Pier Paolo Pozzi 4tet servi chaud au Café Laurent

Publié le par Guillaume Lagrée

Francesco Bearzatti par Juan Carlos HERNANDEZ

Francesco Bearzatti par Juan Carlos HERNANDEZ

Pier Paolo Pozzi 4tet

Le Café Laurent

Paris, Ile de France, France

Samedi 11 mai 2024, 19h45

 

 

Pier Paolo Pozzi : batterie

Yoni Zelnik : contrebasse

Jeremy Hinnekens : piano

Francesco Bearzatti : saxophone ténor

 

Pierre de Bethmann était prévu au piano mais il est malade. Il est remplacé au pied levé par Jeremy Hinnekens. La relève de la garde fut assurée sans défaillir. Les titres des morceaux n'étaient pas annoncés. J'ai tâché d'en deviner certains. SGDG.

Ca débute relax. En swing tranquille. Bon gros son du sax ténor poussé par la rythmique. Batteur aux baguettes. 1er solo de piano. Classique et limpide. Ca coule de source. Francesco nous joue le Blues. A sa façon mais c’est le Blues. Solo de contrebasse qui tient chaud au ventre et aux oreilles. Finement ponctué aux baguettes, relancé par le piano. Petite relance du batteur. Le saxophone reprend son vol puissant. Echange stimulant entre sax et batterie. Ca parle italien en musique.

« Speak low ». Un standard. On comme sur un tempo latin et après on va voir indique Francesco à sa rythmique. Batteur toujours aux baguettes. Cela balance agréablement. Francesco est passé à un tempo plus jazz, plus dur tout en gardant la souplesse.  Batteur toujours aux baguettes. Je suis étonné de l’écouter jouer de façon aussi classique par rapport à son « Monk’n roll » ou à son « Tinissima Quartet » mais, évidemment, il le fait merveilleusement bien. Au pianiste de prendre la main pilotant la rythmique. C’est fort agréable, ma foi. Solo de contrebasse que Francesco écoute attentivement. Dialogue avec le batteur qui joue en sourdine aux baguettes. Le 4tet redémarre tranquillement au tempo lent du début.

« Windows » (Chick Corea).  Solo de sax ténor en intro. Majestueux à souhait. Sinueux ; chaud, viril. Une sorte de danse. Francesco ondule en la jouant. Batteur aux baguettes. Cela sonne romantique, énergique et subtil. Bref, du Chick Corea. Le pianiste est arrivé au débotté, dans l’beure. Il n’a pas eu le temps de répéter. Il connaît le répertoire et il assure, bien stimulé par Yoni & Pier Paolo. Après le solo de piano, le solo de contrebasse. Le 4tet repart et c’est délicieux. Les fenêtres (windows in english) s’ouvrent vers des espaces attrayants.

Une ballade. Batteur aux balais. Francesco chantonne l’air avant de le jouer. Un standard que je ne connais pas. Velouté à souhait. Solo du pianiste qui touche juste émotionnellement. Après le solo de contrebasse, le sax enchaîne, toujours aussi langoureux et viril. Solo de sax sans accompagnement rythmique. Superbe. Les bavards du public se taisent pour écouter. Quelques roulements de maillets pour conclure.

Francesco chante un air jusqu’à ce que les musiciens le reconnaissent. Solo du batteur aux baguettes pour commencer : Tac, tac. « Softly as in a morning sunrise ». Trop classique, trop joué a dit Francesco à ses complices. Mais, joué ainsi, ça le fait toujours. Belle énergie du 4tet. La musique décolle. Le pianiste enchaîne bien. Un fleuve de notes nous emporte. Des souvenirs de la version de Sonny Rollins au Village Vanguard en 1957 (le 1er album Live at The Village Vanguard de l’histoire du disque) surgissent du sax ténor. Forcément.

Une ballade. Courte indique Francesco. Nous avons 5-6 minutes lui répond Pier Paolo. Intro en solo de saxophone sans accompagnement rythmique. Chaud à souhait. Batteur aux balais. Francesco emballe sec. « Modd Indigo » (Duke Ellington). Jeremy borde élégamment au piano. Batteu et bassiste font chauffer les braises que le pianiste attise.

« The Theme » que Miles Davis jouait pour conclure ses concerts acoustiques (jusqu’à 1969). Batteur aux baguettes. Court et énergique. Solo du pianiste qui envoie bien fermement soutenu par le bassiste et le batteur aux baguettes.

PAUSE

 

Le 4tet attaque directement par un air tout à fait hard bop. La rythmique enchaîne. Doigts agiles du pianiste. Thierry Péala est dans le public. Va-t-il chanter lui qui anima le trio Move is avec Francesco Bearzatti & Bruno Angelini ? Le sax est bien lancé. Il mitraille. Solo souple, rapide de contrebasse. Bon jeu de ping-pong entre sax et batterie.

Un standard. Le titre m’échappe. Air rapide. C’est « Just one of those things » après réflexion.  Solo percutant de piano. Le pianiste est chaud. Le batteur enchaîne aux baguettes et le 4tet repart avec le sax. Ténor lyrique à souhait. Un Italien ténor et lyrique mais ce n’est pas de l’opéra.

En do annonce Francesco. Une ballade. Intro du piano. Jeremy fait mieux que dépanner. Il assure. Solo méditatif. « A prelude to a kiss » (Duke Elllington).  C’est chaud et sirupeux à souhait comme il se doit. Batteur aux maillets. Solo de contrebasse qui creuse en profondeur. Fin soutien du batteur aux balais alors que le pianiste ponctue. Le pianiste reprend la main et le batteur les baguettes. Francesco ajoute quelques attaques acides dans son discours suave. Juste de quoi relever le goût sans que le plat ne pique trop.

Un air vif, léger. Le pianiste fait scintiller le piano. Deux musiciens s’installent dans le public. Louis Moutin et Géraldine Laurent. Son cristallin du piano. Solo délicieux de contrebasse finement haché par le batteur aux baguettes.

Une sorte de ballade s’étire. Batteur aux baguettes. Ca emballe et ça balance. Très efficace. 

Louis Moutin s’installe à la batterie. Géraldine Laurent n’a pas amené son saxophone. Pier Paolo Pozzi aide Louis Moutin à régler son instrument à sa mesure.

Un air de TS Monk. « I mean You » (?). Ils connaissent tous le morceau par cœur et le jouent tout de suite. Solo bien balancé du pianiste. Le 4tet reprend sax en tête. Louis Moutin a toujours le feu sacré mais il n’est toujours pas mon batteur préféré même s’il fut le dernier batteur du dernier trio de Martial Solal.

Un seul regret : Thierry Péala n’a pas été invité à chanter sur la scène du Café Laurent ce soir.

En vidéo sous cet article, un extrait d'un précédent concert au Café Laurent d'un autre quartette de Pier Paolo Pozzi avec Pierre de Bethmann au piano.

La photographie de Francesco Bearzatti est l'oeuvre du Magique Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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