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13 résultats pour “BB King

RIP BB King (1926-2015)

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices funky, lecteurs bluesy, comme moi, vous êtes en deuil suite au décès de BB King le jeudi 14 mai 2015 à Las Vegas, Nevada, USA.

BB King était né en 1926 comme Chuck Berry, toujours en vie. Le roi du Blues et celui du Rock'n Roll. AC/DC et ZZ Top ont choisi leurs noms en hommage à BB King. Lui même avait choisi son nom de scène parce qu'il avait fait une chanson publicitaire pour les King biscuits.

Pour un avis d'expert, je vous renvoie à l'écrivain français Gérard Herzaft, auteur de " La Grande encyclopédie du Blues " qui, traduite en anglais, est l'ouvrage le plus vendu aux USA sur le sujet. Il ne manquera pas d'écrire bientôt un article complet sur BB King.

BB King appelait sa guitare Lucile parce qu'un jour qu'il jouait dans un juke joint, éclairé par des lampes à pétrole, deux types ont y mis le feu en se battant pour une Lucile. BB King risqua sa vie dans les flammes pour sauver sa guitare comme Django Reinhardt le fit dans l'incendie de sa roulotte (Django y perdit l'usage de 3 doigts sur 5 à la main gauche).

Un beau jour de l'an de grâce 1968, BB King allait jouer à San Francisco, au Fillmore West, du Blues avec un groupe composé exclusivement de Noirs. Le groupe voyageait en bus. A l'arrivée, le chauffeur du bus, noir lui aussi, vit un groupe de Blancs qui attendait devant la salle. Que des Blancs, pas un Noir. Le chauffeur fit demi tour, croyant s'être trompé d'adresse. Après l'avoir relue, il revint au même endroit. Toujours ces jeunes Blancs qui attendaient pour un concert de Blues donné par BB King. Pas d'erreur possible. C'était la salle, c'était le public. BB King dit alors à ses musiciens: " Ca y est, les gars. Nous y sommes arrivés ". Ils avaient franchi la barrière raciale, avec une musique noire, le Blues.

J'ai vu BB King en concert à Rennes il y a 20 ans environ. Je me souviens d'un show calibré au millimètre et à la seconde près. Je me souviens de BB King nous disant que nous étions le meilleur public de sa tournée. Sur le coup, j'y ai cru. Après réflexion, je me suis dit qu'il disait cela chaque soir mais que c'était dit avec tellement d'empathie et de professionnalisme que j'y avais cru. Je me souviens surtout de passages où BB King jouait seul, assis, de sa guitare. Là, il était le Blues incarné. Imparable. Comme Chuck Berry, il avait trouvé un style, le sien, et n'en avait jamais varié. Aux autres d'évoluer. Changerait-on la forme des pyramides d'Egypte? On ne changeait pas BB King.

En souvenir de BB King, lectrices funky, lectrices bluesy, je vous offre la chanson que lui composa Stevie Wonder " To know You is to love You " (1974) et un extrait du concert qu'il donna en Afrique, à Kinshasa, en 1974 pour le match du siècle entre Mohamed Ali et Georges Foreman: " Everybody want to know why I sing the Blues ". Rien à ajouter.

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Natalia M King " Bluezzin t'il dawn "

Publié le par Guillaume Lagrée

Natalia M King

" Bluezzin t'il dawn "

Challenge Records . 2016.

Natalia M King: guitare, chant

Anthony Honnet: piano

Anders Ulrich: contrebasse

Davy Honnet: batterie

Ronald Baker: trompette

Xavier Sibre: saxophone, clarinette, flûte.

Lectrices bluesy, lecteurs groovy, retrouvez vous autour de la voix de Natalia M King. Née en 1969 à New York, d'une famille dominicaine (la République, pas l'ordre monastique!), elle a fait la route d'Est en Ouest, de New York City à Los Angeles et a fini par poser guitares et bagages en France.

Elle chante le Blues jusqu'à l'aube car le Blues n'a rien de désespéré. Il existe des Blues sarcastiques, érotiques, politiques. Elle chante un classique " Don't explain " (n°2) sans faire oublier Billie Holiday ou Abbey Lincoln. Elle peut implorer comme dans " Love You madly " ( n°5) ou être sensuelle dans " Baby brand new " (n°6). Elle peut être tour à tour emportée et suppliante dans ' " You came and go " (n°8) et elle finit sur une pluie bienfaisante " A little bit of rain " (n°9) pour saluer l'aurore.

Ses musiciens sont à son service et ils font le job avec précision et émotion.

Quand vous vous nommez King comme Freddie King ou BB King et que vous prétendez jouer et chanter le Blues, vous avez intérêt à assurer.

Natalia M King assure et le Blues est toujours en vie jusqu'au bout de la nuit.

Natalia M King sera en concert en France:

- le samedi 23 juillet au festival de Jazz d' Andernos les Bains (Gironde, Aquitaine)

- le mardi 23 août au festival Musique en Champagne (Marne, Champagne)

- le vendredi 14 et le samedi 15 octobre au Jazz Club Etoile du Méridien à Paris (Ile de France)

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Défense et illustration du Blues

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Après le Swing, passons à l'autre élément fondateur du Jazz, le Blues.

 

 

Ron Carter

 

La photographie de Ron Carter est l'oeuvre du Bluesy Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

 

Pour le public français, le Blues est connu grâce à une chanson de Johny Halliday, une des rares qu'il ait écrites, " Toute la musique que j'aime, elle vient de là, elle vient du Blues ". Même pour ceux qui, comme moi, changent de chaîne dès qu'ils entendent Johny chanter, il faut le remercier pour cette chanson et pour avoir fait découvrir Jimi Hendrix, le " Bluesman de l'espace " comme disait  John Lee Hooker, au public français.

 

Pourquoi chanter le Blues? BB King  l'a clairement expliqué dans une de ses plus belles chansons " Why I sing the Blues ". Ecoutez bien les paroles. Rien à ajouter. 

 

Faut-il avoir ramassé le coton à la main pour avoir le Blues? Certainement pas. Miles Davis répliqua sèchement à une de ses professeurs à la Juillard School of Music: " Madame, mon père est dentiste, ma mère donne des cours de piano. Je n'ai jamais souffert de la faim, je n'ai jamais ramassé le coton et pourtant, il y a des matins où je me lève avec le Blues ". De fait, le seul élément stable de la carrière de Miles Davis de 1945 à 1991, c'est le Blues. La musique change, les musiciens qui l'entourent aussi et Miles joue toujours le Blues que ce soit en acoustique ou en électrique.

 

Faut-il être triste pour jouer le Blues? Pas du tout. Il existe des Blues sardoniques, humoristiques voire même politiques. Exemples le " If You see Kay " de Menphis Slim qui est apparemment une chanson triste pleurant un amour perdu sauf que cela peut aussi se lire " F. U. C.K ".Ou bien pour la politique le " H2O Gate Blues " de  Gil Scott Heron. H2O=Water (Eau) pour ceux qui ont oublié leur tableau de Mendeleiev.

 

 

Faut-il être un Africain Américain (terme politiquement correct actuel) né dans le Vieux Sud pour jouer le Blues? Dizzy Gillespie, natif de Cheraw en Caroline du Sud estimait ne pas savoir jouer le Blues et ça l'agacait beaucoup que des petits Blancs nés en Angleterre prétendent le savoir. Pourtant, c'est bien grâce aux Anglais que des Bluesmen aussi importants que Muddy Waters, Howlin Wolf (cf extrait audio au dessus de cet article. London Sessions, 1970, avec Ian Stewart, Bill Wyman et Charlie Watts la rythmique des Rolling Stones, Ringo Starr, le batteur des Beatles, Eric Clapton & Steve Winwood) ont pu passer à la télévision américaine en prime time, que BB King a pu devenir un artiste cross over. Eric Clapton, Eric Burdon, Mick Jagger, Keith Richards comptent dans l'histoire du Blues comme promoteurs et interprètes. Quant à Dizzy Gillespie et le Blues, lorsqu'il se trouva sur scène avec T Bone Walker dans une tournée  Jazz at The Philarmonic produite et présentée par Norman Granz , il assura bien évidemment.

 

En fin de compte, les mots ne sont jamais les mêmes pour expliquer ce qu'est le Blues comme dit Johny. Pour l'expliquer, je renvois mes lecteurs avides de savoir, mes lectrices assoiffées de connaissance aux travaux de l'excellent Gérard Herzaft, musicien et musicologue à qui rien de ce qui est Blues n'est étranger.

 

Comme l'Esprit Saint cher aux Chrétiens, le Blues se manifeste ou non.Voici quelques exemples de sa présence dans le Jazz.

 

A tout Seigneur tout honneur, Louis Armstrong, le Roi du Jazz, natif de La Nouvelle Orléans, était aussi le Roi du Blues. Le voici chantant et jouant en hommage à sa ville natale Basin Street Blues. Avec l'Impératrice du Blues, Bessie Smith, Louis se fait accompagnateur pour la version définitive de Saint Louis Blues

 

Il existe, à mon sens, une Sainte Trinité des chanteuses de Jazz, Ella Fitzgerald, la plus cross over, Sarah Vaughan  " The Divine Sassy " la plus belle et la plus virtuose, Billie Holiday " Lady Day " la plus Bluesy. La voici dans le premier Blues politique jamais enregistré " Strange Fruit ". Les paroles sont très claires. En 1939, Lady Day risqua sa vie et sa carrière sur cette chanson dont aucune maison de disques respectable ne voulait. Sur cette version des années 1950,  Mal Waldron est au piano. 

 

 

Comment mêler le Swing et le Blues pour créer du Jazz? La réponse est entre les mains du Colosse du Saxophone, Mr Sonny Rollins. Le voici dans une de ses plus bellles compositions " Blue Seven "  tirée de l'album qui lui donna son surnom " Saxophone Colossus ". 

 

Faire à partir du Blues traditionnel une oeuvre personnelle, unique, inimitable et immédiatement reconnaissable, c'était le truc de Thelonious Sphere Monk. Le voici jouant sous l'oeil amusé de son Maître Count Basie une composition qui lui resta comme surnom " Blue Monk ".

 

Existe t-il des Jazzmen français capables de jouer bluesy? Assurément oui. J'ai eu la chance dans mon existence d'assister à un concert du duo Eric Le Lann (trompette)/ Michel Graillier (piano) au Petit Opportun, club parisien aujourd'hui disparu. Nous devions être 15 spectateurs au maximum et ils jouaient comme si nous étions à Carnegie Hall. Michel Graillier nous a quitté mais sa musique demeure. Voici donc un souvenir de ce duo tiré de leur album " Trois heures du matin " une version inoubliable de " The Man I love " . 

 

 

Et pour clore cet article sur un sujet inépuisable, une chanson s'impose " Almost Blue " d'Elvis Costello par et pour Chet Baker.

Dans la vidéo ci-dessous Big Mama Thornton chante " Hound Dog ". Accompagnée par Buddy Guy à la guitare électrique. Oubliez Elvis Presley qui a repris cette chanson en lui faisant perdre tout sens. " Tu n'es qu'un chien galeux qui fouine à ma porte. Tu  ne cherches pas une femme mais un foyer ". Le Blues se vit et se chante aussi au féminin. 

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Florent Pellissier Quintet au New Morning

Publié le par Guillaume Lagrée

Florian Pellissier Quintet

Paris. Le New Morning.

Mercredi 5 avril 2016. 20h30

Soirée du label Heavenly Sweetness

Sortie de l’album “ Cap de Bonne Espérance “ du quintet de Florian Pellissier.

Florian Pellissier : piano

Yoni Zelnik : contrebasse

David Georgelot : batterie

Christophe Panzani : saxophone ténor

Yoann Loustalot: trompette

Concert diffusé sur TSF Jazz.

Ca vient bien du son Blue Note des 60’s. Chaud et groupé. Rythmique solide derrière un solo de trompette un peu fragile qui s’enhardit progressivement. C’est sage et bien fait.

Ca chante un peu plus et invite au voyage. Vers l’Inde par l’Afrique en passant le Cap de Bonne Espérance. Solo de sax ténor inspiré de Wayne Shorter mais sans le sens du mystère. Disons que c’est un voyage sans histoire. C’était « Cap de Bonne Espérance » puis « Canto para Elegua » du flutiste Harold Wayne.

Un morceau inspiré par la santeria cubaine. Chaud et tranquille. Ces gars là n’ont jamais voyagé à fond de cale et cela s’entend. C’est agréable à écouter.

« Almeria ». « Agitant ses grelots, elle avança et prononça ce mot : Almeria » (Serge Gainsbourg, Initials BB). Ce n’est plus une ballade mais une berceuse. Une dame âgée enlève ses chaussures et se met debout sur le canapé pour mieux voir. Son petit-fils doit jouer ce soir. Le contrebassiste tricote paisiblement. Christophe Panzani sait étirer les notes comme un chat paresseux.

Enfin un morceau animé, funky. C’est là que j’ai commencé à me réveiller sur l’album. Pareil pour le concert. De plus, le spectateur sans gêne qui m’asphyxiait avec sa cigarette électronique est parti. Pulsation de la contrebasse, martèlement de la batterie, ponctuation du piano et des cuivres. Ca, c’est bon.

Enchaînement sur un morceau plus lent, qui se voudrait mystérieux.

Ca doit être la grand-mère du joueur de grand-mère. Elle grimpe de nouveau sur le canapé pour observer le solo de contrebasse en introduction. C’est adorable. Christophe Panzani se lance dans un long solo dont il a le secret. Le gaillard a de la réserve. Du sax, du sax, oui mais du Panzani !

Arrive sur scène, juste avant la pause et le changement de groupe, un chanteur et trompettiste, Leron Thomas, qui ne m’avait pas convaincu sur l’album dans sa version de « What a difference a day makes ». Il ne me convainc pas plus sur scène. Je m’en vais donc, laissant derrière moi un public nombreux et heureux.

Vous trouverez ci-dessous, un extrait audio de l'album et vidéo du concert pour vous faire votre propre idée de la musique du quintette de Florian Pellissier, lectrices attentives, lecteurs consciencieux.

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Les treize morts d'Albert Ayler

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Collectif, «Les treize morts d'Albert Ayler »,

Série Noire n°2442, NRF, Gallimard, Paris, 288p, 1996.


Albert Ayler, saxophoniste ténor, alto, soprano et compositeur noir américain né à Cleveland, Ohio, le 13 juillet 1936, retrouvé mort dans l'East River à New York City le 25 novembre 1970. La police a conclu à la noyade. Il n'y a pas eu d'autopsie.

Sur cette mort inexpliquée, quatorze auteurs de polars, dix Français, un Haïtien, trois Américains ont brodé quatorze scenarii différents. Quatorze alors que le titre est bien « « Les treize morts d'Albert Ayler ». Pourquoi cette différence ? Parce qu'un quatorzième auteur s'est ajouté en route.

La plupart pensent au suicide. Albert Ayler ne réussissait pas à vivre dignement de sa musique, son frère Don, trompettiste, était à l'hôpital psychiatrique à l'époque des faits. Quelques uns envisagent le meurtre notamment Michel Le Bris qui l'imagine même commandité par Miles Davis.

Albert Ayler est mort la même année que Jimi Hendrix. Ils n'ont jamais joué ensemble alors que leurs points communs sont frappants. Tous deux ont commencé leur carrière comme accompagnateurs de Géants du Blues : Little Walter (harmonica) pour Albert Ayler, BB King (guitare) pour Jimi Hendrix. Tous deux aimaient les hymnes nationaux (Star Spangled Banner et God save the Queen pour Jimi, La Marseillaise pour Albert qui a vécu en France comme soldat américain en 1960-61). Tous deux avaient un son d'une puissance inconnue jusqu'alors sur leur instrument respectif. Leur mort commune en 1970 relèverait du complot blanc contre le pouvoir noir (cf le livre « Free Jazz, Black Power » de Phillipe Carles et Jean Louis Comolli) selon Michel Le Bris. Dans ce cas, pourquoi James Brown, Soul Brother n°1, est-il mort dans son lit ?

Les nouvelles sont d'intérêt variable. Ma préférée est celle de Thierry Jonquet qui imagine le désordre causé au Paradis, section des Musiciens, par l'arrivée d'Adolphe Sax et de ses disciples, les saxophonistes de Jazz. Mozart et Beethoven adorent. Wagner déteste. Normal. Le Jazz ne peut se marier avec l'antisémitisme et le culte de la race supérieure.

Que jouait Albert Ayler ?
Des choses simples : blues, gospel, marches militaires.

Comment les jouait-il ?
Comme personne avant lui. Comme personne après lui. Il jouait avec les anches en plastique les plus dures, celles qui fendent les lèvres des blancs becs. Il fendait les murs comme les trompettes des Hébreux devant Jericho. La puissance de cette musique renverse les montagnes, fait danser les étoiles. La dernière apparition terrestre d'Albert Ayler eut lieu en France, à Saint Paul de Vence, dans les jardins de la fondation Maeght. Par deux belles nuits de la fin juillet 1970, après avoir baigné dans le bleu du ciel et de Chagall dans la journée, au milieu des mobiles de Calder et des hommes en marche de Giacometti, Albert Ayler ramasse sa musique, la densifie, la délivre. La rythmique piano/contrebasse/batterie est classique dans son jeu. Elle donne des points de repère à un auditeur dérouté par un tel maelström musical. Ces concerts furent enregistrés et filmés sous le titre « Albert Ayler. Les nuits de la Fondation Maeght ».

Treize, quatorze, cent versions de la mort d'Albert Ayler ne nous en consoleront pas. Puissent ces nouvelles donner envie aux lecteurs de plonger dans la musique d?un homme plus grand que la vie.

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La Nouvelle Vague de Stéphane Kerecki au cinéma Balzac

Publié le par Guillaume Lagrée

Nouvelle Vague

Stéphane Kerecki Quartet

Ciné concert

Cinéma Balzac

Paris. Mardi 20 mars 2018. 20h30

Stéphane Kerecki: contrebasse

Guillaume De Chassy: piano

Fabrice Moreau: batterie

Jean-Charles Richard: saxophone soprano

 

Bienvenue à la 40e abonnée de ce blog. Que les Dieux et les Muses la protègent! 

L'album " Nouvelle Vague " de Stéphane Kerecki est sorti en 2014 et n'a pas été joué sur scène depuis 2016. Depuis 2015, John Taylor (piano) a été remplacé par Guillaume De Chassy pour cause de décès lors d'un concert de ce programme, Jean-Charles Richard (saxophone soprano) a remplacé Emile Parisien, toujours en vie, et Jeanne Added (chant), bien vivante, est absente ce soir. 

Avant le concert, sur l'écran de la salle du cinéma Balzac, sont projetés les visages de Jean Seberg et Jean-Paul Belmondo avec des dialogues d'A bout de souffle dont le fameux final. " Qu'est ce qu'il a dit? Il a dit que vous êtes vraiment une dégueulasse. Qu'est ce que c'est dégueulasse? ".

" Le Mépris " (1963), film de Jean-Luc Godard avec une musique de Georges Delerue. Le seul film de Godard avec BB. A l'écran, un court extrait du film puis l'écran devient rouge. La contrebasse amène le thème. Soprano tranquille et énervant à la fois. Le soprano joue le rôle des violons.

Un air connu mais je ne sais plus de quel film. Léger, frémissant. Le batteur tricote aux baguettes. Ouï ce que j'entends, ça parle forcément d'amour. A l'écran, Brigitte Bardot, la blonde et Anna Karina, la brune, se succèdent. Puis les sœurs, Catherine Deneuve et Françoise Dorléac, " Les demoiselles de Rochefort " (1967) de Jacques Demy. C'est " La chanson de Maxence " (Michel Legrand). Juste avant, c'était " Pierrot le fou " (1965) de Jean-Luc Godard. Musique d'Antoine Duhamel. 

" Ascenseur pour l'échafaud " (1957) de Louis Malle. Musique de Miles Davis jouée sans trompette ni saxophone ténor (Barney Wilen). Solo de contrebasse pour commencer. Fabrice Moreau aux baguettes très rapide et très léger, ce qui est difficile. Le thème n'est pas encore reconnaissable. Je reconnais " Florence sur les Champs Elysées " en version accélérée. Au lieu de copier, ils créent une autre beauté, ce qui est plus sage. A l'écran, Florence (Jeanne Moreau) erre sur l'avenue des Champs Elysées, à Paris, la nuit, à la recherche de Julien (Maurice Ronet). Puis Jean Seberg embrasse passionnément Jean-Paul Belmondo dans " A bout de souffle ". Des dialogues s'entrechoquent. Le piano ponctue le silence puis revient au thème. Fabrice Moreau, aux balais, malaxe en digne héritier de Kenny Clarke

Un petit air léger que je ne connais pas. Ca balance bien. Joué sans piano. Logique car il devait s'abriter pour " Tirez sur le pianiste " (1960) de François Truffaut. 

" Ta voix, tes yeux ", chanson de Paul Mizraki pour " Alphaville " (1965) de Jean-Luc Godard. Retour du pianiste pour un duo avec le contrebassiste. Une ballade. Le batteur arrive aux balais. Ca roule tranquille. 

Ensuite " Lola " (1961) de Jacques Demy avec la 7e symphonie de Beethoven interprétée superbement par un quartet de Jazz puis " Roland rêve " (Michel Legrand). 

" Les 400 coups " (1959) de François Truffaut. Musique de Jean Constantin. A l'écran, ce n'est pas Jean-Pierre Léaud mais Anna Karina. Volontairement, le film monté pour le concert entrechoque les sons et les images pour ne pas résumer une œuvre mais en créer une autre, au service de la musique. Le petit air en pizzicato de la contrebasse reprend celui du violon dans le film.

RAPPEL

" La chanson d'Hélène " dans " Les choses de la vie " (1970) de Claude Sautet. Ce n'est plus la Nouvelle Vague mais c'est dans la suite logique. Chanson sublime pour Romy Schneider, sublimement jouée ici. 

 

Lectrices mélomanes, lecteurs cinéphiles, " Nouvelle Vague " de Stéphane Kerecki illustre parfaitement un propos de Jean-Luc Godard, " on peut entendre les images et voir la musique ". Si vous connaissez les films, ce quartet ravivera votre mémoire. Si vous ne les connaissez pas, il vous donnera envie de les découvrir. Dans l'un ou l'autre cas, jamais une vision ne vous sera imposée. Les musiciens proposent, les auditeurs disposent.

 

Notes finales pour 2018 du festival Jazz et Images à Paris, au cinéma Balzac, vendredi 6 avril à 21h avec Henri Texier sur scène et à l'écran. A ne pas manquer. 

 

La photographie de Stéphane Kerecki est l'œuvre du Prestigieux Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette œuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

 

Stéphane Kerecki par Juan Carlos HERNANDEZ

Stéphane Kerecki par Juan Carlos HERNANDEZ

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Manu Codjia fête la Pop Music en trio au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Fête de la Musique 2012.

Soirée Bee Jazz et Pop Music au Sunside

Manu Codjia Trio

 

 

 

Paris. Le Sunside.

Jeudi 21 juin 2012. 21h.

 

Manu Codjia : guitare électrique

Philippe Bussonnet : guitare basse électrique

Tony Rabeson : batterie

 

 Manu Codjia group Sunset 21juin copie

Le croquis de Manu Codjia et Philippe Bussonnet a été réalisé lors du concert par la Radieuse Hélène POISSON. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

 

Comme en 2011, pour la Fête de la Musique, je me trouve dans une soirée du label Bee Jazz. Ca tombe bien. J'aime le miel aussi pour mes oreilles.

Ca commence par un hommage à Michael Jackson mort il y a bientôt trois ans. Une ballade. Une sorte de Blues avec le son métallique, chaud et froid de Manu Codjia. Derrière, le beat est bien présent. Je ne reconnais pas le morceau. Tony est un grand batteur. Fin, précis, puissant. L’ancien batteur d’Henri Texier tout de même.

«  Beat it ». Ce rythme cinglant se reconnaît dès les premières notes de guitare. Manu en fait un petit bijou funky et jazzy. J’espère que Q connaît cette version. Le bassiste tient fermement sa ligne. Ca mord. Tony envoie la purée. Ca rue dans les brancards. Ils s’échappent joyeusement du thème tout en gardant son énergie, son mordant. Retour au thème. Ca dépote. Ce n’est pas du piano bar. Bon solo de basse bien slapée. Les guitaristes poussent le batteur. Il répond comme il le faut. Ca claque et ça vibre dans le ventre et dans les oreilles. Manu ajoute de la réverbération pour que ça plane plus pour nous. 

« Redemption Song » (Bob Marley). L’original est à la guitare sèche. « Won’t you hear me singing this song of freedom, redemption song ? “ . C’est toujours une belle chanson. Le bassiste tricote bien stimulé par le batteur aux balais et les éclats de la guitare. Manu reprend la main. C’est plus énergique, tranchant, rock’n roll, acide et puissant. Les oiseaux électriques volent en rang serré au dessus de nous. Manu utilise le remix en direct pour décaler les sons. Retour au calme et au thème.

Les roulements de tambour annoncent le « Requiem pour un con » de Serge Gainsbourg. Ils en font une sorte de ballade, bien rythmée, chaloupée. Puis ça devient plus aigre, plus mordant tout en balançant avec douceur. La classe, quoi ! Manu commence à fusionner le thème avec une autre chanson de Serge Gainsbourg «  Je t’aime moi non plus ». Tout ce Gainsbourg en fusion c’est du Manu Codjia tout craché superbement poussé par ses duettistes. «  Brigitte Bardot a commencé à s’intéresser aux animaux le jour où elle s’est aperçue que ses seins commençaient à ressembler à des oreilles de cocker » (Pierre Desproges). Pour autant, je recommande toujours la version de « Je t’aime moi non plus » enregistrée avec BB. Parce que c’est une femme que j’entends, pas une gamine.

Solo de guitare avec de la réverb pour commencer. Mon voisin et ami, Monsieur L. apprécie le concert parce qu’il reconnaît les morceaux contrairement aux concerts de Jazz où je l’emmène habituellement. Il me semble que c’est du Tom Waits d’après mes souvenirs de l’album. Une charmante ballade. Une sorte de blues urbain. Une chanson qui rappelle à un ami les dimanches d’enfance sous la pluie à Quimper chez sa mère parce que sa mère l’écoutait alors. Ce trio est quand même bien meilleur que la grande majorité des groupes guitare/basse/batterie qui inondent la scène rocher et rouler depuis des décennies. Ils ont la technique et les idées pour improviser.

C’était « Martha » de Tom Waits en effet. Ils avaient commencé par «  She is out of my life » ballade de feu Michael Jackson.

Une composition de Manu Codjia pour finir le set. Assez énergique. Ca vrombit bien. Solo du batteur viril, tonique. Les tambours craquent mais ne cèdent pas sous la pression. A trois, ça secoue encore plus fort. 

PAUSE

Monsieur L et moi nous régalons mais nous avons école le lendemain. Nous partons donc laissant la Citoyenne Hélène Poisson savourer la suite et en garder trace par ses dessins.

Ci-dessous, dans un précédent concert au Sunside, Manu Codjia joue " She is out of my life " de Michael Jackson et Quincy Jones avec le trio de l'album " Covers ". Du miel pour les oreilles, lectrices gourmets, lecteurs gourmands.

 

 

 

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Why Cie enflamme les Combustibles

Publié le par Guillaume Lagrée

Why Cie?+ Invités.

Les Combustibles. Paris. Jeudi 1er avril 2010. 20h30.

 

pierrick-p-dron.jpg

 

Why Cie:

Yann Cléry: flûte traversière, chant, MC

Olivier Calmel: claviers

Martin Guimbelot: contrebasse

Rémy Voide: batterie

 

Invités:

Pierrick Pédron: saxophone alto

Jérôme Barde: bardophone (guitare électrique)

Juan Rozoff: chant

 

La photographie de Pierrick Pédron est l'oeuvre du Funkallero Juan Carlos HERNANDEZ.

 

 

Le concert a démarré à 21h20 au lieu de 20h30. En semaine, sachant que de nombreux spectateurs doivent se lever le lendemain matin pour aller gagner leur pain à la sueur de leur front, ce n'est pas respectueux du public.

 

Après une intro à la flûte, genre Ka, le serpent du Livre de la Jungle, ça tourne en boucles groovy, puissantes. La flûte plane au dessus d'un gros brouet sonore. Le flutiste chante, brame en angliche. La contrebasse, très amplifiée, sonne comme une basse.

 

C'est tout de même le son boisé de la contrebasse. Tchik, poum, tchik du batteur. Décidément, le flutiste aime l'ambiance Livre de la Jungle. Enfin, option jungle urbaine. Olivier Calmel quitte l'habit du compositeur raffiné ultra contemporain pour celui du Keyboard Wizard à la Bernie Worrell. Y aurait il du Dr Jekill et Mr Hyde chez cet homme? La musique prend forme. C'est hypnotique, puissant, allégé par la flûte et ça ne ressemble pas à une énième copie de Bitches Brew ou des Head Hunters. Personne n'ose encore danser sur la piste. 

 

Je pense que Yann chante en français sur cet air de ballade mais l'hypothèse reste à confirmer. La musique s'accélère, le chant aussi. Ca devient bondissant, sautillant pour replonger dans la volupté langoureuse l'instant d'après.

 

S'ensuit une sorte de ragga plein de bonnes vibrations. Là, il me semble que Yann chante en anglais mais cela reste à démontrer. Indéniablement, ces petits Blancs groovent bien derrière ce grand Noir. Deux avantages majeurs à ce concert: les filles sont plus belles que dans les clubs de Jazz et les places 3 fois moins cher. C'est vrai que ce n'est pas du Jazz et que la Why Cie n'est pas encore dans le Star System. Profitons en avant qu'ils ne s'y vautrent. Je préfère Yann Cléry flutiste à Yann Cléry chanteur. Certes le chant lui permet de déployer son goût pour l'extraversion. C'est le Cab Calloway du raggamuffin en fait. Quand il joue de la flûte, c'est plus sérieux. Derrière ça tourne bien. Olivier est un bon trafiquant de sons, comme disent les Colombiens, aux claviers.

 

Voici venu le temps non pas des rires et des chants mais du morceau de Jazz. Intro par un solo de flûte. Le groupe le rejoint. Ca sonne plus cool, plus jazz en effet. Ah un vrai solo de contrebasse Jazz! Ca allège agréablement. Olivier bondit comme un jeune cabri derrière ses claviers. Joli bruitage entre chant et souffle sur la flûte.

 

Premier invité: Jérôme Barde et son bardophone, guitare électrique qu'il a dessiné et conçu lui même (la caisse a une forme de haricot rouge ). Kouti Kouti. Jolis bruitages entre chant, souffle et flûte qui rappellent le regretté Rahsaan Roland Kirk. Un son mouillé, tordu sort des claviers. C'est fait pour danser debout alors que le précédent morceau était fait pour écouter assis. Nette influence ouest africaine dans les rythmes.

 

Deuxième invité: Pierrick Pédron au saxophone alto. La sonorité délicatement acidulée du saxophone vient alléger ce son très compact. Joli solo de claviers à partir duquel Pierrick s'élance joyeusement. Le son de Pierrick tranche à vif la masse sonore de la rythmique.

 

Le groove s'étire comme un accordéon. Ca balance joyeusement. Jérôme et Pierrick se joignent à la fête. Il y a aussi un coté Babs Gonzales, Monsieur Be Bop, chez ce chanteur. La rythmique pousse derrière un Pierrick de haute volée. Fausse fin puis ça repart joyeusement tous ensemble, tous ensemble, ouais!

 

PAUSE

 

" Summertime " de George Gershwin traité en électro groove. J'ai entendu récemment Jozef Dumoulin procéder à la même opération. Gershwin est décidément inusable. Là je reconnais les paroles. Pierrick prend possession de la scène. Ca tourne bien compact derrière et, en bon demi de mêlée, Pierrick distribue le jeu en stratège.

 

Pierrick s'en va et cède sa place à Jérôme accompagné de Juan Rozoff. Juan Rozoff est le seul Français capable de chanter du Prince en étant lui aussi Superfunkycalifragisexy. Il commence par chanter " Feel U up " une face B de Prince.

 

Groove léger. Son agréable de la flûte. Ca chaloupe bien. La rythmique est dense mais avec des superpositions.

 

Un nouveau morceau aux rythmes ouest africains. Quelques audacieux dansent.

 

S'ensuit un morceau très funky, dans le style de la programmation de Couleur 3 sur la Radio Suisse Romande. Le groove est dense, compact et le chanteur rappe impeccablement. Il semble qu'une certaine Lucille ( comme la guitare de BB King) lui ait brisé le coeur. retour à la flûte.

 

Pierrick et Jérôme remontent sur scène. Groove très profond et souple de la contrebasse. Le batteur martèle sans matraquer. La flûte plane au dessus. Ca fait onduler les gazelles. Groove très dense, sombre que viennent éclairer guitare et sax alto. Ca finit sur un solo de sax Hyperbolicsysquadellimystic. Au moins.

 

Ca repart sur un funk souple, princier, doux et humide.

 

Ma chronique s'arrête là. Ensuite j'ai dansé. La Why Cie et ses amis avaient gagné la partie.

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Daniel Humair " En résonance " au cinéma Balzac à Paris

Publié le par Guillaume Lagrée

Daniel Humair

" En résonance "

Festival Jazz et Images

 Cinéma Balzac

Paris. Vendredi 13 octobre 2017. 21h

Première partie: projection du film " En résonance " (2014) de Thierry Le Nouvel, consacré à Daniel Humair, batteur et peintre. 

Deuxième partie: concert du trio Daniel Humair - Stéphane Kerecki - Vincent Le Quang pour la sortie de l'album " Modern Art " chez Incises.

Daniel Humair: batterie

Stéphane Kerecki: contrebasse

Vincent Le Quang: saxophones ténor et soprano

Bienvenue à la 37ème abonnée de ce blog. Que les Dieux et les Muses la protègent!

Toujours piloté par Vincent Le Quang, le festival Jazz et Images entame sa 3e saison au Cinéma Balzac à Paris. Daniel Humair y avait déjà organisé un Spécial Show en janvier 2016. Il revient avec le même trio mais un autre film. Il ne s'agit plus du Daniel Humair de 1961&1972 mais de celui de 2014. Daniel Humair, né à Genève en 1938, est toujours sur la brèche, jouant avec des musiciens dont il pourrait être le père ou le grand-père et multipliant avec eux sa créativité.

C'est ce que montre le film " En résonance " de Thierry Le Nouvel présenté en première partie de soirée. Je savais que Daniel Humair est aussi reconnu comme peintre que comme batteur mais j'ignorais qu'il aimât la boxe. " Le Jazz, c'est comme la boxe. Meilleur c'est, moins le public apprécie " (Georges Foreman, champion du monde des lourds). Freddy Saïd Skouma, né à Casablanca en 1958, ancien champion d'Europe des super welters, est un de ses grands amis. Il est d'ailleurs présent au cinéma Balzac ce soir. Avec Freddy, Daniel Humair enseigne à un jeune boxeur des mouvements de batteur, va admirer des gravures d'Albert Dürer et des élèves de Léonard de Vinci au département des Arts graphiques du Louvre, joue avec deux groupes fort différents: Sweet & Sour à Banlieues Bleues (plus contemporain) et le quartet de Nicolas Folmer au Duc des Lombards (plus classique). Il peint aussi, il vit avec sa Lucile qui n'est pas sa guitare comme BB King mais son épouse. Qu'll joue, qu'il peigne, qu'il boxe, Daniel Humair parle avec les mains. Il gratte, griffe, cogne, brosse, cingle, triture, frappe. C'est l'articulation cerveau main qui fait de l'homme l'animal le plus évolué de la Terre. Voir vivre et créer Daniel Humair est une leçon en ce domaine.Comme regarder jouer un autre Suisse, Roger Federer.

Après le film, le concert.

Chaque morceau est inspiré d'un peintre. Il ne s'agit pas d'un hommage, d'une dédicace mais bien d'une inspiration, d'un art à l'autre. Daniel Humair, fin gastronome, ajoute qu'ils feront peut-être un jour un album dédié à des cuisiniers. Il a déjà improvisé pendant que Pierre Gagnaire, qui possède un restaurant *** rue Balzac, Paris 8e, à deux pas du cinéma Balzac, cuisinait. 

Jim Dine " (Daniel Humair), peintre qui fréquenta Bill Evans (le pianiste je suppose). Le batteur n'a pas de microphone. Il n'en a pas besoin. Humair est toujours puissant, précis et inventif. Gros son de ténor. Morceau agité avec des phases calmes, comme la Mer.

" Bram Van de Velde " (François Jeanneau). Ca s'accélère, s'arrête, repart, bien groupé. Tout s'arrête pour un beau solo de contrebasse. Majestueux. Ca décolle avec le retour du sax bien chauffé par le bassiste et le batteur. Break de batterie pour relancer la machine. Avant le decrescendo final.

" Bleu Klein. Pour Yves Klein " (Stéphane Kerecki). Le Bleu de Klein étant une marque déposée à l'INPI, ne pas l'indiquer m'exposerait à un procès. Yves Klein était judoka, pas boxeur. Stéphane Kerecki commence en grattant sa contrebasse comme une guitare. Retour du trio. Daniel Humair aux baguettes. C'est le Blues de Klein. Ca joue, sapristi! Dialogue contrebasse batterie avec un jeu de baguettes ultra précis sur les cymbales. A 79 ans, Daniel Humair n'a toujours pas de rhumatismes, apparemment. Quelle dextérité! Le ténor entre dans la danse.

" Jackson Pollock "(Jane Ira Bloom). C'est une oeuvre de Jackson Pollock qui orne la pochette de l'album " Free Jazz " d'Ornette Coleman. Sax soprano. Un petit air dansant, heurté, tachiste. Humair aux balais. La musique virevolte. Humair prend les baguettes pour un solo. Les tambours roulent, les cymbales sont hachées menu. Puis, au chant de la contrebasse, vient s'ajouter le son mystérieux produit par les maillets. Retour au ténor avec un son langoureux à souhait. Contrebasse en douceur, batterie qui cliquète, ténor toujours langoureux mais la tension monte progressivement. Ca y monte tranquille mais ça y monte bien. Un léger tintement de cymbale pour conclure.

" Cy Twombly " (Stéphane Kerecki). Au début des années 1960, Daniel Humair découvrir Ct Twombly dans une galerie de Bâle en Suisse. Les gens crachaient sur la vitrine. Aujourd'hui; ses oeuvres se vendent 50 000 000$. C'est toute l'histoire de la peinture conclut Daniel Humair.

" Pierre Alechinsky " (Tony Malaby). Pierre Alechinsky allait au Half Note à New York écouter le quartet de John Coltrane au début des années 60. Humair y était aussi à 1m50 du saxophone, emballé par sa puissance. Humair aux baguettes, Kerecki à l'archet. Kerecki revient au pizzicato et Humair malaxe fermement la pâte sonore. Ca reprend sur une tension régulière.

Une composition pour Pierre Molinier. Sax soprano. Humair aux balais. Une belle ballade. La musique se prélasse avec délice, marche à petit pas comme un danseur de java. Ca s'accélère tout en gardant ce feeling tranquille. Humair est revenu aux baguettes.

" Alan Davie " (Stéphane Kerecki). Un Ecossais (1920-2014), peintre, musicien de Jazz et pilote de planeur. Le soprano chante doucement, la batterie ponctue. Kerecki garde une pulsation tranquille alors que batterie et saxophone s'agitent. Tout le respect des musiciens pour le peintre s'entend dans ce morceau.

" Mutinerie " (Michel Portal). Dédié à Arman. Rien à voir avec le " Mutiny " de Prince même si Michel Portal joua avec la rythmique Sonny T (basse) et Michael B (batterie) pour un résultat pas du tout à mon goût. Sax soprano. Morceau vif, agité comme son titre l'indique, avec de belles prises d'appui.

Madame M.H m'accompagnait ce soir. N'ayant jamais entendu parler de Daniel Humair, elle fut enchantée de cette découverte. Daniel Humair est un volcan toujours en activité. Profitons de ses éruptions sans modération.

La photographie de Daniel Humair est l'œuvre du Pétrifiant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette œuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

Daniel Humair par Juan Carlos HERNANDEZ

Daniel Humair par Juan Carlos HERNANDEZ

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COMMUNIQUE: signature d'un accord entre la SACEM, Universal Music et Youtube

Publié le par Guillaume Lagrée

COMMUNIQUE

DE LA SACEM

 

Bonjour à tous,

 

Veuillez trouver ci-joint et ci-dessous le CP relatif à l'accord conclu entre la Sacem et YouTube, présenté en vidéo par Cécile Rap-Veber, Directeur des Licences de la Sacem.

 

Cordialement,

 

http://www.youtube.com/watch?v=0kB44jdwPF0

 

 

La SACEM, Universal Music Publishing International, et YouTube signent un accord de portée internationale au bénéfice des auteurs et compositeurs.

 

Paris, le 3 avril 2013

La Société des Auteurs Compositeurs et Editeurs de Musique (SACEM), Universal Music Publishing International (UMPI), et YouTube ont annoncé avoir conclu un nouvel accord définissant les conditions de l'utilisation dans 127 pays à travers l'Europe, le Moyen-Orient, l'Afrique, et l'Asie, du répertoire de la SACEM et du répertoire anglo-américain d'UMPI dans les vidéos présentes sur You Tube. Ce contrat permet une plus grande transparence, en raison d'une meilleure coordination dans l'échange des données, tout en assurant une juste rémunération des ayants droit en étant pleinement associés aux revenus générés par la plateforme.   

L'accord couvre tous les types de vidéos diffusées sur YouTube, y compris les contenus générés par les utilisateurs.

Cette convention a été conclue dans le cadre de DEAL (Direct European Administration and Licensing), initiative commune de la SACEM et d'UMPI pour la création d'un pôle unique, réunissant des ressources conjointes à la fois techniques et opérationnelles, de délivrance de licences multi-territoriales pour tout type de média en ligne, au rang desquelles figure désormais cet accord avec YouTube.

Les droits des auteurs et compositeurs d'Universal Music Publishing membres des autres sociétés d'auteurs européennes resteront toutefois soumis aux accords conclus par ces dernières avec You Tube.

 

Jean-Noël TRONC, Directeur Général de la SACEM : « La SACEM est fière d'être la première société d'auteurs au monde à signer un accord de cette ampleur avec YouTube, leader mondial des plateformes de vidéos musicales. Ce contrat témoigne de notre volonté d'améliorer tant la visibilité des créations de nos membres, et celles représentées par notre partenaire UMPI, que leurs rémunérations, et ce, avec YouTube, vecteur incontournable de découverte d'œuvres musicale sur internet. »

 

Zach Horowitz, Président Directeur Général d'Universal Music Publishing Group : « Universal Music Publishing International se félicite de cet accord avec YouTube, conclu dans le cadre de DEAL, qui va permettre la juste rémunération des auteurs et compositeurs que nous avons le privilège de représenter. Le marché du numérique ne peut se développer que si les créateurs reçoivent une rémunération juste aux termes d'accords de licences innovants et efficaces. Nous sommes fiers d'être à l'avant-garde de cette évolution avec notre partenaire la SACEM. »

 

Robert Kyncl, Directeur des Partenariats Monde de YouTube : « Grâce à de tels partenariats, YouTube démontre être un tremplin tant pour les artistes établis que pour la future génération de talents musicaux, et ce, à travers le monde. Nous sommes ravis d'avoir pu trouver un accord avec la SACEM et UMPI qui, en s'ajoutant aux licences locales existantes avec les sociétés d'auteur de plus de 40 pays, est une très bonne nouvelle pour les compositeurs, les auteurs, les artistes, et toute la filière musicale dans son ensemble. »

 

À propos de la SACEM

La SACEM a pour vocation de représenter et défendre les intérêts des auteurs, des compositeurs et des éditeurs de musique en vue de promouvoir la création musicale. Sa mission essentielle est de collecter les droits d'auteur et de les répartir aux ayants droit dont les œuvres ont été diffusées ou reproduites. Organisme privé, la SACEM est une société civile à but non lucratif gérée par les créateurs et les éditeurs de musique. Elle compte près de 145 000 sociétaires français ou étrangers et pouvant représenter plus de 62 millions d'œuvres musicales composant le répertoire mondial.

 

À propos d'Universal Music Publishing International

UMPI est l'un des plus grands éditeurs de musique au monde et représente tous les genres musicaux et parmi les plus célèbres des créateurs et des catalogues, d'aujourd'hui comme d'hier, avec notamment : ABBA, Adele, Alex Da Kid, Lily Allen, Beach Boys, Beastie Boys, Irving Berlin, Justin Bieber, Leonard Bernstein, Bjork, Café Tacuba, Mariah Carey, Desmond Child, The Clash, Coldplay, Elvis Costello, The Cure, Eminem, Ester Dean, Jörgen Elofsson, Danny Elfman, Gloria and Emilio Estefan, Billy Joel, Juan Gabriel, Al Green, Axl Rose (Guns N' Roses), Jimi Hendrix, Hunter Hayes, Imagine Dragons, Elton John/Bernie Taupin, Joy Division, R. Kelly, The Killers, BB King, Luke Laird, Linkin Park, the Mamas and Papas, Henry Mancini, Maroon 5, Miguel, Mumford & Sons, Randy Newman, Steve Perry, Otis Redding, Darius Rucker, Carole Bayer Sager, Gustavo Santaolalla, Sex Pistols, Paul Simon, Britney Spears, 3 Doors Down, Justin Timberlake, T-Pain, U2, Diane Warren, Andrew Lloyd Webber, Wisin Y Yandel, et Bill Withers. UMPI est également leader en matière de musique classique, de Gospel et musique religieuse, ainsi que de musique d'illustration. De plus, UMPI joue un rôle majeur dans les secteurs de l'audiovisuel et du cinéma en étant l'éditeur des musiques des productions de Warner Bros, Entertainment, Universal Studios, HBO, DreamWorks, NBC, et Sesame Workshop, entre autres. Plus d'informations sont disponibles sur www.umusicpub.com. Vous pouvez aussi suivre l'actualité d'UMPI et être destinataire d'informations et photos exclusives en suivant @UMPIG sur Twitter et Instagram, en vous abonnant à la page dédiée « Universal Music Publishing Group » sur Facebook, ou encore en rejoignant notre communauté sur Foursquare en LinkedIn.

 

À propos de YouTube

YouTube est la plus grande plateforme communautaire de vidéo sur l'internet, et permet à des millions d'internautes de découvrir, de regarder et de partager des vidéos originales. YouTube propose également un forum permettant aux utilisateurs de se rencontrer, mais aussi d'informer et d'inspirer d'autres personnes situées aux quatre coins du globe. Ce forum fonctionne comme une plate-forme de distribution destinée aux créateurs de contenus originaux et aux annonceurs, quelle que soit leur taille. YouTube LLC est située à San Bruno, Californie, et est une société de Google Inc.

 

Lectrices curieuses, lecteurs fouineurs, vous vous demandez certainement combien concrètement vont toucher les Jazzmen et Jazzwomen diffusés sur Youtube, site qui a passé un accord avec over-blog ce qui me permet d'ajouter leurs vidéos en illustration des articles de ce blog. J'ai posé la question à la SACEM. Voici sa réponse dont je l'ai remercié: 

 

Tout dépend de la date de mise en ligne de leur vidéo. Si la vidéo a été mise en ligne en 2013, comme nous venons tout juste de signer l’accord, les répartitions se feront dans plusieurs mois.


Pour les vues 2010-2012, le paiement devrait se faire en juillet 2013 et sur cette période la Sacem paiera les vues France. Les calculs n’étant pas encore terminés, nous ne pouvons pas encore communiquer de montants.

Pour les vues 2006 à 2009, le paiement s'est fait en avril 2011 par analogie avec les droits qu’a reçus le créateur sur la période. La Sacem a payé les vues France.

 

Quant au pourcentage attribué à l'auteur, à l'interprète, à Youtube, à EMI,à la SACEM, chut, c'est un secret. Par exemple, entre Médéric Collignon (artiste SACEM), Stacey Kent (qui n'est pas une artiste Universal) et Ben E King, l'auteur de " Stand by me " pour la diffusion de la vidéo ci-dessous.Que cela ne vous empêche pas de l'apprécier lectrices curieuses, lecteurs fouineurs.

 

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