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Martial Solal raconté par les musiciens

Publié le par Guillaume Lagrée

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices compositrices et arrangeuses, lecteurs pianistes et chefs d'orchestre, ce blog a récemment salué la mémoire du pianiste, compositeur, arrangeur et chef d'orchestre de Jazz français Martial Solal (1927 - 2024) qui a définitivement refermé son piano le 12 décembre 2024.

Il est temps de passer aux choses sérieuses, l'avis de musiciens sur le Maître de Chatou. 

Je leur ai posé les 3 mêmes questions que j'avais posé pour Chick Corea en 2021:

1. Quels sont vos souvenirs personnels de Martial Solal (rencontres, concerts)?

2. Quelle influence a t-il eu sur votre musique?

3. Quels morceaux, albums recommanderiez vous à ceux qui ne connaissent pas la musique de Martial Solal?

Voici les 3 musiciens français qui m'ont répondu immédiatement. J'insisterai pour en recevoir d'autres.

Eric Le Lann (1957), trompettiste, a joué dans tous les orchestres de Martial Solal depuis 1981. Martial Solal a arrangé des chansons d'Edith Piaf & Charles Trénet pour l'album " Eric Le Lann joue Piaf Trénet " (1990). Orchestre dirigé par Patrice Caratini.

Eric Le Lann a aussi enregistré un album en duo avec Martial Solal au festival Jazz à Vannes, édition 1999,

" Portrait in Black and White " . 

Eric Le Lann a publié une autobiographie chroniquée sur ce blog, " Scorpion ascendant Belon " (2022). Il réserve ses souvenirs de Martial Solal à la future nouvelle  édition de cette autobiographie.

Manuel Rocheman (1964), pianiste, fut le seul élève régulier de Martial Solal. Sur ce blog, vous trouverez la chronique d'un concert à Paris, à la Maison de la Radio, le 30 janvier 2022, où était joué le concerto Icosium de Martial Solal. Manuel Rocheman était au piano. Voici ses réponses à mes 3 questions innocentes.

1. J'ai beaucoup trop de souvenirs personnels pour les relater ici.  Ca fait 45 ans que je le connais. On se voyait et s'appelait très régulièrement.

2. Une grande influence! Il a été mon professeur.

3. Pour les morceaux et albums en voici trois recommandés par Manuel Rocheman. J'en possède un.

" Nothing but piano " en solo chez MPS.

" Suite for trioen trio chez MPS avec NHOP et Daniel Humair

" Martial Solal live 1959 - 1985 "

 

Je vous livre, lectrices pianistes et chefs d'orchestre, lecteurs compositeurs et arrangeurs, en complément  direct du sujet, un texte personnel de Manuel Rocheman, écrit pour l'occasion. Merci Manuel.

La musique de Martial Solal est comme un o.v.n.i. Elle possède un aspect futuriste tout en puisant dans la pure tradition du Jazz. Une mise à jour permanente. Un album pour moi illustre à merveille la quintessence du jeu de Martial, c'est "Nothing but Piano" album en piano solo sorti chez M.P.S. vers la fin des années 70.

 

La première fois que je suis allé chez Martial, j'avais 16 ou 17 ans, j'ai posé les doigts sur son piano et j'ai réalisé à quel point il était dur ! Pour enfoncer une touche il fallait vraiment mettre beaucoup de poids. Martial m'a expliqué qu'il avait volontairement choisi un piano très dur afin de n'avoir jamais de mauvaise surprise quand il découvrait le piano lors d'un concert. C'est vrai que nous les pianistes ne jouons jamais en concert sur l'instrument sur lequel nous travaillons. Du coup, lorsque j'ai acheté mon piano à queue, j'ai aussi choisi un modèle avec une bonne résistance, de façon à muscler mes doigts au mieux.

 

Martial me demandait d'écrire mes improvisations. Quand je venais prendre les cours chez lui, il s'accoudait sur le côté du piano pour regarder le clavier et mes doigts, et me disait " Manuel, joue-moi tes improvisations" , j'étais très intimidé. Je lui jouais les phrases que j'avais écrites et que je pensais être intéressantes. Il était très compréhensif, il m'encourageait tout le temps...

 

 

Eric Ferrand N'Kaoua (1963) , pianiste concertiste classique, est aussi passionné par l'oeuvre de Martial Solal que par celle de Frédéric Chopin ou Franz Liszt. Sur ce blog, vous trouverez la chronique de son album consacré aux oeuvres pour piano et deux pianos de Martial Solal. L'album " Martial Solal: works for piano and two pianos by Eric Ferrand N'Kaoua " (2015)   se conclue par une " Ballade pour deux pianos " en duo avec Martial Solal. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Vous trouverez aussi un dialogue autour d'André Hodeir (1921-2011) par Martial Solal, Olivier Calmel & Eric Ferrand N'Kaoua, organisé par votre serviteur, chez Martial Solal, le dimanche 22 janvier 2012.

Propos liminaires d'Eric Ferrand N'Kaoua suite au décès de Martial Solal. Merci Eric.

Le coup est rude, car Martial, malgré son grand âge, était resté parfaitement lucide, répondait au courrier, s'intéressait à ce que faisaient les musiciens de son entourage pour qui il constituait une sorte de référence absolue. Le monde perd un artiste au talent éclatant, mais dont on commence à peine à entrevoir l'importance historique, tant il a créé dans des domaines différents, toujours en avance sur son temps. Pour ma part, j'admirais le musicien mais j'aimais aussi profondément l'homme pudique, ironique sans jamais être blessant, d'une intelligence merveilleuse, conscient de sa valeur mais restant d'une grande simplicité.

Réponse à la question 1:


Sylvia Monfort disait :" on ne rencontre vraiment les autres que par le travail en commun" et j'ai avec Martial de merveilleux souvenirs de travail. J'ai  souvent pris le RER pour Chatou afin de lui jouer ses œuvres, d'abord le concerto Échanges pour piano et cordes en 2009, puis en 2011 les Études et Preludes  qu'il m'a demandé ensuite d'enregistrer, puis en 2020 le concerto Coexistence et beaucoup d'autres choses entre-temps.

Ce faisant, je ne pouvais m'empêcher de penser au grand pianiste et professeur Vlado Perlemuter qui, presque un siècle plus tôt, prenait régulièrement le train pour Montfort- l'Amaury afin de recueillir les conseils d'interprétation de Maurice Ravel.

Nous avons d'autre part entretenu une abondante correspondance par e-mail au fil de ces années. Martial a été un précurseur dans l'utilisation des ordinateurs pour écrire de la musique. Il était donc très au fait des évolutions technologiques et adorait les gadgets, ce qui nous fournissait un autre terrain de discussion...

Ma toute première visite chez lui, grâce à Jean -Charles Richard, avait d'ailleurs pour objet  la numérisation d'une ancienne bande magnétique professionnelle de radio (version initiale de la Suite en ré bémol) pour laquelle nous avions apporté le matériel adéquat. Mon souvenir le plus émouvant reste tout de même sa présence tout au long de l'enregistrement de mon cd Martial Solal, piano works, auquel il m'a fait de plus l'honneur de participer en jouant avec moi sa Ballade pour deux pianos.. Cf extrait audio au dessus de cet article.
 

Réponse à la question 2:

Martial est parti avec ses secrets, non qu'il les ait jalousement gardés (bien au contraire, puisqu'il a publié une  célèbre Méthode d'improvisation), mais simplement parce qu'ils étaient pour l'essentiel indicibles. En travaillant avec lui sa musique, en assistant à ses concerts, j'ai pourtant beaucoup appris en matière d'accentuation comme de prononciation et me suis peu à peu inconsciemment imprégné d'une manière d'être musicale différente, celle qui cultive l'imprévu.  Quel que soit le style , il me semble aussi que je porte dorénavant plus d'attention au caractère  qu'aux notes et que ma conscience du temps est devenue plus précise.

 

Réponse à la question 3 avec ce qui me vient à l'esprit tout de suite : en solo, à part My one and only love que vous citez avec raison, je pense entre autres au plus ancien Nothing but piano (1976 je crois), mais aussi à Martial Solal improvise pour France Musique ; en duo, l'extraordinaire Movability avec NHOP, que l'on retrouve dans Duo & trio live in Paris 1976 avec Daniel Humair (grande année, décidément),  Avec le Newdecaband, il me semble qu'il a génialement réinventé le concerto grosso dans Exposition sans tableauPour les oeuvres très écrites et plus amples, je pense au magnifique concerto pour claviers et orchestre Nuit étoilée dirigé par Marius Constant, où l'on retrouve le compositeur passant du piano de concert au synthétiseur et au piano désaccordé. Les concertos que j'ai eu le privilège de jouer, Echanges pour piano et cordes et Coexistence pour piano et grand orchestre n'ont pas encore fait l'objet d'enregistrements publiés, mais Coexistence est encore disponible sur la plateforme de Radio France où il figurait parmi les 3 concertos de la soirée hommage du vendredi 11 septembre 2020, avec le concerto pour saxophone et celui pour 3 solistes.

Je suis loin de connaître toute sa discographie ou toute ses oeuvres; cette courte liste laisse donc inévitablement de côté d'innombrables joyaux. En revanche, YouTube regorge de live étincelants, pas forcément publiés en disque, comme ces dialogues incroyables avec Jean-Louis ChautempsBernard Lubat ou Toots Thielemans, et de nombreuses vidéos qui, loin de dévoiler les secrets indicibles de Martial, ne font qu'épaissir le mystère de sa créativité et de ses dons pianistiques incomparables. Cf vidéo sous cet article.

La photographie de Martial Solal est l'oeuvre de l'Epatant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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Sélection de festivals et de concerts de Jazz pour janvier 2025

Publié le par Guillaume Lagrée

Magic Malik par Juan Carlos HERNANDEZ

Magic Malik par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices vénérées, lecteurs vénérables, fidèles abonnés au Jazz et à l'électricité, à tous présents et à venir, Salut!

Tous mes voeux de santé et de félicité pour l'année 2025. Que les Dieux et les Muses vous protègent!

 Armé de mauvaise foi et de partialité, je vous propose la sélection suivante de festivals & de concerts  de Jazz pour janvier 2025.

Pour une sélection plus complète sur Paris et l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, voyez l'agenda de Jazz Magazine

Si vous ne voulez ou ne pouvez pas sortir de chez vous, plusieurs solutions s'offrent à vous:

- Ecouter les concerts sur France Musique avec les émissions Jazz Club  et Jazz sur le Vif (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live.

- Pour l'actualité du Jazz 24h/24, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio.  Une fois sur le site Internet de la radio, cliquez au centre de l'écran sur Ecouter le live radio et le programme démarre. Il s'agit d'une radio associative, sans publicité. Si vous êtes imposables en France, vos dons sont déductibles fiscalement.

Le  podcast de l' émission de juin 2022 en 2 parties sur France Culture," Une histoire particulière " consacrée à Dizzy Gillespie Président reste disponible.  Avec la participation de Guillaume Lagrée, l'Excellent auteur de ce blog.

Sur la radio TSFJAZZ, vous trouverez le podcast de l'émission " Caviar  et champagne " du mercredi 14 février 2024 ,  " Ode aux amours contrariées " , pour la Saint Valentin. Avec la participation de Guillaume Lagrée, l'Excellent auteur de ce blog. 

" Big Band Theory " un podcast de l'association Grands Formats qui raconte l'histoire des Big Bands de Jazz en France avec Patrice Caratini & Arnaud Merlin. L'Univers a commencé par un Big Band!

Vous pouvez assister depuis la Toile aux concerts à New York, USA, dans Greenwich Village, des clubs Small's et Mezzrow. Accès gratuit hors frais de connexion. Sur Internet, si c'est gratuit, c'est toi le produit.

Aux Lilas (93), le Triton vous propose un service de vidéo à la demande qui vous permet de voir et d'écouter les concerts passés pour une somme modique.
Au cinéma, en France, est actuellement diffusé le documentaire " Il était une fois Michel Legrand " sur la vie et l'oeuvre, côté clair et côté obscur, du pianiste, compositeur, arrangeur et chef d'orchestre franco-américain Michel Legrand (1932 - 2019), auteur de plusieurs standards du Jazz, le seul Français à avoir dirigé Miles Davis & Stan Getz. Un enchantement. Vivement recommandé. Je l'ai vu 2 fois en 3 semaines.

A  Paris, Ile de France, France, à la Philharmonie: exposition Ravel Boléro du mardi 3 décembre 2024 au dimanche 15 juin 2025. Maurice Ravel (1875 - 1937) n'a cessé d'écouter et d'influencer le Jazz. 

Quelques festivals de Jazz en France

 

En Occitanie, dans le Tarn, à Albi, Albi Jazz Festival du dimanche 26 janvier au samedi 1er février 2025, avec le 5tet de Louis Sclavis & l'Orchestre incandescent de Sylvaine Hélary vendredi 31 janvier à 20h. 

 

Quelques concerts de Jazz en France

 

Le lundi & le mardi, à Paris, au Duc des Lombards, Nouvelle scène à 19h30, 21h, 22h30. Entrée libre pour découvrir les jeunes talents du Jazz en France.

 

Jeudi 2 janvier, 21h, Paris, Le Sunside: les frères Boulou & Elios Ferré avec Alain Jean-Marie & Gilles Naturel. Tellement bon que ça devrait être illégal. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Samedi 4 janvier, 19h45, Paris, le Café Laurent: 4tet Christian Brenner, Bruno Schorp, Arnaud Lechantre & Yoann Loustalot. Classieux. Entrée libre.

Lundi 6 janvier, 19h45, Paris, le Café Laurent:  dialogue Thierry Péala & Levi Harvey. Joyeux. Entrée libre.

Vendredi 10 janvier:

- 20h, Paris, péniche Le son de la Terre: le 4tet de Sylvain Beuf vient jouer son nouvel album " Long Distance "

- 20h30, Paris, le Sunset: le 4tet Modular de Sdrjan Ivanovic , déjà célébré sur ce blog. Un groupe du réseau Jazz France Balkans déjà signalé sur ce blog. Cf vidéo sous cet article.

- 20h30, Paris, Le Pan Piper: le Spacecraft de Gary Brunton. Décollage immédiat.

Samedi 11 janvier:

- 19h, Paris, Maison de la Radio: Aki Takase & Daniel Erdmann jouent Duke Ellington (1899 - 1974) puis 10 mains pour Jarrett. Hommage au Köln concert de Keith Jarrett (1975) par 5 pianistes: Guillaume de Chassy, Andy Emler, Benjamin Moussay, Nathalie Loriers & Carl-Henri Morrisset. Concerts diffusés en direct puis en différé par France Musique.

- 19h30 & 21h30, Paris, le Baiser Salé: Magic Malik Orchestra. Magique. Cf photographie au dessus de cet article.

Mardi 14 janvier, 21h30, Paris, le Sunside: trio Italie France Nicola Sergio, Mauro Gargano & Christophe Marguet. Lyrique. 

Mercredi 15 janvier, 19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: carte blanche au 4tet de Fred Nardin avec Leon Parker, Viktor Nyberg & Olga Amelchenko. Energique.

Jeudi 16 janvier, 19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: carte blanche au 4tet de Raynald Colom. Energique. 

Vendredi 17 janvier:

-19h45, Paris, le Café Laurent: 4tet Christophe Panzani, Rémi Decormeille, Bruno Schorp & Karl Jannuska. Energique. Entrée libre.

- 20h30, Paris, le Sunset: " Chant song " le nouveau projet de Mathias Lévy avec Jean-Philippe Viret & Lou Tavano. Lyrique.

- 21h30, Paris, Le Sunside: 4tet André Villeger & Alain Jean-Marie. Révisez vos classiques avec des Maîtres.

Samedi 18 janvier, 19h45, Paris, le Café Laurent: trio Pierre de Bethmann, Philippe Aerts & Pier Paolo Pozzi. Classieux. Entrée libre.

Lundi 20 janvier, 20h30, Saint Denis (93), Saint Denis Jazz TGP: dialogue Leonardo Montana (Brésil) & Arnaud Dolmen (Guadeloupe) . Percutant.

Mardi 21 janvier, 20h30 , Strasbourg (67), Jazzdor: le projet Abstract Narratives de Mussina Ebobissé déjà salué sur ce blog. 

Jeudi 23 janvier: Soirée guitares à Paris.

- 19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: le 4tet de Sandro Zerafa avec Laurent Coq. Classieux. Guitare maltaise.

- 19h30 & 21h30, Paris, Le Sunset: célébration de Django Reinhardt avec le trio de Stochelo Rosenberg & Rocky Gresset. Guitare manouche.

- 20h, Paris, le Bal Blomet: le trio de Laurent Courthaliac. Un concert Jazz Magazine. Classieux.

- 20h30, Paris, les Bascules: 4tet de Katia Schiavone. Dîner concert. Guitare italienne.

Vendredi 24 janvier:

- 19h30 & 21h30, Paris, Le Sunset: célébration de Django Reinhardt avec le trio de Stochelo Rosenberg & Rocky Gresset. Guitare manouche.

- 19h45, Paris, le Café Laurent: 4tet de Christian Brenner avec Esaie Cid (sax alto). Tonique. Entrée libre.

- 20h, Paris, Philharmonie de Paris: Paramount 4tet. Un All Stars Band dirigé par Joe Lovano.

Samedi 25 janvier, 19h45, Paris, le Café Laurent: 4tet de Christian Brenner avec Eric Séva. Tonique. Entrée libre. 

Dimanche 26 janvier, 19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: dialogue Matthieu Marthouret & Thomas Delor. En douceur.

Lundi 27 janvier,  19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: Jazz & musique de film noir avec le trio de Pierre Durand

Mardi 28 janvier:

- 19h45, Paris, le Café Laurent: dialogue Monika Kabasélé & Dexter Goldberg. Lyrique. Entrée libre.

- 21h, Paris, le Sunside: trio Enrico Pieranunzi, Diego Imbert, André Cecarelli. Trio de Maîtres. 

Mercredi 29 janvier:

- 20h30, Paris, Studio de l'Ermitage: le trio Guillaume de Chassy, André Minvielle, Géraldine Laurent joue & chante le Fou chantant, Charles Trénet. Album " Trénet en passant ".

- 21h, Paris, le Sunside: trio Enrico Pieranunzi, Diego Imbert, André Cecarelli. Trio de Maîtres. 

Jeudi 30 janvier, 20h, Les Lilas (93), théâtre du Garde-Chasse: Médéric Collignon jouera son nouvel album " Arsis Thesis ".

Vendredi 31 janvier:

- 20h, Paris, le Barbizon: dîner concert avec le Newtet de Glenn Ferris. Dynamique

- 21h30, Paris, le Sunside: Broadway letters, le trio de standards de Riccardo del Fra avec Alain Jean-Marie. Classieux.

  

La photographie de Magic Malik est l'oeuvre de l'Irréductible Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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Le 4tet de Miguel Castro nous embarque sur la péniche le Son de la Terre

Publié le par Guillaume Lagrée

Pieternel Van Oers & Miguel Castro par Benoît MASSIOT

Pieternel Van Oers & Miguel Castro par Benoît MASSIOT

Miguel Castro 4tet

Péniche Le Son de la Terre

Paris, Ile de France, France

Dimanche 15 décembre 2024, 18h

Miguel Castro: guitare électrique, composition

Pieternel Van Oers: piano

Marc Bollengier: contrebasse

Benoist Raffin: batterie

 

" J'ai toujours cherché à écrire une musique qui résiste à l’épreuve du temps. Je me demandais toujours, dans ma tête: « Est- ce que ça tiendra toujours dans vingt, trente ans? » J’ai essayé d’écrire des thèmes faciles à écouter, faciles à jouer. C’est une tâche difficile de faire tout ça. Écrire quelque chose de simple mais idiot, ou quelque chose de profond mais trop complexe, c’est facile. Mais la simplicité avec de la profondeur, c’est ce qui m’est le plus dur à faire. " 

Pour illustrer cette belle pensée d'Horace Silver, le 4tet commence le concert avec une composition de Miguel Castro, " Simple is hard " . Cf vidéo sous cet article.

Ca doit être dur à jouer puisqu'ils ont tous sorti les partitions, même le batteur. Démarrage groupé. Ca marche. Je bats la mesure du pied droit dès le départ. Ils m'ont attrapé tout de suite. La pianiste prend la main et distribue le jeu. Puis, dans un ordre démocratique, le guitariste et le contrebassiste, avec le batteur aux balais pour ce dernier. Breaks du batteur aux baguettes. Chacun prend la parole à son tour sans interrompre ni être interrompu. Miracle de la démocratie du Jazz.

Une ballade. Batteur aux baguettes. Ca berce avec le roulis de la péniche sur la Seine. Son clair de la guitare en résonance avec le piano. Contrebasse & batterie soutiennent , souples et fermes. Le batteur passe aux baguettes. Derrière la scène, la Seine et les bateaux qui passent dessus, visibles mais inaudibles depuis la péniche, heureusement. La pianiste reprend la main. La guitare insiste dans l'émotion. Batteur aux balais.

Un air rapide. Batteur aux baguettes. Ca balance toujours. Mon pied droit bat de nouveau la mesure. Bonne vibration en harmonie avec le roulis de la péniche. Montée en puissance sous les assauts du batteur aux baguettes. C'était " Dance at home ". 

" It's time ". Nouvelle composition. Batteur aux baguettes. Balancement tranquille. Bonne musique de croisière même si la péniche le Son de la Terre est amarrée au quai de Montebello, 75005 Paris, France, face à Notre Dame de Paris, toujours en travaux après réouverture. Le 4tet monte doucement en puissance avec de l'ostinato. Ca balance de façon cool et efficace. Impeccable.

Le 4tet repart avec le batteur aux balais. Dialogue contrebasse & batterie ponctuée par la pianiste. Ca pulse bien. Retour au 4tet plus énergique avec batteur aux baguettes. Quelques accords dissonants au piano épicent la sauce. Un petit garçon enthousiaste crie Bravo en plein morceau. Solo du batteur en finesse aux baguettes. Roulez tambours, vibrez cymbales! " Monk's Blues " un hommage à Thelonious Monk. D'où les accords dissonants du piano. Logique.

" Take the time ". Un morceau qui prend son temps comme son titre l'indique. Batteur aux baguettes. Le petit garçon est toujours aussi enthousiaste. Il crie Bravo avec les applaudissements. Miguel salue ses jumeaux de 3 ans, même âge que ce petit garçon, absents ce soir.

" The last thing we did " (Miguel Castro). Solo du contrebassiste à l'archet pour commencer. Puis le 4tet démarre tout en douceur. Batteur aux balais. A la fin du solo d guitare, silence recueilli du public sauf le petit garçon qui dit Bravo! Un vrai fan. Solo du batteur aux balais tout en douceur jusqu'à s'éteindre. Applaudissements et Bravo!

" Si demain " (Miguel Castro). Le 4tet démarre groupé, énergique. Batteur aux baguettes.

" Cherish Hope " (Miguel Castro). Beau son de guitare. Batteur aux balais puis aux baguettes. Ca balance bien. Le piano entre dans la danse. Retour au calme pour le solo de contrebasse à mains nues, bien massé par le batteur aux balais. Le piano ponctue. Le contrebassiste poursuit à l'archet puis la guitare relance le 4tet, toujours tranquille. Batteur aux baguettes. Ca s'anime mais sans brutalité. 

RAPPEL

Un standard du Jazz au titre adapté pour un au revoir " Never let me go ". Solo de la pianiste en intro. Elle arrive au thème et le groupe enchaîne avec le batteur aux balais.

La photographie de Pieternel Van Oers & Miguel Castro est l'oeuvre de Benoît Massiot. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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Thomas Savy trio de retour au Sunset

Publié le par Guillaume Lagrée

Stéphane Kerecki par Juan Carlos HERNANDEZ

Stéphane Kerecki par Juan Carlos HERNANDEZ

Thomas Savy Trio

Le Sunset

Paris, Ile de France, France

Vendredi 13 décembre 2024, 21h30

 

Thomas Savy: clarinette basse, compositions

Stéphane Kerecki : contrebasse

Fabrice Moreau: batterie

Concert dédié à Martial Solal décédé le jeudi 12 décembre 2024 dont le dernier concert au Sunside fut un duo avec David Liebman. J'étais au 2e concert du jeudi 10 décembre 2015. Souvenir inoubliable. Podcast du concert du vendredi 11 décembre 2015 disponible sur France Musique.

Ce trio est né au Sunside il y a 15 ans. Cf vidéo de 2010 sous cet article avec un autre batteur, Karl Jannuska.

Pour les lectrices qui l'ignorent & les lecteurs qui n'y ont jamais mis les pieds, sachez que le Sunset & le Sunside sont 2 clubs de Jazz avec 2 programmations différentes à la même adresse (60 rue des Lombards, 75001 Paris, France) et avec le même patron, Stéphane Portet. Au rez-de-chaussée, le Sunside. Au sous sol, le Sunset. Le trio de Thomas Savy est né au Sunside mais joue ce soir au Sunset.

Ca commence en douceur avec une ballade. Batteur aux balais. Ca me rappelle Gerry Mulligan tellement c'est cool. C'est dire si la musique est bonne. Ca s'anime avec le batteur aux baguettes. Solo de contrebasse avec un gros son bondissant. Batteur aux balais. Le trio repart avec des breaks de Fabrice Moreau aux baguettes. Chacun son tour. C'est du Jazz, démocratie en action.  C'était " Dolphy's dance ", clin d'oeil à une composition d'Herbie Hancock, " Dolphin dance " & hommage à Eric Dolphy (1928-1964) qui jouait de la clarinette basse, entre autres.

" Atlantique Nord ". Batteur aux balais. Je reconnais ce thème. La clarinette basse sonne comme une corne de brume. Moins au Nord que les Féringiens de GO dont l'album " Aevir, Amen " vient d'être célébré sur ce blog mais bien frais et brumeux tout de même. Ca s'agite. Tempête sur l'Atlantique Nord.

Un morceau écrit en hommage à Claude Monet et créé en duo avec Benjamin Moussay au milieu des toiles de Monet lors d'une exposition à l'abbaye de Fontevraud. Solo de clarinette basse, souple, mobile comme les Nymphéas de Claude Monet. Batteur aux maillets. Le trio persiste dans la souplesse et le mystère. Solo de Stéphane Kerecki en douceur finement massé par le batteur aux balais.

Enchaînement direct sur un autre thème. Une marche en souplesse. La contrebasse rebondit. Le batteur fait vibrer aux maillets. Plainte douce de la clarinette basse. Ma tête ondule comme un serpent. Ca y est, ils m'ont pris dans leur danse. La contrebasse marque le pas et la batterie tourne autour à coups de baguettes. C'était " Stones " en souvenir des pierres noires à l'entrée de l'archipel des Glénan (Finistère, Bretagne, France).

" Song for Che ", composé par Charlie Haden en souvenir de Che Guevara. Solo de contrebasse pour commencer puisque c'est une composition de contrebassiste. Fabrice Moreau en douceur aux balais. Ca relaxe. La clarinette basse vient s'ajouter à la vague. Ca s'anime avec le batteur aux baguettes. C'est la Revolucion!

" Single track road ", hommage aux routes de la lande d'Ecosse, si étroites qu'il faut trouver un abri en bord de route pour croiser un autre véhicule automobile. Batteur aux baguettes. Le trio travaille en finesse. La musique avance, serpente prête à croiser le Roi Charles III sur ses terres de Balmoral. 

PAUSE

Musique somptueuse, pas d'école demain mais le marchand de sable est passé. Concert fini pour moi.

La photographie de Stéphane Kerecki est l'oeuvre de l'Epatant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.our 

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In memoriam Martial Solal (1927 - 2024)

Publié le par Guillaume Lagrée

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

" Il mourut dans une heureuse vieillesse, rassasié de jours, de richesses et d'honneurs. Puis Salomon son fils régna à sa place "

Bible, Ancien Testament, Livres des Chroniques, 28-28.

Cette chronique a été écrite en écoutant " NY-1  Live at the Village Vanguard " par le trio de Martial Solal en concert les 21 -22 & 23 septembre 2001, après les attentats du 11 septembre. La vie, la musique, la beauté continuent.

Lectrices compositrices et chefs d'orchestre, lecteurs pianistes et arrangeurs, vous avez déjà remarqué que ce blog a célébré maintes fois, de son vivant, le pianiste, compositeur, chef d'orchestre et arrangeur français Martial Solal, né le 23 août 1927 à Alger & mort à Versailles le 12 décembre 2024.

Maintenant que Martial Solal est mort, son oeuvre demeure et il est temps de récapituler mes écrits chantant sa gloire immortelle.

Commençons par le commencement. Ouvrons " Le nouveau dictionnaire du Jazz " à la lettre S comme Solal . L'article est écrit par Xavier Prévost, auteur du livre d'entretien avec " Martial Solal, compositeur de l'instant " (2005). L'article se conclut par cette phrase " Un grand musicien dont l'importance excède largement les frontières de l'Europe - et celles du Jazz ". Pas mieux.

Avant ce blog, j'ai oeuvré de 1998 à 2007 pour le site coopératif Citizenjazz. Le dossier " Martial Solal: homme de bonne composition " comprend plusieurs articles de ma plume dont deux entrevues de 2005 & 2007 sur son oeuvre et sur la musique de film (avec Olivier Calmel, pianiste, compositeur, arrangeur & chef d'orchestre).

Autre entrevue au domicile adoré de Martial Solal à Chatou (78) en janvier 2012, pour ce blog, avec les pianistes Olivier Calmel & Eric Ferrand N'Kaoua à propos de l'oeuvre d'André Hodeir (1921 - 2011), Maître reconnu de Martial Solal.

Au fil de vos désirs, lectrices compositrices et chefs d'orchestre, lecteurs pianistes et arrangeurs, vous pouvez aussi parcourir les articles suivants sur ce blog:

- un article synthétique " Au soleil de Martial Solal " (2010)

- voir et revoir " A bout de souffle " (1960), film révolutionnaire de Jean-Luc Godard avec une musique de Martial Solal.

- la chaîne Youtube de Martial Solal lancée en 2021

- la chaîne Youtube d'un fan de Martial Solal, plus riche de documents inédits.

- la chronique du Jubilé Martial Solal à Paris au théâtre du  Châtelet le 15 mars 2008

- la chronique du dernier concert du duo Martial Solal & Lee Konitz à Paris, en concert privé, le 12 octobre 2015 avec vidéo intégrale du concert.

- la chronique du dernier concert de Martial Solal, en solo, à Paris, salle Gaveau, le 23 janvier 2019. Album en vente libre.

- la chronique de l'album solo " Histoires improvisées " (2018) dont est extrait " Alger " en extrait audio au dessus de cet article.

- la chronique du concours international de piano Jazz Martial Solal à Paris en octobre 2010. Le concours n'existe plus à ma connaissance.

- la chronique d'un concert hommage du pianiste arménien Tigran Hamasyan à Paris, au cinéma Balzac, le 18 octobre 2010.

- la chronique d'un concert hommage avec orchestre à la Maison de la Radio le 11 septembre 2020. Concert audible en différé sur France Musique.

- la chronique d'un concert hommage avec orchestre à la Maison de la Radio le 8 juin 2024. Concert audible en différé sur France Musique.

- la chronique d'un album solo enregistré à Los Angeles en 1966: volume 1 & volume 2.

- les chroniques de son dernier duo créé avec Dave Liebman, enregistré en concert à Bordeaux (2016), à Paris au Sunside (2015) & à la Maison de la Radio (2016). Le concert à la Maison de la Radio est en vente libre sous forme d'album

- la chronique de l'album " My one and only love " enregistré en concert solo en Allemagne en 2017. Selon Martial Solal, ses deux-trois meilleurs solos figurent dans cet album.

- la chronique de l'album " Live in Ottobrun " enregistré en concert solo en Allemagne en 2018.

- la chronique de ses premiers enregistrements pour Vogue de 1954 à 1956 " Martial Solal. La richesse du piano ".

- l'autobiographie de Martial Solal " Mon siècle de Jazz " parue en 2024.

- la bande dessinée de Vincent Sorel " Martial Solal. Une vie à l'improviste " parue en 2024.

 

Grâce à Couleurs Jazz, un entretien de Franck Médioni avec Martial Solal vient d'être publié sous le titre " La persévérance Solal ". A lire aussi, lectrices compositrices & chefs d'orchestre, lecteurs pianistes & arrangeurs. Pour aller plus loin, lisez " Ma vie sur un tabouret " l'autobiographie de Martial Solal avec Franck Médioni, plus riche & plus intéressante que " Mon siècle de Jazz " l'autobiographie de Martial Solal seul, à mon avis.

Jazz Magazine réédite une conférence de presse du 25 septembre 2021 " Martial Solal.Paroles & musique " où Martial Solal fait le bilan de sa carrière devant plusieurs journalistes de plusieurs générations. Intéressant.

Une oeuvre aussi riche est inépuisable. La lignée se poursuit par son fils Eric Solal, pour qui il renonça à une carrière américaine en 1963, sa fille Claudia Solal, chanteuse acclamée sur ce blog & son gendre Jean-Charles Richard, saxophoniste célébré sur ce blog, qui eut la bonne idée de mettre en relation son Maître, David Liebman avec son beau-père, Martial Solal. L'étape suivante , pour ce blog, consistera à recueillir et publier des souvenirs de musiciens sur Martial Solal.

 

La vidéo ci-dessous a été enregistrée au festival international de Jazz d'Antibes-Juan-les-Pins (06), Jazz à Juan, édition 1964, par Jean-Christophe  Averty pour qui Martial Solal composa " Averty c'est moi ".

Martial Solal (piano), Guy Pedersen (contrebasse) & Daniel Humair (batterie) jouent, à leur façon, une chanson française, " Sous le ciel de Paris " chanson du film éponyme de Julien Duvivier (1951), chantée par Edith Piaf, Juliette Gréco & Yves Montand. Rien à ajouter.

La photographie de Martial Solal est l'oeuvre du Mémorable Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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La Pologne clôt en beauté le festival Jazzycolors avec Leszek Mozdzer

Publié le par Guillaume Lagrée

22e Festival Jazzycolors

du FICEP

Concert de clôture

Ambassade de Pologne en France

Paris, Ile de France, France

Lundi 9 décembre 2024, 19h

Leszek Mozdzer

 

Après le concert de Sue Rynhart au Sunside pour représenter la République d'Irlande, me voici à la résidence de Son Excellence Monsieur l'ambassadeur de Pologne en France pour le concert de clôture du 22e Jazzycolors, festival annuel du Forum des instituts culturels étrangers à Paris (FICEP). Avec Leszek Mozdzer au piano en solo pour représenter la République de Pologne.

Discours de bienvenue de Madame la directrice du centre culturel irlandais, directrice du FICEP, de Madame la directrice de l’institut culturel polonais de Paris & de Son Excellence Monsieur l’ambassadeur de Pologne en France.

 

Leszek Mozdzer : piano

 

Premier morceau style Keith Jarrett de l’Est. Une composition de Krzysztof Komeda. Pas du tout à mon goût.

Enfin, ça sonne polonais ! Vertigineux, romantique, endiablé. Je bats la mesure du pied gauche et hoche la tête. C’est le rythme d’un cheval au galop. C’est une musique d’avant les chevaux vapeur. Court et intense. C’était un morceau de Frédéric Chopin évidemment.

Le pianiste laisse le métronome et compte 1, 2, 3, 4 (in english). Le métronome reste en fond sonore. C’est un jeu de l’artiste. Désagréable à mon goût,

Fin du métronome, Retour à Chopin et à la valse. Là, ça sent de nouveau la Pologne. L’amour passionné, la cavalcade en campagne, le torrent en furie. Romantique en diable,

Retour au calme avec une sorte de comptine, de berceuse. Myriade de notes rapides dans l’aigu, quelques notes en tempo lent dans le grave, Ca  balance tranquille et méditatif,

Retour du métronome, Diable ! «Very sad Bossa Nova» composition d’un saxophoniste polonais dont l’identité m’a échappé sur le moment, Après recherche sur la Toile, il s’agit de Zbigniew Namyslowski, Un air rapide, de Bossa Nova effectivement. Avec une pointe de nostalgie dans les graves. Le retour du métronome est toujours aussi fastidieux alors que le pianiste n’en a absolument pas besoin.

Leçon de musique et de pédagogie sur l’art de compter les 12 notes de la gamme et de les diviser. En anglais, avec l’accent polonais, pas facile à suivre pour un ignorant comme moi, Fin du métronome. Heureusement. Exercice de style sur des figures rythmiques. Pas à mon goût.

Le pianiste sonne la charge avec des effets percussifs. Pas de métronome et le tempo est implacable. Preuve qu’il n’en a pas besoin. Les cordes sonnent de façon particulière. Il doit y avoir un dispositif que je ne vois pas de ma place. Je vibre à nouveau de tout mon être. Le feu sacré est là. Vibration puissante, rapide avec effets de pédale.

Une sorte de ballade un peu trop sirupeuse à mon goût.

Enchaînement sur le « Libertango » d’Astor Piazzola. Joué avec la flamme qui convient. Ma jambe gauche bat la mesure.  De nouveau, la musique me donne envie de danser. Technique étourdissante avec le feu sacré. Ca, c’est de la grande musique ! Cf vidéo sous cet article.

RAPPEL

3 morceaux en rappel. Une version de la berceuse composée par Krysztof Komeda pour le film « Rosemary’s baby » de Roman Polanski.  Un thème simple, pure, pollué par des grands Plonk ! &  Re Plonk ! réguliers. « Oxygène » partie 4 de Jean-Michel Jarre avec plein d’effets sonores, parfaitement justifiés pour jouer en acoustique une œuvre pensée pour l’électronique.

 

Leszek Mozdzer est un pianiste formidable mais il est parfois enivré par sa puissance technique, oubliant qu’elle doit toujours être au service de l’histoire racontée au public. Quand sa puissance et sa créativité sont au service de l’expression de ses émotions, là, il est unique.

NDR:

 Autres traces de la Pologne sur ce blog:

- au festival Jazzycolors 2018, le trio du pianiste polonais Witold Janiak en concert et en studio

- en 2020, la chanteuse polonaise, basée à Londres, Monika Lidke.

 

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Pierrick Pédron 4tet. " The shape of Jazz to come " au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Pierrick Pédron par Juan Carlos HERNANDEZ

Pierrick Pédron par Juan Carlos HERNANDEZ

Pierrick Pédron 4tet

Le Sunside

Paris, Ile de France, France

Vendredi 6 décembre 2024, 21h30

Concert de sortie de l'album " The shape of Jazz to come "

Pierrick Pédron: saxophone alto

Carl-Henri Morrisset: piano

Thomas Bramerie: contrebasse

Elie Martin-Charrière: batterie

 

" The shape of Jazz to come " (1959) est un album culte d'Ornette Coleman en 4tet sans piano avec Don Cherry, Charlie Haden & Billy Higgins.

Pierrick Pédron a décidé de le rejouer à sa manière avec son 4tet sans trompette: Carl-Henri Morrisset, Thomas Bramerie & Elie Martin-Charrière. D'où ce nouvel album " The shape of Jazz to come " (2024).

Voici ce que cela donne en concert.

Démarrage par un solo de piano. Puis un solo de saxophone alto bien raisin aigre. Pierrick lance l'air et le groupe enchaîne sur une ballade. Un thème de l'album devenu un standard du Jazz moderne, joué aussi bien par le Modern Jazz Quartet que par John Zorn, chanté par Helen Merrill, " Lonely 

Démarrage tourbillonnant du 4tet. Ca monte doucement. Solo bluesy du pianiste . Ca dépote. La rythmique pousse fermement. Le sax revient et ajoute sa pointe d'acidité. Dans le style d'Ornette Coleman. Solo de piano stride. Le 4tet repart et ça tourne bien ma foi. Bonne vibration. Je bats la mesure du pied gauche. Le groupe nous donne sans compter. Une dernière arabesque de sax et stop.

Pas compris le 2e titre. Le 3e , c'est " Peace ". Cf extrait audio au dessus de l'article. Une ballade comme le titre l'indique. Batteur aux balais. Ca frotte doucement. Le Blues, toujours le Blues. Pour Ornette Coleman, comme pour Miles Davis, quelle que soit la musique jouée, quels que soient les musiciens qui les accompagnent, le Blues est toujours au coeur de l'histoire qu'ils racontent. Le pianiste reprend la main. Batteur aux baguettes. Ca monte en puissance. Le sax ajoute sa complainte. La paix est tourmentée.

Attaque avec un gros son  de contrebasse. Batteur aux baguettes. Un blues rapide qui attaque. De nouveau, mon pied gauche bat la mesure. Fin abrupte.

Le sax repart et dialogue avec le piano. Le batteur s'ajoute fermement aux balais. Ca danse. 

PAUSE

La musique est stimulante et je n'ai pas école le lendemain. Cependant, un petit coup de barre arrive. Mes notes deviennent illisibles. Le concert est fini pour moi.

 

La photographie de Pierrick Pédron est l'oeuvre de l'Excellent Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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" Aevir, Amen " GO

Publié le par Guillaume Lagrée

Aevir, Amen

GO

Tuti Records. 2024

 

Le groupe GO est composé de

Olavur Eyounsson Gaard: guitare, synthétiseur, voix, composition

Kristian Pauli Ellefsen: piano, Rhodes, synthétiseur, wurlitzer, composition

Arni Johannesson: guitare basse électrique

Hjortug Paetursson Haberg: batterie & percussions

Sjurour Zachariassen: saxophone alto & ténor

Ernst Remmel: trompette

Kristina Tede Johanssen:  saxophone ténor

Malan Martinsdottir Joensen: basson

Maria wang Reinert: trombone

Per Invald H Petersen: percussion, programmation

Runi Nielsen: discours samplé (2). Cf vidéo sous l'article.

 

Lectrices navigatrices, lecteurs explorateurs, après l'Irlande, ce blog vous emmène plus au Nord encore, aux Iles Féroé, province autonome du royaume du Danemark, ce royaume où quelque chose est brisé selon Hamlet.

La géographie situe les Iles Féroé au Nord de l'Océan Atlantique, à équidistance de l'Ecosse (Royaume Uni) et de l'Islande, près de la mer de Norvège. Les amateurs de football situent les Iles Féroé comme des iles loin au Nord où l'équipe de France vient éparpiller des amateurs façon puzzle. Les amateurs de pêche en mer savent que ses eaux sont fertiles. L'amateur de Jazz que je suis ignorait l'existence d'une scène Jazz aux Iles Féroé. Cette erreur est désormais réparée grâce au quintette augmenté GO.

Je ne sais pas trouver les caractères scandinaves sur mon clavier. Je ne peux donc écrire correctement ni le nom du groupe, ni les noms et prénoms des musiciens, ni les titres des morceaux. Pour me faire pardonner, j'en écrirai grand bien.

L'album s'ouvre par une Marche funèbre. Qui se transforme en hymne tempêtueux à la vie. Dans l'esprit des Marching Bands de La Nouvelle Orléans mais à la sauce féringienne. L'audace paie. Je suis conquis d'emblée par la fureur de vivre de ces Vikings musiciens.

Le 2e morceau ressemble à un morceau pour western spaghetti déjanté avec guitare électrique et sax baryton. Cf vidéo sous cet article. Le 6e morceau aussi sonne western spaghetti avec cavalcade.

Le 3e morceau , c'est du  jazz rock énergique fait pour vous faire danser comme des poissons dans l'eau, lectrices navigatrices, lecteurs explorateurs. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Le 4e morceau serait parfait pour un film d'horreur sur un navire perdu dans la brume au Nord de l'Atlantique Nord.

Le 5e morceau nous emmène en croisière nous faisant croire que les Iles Féroé se trouvent sous des cieux tropicaux (le royaume du Danemark posséda des îles en mer des Caraïbes mais c'est une autre histoire et géographie que les Féroé).

En réponse à la Marche funèbre qui ouvre l'album, celui-ci se clôt par une sorte de musique religieuse, avec orgue de temple car les Féringiens sont très majoritairement protestants luthériens. Le titre album " Aevir, Amen " (9)

L'album " Aevir Amen " de GO compte 9 titres. Vous l'avez compris, lectrices navigatrices, lecteurs explorateurs, chaque morceau vous emmène en voyage, vous raconte une histoire.

Même si, comme moi, vous ne connaissez rien des Iles Féroé, de leur histoire, de leur géographie, de leurs habitants, de leur culture, de leurs langues, de leur vie politique, cette musique vous procurera des sensations fortes et nouvelles. " Un grand écrivain ne suppose pas du lecteur la connaissance du monde qu'il décrit. Il lui procure " (Umberto Eco). Pareil pour un grand musicien. Peu importe la culture de l'auditeur, il lui raconte une histoire.

C'est ce que fait ce groupe féringien avec son deuxième album. Il nous emmène chez lui, dans son bout du monde et nous raconte de belles histoires. A ce jour, pas d'escale musicale prévue en France. A vous d'organiser leur concert sur terre ou en mer, lectrices navigatrices, lecteurs explorateurs.

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"Martial Solal . Une vie à l'improviste ". Vincent Sorel

Publié le par Guillaume Lagrée

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

" Martial Solal

Une vie à l'improviste "

Vincent Sorel

Editions du Layeur. 2024.

 

Lectrices créatrices, lecteurs improvisateurs, ce blog ne cesse de vous chanter les louanges du pianiste, compositeur et chef d'orchestre français Martial Solal (1927). S'il était Japonais, cet homme serait classé trésor national vivant par l'Empereur.

En septembre 2024, une chronique de ce blog était consacrée à l'autobiographie de Martial Solal " Mon siècle de Jazz ".

Voici désormais que Martial Solal devient un héros de bande dessinée grâce à Vincent Sorel (1985)  avec sa dernière oeuvre " Martial Solal. Une vie à l'improviste " paru en octobre 2024.

Il ne s'agit pas d'un manga racontant les aventures d'un musicien imaginaire comme le saxophoniste ténor Japonais Myamoto Dai dans Blue Giant dont ce blog vous chante les louanges depuis plusieurs années, lectrices créatrices, lecteurs auteurs.

Il ne s'agit pas non plus d'un Super Héros même si l'auteur imagine Martial Solal réussissant une carrière américaine digne de Quincy Jones ou d'Herbie Hancock.

Martial Solal n'a pas fait une carrière américaine. Il l'a refusé par amour pour son fils Eric resté à Paris avec sa mère dont il venait de divorcer. Ce qui ne l'a pas empêché de jouer avec des grands musiciens américains, y compris aux Etats Unis d'Amérique et d'être respecté d'eux. 

Ce que raconte cette BD, c'est la vie et l'oeuvre de Martial Solal ainsi que son influence sur l'auteur qui n'est pas musicien professionnel mais dessinateur et né 2 générations après. 

Vincent Sorel mêle habilement réalité et fiction, brodant et improvisant comme un Jazzman, sans jamais oublier le thème même quand il semble s'en éloigner, suivant la méthode de Martial Solal justement.

Il raconte aussi bien la biographie de Martial Solal que son émotion à le rencontrer. Le moment le plus difficile fut quand Martial Solal l'invita à jouer de son piano chez lui. Je n'ai pas eu à passer cette épreuve car je ne suis pas du tout musicien mais le pianiste, compositeur et chef d'orchestre Olivier Calmel s'en souvient bien. 

Comme fan de Martial Solal (il est le pianiste le plus présent dans ma discothèque et de loin) , je n'ai appris qu'une seule chose dans cette BD. Que Beyonce a diffusé un extrait de la musique composée par Martial Solal pour " A bout de souffle " de Jean-Luc Godard dans ces concerts. Beyonce et Martial Solal ne se sont jamais rencontrés.

Le scénario est bien ficelé, le rythme soutenu, la surprise vous guette à chaque case, lectrices créatrices, lecteurs improvisateurs. J'ai revisité avec plaisir cette version illustrée de la vie et l'oeuvre de Martial Solal avec le point de vue personnel de l'auteur qui n'est jamais envahissant.

La leçon principale qu'il en a retenu, c'est l'exigence et l'obstination.

L'exigence envers soi-même et la musique ce qui induit une exigence envers le public. Martial Solal n'a jamais créé de la musique pour les masses. Il a essayé la musique facile (easy listening in english) sous le pseudonyme de Jo Jaguar mais échoua. Martial Solal a tout de même inspiré, mais ce n'est pas mentionné dans la BD, Twist à Saint-Tropez. 

L'obstination c'est celle d'un artiste qui refusait d'écouter les autres, poursuivait son chemin quoi qu'il en coûte et a fini par obtenir ses plus grands succès publics à l'âge où d'autres prennent une retraite bien méritée. Martial Solal lui prit sa retraite lors d'un dernier concert mémorable à Paris, salle Gaveau, en janvier 2019. Je peux l'écrire. J'y étais. 

Il fait aussi parler musiciens français et américains et nous livre une discographie sélective en fin d'album. ¨Par esprit de contradiction, j'ai mis en extrait audio au dessus de cet article " Ah non! ", variation solalienne sur la méthode Hanon pour s'exercer au piano contenue dans l'album " Martial Solal Solo piano. Unreleased sessions. Los Angeles. 1966  volume 2 " chroniqué sur ce blog mais qui ne figure pas dans la discographie recommandée par Vincent Sorel. Il parle de la composition " Ah non! " comme exemple type de la méthode Solal par ailleurs.

Bref, lectrices créatrices, lecteurs improvisateurs, que vous aimiez la bande dessinée, le piano, l'orchestre, le Jazz, Martial Solal ensemble ou séparément, " Martial Solal. Une vie à l'improviste " de Vincent Sorel fera vos grandes délices.

Dans la vidéo ci-dessous, la musique d'illustration est extraite, je pense, de l'album de Martial Solal " Locomotion " (1974) en trio avec Henri Texier (basse électrique) & Bernard Lubat ( batterie). Une mine d'or pour les DJ. 

 

La photographie de Martial Solal est l'oeuvre de l'Inénarrable Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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