Eric Le Lann de retour au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Eric Le Lann 4tet

Le Sunside

Paris, Ile de France, France

Vendredi 11 avril 2025, 21h30

 

Eric Le Lann : trompette

Noë Huchard : piano

Clément Daldosso : contrebasse

Donald Kontomanou : batterie

 

La rythmique démarre. Batteur aux baguettes. Ca swingue délicieusement. Eric Le Lann s’ajoute et joue une de ses compositions que je connais sous deux titres, l’un en breton sur son album « Origines » (2005). Je hoche la tête en rythme. Je connais cette musique et elle me gratte toujours l’âme. Le pianiste prend la main. Ca balance solide et élégant. Solo de contrebasse. Aux balais, Donald Kontomanou malaxe la pâte sonore. « Yam » ( ?) d’Eric Le Lann.

« All of You », un standard qu’aimait jouer Chet Baker, le Maître d’Eric Le Lann. Batteur aux balais. Ils tournent joliment autour du thème. Il se dégage, se reconnaît. Le pianiste prend le contrôle des opérations. Batteur aux baguettes. Ca swingue avec du feeling. L’essence du Jazz. Quelques breaks aux baguettes. Ca mitraille pacifiquement. Le 4tet reprend le thème avec le batteur aux balais jusqu’au final. Splendide. Poignant même.

Ils restent dans l’ambiance avec un autre standard. Eric lance seul « I fall in love too easily » que chantait si bien Chet Baker & que jouait si bien Miles Davis (période acoustique, avant 1968). La musique me vrille. Le piano s’ajoute en réponse à la trompette. La contrebasse installe sa pulsation. Eric vise droit au cœur. Ca ondule doucement. Batteur aux balais. Solo majestueux de contrebasse qui marche à pas de velours. Retour au thème en 4tet. Eric assure le supplément d’âme.

Un nouveau standard, qu’affectionnait Martial Solal dont Eric Le Lann fut le trompettiste d’orchestre attitré depuis 1981, « The Man I love ». Cf extrait audio au dessus de cet article tiré de l'album " Trois heures du matin " du duo Eric Le Lann & Michel Graillier.

Version rapide, batteur aux baguettes. Grosse tension entre contrebasse & batterie. Positive bien sûr. A la rythmique de jouer. Ca sonne dur & léger en même temps. Du grand art. Premier solo du batteur, aux baguettes. Energique mais sans en faire trop. Les tambours chantent, les cymbales scintillent. Un dernier souffle de trompette et c’est la

PAUSE

La rythmique reprend en l’absence d’Eric Le Lann. Le batteur tapote aux baguettes. Le pianiste conduit, questionne, répond, échange. Le Jazz, processus démocratique en mouvement. Ce n’est pas un standard mais cela y ressemble. Des touristes américains se font entendre au fond de la salle. Les musiciens montent le son pour les couvrir. Tout en jouant en finesse. Le trio m’emmène avec lui. C’était « Encore » de Noë Huchard.

Eric Le Lann revient sur scène. Pour jouer une composition dédiée à une de ses filles, « Le bleu d’Hortense ». Batteur aux baguettes. Dialogue percutant, en finesse, entre piano & batterie, ponctué par la contrebasse. La rythmique amène la trompette sur un plateau. Quelques breaks du batteur aux baguettes.

« Zingaro » (Antonio Carlos Jobim). Eric Le Lann l’a joué en duo avec Martial Solal. Concert enregistré au festival Jazz à Vannes, édition 1999, enregistrement réédité en septembre 2025 par Frémeaux. C’est bien le tempo paresseux, étiré de la Bossa Nova mais, avec Donald Kontomanou à la batterie, la tension est bien là. Piano & contrebasse plus calmes. Délicieux mouvement de la rythmique. Solo de contrebasse qui me masse le ventre. Batteur aux balais & pianiste offrent un soutien discret & efficace. Retour au thème en 4tet. Du velours. Solo de trompette qui perce plein cœur avant de conclure à quatre.

Un standard dont le titre m’échappe. Un bon blues des familles. A la rythmique. Perles du pianiste, la contrebasse marque le pas et la batterie la cadence. Je bats du pied droit & hoche la tête.

Solo de trompette pour démarrer un standard. Batteur aux balais. Je bats toujours du pied droit. Batteur aux baguettes. La rythmique s’envole avec grâce. Solo de trompette qui nous tient à bout de souffle jusqu’au final à quatre.

PAUSE

Plaisir renouvelé sur des thèmes connus de longue date. J’ai eu ma dose de beauté. Les musiciens ont joué un 3e set sans moi. Peut-être ai je manqué une nouvelle exquise version de " My funny Valentine ". Cf vidéo sous cet article. 

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