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Leila Olivesi Nonet: la Suite Andamane colore le Studio de l'Ermitage

Publié le par Guillaume Lagrée

Glenn Ferris par Juan Carlos HERNANDEZ

Glenn Ferris par Juan Carlos HERNANDEZ

Leila Olivesi Nonet

Concert de sortie de l'album " Suite Andamane "

Paris. Studio de l'Ermitage.

Mercredi 6 novembre 2019. 20h30.

Leila Olivesi: piano, composition, direction

Yoni Zelnik: contrebasse

Manu Codjia: guitare électrique

Donald Kontomanou: batterie

Glenn Ferris: trombone

Quentin Ghomari: trompette

Baptiste Herbin: saxophone alto, flûte

Adrien Sanchez: saxophone ténor

Jean-Charles Richard: saxophone baryton

Chloé Cailleton: chant

 

Pour commencer, la Suite Andamane, titre de l' album encensé sur ce blog. La Mer d'Andaman est une partie de l'Océan indien qui lui même est une des 5 parties du grand Océan qui couvre environ 70% de la planète Terre.  C'est une journée sur ses rivages que décrit cette musique.

Cela commence avec l'aurore et un " Jeu de vagues.I. ". Cf extrait audio au dessus de cet article. La musique s'étire, se déroule. Les rayons du soleil percent, surgissent de la mer. Cela commence comme une flânerie. Leila Olivesi et Manu Codjia installent l'ambiance. La pulsation de la rythmique s'installe alors que les cuivres jouent des vagues douces. Le groupe est mieux rodé que lors d'un précédent concert le 20 décembre 2018. Le travail a porté ses fruits. La musique se fait plus animée, plus vive. Le soleil donne. La Nature bouillonne de vie. Tout le groupe décolle, groupé, écartant les nuages, faisant surgir le soleil.

Yoni Zelnik et Donald Kontomanou installent une pulsation bien swinguante. C'est très Dukish tant dans le concept (le carnet de voyage), que dans l'écriture musicale et l'interprétation. En 2013, Leila Olivesi gagnait le concours Ellington Composers, exploit salué sur ce blog. Elle reste dans cette belle filiation. Entre les grognements du trombone de Glenn Ferris (cf. photographie au dessus de l'article) et de la trompette bouchée de Quentin Ghomari et les souffles des saxophones. Ca swingue, c'est coloré, chatoyant et nous raconte une belle histoire de voyage. Solo de Baptiste Herbin à l'alto bien poussé par le groupe.

Après l'agitation, le calme. " Fleur andamane ". Une jeune fille pleure à l'ombre d'une pagode au sommet de la montagne. Baptiste Herbin est à la flûte pour jouer les pleurs de la demoiselle. Les saxs sont nostalgiques à souhait. Batteur aux balais. C'est le chagrin d'amour dans un décor paradisiaque. Le trombone grogne. Les saxs nous jouent les soupirs de la jeune fille en pleurs. Ils jouent même le chant des bonzes dans la pagode pour accompagner le solo de flûte puis de guitare. Ca semble aller mieux pour la jeune fille. La musique se déploie de nouveau joyeusement, laissant entrer le soleil.

Tous les souffleurs quittent la scène. Chloé Cailleton y paraît.. " Black widow ". Une histoire d'amour triste. Cette veuve noire n'est pas une araignée mais elle vous trotte dans la tête tout de même. Solo de piano en introduction. Jeu en double dames entre piano et chant. La rythmique se lance et la guitare ajoute ses traits tranchants et métalliques. La chaleur froide propre à Manu Codjia. Premier solo de guitare bien rock. Avec de la saturation maîtrisée comme il le fait si bien. Solo de piano où les notes de piano sont distillées par grappes.

" Satin Doll " (Duke Ellington). Retour du nonet avec la chanteuse pour invitée. La poupée de satin brille toujours autant depuis sa création en 1953. Mamzelle Chloé s'en sort bien quoiqu'elle ne soit pas une vamp. Echange entre le piano de Leila Olivesi et le saxophone baryton chaud et clair de Jean-Charles Richard. Un hommage au dialogue entre Duke Ellington (le passager) et Harry Carney (le chauffeur de la voiture). En effet, Duke Ellington voyageait sans son orchestre dans une voiture individuelle conduite par le sax baryton de l'orchestre, Harry Carney, maître de la respiration circulaire, technique qui lui permettait de tenir les  notes si longtemps et si bien. Solo de flûte rejoint par le groupe pour un final voluptueux.

Un poème écrit par la mère de Leila, Djamila Olivesi, " Les amants ". Un hommage à Aïcha Kandicha, la sorcière du désert. Leila lit le poème, hermétique à mes oreilles. Les souffleurs sont partis. Chloé chante le poème. Une ballade. Je n'accroche pas au texte mais la musique est agréable. Batteur aux balais. Joli solo de contrebasse.

Solo du batteur aux baguettes sur les tambours pour commencer. Ca roule en douceur. Donald accélère et fait vibrer les tambours comme une mémoire d'Afrique. Il repart à mains nues puis aux balais, bien poussé par la contrebasse. La rythmique accompagne le scat de Mamzelle Chloé. Le quartet est reparti propulsant la voix. Le poème devient une suite pour quartette et voix de femme. Glenn Ferris fait sa pause syndicale à côté de moi. Je peux témoigner qu'il marche à l'eau claire, écoute attentivement et applaudit ses camarades de jeu.

La chanteuse sort de scène. Le trompettiste y retourne. " Geri's house " une composition de Leila Olivesi à la pianiste Geri Allen, une de ses inspiratrices majeures comme femme, créatrice et  pianiste. Elle se souvient d'un concert de Geri Allen au sein du groupe d'Ornette Coleman. Elle ne comprenait rien à ce Free Jazz si différent de tout ce qu'elle connaissait. En se concentrant sur le jeu de la pianiste, une femme sur le même instrument qu'elle, elle s'est identifiée et a fini par entrer dans le jeu apparemment déréglé d'Ornette et de ses complices. Un morceau vif, passionné qui met en valeur la trompette de Quentin Ghomari, magicien de l'instrument. Beau solo de piano, bluesy, soutenu par le bassiste et le batteur aux baguettes. Le quintet part avec un beau dialogue entre le tranchant de la guitare et la rondeur de la trompette.

" Skype tear ", un poème sur les chagrins d'amour sur la Toile de nos désirs. Le trompettiste a quitté la scène. Retour la chanteuse et d'Alexis Sanchez (sax ténor). Ballade. Batteur aux balais. Beau son de ténor, nostalgique à souhait. Une ville, la nuit, sous la pluie. L'eau coule sur les vitres dehors et sur les joues dedans. 

Dernier morceau. Glenn Ferris quitte le rôle de spectateur et redevient acteur en revenant sur scène. " Acacia Tree ", poème de Karine Ancelin, dédié à cet arbre du désert à l'ombre bienveillante. Duo piano&voix pour commencer. Honneur aux Dames! Puis un duo hanté entre trompette et piano. La contrebasse pèse de tout son poids, en souplesse, pour remplacer le piano dans le duo. La rythmique s'y remet et nous joue la pulsation du désert. Le sax ténor ajoute un souffle de simoun. 

RAPPEL

Reprise du 3e et 4e mouvement de la Suite Andamane par le nonet augmenté de la chanteuse. Cette fois, le public doit verser sa part en chantant.

Il y avait presque un an entre le précédent concert de ce groupe et celui-ci. Du moins pour ceux auxquels j'ai assisté. Depuis, l'album " Suite Andamane " est sorti et le programme est de mieux en maîtrisé, tant pour la technique utilisée que pour l'émotion déployée. Leila Olivesi sait ce qu'elle veut, elle s'y tient et elle l'obtient. Pour le plus grand bonheur des spectateurs. Souhaitons nous, égoïstement, lectrices agiles, lecteurs habiles, de nombreuses occasions de savourer cette musique sur scène, dedans comme dehors, automne comme été.

La photographie de Glenn Ferris est l'oeuvre du Vertueux Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

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Louisiane, sucre amer

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices historiennes, lecteurs géographes, je vous ai déjà parlé de la Louisiane et de la plantation Whitney, -premier musée de l'esclavage aux Etats-Unis d'Amérique.

Pour comprendre les racines de ce système économique et politique, il faut en venir à la canne à sucre. Christophe Colomb l'a amené des Canaries en Amérique. Ensuite, des esclaves ont été déportés d'Afrique par millions pour la cultiver. Ils n'étaient pas les seuls. J'ai connu une Ecossaise dont les ancêtres avaient été esclaves dans les plantations en Jamaïque. Elle haïssait tellement les Anglais qu'elle avait épousé un Italien et était devenue Française. " C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe " dit l'esclave noir enchaîné, torturé, amputé à Candide dans l'oeuvre de Voltaire, lui même actionnaire de compagnies sucrières.

En Louisiane, le système des plantations était particulièrement juteux. C'est l'histoire que raconte le New York Times Magazine dans un article partiellement traduit en français par Courrier International. L'auteur, le professeur de Harvard, Khalil Gibran Muhammad (Histoire africaine-américaine) nous explique les origines esclavagistes et coloniales du sucre qui sature le régime alimentaire des Américains et comment ce système perdure dans le " bon Vieux Sud " concentré dans les mains des descendants des anciens propriétaires d'esclaves et gorgé de subventions publiques. Toute ressemblance avec des îles des Caraïbes serait évidemment fortuite. 

Aux USA, vous pouvez même acheter du sucre produit au Louisiana State Penitentiary situé dans un lieu nommé Angola car la prison, surnommée " The Farm ", se trouve sur une ancienne plantation dont les esclaves venaient majoritairement d'Angola en Afrique australe, ancienne colonie portugaise. Cela se visite. Il existe un musée dans la prison dont vous ne sortez pas vivant, le genre de lieu où vous ne voulez pas être comme le chante Champion Jack Dupree (1910-1992), natif de La Nouvelle Orléans, Louisiane, dans " Angola Blues ". Cf vidéo ci-dessous. 

Par ailleurs, quand un Texan, Sam Lightnin Hopkins (1912-1982), voulait être sûr que sa chérie n'aille pas voir un autre homme, il allait en Louisiane se chercher un fétiche, une " Mojo hand ". Cf extrait audio au dessus de l'article. 

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Lenny Popkin trio: l'essence du Cool Jazz au Sunset

Publié le par Guillaume Lagrée

Lenny Popkin Trio

Paris. Le Sunset.

Vendredi 1er novembre 2019. 21h.

Lenny Popkin: saxophone ténor

Gilles Naturel: contrebasse

Carol Tristano: batterie

 

Aller à un concert du trio de Lenny Popkin, c'est comme se rendre sur une plage que vous connaissez déjà. Rien n'a bougé depuis votre dernier passage. La mer, le sable et les rochers sont toujours à la même place et pourtant selon la lumière, le vent, le jeu entre soleil et nuages, quelque chose a changé. Vous ne pouvez l'expliquer mais vous pouvez le ressentir. Je ne donnerai pas de nom de plage car il y a bien assez de monde dessus. Pour Lenny Popkin, je ne me lasse pas de le recommander car son style est un défi à la médiocrité ambiante. Son trio est une affaire familiale car Carol Tristano est la fille de Lennie Tristano (1919-1978), Maître de Lenny Popkin et l'épouse de Lenny Popkin. Gilles Naturel contribue au développement de ce dialogue conjugal en musique. 

" All the things You are " pour commencer. Ce soir, nous révisons nos classiques. Lenny a toujours ce son d'oiseau sur sa branche, si fluide, si léger. Le bassiste pose les fondations. Le batteur ponctue aux baguettes. Le thème avance, sinue. C'est du massage cérébral, en douceur, mais constant. Duo contrebasse-batterie plutôt qu'un solo de contrebasse accompagné. Je sens la vibration de la contrebasse dans mon ventre, celle de la batterie dans les oreilles.

" These foolish things (remind me of You) ". Carol est passée aux balais. La rythmique marche à pas feutrés.  Le sax ondule doucement. La musique habille le silence. Chaque note pèse son poids d'émotion mais sans aucun sentimentalisme. Cette musique est un baume pour l'esprit. Le public est concentré. Il n'applaudit pas les soli.

" I am getting sentimental over You ". Retour aux baguettes. Une nouvelle chanson d'amour mais sur un rythme plus vif. Toujours ce jeu Cool sans attaque. Ce n'est pas lisse mais les transitions sont douces. Je ferme les yeux et me laisse bercer par la vague. Impossible de s'y noyer. Il suffit de se laisser flotter. Sans cier garde, en partant de thèmes connus, le trio de Lenny Popkin nous emmène dans l'inouï. Je ne sais où je suis mais peu importe puisque je suis bien. La musique est raffinée, sophistiquée mais ni pédante, ni précieuse. 

Nous allons maintenant jouer " Out of nowhere ". En bon pédagogue,  Lenny Pokin présente chaque morceau avant de jouer.  Une ballade. Carol Tristano est aux balais. L'onde est si bonne que j'ai l'illusion d'un massage des cervicales et des épaules. Solo de batterie sec, nerveux mais en douceur, aux balais. Soutenu par la contrebasse. Jouer vite et doucement, c'est ce qu'il y a de plus difficile. 

Cette fois, Lenny enchaîne directement, sans présentation. Un standard que je ne reconnais pas. Carol roule aux balais. Un air vif et léger. Dialogue en finesse, en souplesse entre batterie et contrebasse. 

Une ballade. Thème inconnu de mes services. Carol reste aux balais. Effet de vibrato du saxophone.

" All of Me ". Thème qui conclut le premier set. Retour aux baguettes. Billie Holiday habitait ce thème. Joué sur un tempo rapide. Toujours aussi fluide. Solo de batterie aux baguettes. Carol accélère progressivement. Maintenant, elle malaxe les peaux mais juste ce qu'il faut. Pas d'excès de notes. Le trio repart tranquille.

PAUSE

Reprise aux balais pour une petite marche légère, subtile. 

" You don't know what love is ". Ballade somptueuse. La voix de Chet Baker surgit dans mon cerveau. Obligé sur ce thème. La musique avance à pas lents et calmes. 

Retour aux baguettes. Un tempo plus animé mais toujours joué dans le relâchement. Thème inconnu de ma mémoire vive. Solo de batterie aux maillets. Belle résonance. Ca sonne tout de suite plus mystérieux. Passes rapides et légères sur les cymbales. 

" I remember April ". Là, je reconnais tout de suite. Batteuse aux baguettes. Contrebasse et batterie semblent suivre un chemin rectiligne mais le saxophone, lui, sinue subtilement. Un solo de contrebasse à l'archet subtilement ponctué par le tic tac incessant des baguettes sur les cymbales et les bords de caisse. La contrebasse vibre. Mme M-H poursuit son initiation au Jazz en découvrant que la contrebasse peut se jouer à l'archet, comme dans la musique classique. En classique, les passages en pizzicato sont l'exception. En jazz, c'est l'inverse. Pour slapper une basse, il faut prendre les cordes à pleines mains. 

Aux balais un air vif et léger est joué.

PAUSE

Carol Tristano a repris aux balais. Je ne connais pas ce thème. Ca coule toujours de source. La musique marche à petits pas comme un danseur de java. 

" Body and Soul ". Aux balais. Le sax sonne suave et velouté à souhait. Ca marche. Le couple d'amoureux devant moi s'enlace tendrement. 

" Best thing for You ". Retour aux baguettes. Un air rapide. Toujours ce chant d'oiseau du saxo.

" You go to my head ". Baguettes. Superbe ballade jouée superbement. Je crois entendre les paroles tant les notes jouées sont chantantes.

Le trio joua un autre morceau puis un rappel. Nous eûmes notre dose de beauté.

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Ben Sidran Quartet avec Rick Margitza au Sunside: le coup de pied de l'âne à l'éléphant

Publié le par Guillaume Lagrée

Ben Sidran Quartet

avec Rick Margitza

Paris. Le Sunside.

Jeudi 31 octobre 2019. 21h30.

En concert à Paris, au Sunside, vendredi 1er et samedi 2 novembre 2019 à 21h30.

Ben Sidran: piano, voix

Billy Peterson: contrebasse

Leo Sidran: batterie

Rick Margitza: saxophone ténor

La dernière fois que j'ai été écouter Ben Sidran en concert à Paris, c'était avant 2010 avec une New Yorkaise, une demoiselle Erin qui refusait de croire que Michael Legrand était Français et se prénommait Michel. Elle s'est sentie at home lors de ce concert. Je n'étais pas l'homme de sa vie. Ni remords ni regret.

La rythmique attaque funky. Chanson à message. " You've got to take a look at the American dream ". Au sax de chanter. Rick Margitza est dans la place. Tout baigne. Le quartet est tout de suite au rythme de croisière. Batteur aux balais pour un solo bien frotté de contrebasse. C'était " Let's make a deal ".

Bonne pulsation funky. Rick Margitza, avec son PhD de la Miles Davis University, est tout à fait à l'aise sur ce genre de rythme. Ben Sidran nous raconte, à sa propre douce manière, " The language of the Blues ". Ben Sidran ne joue pas des standards mais ses chansons qui sont la prolongation de son travail de producteur, enseignant, animateur, historien du Jazz. Dès qu'il cesse de chanter, le sax ténor de Rick Margitza décolle. La rythmique soutient tranquillement. Rick Margitza est au dessus bien entendu. Parce que le sax ténor est un instrument aérien et parce que Rick Margitza est le dernier saxophoniste de Miles Davis, sapristi! Rick n'est pas un Bluesman mais il sait jouer la Note bleue.

Manifestement, Ben Sidran est un électeur démocrate. Juif, universitaire et Jazzman, s'il n'était pas Démocrate, ce serait surprenant. Il nous explique que le rêve américain est fini. Les Américains ont grandi, sont devenus adultes et ont leur propre dictateur. Il ajoute une pensée de feu Johnny Griffin, saxophoniste ténor avec qui il joua: Quand vous décidez d'aller bien malgré les mauvaises conditions, alors vous avez besoin de Jazz. 

Une chanson de 1933: Drop me off in Harlem (Duke Ellington) Pas de paroles à l'origine mais elle furent ajoutées puisque Louis Armstrong et Ella Fitzgerald les chantèrent avec Duke Ellington. Batteur aux balais. Ca swingue. Rick Margitza se prend pour Ben Webster. Le piano scintille comme il faut. Rick joue le Blues style années 30 mais modernisé. Impeccable. Dans l'esprit, pas dans la copie. 

Ben Sidran évoque un poème de l'Espagnol Federico Garcia Lorca sur New York en 1929, juste avant la Grande Dépression. Chanson inspirée par ce poème. Les tambours roulent sous les mains de Leo Sidran, le fils de Ben. C'est le rythme de New York. Une sorte de rap sur du Jazz. Le piano tourne en boucle. Le batteur pulse sur sa charleston. Rick ajoute un voile de Blues. Ils jouent la pulsation folle, incessante de la ville qui ne dort jamais. La rythmique tourne toujours et le sax ténor tranche dans le vif.

Ben commence seul en jouant et en chantant. Une ballade. La rythmique reprend. Batteur aux balais. Solo de contrebasse bien glissant entre piano et batterie. Rick reprend la main avec autorité. Il cite un standard " Cry me a river " (" Pleurer des rivières " en version française). Final bien funky à 4.

Ben Sidran, en historien de la musique, nous explique que les flûtes en os trouvées dans les grottes de Lascaux sont accordées en gamme pentatonique, celle du Blues. Donc, il y a 45 000 ans, les hommes avaient déjà le Blues! Il ajoute que son chien n'a pas le Blues. Il connaît la nourriture. Il sait chasser les écureuils mais il ne connaît pas le Blues. Nous avons le Blues parce que nous sommes humains. 

Ben Sidran joue et chante seul le Blues. Un Blues politique. " You and me are the minority ". Le quartet enchaîne. Batteur aux baguettes. Rick déploie ses ailes et plane au dessus de la rythmique. 

Ben Sidran introduit seul une ballade. La rythmique enchaîne avec le batteur aux balais. Une sombre histoire d'étoiles. Rick Margitza joue le Blues. Cet Américain, domicilié en France, descendant de Tziganes de Hongrie, sait jouer le Blues.

Attaque funky. Gros son de contrebasse. Batteur aux balais. Ben nous explique qu'il n'y a que deux chansons. L'une est le Blues, l'autre ne l'est pas. Ici un Blues de Mose Allison (1927-2016) pianiste natif de Tippo, Mississipi. " I don't care about anything cause I know nothing is gonna be all right ". Bonne définition du Blues. Un Blues joyeux, ironique, rythmé. " L'humour est la politesse du désespoir " (Chris Marker). Ca tourne au boogie woogie, le vrai, avec du feeling. Rick chuinte à souhait pour jouer le Blues. 

PAUSE

Leo Sidran bat le rappel. Son père enchaîne au piano. C'est toujours aussi funky. " Big Brother ". Une chanson sur la surveillance électronique globale. Un Blues classique dans la forme mais pas sur le fond. " Sur des pensers nouveaux faisons des vers antiques " (André Chénier). Ca sonne diablement funky avec Mr Rick Magitza au saxophone ténor. 

Une chanson de Bob Dylan. " Everything is broken ". Cf vidéo sous cet article. Rick Margitza reprend sonnant comme un disciple d'Hank Mobley. Le Blues n'est pas une question de couleur mais de feeling. Rick Margitza l'a. Pas étonnant que Miles Davis qui jouait toujours le Blues, quel que soit le contexte, l'ait recruté comme dernier saxophoniste. 

Une chanson de Ben Sidran. " Don't cry for no hipster ". Toujours le Blues. Ben Sidran introduit seul au piano. La rythmique reprend avec le batteur aux balais. Solo de contrebasse bien pétrie par Billy Peterson. Rick enchaîne avec un gros son, le vibrato qu'il faut. 

Ben Sidran explique ses chansons. " Big Brother " c'est parce que nous ne cherchons pas sur Google, c'est Google qui nous cherche. " Sois positif " dit Léo à son père. " Don't cry for no hipster " c'était positif répond Ben à son fils. Il ajoute que la chanson suivante est, elle aussi, positive.

" Picture him happy ". Cf extrait audio au dessus de cet article. Tic tac de la batterie aux baguettes. Le quartet installe le groove. A nous de hocher la tête et de dire Yes. Rick crée une contre mélodie. Il se lance. Le piano accompagne en ostinato, avec un feeling latino.

Ben Sidran nous explique Bob Dylan, prix Nobel de littérature. Ce qu'il y a de bien dans la musique de Bib Dylan, c'est que personne ne comprend rien à ce qu'il dit. Honnêtement, je ne change pas les paroles. Peut-être les comprendrez vous pour la première fois. Jeu très funky. Une sorte de rap. Une chanson politique. Pas la plus connue des chansons de Robert Zimmerman, natif de Minneapolis, Minnesota, comme Prince. Bon rythme de marche accélérée.

Un nouvel air funky. " Tangle up and Blue ". Petite citation de " Jean-Pierre " de Miles Davis dans le solo de Rick Margitza, " Jean-Pierre " étant lui même une variation sur la vieille berceuse française " Dodo, l'enfant Do ". 

Une autre chanson de Bod Dylan. " Love minus Zero ". Quand on demande à Bob Dylan ce que signifient ses chansons, il répond: " Pourquoi me le demandez vous? Je suis le dernier à qui il faut le demander! " . Une chanson d'amour.

Un air funky, un peu latino. Rick adopte son jeu à ce feeling. Je bats la mesure du pied droit comme mon voisin de derrière dont le pied dépasse. Un morceau instrumental. Rick décolle bien poussé par la rythmique. Solo de contrebasse. Grosse vibration. Pianiste et batteur décortiquent le tempo. Ben Sidran dit " Leo " et son fils se lance dans le premier solo de batterie du concert. En souplesse.

Un Blues. " Times get tougher and tough. Things get rougher and rough ". 

PAUSE

Le quartet est chaud pour jouer un 3e set. J'ai eu ma dose de beauté. La chronique est finie. Rick Margitza n'est pas le saxophoniste habituel de Ben Sidran mais il vit à Paris. De passage en ville, Ben Sidran lui a demandé de jouer dans son quartet. Rick a accepté et le résultat est délectable.

Le quartet de Ben Sidran joue à Paris en France, avec Rick Margitza, au Sunside vendredi 1er et samedi 2 novembre 2019 à 21h30.

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Freedom Duo: Dan Tepfer & Leon Parker. Musique en chantier au Sunside.

Publié le par Guillaume Lagrée

Dan Tepfer & Leon Parker par David TEPFER

Dan Tepfer & Leon Parker par David TEPFER

Dan Tepfer & Leon Parker

Freedom Duo

Le Sunside. Paris.

Mercredi 30 octobre 2019. 20h30.

Concert diffusé en différé dans le Jazz Club d'Yvan Amar sur France Musique

Dan Tepfer: piano, melodica

Leon Parker: percussions, batterie

 

Lectrices aventurières, lecteurs aventureux, je vous ai déjà chanté les louanges du Freedom Duo composé de Dan Tepfer & Leon Parker. Ce soir, on improvise. Ce n'est pas du Pirandello, c'est du Jazz. Ils improvisent vraiment. Pas de répétition, pas de composition, pas de morceau, pas de titre, pas de partition. Ils discutent de tout sauf de musique. Ensuite, ils montent sur scène et ils ne causent plus, ils jouent. 

Leon Parker est toujours adepte du " Moins, c'est Plus " (Less is More in english). Une caisse claire, un tom, une cymbale. Rien de plus, rien de moins à sa disposition sur la scène. 

Dan lance une  vague douce depuis le piano. Bonne vibration. Apaisante. Leon aux balais. Le duo travaille en finesse. Balai main droite, baguette main gauche. Leon Parker varie les sensations. Montée en puissance avec les baguettes. Solo de tambour. Ca roule. Dan relance avec des traits vifs, secs. Ca balance, roule, interagit en permanence. Retour à la délicatesse. Leon joue mezzo voce mais la pulsation reste implacable. Un temps de silence pour être certain qu'ils ont fini puis nous applaudissons. 

Introduction méditative au piano. Leon se lève pour tapoter le piano et marquer le tempo. Il passe aux percussions corporelles en tapant son torse en rythme près du micro. Tout en chantonnant en rythme. Dan au piano. Leon répond en percussions sur son torse. Là aussi, il est rapide et précis. Leon se niche dans le corps du piano 1/4 de queue au couvercle ouvert pour mieux résonner avec les notes. Le tempo s'accélère entre piano travaillé aux cordes et percussions travaillées au corps. Duo de percussions sur le piano. Dan dans les cordes, Leon sur le bois. Sans compter les battements de mains et les claquements de doigts de Leon. Il se rassied et reprend ses baguettes sur ses tambours. Jeu subtilement funky entre piano et batterie minimale. Ca repart sur un air qui balance, quasiment une calypso. Une autre vague chaleureuse nous emporte. Ils se regardent, s'écoutent, se répondent sans parole.

Dan prend une pause pour expliquer la démarche du Freedom Duo. Exploration, improvisation simultanée. Ils parlent de beaucoup de choses ensemble mais jamais de ce qu'ils vont jouer, quand et comment.

Leon lance une sorte de marche militaire sur ses tambours. Dan répond au mélodica avec une sorte de marche triste. Puis il reprend le même thème au piano. Leon maintient le thème de la marche mais Dan commence à le submerger par les ailes depuis le piano. Ca descend puis remonte en puissance. La musique devient plus calme, rêveuse, aérienne. Leon fait des passes magiques en souplesse sur ses tambours. 

Leon se lève et commence en palmas comme disent les Espagnols. Dan, à son tour, tape le corps de son piano comme percussion. Leon passe au scat, sorte de percussion vocale. Dan se lance au piano, dans un air heurté. Nouveaux jeux sonores entre piano, scat et percussions corporelles. Le Freedom Duo crée de l'inouï au sens propre du terme. Complainte du melodica ponctuée par les battements de main de Leon Parker.

PAUSE

Leon installe le rythme aux balais. Dan joue une sorte de marche dans les cordes du piano. Ca balance tranquille. Dan repose les mains sur le clavier. Ca swingue, pardi! La tension monte. Ca accélère, ralentit. Leon nous foudroie à coups de tambours et de cymbales. Ca décolle puis atterrit en douceur. Tout s'arrête pour un son lointain de tambour. Dan est au mélodica. Il sculpte un air chantant. Il joue du piano main gauche et du mélodica main droite. Il se remet entièrement au piano et envoie du bois; Leon aussi. Ca martèle, avance. Ils défrichent la forêt des sons.

Gros coup de fatigue durant ce premier jeu du second set. J'ai école demain et mon cerveau n'est plus en état de suivre la partie. J'abandonne donc ici.

 

Le Freedom Duo n'a pas enregistré d'album. En extrait audio au dessus de cet article une improvisation en solo de Dan Tepfer au piano. La vidéo ci-dessous du Freedom Duo a été enregistrée en concert à Paris, au Sunside, le 9 mai 2018. Chaque concert du duo est improvisé. Aucun ne ressemble à l'autre. Je changerai la vidéo dès que je disposerai de celle du concert objet de cette chronique. 

 

 

La photographie de Dan Tepfer & Leon Parker est l'oeuvre de David TEPFER. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

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INA Best of Jazz: 163 vidéos de Jazz en France à savourer sans modération

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices insatisfaites, lecteurs insatiables, si vous n'avez pu assister à tous les concerts de Jazz de vos rêves en France, parce que vous n'étiez pas nés, parce que vous viviez loin de la France ou de ses capitales du Jazz (Paris, Antibes-Juan-les-Pins, Nice essentiellement pour les concerts historiques), parce que vous n'aviez ni le temps ni l'argent pour vous y rendre, rassurez vous. La solution à votre soif de Jazz, votre faim de Swing existe. 

L'Institut National de l'Audiovisuel (INA) qui a pour mission de recueillir, conserver et diffuser les archives audiovisuelles de la République française, a créé une chaîne spéciale Best of Jazz pour nous offrir 163 vidéos de Jazz allant des années 1950 aux années 2000.

Dans le nombre figurent quelques merveilles que le reste du monde envie à la France comme la première émission de télévision de Miles Davis à Paris en 1957 avec le quintette d'Ascenseur pour l'échafaud (Barney Wilen, René Urtreger, Pierre Michelot, Kenny Clarke) ou le seul enregistrement audiovisuel du quartette de John Coltrane avec Mac Coy Tyner (piano), Jimmy Garrison (contrebasse) et Elvin Jones (batterie) jouant " A Love Supreme ". Cela se passait sur la scène du 6e festival international de Jazz d'Antibes-Juan-les-Pins le 26 juillet 1965. Le film cesse au bout de 12'40 mais l'intégralité du concert existe en enregistrement audio. En vente libre sans ordonnance.

Vous y trouverez aussi Louis Armstrong, Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Stéphane Grappelli, Dizzy Gillespie, Martial Solal, Michel Legrand, Paolo Conte, Serge Gainsbourg, Eddy Louiss, Didier Lockwood, Vinicius de Moraes, Thelonious Sphere Monk, Rhoda Scott, Richard Galliano, Henri Texier, Keith Jarrett, Aretha Franklin, Michel Petrucciani...

Autant de créateurs célébrés sur ce blog que vous retrouvez filmés et enregistrés en France, en studio ou sur scène, grâce à l'INA. Je me réjouis de voir mes impôts de contribuable français utilisés pour une si bonne cause. Bonne dégustation musicale, lectrices insatisfaites, lecteurs insatiables.

Le film ci-dessous est l'oeuvre de Jean-Christophe Averty bien sûr. Première émission de télévision pour Miles Davis diffusée le 24 décembre 1957 par l'ORTF. Joli cadeau de Noël! Le quintette de Miles Davis joue " Dig ", variation de Jackie Mac Lean sur les harmonies de " Sweet Georgia Brown ". 

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Sélection de concerts de Jazz pour novembre 2019

Publié le par Guillaume Lagrée

Médéric Collignon par Juan Carlos HERNANDEZ

Médéric Collignon par Juan Carlos HERNANDEZ

Resplendissantes lectrices, Eblouissants lecteurs, c'est armé de mauvais goût et de mauvaise foi que je vous propose la sélection suivante de concerts de Jazz pour novembre 2019 en France.

Pour une sélection exhaustive sur l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, voyez Citizen Jazz et Jazz Magazine

Si vous ne pouvez assister aux concerts, écoutez les sur France Musique avec les émissions Jazz Club (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live

Pour l'actualité du Jazz, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio où l'auteur de ce blog sévit dans une émission mensuelle intitulée, notez l'originalité, " Le Jars jase Jazz ". Diffusion le vendredi et le dimanche à 1h du matin et 18h (heure de Paris). Pas de podcast. Audible dans le monde entier avec une connexion à l'Internet. Après Le Jazz, flèche de l'arc caraïbe en juin, juillet et août, les émissions de septembre, octobre et novembre 2019 sont consacrées à L'Afrique, c'est chic! L'Afrique rêvée et vécue par les Jazzmen. Troisième et dernière partie en novembre 2019 avec Donald Byrd, Barney Wilen, Martial Solal, un dialogue entre le Suisse Pascal Schaer au cor des Alpes et le Burkinabé Baba Konaté aux percussions, entre autres grandes délices musicales.

Si vous voulez assister depuis la Toile aux concerts à New York, USA, dans Greenwich Village, pour les clubs Small's et Mezzrow, suivez ce lien. C'est payant certes mais toujours moins cher qu'un séjour dans la Grosse Pomme.

L'exposition " Music Migrations. Paris-Londres. 1962-1989 " est visible et audible au Palais de la Porte Dorée, à Paris, jusqu'au dimanche 5 janvier 2020. Visite vivement recommandée.

Le festival Grands Formats vous permettra d'apprécier une cinquantaine de concerts de grands orchestres de Jazz  partout en France du jeudi 10 octobre au samedi 30 novembre 2019.

Festival Jazzycolors à Paris jusqu'au samedi 30 novembre 2019 parrainé par Bojan Z (piano). Les centres culturels étrangers organisent leur festival de Jazz. Venez découvrir à Paris le Jazz d'Irlande, de Grèce, du Portugal, de Suisse, du Canada, d'Equateur, de Belgique, de Serbie, de Luxembourg, d'Italie... Vous voyagerez avec une faible empreinte carbone et découvrirez des musiciens inconnus des mass media et même des clubs de Jazz. 

Le festival Jazz au fil de l'Oise fera swinguer le Val d'Oise (95) en Ile de France du vendredi 8 novembre au dimanche 22 décembre 2019 avec notamment  les saxophonistes Eric Séva et Sylvain Rifflet déjà célébrés sur ce blog. 

Festival Jazz Vibrations à Malakoff (92) du mardi 5 au samedi 16 novembre avec le nouveau trio " Irréalités augmentées "de Jean-Charles Richard (saxophones) jeudi 7 novembre à 20h30.

Festival Pianomania à Paris du jeudi 14 au mercredi 20 novembre 2019 avec Herbie Hancock, Kenny Barron, Fred Nardin, Sophia Domancich, Bojan Z...

Festival Place au Jazz à Antony (92) du vendredi 22 novembre au dimanche 1er décembre 2019 avec le génial spectacle pour enfants et adultes éveillés Jazzoo 2, Sylvain Rifflet, Pee Bee (spectacle adoptable aussi par des enfants) , Peter Bernstein

Festival Plouer in Jazz à Plouër sur Rance (22), Bretagne, France, vendredi 8 et samedi 9 novembre 2019 avec le quartet de Michel Goldberg, saxophoniste déjà acclamé sur ce blog. 

Vendredi 1er novembre:

- 19h30 & 21h30, Paris, Le Duc des Lombards: Ronald Baker electric sextet. Le trompettiste et chanteur rend hommage à Al Jarreau.

- 20h30, Paris, Le New Morning: Roy Ayers (1940), vibraphoniste, Maître de la fusion entre Jazz, Soul, Funk, Rap, groove toujours.

- 21h, Paris, Le Sunset, Lennie Popkin trio. La Quintessence du Cool. Le Maître de l'effet sans effort apparent. Indispensable.

- 21h30, Paris, Le Sunsidele quartet de Ben Sidran avec Rick Margitza. New York joue à domicile à Paris. 

Samedi 2 novembre:

- 20h30, Paris, Le Bal Blomet. Fred Hersch Trio. Un pianiste reconnu à la fois par ses pairs et le grand public. Cf. vidéo sous cet article.

- 21h30, Paris, Le Sunsidele quartet de Ben Sidran avec Rick Margitza. New York joue à domicile à Paris. 

Mercredi 6 novembre:

- 19h30 & 21h30, Paris, Le Duc des Lombards: Jonathan Jurion avec Jowee Omicil (saxophoniste canado-haïtien reconnu à New York)

- 20h30, Paris, Studio de l'Ermitage: Leila Olivesi Nonet. Concert de sortie de l'album " Suite Andamane ", acclamé sur ce blog. 

Jeudi 7 novembre:

- 20h30, Les Lilas (93), Le Triton: Louis Sclavis Quartet " Charachters on a wall " avec Benjamin Moussay (piano), Sarah Murcia (contrebasse) et Christophe Lavergne (batterie). Un Quartet de chercheurs et de trouveurs. 

- 20h30, Paris, Le New Morning: Joe Lovano en trio sans contrebasse avec Marilyn Crispell (piano) & Carmen Castaldi (batterie). Carmen est un homme. Joe Lovano aussi. Pas Marilyn Crispell. Le trio " Tapestry " n'est pas du genre à faire tapisserie. 

Vendredi 8 novembre:

- 20h, Evry (91), théâtre de l'Agora: " Short songs " le trio chansons de Patrice Caratini (contrebasse), Rémi Sciutto (saxs) & Hildegarde Vanslawe (chant) déjà porté aux nues sur ce blog. 

- 20h30, Les Lilas (93), Le Triton: Michel Portal en duo avec Roberto Negro (piano).  Un dialogue France-Italie forcément créatif.

- 21h30, Paris, Le Sunside: le nouveau trio Jazz d'Alain Jean-Marie (piano) avec Daryl Hall (contrebasse) et John Betsch (batterie). La Classe, simplement la Classe. 

Samedi 9 novembre, 21h30, Paris, Le Sunside: le nouveau trio Jazz d'Alain Jean-Marie (piano) avec Daryl Hall (contrebasse) et John Betsch (batterie). La Classe, simplement la Classe. 

Mercredi 13 novembre:

- 19h30 & 21h30, Paris, Le Duc des Lombards: le quartet électrique Kneebody dont fait partie le saxophoniste Ben Wendel. Sa seule présence justifie le déplacement. Cf extrait audio au dessus de cet article. 

- 20h30, Paris, Le 38 Riv: Robin Mansanti trio avec Alain Jean-Marie (piano) et Jean Bardy (contrebasse). Un hommage à Chet Baker par deux de ses anciens accompagnateurs et un jeune trompettiste et chanteur français qui en est la réincarnation. Sans les démons intérieurs, espérons le!

Jeudi 14 novembre, 19h30, Paris, Espace JemmapesTricia Evy (chant), Médéric Collignon (trompinette) et Yvan Robilliard (piano) rendent un hommage tout à fait personnel à Ella Fitzgerald, Louis Armstrong & Duke Ellington. Cf. photographie au dessus de cet article. Grincheux et fâcheux, s'abstenir.

Concert organisé par Couleurs Jazz Radio où sévit l'auteur de ce blog dans une émission mensuelle intitulée, notez l'originalité, " Le Jars jase Jazz ". Diffusion le vendredi et le dimanche à 1h du matin et 18h (heure de Paris). Pas de podcast. Audible dans le monde entier avec une connexion à l'Internet. Après Le Jazz, flèche de l'arc caraïbe en juin, juillet et août, les émissions de septembre, octobre et novembre 2019 sont consacrées à L'Afrique, c'est chic! L'Afrique rêvée et vécue par les Jazzmen. Troisième et dernière partie en novembre 2019 avec Donald Byrd, Barney Wilen, Martial Solal, un dialogue entre le Suisse Pascal Schaer au cor des Alpes et le Burkinabé Baba Konaté aux percussions, entre autres grandes délices musicales.

Samedi 16 novembre, 20h30, Paris, New Morning: Otis Taylor, le Blues Colossus. Indispensable.

Dimanche 17 novembre, 19h30, Paris, New Morning: Christian Scott Atunde Adjuah, Grand Maître de la Stretch Music et de la Nouvelle Nouvelle-Orléans

Mardi 19 novembre, 21h30, Paris, Baiser Salé: Elie Martin Charrière présente son nouveau quartet H3+. Chauffeur, suivez ce pianiste!

Jeudi 21 novembre, 21h, Suresnes (92), Salle des fêtes de Suresnes: Leçon de Jazz d'Antoine Hervé (piano). Ray Charles avec Emmanuel Pi Job (guitare, chant). Réjouissez vous, resplendissantes lectrices, éblouissants lecteurs, les leçons de Jazz d'Antoine Hervé reprennent à Suresnes! Je les ai suivi attentivement à Paris de 2009 à 2013. Les articles sur ces Leçons sont toujours les plus lus sur ce blog en 2019.

Vendredi 22 novembre:

- 21h, Paris, Le Sunset: Eddie Gomez Quartet. Monsieur Contrebasse est dans la place. 12 ans dans le quartet de Bill Evans, ça vous pose un homme. 

- 21h, Paris, le Baiser Salé: Josiah Woodson Quintet. Avec Riccardo Izquierdo (sax ténor). Un jeune trompettiste américain aux influences caribéennes. 

Samedi 23 novembre:

- 20h, Les Lilas (93), Le TritonBenjamin Moussay seul face à son piano. Esprits curieux bienvenus dans le public.

- 20h30, Boulogne-Billancourt (92), La Seine Musicale: Tigran Hamasyan trio avec l'orchestre symphonique du Luxembourg. Une nouvelle aventure musicale du génie arménien du piano.

- 21h, Paris, Le Sunset: Eddie Gomez Quartet. Monsieur Contrebasse est dans la place. 12 ans dans le quartet de Bill Evans, ça vous pose un homme. 

Lundi 25 & mardi 26 novembre, 19h30 & 21h30, Paris, Duc des Lombards: Patricia Barber (piano, chant) en trio. La classe à l'américaine. 

Mercredi 27 novembre, 20h30, Paris, Le New Morning: Mike Stern & Jeff Lorner fusio band. Mike Stern, ancien guitariste de Miles Davis avec Dennis Chambers, ancien batteur de Georges Clinton. Funkissimo!

Jeudi 28 & vendredi 29 novembre, 21h30, Paris, Le Baiser Salé: carte blanche à Roger " Kemp " Biwandu, batteur déjà acclamé sur ce blog. 

Vendredi 29  et samedi 30 novembre, 19h30 & 21h45, Paris, Le Duc des Lombards: Le Sand Quintet d'Henri Texier déjà triomphal sur ce blog. 

Samedi 30 novembre, 20h30, Courbevoie (92), Espace Carpeaux: Monty Alexander, pianiste jamaïcain qui mêle jazz, calypso, reggae avec goût et joie depuis 60 ans. 

 

La photographie de Médéric Collignon est l'oeuvre de l'Irrésistible Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

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Blue Giant. Volume 8. Le manga Jazz de Shinchi Ishizuka

Publié le par Guillaume Lagrée

Blue Giant

Le manga Jazz de Shinichi Ishizuka. Volume 8.

Glénat Manga. 2019.

Lectrices manga, lecteurs Jazz, vous avez déjà dévoré les volumes 1, 2, 3 , 4, 5, 6 & 7 de Blue Giant. Tenor saxophone: Myamoto Dai où Shinichi Ishizuka nous raconte comment un jeune provincial japonais devient le plus grand Jazzman au monde.

Nous voici au 8e volume de ses aventures. Il y en a 10. Faites comme le héros de ce manga. Tenez bon! Ne lâchez rien! Sauf sur scène bien sûr.

Le trio Jass continue son chemin. Toujours pas de place pour les dames et demoiselles dans les aventures de ces messieurs. Ils sont trop concentrés sur la musique. Résultat: cela se ressent dans leur jeu. Ils manquent de vécu. Du moins, c'est ce qu'a reproché le programmateur du So Blue, LE club de Jazz à Tokyo au pianiste du trio dans le volume 7

Yukinori, le pianiste, cherche à dépasser ses limites. A franchir les portes de la technique pour entrer dans le domaine du Désir pur. A jouer en pilote automatique comme le font si bien les héros du saxophoniste Myamoto Dai, Sonny Rollins et Lee Konitz. C'est notre héros qui l'aidera à passer de la démonstration à l'expression lors d'un concert mémorable du trio.

Quant au batteur, Tamada, il est comme Ringo Starr chez les Beatles. Le copain de tous mais le plus limité techniquement. Conscient de ses lacunes, il a voulu renoncer mais est resté à la demande des autres membres du trio. Il travaille dur avec professeur et méthodes pour être capable de sortir des soli qui arrachent les spectateurs de leurs sièges, comme ceux d'Art Blakey

De plus, ils rencontrent d'autres musiciens de Jazz japonais, plus vieux, désabusés voire complètement paumés. Leur exemple ne les décourage pas. Ils poursuivent leur chemin vers l'excellence. 

L'auteur, Shinichi Ishizuka, tient toujours son pari. Transcrire le rythme d'une ville, Tokyo, d'une musique, le Jazz, de vies, celles des membres du trio Jass, en dessins. En noir et blanc, parfois interrompu par la couleur.

De nouveau, chaque chapitre porte le titre d'un standard de Jazz, en accord avec l'épisode raconté.

Le 57e se nomme " But not for me ". Cf vidéo ci-dessous pour l'interprétation de Chet Baker (trompette & chant).

Le 61e est intitulé " Now's the time " (Charlie Parker). Cf extrait audio au dessus de cet article. 

Ce manga compte 10 volumes. Le 9e paraîtra en France en janvier 2020. " Patience, patience dans l'azur. Chaque atome de silence est la promesse d'un fruit mûr ". (Paul Valéry). 

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Blue Giant. Volume 7. Le manga Jazz de Shinchi Ishizuka

Publié le par Guillaume Lagrée

Herbie Hancock par Juan Carlos HERNANDEZ

Herbie Hancock par Juan Carlos HERNANDEZ

Blue Giant

Le manga Jazz de Shinichi Ishizuka. Volume 7.

Glénat Manga. 2019.

Lectrices Jazz, lecteurs manga, vous avez déjà dévoré les volumes 1, 2, 3 , 4, 5 & 6 de Blue Giant. Tenor saxophone: Myamoto Dai où Shinichi Ishizuka nous raconte comment un jeune provincial japonais devient le plus grand Jazzman au monde.

Nous voici au 7e volume de ses aventures. Le trio est constitué: saxophone ténor, piano, batterie. Pas de bassiste. Il se nomme Jass en hommage aux racines de cette musique. Le premier concert a accueilli 5 personnes. Parmi les 5, un guitariste nippon réputé, M Kawakita qui fait le boeuf avec eux sur scène et en écrit du bien sur Twitter. Ca leur amène du monde. Le buzz positif commence à marcher.

Nos jeunes gens deviennent ambitieux. Le pianiste du groupe veut faire jouer ce trio d'amateurs, de moins de 20 ans, au So Blue, le plus grand club de Jazz de Tokyo, là où passent toutes les vieilles gloires américaines, payées à prix d'or devant un public nombreux et aisé. Ce club est manifestement inspiré du Blue Note à Tokyo. Pour Paris, le New Morning serait un type de club proche mais le New Morning n'est pas réservé au Jazz. 

Ils arrivent à même à convaincre le programmateur du So Blue de venir les écouter. Sauf que ça ne passe pas. Des trois musiciens du trio, notre héros au son si personnel, son copain batteur débutant et le jeune pianiste sûr de lui, un des trois lui déplaît fortement. Vous saurez lequel en lisant le volume 7 de Blue Giant, lectrices Jazz, lecteurs manga. 

En plus de son rythme habituel qui suggère la pulsation de la musique par le dessin, des quelques pages couleur qui viennent briser le noir et blanc, Shinichi Ishizuka nous réserve une belle surprise avec une interview exclusive de deux Géants du Jazz, Herbie Hancock & Wayne Shorter. Ils nous racontent leur enfance, leur jeunesse, comment ils sont devenus musiciens de Jazz, la différence entre ce métier et celui de musicien classique ou de rock. Wayne Shorter, passionné de science fiction, écrivait des bandes dessinées avant de devenir musicien. Le dialogue est riche et détendu avec Shinichi Ishizuka, auteur du manga Blue Giant

De nouveau, chaque chapitre porte le titre d'un standard du Jazz.

Ainsi le chapitre 51 s'intitule " The Sidewinder ", titre album de Lee Morgan. Cf vidéo sous cet article. 

Le chapitre 53 est dénommé " Un poco loco " (Bud Powell). Cf extrait audio au dessus de cet article. 

La photographie d'Herbie Hancock est l'oeuvre du Sidérant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

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Blue Giant. Volume 6. Le manga Jazz de Shinichi Ishizuka

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Blue Giant

Le manga Jazz de Shinichi Ishizuka. Volume 6.

Glénat Manga. 2019.

Lectrices manga, lecteurs Jazz, vous avez déjà parcouru les volumes 1, 2, 3 , 4 & 5 de Blue Giant. Tenor saxophone: Myamoto Dai où Shinichi Ishizuka nous raconte comment un jeune provincial japonais devient le plus grand Jazzman au monde.

Notre héros est monté à Tokyo, a créé un trio avec deux garçons de son âge (18 ans), un pianiste découvert sur place qui se prend pour un cador et un ami de province, son colocataire, qui fait de son mieux pour devenir batteur. 

Il s'agit maintenant pour eux de travailler, de répéter, de jouer leur premier concert et d'y amener du monde parce que s'il n'y a personne, le patron du club n'en organisera pas de deuxième.

Myamoto Dai, notre héros saxophoniste, la joue à l'ancienne. Il imprime des tracts et les distribue dans tout Tokyo, répète, gagne sa vie avec des petits boulots. Bref, pas de place pour les dames et demoiselles dans cet épisode. 

Le concert se monte et un musicien expérimenté, guitariste, y vient, reste sidéré par le saxophoniste et joue avec eux. 

Tout est en noir et blanc sauf 2 pages couleur pour surprendre le lecteur. L'action se déroule au rythme du manga, de la grande ville, du Jazz. C'est nerveux, rapide, haché. 

Au fil des pages, lectrices manga, lecteurs Jazz, vous découvrirez des aspects de la vie quotidienne à Tokyo au XXIe siècle, des musiciens, des morceaux, des albums, des aspects techniques de la musique.  Le trio est soudé. Le batteur est un pote. Même s'il n'est pas au niveau technique des deux autres, ils refusent de s'en séparer à la demande d'un patron de club. Tout comme Eddy Louiss & René Thomas refusèrent que Roy Haynes remplace Bernard Lubat malgré les demandes de Stan Getz.

Pour guider notre écoute, chaque chapitre porte le titre d'un standard de Jazz.

Le 41e se nomme " Never let me go ". Cf vidéo sous cet article avec la superbe version de ce standard par Andy Bey (chant).

Le 45e est intitulé " Maiden Voyage " titre album d'Herbie Hancock. Cf extrait audio au dessus de cet article. 

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