Le duo Crossing en pleine Digression au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Duo Crossing

Le Sunside

Paris, Ile de France, France

Mercredi 19 mars 2025, 21h30

Concert de sortie de l’album « Digression »

 

Le duo Crossing est composé de

Xavier Belin : piano, composition (Martinique)

Baptiste Poulin : saxophone alto, composition (Bourgogne Franche-Comté)

Invité :

Kristof Négrit : tambour Ka (Guadeloupe)

 

Le sax alto attaque direct en solo. Une fan filme déjà. Le duo enchaîne sur une ballade chaloupée qui m’enchantait déjà sur l’album. Le charme opère de nouveau. Ca attaque sans brusquer, décolle, plane. Ca monte en flamme conjointe.

Le duo Crossing a été créé en 2019, inspiré par des duos piano & sax ténor : Kenny Barron & Stan GetzBrad Meldhau & Joshua Redman. Ils ne citent pas le duo Martial Solal & Lee Konitz ce soir mais le mentionnent dans la vidéo sous cet article. Après le Covid, ils sont passés des standards aux créations. C’était une composition de Xavier Belin dont je n’ai pas capté le titre.

« Si j’avais », composition commune. Le duo démarre sur un air délicieusement nostalgique. Solo de piano qui balance bien dans le grave. La nostalgie se danse aussi. C’est le principe du tango. Le duo envoie et je suis captivé, envolé.

« Solitude », composition commune. Rien à voir ni avec le standard de Duke Ellington ni avec la chanson de Léo Ferré mais c’est bien une ballade. Phrases calmes et lentes coupées par des phrases brèves et agitées. Un peu d’effet électro dans le sax alto. Avec goût. Je ressens la solitude.

Enchaînement direct du pianiste sur un air plus rapide, plus joyeux. Personne n’applaudit. Nous sommes concentrés. Le sax alto vient ajouter son aigu, son acidité au grave du piano. C’était « Travail d’équipe », composition commune comme son titre l’indique. Cf extrait audio au dessus de cet article.

« In a hurry » (Baptiste Poulin). Morceau sur l’urgence de tout faire à la fois, d’être partout en même temps. Le rythme de la grande ville. Intro en piano solo. Ca commence doucement et lentement malgré le titre puis accélère, ralentit, se pose. Ca y est, le piano lance le truc. Ca balance dur. Le sax attaque avec un son transformé mais avec goût. Cet échange de phrases sèches, rapides, c’est le rythme de la ville, un thème classique du Jazz depuis sa naissance. Revisité avec l’ajout des scooters et trottinettes aux piétons et aux automobiles. Ca sonne, sapristi ! Belle envolée finale.

Arrivée sur scène d’un invité, Kristof Négrit au tambour Ka de Guadeloupe.

« Madikera » mélange de Madinina (Martinique en langue caraïbe) & Karukera (Guadeloupe en langue caraïbe). Une composition de Mario Canonge (Martinique). Duo percutant entre piano & tambour pour commencer. Le sax entre dans la danse. Le tambour résonne bien dans mon ventre. Le trio chante en créole, y compris le Bourguignon de Mâcon (Saône & Loire). Bel exemple d’intégration. Solo de Ka soutenu par le piano qui tourne en boucle. Le pianiste varie autour d’un ostinato et c’est le tambour qui soutient désormais. Après ce long dialogue percutant, le trio repart sous les applaudissements.

PAUSE

Musique magnifique, bonne ambiance mais il se fait tard et j’ai école le lendemain. Le concert n’est pas fini mais la chronique, si.

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