Minino Garay fait tanguer le Son de la Terre

Publié le par Guillaume Lagrée

Manu Codjia par Juan Carlos HERNANDEZ

Manu Codjia par Juan Carlos HERNANDEZ

Minino Garay

Speaking Tango

Le Son de la Terre

Paris, Ile de France, France

Dimanche 23 février 2025, 20h

 

Minino Garay : batterie, percussions, voix, MC

Christophe Wallemme : contrebasse

Cédric Hanriot : piano

Manu Codjia : guitare électrique

Invitée

Lena : chant

 

Minino commence en martelant du pied la grosse caisse et en scandant. Le groupe commence. Ca  attaque, s’arrête, bifurque. Bref, c’est du tango. Pas du traditionnel. Pour preuve, sur scène, il y a un piano, l’accordéon du riche. La rondeur de la contrebasse, la chaleur de la batterie, l’élégance du piano, le frotté de la guitare, tout s’organise. Je bats la mesure diu pied gauche. Il me manque ma partenaire de danse mais c’est très réjouissant tour de même. La péniche le Son de la Terre bouge sur la Seine à Paris. Ca complique les mouvements des danseurs. D’ailleurs, personne ne danse. Tout le monde écoute. C’était une composition du pianiste Lalo Zanelli, autre Argentin de Paris.

« Desencuentro con la vida » (Rendez-vous manqué avec la vie). Le tango, ce sont des pensées tristes qui se dansent. Jolie définition par Minino Garay.  Minino joue et scande. Le groupe turne autour de ce pilier. Solo élégant de piano. Contrebasse et batteur aux baguettes tranchent menu le tempo. Ca balance avec la Seine et la musique.

Une chanson sur le premier baiser, la première fois. " El primo beso ".  Minino martèle et slamme en espagnol. Le groupe démarre. Grand son de piano martelé. Guitare déchirante. Telle est leur expression des Grands Sentiments. Minino ajoute quelques mots en français à son texte en espagnol. Il improvise paroles et musique à partir d’une trame. Un vrai Jazzman & showman. Premier solo de contrebasse. Le batteur reste aux baguettes. Ca tient chaud. Decrescendo voix & contrebasse. Le 4tet repart énergiquement. C’est le feu de la passion. Solo en flamme de Manu Codjia. Il joue le tango africain comme dit Minino Garay.

« El tiempo che pasa » (le temps qui passe, le corps qui vieillit). Ca balance toujours. La garde vieillit mais ne se meurt pas. Ca s’anime, s’agite. Ma jambe gauche bat plus vite. Son funky de la guitare. Manu Codjia produit des bruitages. Ca sonne comme des aiguilles de glace qui tombent, des cris de mouettes. Un son funky glacé.

Un classique du tango. Composé par un natif de Toulouse, du même quartier que Claude Nougaro, Carlos Gardel. Lena monte sur scène pour chanter dos à la Seine. Lena sans Lennie. Mon ignorance de l’espagnol m’interdit de noter le nom de la chanson. Duo piano voix de Minino. Intro en douceur. Le groupe enchaîne en souplesse. Lena chante le tango alors que Minino Garay le dit. Lena chante avec toute l’expressivité nécessaire, et dans la voix, et dans le geste. Solo de piano fluide, élégant, porté par une contrebasse et une batterie implacables. Solo de guitare. Le feu sous la glace. « Ay ay ay mi corazon », la chanteuse se lamente comme il convient pour un tango.

Le pianiste vient de Lorraine. Il insiste pour l’affirmer nous explique le batteur. Il a raison car la Lorraine a été absorbée depuis 2015 dans la région Grand Est (avec l’Alsace et la Champagne Ardennes) alors qu’elle a donné un prénom de femme & deux standards au Jazz ( « Sweet Lorraine » & « Lorraine » composé par Dizzy Gillespie pour son épouse, Lorraine). Lena quitte la scène.

Retour au Speaking Tango de Minino Garay. En duo avec la guitare et l’intro. Il passe aux balais. Le groupe démarre et ça balance sévère. Ma jambe gauche bat de nouveau frénétiquement. Passion brûlante. Le piano s’envole bien syncopé avec contrebasse et batterie en soutien impeccable. Le guitariste repart de l’avant bien poussé par la rythmique. Retour énergique et au tango slammé.

Un titre de Violeta Parra, artiste chilienne qui a vécu à Paris. Ecrit suite à un chagrin d’amour avec un Franco-Suisse, Gilbert Favre. Même pas un Argentin se désole Minino Garay. Le Na revient sur scène. Pas capté le titre. Démarrage voix percussions. Elle chante « Aye aye aye ». Le chagrin d’amour féminin s’entend. Je présume qu'il s'agit de sa chanson culte " Gracias a la vida ".

Le pianiste lance un tango lent, chaloupé à souhait. Le groupe enchaîne. Les voix aussi. « Senora Dona Igualdad ». Solo de contrebasse en douceur. Piano et batterie balancent autour. La Seine fait chalouper la péniche le Son de la Terre en harmonie avec la musique. En bon spectateur, je chante « Aya aya aya » en decrescendo jusqu’au final. Cf extrait audio au dessus de cet article.

RAPPEL

 

Le tango suprême de Carlos Gardel, « Volver », vient conclure l’affaire.

 

Dans la vidéo ci-dessous, Minino Garay joue et dit son " Speaking Tango " avec une autre formation à Madrid en 2023.

La photographie de Manu Codjia est l'oeuvre du Tangible Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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