Jazz on a summer's day
Un film de Bert Stern réalisé lors de l'édition 1958 du Newport Jazz Festival.
Une édition Charly Films.
Lectrices rayonnantes, lecteurs bronzés, réjouissez vous, l'été n'est pas terminé. Grâce à " Jazz on a summer's day " l'été ne finira jamais. Il existe une mythologie du Jazz selon laquelle cette musique se filme en noir et blanc, la nuit, dans des caves enfumées, avec des types pas très clairs. Ce film est tout l'opposé. L'idée de génie de Bert Stern était de montrer le Jazz au grand soleil, en plein air, en couleur. Pour cela, il lui a suffi de quitter New York, de remonter la Côte Est (East Coast) des Etats Unis d'Amérique jusqu'à Newport, Rhode Island, haut lieu de la grande bourgeoisie WASP (White Anglo Saxon Protestant) où en 1954 s'installa le premier festival de Jazz estival en bord de mer. Depuis Monterey (Californie) est apparu en 1956, Antibes Juan les Pins en 1960.
En ce bel été 1958, Charles de Gaulle prend le pouvoir en France et Bert Stern arrive à Newport.Le casting a de quoi faire saliver n'importe quel amateur de sensations auditives. Louis Armstrong avec Jack Teagarden et Big Maybelle (cette dame porte son surnom avec panache), Chuck Berry le Roi du Rock'n Roll (pas ce blanc bec d'Elvis Presley) accompagné par Jo Jones à la batterie, Chico Hamilton avec Eric Dolphy, Jimmy Giuffre avec Bob Brookmeyer et Jim Hall, Thelonious Monk avec Henry Grimes et Roy Haynes, Sonny Stitt, Gerry Mulligan, George Shearing, Dinah Washington, Mahalia Jackson qui conclut le film en chantant le Notre Père des Chrétiens avec une densité émotionnelle qui fait frémir les Impies et les Gentils. Si vous connaissez ces musiciens, vous saisissez l'importance de ce film immédiatement. Si vous ne les connaissez pas, jamais vous ne les trouverez tous réunis ailleurs qu'ici.
Il fait beau, il fait chaud, l'Océan Atlantique brille sous le soleil, les voiliers des riches yatchmen paradent, les femmes sont belles, les hommes décontractés, l'ambiance est à la fraternité entre Blancs et Noirs (pas si évident dans ce fief de la grande bourgeoisie blanche nord américaine en 1958), la musique est de toute beauté entre classicisme (Louis Armstrong, Anita O'Day) et avant-garde (Chico Hamilton, Jimmy Giufre, Thelonious Monk) en passant par le Rock'n Roll naissant ( Chuck Berry qui fait vibrer les adolescentes " Sweet little sixteen " et frémir par conséquent leurs parents. Observez les réactions du public).
En extrait audio, The Train and The River du trio de Jimmy Giuffre, le morceau qui ouvre le film.
La vidéo ci-dessous est la scène d'ouverture du film. Jimmy Giuffre (sax ténor), Bob Brookmeyer (trombone à pistons) & Jim Hall (guitare électrique) jouent " The train and the river " de Jimmy Giuffre. Bon voyage aux Etats Unis d'Amérique, lectrices rayonnantes, lecteurs bronzés.