Bruno Schorp & Olivier Calmel reçoivent au Café Laurent
Bruno Schorp
&
Olivier Calmel
Paris, Ile de France, France
Jeudi 8 mai 2025, 19h45
Bruno Schorp : contrebasse
Olivier Calmel : piano, compositions
Invitée
Sylvie Calmel : chant
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Que les Dieux et les Muses le protègent!
Un standard dont je reconnais le thème mais pas le titre. Cela fait des années que je n’ai pas entendu Olivier Calmel jouer un standard de Jazz. Il sait encore le faire. Grand son tout de suite. Ca swingue bien, impulsé par la contrebasse. Bruno Schorp met de l’énergie car il n’y a pas de batteur ce soir. Au tour d’Olivier de soutenir le solo de contrebasse. Bill Evans a joué ce thème. C’était « Dolphin Dance » d’Herbie Hancock. Après vérification, Bill Evans l’a joué en trio avec Eddie Gomez & Elliot Zigmund.
« Expansion » (Olivier Calmel). La musique avance, s’élargit. Un univers musical en expansion. C’est raffiné et énergique. Je hoche doucement la tête. Bon signe. Certains spectateurs bavardent doucement. La plupart préfèrent écouter attentivement.
« Yesterdays » (Jérôme Kern). Standard inusable. Martial Solal le jouait encore dans son dernier concert à Paris, salle Gaveau, en janvier 2019. Le duo alterne standards et compositions pour surprendre le public sans le perdre. La contrebasse dirige et le piano gronde en vagues derrière jusqu’à lancer le thème. Bruno Schorp pétrit bien le son. Olivier ponctue avec énergie et précision. Ca balance avec du feeling. Olivier envoie de tous ses doigts. Bruno tient la base à la basse.
« Un certain dimanche 23 » composé par Olivier Calmel en souvenir d’un concert où le bassiste n’est jamais venu, alors qu’il s’agissait de jouer une musique funky. Moment difficile. Prince a résolu le problème sur sa chanson « Kiss », hymne funky sans basse. Morceau entraînant. Ma jambe droite réagit aux stimulations sonores. Olivier creuse bien dans le piano. La contrebasse vibre dur.
Retour au standard. L’alternance se poursuit dans ce concert. Je ne reconnais pas le thème. Ca balance tranquille. Plus calme que le morceau précédent. Elégant. « Up Jump Spring » extrait de l’album « Backlash » (1966) de Freddie Hubbard. Créé auparavant au sein des Jazz Messengers d’Art Blakey.
Une composition d’Olivier Calmel qui commence en travaillant dans les cordes du piano. Il finit par lancer un thème énergique et orientaliste, dit « Ca, c’est pour toi » et c’est à Bruno Schorp de conduire soutenu par le piano en vague continue. Olivier s’amuse en tenant les cordes du piano de la main gauche et en jouant du clavier de la main droite. Son transformé qui m’évoque le cymbalum. Retour au piano en chef avec la contrebasse qui soutient. Bel envol du duo. Je bats de la jambe droite et ondule de la tête. Bref, je suis captivé. C’était « Le Hongrois déraille » inspiré de la musique hongroise (Bela Bartok probablement). Europe orientale, pas orientalisme.
Intro de la contrebasse qui marque un pas chaloupé. Le piano répond. Ca swingue bien. Ca sonne comme un standard. Je bats la mesure du pied droit, mon voisin de droite du pied gauche. Le duo arrive à un standard dont le thème m’est connu mais dont le titre m’échappe. Cette improvisation sur une forme de Blues débouche sur du Monk, logiquement.
PAUSE
Un standard du Jazz moderne. Olivier lutte avec le piano qui sonne un peu faux, avouons-le. La musique sonne juste, elle. Là, ça sonne mieux dans un dialogue piano & contrebasse où la contrebasse mène l’échange. « Juju » (Wayne Shorter), standard du Jazz moderne en effet.
« Piazzo Tango », une composition d’Olivier Calmel dédiée à Astor Piazzola, bien entendu. Pour la première fois sur scène, Sylvie Calmel rejoint son frère pour chanter en sa compagnie. Le tango s’installe, avance tranquille et chaloupé. Sylvie Calmel n’est pas chanteuse de profession mais elle sait chanter. Lyrique avec une voix de mezzo-soprano. Sans micro. Elle assure mais doit encore apprendre les paroles. Il y a une bonne base pour travailler en tout cas.
Une composition de Chick Corea qui n’est pas « Spain ». Attaque puissante du piano. Ca sonne espagnol aussi. Logiquement, c’est « La Fiesta ». La contrebasse reprend cet air puissant, entraînant. Au tour du solo de contrebasse avec Olivier qui joue dans les cordes du piano main gauche et sur le clavier main droite. Ca percute. Le pianiste reprend la main.
Enchaînement compliqué car le pianiste change de partition. Un peu laborieux mais il y arrive. Une musique de film d’Hans Zimmer. Très romantique au sens nord-américain du terme. Non, ce n’est pas du Hans Zimmer. Arrivée à un thème que je connais sans trouver le titre. Joyeux, enlevé.
La contrebasse impulse un autre air. Le duo enchaîne sur un autre air connu qui balance terrible. Ca part, envoie à deux. Tout se ralentit, s’apaise sur le même thème décomposé. Pas connu mais je le connais. « Travelling Mafate » inspiré à Olivier Calmel par un séjour sur l’île de La Réunion.
« La chambre rit », composition d’Olivier Calmel pour un court métrage. Une valse avec beaucoup de tendresse comme l’indique le compositeur.
Un nouveau thème de Wayne Shorter. Cela s’entend. Cela éblouit tout de suite avec des notes saupoudrées comme des étoiles dans le ciel. Et cet art subtil de décaler les sons. Je bats la mesure du pied droit. Contrebasse sans microphone et qui s’entend. Quel bonheur !
« Il Palio » (Olivier Calmel). Inspiré par le Palio, course traditionnelle de chevaux entre quartiers de Sienne, Toscane, Italie. Olivier installe l’ambiance, calme, planante même. Ca s’anime, s’agite. Normal pour une course de chevaux. La mélodie commence à tourner comme les chevaux sur la Piazza del Campo à Sienne. La contrebasse entre dans la danse. Belle envolée finale. Pas de pitié pour le piano.
« Le mort », composition d’Olivier Calmel pour un court métrage. Une ballade triste comme le titre l’indique. Le mort saisit le vif, comme disent les notaires. La musique s’anime avec le solo de contrebasse ponctué par le piano.
Bruno Schorp sera en concert avec son projet Odissey, en France, à Paris, sur la péniche Le Son de la Terre, mercredi 21 mai 2025 à 20h.
Olivier Calmel sera en concert avec son ensemble Double Celli, maintes fois loué sur ce blog, en France, à Paris, au Bal Blomet, vendredi 16 mai 2025 à 20h. Cf vidéo sous cet article.