The Wayne Shorter Quartet " Without a net "

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

 

The Wayne Shorter Quartet 

Without a net

Blue Note. 2013.

 

 

Wayne Shorter: sax soprano, tenor

Danilo Perez: piano

John Pattituci: contrebasse

Brian Blade: batterie

The Imani Winds ( jouent sur le morceau n°6 “ Pegasus “) sont composes de

Valerie Coleman : flute

Toyin Spellman-Diaz : hautbois

Mariam Adam : clarinette

Jeff Scott : cor

Monica Ellis: basson

 

Brian Blade

 

La photographie de Brian Blade est l'oeuvre du Célèbre Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

 

Wayne Shorter est le plus grand compositeur du Jazz depuis la mort de Duke Ellington » (Stan Getz).

 

Puisque je suis d’accord avec cet avis d’expert, que je me réjouissais du retour de Wayne Shorter chez Blue Note après plus de 40 ans d’absence, j’avoue malheureusement être déçu par cet album qui n’est pas à la hauteur de mes souvenirs du concert donné par le Quartet de Wayne Shorter en juin 2010 sur le parvis de La Défense.

 

D’abord, hormis le 6e morceau, " Pegasus ", le plus long (23’06) et le plus riche musicalement grâce à la présence des Imani Winds, rien n’est précisé sur le lieu et la date des enregistrements. Certes Wayne Shorter vient d’une autre planète mais c’est bien sur celle-ci qu’il joue, non ?

 

Quant au temps, il commence à se faire cruellement sentir. D’abord, Wayne Shorter ne joue quasiment plus de saxophone ténor, trop exigeant physiquement. Ensuite, le son, la tenue de l’instrument n’ont plus la fermeté, la cohérence d’antan. Enfin, il ne tient pas son groupe qui a tendance à partir dans tous les sens. Il faut se faire une raison. Wayne Shorter aura 80 ans en 2013, il n’a plus les moyens physiques de ses ambitions et sa rythmique Danilo Perez/John Pattituci/Brian Blade ne marquera pas l’histoire du Jazz comme l’a fait de manière indélébile la rythmique Herbie Hancock/Ron Carter/Tony Williams dans le second quintette magique de Miles Davis.

 

Je reconnais que je fais la fine bouche mais Wayne Shorter nous a habitué depuis plus de 50 ans (chez Art Blakey puis Miles Davis puis en leader ou coleader avec Weather Report) à un tel niveau d’excellence qu’il a rendu ses auditeurs exigeants. La plupart des morceaux ont des titres qui font référence à l’air, au voyage (Flying down to Rio, (The Notes) Uniditentified Flying Objects, Zero gravity to the 10th power, Starry nights) mais deux me font vraiment décoller : le 1er, Orbits, avec un quartet concentré, dense, à la fois mystérieux et efficace bref shorterien et le 6e, Pegasus, qui est une œuvre en soi, une sorte de symphonie en Jazz avec le quartette auquel s’ajoute un quintette à vents. 23’06 de voyage sur le dos d’un cheval ailé, à chevaucher les nuées, parcourir les galaxies. Une musique d’une beauté à vous faire perdre le sens de l’espace et du temps, à la fois construite et improvisée, cadrée et libre. Pour faire vivre des moments comme cela à ses auditeurs, il faut s’appeler Wayne Shorter. Quand il ne sera plus de ce monde, son œuvre y demeurera. Heureusement pour l’humanité.

 

Voici le quartet de Wayne Shorter en concert en France, au festival Jazz à Vienne, édition 2010. " Zero gravity/ Lotus ". Wayne Shorter est boudhiste. Cela s'entend.

 

 

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