec un groupe de musiciens locaux qu’elle vient de rencontrer, les NOLA friends. NOLA : New Orleans Louisiana. Un album devrait suivre.

Anne Pacéo : batterie, compositions, direction

Victor Campbell : piano, claviers

Michael Joseph Christie : trompette

Orlando Gilbert : saxophone

Lex Warshawski : guitare basse électrique

Sari Jordan : chant

Invités :

Marina Albero : claviers

Mahmoud Charwy : oud

 

Ostinato du piano. Repris par la voix, la trompette et le sax ténor. La batteuse tapote finement aux baguettes. Assez planant puis le groupe se lance et ça swingue nettement plus. Groupe soudé derrière la chanteuse dont la voix s’envole. Solo de soprano rapide, aigu. Anne Pacéo est toujours une source vive d’énergie inépuisable. Le groupe reprend avec des ha, ha, ha charmants de la chanteuse. Charmant decrescendo final.

Anne Pacéo joue des morceaux de son dernier album et des nouveaux morceaux jamais joués, jamais enregistrés. D’abord « Here and everywhere » (ne pas confondre avec « Here there and everywhere » des Beatles). Puis un nouveau morceau, « Manta », en hommage à la raie manta.

Un nouveau musicien monte sur scène. Mahmoud Choury : oud. Toujours aux baguettes en finesse. Sax ténor. Le groupe joue soudé et l’oud se détache de l’ensemble. Bonne vibration de la basse électique.

Mahmoud Choury sort de scène. Anne Pacéo annonce « Aube marine » et le traduit en anglais. Marina Albero s’ajoute aux claviers. La batteuse tape des mains. Le clavier tourne en boucle. Anne Pacéo a rencontré Marina Albero au Spotted Cat, un des clubs de Frenchmen Street, la rue où il faut aller à La Nouvelle-Orléans pour le Jazz actuel. Duel entre clavier et batterie aux baguettes. Sons saccadés de la trompette et du sax ténor. Cette aube marine est bien énergique. Ma voisine s’en va. Trop moderne pour elle je pense. Les deux claviers et la batterie se déchaînent. Ca envoie du lourd. La batterie marque dans le ventre. Trompette et sax ténor soufflent en tempête.

Plusieurs spectateurs s’en vont. D’autres arrivent. Ca s’équilibre.

« Restless » (Sans repos). Marina Albero reste au clavier. Malgré le titre, c’est beaucoup plus calme. Dialogue clavier et voix en douceur. Je ne comprends rien à l’anglais de la chanteuse mais cela ressemble à une chanson d’amour. Les souffleurs soufflent groupés. Claviers et batteuse aux baguettes nous hachent menu. Au pianiste titulaire de se déchaîner. Fin nette et sèche. C’était un nouveau morceau jamais joué.

« Birth and rebirth » tiré du 4e album d’Anne Pacéo. Les souffleurs sont sortis. Duo basse & voix avec une ballade très lente. Le piano et la batteuse aux maillets s’ajoutent en douceur.

Retour des souffleurs et de la pianiste. Un autre invité est absent. Anne Pacéo remercie le Jazz Museum qui lui permet de travailler sa batterie tous les jours. Elle remercie aussi l’équipe du consulat général de France à La Nouvelle-Orléans et la Villa Albertine.

« The diver » (Le plongeur). Un nouveau titre. Gros son de la grosse caisse bien tapée du pied.  Les souffleurs jouent groupés. Bel entrelacs entre piano dans le grave et clavier électrique dans l’aigu. Beau maelstrom final.

Dîner délicieux au Snug Harbor, restaurant et club de Jazz. En fond sonore, dans une autre salle, le Matt Booth 5tet. Ca sonne terrible. Concert payant.

Marc et moi allons dans un autre club,  The Maison. Bar avec musiciens. Un groupe de funk mélangeant hommes et femmes, Blancs et Noirs. Clavier, basse, batterie, guitare électrique, chant, trompetten saxophone. Tout le monde danse dans la salle. Jeunes et vieux, Blancs et Noirs. Anne Paceo arrive avec Marina Albero. Les deux femmes montent sur scène et le groupe joue plus Jazz. Marc et moi avons notre dose de sons. Nous rentrons.

Jour d'orage à La Nouvelle Orléans

Jour d'orage à La Nouvelle Orléans

Mercredi 11 avril :

Journée bloquée par la météo. Marc et moi recevons sur notre portable un signal d’alarme très puissant, un son jamais entendu et le message suivant : Serious Weather Warning. Interdit de sortir jusqu’à 14h. La sécurité civile est bien organisée à La Nouvelle-Orléans. Même avec un téléphone portable étranger, vous recevez le message. Nous ne sortons pas avant 16h et la fin du match de Ligue des Champions PSG - FC Barcelone.

Dîner dans un restaurant thaï délicieux à Frenchmen Street, le Budsi’s.

Puis le bœuf (jam session in english) au Royal Frenchmen Hotel & Bar de Frenchmen street. Mike Clement nous a donné le plan mais il ne joue pas ce soir. Démarrage vers 22h. Belle salle carrelée vaste. Des fauteuils confortables sur les côtés pour qui souhaite s’asseoir et écouter. Il est aussi possible d’écouter dehors assis ou debout car il fait beau et les portes sont grandes ouvertes. Au milieu de la salle, un grand espace libre pour danser. Ici, le Jazz n’est pas coupé de ses racines. Il est toujours une musique de danse.

Les standards s’enchaînent. Marc Benham occupe le poste au piano et reçoit un beau compliment d’un noble vieillard : « Ca fait 75 ans que je joue du piano. J’en ai entendu des pianistes qui passaient jouer à la Nouvelle-Orléans. Toi tu sonnes vraiment lourd, mec ». « You sound really heavy, man » en anglais dans le texte. Le tromboniste est particulièrement excellent. Le sax ténor assure grave. Les chanteuses sont de qualité variable.

Ici aussi, nous retrouvons Anne Pacéo qui tape le bœuf avec Marc Benham comme dans leurs jeunes années à Paris.  Maud, une saxophoniste suisse qui vit à La Nouvelle-Orléans, nous explique que les soins médicaux sont gratuits pour les musiciens et leur famille dans cette ville et dans cette ville uniquement. Au prix de la santé aux USA, c’est un argument solide pour attirer les meilleurs musiciens. Et puis l’ambiance n’est pas compétitive comme à New York. Ici, c’est Big Easy, pas Big Apple. Et il n’y a jamais de neige, de gel, de blizzard.

La Nouvelle-Orléans est considérée comme la ville la plus criminogène des Etats Unis d'Amérique, avec Detroit, autre grande ville de la musique noire américaine. La ville avec le plus grand nombre d'homicides aux Etats-Unis en 2022, c'était la Nouvelle-Orléans. Dans le Quartier Français (French Quarter in english) il y a des barrières de police à l'entrée et à la sortie ainsi que des véhicules et équipages du NOPD, surnommé KKPD par Christian Atunde Adjuah, né Christian Scott, trompettiste de Jazz originaire de la Nouvelle Orléans. Le touriste est une espèce protégée à la Nouvelle-Orléans car il rapporte beaucoup d'argent à la ville.

Famille du bayou de Louisiane

Famille du bayou de Louisiane

Jeudi 11 avril :

Journée tourisme. Ballade sur le bayou avec Viator. 90$/personne. Ca les vaut. Un bus vient nous chercher devant un hôtel proche de notre résidence et nous y ramène ensuite.  90mn de ballade en bateau à moteur sur le bayou avec un guide qui connaît chaque alligator par son prénom. Spike, c’est le bébé que j’ai tenu dans mes mains. Pas retenu le nom du gros alligator qu’il nourrit de viande et de chamallows (l’alligator est omnivore) en lui tapotant la tête d’un « Good boy ».

Soirée à la taverne Saint Roch. Jam session plutôt funky. Ca joue mais il n’y a pas un chat. La salle est vide. Pas d’ambiance. Nous rentrons avant minuit.

Ensuite, j’ai passé les journées du vendredi 12 et du samedi 13 avril à tenter de prendre l’avion pour Paris Charles de Gaulle, réussir et atterrir le dimanche 14 avril à 9h25.

Marc Benham est resté une semaine de plus. Il a d’autres souvenirs à raconter s’il le désire. Sur la vraie messe gospel dans une église baptiste près du Lac Ponchartrain et sur le French Quarter Jazz Festival auquel je n'ai pas assisté.

Je devais aller à la Nouvelle Orléans avec mon père Michel Lagrée (1946-2001) qui m’emmena à mon premier concert de Jazz pour mes 6 ans, en 1977. C’était du New Orleans. Je m’en souviens encore. Je suis abonné au Jazz et à l’électricité depuis. Le Jazz est toujours en vie, là où il est né, à La Nouvelle-Orléans.

Les photographies de cet article sont l'oeuvre des Excellents Marc Benham et Guillaume Lagrée. Toute utilisation de ces oeuvres sans l'autorisation de leurs auteurs constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Musiciens à l'aéroport Louis Armstrong de La Nouvelle Orléans

Musiciens à l'aéroport Louis Armstrong de La Nouvelle Orléans

Façade du club The Spotted Cat dans Frenchmen Street (la Rue des Français)

Façade du club The Spotted Cat dans Frenchmen Street (la Rue des Français)

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