Le Nouveau Dictionnaire du Jazz par Philippe Carles, André Clergeat, Jean-Louis Comolli
Le Nouveau Dictionnaire du Jazz.
André Clergeat, Jean-Louis Comolli, Philippe Carles,
Collection Bouquins, Editions Robert Laffont, Paris, 2011, 1472 p.
Sages lectrices, prudents lecteurs, imaginons que votre conjoint vous ait offert pour Noël une poêle à frire (Elle se reconnaîtra) ou une cravate jaune à gros pois verts (par une fan de Gilbert Bécaud). Que faire? Enfoncer six pieds sous terre Monsieur à coups de poêle à frire, étrangler Madame avec la cravate? Cela défoule certes mais payer quelques minutes de défoulement de plusieurs années de prison, c'est vraiment un mauvais calcul coûts/avantages comme disent les économistes. Avant de changer de conjoint, mesure radicale mais légalement permise, il convient d'abord de vendre les dits objets (il y a des sites sur la Toile faits exprès pour ça) et de vous faire plaisir avec l'argent tiré de cette vente. Si cela ne suffit pas, complétez jusqu'à 32 euros (moins si vous le trouvez déjà d'occasion sur le même site où vous avez vendu votre poêle à frire ou votre cravate) et offrez vous Le Nouveau Dictionnaire du Jazz ( Bouquins, Robert Laffont, Paris, 2011, 1472 p).
La première édition de ce Dictionnaire, avec les mêmes auteurs dans la même collection, date de 1988 et comprenait des photographies à l'intérieur. La réédition de 1994 ne comprend pas de photographie à l'intérieur mais une photographie de saxophone ténor en couverture, compte 1400 pages et coûtait 149FF (je l'avais eu d'occasion pour 100FF lorsque j'étais étudiant). L'édition de 2011 n'a toujours pas de photographie à l'intérieur mais arbore une photographie de Miles Davis en couverture.
La photographie de Médéric Collignon est l'oeuvre du Juvénile Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette photographie sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.
Dix sept ans après, tout a augmenté: le prix, le nombre de pages et le nombre d'articles (3200). Si trois auteurs figurent sur la couverture, ils sont 67 en tout à avoir écrit, la plupart issus de Jazz Magazine. Cela vaut l'investissement car ce livre est un outil indispensable pour l'amateur de Jazz qu'il veuille le découvrir ou approfondir ses connaissances. TOUT y est sous la main, dans l'ordre alphabétique: les musiciens, les styles, les instruments, les lieux, les maisons de disques. Il ne manque que les partitions mais il y a d'autres livres pour ça. Outre l'avantage d'être écrit en français, comme ce blog d'ailleurs, le fait qu'il soit écrit par des experts français pour la plupart fait qu'outre le Jazz américain, berceau et foyer de cette musique, le Jazz européen est bien représenté dans cet ouvrage ce qui n'est pas le cas des ouvrages américains équivalents.
Deux regrets cependant: dans l'édition 1994, à l'article batterie, le seul instrument inventé par le Jazz, déterminant pour toute la musique populaire du XX° siècle et encore au XXI°, il y avait un dessin qui permettait à l'ignorant, au néophyte, au béotien, de savoir à quoi ressemblent et où se placent la caisse claire, la grosse caisse, les toms, la cymbale crash, la cymbale charleston, la cymbale ride. Dans l'édition 2011, il n'y a pas de dessin à l'article batterie. C'est dommage. Après vérification, dans l'édition 1994, il y avait un dessin illustrant chaque instrument clef du Jazz. Il n'y en a plus dans l'édition 2011. Dommage, vraiment dommage. Par ailleurs, la musique militaire est essentielle au Jazz, issu des fanfares. Si l'US Army est représentée par Glenn Miller, l'Armée Rouge n'est pas representée par Eddie Rosner, le Jazzman du Goulag. Là aussi, c'est regrettable.
Attention: la lecture de cet ouvrage peut être addictive. Par exemple, si vous lisez l'article Piano des pages 1002 à 1007, vous aurez des dizaines de musiciens, de styles à découvrir ou redécouvrir. Vous quitterez le livre pour aller chercher ces musiques, les écouter. En chemin, vous découvrirez d'autres morceaux, d'autres musiciens, irez voir leur notice dans le Dictionnaire du Jazz et vous serez partis pour un autre tour de manège.
Les notices des musiciens présents dans l'édition précédente ont été mises à jour. Je l'ai vérifié pour Eric Le Lann et Martial Solal. Des jeunes talents apparus depuis 1994 figurent dans ce Nouveau Dictionnaire du Jazz. Pas tous. Par exemple, le chanteur Thierry Péala n'y figure pas. C'est ainsi que, dans l'ordre alphabétique toujours, Claudia Solal devance désormais Martial Solal. Parmi ces jeunes talents, certains figurent sur ce blog comme Médéric Collignon, d'autres non comme Stacey Kent.
Les voici réunis. Profitez en pleinement.