Anne Pacéo reviendra à La Nouvelle Orléans

Publié le par Guillaume Lagrée

Le Quartier Français à La Nouvelle Orléans par Guillaume Lagrée

Le Quartier Français à La Nouvelle Orléans par Guillaume Lagrée

Lectrices Nouvelles, lecteurs d'Orléans, vous pouvez lire sur ce blog mon carnet de voyage aux sources du Jazz à La Nouvelle Orléans

Lors de ce séjour en avril 2024, en compagnie de l'Excellent Marc Benham, pianiste & organiste français de Jazz très favorablement connu de nos services, nous rencontrâmes dans nos pérégrinations musicales la batteuse & compositrice française Anne Pacéo.

Un an après cette rencontre, en avril 2025, Anne Pacéo a bien voulu me confier ses souvenirs de La Nouvelle Orléans, ville qui lui manquera toujours. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Les voici retranscrits pour vos plus grandes délices, lectrices nouvelles, lecteurs d'Orléans.

 

Souvenirs de La Nouvelle Orléans par Anne Pacéo

 

Propos recueillis par Guillaume Lagrée

Avril 2025

 

  1. Bonjour Anne, je vous ai rencontré à La Nouvelle Orléans en avril 2024. J’y séjournais pour une semaine. Vous pour plusieurs mois. Dans quel cadre ? Comment êtes-vous arrivée là-bas ?

 

La Villa Albertine, dispositif du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, permet à des artistes français de séjourner sur le territoire des Etats-Unis d’Amérique. J’en ai bénéficié en mars-avril 2024. J’y suis revenue à mes frais du 13 février au 6 mars 2025 pour continuer de tisser des liens.

 

  1. Qu’avez-vous appris de votre séjour ? Que connaissiez-vous de La Nouvelle Orléans avant de venir ? Qu’est ce qui a changé dans votre compréhension du lieu de naissance du Jazz ?

 

J’ai pris conscience que toutes les musiques que l’on écoute aujourd’hui viennent de là, viennent d’Afrique. Je connaissais peu de choses, le Jazz dit New Orleans mais je ne connaissais pas la scène actuelle. J’avais écouté quelques brass bands mais je n’avais pas pris conscience que la second line est une religion, que la musique est aussi présente au quotidien, partout, tout le temps. Ca m’a rendu heureuse de profiter d’autant de concerts.

 

  1. Pour une batteuse, quel effet ça fait de vivre à Drumsville ?

 

Ca a changé ma façon de jouer. J’avais besoin de retrouver une relation à la musique, de jouer pour jouer, pas par métier. Parfois, je dois donner un concert et je vais jouer par obligation, alors que je n’en ai pas envie. Là-bas, j’ai joué par envie, comme je le sens et quand je le sens. Cela m’a fait beaucoup de bien. J’ai pris des cours avec Herlin Riley & Shannon Powell.

 

  1. En tant que femme, Française, musicienne, comment s’est passée votre intégration ?

 

L’intégration s’est bien passée. Certaines portes ne se sont pas ouvertes facilement car je ne suis pas Afro descendante. Comme celles des Black Indians. Mais ça s’est fait. Les gens sont ouverts, se connectent facilement. Excellente vibration. C’est beaucoup plus accueillant que New York. La vie est dure car nous sommes aux USA mais l’accueil est excellent.

 

  1. Qu’avez-vous découvert sur place ? Quels musiciens vous ont émerveillé ? Lesquels sont devenus des collègues, des complices, des amis ?

 

Yusa, chanteuse et bassiste Cubaine. Une musicienne incroyable.  Victor Campbell, pianiste monstrueux. Khris Royal, saxophoniste & producteur, très cool. Louis Michot, musicien cajun, qui chante en français. The Ramble, groupe sur lequel j’ai flashé.

 

  1. Recommanderiez-vous le séjour, le dispositif de la Villa Albertine, à des jeunes musiciens français de Jazz ?

 

Je recommande le dispositif de la Villa Albertine pour faire une pause dans sa vie de musicien en tournée, prendre de l’inspiration.

 

  1. En dehors de la musique, qu’est-ce qui vous a plu ou déplu à La Nouvelle Orléans ?

 

Ce qui m’a déplu, c’est le manque d’argent pour les services publics. Les routes, les bus, la santé. Beaucoup de gens n’ont ni assurance ni mutuelle car ça coûte trop cher, doivent cumuler 3 emplois pour survivre. Le rêve américain, qu’on nous a vendu, ne vaut que pour les ultra riches. Je n’ai pas trop accroché sur la cuisine

NDLR : contrairement à moi pour la cuisine. J’ajoute qu’une musicienne suisse, résidant à La Nouvelle Orléans, m’a appris que les soins médicaux sont gratuits pour les musiciens & leur famille à La Nouvelle Orléans. Récompense pour tout l’argent qu’ils amènent en ville grâce au tourisme .

 

  1. Un standard du Jazz, chanté par Tony Bennett, dit « I left my heart in San Francisco ». Avez-vous laissé votre cœur à La Nouvelle Orléans ?

 

J’ai laissé mon cœur à La Nouvelle Orléans. Clairement. C’est pour cela que j’y suis retourné cette année et que je compte y revenir l’an prochain. Quand vous êtes étranger, vous êtes invité à jouer. Ils sont curieux de nouveauté. C’est le bon côté des Américains. Ils voient le positif. Ils m’ont trouvé Amazing😎

 

 

Le nouvel album d'Anne Pacéo, " Atlantis " sortira le vendredi 29 août 2025. Concert de sortie en France, à Paris, au festival Jazz à la Villette, jeudi 4 septembre 2025.Cf vidéo sous cet article.

La photographie du French Quarter (Quartier Français) à La Nouvelle Orléans est l'oeuvre de Guillaume Lagrée. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles & pénales.

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