Eric Le Lann de retour de New York

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

Le Lann/Kikosky/Foster/ Weiss

Label Plus Loin Music distribué par Harmonia Mundi (2009)

 

Sortie de l'album le jeudi 10 septembre 2009.

 

Eric Le Lann : trompette

David Kikoski : Piano, Fender Rhodes (6)

Douglas Weiss : contrebasse

Al Foster : batterie

 

20 ans après « New York », le Breton Eric Le Lann est revenu à New York enregistrer avec Al Foster, le batteur qui fit le plus long séjour dans la Miles Davis University (1973-1975 puis 1981-1986). S’ajoutent à eux, deux représentants de la jeune garde new yorkaise David Kikosky et Doug(las) Weiss.

 

Le Breton est voyageur. C’est là la moindre de ses qualités. Après des albums où il s’était totalement remis en question, partant dans diverses directions géographiques et stylistiques (Bossa Nova pour " Eric Le Lann - Jean Marie Ecay play Jobim ", Bretagne avec " Origines ", Fusion avec " Le Lann/Top "), Voir ces albums dans la rubrique discographie, en tant que leader,  sur son site. Eric Le Lann revient à un certain classicisme, histoire de rappeler à ceux qui oseraient encore en douter que le digne héritier de Miles Davis et Chet Baker, c’est lui et personne d’autre. Pour ce faire, New York - avec des musiciens du cru - était l’endroit idéal.

 

Au menu, deux ballades prisées par Miles Davis (Yesterdays) et Chet Baker (You don’t know what love is) et six compositions d’Eric Le Lann dont il a fait ses propres standards, remettant cent fois l’ouvrage sur le métier. Il a joué «  Le bleu d’Hortense » en duo avec le pianiste Martial Solal au festival de Jazz à Vannes 1999 et l’a fait chanter en version bretonne sur Origines. D’autres morceaux ont eux aussi déjà été joués, enregistrés par Eric Le Lann. Libre aux auditeurs intéressés de se livrer à un jeu de piste musical pour les retrouver dans ses trente ans de carrière.

 

Eric Le Lann est un musicien lunaire, nocturne et discret. Ici, personne ne la ramène. Pas d’esbroufe, pas d’épate. Ils jouent les notes justes et jouent juste les notes qu’il faut. Tous les morceaux ont été enregistrés en une ou deux prises, comme chez Thelonious Monk, pour s’assurer une fraicheur d’âme. C’est une musique à écouter au calme, en comité restreint, à des heures hindoues. La rythmique est claire, nette, précise. L’efficacité américaine au service du voile de brume qui se dégage de la trompette d’Eric.

 

Qui est cette Hortense au bleu d’hortensia, fleur qui pousse si bien en Bretagne stimulée par le climat et l’ardoise pilée à ses pieds ? Un morceau plus funky, plus joyeux avec le Fender Rhodes sur « Today I fell in Love ». Oui « c’est la nuit Lola » et le Voyage continue jusqu’au bout, conduit par Eric et ses amis made in USA.

 

Eric Le Lann défend cet album sur scène en ce moment avec Dave Kikoski mais sans Doug Weiss et Al Foster remplacés par Thomas Bramerie et Billy Hart. Toutes les informations sur ses concerts se trouvent sur sa page.

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