Minino Garay Speaking Tango. Le Bal! au New Morning

Publié le par Guillaume Lagrée

Manu Codjia par Juan Carlos HERNANDEZ

Manu Codjia par Juan Carlos HERNANDEZ

Minino Garay

Speaking Tango

Le Bal !

Le New Morning

Paris, Ile de France, France

Lundi 31 octobre 2022, 20h30

 

Minino Garay : batterie, voix, MC

Cédric Hanriot : piano

Christophe Wallemme : contrebasse

Manu Codjia : guitare électrique

Patricio Bonfiglio : bandonéon

Maria Belen Giachello : danse, chant

Sébastien Jimenez : danse

Invités :

Pablo Murgier : piano

Emile Parisien : saxophone soprano

Raynald Colom : trompette

Ne parlant pas un mot d'espagnol, je prie les hispanophones de bien vouloir me pardonner les fautes grossières de grammaire et d'orthographe dans les titres des morceaux. 

En attendant le concert, la sono diffuse du tango d’origine. Années 1930 avec violons, bandonéon et crooner. Des places assises et un grand espace libre devant la scène pour les danseurs.

Minino commence en martelant du pied et en scandant de la voix. Il présente les musiciens en rythme tout en jouant. Un couple de danseurs arrive. Sapés comme il se doit. Le tango ne se danse pas en survêtement et en baskets. Très pro. Manu Codjia ajoute l’acidité de sa guitare électrique. Ca balance terrible, évidemment.

La musique repart avec une intro en piano solo. Le couple d danseurs attend son tour. A Manu Codjia de s’exprimer. C’est toujours le même air. Les danseurs volent sur la piste puis s’en vont.

Minino Garay commente la prestation de ses musiciens : « Le plus drôle, c’est que ces 3 là sont concentrés sur la musique et pas sur Maria Belen ». En effet, la danseuse est d’une beauté rayonnante. Rassurez-vous, splendides lectrices, le danseur est un beau brun à la barbe bien taillée et à la taille bien prise dans son costume. Il est à la mesure de sa partenaire. De plus, il a été sacré champion du monde de tango en 2010. Respect.

«  Senora Dona Egualidad ». Retour de Maria Belen mais pour chanter sur scène. Arrivée de Patricio Bonfiglio au bandonéon. Une ballade. Le bandonéon ajoute un peu plus d’Argentine à cette musique. Ca balance en douceur. Je me crois sur le port de Buenos Aires. « L’homme descend du singe, le Mexicain des Aztèques, le Péruvien des Incas et l’Argentin du bateau » (adage argentin). Je bats la mesure de la jambe droite, hoche la tête et les épaules. Bref, je suis captivé.  Tous descendent mezzo voce pour accompagner le solo de contrebasse.

Chanteuse et bandonéoniste sortent de scène. Solo de piano en intro. Minino parle doucement. Puis le rythme s’installe. Retour du couple de danseurs devant la scène. Il a changé de costume. Elle a changé de robe. Tango jusqu’au bout des ongles. Cette fois elle débute derrière lui avant qu’ils ne séparent puis s’unissent. Bref, le tango, danse de séduction. Interdite par l’archevêque de Paris, le cardinal Amette, en 1914. Le Pape d'alors, Pie X (Saint pour les catholiques), ne s’est pas prononcé sur la question. En 2022, le Pape François est Argentin et le tango se danse sur la place Saint Pierre à Rome. La musique devient plus Jazz mais la danse reste bien tango. Manu Codjia vient ajouter la chaleur métallique de sa guitare.

Retour du bandonéon. Départ du couple de danseurs. Changement de pianiste avec l’arrivée de Pablo Murgier. Raynald Colon vient ensuite ajouter sa trompette.

« Encuentros ». Maria Belen, Patrico Bonfiglio et Cédric Hanriot reviennent sur scène. Contrebasse et guitare tissent leur toile. Duo entre le bandonéon (voix d’homme) et la chanteuse. C’est la grande tragédie. Minino ajoute ses percussions et sa voix.

La chanteuse sort. Le bandonéon reste. Musique plus groovy. Maria Belen revient danser avec son partenaire. Toujours sensuels et élégants.

Le standard du tango. « Volver » de Carlos Gardel, natif de Toulouse. Claude Nougaro est né dans le même quartier et il en était très fier. Minino Garay en profite pour s’offrir un solo en pleine tension avec piano, contrebasse et guitare. Ca claque.

« Che carajo ». In italiano, « Che casino ». En français, « Quel bordel ! ». Une danseuse seule. Anna Cristobal ? Grosse pulsation de la contrebasse. La guitare ajoute ses ponctuations. Le piano aussi. La tension monte et la danseuse s’en va. La musique devient plus nerveuse, plus agitée. Je hoche la tête et balance des épaules. C’est entraînant.

Retour du bandonéon. Minino a dédié cette chanson aux mecs de son quartier. « Los chicos de mi barrio ». C’est chaloupé, saccadé. Superbe dialogue en douceur entre piano et bandonéon. Ca sonne comme des souvenirs d’enfance, d’adolescence mais sans nostalgie, camarade.

Minino Garay félicite les Brésiliens. Vraiment. Pour leur nouveau président de la République, logiquement. Maria Belen remonte sur scène avec Sébastien Jimenez qui ne danse plus mais chante à son tour.  Puis elle descend et il la suit pour danser avec elle. Bref, il obéit aux désirs de Madame. Ca aussi, c’est Tango. Toujours dans cet esprit, un autre danseur prend la danseuse en mains. Un spectateur je pense. Un petit homme à casquette de gentleman farmer. Qui danse impeccablement en virevoltant.

RAPPEL

Tout le monde revient sur scène sauf le 2e pianiste car il n’y qu’un seul tabouret. Au public de danser et de battre la mesure des mains.

C’était le Bal du Speaking Tango de Minino Garay. A refaire en plein air avec cours de danse pour le public tant qu’à faire.

Patricio Bonfiglio & son Sindicato Milonguero seront en concert à Paris, au Studio de l'Ermitage, jeudi 10 novembre 2022 à 20h30.

La photographie de Manu Codjia est l'oeuvre du Tangentiel Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

 

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