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628 résultats pour “Jean Cocteau

Sélection de concerts de Jazz à Paris et en Ile de France pour janvier 2019

Publié le par Guillaume Lagrée

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Splendides lectrices, resplendissants lecteurs, fidèles abonnés au Jazz et à l'électricité, belle et heureuse année 2019 à vous et à ceux qui vous sont chers. Que les Dieux et les Muses vous protègent! 

Pour une sélection exhaustive sur l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, voyez Citizen Jazz et Jazz Magazine

Si vous ne pouvez assister aux concerts, écoutez les sur France Musique avec les émissions Jazz Club (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live

Si vous voulez assister depuis la Toile aux concerts à New York, dans Greenwich Village, pour les clubs Small's et Mezzrow, suivez ce lien. C'est payant certes mais toujours moins cher qu'un séjour dans la Grosse Pomme.

Michel Petrucciani, pianiste et compositeur français, est mort le 6 janvier 1999 à New York. Divers hommages lui seront rendus. Notamment sur la radio TSF Jazz

A New York City, USA, du  vendredi 4 au samedi 12 janvier 2019, aura lieu le Winter Jazz Festival. Des musiciens français seront au programme dans le cadre du French Quarter dont Florian Pellissier, déjà célébré sur ce blog.

Après consultation des plus hautes autorités civiles et militaires, voici ma sélection de concerts de Jazz pour le mois de janvier 2019 à Paris et en Ile de France.

Le concert du mois aura lieu à Paris, salle Gaveau, le mercredi 23 janvier 2019 à 20h30 avec Martial Solal (piano) en solo. Cf photo au dessus de l'article. Martial Solal n'a plus joué à Gaveau depuis ses fameux concerts en trio avec Guy Pedersen (contrebasse) et Daniel Humair (batterie) en 1962 et 1963. C'est dire le caractère unique de ce concert. Jouera t-il sa " Gavotte à Gaveau " ? 

Mercredi 2 et jeudi 3 janvier, 19h30 & 21h30, Paris, Le Sunside: un trio qui ne manque pas d'air! Giovanni Mirabassi (piano), Flavio Boltro (trompette) et Glenn Ferris (trombone). 

Vendredi 4 janvier:

- 19h30 & 21h30, Paris, Le Sunside: un All Stars quartet avec Peter Bernstein (guitare électrique), Sullivan Fortner (piano), Darryl Hall (contrebasse) et Léon Parker (batterie).

- 21h, Paris, Le Sunset: Médéric Collignon et le Jus de Bocse " Moovies ". Cf extrait audio sous cet article. Médéric, c'est de la dynamite!

Samedi 5 janvier:

- 19h, Paris, le Baiser Salé: Sylvain Beuf & Alain Jean-Marie. Un duo pour réviser ses classiques. 

- 21h, Paris, Le Sunset: Médéric Collignon et le Jus de Bocse " Moovies ". Cf extrait audio sous cet article. Médéric, c'est de la dynamite!

Lundi 7, mardi 8 et mercredi 9 janvier, 19h30 & 21h30, Paris, le Duc des LombardsFlorian Pellissier Quintet, déjà célébré sur ce blog.

Mercredi 9, 16, 23 et 30 janvier, 19h, Paris, le Baiser Salé: Mario Canonge & Michel Zenino. Un autre duo pour réviser les standards. 

Jeudi 10 janvier, 21h, Paris, Le Sunside: Alain Jean-Marie trio invite Noé Codjia (trompette) et Neil Saidi (sax alto). 

Vendredi 11 janvier, 20h45, Fontenay sous Bois (94), Musiques au comptoir:  La Chaloupée invite René La Caille. Jazz et maloya.

Samedi 12 janvier, 20h30, Paris, Bal Blomet: Les 1001 nuits du Jazz. Duke Ellington Orchestra. Un spectacle ludique et pédagogique de Raphaël Imbert

Mercredi 16 janvier, 21h, Paris, Café Laurent: le duo enchanteur Robin Mansanti (trompette, chant) & Dexter Godlberg (piano). Entrée libre. Boissons et vivres en vente sur place. 

Jeudi 17 janvier:

- 19h, Paris, Le Baiser Salé: Sylvain Beuf Power Trio avec Fabrice Moreau (batterie). 

- 20h, Boulogne-Billancourt (92), Seine Musicale: Mélanie de Biasio

Vendredi 18 janvier, 20h30, Les Lilas (93), Le Triton: Louis Sclavis " Characters on a wall " invite Magic Malik (flûtes). 

Samedi 19 janvier:

- 19h, Paris, le Sunset: Arnotto, duo d'accordéons

- 20h30, Paris, Maison de la Radio: Programme Jazz sur le Vif. Concert diffusé en différé sur France Musique. Quartet Bwa puis Bobo Stenson trio. Voyagez des Antilles françaises à la Suède sans quitter Paris.

Mardi 22 janvier, 20h30, Paris,  Studio de l'Ermitage. Eric Séva déjà louangé sur ce blog. 

Mercredi 23 janvier 2019, 20h30, Paris, salle GaveauConcert du mois avec Martial Solal (piano) en solo. Cf photo au dessus de l'article. Martial Solal n'a plus joué à Gaveau depuis ses fameux concerts en trio avec Guy Pedersen (contrebasse) et Daniel Humair (batterie) en 1962 et 1963. C'est dire le caractère unique de ce concert. Jouera t-il sa " Gavotte à Gaveau " ? 

Jeudi 24 janvier, 21h30, Paris, Le Baiser Salé: Rick Margitza Quartet. Une valeur sûre qui ne décote pas.

Vendredi 25 janvier, 21h30, Paris, le Sunset: Ludivine Issambourg Antiloops. Flûte + électronique. 

Samedi 26 janvier:

- 20h, Paris, New Morning: Mario Canonge pour son album " Zouk out " où il ajoute du Jazz, donc de la liberté, au Zouk antillais. 

- 21h, Paris, le Sunset: Christian Escoudé (guitare) & Stephy Haïk (voix). Tout en finesse. 

Mardi 29 janvier:

- 20h30, Parly 2 (78), Jazz au Chesnay . Oboman (hautbois)+ Didier Irthussary (accordéon). Paris by song. Un programme parisien en banlieue.

21h30, Paris, Le Baiser Salé: Robin Mansanti & Crew. Le Cool Jazz n'est pas mort! 

Mercredi 30 janvier, 19h30, Paris, Cercle suédois : Manuel Rocheman joue Michel Petrucciani

Jeudi 31 janvier:

- 20h, Paris, Le New Morning: Henri Texier Sand quintet, déjà célébré sur ce blog. Cf vidéo sous cet article.

- 20h30, Paris, Bal Blomet. Jeudi Jazz Magazine avec Daniel Humair (batterie) en trio avec Jérôme Regard (contrebasse) et Pierre Durand (guitare électrique). A l'aventure!

- 20h30, Les Lilas (93), Le Triton: Print. Le quintette de Sylvain Cathala et Stéphane Payen (saxophones).

La photographie de Martial Solal est l'œuvre de l'Incontournable Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette œuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

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Sélection de concerts de Jazz à Paris et en Ile de France pour février 2017

Publié le par Guillaume Lagrée

Lectrices distinguées, lecteurs raffinés, il ne vous a pas échappé que le 26 février 1917 sortait le premier album de l'Original Dixieland Jass Band, le premier disque de l'histoire du Jazz. Le groupe joue toujours la même musique mais pas avec les mêmes musiciens. C'est donc en février 2017 que le monde fêtera les 100 ans du Jazz.

Au théâtre, à Paris, au théâtre de l'Atelier, allez voir Jacques Gamblin et Laurent de Wilde jouer " Ce que le Djazz fait à ma Djambe " jusqu'au samedi 4 février 2017. 

Au cinéma, vous pourrez aller voir " Born to be blue " où Ethan Hawke incarne Chet Baker.

A Paris, au cinéma Balzac, vendredi 24 février à 21h, dans le cadre du festival " Jazz et Images " vous pourrez voir et écouter le trio Yes is a pleasant country composé de Jeanne Added (voix), Bruno Ruder (piano) et Vincent Le Quang (saxophones) suivi d'un film de 1963 " Jazz au studio 3: Blues Again " avec Memphis Slim, " Big " Joe Turner, Jane Lee, Ran Blake, Pierre Michelot.

A Paris, au centre d'animation Vercingétorix, vendredi 24 février à partir de 20h, soirée de lancement d'un cycle sur un siècle d'influence afro-américaine sur la musique populaire. Au programme, 3  concerts: Contrôle Zèbre (duo piano & batterie), Mama Shelter Quartet et Roch Havet Trio et une mini conférence de l'auteur de ce blog, Guillaume Lagrée, sur les Harlem Hell Fighters et l'orchestre du lieutenant James Reese Europe. Bar et grignotages sur place.

Pour les nostalgiques, écoutez l'émission de Jérôme Badini " Les légendes du Jazz " sur France Musique le samedi de 18h à 19h. Rediffusion le dimanche de 2h à 3h. Chaque semaine un concert en France d'un Géant du Jazz sorti des archives de l'INA et de Radio France. J'écris cet article en écoutant Muddy Waters en concert à Paris, à la Maison de la Radio, en 1976. Yes, babe!

Pour ceux qui ne peuvent se rendre aux concerts, écoutez le Jazz Club d'Yvan Amar sur France Musique le samedi de 22h à 23h. Si au jour et à l'heure de l'émission, vous n'êtes pas en France ou ne pouvez écouter la radio, vous pourrez toujours écouter les émissions sur le Net à l'heure et au lieu que vous voulez.

Pour une liste exhaustive des concerts dans les clubs, voyez Paris Jazz Club.

Voici ma sélection arbitraire et inique de concerts.

Mercredi 1er février:

Paris, Baiser Salé, 19h: Mario Canonge (piano) & Michel Zenino (contrebasse) invitent Didier Lockwood (violon). La classe, forcément la classe.

Paris, Duc des Lombards, 19h30 et 21h30: Jeff " Tain " Watts Trio. Un tambour majeur.

Jeudi 2 février:

Paris, Baiser Salé, 19h: Mario Canonge & Michel Zenino invitent Sylvain Luc (guitare) et François Jeanneau (saxophones). Inédit et inouï.

Paris, Duc des Lombards, 19h30 et 21h30: duo Géraldine Laurent (sax alto) & Paul Lay (piano)

Les Lilas, Seine Saint Denis, Le Triton: 20h, Sylvain Cathala Quintet ; 21h, trio Yves Rousseau (contrebasse), Elise Caron (chant), Jean-Marc Larché (saxophones).

Vendredi 3 février:

Paris, Le Duc des Lombards, 19h30 et 21h30: Lucky Peterson " Tribute to Jimmy Smith ". Groovy, baby!

Fontenay sous Bois, Val de Marne, le Comptoir, 20h45: Macha Gharibian Trans Extended. L'Orient Express en musique actuelle.

Les Lilas, Seine Saint Denis, Le Triton, 21h: Henri Texier Quintet. Valeur sûre.

Paris, Le Sunside, 21h30: Manuel Rocheman trio. Autre valeur sûre.

Samedi 4 février:

Les Lilas, Seine Saint Denis, Le Triton, 21h: Jozef Dumoulin, A Fender Rhodes solo. Attention, expérimentation!

Paris, Philarmonie, 20h30, Jazz 100, pour fêter les 100 ans du Jazz avec diverses stars made in USA qui joueront à leur manière le répertoire de l'Original Dixieland Jass Band. Concert complet.

Dimanche 5 février:

Fontenay sous Bois, Val de Marne, le Comptoir, 18h: Shakespeare Songs par le trio Guillaume de Chassy (piano, compositions), Christophe Marguet (batterie, compositions) et Andy Sheppard (saxophones).

Lundi 6 février:

Paris, péniche Le Marcounet, 20h: le quartet Lucky Dog du saxophoniste ténor Frédéric Borey.

Mercredi 8 février:

Paris, Studio de l'Ermitage, 20h30: Op.cit & Magic Malik + Stéphane Payen Workshop.

Samedi 11 février:

Paris, le Sunset, 19h: duo Kavitah Shal (chant) & François Moutin (contrebasse). Epuré.

Dimanche 12 février:

Paris, le Sunside, 20h: Jeremy Pelt (trompette) & Louis Hayes (batterie) fêtent les 80 ans de Louis Hayes, batteur de Horace Silver, Oscar Peterson, Cannonball Adderley, Sonny Rollins, John Coltrane, Kenny Burrell... Bref, pas exactement un manchot.

Paris, la Philarmonie, 20h30: Paolo Conte (piano, chant). Bravo, bravissimo, Avvocato!

Mardi 14 février:

Paris, le Duc des Lombards, 19h30 et 21h30: Véronique Herman-Sambin sextet " A creole love affair ". Soirée spéciale Saint Valentin.

Paris, le Sunside, 21h: Seamus Blake 4tet. Même groupe, même lieu, même heure, le mercredi 15 février.

 

Jeudi 16 février:

Paris, Le New Morning, 20h30: Bily Cobham Spectrum 40. Billy Cobham fête les 40 ans de son groupe mythique. Le seul batteur qui ait joué avec les Beatles, les Rolling Stones, Miles Davis et le John Mac Laughlin Mahavishnu Orchestra, c'est Billy Cobham.

Paris, Le Sunside, 21h: Laurent de WIlde Monk Trio. Thelonious Sphere Monk aurait eu 100 ans en 2017. Cela se fête.

Vendredi 17 février:

Paris, Le Baiser Salé, 21h: soirée spéciale Jim Funnell (piano) avec ses deux groupes Afuriko (duo piano & percussions) puis Jim Funnell's Trio Word out et son esprit de l'escargot (Spirit of the snail in English). Bizarre, did You say bizarre?

Mardi 21 février:

Paris, Studio de l'Ermitage, 21h: Eve Risser White Desert Orchestra.

Mercredi 22 février:

Paris, Studio de l'Ermitage, 21h:Yonathan Avishai Modern Time + Christophe Panzani (sax).

Vendredi 24 février:

Paris, Le Sunside, 21h: For Maxim. Julie Saury, batteuse, rend hommage à son père Maxim Saury, clarinettiste (1928-2012).

Samedi 25 février:

Les Lilas, Seine Saint Denis, le Triton, 20h: Sébastien Texier & Christophe Marguet Quartet " For travellers only ".

Vincennes, Val de Marne, Espace Sorano,voix,  21h: le trio Fox de Pierre Perchaud (guitare) invite Chris Cheek (sax) et Vincent Peirani (accordéon).

Paris, le Sunside, 21h30: René Urtreger trio invite Agnès Desarthe (voix, lecture) auteur de la biographie  " Le roi René ".

Dimanche 26 février:

Paris, le Sunside, 16h: " Jazz et goûter " fête Stevie Wonder. Un spectacle conçu pour faire découvrir le Jazz aux enfants. Avec Leila Olivesi, pianiste, compositrice et mère de famille.

Paris, 17h, concert privé et inédit du Sunday Jazz Loft sur réservation: René Urtreger (piano), Mauro Gargano (contrebasse) et Francesco Bearzatti (sax ténor, clarinette). Concert suivi d'un en-cas.

Lundi 27 février

Paris, Le Café de la Danse, 19h30: le duo d'oiseaux Camille Bertault & Dan Tepfer suivi du groupe électro Antiloops de Ludivine Issambourg (flûte).

La photographie de Frédéric Borey est l'œuvre de l'Inexpugnable Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette œuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Frédéric Borey par Juan Carlos HERNANDEZ

Frédéric Borey par Juan Carlos HERNANDEZ

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Johnny Griffin Maître de désobéissance

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Propos recueillis à Paris le mardi 23 juin 2009.

Olivier Temime, saxophoniste ténor français né en 1974, a joué avec Johnny Griffin dit « Little Giant », saxophoniste ténor noir américain (1928-2008) de 1999 à 2008. Johnny était, en musique, son grand-père adoptif. Olivier a eu la gentillesse de me raconter ce qu'il a appris de Johnny Griffin.

Comment avez vous découvert la musique de Johnny Griffin ?

J'ai découvert sa musique avec le Jazz vers 13-14 ans. Il y avait des vinyls de Jazz chez mon père, trompettiste amateur de Free Jazz. Parmi mes albums préférés il y avait « Monk. Live at The Five Spot » avec Johnny Griffin et un « Live in Japan » de Johnny Griffin. Je les ai écoutés, réécoutés. Je n'ai pas fait de relevé des thèmes. J'ai étudié Parker, Coltrane, Rollins. J'avais remarqué que Johnny Griffin avait beaucoup d'aisance, d'humour dans son jeu.

Comment avez vous rencontré Johnny Griffin en personne ?

Lorsque je l'ai rencontré il correspondait à ce que j'imaginais de lui. Il jouait dans un parc à Marseille en 1996. J'avais une crête rouge et il m'a remarqué. J'ai fait le bœuf avec ses musiciens à Marseille en 1998. Il jouait avec Guy Laffitte comme deuxième saxophone ténor car il aimait les Chases ( à écouter les duos de ténors de Johnny Griffin avec Eddie Lockjaw Davis, Dexter Gordon et surtout « A blowin' session » de Johnny Griffin avec Hank Mobley et John Coltrane aux saxophones ténors). Je jouais au Petit Opportun (club parisien disparu aujourd'hui). L'agent de Johnny m'a appelé pour que je joue avec lui au festival de Montségur dans le Sud Ouest car Guy Laffitte était malade. J'ai dit oui. J'ai pris le train à Paris et Johnny m'a rejoint dans le train à Poitiers car il vivait dans le coin. En me voyant, il a dit : « But You are a baby ! ». J'avais 25 ans et je n'avais pas dormi de la nuit à l'idée de jouer avec Johny Griffin sur scène. Je lui demande : « Qu'est ce qu'on joue ? » . Johnny me répond : « Tu verras, tu verras ». Le soir, à table, je lui redemande et il me répond : « Tu verras, tu verras ». Jean Pierre Arnaud, le batteur, me dit : « Enlève ta casquette ». Je ne voulais pas mais j'ai fini par céder. Johnny a éclaté de rire à cause de ma crête. Il m'appelait « Le monstre » parce qu'il trouvait que ça me donnait une tête de dragon. Je ne savais toujours pas quoi jouer avant de monter sur scène. Après, c'est parti. Johnny était content de mon jeu, de mon répondant. Guy Laffitte était malade et Johnny devait décider si je le remplacerais. Il a dit oui. Je lui ai demandé pourquoi il me gardait . Il a répondu qu'il aimait mon jeu, mon énergie.

Qu'avez vous appris de Johnny Griffin ?

Johnny m'a beaucoup appris sur le rapport entre la vie et la musique. Je jouais beaucoup, partout, jusqu'à 4 bœufs par soir dans 4 clubs différents. Johnny m'a appris à avoir confiance en moi, à ne pas être tributaire du regard des autres, à créer par moi même. Un jour où j'étais chez moi, Johnny jouait au Duc des Lombards, à Paris et son agent m'a appelé pour m'inviter à le rejoindre sur scène pour le 2e set. Tout le monde du Jazz parisien était là. Je stressais et j'ai découvert, une fois sur scène, que le concert était diffusé en direct au Jazz Club de France Musique. Johnny joue un thème que je ne connais pas, sent que je ne suis pas à l'aise et me pousse : « Blow motherfucker, Blow mother fucker » me répétait-il pour m'interdire de finir mon chorus.
Johnny avait un grand sens de l'humour, une mémoire hallucinante. Il était rusé, charmeur. Un homme très curieux des gens qui ne profitait pas de son statut de star même s'il en était une. Il était curieux de tout.

Comment se passait la vie avec Johnny Griffin ?

J'ai joué 10 ans avec Johnny, dans son groupe (Hervé Sellin :piano, Ricardo Del Fra :contrebasse, Jean Pierre Arnaud :batterie). Il me mettait en valeur. Ca le reposait de m'avoir à ses côtés sur scène. L'émulation lui plaisait. Il me transmettait le fond, l'esprit. On parlait de musique, de son, de drive, de swing, de mélodie. J'étais l'élève avec le Maître. Pour mon deuxième album, Saï Saï Saï, il l'a bien écouté et il a mis un petit mot en commentaire dans le livret. Lorsque je suis allé jouer en Arabie Saoudite, il m'avait déconseillé ce voyage, l'estimant dangereux. J'ai échappé de quelques minutes à un attentat d'Al Qaida et il a pris de mes nouvelles à mon retour.


Pourquoi Johnny Griffin a t-il quitté l'Amérique pour l'Europe ?

Johnny était plus respecté en Europe qu'à New York. Il en avait marre de l'Amérique. Il a beaucoup joué en Scandinavie. Il aimait la qualité de vie ici. Griff n'était pas un mystique comme Coltrane. C'était un jouisseur. Il aimait la vie et il ne comptait pas la sacrifier pour la musique.
Il a eu une attaque au cerveau. Après, il se rappelait des standards mais plus de ses compositions alors qu'il composait tout le temps. Il voyait la partition à l'envers. Il se sentait diminué et il avait horreur de ça. Il se battait contre ses limites. C'était un guerrier, Johny.


Quels sont vos derniers souvenirs de Johnny Griffin ?

Le dernier soir où nous avons joué ensemble, c'était avec Rhoda Scott, l'organiste aux pieds nus. Ils ont discuté ensemble après le concert. Il croyait à la victoire d'Obama. « Obama passera si on ne le tue pas avant » a t-il dit. Pour un Noir américain de sa génération, qui avait quitté l'Amérique à cause du racisme, c'était énorme.
Johnny parlait beaucoup de Don Byas, autre Géant du saxophone ténor. Un jour où Johny faisait le bœuf à Philadelphie, s'arrachant sur scène, Don Byas arrive derrière lui, joue quelques notes en douceur et ramasse la mise. D'y repenser, des années après, ça le rendait encore fou!


Comment a fini Johnny Griffin ?

Johnny est mort sur le perron de sa maison, d'une crise cardiaque, tenant son étui de saxophone et sa valise, prêt à partir pour un concert avec Rhoda Sott et moi. A la demande de sa veuve, j'ai joué devant son cercueil à ses funérailles. « Lover Man » en duo avec Hervé Sellin. C'était très émouvant pour moi.

Quel message vous a transmis Johnny Griffin ?

Le message :
croquer la vie à pleines dents, croire en ce que je fais, travailler, l'énergie, la joie de vivre. Johnny était attaché au Jazz des années 1950 et à la musique classique. Le free jazz le gonflait. Il aimait la pulsation. Johnny a commencé par jouer dans des orchestres de danse.
Pendant la guerre de Corée, Johnny est parti faire ses classes à Hawaï avec ses amis musiciens de Chicago. Il a demandé à faire partie de l'orchestre de la base. Il a été engagé pour jouer du hautbois. Aucun de ses amis n'est entré dans l'orchestre. Aucun n'est rentré vivant de Corée. Il aimait dire : « Oboe saved my life ».

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Olivier Calmel ou l'art de se faire un prénom

Publié le par Guillaume Lagrée

 

 

 

 

Interview d’Olivier Calmel, compositeur et pianiste.
Paris le mercredi 6 janvier 2010.
Question :
Obélix est tombé dans la marmite de potion magique étant petit. Toi tu baignes dans la musique depuis ta conception (père compositeur, mère organiste). Pas trop lourd le poids de l’hérédité ?
Réponse :
Souvent je me demande ce que mon père aurait pensé de ce que je fais. C’est une récompense d’arriver à imaginer qu’il aurait peut être trouvé des éléments intéressants dans ma démarche et mon travail. J’ai eu des signes prometteurs avant sa disparition, mais c’était à la fois quelqu’un de très chaleureux, très direct, et très réservé aussi. Etre né dans une famille de musiciens n’est évidemment pas une règle pour devenir musicien professionnel. Tout au plus c’est une aide, une petite facilité de début. Ca aide à former l’oreille et à acquérir des techniques plus tôt, plus jeune. Mes parents m’ont donné toutes les clés dont j’avais besoin pour me construire, et ces clés continuent bien sur de me guider, mais ils ne m’ont jamais poussé à faire de la musique.
Q :
Es tu un musicien ou un compositeur ? De Jazz ou de musique contemporaine ?
R :
Je ne suis pas un compositeur de musique contemporaine au sens où on l’entend habituellement. Mais je suis un contemporain par définition. Ma démarche s’oriente vers le développement d’un langage à la fois accessible, dynamique, contrasté, et résolument contemporain ; c’est à dire véritablement d’aujourd’hui, avec ce que cela comporte de passerelles et de clins d’oeil. Je suis plus compositeur que pianiste même j’ai de nombreux engagements en tant que pianiste.
Cette semaine j’enregistre un album comme sideman. La semaine d’après je joue un répertoire de musique de film au Petit Journal Montparnasse avec 18 musiciens. D’ailleurs, dans la musique de film, tout est écrit et cela peut être compliqué à jouer contrairement aux idées reçues. Par exemple, la partie de piano dans la musique d’ET (Williams) est d’une grande difficulté (déplacements improbables notamment) ! Au final, je me sens certainement plus valorisé comme compositeur, mais j’aime également la scène, l’interaction avec le public et les autres musiciens, la dynamique de l’improvisation.
Q :
Outre ton père, Roger Calmel, quelles sont tes influences musicales ?
R :
Je suis surtout influencé par les compositeurs français du début du XX° siècle : Saint-Saens, Debussy, Ravel, Dukas, le Groupe des Six. Et puis Stravinsky, Bartok. Je suis un fan de Bartok ! J’ai tous ses albums, je vais à tous ses concerts !!
Je n’oublie pas Bach, Messiaen, Penderecki, Reich, Adams, Herrmann, Williams, dans un désordre absolu ..
Pour faire la fusion entre culture Jazz et culture classique, l’approche est nécessairement rythmique, verticale et donc contrapuntique. C’est plus naturel que l’approche harmonique pour réaliser des approches stylistiques éloignées. Des successions d’accords donnent un contexte, un cadre très précis, parfois même très rigide. Le contrepoint donne des cadres moins fermés. C’est une approche mélodique et rythmique qui permet plus facilement de passer d’un univers à un autre.
Dans le Jazz, mon influence majeure c’est Wayne Shorter, compositeur et interprète qu’on voit encore grandir aujourd’hui. Et évidemment Duke Ellington. « Wayne Shorter est le plus grand compositeur de Jazz depuis la mort de Duke Ellington » (Stan Getz).
Dans les pianistes, Keith Jarrett, Bill Evans, Wynton Kelly, Kenny Kirkland, Herbie Hancock, Chick Corea, Bud Powell. Et chez les Français actuels, Stéphane Oliva, Bojan Z. Chez les compositeurs, Henri Texier est un mélodiste génial, dont la musique est apparemment simple et d’une grande puissance émotionnelle. Et Julien Lourau : je trouve une évidence, une force dans sa musique. J’écoute aussi beaucoup Médéric Collignon qui est un vrai monstre, un grand musicien !
Q :
Pour un musicien comme toi qui a un vrai bagage savant en musique, quelle est la part entre la composition et l’improvisation dans ton jeu ?
R :
Tout dépend du contexte. Plus on est nombreux sur scène, plus il faut organiser, plus c’est écrit. Dans un solo de piano, il y a beaucoup d’improvisation. Dans un passage tutti où la thématique est plus importante, c’est beaucoup plus écrit. Le travail de la forme est important pour éviter le sempiternel thème/solo/thème. C’est donc plus écrit car les structures sont complexes, alambiquées, à tiroirs, à options…. Il y a donc entre 40% et 80% d’improvisation dans mon jeu selon le contexte, si les chiffres sont vraiment indispensables...

Q :
Comment te situes tu sur la scène musicale française ?
R :
Je suis proche de tous les projets de moyenne taille où la part d’écriture est plus importante. Il y en a de plus en plus. Il y a une prise de conscience chez les jeunes leaders qu’il faut remettre en cause la part entre l’improvisation et la composition. Dans les grands noms j’ai par exemple beaucoup apprécié le projet « Third String »  d’Emmanuel Bex avec Johan Renard au violon et Jean Philippe Feiss au violoncelle. C’est juste magnifique, essentiel. Pour que le Jazz dure, il faut qu’il devienne une musique écrite ne cesse de répéter Martial Solal depuis sa « Sonate n°1 en ré bémol pour quintette de Jazz » (1959). C’est vrai et cela se vérifie par la pratique. Le Jazz peut parfois ennuyer le public parce qu’ils n’ont pas envie de voir un type se b… pendant une demi heure sur un solo.
Le Jazz, musique de mutation par essence, ne cesse d’évoluer. Je crois qu’il y a aussi une volonté de redonner à ces musiques sa valeur dansante, revenir à des choses simples et essentielles, faire évoluer la forme. Aujourd’hui, il y a une volonté de faire évoluer la forme, d’oser sur les nomenclatures, d’intéresser le public, de s’adresser à lui. La musique est et restera un langage, celui du coeur. On écrit la musique que personne ne joue. Les standards d’aujourd’hui c’est la Pop.
Q :
Après le violon alto, le violoncelle, à quand le violon dans ton groupe ?
R :
Bientôt, si Dieu veut .. après Xavier Phillips, je ne désespère pas d’arriver à faire venir son frère, Jean-Marc, grand soliste, à un de mes concerts .
Q :
Quelle part entre l’électrique et l’acoustique dans ton jeu ?
R :
Les sons électro dans mon dernier album « Electro Couac » c’est un clin d’œil. Ce n’est pas de l’électro Jazz. Je joue acoustique pour l’essentiel. Dans le groupe « Why Cie » je joue du Fender. Mais c’est de l’électrique, pas de l’électro....
Q :
Quels sont tes projets pour 2010 entre le travail de compositeur et celui d’interprète ?
R :
En 2010, je dois d’abord finir de composer un quatuor de clarinettes pour les Anches Hantées dans le cadre d’un projet 'Bande Dessinée' basé sur l'univers de Philippe Gelück et de son oeuvre du « Chat ».
Je dois également accompagner les orchestres qui vont jouer la pièce Eau vive, créée en 2009, en hommage à l’ONG éponyme. Cette œuvre sera rejouée plusieurs fois cette année dans le cadre des concours CMF (Confédération Musicale de France) car elle fait partie des oeuvres imposées pour les Orchestres d'Harmonie aux concours nationaux  2010 en  division Honneur.
Efévrier 2010 aura lieu la création de « Caravan Gazelle » par le quintette à vent Arte Combo  , un magnifique conte musical sur un texte de Florence Prieur.
Un autre conte musical « Zéphir » écrit par Olivier Cohen et interprété par Le duo Links ( piano et percussion) sera également créé dans l’année.
J’ai également une commande pour Brass band, (nomenclature de cuivres et de percussions), et une autre pour orchestre symphonique pour la rentrée de septembre.
Enfin je compose actuellement plusieurs musiques de films: un moyen métrage, un documentaire et deux courts métrages. J’ai des demandes pour des publicités.
J’enregistrerai la semaine prochaine à Paris comme sideman au piano. Je donnerai un concert de musique de film à Paris, au Petit Journal Montparnasse, le mercredi 27 janvier 2010.
Je travaille dans le projet du flûtiste et chanteur Yann Cléry, la « Why Cie », projet avec lequel nous sommes en promotion du premier album.
Bien évidemment j’ai  des projets avec mon quintette de jazz, formation avec laquelle je viens de sortir mon nouveau disque « ElectroCouac », et avec Xavier Philips. Pour finir, je monte une nouvelle formation de jazz avec guitare, percussions, violoncelle, claviers. Tous sont compositeurs. Le projet est basé sur un scénario, écrit par un auteur très talentueux, et sur des travaux liés à la musique de film, joués par des instrumentistes polyvalents et improvisateurs.
Q :
Qu’écoutes tu actuellement ?
R :
J’écoute Krisztof Penderecki, Bela Bartok, Edgar Varese, Charlie Haden, Jacques Higelin, Arthur H, Brigitte Fontaine .. et tant d’autres.
Nous ne sommes pas assez conscients de nos ressources, de nos réserves intellectuelles inépuisables, de notre capacité à créer, imaginer.
Parfois j’ai l’impression d’être au bout du rouleau et pourtant j’arrive au bout de mes projets en temps et en heure.
C’est un peu ça, le bonheur, non ?


Une version plus élégante de cette entrevue est disponible, avec photographie d'Olivier Calmel, dans la rubrique Jazz Club de l'édition de janvier 2010 du magazine Best Seller Consulting News, page 76 et suivantes.

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Sélection de concerts de Jazz à Paris pour janvier 2013

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Sages lectrices, prudents lecteurs, fidèles abonnés au Jazz et à l'électricité, recevez tous mes voeux de santé et de prospérité pour 2013, année à l'aise.

Pour bien commencer l'année, voici ma sélection de concerts de Jazz à Paris pour le mois de janvier 2013 choisis avec le même respect des règles démocratiques qu'un président de parti politique français (celui de votre choix).

Sarah Murcia

 

La photographie de Sarah Murcia est l'oeuvre du Philogyne Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

 

Péniche l'Improviste

Vendredi 18 à 21h30: le trio Bruno Angelini (piano)/Mauro Gargano (contrebasse)/Fabrice Moreau (batterie). Je vous ai déjà chanté les louanges de l'album et d'un précédent concert de ce trio. Allez y donc, saperlipopette! Pour ceux qui ne peuvent y assister en direct, la 2e partie du concert sera diffusée en direct à partir de 22h30 dans le Jazz Club d'Yvan Amar sur France Musique. La première partie sera diffusée en différé dans une émission ultérieure. Pour tout vivre en direct, il faut y être.

Mercredi 23 à 21h30: Pierre Durand (guitare) invite Sébastien Texier (saxophones) et Christophe Marguet (batterie). A découvrir sur pièces et sur place. Rien n'est prévisible avec ces gaillards.

Le Triton (Les Lilas, métro Mairie des Lilas)

Samedi 19 à 21h: Caroline de Sarah Murcia. Là encore, je vous ai déjà chanté les louanges de l'album (concept autour de Caroline , chérie et bibi) et d'un précédent concert. Toute absence devra être motivée sérieusement.

Jeudi 31 à 21h: Birge/Hoang/Perraud " Rêves et cauchemars ". Jean Jacques Birgé (claviers, électronique)/Antonin Tri-Houang (sax alto, clarinette basse)/Edward Perraud (batterie). Bizarre, vous avez dit bizarre?

Auditorium Saint Germain:

Lundi 21 à 19h30: Leçon de Jazz d'Antoine Hervé " Julian Canonball Adderley, Soul Brother du saxophone " avec Pierrick Pédron (sax alto). Enfants, adultes, vieillards, venez profiter du Gai Savoir d'Antoine Hervé!

Studio de l'Ermitage:

Jeudi 17 à 20h30: Akasha Quartet avec Yves Rousseau (contrebasse, composition)/Régis Huby (violons)/Jean-Marc Larché (saxophones alto, soprano)/Christophe Marguet (batterie). Yves Rousseau a décidé de rester entre hommes, entre instrumentistes se passant des voix somptueuses de Claudia Solal et Maria Laura Baccarini. Pari audacieux qu'il est capable de tenir.

Jeudi 31 à 20h30: le quartet de Macha Gharibian (piano, chant). Elle n'est pas Tigran Hamasyan mais elle vaut le déplacement. Certes les racines arméniennes sont fortes (elle aussi joue Komitas) mais elle chante aussi la poésie de William Blake et de William Parker. A découvrir.

Les Disquaires:

Un bar près de la Bastille avec des concerts gratuits de Jazz (consommation obligatoire de boisson pour payer les musiciens et la salle) à 20h. Pour la plupart, je ne les connais pas, allez les découvrir. 

Mercredi 30, 20h: le Bounce Trio de Matthieu Marthouret (orgue Hammond) avec Gautier Garrigue (batterie). Pour faire des bonds de joie sur votre chaise, écoutez le Bounce Trio!

 

Duc des Lombards:

Festival " French Quarter ". Le mois de janvier 2013 est consacré au Jazz français. Parfaitement, Messieurs, Dames!

Mardi 15 à 20h et 22h: " Caja Negra " le projet sudiste, de la Méditerranée aux Caraïbes du saxophoniste ténor niçois Pierre Bertrand.

Lundi 21, mardi 22 à 20h et 22h: le Roi René Urtreger (piano) en trio avec Yves Torchinsky (contrebasse) et Eric Dervieu (batterie). La classe, forcément la classe.

New Morning:

Dimanche 13 à 19h: Roy Ayers (vibraphone, claviers, chant) fête ses 70 ans sur scène avec un nouvel album. Un des artistes les plus samplés au monde. 

Mardi 22 à 20h et 22h: deux concerts d'Emmanuel Bex (orgue Hammond) pour le prix d'un. D'abord avec son Open Gate Trio (Francesco Bearzatti: sax ténor, clarinette/Simon Goubert:batterie) actuel, autour d'un programme Bartok dont j'ai louangé l'album et un précédent concert puis la reconstitution d'une ligue dissoute, le trio BFG qui n'est pas un vaccin mais l'ensemble composé par Emmanuel Bex/Glenn Ferris (trombone)/Simon Goubert (batterie). Une soirée où les idées et la beauté vont fuser.

Mercredi 30 à 20h30: Lonnie Liston Smith and the Cosmic Echoes. Avec ces gaillards, nul besoin de substances illicites, nocives pour la santé et la couche d'ozone, pour groover et planer comme jamais. Il suffit d'écouter leur musique.

La Java

Lundi 21 à 20h30: Jazz à la Java. Soirée spéciale guitares. Richard Bonnet&Hasse Poulsen (guitares) rejoints ensuite par Pierre Durand (guitare) et Régis Huby (violon). Les guitares sont lâchées!

Cité de la Musique:

l'exposition "  Django Reinhardt, le Swing de Paris " se terminera le mercredi 23 janvier 2013. Excellente initiation au Guitariste Gitan Génial pour les petits et les grands. Le seul Jazzman français connu par son seul prénom qui est, de plus, devenu un standard du Jazz: " Django " (John Lewis).

Sunset-Sunside:

Mardi 1er à 20h30: " Byard by us " par le trio de Pierre Christophe (piano). Un hommage vivant et vibrant à son Maître Jaky Byard, fidèle pianiste de Charles Mingus ou comment commencer l'année en beauté. 

Mercredi 2, jeudi 3 à 21h30: le trio Bex/Romano/Catherine. Une valeur sûre et pas démonétisée.

Vendredi 4, samedi 5 à 22h: Aldo Romano (batterie) invite Emmanuel Bex (orgue Hammond) et Géraldine Laurent (saxophone alto). Même remarque que le concert précédent.

Jeudi 10, 21h: Laurent Coq " Gratitude ". Retour sur scène pour le pianiste militant après plusieurs mois de maladie.

Mardi 15, mercredi 16, jeudi 17 à 21h: le trio Larry Goldings (orgue Hammond)/Peter Bernstein (guitare)/Bill Stewart (batterie). Super efficace, sérieux sans se prendre au sérieux. Que du bonheur!

Vendredi 18 à 21h: le New Quartet de Leila Olivesi (piano, claviers). Cette femme est aussi belle à voir qu'à écouter. Une enchanteresse. Navré, Messieurs, elle est mariée et mère de famille.

Jeudi 24 à 21h: Anne Pacéo (batterie) Yoka Quintet. Une femme de tête et de coeur avec ses hommes. 

Jeudi 24, vendredi 25, samedi 26 à 21h30: Bob Mover (sax alto), ancien complice de Chet Baker, sur scène avec Bob Cranshaw, l'inamovible (contre)bassiste de Sonny Rollins. Pour amateurs de Jazz exclusivement.

Mardi 29, mercredi 30, jeudi 31 à 21h: Elina Duni (chant albanais) revient avec le trio du pianiste helvète Colin Vallon défendre son nouvel album que je n'ai pas écouté. Une voix et une présence envoûtantes portées par une rythmique en acier trempé.

 

Bob Mover sur scène jouant sa composition " Blues for Bobby Ward ", ça donne ceci.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Véronique Hermann-Sambin en couleurs au Café de la Danse

Publié le par Guillaume Lagrée

Véronique Hermann-Sambin

Café de la Danse

Paris, vendredi 12 juin 2015, 20h

Véronique Hermann-Sambin: chant, paroles et musiques

Xavier Richardeau: saxophones baryton et soprano, clarinette basse, arrangements, direction musicale

Frédéric Nardin: piano, clavier électrique

Samuel Hubert: contrebasse, guitare basse électrique

Romain Sauron: batterie

Ivor Sotolongo: percussions

Invités

Gasandji: chant, guitare acoustique

Sonny Troupé: batterie, Gwo Ka

Stéphane Belmondo: trompette

Laurence Hermann-Sambin, Catherine Dénécy: danse

Concert basé sur l'album " Basalte ".

Avis aux individus de plus de 1 800 mm et de plus de 90 000 g : la seule place convenable, pour nous, au café de la Danse, c’est au 1er rang, devant la scène. Pour la longueur des jambes. En largeur, le baquet en plastique qui sert de siège demeure insuffisant.

Véronique Hermann-Sambin, en abrégé, cela fait VHS mais ce n'est pas une technologie obsolète. La preuve avec ce concert.

Première partie

S’avance seule sur scène, une grande jeune femme noire et mince, à la coupe iroquoise, munie d’une guitare acoustique. Ca, c’est africain. C’est Gasandji , une Congolaise (du Congo Kin), disciple de Lokua Kanza. Elle joue la basse et la guitare en même temps. Belle voix. C’est paisible et puissant. Elle chante en lingala. " Kobiko » (« Pardon, rédemption ») car il n'y a pas d'amour sans pardon. La guitare sonne comme un glas mais pas funèbre. Le lingala est une langue très douce, très musicale à l’oreille. C’est pur et c’est beau.

Gasandji s’en va et Sonny Troupé s’en vient. Il s’installe à la batterie et improvise sur un Gwo Ka traditionnel diffusé en fond sonore. Ca, c’est antillais. Même assis et jouant de la batterie, Sonny Troupé danse. Parfois il sonne traditionnel, parfois d’avant-garde. Maintenant, c’est la voix d’un poète antillais qui sonne. « Heureusement ma mélodie me guide » revient en boucle. La batterie sonne à la fois la fête et la révolte.

Gasandji revient avec sa guitare et Sonny Troupé s’installe au Gwo Ka. Beau dialogue des doigts entre guitare et tambour. Des enfants assis par terre devant la scène écoutent sagement. Ce qui prouve la qualité de la musique car les enfants sont le plus exigeant de tous les publics. Le dialogue Congo/Caraïbes est fructueux. La conga des Cubains ne vient-elle pas du Congo ?

PAUSE

Deuxième partie

La pause est trop longue. Les enfants s’ennuient et commencent à courir, à jouer devant la scène. Déjà à cet âge (6-8 ans), les filles se demandent « Non mais, qu’est ce qu’ils font là ? » . Elles n’ont pas fini de s’interroger sur les lubies des garçons. Les adultes aussi en ont marre d’attendre. Ils applaudissent et ça marche puisque les musiciens arrivent. Les enfants se rassoient pour écouter. Piano, contrebasse, batterie, percussions, sax soprano. Légèrement coltranien mais avec un balancement antillais. Véronique Hermann-Sambin apparaît vêtue d’une robe blanche qui lui va bien au teint. Elle chante en créole sur la musique de Lee Morgan « The sidewinder ». Joli solo bien swinguant du piano. Si je devine bien, cela parle de promesses d’un amant indigne de foi.

Le pianiste passe au clavier électrique. C’est plus funky encore. Chant en créole. Batteur aux balais. Sax baryton. Groovy, baby. Un petit garçon est dans le truc : il tape des mains et danse assis. Solo de contrebasse funkissimo. Tout s’arrête pour l’écouter sauf le crépitement des appareils photos. Le petit garçon danse toujours alors qu’une fillette vient lui demander de se calmer. Rien à faire. Les autres écoutent. Lui, il danse.

Véronique Hermann-Sambin nous raconte sa rencontre avec un homme dans un club. Qui fera le premier pas ? Un slow sensuel et subtil au sax soprano. La manœuvre d’approche est joliment décrite.

Un poème de Derek Walcott, prix Nobel de littérature, Caribéen anglophone. Duo voic/contrebasse. « Love after love ». Cette chanson est plus que sensuelle. Elle est organique. Le contrebassiste joue aussi des percussions avec le bois de son instrument.

Clavier électronique. Clarinette basse. Chant en créole. Il y a maintenant des adultes asis par terre devant la scène, avec les enfants, tant la salle est pleine. Retour au piano et au sax soprano. Ca décolle bien.

« Sweet Georgia Brown », un standard du Jazz, daté de 1928, singulièrement rafraîchi. Xavier Richardeau enchaîne au soprano. Ca groove toujours. Un invité surprise à la trompette, Stéphane Belmondo. Beau duo de cuivres, la rythmique pulse, la chanteuse assure, une belle danseuse s’est ajoutée sur la scène, Laurence, la sœur de la chanteuse. « So brown, so sweet » comme dit Véronique Hermann-Sambin.

Le jeu se calme avec une ballade « Roz Jeriko ». Un symbole de renaissance car cette rose close s’ouvre dans l’eau. Le chant mêle français et créole.

Démarrage au tambourin. Le piano ponctue. Ca sonne antillais. « Militanto » une chanson dédiée aux femmes du « Collectif contre l’épandage aérien et l’empoisonnement des Martiniquais ».

Sax soprano. Une chanson plus légère qui parle d’amour volcanique. « Toutouni ». Le public bat la mesure et chante. Surtout les femmes qui s’identifient à la chanteuse. Quelle séductrice ! Un nouvel Holopherne succomberait à cette nouvelle Judith. Joli son de piano tropical avec les percussions en écho. Dame Hermann Sambin fait chanter les femmes, leur demande « plus de sucre, plus de conviction » pour l’amant, le mari, le collègue de bureau avec qui elles sont venues au concert. De même avec les hommes à qui elle demande de déclarer leur flamme.

Sonny Troupé prend la place du batteur. « Ticket gagnant » tiré du 1er album « Roz Jeriko » dédié aux Antillais qui investissent tant dans les jeux de hasard au lieu d’investir dans leur îles. Arrivée d’une autre danseuse, Catherine Denis. Ca bouge de partout. Basse électrique. Sax soprano puis baryton. Le percussionniste joue au rythme des applaudissements. Le pianiste enchaîne. Le petit garçon qui danse a trouvé un copain aussi passionné que lui. Retour du batteur habituel. Elégant solo de percussion. Ca repart avec la batterie, la basse, le sax, les claviers. Seul le percussionniste ne porte pas de cravate. Respect car ils ont tous chauffé. « Ote la cravate qui t’orne, o civilisé, si tu veux bien respirer » (Guillaume Apollinaire).

RAPPEL

Ovation debout. Une chanson qui balance doucement pour commencer. « Meci », le merci créole. Tout le monde revient sur scène y compris les invités : les danseuses, Sonny Troupé, Gasandji et Stéphane Belmondo. Sonny Troupé est au Gwo Ka. Les 4 femmes dansent pendant que les 6 hommes jouent pour elles. La rythmique pousse les danseuses. Les cuivres rugissent de plaisir. Une orgie de son et de rythmes, un bouquet final comme disent les artificiers.

La musique et la température étaient très chaudes ce soir là au Café de la danse ce soir là. Je laisse le mot de la fin à ma voisine de derrière : « Il fait si chaud que mon jean colle à ma peau à moins que ma peau colle à mon jean. Une sorte d’alchimie en fait ». Tout est dit.

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Sélection de concerts de Jazz pour juin 2019

Publié le par Guillaume Lagrée

Sarah Murcia par Juan Carlos HERNANDEZ

Sarah Murcia par Juan Carlos HERNANDEZ

 

Splendides lectrices, magnifiques lecteurs, c'est armé de mauvais goût et de mauvaise foi que je vous propose la sélection suivante de concerts de Jazz à Paris et en Ile de France pour le mois de juin 2019.

Pour une sélection exhaustive sur l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, voyez Citizen Jazz et Jazz Magazine

Si vous ne pouvez assister aux concerts, écoutez les sur France Musique avec les émissions Jazz Club (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live

Pour l'actualité du Jazz, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio où l'auteur de ce blog sévit dans une émission mensuelle intitulée, notez l'originalité, " Le Jars jase Jazz ". Diffusion les vendredi 7, 14, 21 & 28 juin à 1h et 19h, les samedi 1er, 8, 15 , 22& 29 juin à 1h et les dimanche 2, 9, 16, 23 & 30 juin 2019 à 18h (heure de Paris). Pas de podcast. L'émission de juin 2019 sera consacrée au Jazz, flèche de l'arc caraïbe (Première partie: la Caraïbe anglophone).

Si vous voulez assister depuis la Toile aux concerts à New York, dans Greenwich Village, pour les clubs Small's et Mezzrow, suivez ce lien. C'est payant certes mais toujours moins cher qu'un séjour dans la Grosse Pomme.

L'exposition " Music Migrations. Paris-Londres. 1962-1989 " est visible et audible au Palais de la Porte Dorée, à Paris, jusqu'au dimanche 5 janvier 2020. Visite vivement recommandée. 

Pour vous mettre au vert, filez en Normandie, dans la Manche, à Coutances, au festival Jazz sous les pommiers, du vendredi 24 mai au samedi 1er juin. Le programme est riche et nourrissant comme de la crème fraîche normande mais sans externalité négative. Merci de saluer Madame la sous-préfète de Coutances de ma part. 

Festival de Jazz de Maisons-Laffitte (78) du vendredi 14 au dimanche 23 juin 2019 avec NOLA French Connection déjà loué sur ce blog. 

Festival de Jazz de la Ferté sous Jouarre (77) du vendredi 21 au dimanche 23 juin 2019 avec une soirée caribéenne le samedi 22 juin: Calypso Rose, la légende vivante de Trinidad et Tobago, le trio du pianiste Roberto Fonseca (Cuba) & le trio du pianiste Mario Canonge (Martinique). 

La Défense Jazz Festival (92) du lundi 24 au dimanche 30 juin 2019: concours national de Jazz de la Défense, concerts. Tout est gratuit. Profitez en.

Festival Django Reinhardt à Samois sur Seine, Samoreau et Fontainebleau (77) du vendredi 28 juin au dimanche 7 juillet 2019 avec Christian Escoudé, Tchavolo Schmitt. " Quand je veux me faire humilier, j'écoute Django Reinhardt pendant une demi-heure " (Jeff Beck). 

Samedi 1er juin, 19h, Paris, Le Baiser Salé: " Bando Monk ". Olivier Manoury (bandonéon) & Yves Torchinsky (contrebasse) jouent TS Monk dans un format inédit. 

Mercredi 5 juin, 20h30, Paris, Le Bal Blomet: " Schubert Ellington "  quartet/quatuor 50% classique/50% jazz avec Guillaume de Chassy (piano) et Thomas Savy (clarinette). 

Jeudi 6 juin:

- 20h30, Les Lilas (93), Le Triton: Vincent Le Quang Quartet. En avant, la musique!

-20h30, Paris, Le Bal Blomet: Les 1001 nuits du Jazz. Duke Ellington et la fraternité du souffle. Concert ludique et pédagogique mené par Raphaël Imbert (sax). 

Dimanche 9 juin, 17h, Paris, concert à domicile, Chez Fred: Francesco Bearzatti  (sax) improvise avec Riccardo del Fra (contrebasse) et Hans Olding (guitare). Boissons et vivres offertes avec la place. 

Mercredi 12 juin, 20h30, Paris, Studio de l'Ermitage: Claude Tchamitchian solo + Régis Huby Trio + Bruno Angelini Quartet Open Land.

Jeudi 13 juin:

- 19h, Paris, Le Baiser Salé: Roger Raspail Quartet. Les alizés des Antilles soufflent sur Paris.

- 19h30, Paris, Les Deux Magots: Thierry Péala trio. Entrée libre. Victuailles et breuvages en vente sur place. Thierry Péala figure au Top 5 de mes chanteurs vivants préférés.

- 21h, Paris, Le Sunside: Chuck Israels Trio. Le successeur de Scott La Faro à la contrebasse dans le trio de Bill Evans accompagné de Manuel Rocheman (piano) et Mathieu Chazarenc (batterie). Rare mais pas cher. 

Vendredi 14 juin:

-  20h30, Paris, prochaine séance de Jazz et Images au Cinéma BalzacJazz vocal au programme avec, sur scène, Chloé Cailleton, chanteuse déjà célébrée sur ce blog puis, à l'écran, Ella Fitzgerald, en concert à Paris, salle Pleyel, en 1968, rejointe en rappel par Duke Ellington

 - 20h30, Paris, Le Pan Piper: Dominique Cravic et les Primitifs du futur. Dansez le bal musette comme vous ne l'avez jamais entendu. Pochettes d'album dessinées par Robert Crumb. Cf extrait audio sous l'article.

- 21h30, Paris, Le Sunside: Giovanni Mirabassi Trio. Allegro con brio!

Samedi 15 juin:

- 19h & 21h30, Paris, Le Sunside: Giovanni Mirabassi Trio. Allegro con brio!

- 20h30, Paris, Maison de la Radio: dans le cadre de Jazz sur le Vif, Pan-G puis Moutin Factory Quintet. Concert diffusé en différé sur France Musique

- 20h à 2h, Disney loves Jazz à Disneyland Paris (77). Les musiques des films de Walt Disney ont  inspiré les plus grands Jazzmen: Louis Armstrong, Miles Davis, John Coltrane

Dimanche 16 juin, 16h & 19h, Paris, Philarmonie: le quartet de Sarah Murcia & le quartet de Sylvain Rifflet. L'aventure, c'est l'aventure! Cf photographie au dessus de l'article. Puis Eve Risser White Desert, Airelle Besson, Thomas de Pourquery et son Supersonic Orchestra. Un festival de Jazz français actuel en un après-midi à Paris.

Jeudi 20 juin, 21h, Paris, Le Sunside: Marie Mifsud (chant). 

Vendredi 21 juin, Fête de la Musique. En cherchant bien, vous trouverez du Jazz au programme.

Mardi 25 juin:

- 19h30, Paris, Le Café de la Danse: Dan Tepfer " Natural Machines ". Dan Tepfer, pianiste et compositeur franco-américain, maintes fois porté aux nues sur ce blog, est aussi astrophysicien. Les pythagoriciens furent les premiers  à affirmer que l'univers est régi par des lois harmoniques et que les distances séparant les planètes correspondent à des intervalles musicaux. C'est ce que joue Dan Tepfer dans sa création, contrôlant une machine, le piano, par une autre machine, l'ordinateur. 

- 20h30, Paris, Le New Morning: le trio Bex, Catherine & Romano dont l'album " La belle vie "  est célébré sur ce blog. 

Jeudi 27 juin:

- 20h, Boulogne-Billancourt (92), Accor Hôtels Arena. Quincy Jones. Si vous ne connaissez pas Q, cela fait 70 ans que vous ignorez tout du Jazz et de sa descendance: Soul, Pop, Funk, Rock'n Roll, Rap, R&B. Il est encore temps de vous instruire. Evidemment, cela a un prix. 156,50€ la place. Cf vidéo sous cet article. Mr Clark Terry au bugle et au mumble. 

- 20h30, Paris, Le Bal Blomet: Jeudi Jazz Magazine. Toku European All Stars. Le trompettiste et chanteur nippon Toku avec Giovanni Mirabassi (piano), Laurent Vernery (contrebasse), André Cecarelli (batterie) et Pierrick Pédron (sax alto). 

- 21h30, Paris, Le Sunside: duo Jérôme Rateau (piano) & Manu Codjia (guitare électrique). Liberté, je joue ton nom.

Vendredi 28 & samedi 29 juin, 19h30 & 21h30, Paris, Le Duc des Lombards: Jon Bouteiller & Fred Nardin trio

Samedi 29 juin:

- 21h, Paris, Le Sunside: Laurent Cugny Quintet joue Miles Davis. Le Miles Davis des années 70 joué avec tambour mais sans trompette.

- 21h30, Paris, le Sunset: Lew Tabackin trio invite Alain Jean-Marie (piano). Hard bop servi chaud. 

Dimanche 30 juin, 21h, Paris, Le Baiser Salé: le nouveau trio de Jean-Marie Ecay (guitare électrique). 

 

La photographie de  Sarah Murcia est l'oeuvre du Vertueux Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales. 

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Une petite histoire de l'Opéra. Laurent Dehors ouvre le Studio de l'Ermitage

Publié le par Guillaume Lagrée

Laurent Dehors. 

Tous Dehors!

Une petite histoire de l'Opéra

Paris. Studio de l'Ermitage.

Mercredi 18 septembre 2019. 20h30

 

Laurent Dehors: composition, clarinettes, saxophones, cornemuse, guimbarde, voix

Jean-Marc Quillet: percussions, clavier, batterie, voix

Gabriel Gosse: guitare électrique 7 cordes, banjo, percussions, clavier, batterie, voix

Michel Massot: tuba, trombone, voix

Matthew Bourne: piano, piano préparé, voix

Tineke Van Ingelgem: voix soprano

 

Concert diffusé en différé dans l'émission Jazz Club d'Yvan Amar sur France Musique. 

Laurent Dehors aime les chanteuses à forte présence scénique, de corps et d'esprit élevé. Après la Française Elise Caron et sa Chanson politique louée sur ce blog, la Belge Tineke Van Ingelgem, soprano d'opéra, qui s'encanaille joyeusement avec des Jazzmen. Le spectacle se nomme " Une petite histoire de l'opéra. Opus 2 ". Cf vidéo sous cet article. 

Introduction par un solo de balafon. Laurent Dehors y ajoute une guimbarde, celle qui se conduit avec les lèvres et la langue. Le batteur martèle ses tambours. Trombone et piano entrent dans la danse. Joyeux vacarme coordonné. Le tuba remplace le trombone. La ligne de basse est plus marquée grâce à ce changement d'instrument. C'est un air baroque. Laurent Dehors s'empare d'une cornemuse, le seul instrument capable de faire peur à la guitare électrique selon le chanteur irlandais Van Morrison. Batterie et tuba nous donnent des points de repère alors que piano, balafon et cornemuse nous secouent en tous sens. C'était la Toccata de l'Orfeo (1607) de Claudio Monteverdi, premier opéra de l'histoire de la musique. Enfin, le premier dont la partition nous soit parvenue.

Tout se calme. Laurent Dehors passe à la clarinette basse. Jean-Marc Quillet passe au clavier. Tineke Van Ingelgem s'avance, parée de sagesse et de beauté, pour chanter un grand air d'opéra. Le batteur s'est tu. Guitare électrique. Mélange entre Jazz, musette et opéra. Gabriel Gosse quitte la guitare pour un clavier. A part le pianiste, chaque musicien est polyinstrumentiste dans ce groupe. C'est de l'opéra français. Le trombone ponctue ironiquement. J'en oublie le pianiste. Il s'en passe des choses sur cette scène, sapristi! A 5 + 1 chanteuse ils créent plus de musique que bien des grands orchestres.C'était  L'air de Micaëla dans la Carmen (1875) de Georges Bizet.

Toujours de Bizet, toujours tiré de Carmen, le " choeur des gamins " rebaptisé le " choeur des enfants ". Il est un peu dérangé mais certains des musiciens aussi nous prévient gentiment Laurent Dehors. Concours de bruitages. C'est joyeux, festif, enfantin. Une ronde bien décalée. La chanteuse qui, visiblement s'amuse, se lance dans la sarabande. Laurent Dehors est au sax ténor pour cette chanson de marche joyeusement déstructurée.

Duo piano & clarinette. La clarinette sème la folie, le piano la sagesse. Un petit rythme continu sort d'une boite. Le tuba lance la fameuse Habanera de la Carmen de Georges Bizet et Tineke enchaîne avec le fameux air " L'amour est enfant de Bohême. Il n'a jamais connu de loi " ( ce qui fait de l'Amour un petit anarchiste tchèque selon Alphonse Allais: il est enfant de Bohême et il n'a jamais connu de loi). Cf extrait audio au dessus de cet article.

Le groupe met de la folie dans cet air connu censé parler d'amour fou. Là, c'est crédible. Chanté par Tineke Van Ingelgem, gloups! Compliments à la chanteuse pour son ouverture d'esprit. Comme scène et comme musique, cela la change de la Monnaie de Bruxelles où elle a déjà triomphé. La Habanera de Bizet vient de la musique espagnole donc de la musique arabe. Elle s'est transportée à Cuba (La Habana) puis dans le Jazz afro cubain. Antoine Hervé explique cela magnifiquement depuis son piano dans ses Leçons de Jazz maintes fois célébrées sur ce blog. 

Solo de tuba pour commencer. Duo percutant entre piano et batterie. La clarinette vient y ajouter son swing. Avec piano et baguette. Retour au sax ténor pour Laurent Dehors. Une sorte de mambo fracassé. Celui de Leonard Bernstein dans West Side Story (1957) ponctué joyeusement par un vibrant " Mambo " dit par la chanteuse. 

Un air sombre à la guitare repris par la clarinette basse. Trombone wah wah lent. Le temps s'étire, s'effiloche, se désagrège. Tineke chante en anglais un air funèbre. C'est l'air de la mort de  Didon dans " Dido and Aeneas " (1689) d'Henry Purcell .  " When I am laid in earth ". Piano préparé. Bruitages en douceur. Guitare électrique, trombone, clarinette basse, piano accompagnent ce grand air chanté par Tineke Van Ingelgem avec lenteur, ampleur et majesté. Bref, comme il convient. Elle sait aussi se servir du microphone alors qu'il n'y en a pas sur une scène d'opéra. Belle montée en puissance du groupe. Un temps de silence admiratif avant les applaudissements. 

La chanteuse demande au public de prêter des objets pour préparer le piano. Intro en solo de piano préparé. Ca le fait sonner plus proche d'un clavecin. Tineke lance un air baroque italien. J'ignore de quoi jouent le batteur et le vibraphoniste avec leurs maillets mais c'est charmant. " Sento in seno ch'in pioggia di lagrime" (1717) d'Antonio Vivaldi. Air composé pour un castrat, aujourd'hui chanté habituellement par un contre ténor, chanté ici par une soprano. Clarinette basse pour commencer. Un très bel air se crée, se déploie. les cordes de la guitare électrique remplacent celles des violons pour suggérer les gouttes de pluie. La voix de Tineke s'envole. Bravissimo!

" Les oiseaux " une composition de Laurent Dehors basée sur les chants d'oiseaux mêlée à un air d'opéra flamand de style wagnérien. Ne parlant pas un mot de flamand, je ne garantis rien quant à l'orthographe. Il s'agirait donc de " Winternacht brouw " d'August Debouw. Je compte sur les lectrices flamandes et les lecteurs néerlandais pour me corriger. En tout cas, l'air est consacré  " O tournesol ", " O Zohnebloom " si j'ai bien compris la version flamande. Pour nous préparer psychologiquement à son interprétation, Tineke Van Ingelgem nous prévient que les chanteurs d'opéra sont comme des rock stars ( et réciproquement. Souvenons nous de Freddie Mercury si fier de chanter en duo avec Montserrat Caballe l'hymne des JO de Barcelone en 1992).

Tuba et batterie installent une rythmique funky alors que vibraphone, clarinette et piano sèment des graines de folie. " O zohnebloom " chante la Flamande Tineke Van Ingelgem. Ce n'est pas le genre de Flamande qui danse sans rien dire aux dimanches sonnantes. Elle mêle bel canto et scansion rap en même temps. C'est bombastic comme elle dit. Cette chanteuse, c'est une bombe comme vous l'avez compris, lectrices Baroques, lecteurs Hard Bop. 

Intro en piano solo. Un air classique connu que le groupe reprend en le déviant vers une fanfare Nouvelle Orléans. L'instrumentation le prouve; clarinette basse, trombone, banjo. Tineke chante en allemande cette fois. Un autre air d'opéra que je ne connais pas. 

RAPPEL

 

Le tube des tubes de l'opéra nous annonce Laurent Dehors qui ajoute que cela servait de musique de publicité pour du café lorsqu'il était petit. Il est né en  1964. " La reine de la nuit " de Mozart dans La flûte enchantée  ( Die Zauberflöte. 1791). Tineke Van Ingelgem fait toutes les vocalises qui conviennent à cet air immortel.  Ca devient du garage rock. Brutal et bref. 

Intense, surprenante, dérangeante, stimulante, telle est cette Petite histoire de l'Opéra. Opus 2, jouée par Laurent Dehors et ses complices. Alors que les conservatoires interdisent aux musiciens dits classiques d'improviser sur des partitions (seuls les organistes ont conservé ce privilège) remercions les d'avoir métissé les grands airs avec du Jazz, du Rock, de la Folk, de la liberté, de l'égalité et de la fraternité. Remercions aussi les Dieux et les Muses d'avoir placé sur leur route la soprano Tineke Van Ingelgem. Superfunkycalifragisexy Lady!

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Ben Sidran Quartet avec Rick Margitza au Sunside: le coup de pied de l'âne à l'éléphant

Publié le par Guillaume Lagrée

Ben Sidran Quartet

avec Rick Margitza

Paris. Le Sunside.

Jeudi 31 octobre 2019. 21h30.

En concert à Paris, au Sunside, vendredi 1er et samedi 2 novembre 2019 à 21h30.

Ben Sidran: piano, voix

Billy Peterson: contrebasse

Leo Sidran: batterie

Rick Margitza: saxophone ténor

La dernière fois que j'ai été écouter Ben Sidran en concert à Paris, c'était avant 2010 avec une New Yorkaise, une demoiselle Erin qui refusait de croire que Michael Legrand était Français et se prénommait Michel. Elle s'est sentie at home lors de ce concert. Je n'étais pas l'homme de sa vie. Ni remords ni regret.

La rythmique attaque funky. Chanson à message. " You've got to take a look at the American dream ". Au sax de chanter. Rick Margitza est dans la place. Tout baigne. Le quartet est tout de suite au rythme de croisière. Batteur aux balais pour un solo bien frotté de contrebasse. C'était " Let's make a deal ".

Bonne pulsation funky. Rick Margitza, avec son PhD de la Miles Davis University, est tout à fait à l'aise sur ce genre de rythme. Ben Sidran nous raconte, à sa propre douce manière, " The language of the Blues ". Ben Sidran ne joue pas des standards mais ses chansons qui sont la prolongation de son travail de producteur, enseignant, animateur, historien du Jazz. Dès qu'il cesse de chanter, le sax ténor de Rick Margitza décolle. La rythmique soutient tranquillement. Rick Margitza est au dessus bien entendu. Parce que le sax ténor est un instrument aérien et parce que Rick Margitza est le dernier saxophoniste de Miles Davis, sapristi! Rick n'est pas un Bluesman mais il sait jouer la Note bleue.

Manifestement, Ben Sidran est un électeur démocrate. Juif, universitaire et Jazzman, s'il n'était pas Démocrate, ce serait surprenant. Il nous explique que le rêve américain est fini. Les Américains ont grandi, sont devenus adultes et ont leur propre dictateur. Il ajoute une pensée de feu Johnny Griffin, saxophoniste ténor avec qui il joua: Quand vous décidez d'aller bien malgré les mauvaises conditions, alors vous avez besoin de Jazz. 

Une chanson de 1933: Drop me off in Harlem (Duke Ellington) Pas de paroles à l'origine mais elle furent ajoutées puisque Louis Armstrong et Ella Fitzgerald les chantèrent avec Duke Ellington. Batteur aux balais. Ca swingue. Rick Margitza se prend pour Ben Webster. Le piano scintille comme il faut. Rick joue le Blues style années 30 mais modernisé. Impeccable. Dans l'esprit, pas dans la copie. 

Ben Sidran évoque un poème de l'Espagnol Federico Garcia Lorca sur New York en 1929, juste avant la Grande Dépression. Chanson inspirée par ce poème. Les tambours roulent sous les mains de Leo Sidran, le fils de Ben. C'est le rythme de New York. Une sorte de rap sur du Jazz. Le piano tourne en boucle. Le batteur pulse sur sa charleston. Rick ajoute un voile de Blues. Ils jouent la pulsation folle, incessante de la ville qui ne dort jamais. La rythmique tourne toujours et le sax ténor tranche dans le vif.

Ben commence seul en jouant et en chantant. Une ballade. La rythmique reprend. Batteur aux balais. Solo de contrebasse bien glissant entre piano et batterie. Rick reprend la main avec autorité. Il cite un standard " Cry me a river " (" Pleurer des rivières " en version française). Final bien funky à 4.

Ben Sidran, en historien de la musique, nous explique que les flûtes en os trouvées dans les grottes de Lascaux sont accordées en gamme pentatonique, celle du Blues. Donc, il y a 45 000 ans, les hommes avaient déjà le Blues! Il ajoute que son chien n'a pas le Blues. Il connaît la nourriture. Il sait chasser les écureuils mais il ne connaît pas le Blues. Nous avons le Blues parce que nous sommes humains. 

Ben Sidran joue et chante seul le Blues. Un Blues politique. " You and me are the minority ". Le quartet enchaîne. Batteur aux baguettes. Rick déploie ses ailes et plane au dessus de la rythmique. 

Ben Sidran introduit seul une ballade. La rythmique enchaîne avec le batteur aux balais. Une sombre histoire d'étoiles. Rick Margitza joue le Blues. Cet Américain, domicilié en France, descendant de Tziganes de Hongrie, sait jouer le Blues.

Attaque funky. Gros son de contrebasse. Batteur aux balais. Ben nous explique qu'il n'y a que deux chansons. L'une est le Blues, l'autre ne l'est pas. Ici un Blues de Mose Allison (1927-2016) pianiste natif de Tippo, Mississipi. " I don't care about anything cause I know nothing is gonna be all right ". Bonne définition du Blues. Un Blues joyeux, ironique, rythmé. " L'humour est la politesse du désespoir " (Chris Marker). Ca tourne au boogie woogie, le vrai, avec du feeling. Rick chuinte à souhait pour jouer le Blues. 

PAUSE

Leo Sidran bat le rappel. Son père enchaîne au piano. C'est toujours aussi funky. " Big Brother ". Une chanson sur la surveillance électronique globale. Un Blues classique dans la forme mais pas sur le fond. " Sur des pensers nouveaux faisons des vers antiques " (André Chénier). Ca sonne diablement funky avec Mr Rick Magitza au saxophone ténor. 

Une chanson de Bob Dylan. " Everything is broken ". Cf vidéo sous cet article. Rick Margitza reprend sonnant comme un disciple d'Hank Mobley. Le Blues n'est pas une question de couleur mais de feeling. Rick Margitza l'a. Pas étonnant que Miles Davis qui jouait toujours le Blues, quel que soit le contexte, l'ait recruté comme dernier saxophoniste. 

Une chanson de Ben Sidran. " Don't cry for no hipster ". Toujours le Blues. Ben Sidran introduit seul au piano. La rythmique reprend avec le batteur aux balais. Solo de contrebasse bien pétrie par Billy Peterson. Rick enchaîne avec un gros son, le vibrato qu'il faut. 

Ben Sidran explique ses chansons. " Big Brother " c'est parce que nous ne cherchons pas sur Google, c'est Google qui nous cherche. " Sois positif " dit Léo à son père. " Don't cry for no hipster " c'était positif répond Ben à son fils. Il ajoute que la chanson suivante est, elle aussi, positive.

" Picture him happy ". Cf extrait audio au dessus de cet article. Tic tac de la batterie aux baguettes. Le quartet installe le groove. A nous de hocher la tête et de dire Yes. Rick crée une contre mélodie. Il se lance. Le piano accompagne en ostinato, avec un feeling latino.

Ben Sidran nous explique Bob Dylan, prix Nobel de littérature. Ce qu'il y a de bien dans la musique de Bib Dylan, c'est que personne ne comprend rien à ce qu'il dit. Honnêtement, je ne change pas les paroles. Peut-être les comprendrez vous pour la première fois. Jeu très funky. Une sorte de rap. Une chanson politique. Pas la plus connue des chansons de Robert Zimmerman, natif de Minneapolis, Minnesota, comme Prince. Bon rythme de marche accélérée.

Un nouvel air funky. " Tangle up and Blue ". Petite citation de " Jean-Pierre " de Miles Davis dans le solo de Rick Margitza, " Jean-Pierre " étant lui même une variation sur la vieille berceuse française " Dodo, l'enfant Do ". 

Une autre chanson de Bod Dylan. " Love minus Zero ". Quand on demande à Bob Dylan ce que signifient ses chansons, il répond: " Pourquoi me le demandez vous? Je suis le dernier à qui il faut le demander! " . Une chanson d'amour.

Un air funky, un peu latino. Rick adopte son jeu à ce feeling. Je bats la mesure du pied droit comme mon voisin de derrière dont le pied dépasse. Un morceau instrumental. Rick décolle bien poussé par la rythmique. Solo de contrebasse. Grosse vibration. Pianiste et batteur décortiquent le tempo. Ben Sidran dit " Leo " et son fils se lance dans le premier solo de batterie du concert. En souplesse.

Un Blues. " Times get tougher and tough. Things get rougher and rough ". 

PAUSE

Le quartet est chaud pour jouer un 3e set. J'ai eu ma dose de beauté. La chronique est finie. Rick Margitza n'est pas le saxophoniste habituel de Ben Sidran mais il vit à Paris. De passage en ville, Ben Sidran lui a demandé de jouer dans son quartet. Rick a accepté et le résultat est délectable.

Le quartet de Ben Sidran joue à Paris en France, avec Rick Margitza, au Sunside vendredi 1er et samedi 2 novembre 2019 à 21h30.

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Leila Olivesi Nonet: la Suite Andamane colore le Studio de l'Ermitage

Publié le par Guillaume Lagrée

Glenn Ferris par Juan Carlos HERNANDEZ

Glenn Ferris par Juan Carlos HERNANDEZ

Leila Olivesi Nonet

Concert de sortie de l'album " Suite Andamane "

Paris. Studio de l'Ermitage.

Mercredi 6 novembre 2019. 20h30.

Leila Olivesi: piano, composition, direction

Yoni Zelnik: contrebasse

Manu Codjia: guitare électrique

Donald Kontomanou: batterie

Glenn Ferris: trombone

Quentin Ghomari: trompette

Baptiste Herbin: saxophone alto, flûte

Adrien Sanchez: saxophone ténor

Jean-Charles Richard: saxophone baryton

Chloé Cailleton: chant

 

Pour commencer, la Suite Andamane, titre de l' album encensé sur ce blog. La Mer d'Andaman est une partie de l'Océan indien qui lui même est une des 5 parties du grand Océan qui couvre environ 70% de la planète Terre.  C'est une journée sur ses rivages que décrit cette musique.

Cela commence avec l'aurore et un " Jeu de vagues.I. ". Cf extrait audio au dessus de cet article. La musique s'étire, se déroule. Les rayons du soleil percent, surgissent de la mer. Cela commence comme une flânerie. Leila Olivesi et Manu Codjia installent l'ambiance. La pulsation de la rythmique s'installe alors que les cuivres jouent des vagues douces. Le groupe est mieux rodé que lors d'un précédent concert le 20 décembre 2018. Le travail a porté ses fruits. La musique se fait plus animée, plus vive. Le soleil donne. La Nature bouillonne de vie. Tout le groupe décolle, groupé, écartant les nuages, faisant surgir le soleil.

Yoni Zelnik et Donald Kontomanou installent une pulsation bien swinguante. C'est très Dukish tant dans le concept (le carnet de voyage), que dans l'écriture musicale et l'interprétation. En 2013, Leila Olivesi gagnait le concours Ellington Composers, exploit salué sur ce blog. Elle reste dans cette belle filiation. Entre les grognements du trombone de Glenn Ferris (cf. photographie au dessus de l'article) et de la trompette bouchée de Quentin Ghomari et les souffles des saxophones. Ca swingue, c'est coloré, chatoyant et nous raconte une belle histoire de voyage. Solo de Baptiste Herbin à l'alto bien poussé par le groupe.

Après l'agitation, le calme. " Fleur andamane ". Une jeune fille pleure à l'ombre d'une pagode au sommet de la montagne. Baptiste Herbin est à la flûte pour jouer les pleurs de la demoiselle. Les saxs sont nostalgiques à souhait. Batteur aux balais. C'est le chagrin d'amour dans un décor paradisiaque. Le trombone grogne. Les saxs nous jouent les soupirs de la jeune fille en pleurs. Ils jouent même le chant des bonzes dans la pagode pour accompagner le solo de flûte puis de guitare. Ca semble aller mieux pour la jeune fille. La musique se déploie de nouveau joyeusement, laissant entrer le soleil.

Tous les souffleurs quittent la scène. Chloé Cailleton y paraît.. " Black widow ". Une histoire d'amour triste. Cette veuve noire n'est pas une araignée mais elle vous trotte dans la tête tout de même. Solo de piano en introduction. Jeu en double dames entre piano et chant. La rythmique se lance et la guitare ajoute ses traits tranchants et métalliques. La chaleur froide propre à Manu Codjia. Premier solo de guitare bien rock. Avec de la saturation maîtrisée comme il le fait si bien. Solo de piano où les notes de piano sont distillées par grappes.

" Satin Doll " (Duke Ellington). Retour du nonet avec la chanteuse pour invitée. La poupée de satin brille toujours autant depuis sa création en 1953. Mamzelle Chloé s'en sort bien quoiqu'elle ne soit pas une vamp. Echange entre le piano de Leila Olivesi et le saxophone baryton chaud et clair de Jean-Charles Richard. Un hommage au dialogue entre Duke Ellington (le passager) et Harry Carney (le chauffeur de la voiture). En effet, Duke Ellington voyageait sans son orchestre dans une voiture individuelle conduite par le sax baryton de l'orchestre, Harry Carney, maître de la respiration circulaire, technique qui lui permettait de tenir les  notes si longtemps et si bien. Solo de flûte rejoint par le groupe pour un final voluptueux.

Un poème écrit par la mère de Leila, Djamila Olivesi, " Les amants ". Un hommage à Aïcha Kandicha, la sorcière du désert. Leila lit le poème, hermétique à mes oreilles. Les souffleurs sont partis. Chloé chante le poème. Une ballade. Je n'accroche pas au texte mais la musique est agréable. Batteur aux balais. Joli solo de contrebasse.

Solo du batteur aux baguettes sur les tambours pour commencer. Ca roule en douceur. Donald accélère et fait vibrer les tambours comme une mémoire d'Afrique. Il repart à mains nues puis aux balais, bien poussé par la contrebasse. La rythmique accompagne le scat de Mamzelle Chloé. Le quartet est reparti propulsant la voix. Le poème devient une suite pour quartette et voix de femme. Glenn Ferris fait sa pause syndicale à côté de moi. Je peux témoigner qu'il marche à l'eau claire, écoute attentivement et applaudit ses camarades de jeu.

La chanteuse sort de scène. Le trompettiste y retourne. " Geri's house " une composition de Leila Olivesi à la pianiste Geri Allen, une de ses inspiratrices majeures comme femme, créatrice et  pianiste. Elle se souvient d'un concert de Geri Allen au sein du groupe d'Ornette Coleman. Elle ne comprenait rien à ce Free Jazz si différent de tout ce qu'elle connaissait. En se concentrant sur le jeu de la pianiste, une femme sur le même instrument qu'elle, elle s'est identifiée et a fini par entrer dans le jeu apparemment déréglé d'Ornette et de ses complices. Un morceau vif, passionné qui met en valeur la trompette de Quentin Ghomari, magicien de l'instrument. Beau solo de piano, bluesy, soutenu par le bassiste et le batteur aux baguettes. Le quintet part avec un beau dialogue entre le tranchant de la guitare et la rondeur de la trompette.

" Skype tear ", un poème sur les chagrins d'amour sur la Toile de nos désirs. Le trompettiste a quitté la scène. Retour la chanteuse et d'Alexis Sanchez (sax ténor). Ballade. Batteur aux balais. Beau son de ténor, nostalgique à souhait. Une ville, la nuit, sous la pluie. L'eau coule sur les vitres dehors et sur les joues dedans. 

Dernier morceau. Glenn Ferris quitte le rôle de spectateur et redevient acteur en revenant sur scène. " Acacia Tree ", poème de Karine Ancelin, dédié à cet arbre du désert à l'ombre bienveillante. Duo piano&voix pour commencer. Honneur aux Dames! Puis un duo hanté entre trompette et piano. La contrebasse pèse de tout son poids, en souplesse, pour remplacer le piano dans le duo. La rythmique s'y remet et nous joue la pulsation du désert. Le sax ténor ajoute un souffle de simoun. 

RAPPEL

Reprise du 3e et 4e mouvement de la Suite Andamane par le nonet augmenté de la chanteuse. Cette fois, le public doit verser sa part en chantant.

Il y avait presque un an entre le précédent concert de ce groupe et celui-ci. Du moins pour ceux auxquels j'ai assisté. Depuis, l'album " Suite Andamane " est sorti et le programme est de mieux en maîtrisé, tant pour la technique utilisée que pour l'émotion déployée. Leila Olivesi sait ce qu'elle veut, elle s'y tient et elle l'obtient. Pour le plus grand bonheur des spectateurs. Souhaitons nous, égoïstement, lectrices agiles, lecteurs habiles, de nombreuses occasions de savourer cette musique sur scène, dedans comme dehors, automne comme été.

La photographie de Glenn Ferris est l'oeuvre du Vertueux Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales

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