Olivier Calmel présente ses Improbables au théâtre de l'Atelier
Olivier Calmel
Les Improbables
Musique de chambre du XXIe siècle
Paris, Ile de France, France
Jeudi 3 avril 2025, 20h30
Concert de sortie de l’album « Les Improbables »
Olivier Calmel est présent ce soir comme compositeur exclusivement. Il ne joue pas mais présente chacun des morceaux et chacun des musiciens. Chaque morceau est composé pour une petite formation du solo au quatuor, avec instrumentation différente, style différent, histoire différente, accompagné d’une vidéo différente. Un tour de force comme disait Dizzy.
Présentation assurée par Gabrielle Oliveira Guyon de France Musique.
« La légende de Kaguya – Hime ».
Fumie Hihara : koto
Annelise Clément : clarinette
Le koto est un instrument à cordes posé sur un support. 13 cordes pour celui-là. Ca peut aller jusqu’à 20-25 cordes. Ca se joue avec les doigts en frottant, pinçant, tapotant. Je précise pour les Occidentaux ignorants comme moi. Elle joue aussi des percussions sur le corps de l’instrument. Avec la clarinette, le mariage Orient Occident est réussi. Le vent dans les bambous. La découverte. L’étrange. Belle musique de conte.
« Gravity Ripples »
Harpe, harmonica de verre & saxophone alto. Thomas Bloch, Pauline Haas, Michel Supera. Commande du festival Harpe en Avesnois.
Les musiciens ne sont pas présents sur scène. Diffusion de la vidéo. Musique aérienne, légère, mystérieuse qui swingue ma foi. Cf vidéo sous cet article.
« If »
Inspiré du poème de Rudyard Kipling « If » (« Si » en français) qu’Olivier Calmel dédie logiquement à ses fils Thomas & Guillaume présents dans la salle ce soir.
Arnaud Pieniezny : violon
Une pièce pour violon seul. Pas du tout à mon goût. Trop subtil pour moi probablement.
« Three pieces for a duet »
Annelise Clément : clarinette basse
Nicolas Prost : saxophone alto & soprano
Le titre est un hommage à une composition de Jaco Pastorius, « Three views of a secret » je présume. En vidéo, un couple d’équilibristes se fait face sur un fil, dansant sans tomber.
Sur scène, c’est pareil. Un homme & une femme jouent sur le fil du rasoir, mêlant subtilement partition & improvisation sans qu’un ignorant comme moi ne fasse la différence et ne chutant jamais. Du grand art.
« Joy forever »
Laurent Durupt : piano
Florian Le Bleis : cor
Le corniste est absent. Seule la vidéo est diffusée. Inspirée par la Grèce antique. J’aime le son du cor le soir au fond des bois. Elégant.
« Financial District »
Laurent Durupt : piano
Baptiste Herbin : saxophone alto
Morceau inspiré par le quartier des affaires à New York avec sa statue de taureau, veau d’or moderne, le Charging Bull d’Arturo di Modica. L’amateur de Jazz se retrouve en terrain plus connu. A l’écran, des gratte ciels de Manhattan dansent et le taureau court au rythme de la musique. Il manque juste le mécénat de Lamborghini pour être vraiment dans l’esprit de Wall Street. Sur scène, ça joue aussi. Sans micro ce qui est appréciable. L’acoustique du théâtre de l’Atelier est excellente. Ca sonne Jazz. It’s the talk of the town. C’est la parole de la ville. Musique énergique, hachée, saccadée. Baptiste Herbin est un Jazzman de formation classique. Il sait lire une partition complexe et il sait improviser. Le pianiste a un jeu classique, discret mais il swingue efficacement.
« Mystic Archipel »
Anne Gastinel, Patrick Langot & Xavier Phillips : violoncelles
Il s’agit d’une suite pour violoncelles. Chaque musicien joue sa partie solo chacun son tour.
Xavier Philips commence. Son grave, majestueux. Je m’endors, bercé.
Anne Gastinel enchaîne avec un peu de pizzicato & beaucoup d’archet. Energique & élégant. Je suis toujours bercé.
Patrick Langot met plus de pizzicato, ajoute de l’archet & des claquements de doigts. Ca swingue plus & me réveille.
Retour à Anne Gastinel.
Xavier Phillips reprend avec de l’archet, du pizzicato, des tapotements. Bien rythmé.
« Suite métamorphique »
Laurent Durupt : piano
Benoît Levesque : contrebasse
Marion Chiron : accordéon
Anne Le Pape : violon
Vu de la salle, il m’a semblé voir un accordéon mais, comme il s’agit de tango, c’était peut-être un bandonéon que Marion Chiron tenait entre ses mains.
Suite en 3 parties. Tango au début et à la fin, habanera au milieu. Musique inspirée d’Astor Piazzola & de son tango nuevo.
L’accordéon démarre. Le piano lui répond. Pizzicato du violon puis archet avec la contrebasse. Le quatuor démarre
Deuxième mouvement. La musique s’étire tranquillement. Ah enfin, ça rentre dedans ! L’accordéoniste envoie. Le piano scintille et les cordes vibrent sous les archets. Erreur de ma part. C’est maintenant la fin du premier mouvement.
Deuxième mouvement. La Habanera, genre musical né à La Havane, à Cuba, vers 1830. Commence très lentement en s’étirant. Le contrebassiste reste à l’archet. Le pianiste dessine le thème de la habanera. Ca balance bien. Superbe. Cf extrait audio au dessus de cet article.
Troisième mouvement. L’accordéoniste envoie. Il me semble reconnaître un thème du groupe « Double Celli » d’Olivier Calmel. L’auteur a droit de recycler son œuvre. Economie circulaire de la musique. Excellent bilan carbone. De plus, j’aime beaucoup ce thème. Belle envolée finale.
Olivier Calmel sera de retour sur scène en France, à Paris, avec son groupe Double Celli, maintes fois célébré sur ce blog, au Bal Blomet, le vendredi 16 mai 2025 à 20h.