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Le Collectif BLO s'est lancé au 59 Rivoli à Paris le 1er mars 2013

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Collectif BLO

59 Rivoli

Paris. Vendredi 1er mars 2013. 20h30.

 

Le Collectif BLO est composé de 3 groupes: Clerks, PinocchioO, PJ5.

Avertissement sanitaire: le Collectif BLO est fabriqué en France, contient de vrais morceaux de Jazz frais, est garanti sans piano ni claviers ajoutés.

La salle est située au rez-de-chaussée du 59 rue de Rivoli, 75001 Paris, France (métro Châtelet). La façade est vitrée mais bien isolée. Nous voyons les voitures passer sans les entendre. Nous sommes dans un bocal mais personne ne s'arrête pour nous regarder. Il y un léger bruit de fond de la rue mais vraiment léger. Le 59 Rivoli est un ancien squat d'artistes devenu une résidence d'artistes au coeur de Paris avec l'aide de la Mairie. Tout a été mis aux normes d'hygiène et de sécurité mais ce n'est pas tout propre en ordre comme disent les Suisses. Il y a des oeuvres exposées dans la salle mais pas à mon goût. Le concert est à entrée libre. La participation aux frais est libre aussi. Il y a un chapeau pour cela. Habituellement, les concerts de Jazz ont lieu le samedi et le dimanche à 18h. Un horaire parfait pour les couche-tôt et les lève-tard. Ce soir, le collectif BLO est à l'honneur. Pour les pieux musulmans et les alcooliques anonymes, attention, un verre de vin rouge vous est offert à l'entrée. 

 

1er concert: PinocchioO

Marc-Antoine Perrio: guitare électrique, compositions

Pierre Bernier: saxophone ténor et soprano, compositions

Zacharie Abraham: contrebasse

Gautier Garrigue: batterie

Ca commence dans le conceptuel avec des bruitages de radio bulgare saturée. La musique monte, monte sur ce fond sonore. C'est maîtrisé au millimètre près. Batteur aux maillets. Le bruit saturé s'est arrêté. Manifestement, ils recherchent le planant. Curieusement, ça devient une ballade Jazz, plutôt classique et agréable. C'est très bien fichu mais cela ne me raconte rien.

Une ballade semble t-il. Pas du tout. Un grand coup de batterie et ça secoue dans tous les sens. Pulsation assez rock mais en souplesse. Comme soliste, je préfère le guitariste au saxophoniste. Là ça balance, me fait hocher la tête, me capte. Dehors, le flux des automobiles se poursuit. Cela fait comme un film qui se déroule en parallèle avec la musique. 

Solo de guitare pour introduire. Très calme, tranquille. La contrebasse lui répond tout en douceur. Le batteur tapote doucement. Ca démarre pas mal. Solo du guitariste. clair, pur, limpide. D'ailleurs, c'était un morceau de sa composition.

Des gens entrent, d'autres sortent en cours de concert. Discrètement. L'entrée est libre, la sortie aussi. Là, je n'accroche plus à la musique. Il fait froid dans cette salle. Juste un petit radiateur électrique pour réchauffer l'ingénieur du son qui a gardé son pull et son bonnet. C'est dire s'il fait froid. Enfin, grâce au guitariste, ça part sur un truc plus puissant émotionnellement. Le groupe enchaîne. C'était une autre composition de Marc-Antoine Perrio mais moins à mon goût. 

Gautier Garrigue aux maillets distille des sons comme un maître parfumeur. Il passe aux baguettes et cela devient plus funky. Il joue partout ce garçon. Il faut dire qu'il est bon. C'est un vrai batteur. La preuve, ses mimiques quand il joue. Solo de guitare bluesy, décontracté.

 

PAUSE

2e concert: Clerks

Thiabult Chevaillier: guitare électrique, compositions

Pierre Bernier: saxophones ténor et soprano

Julien Pontvianne: saxophone ténor, compositions

Joachim Govin: contrebasse

Gautier Garrigue: batterie

A la pause, le Brésilien dragueur repart à l'assaut des deux citoyennes qu'il avait entrepris avant le concert. Il y va en finesse, avec le sourire sous la fine moustache brune. Comme il est gentil et pas vilain de sa personne, ça marche plutôt pas mal pour lui. Elles sourient. Il reprend sa place à l'autre bout de la salle. Attaquera t-il de nouveau à la prochaine pause? Comme le 2e concert ne démarre pas, il revient à la charge. Le Brésilien prend des notes dans un carnet. Il veut améliorer son français grâce à des Françaises. Joindre l'utile à l'agréable en fait. 

La musique ressemble à la précédente. Il est vrai que Gautier Garrigue et Pierre Bernier sont communs aux deux groupes. Ca commence lentement dans un quatre sans batteur, comme on dit dans l'aviron. Le Brésilien a choisi. Il s'asseoit tout près des citoyennes. Gautier Garrigue groove tranquille aux baguettes sur la caisse claire. Ca sonne électro sans chanteur avec des saxs qui chantent les voix de la nuit. Ca prend bien. Je ne suis pas le seul à hocher la tête, capté par la rythmique qui groove tranquille alors que le guitariste, aux airs d'étudiant en droit (blanc, brun, mèche et lunettes), se ballade tranquillement. Ca sonne vraiment comme une très belle Pop Song. Peut-être en est-ce une d'ailleurs. Tout est nickel chrome jusqu'au point final posé par le batteur. C'était " Alberto Balsalm " (Aphex Twin). Une marque de shampooing britannique, devenue le titre d'un morceau d'électro minimaliste britannique et désormais du Jazz français. Les méandres de la création artistique sont toujours aussi impressionnants. " I care because You do " tel était le slogan de la marque qui inspira Aphex Twin.

" Empty, empty " (Hertz?). Effectivement, c'est de la pop actuelle jouée par des jeunes jazzmen actuels. C'est bien. Ils n'en sont pas restés à Georges Gershwin comme certains. Retour au schéma classique du Jazz avec l'exposé du thème suivi du solo de saxophone. Gros son mais c'est plus fade que le son de groupe du morceau précédent.

Nouvelle composition de Julien Pontvianne sans titre pour l'instant. Une sorte de complainte voire de chant funèbre. Bref, ce n'est pas gai.

" The major lift " (extrait de l'album de Clerks). Morceau plus pêchu. Chant/contrechant entre guitare et saxs. Gautier Garrigue sait aussi bien, avec ses baguettes, frapper les peaux que faire frissonner les cymbales. En groupe, ça sonne mieux à mon goût. Plus puissant, plus dense, plus entraînant. Avec Gautier Garrigue, ça envoie du lourd.

Une autre ballade sans nom. Le batteur est aux balais. Tranquille sur la caisse claire. Ca aussi, il sait faire. La contrebasse se met en avant, relayée par le balayage du batteur et les glissements de la guitare. 

Gautier Garrigue démarre aux baguettes. Funky drummer! Ce n'est pas le morceau de James Brown mais c'est dans ce genre efficace et puissant. C'est une composition dont je n'ai pas saisi le titre. Je me concentre sur le batteur. Quelle écoute, quelle présence! Je n'ai pas fini d'écrire sur ce musicien. Les saxs chauffent. La rythmique chauffe avec la guitare devant la batterie derrière et la contrebasse au milieu. Ca pulse, nom de Zeus! Ni monstrueux, ni impressionnant, Gautier Garrigue est tout simplement excellent. Pas le genre de musicien à rester sec pendant un morceau.

 

PAUSE

3e concert: PJ5

Paul Jarret: guitare électrique, compositions

Maxence Ravelomanantsoa: saxophone ténor

Léo Pellet: trombone

Alexandre Perrot: contrebasse

Ariel Tessier: batterie

 

En fond sonore, pendant la pause, " Walk on the wild side " (Lou Reed). Enfin une chanson que je reconnais. Les citoyennes s'en vont. Le Brésilien aussi. Pourquoi resterait-il? Sa leçon de français se poursuivra ailleurs.

" Over the lazy dog ". Ca démarre à bloc tout de suite. Ca pétarade joyeusement. Le pavillon du trombone brille sous les projecteurs. Ca joue funky mais pas simpliste. Contrebasse et batterie pulsent. Phase calme. Ca chante. Le contrebassiste relance, le batteur enchaîne. Au tour du leader de se mettre en valeur avec des effets maîtrisés de pédale. Et c'est la fin du morceau, tout à coup.

Ils enchaînent sans désemparer. Un solo du batteur aux maillets. Encore un jeune sax ténor qui a beaucoup trop écouté John Coltrane. Le guitariste reprend la main, seul, tranquille. La rythmique enchaîne. Chauds grognements du trombone qui prolonge le sax ténor. Est ce le vin rouge, la musique ou les deux? La grande demoiselle blonde à ma gauche semble enivrée. Elle se balance sur son banc en rythme. Elle est amoureuse du groupe. C'est bien en place, efficace. Le batteur brille aux maillets, le contrebassiste déploie son talent. Montée démonstrative du quartet, un peu trop à mon goût mais cela reste honnête dans le sentiment. C'était " Ashfield ", morceau qui figurera dans le prochain album du PJ5 à paraître en septembre 2013.

Pierre Bernier revient sur scène avec un sax soprano. " City hall " (?). C'est bien énervé entre les saxos. Il paraît qu'ils n'ont pas répété mais c'est en place tout de même. Ses cheveux longs et blonds jaillissent en cascade sous son bonnet mauve. C'est une demoiselle pure laine, du bonnet au gilet violet. Raffinement suprême: la couleur de ses ongles est assortie à celle de son gilet.  Et la musique alors? Une ballade fracassée par des vagues de batterie. C'était " Emily's sleep ". Les Emilie ont de la chance. Elles ont déjà inspiré une chanson aux Pink Floyd ( See Emily play), une ballade à Bill Evans ( Emily) et maintenant un morceau au PJ5.

" Peanuts " composé en souvenir d'un concours où ils pensaient avoir bien joué et n'ont rien gagné. Situation que je connais bien. Rien à voir avec le " Salt peanuts " de Dizzy Gillespie. Un morceau calme qui s'agite au fur et à mesure que le ressentiment monte. Ca déménage bien. Beau solo de guitare très rock bien poussé par la rythmique. Cette fois c'est mon voisin de droite qui se dandine joyeusement alors que ma voisine de gauche reste sage. 

" Floor dance " (titre album du PJ5). Un air entraînant à la guitare. Forte pulsation du pied sur la grosse caisse en réponse. Une sorte de satire jazz de la dance music faite avec goût. Joli tintinabulis de la batterie. Ma voisine se dresse de toute sa hauteur pour photographier les musiciens. Une vraie fan. Beau solo de guitare frais, clair. C'est devenu beaucoup plus Jazz. Au tour du sax maintenant bien stimulé par la contrebasse et la batterie. C'est bien mais j'ai trop écouté Sonny Rollins et ses pianoless trios... La guitare ajoute ses bruitages derrière. Attention à l'arrêt cardiaque pour le saxophoniste qui devient tout rouge dans l'effort. Il calme le jeu et le tromboniste revient dans la dance. Ca marche. Des jeunes filles dansent et sautillent.

Il est minuit. Les autorités compétentes (préfet de police et maire de Paris) ont ordonné, comme pour Cendrillon, que tout doit s'arrêter. Il y a un rappel tout de même. Je suis parti avant qu'il ne commence. J'étais saturé de Jazz après ces 3 concerts. 

Belle soirée, belle musique, bonne ambiance, belles filles, beaux garçons, prix modique. Le lieu (le 59 Rivoli) et les musiciens (le collectif BLO) sont recommandables et recommandés.

Voici, extrait de ce concert, le PJ5 jouant sa composition " Over the lazy dog ". Rien à ajouter.

 

 

 

 

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RECLAME: Galerie Cortex Athletico. Ouverture d'un nouvel espace à Paris

Publié le par Guillaume Lagrée

 

RECLAME

 

GALERIE CORTEX ATHLETICO

OUVERTURE D'UN NOUVEL ESPACE À PARIS

  

 

Le 15 février dernier, la galerie d'art contemporain bordelaise cortex athletico a ouvert un nouvel espace à Paris, dans un ancien atelier de photographe de 110 m2, à quelques pas du Centre Pompidou. Après avoir développé avec succès la structure depuis 2003 et défendu avec ferveur une jeune génération d'artistes aujourd'hui reconnue, son fondateur et directeur Thomas Bernard est venu chercher, au sein de cette dynamique plateforme que représente Paris, de la vitesse, du frottement et de la circulation.

  

Le nouveau lieu a été inauguré par une exposition de sculptures et dessins du jeune artiste japonais Masahide Otani, intitulée Figures du vide et présentée jusqu'au 30 mars. Au printemps, il accueillera des œuvres de Benoît Maire, lauréat du Prix Fondation d'entreprise Ricard en 2010. De début juin à fin juillet, les galeries de Bordeaux et Paris présenteront simultanément une exposition exceptionnelle de l'artiste allemand Rolf Julius (1939-2011), pionnier dans le domaine de la sculpture sonore.

 

 

 

Galerie cortex athletico

12 rue du Grenier Saint-Lazare - 75003 Paris- France - Tél. : 33 (0)1 75 50 42 65

Du mercredi au samedi de 12h à 19h et sur rendez-vous

20 rue Ferrère - 33000 Bordeaux - France - Tél. : 33 (0)5 56 94 31 89

Du mardi au samedi de 12h à 19h et sur rendez-vous

 

Comment concilier la musique et la sculpture en plein air?

 

Nous sommes le 26 juillet 1966 à la Fondation Maeght à Saint Paul de Vence, Alpes Maritimes, Provence Alpes Côte d'Azur, France. Duke Ellington et son orchestre sont programmés au Festival mondial du Jazz d'Antibes-Juan-les-Pins.
Duke Ellington visite les lieux sous la conduite de Joan Miro qui a créé les sculptures de la Fondation ouverte en 1964.
Puis le Duke joue " The shepherd " avec John Lamb (contrebasse) et Sam Woodyard (batterie) devant  Joan Miro. Les anglophones noteront l'élégance du Duke qui joue " The shepherd " avec John Lamb (pour les francophones, il joue " Le berger " avec " Jean Agneau "). Les ellingtoniens distingués pourront écouter ce morceau, en version orchestrale, dans les " Concerts of sacred music " de Duke Ellington. 
Duke avait fait une école de Beaux Arts à Washington avant de se lancer dans la musique.
Il réalisait ses affiches lui même.
Je travaille comme un peintre. L'orchestre est ma palette, chaque musicien représente une couleur " Duke Ellington.
Après cette rencontre au sommet organisée par le producteur Norman Granz, Joan Miro déclara: " Ce fut une des rares fois de ma vie où je me trouvai en face d'un homme aussi génial que moi ". Rien à ajouter.


 


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RECLAME: Festival ECM - Le son, le silence, le lieu unique. Nantes (44). 7-9 mars 2013

Publié le par Guillaume Lagrée

 

RECLAME

 

Festival ECM - Le son et le silence, le lieu unique.

Nantes, Loire Atlantique, Pays de la Loire, France.

Du jeudi 7 au samedi 9 mars 2013.



Le lieu unique et l'association nantaise la 52ème sont heureux de recevoir 3 figures du label ECM les 7, 8 et 9 mars 2013 pour 3 concerts exceptionnels dont celui de Jan Garbarek & The Hilliard Ensemble dans la cathédrale de Nantes.
ECM, label éclectique qui est parvenu sur près de 40 ans a laissé une empreinte indélébile dans la musique en signant un nombre incalculable d'artistes majeurs, n'avait jamais fait l'objet d'un tel événement en France.

Au programme :
- Ciné-concert de François Couturier & Tarkovsky Quartet (le jeudi 7 mars au lieu unique)
- Concert de Steve Kuhn Trio + Wolfert Brederode Quartet (le vendredi 8 mars au lieu unique)
- Concert de Jan Garbarek & The Hilliard Ensemble (le samedi  9 mars à la cathédrale de Nantes)
& aussi
- Conférence "Arvo Pärt, la voix de son être" par David Sanson (le  vendredi 8 mars  au lieu unique)
- DJ set de That Summer autour du label (le  samedi 9 mars au lieu unique)

 

Lectrices raffinées, lecteurs subtils, voici ce que vous écouterez, en compagnie des Ducs de Bretagne, dans la cathédrale de Nantes le samedi 9 mars 2013. Jan Garbarek&The Hilliard Ensemble. Ce n'est pas mon esthétique mais cela peut être la vôtre.

 

 

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RECLAME: Trio Rooms (Jazz allemand) à Paris le jeudi 28 février 2013

Publié le par Guillaume Lagrée

RECLAME
Trio Rooms
JazzinGoethe
Jazzingoethe
Jeudi 28 février 2013, 20h
Goethe-Institut - 17 avenue d'Iéna, 75116 Paris
10€; TR 5€ - Réservation conseillée
Tél. +33 1 44439230
Hans Lüdemann, piano et « piano virtuel » 
Sébastien Boisseau, contrebasse 
Dejan Terzic, batterie et percussions 

Cette nouvelle formation réunit trois musiciens européens, le virtuose allemand Hans Lüdemann, l’improvisateur français Sébastien Boisseau, et Dejan Terzic, artiste du son d’origine yougoslave vivant en Allemagne, dont l’approche musicale embrasse de larges horizons.

Elle associe des influences venues du rock à des effets électroniques, qui étendent le registre sonore du piano à queue, grâce au « piano virtuel » inventé par Lüdemann, conférant ainsi au trio une sonorité unique. Le résultat est passionnant, dynamique et résolument contemporain. 

Les compositions de Lüdemann sont un langage personnel fédérateur et expressif, sur la base duquel les musiciens bénéficient d’une grande liberté d’improvisation.
Voici ce que jouait ce trio lors d'un précédent concert, entre piano réel et virtuel.
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RECLAME: concert de présentation du collectif BLO le vendredi 1er mars 2013 à 20h30 à Paris, 1er arrondissement, 59 rue de Rivoli

Publié le par Guillaume Lagrée

RECLAME
CONCERT DE PRESENTATION DU COLLECTIF BLO

vendredi 1er mars 2013 au 59 Rivoli à 20H30

Entrée libre


 

Images intégrées 2



Nous avons l'immense plaisir de vous annoncer la création du collectif BLO, qui rassemble les groupes CLERKSPj5 et pinocchioO. A cette occasion, le collectif organise un premier concert le vendredi 1er mars 2013 au 59, rue de Rivoli, 75001 Paris (métro Châtelet) à 20h30. L'entrée est libre. Soyez nombreux !!


A propos du collectif

Fondé en novembre 2012, le collectif Blo rassemble trois groupes et douze musiciens qui partagent une même vision esthétique d'un jazz au confluent des musiques qui ont bercé cette génération de jeunes musiciens telles que le rock, la pop, le hip hop, l'électro, tout en assumant un héritage aussi bien jazz que classique. Les groupes CLERKS, Pj5 et pinocchioO s'inscrivent dans leur époque où les genres et les styles s'influencent réciproquement, faisant la part belle à la mélodie, au travail de l'écriture, à la gestion de l'énergie et du son de groupe tout en laissant la place à l'imprévu à travers les multiples interactions et improvisations qui se créent.




C L E R K S

Thibault Chevaillier : guitare, compositions
Julien Pontvianne : saxophone ténor
Pierre Bernier : saxophones ténor et soprano
Joachim Govin : contrebasse
Gautier Garrigue : batterie




P j 5

Paul Jarret : guitare, compositions
Léo Pellet : trombone
Maxence Ravelomanantsoa : saxophone ténor
Alexandre Perrot : contrebasse
Ariel Tessier : batterie




p i n o c c h i o O


Pierre Bernier : saxophones ténor et soprano, compositions
Marc-Antoine Perrio : guitare, compositions
Zacharie Abraham : contrebasse
Gautier Garrigue : batterie


Lectrices assoifées de nouveauté, lecteurs affamés de modernité, voici le PJ5 de Paul Jarret en concert à Paris, à l'Etage, le 6 mars 2012. Venez apprécier leur évolution le vendredi 1er mars 2013 au 59 rue de Rivoli à Paris.

 

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Pierre Durand NOLA Improvisations. 4e concert à l'Improviste

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Pierre Durand

" NOLA Improvisations "

Paris. L'improviste.

Vendredi 22 février 2013. 21h30

 

Pierre Durand: guitare électrique

Patrick Laroche: contrebasse

Esteban Pinto Gordim: saxophone alto

Le guitariste français Pierre Durand est en résidence à l'Improviste jusqu'à avri 2013. Un concert par mois. Chaque programme, chaque groupe est différent. Le point de départ, c'est son album " Chapter one: NOLA Improvisations ". J'étais seul au 2e concert, me voici au 4e en compagnie de Monsieur G et Madame N, un couple d'amis.

Un groupe de Japonaises a débarqué à l'Improviste. 5 jeunes filles japonaises se taisent en mangeant pour écouter le concert. Pierre Durand commence seul. Il joue note après note, faisant onduler le manche pour les faire durer. Ca y est, Pierre Durand est photographié au Japon. Sera t-il embauché dans un club de Jazz tokyoite? Il continue de distiller note après note, utilisant l'électro pour entretenir un bruit de fond. Il joue bluesy, glissant sur le manche. Souvenir de La Nouvelle Orléans. Il produit un son proche de la basse. Il a mis un tube de métal sur l'auriculaire gauche. Un truc typique de bluesman jouant slide. Les Japonaises ont fini de dîner et écoutent, fascinées, comme nous tous. D'une péniche à Paris, nous glissons sur le bayou louisanais. Le Mississipi, trop humide pour marcher, trop solide pour naviguer comme disaient les pilotes de bateaux à vapeur (steamboat pour les anglophones). Il arrête l'effet électronique pour jouer un jeu plus classique, toujours bluesy. Les notes s'étirent, le temps se ralentit. Ca devient de plus en plus low down. Bien joué pour un Français blanc de peau comme le chantait Claude Nougaro.

Ce soir, c'est un programme standards de Jazz. Superbe blues. De sa guitare électrique, Pierre Durand sort un son proche du piano, du tuba, de flûte. Etonnant, non? Maintenant, c'est de la guitare avec des effets pour tenir une note en arrière plan alors qu'il improvise de façon assez rock à l'avant-scène. Il me semble reconnaître un morceau de l'album mais bigrement transformé. Il calme tout pour jouer à l'espagnole, sonnant comme une guitare sèche. Tout est doux et calme. La ventilation me fait une berceuse en plus de la musique. Les Japonaises s'en vont après avoir écouté et applaudi. Manifestement, leur programme de visite en France ne leur autorisait que 2 morceaux de Pierre Durand ce soir. 

Un morceau de l'album particulièrement funky " Who the damn is John Scofield? " en hommage à ce fameux guitariste américain, accompagnateur de Miles Davis dans les années 1980. J'imagine bien un rappeur ou une rappeuse poser son flow sur cette musique. A condition que le gars ou la fille soit bon parce que ce n'est pas simple rythmiquement. Pierre Durand fait tourner en boucle les figures rythmiques alors qu'il improvise par dessus. Tant pis pour les Japonaises. Nous nous régalons. C'est superbement funky, mordant, classieux. Ca devient plus méchant, plus rock'n roll, revient au fonque. Il arrête la machine, revient à la ligne mélodique de bas(s)e.

Saxophoniste et contrebassiste rejoignent Pierre Durand sur scène. Ils jouent un morceau de Frank Zappa qui ressemble à un standard de Jazz " Twenty small cigars ". Une ballade. Ca berce doucement. Un peu trop sage, trop calme par rapport au morceau précédent. 

Solo de contrebasse pour commencer. Très Jazz. Ca travaille tranquille, sautille doucement. Le trio entame un standard du Jazz que je ne reconnais pas. La contrebasse pose les bases, les élans de la guitare et ceux du sax alto sont bien synchrones. Ils montent ensemble dans l'aigu. Duo contrebasse/guitare où l'aigu de la 2e répond au grave de la 1ère. Pierre Durand se prend pour Glenn Gould ou Keith Jarrett. Bref, il grogne ce qu'il joue. Beau solo de contrebasse, grave, souple, bondissant. Le trio repart, chantant joliment. C'était " All of You ", un hommage de Pierre Durand à l'école de Lennie Tristano et Lee Konitz. Cela s'entendait dans le jeu du sax alto.

" Very early "  (Bill Evans). Un morceau doux, calme comme l'aurore. Guitare seule pour commencer. Son feutré. Le trio enchaîne. C'est l'ambiance du lever de soleil, de la ville qui s'étire, baille et se réveille. L'eau du canal de l'Ourcq est agitée par le vent du Nord. Dehors, il fait froid. Ici, il fait bon. Dialogue subtil, fin, léger, rapide entre les instruments à cordes, eh! Le trio se dirige tranquillement vers le final. A l'instant, le trio est touché par la Grâce. Ca décolle vraiment. Ils atterrissent doucement.

PAUSE

Le trio repart ensemble. Duo de cordes. Ces deux là se connaissent et cela s'entend. Le sax alto aussi les connaît. Ca ondule de partout. C'était " Cyclic Episode " (Sam Rivers).

" Au bord " seul morceau de l'album solo "  NOLA Improvisations " de Pierre Durand accompagné d'un choeur, joué ici en trio.Une ballade. Il est presque minuit. Je m'assoupis bercé par la musique. La climatisation gargouille au dessus de ma tête. Curieux contraste avec le solo de contrebasse.

Ils ont décidé de nous réveiller. La guitare attaque, le sax aussi. Ca vibre et ça va vite. La contrebasse gémit à son tour. Ils se lancent dans " Boogie Stop Shuffle " de Charles Mingus (album " Ah Um ", Columbia Records, 1959).Très belle version. Somptueux duo de cordes. Le sax alto ajoute sa sauce aigre-douce pour relever le plat. Ca claque.

" I remember You ", un standard de chez standard. Joué et chanté par Chet Baker notamment. Une version joyeuse, agitée, secouée même. Retour au calme avec le solo de contrebasse. La guitare l'accompagne tout en douceur et le sax alto la relance. Nouvel instant de Grâce à 3 (les Trois Grâces au masculin pluriel!) pour finir.

Le 4e concert de Pierre Durand en résidence semestrielle à l'Improviste est terminé. Madame N et Monsieur G sont si enchantés qu'ils s'offrent l'album de l'artiste en sortant. Je sais qu'il leur plaît. Pierre Durand sera de retour à l'Improviste, dans un nouveau programme, avec le Roots Quartet le vendredi 22 mars 2013 à 21h30. Gravez cette date sur vos tablettes de marbre, lectrices gallo, lecteurs romains.

Si, comme moi, vous manquâtes, superbes lectrices, magnifiques lecteurs, le 3e volet des " NOLA Improvisations " de Pierre Durand à l'Improviste avec Sébastien Texier (clarinette, sax) et Christophe Marguet (batterie) en janvier 2013, en voici un extrait.

 

 

 

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Sélection de concerts de Jazz à Paris et en Ille et Vilaine pour mars 2013

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Honorables lectrices, estimables lecteurs, voici le mois de mars célèbre pour ses eaux (" Aguas de marco " chantait Antonio Carlos Jobim avec Ellis Reginha, " Les eaux de mars " dans la version française de Georges Moustaki). Voici, choisie avec l'honnêteté d'un sommelier de grand restaurant, une sélection de concerts de Jazz pour le mois de mars 2013 à Paris et en Ille et Vilaine, Bretagne, France.

Pour trouver le Jazz en fuyant Paris, allez au festival Jazz à l'Etage en Ille et Vilaine, Bretagne, France du mercredi 13 au dimanche 17 mars 2013.

 

Dave Liebman

 

La photographie de Dave Liebman est l'oeuvre du Magique Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.


Les Disquaires:

la jeune garde du Jazz parisien se trouve sur la scène de ce bar. Concerts gratuits à 20h quasiment tous les soirs.

Auditorium Saint Germain

Lundi 25 mars, 19h30: " Atomic Basie ". La première Leçon de Jazz d'Antoine Hervé en big band est consacrée à Count Basie, à  son album " Atomic Basie " avec le Big Band du Xe arrondissement de Paris. Wham bam boom!

 

Cité de la Musique:

Mardi 19 mars. Ouverture de l'exposition " Musique et cinéma: le mariage du siècle? " avec des vrais morceaux de Jazz dedans. Concerts de Jazz autour de l'exposition dès le mois de mars. L'exposition durera jusqu'au dimanche 18 août 2013.

 

Baiser salé:

Mercredi 20 mars à 21h30: Rick Margitza Quartet. Le dernier saxophoniste de Miles Davis avec son propre groupe, entre cool et hard bop. Classieux.

 

L'improviste:

Samedi 16 à 21h30 le trio de Sylvain Kassap (clarinette), Didier Petit (violoncelle), Edward Perraud (batterie, percussions). Si vous avez des enfants et/ou une âme d'enfant, il faut aller à ce concert onirique. Avec des gaillards de cet acabit, l'imagination prend le pouvoir.

Jeudi 21 à 21h30: le trio du pianiste Jobic Le Masson. Enfin un pianiste actuel qui n'a pas écouté exclusivement les trios de Bill Evans et de Keith Jarrett.

Vendredi 22 à 21h30: le 5e concert du guitariste Pierre Durand. Ici avec son Roots Quartet. Chaque concert ayant un programme unique, il faut y être pour savoir ce qui s'y passe.

Vendredi 29 à 21h30: le trio d'Olivier Le Goas (batterie) avec Michael Felberbaum (guitare) et Marc Buronfosse (contrebasse). Elegance quand tu nous tiens...

 

La Java

Lundi 18 à 20h30. Big Band Futura Experience. Le Free Jazz bouge encore.

 

Le New Morning

Jeudi 7 à 20h30: Billy Cobham, Mr Groove en personne. Les batteurs sont attendus dans la salle pour écouter un Maître de l'instrument.

Mercredi 20, jeudi 21 à 20h30: Patricia Barber (piano, chant). Une présence, une énergie, une vivacité d'esprit. Je l'ai vue sur scène au Cully Jazz Festival (Vaud, Suisse) en 2001. Je me souviens encore de sa version de " Come on baby, light my fire " des Doors. Gloups!

Vendredi 22 à 20h30: Médéric Collignon&Jus de Bocse jouent leur hommage à King Crimson. Je n'ai pas écouté l'album mais tout le monde en parle.

Samedi 23 à 20h30: Fiona Montbet (violon). Cette ancienne élève de Didier Lockwood vient de sortir son premier album à 23 ans. Je la découvre.

Mercredi 27 à 20h30: Carte blanche à Thierry Péala (chant, voix) .Enfin il unit son trio transalpin à son quartette brésilien le même soir sur la même scène. Bravo, bravissimo!

 

Studio de l'Ermitage

Vendredi 22 à 20h30: Frapadingos, groupe de percussionnistes sud-américains mené par l'Argentin Minino Garay. Muy caliente!

 

Duc des Lombards

Mercredi 6 à 20h et 22h: Jonathan Kreisberg, l'actuel guitariste de Sonny Rollins, jouera avec son propre quartet.

 

Théâtre du Châtelet:

Vendredi 1er à 20h. Henri Texier " Equanimity meeting " avec comme invités d'Amérique, Joe Lovano (sax ténor) et John Scofield (guitare électrique). Seront aussi présents Manu Codjia (guitare), son fils Sébastien Texier (saxos), Francesco Bearzatti (sax ténor, clarinette), Christophe Marguet et Louis Moutin (batterie).

 

Le Triton (Les Lilas, métro Mairie des Lilas)

Vendredi 29 à 21h: le trio de Sylvaine Hélary (flûte, voix). Ames insensibles s'abstenir.

 

Sunset-Sunside

Jeudi 7, vendredi 8 à 21h: Alain Jean-Marie Biguine Reflection. Un nouvel album. Un classique immarcescible.

Vendredi 8 à 21h30: Leandro Guffanti(sax ténor)&Lalo Zanelli Quartet. Entre Jazz et Tango, les créateurs du Gotan project nous éclairent et nous réchauffent.

Vendredi 15 à 21h, samedi 16 à 21h30: Dave Liebman&Vein Trio. Est-il encore besoin de présenter Dave Liebman?

Vendredi 15 à 21h30, samedi 16 à 21h: Eric Le Lann+Gildas Boclé+Nelson Veras jouent leur nouvel album "  I remember Chet. Tribute to Chet Baker ". J'ai vu 3 fois ce trio sur scène en 2012, ai été le premier à écrire sur l'album. Bref, à mes oreilles, cette musique est indispensable.

Dimanche 17 à 20h30: Note forget the project, vainqueur des Trophées du Sunside 2012, votre humble serviteur faisant partie du jury, estimables lectrices, honorables lecteurs.

Mardi 19 à 20h30: Macha Gharibian (piano, voix) vient jouer son album " Mars ". Je vous renvoie à ma chronique d'un récent concert de cette talentueuse Citoyenne pour vous persuader de vous y rendre à votre tour.

Jeudi 21, vendredi 22 à 21h: Dan Tepfer (piano)&Ben Wendel (sax) viennent fêter la sortie de leur album duo " Small construction " chez Sunnyside Records.

Dimanche 31, 21h: Mark Helias (contrebasse)+Tony Malaby (sax ténor)+Tom Raney (batterie)= concentré d'énergie complexe! Je serai à 350km à l'Ouest de Paris ce soir là mais allez y et racontez moi ce que j'aurais manqué, honorables lectrices, estimables lecteurs.

 

Lorsque Lalo Zanelli joue sa " Memoria Colectiva " sur scène, c'est très bien. Avec Leandro Guffanti, c'est encore mieux. Vous le constaterez vous même le vendredi 8 mars à 21h30 au Sunset-Sunside, honorables lectrices, estimables lecteurs.

 

 

 

 

 

 

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Le Mississipi, dernier Etat à ratifier l'abolition de l'esclavage, le 7 février 2013

Publié le par Guillaume Lagrée

 

" L'esclavage fut une bénédiction. Sans l'esclavage, il n'y aurait jamais eu de Jazz. " (Max Roach).

Lectrices électrices, lecteurs électeurs, sachez que l'Etat du Mississipi est le dernier à avoir officiellement ratifié le 13e amendement à la Constitution des Etats-Unis d'Amérique, celui qui, en 1865, a aboli l'esclavage et donné prétexte à la Guere de Sécession. L'instrument de ratification a été déposé officiellement le jeudi 7 février 2013. Le Mississipi faisait partie de la Confédération en 1865.

Après avoir vu le film " Lincoln " de Steven Spielberg, un citoyen du Mississipi, originaire d'Inde,le Docteur Rajan Batra, s'est aperçu que son Etat était le seul des Etats-Uns d'Amérique à ne pas avoir déposé l'instrument de ratification du 13e amendement auprès du Gouvenement fédéral. Le texte était ratifié depuis 1995 par le Congrès et le Sénat du Mississipi. Il a fait bouger les choses. Pour les anglophones, l'histoire est racontée par le Clarion Ledger, quotidien de Jackson, Mississipi, USA.  

Les juristes noteront que l'esclavage reste légal aux Etats-Unis d'Amérique comme peine pénale aux termes du 13e amendement. C'est pourquoi les travaux forcés existent toujours au Pénitentier d'Etat de Louisiane à Angola. Le vieux temps n'est pas toujours bon, contrairement à ce que disent les chansons. Pas toutes les chansons. Billie Holiday chantait déjà " Strange Fruit " en 1939 à la grande frayeur de sa maison de disques, Columbia.

 

Avec le mouvement des droits civiques, le ton est devenu plus revendicatif. En concert aux Pays-Bas en 1965, Nina Simone joue et chante sa chanson " Mississipi Goddam ". Nina Simone, pour toujours " Young, Gifted and Black ". Depuis, le Mississipi a évolué. Rien à ajouter.

 

 
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Je me souviens de David S. Ware (1949-2012)

Publié le par Guillaume Lagrée

 

" Je me reconnais en David S. Ware " (Sonny Rollins)

Lectrices Free, lecteurs Jazz, je me souviens de David S. Ware, saxophoniste ténor noir américain. Un homme d'une intégrité rare. Il avait été chauffeur de taxi à New York pendant plus de dix ans parce que sa musique n'intéressait personne et que lui ne voulait pas, ne pouvait pas en changer puisque cette musique c'était lui. Il adorait Sonny Rollins avec qui il avait étudié, discuté, répété mais jamais joué en concert ni enregistré en studio. Trop tard maintenant.

 

J'avoue ne pas connaître sa musique car le Free Jazz n'est pas vraiment ma tasse de thé. Cependant j'ai eu l'honneur de le rencontrer à Paris en 2005 alors qu'il répétait et jouait au Couvent des récollets, cette magnifique bâtisse Grand Siècle près de la gare de l'Est. Une rencontre avec David S. Ware est inoubliable. J'étais accompagné de l'Excellent Jérôme Gransac (Mr Big Bag pour les anglophones) aujourd'hui patron des Disques de Lily dont certains artistes figurent en bonne place sur ce blog: Sébastien Llado, Pierre Durand. Nous oeuvrions alors pour citizenjazz et Jérôme Gransac connaît vraiment, lui, l'oeuvre de David S. Ware.

 

Voici l'interview que nous avions réalisée alors conduite par Mr Big Bag avec des interventions minuscules de votre serviteur, lectrices Free, lecteurs Jazz.

 

 

Lisez le commentaire du Citoyen Jérôme Gransac sous cet article pour plus d'informations sur David S.Ware, lectrices Free, lecteurs Jazz.

 

David S. Ware était un homme grand, impressionnant, entier, habité, sans concession mais fragile. En 2009, une fan lui avait offert un rein et quelques années de vie en plus.

 

 

Pour aller plus loin, regardez le documentaire " David S. Ware. A world of sound " produit par le cinéaste américain David Lynch, autre amateur de méditation transcendentale. " Transcendental meditation gives you peace of mind " (Stevie Wonder). 

 

 

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Rodolphe Burger&Olivier Cadiot " Psychopharmaka " à la Gaîté Lyrique

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

Rodolphe Burger

&Olivier Cadiot (

 

 «  Psychopharmaka »


Paris. La Gaîté Lyrique.

Jeudi 14 février 2013. 20h.

 

 

Rodolphe Burger : guitare électrique, voix

Olivier Cadiot : sample.

Jeanne Added  : voix

Julien Perraudeau : basse

Arnaud Dieterlen : batterie

 

Première partie : Jennifer Cardini, DJ.

Electro minimaliste à l’allemande car cette DJ française vit à Cologne (Köln pour les germanistes et les fanatiques de Keith Jarrett). Pas du tout à mon goût. Par contre, les sandwiches servis au bar de la Gaîté Lyrique le sont, eux. Faits sur place, devant vos yeux, avec des ingrédients frais que vous choisissez. Un régal. 6€ le sandwich certes mais il le vaut.

 

Deuxième partie : Rodolphe Burger&Olivier Cadiot « Psychopharmaka ». Un voyage réel et imaginaire à travers l’Allemagne, ses musiques, ses dialectes. Ne jamais oublier que Rodolphe Burger est Alsacien de Sainte Marie aux Mines (68) où il a fondé en 2001 le festival C’est dans la vallée qu’il anime toujours lorsque la mairie ne l’annule pas comme en 2012.

 

Le bassiste se sert d’un clavier. Le batteur d’une batterie minimaliste et électronique.

 

En introduction, un monologue incompréhensible en français. Ensuite, l’ambiance germanique commence. Les chants d’oiseaux, une voix en allemand, la guitare électrique, le blues métallique de Rodophe Burger. Ca nous emmène Outre Rhin entre les sons enregistrés et ceux joués. C’est mélancolique et électrique.

 

Le son d’un piano. Une voix de femme en allemand. Ce n’est pas un lied à l’ancienne puisque c’est « Sing mir ein neues lied ». Une pulsation électronique se déclenche, pétrissant nos ventres alors que la guitare mord doucement en arrière plan. Pas de chaises. Tout le monde est debout et écoute. Personne ne danse. C’est l’inverse des concerts de Jazz où tout le monde est assis alors que, parfois, on aurait envie de danser. La guitare monte en saturation mais sans vulgarité ni brutalité. Cette musique est à la fois trop savante, trop complexe pour être du rock, de la pop pour radio commerciale mais elle garde l’énergie, la brusquerie de ces genres musicaux. Le public réagit plus.

 

« Le dadasophe » nous récite quelques poèmes de 1918. Pour entretenir le mythe de Dada, allez en Suisse alémanique, à Zurich au Cabaret Voltaire  où le mouvement est né. A vous de me dire, lectrices curieuses, lecteurs voyageurs, si l’esprit  Dada s’y est conservé depuis 1917. Je n’y ai jamais été. Une rythmique bien lourde, une guitare qui griffe, tranche comme l’éclair et cette voix de poète qui joue au fou. Ca plane pour nous. Jusqu’où peut mener le Blues ? Jusque là en tout cas car la guitare de Rodolphe Burger est gorgée de Blues (souvenez vous de son duo avec James Blood Ulmer. La voix du poète jouant au fou revient pour finir.

 

Une chanson centrée sur le cheval au galop. Rodolphe Burger est fasciné par les chevaux. Souvenez vous de « Cheval-mouvement » écrit par Olivier Cadiot pour Rodolphe Burger en 1993. La musique galope, un cheval hennit, la guitare court en liberté. Rodolphe Burger chante en allemand (en alsacien ?) avec sa voix grave, râpée. C’est à la fois grave et léger. Il me suffit de fermer les yeux pour visualiser un cheval qui galope dans un champ clos. La musique dense, qui tourne en boucle, m’entraîne dans le vortex.

 

L’orchestre symphonique démarre stimulé par la voix de Sergiu Celibidache . «  Certains me considèrent comme un fou, d’autres comme un dictateur, d’autres comme un mégalomane. Que leur répondez-vous ? Je ne leur réponds pas ». La rythmique électronique avec boucle et éclairs se lance par-dessus l’orchestre en répétition qui, lui aussi, tourne en boucle. Puis la guitare griffe franchement, se reprend avec le chant des oiseaux que Celibidache aimait tant. Ca décolle. Nous sommes à la fois dans le jardin de Celibidache à Neuville-sur-Essonne (28), dans la fosse d’orchestre, dans une usine en furie, une aciérie tournant à plein régime. Celibidache explique qu’il se débarrassait de son expérience pour voir Bruckner, dont il pouvait écrire la musique tant il la connaissait par cœur, comme un enfant de 10 ans. Sergiu Celibidache (1912-1996) finit sa carrière comme directeur de l’orchestre philarmonique de Munich. D’où le lien avec l’Allemagne pour ce Roumain qui vécut, mourut et repose en France.

 

Clin d’œil à Kraftwerk groupe allemand fondé en 1970, pionnier de la musique électronique et industrielle. Très électro, dense, sombre avec la guitare qui allège de temps en temps. « It’s machine music ». Rodolphe Burger ajoute sa voix chaude et teutonique. Une voix jeune, féminine, reprend la chanson. Celle de Jeanne Added. Cela devient plus sexy tout en restant glacial. Le cube métallique qui sert de salle correspond bien à la musique. L’acoustique est bonne. Je l’avais déjà remarqué avec Dan Tepfer pour une autre musique et dans une autre configuration.

 

Rodolphe Burger lance un Blues épuré. C’est le slove. Jeanne Added ajoute sa voix toujours si impressionnante venant d’une femme si menue. Je l’ai entendu chanter en français, en italien. En allemand, c’est nouveau. Ca marche. Devant moi, un jeune couple s’enlace. Pas besoin de « My funny valentine » pour fêter la Saint Valentin.  C’est presque trop sage par rapport au reste du concert.

 

Une voix masculine allemande au débit rapide, haletant, murmuré. Les machines repartent à l’attaque. Nostalgie de la guitare tranquille alors que la voix et les machines, elles, semblent pressées. Sur l’écran, en fond de scène, une sorte de personnage essaie de marcher à grand peine.

 

« C’est pire qu’un crime, c’est une faute » dit une voix qui reprend le mot du Prince de Talleyrand-Périgord sur l’assassinat du Duc d’Enghien. Ensuite une voix dit en français, avec un fort accent allemand, « mais je ne prends jamais de psychopharmaka ». C’est le titre album. Pyschopharmaka = médicaments psychotropes. Ca part vite, haletant, sur un rythme cardiaque accéléré. La guitare tranche, vibre, déchire mais en finesse. Nous replongeons dans un maelstrom musical. Le seul trip ici c’est la musique. C’est licite et non nocif pour la santé.

 

Une jeune Allemande amoureuse dit en français : « Je veux regarder en toi, je veux me balader en toi. Je veux te respirer comme l’air ». La musique est planante. Je ne sais plus si c’est Jeanne Added qui chante ou une voix enregistrée. En fait, les deux se mêlent. C’est la confusion des sensations. Maintenant c’est Jeanne seule avec sa voix grave qui plane au dessus du groupe. Elle ne chante pas des paroles mais des sons.

 

Des cloches sonnent, un air classique s’élève, une symphonie allemande (de Bach je pense). Une voix en allemand. Puis l’électro et une guitare qui frappe comme un marteau pilon. Ca fouaille les entrailles.

 

« Da Da Da » (Kraftwerk). Un des morceaux les plus samplés au monde, certainement. La voix et la guitare de Rodolphe Burger s’ajoutent avec Jeanne Added à cette ritournelle électronique irrésistible. Seul le personnage dessiné sur l’écran bouge son corps. «  Bouge ton corps, Parisien ! » comme disait un spectateur lors d’un concert cubain à la Cité de la Musique.

 

Pour conclure le concert, en toute logique, « Gute nacht » (Bonne nuit pour les non germanistes comme moi). Retour aux bruits de campagne. Les oiseaux, les chiens, la sonnette de vélo. Quand on pense à l’Allemagne, on pense à la forêt (noire de préférence), à l’industrie lourde, aux villages bavarois, éventuellement à la montagne mais jamais à la Mer. Comme s’il n’y avait pas la mer en Allemagne alors que c’est dans le port d’Hambourg que les Beatles ont joué leur premier concert hors d’Angleterre. Jeanne Added chante en allemand une berceuse avec sa voix d’enchanteuse. Il y a aussi des bruits de basse cour, un son de piano. C’est un bien joli capharnaüm musical que tout cela.

 

RAPPEL

 

« Radioactivity » (Kraftwerk). Un final énergique et nucléaire.

 

C’est la première fois que je vous parle, lectrices électrisantes,  lecteurs électriques, d’une musique à dominante électronique. Elle vaut le voyage, en Allemagne, une Allemagne vécue et rêvée qui nous emmène au delà de nous mêmes. En attendant que je vous parle de l’album, vous pouvez aller assister à d’autres concerts parisiens de ce groupe pangermanique :

-       à la Bibliothèque Nationale de France , site François Mitterrand, le samedi 23 février de 18h30 à 20h avec Jeanne Added. Entrée libre dans la limite des places disponibles.

-       Au Centre culturel suisse le mardi 26 février à 20h avec Stefan Eicher, le mercredi 27 février à 20h avec Anna Aaron. 12€.

 

Une très courte video de l'album " Psychoparmaka " de Rodolphe Burger &Olivier Cadiot se trouve ici.

 

 

 

 

 

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