Soirée Québec Jazz à Paris

Publié le par Guillaume Lagrée

Soirée Québec Jazz.

Paris. Le New Morning.
Mardi 20 octobre 2009. 21h.

Alain Bédard Auguste Quartet et François Bourassa Quartet.

Première partie : Alain Bédard Auguste Quartet

Alain Bédard
: contrebasse
Frank Lozano : saxophone ténor, saxophone soprano, clarinette
Alexandre Grogg : piano
Pierre Tanguay : batterie

Le deuxième prénom d’Alain Bédard est Auguste. D’où le nom de ce quartette. Ce sont des Québecois. Leur contact avec le public est très chaleureux et direct. Au cas où nous serions bloqués sur place par la grève de la SNCF ( le New Morning est près de la gare de l’Est chère aux Alsaciens et aux Lorrains) ils ont prévu la poutine, mets typiquement québecois, et les sacs de couchage.

Ca commence avec « Vieux neu » (signifie « Vieux neuf » en québecois). Une espèce de Jazz dérivée de John Coltrane sans grand intérêt à mon avis.

« Madame Teu » dédié à Martine une amie du contrebassiste. Intro par un joli solo de contrebasse grave, profond et légèrement dansant. Ca vibre bien et remplit le ventre en douceur. Le sax ténor joue plaintif, grognant. Passage en trio. Bonne circulation de balle entre les trois joueurs de la section rythmique. Puis le sax ténor étire sa plainte. Solo total de sax ténor. Ca ronronne, grogne, chuinte agréablement. La rythmique revient en ronronnant. La musique s’étire comme un chat au réveil. Même pour du Jazz québecois, il y a plus de jolies filles au New Morning que dans les clubs de la rue des Lombards à Paris. Beau son de la contrebasse entre entre batterie et piano. C’était « Inside ».

« Slow » (Alexandre Grogg). Morceau torrentiel qui a tendance à dégouliner.

S’ensuit un morceau pour thriller la nuit au fond de la forêt québecoise. Froid, inquiétant, lent. Je vois le tueur tirant le cadavre ensanglanté dans la neige. Genre « Fargo » des frères Coen. Tout à coup, ça accélère. Le tueur s’enfuit poursuivi par la police montée (Cf  « Les Dalton dans le blizzard »). Tout ce monde court joyeusement dans la neige. Retour au calme. Le tueur a abandonné le cadavre, semé les mounties et reprend son souffle caché dans une grotte. Ca se finit là. La suite du film reste à deviner. C’était « 14 », les titres « 12 » et « 13 » étant déjà pris par d’autres compositeurs.

« Bluesy lunedi » titre éponyme de l’album. Ils sont vraiment très cool ces Québecois. " On termine avec  Bluesy lunedi et vous allez entendre le super groupe de François Bourrassa après ». Morceau swingant, cool et inquiétant à la fois. C’est le blues du col blanc qui reprend le travail le lundi. Circulation, pollution, stress. Passage rêveur de la rythmique.Le sax les rejoint restant dans ce ton entre chien et loup. Ca se réveille, se déploie.
Concert décontracté et relaxant.

Deuxième Partie : François Bourassa Quartet


François Bourassa : piano
André Leroux : saxophone ténor, saxophone soprano
Guy Boisvert : contrebasse
Philippe Melansson : batterie

Ils commencent sans prévenir alors que le public bavarde encore. Swing ondulant bien sympathique. Ca joue plus nerveux, plus viril que le groupe précédent. D’ailleurs le saxophoniste ondule sur place alors que le précédent restait sage comme une image. La rythmique se lance. Le sax part en coulisses. Il revient avec des maracas. Ce gars là veut participer. Le tempo se calme. André Leroux passe à la flûte traversière. Le rossignol chante dans les bois du Canada. Passage au sax soprano. Le souffleur varie les sons du rond du ténor à l’aigu du soprano en passant par la légèreté de la flûte. Le morceau s’étire mais n’est pas Coltrane qui veut. Plus le morceau est long, plus le concert dure. C’était » Vicky Ocean » puis « Chant doux » ( ?).

« Fa do do ». Sax ténor. Démararrage funky avec piano et batterie entêtants. Le sax ténor plane bien. Une phase de calme puis retour à la tension. C’est la stratégie de la tension chère aux Italiens. François Bourassa fait fumer le piano. Devant moi un homme bat la mesure avec sa main droite sur le dos de sa bien aimée. Puis il la lâche mais danse sur son siège. Il est dedans.

« Worcester Street ». L’adresse est au 111 à New York. C’est une sorte de ballade. Solo de piano en intro. Trop romantique et toc à mon goût. Le sax soprano le rejoint plaintif et mélancolique à souhait. Contrebassiste et batteur aux balais les rejoignent. Le sax repasse au ténor. Son plus grave, plus méditatif. Ca s’énerve vite. Le saxophoniste joue au derviche tourneur, fait l’avion au décollage.

« Rasstones ». C’est une sorte de mélopée qui monte progressivement en puissance. Le sax se remet aux maracas pour se fondre dans la rythmique. Retour du sax soprano alors que la rythmique pousse fort derrière. Accélération finale. Le temps est haché menu. Non, finalement, ils ralentissent et découpent le tempo.

Je suis parti avant le rappel. Minuit approchait et la musique ne suffisait pas à me tenir éveillé. Mauvais signe.
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