Leila Olivesi 4tet servi chaud au Café Laurent
Leila Olivesi 4tet
Paris, Ile de France, France
Samedi 27 septembre 2025, 19h45.
Leila Olivesi : piano
Leila Soldevila : contrebasse
Vera Campos Krasutskaya : batterie
Baptiste Herbin : saxophone alto & soprano
Invité
Minino Garay : bongos
4tet inédit pour un programme spécial. Premier concert au Café Laurent pour la batteuse, Vera Campos Krasutskaya, 20 ans, ancienne élève de Leila Olivesi au conservatoire.
« Sugar Ray », composition du pianiste Phineas Newborn en hommage au boxeur Sugar Ray Robinson. Batteuse aux balais. Ca swingue tout de suite. Bouge, feinte, frappe comme un boxeur. Je bats la mesure du pied droit. Le sax s’efface. Place aux Dames. Batteuse aux baguettes. Le trio est sur une bonne vague. Le 4tet repart. Solo de contrebasse. Ca pulse bien.
« Django » (John Lewis). Thème écrit suite au dècès de Django Reinhardt par le chef du Modern Jazz Quartet. Exposé du thème par le piano et la contrebasse. C’est une sorte de marche funèbre. Le sax alto vient ajouter son velouté. Ca part en ballade. Batteuse aux balais. Le sax alto chante comme un oiseau. La maitrise technique de Baptiste Herbin est impressionnante mais toujours au service de la musique et de l’émotion. « Le virtuose ne sert pas la musique, il s’en sert » (Jean Cocteau). Baptiste Herbin échappe à ce reproche. La rythmique seule est plus calme mais ça swingue toujours. La batteuse malaxe bien aux balais. Les notes de la contrebasse s’étirent. Leila nous fait même du stride au piano. Je bats toujours la mesure du pied droit. Salle comble. Des spectateurs écoutent debout au bar. Dialogue contrebasse-batterie légèrement ponctué par le piano. Délicieux. Quel plaisir d’entendre un 4tet avec saxophone sans microphone. Le groupe est calé sur le volume de la contrebasse. Cela est juste et bon. Retour au thème en decrescendo pour le final.
« Skype tears » dédié à l’échange des sentiments pendant le COVID. Musique de Leila Olivesi pour un poème de Karine Ancellin. Une ballade. Le shaker du barman lance le débat. La batteuse reprend aux balais. « Le batteur est un barman de sons » (Jean Cocteau, premier président de l'Académie du Jazz). Sur un tempo plus lent, le saxophone alto dit les mots du poème de l’absence. Le shaker du barman n’est pas synchrone avec la musique. C’est regrettable mais cette discordance est brève. Le sax s’efface. La pianiste prend la main. Blues urbain et contemporain. Final tout en douceur mais pas mou.
Minino Garay est invité sur scène avec ses deux bongos. « Blue Moses », composition de Randy Weston dans son album avec les Gnaoua. Minino emprunte un maillet à la batteuse. Intro en piano solo. La contrebasse vient ajouter son impulsion lente et calme. Là, le shaker du barman résonne bien avec la musique. Solo de contrebasse sans accompagnement. Bonne vibration. Elle installe la pulsation. Batteur et percussionniste s’ajoutent. Le sax soprano sonne comme une flute arabe. Minino Garay après avoir joué du maillet main droite et main gauche joue à mains nues, le maillet entre les dents. Le sax soprano sonne entre John Coltrane et le Maroc. Vibration puissante. Baptiste Herbin joue les deux saxophones en même temps sur les traces de Rahsaan Roland Kirk. Musique de transe. Heureusement qu’il n’y a pas de micro car le volume sonore est déjà puissant. Retour au seul soprano. Sur un air qui tourne en boucle. Bonne énergie. La tension demeure mais le volume diminue. Minino prend les commandes. Solo sec, rapide mais sans jouer trop fort. Il lance un appel musical et le 5tet repart groupé. Minino Garay veut déjà aller au bar mais doit revenir. « Una mas » lui dit Leila Olivesi.
Pas capté le titre de Yoruni, compositeur brésilien. Une samba brésilienne jouée par un percussionniste argentin, bel œcuménisme musical. Effectivement, c‘est une samba. Rapide, joyeuse, enlevée. De nouveau, Minino Garay tient son maillet entre les dents pour jouer à mains nues. Le sax alto ajoute ses cris de joie à l’ensemble. Ca percute de partout. Je bats toujours la mesure du pied droit. Solo de contrebasse ponctué par les bongos. La batteuse fait vibrer ses cymbales de la pointe des baguettes. Cette musique tient chaud à l’âme. Leila rit en jouant. Minino Garay a bien mérité sa coupe de champagne au bar.
Une composition de Leila Olivesi dont je n’ai pas capté le titre. Sax soprano. Une ballade. Batteuse aux balais. Une sorte de Bossa Nova tranquille. Le sax vient ajouter une touche d’acidité à cette douceur. La batteuse aux baguettes hache menu le tempo. Solo bondissant de la contrebasse joliment soutenu par piano et batterie.
PAUSE
« Ecaroh » (Horace Silver). Ecaroh est l’anacyclique d’Horace comme le fait justement observer Leila Olivesi. La musique est bien d’Horace Silver. Ca groove terrible tout de suite. Batteuse aux baguettes. Sax alto. Ca envoie. Je bats la mesure du pied droit. C’est aussi plein au 2e set qu’au 1er. Des spectateurs sont debout au bar. La partie se joue en deux sets gagnants. Solo de contrebasse finement ponctué par la batteuse aux baguettes.
« Spring can really hang You up the most » un standard du Jazz qui ne figure pas parmi les 7 à connaître par cœur pour être musicien de Jazz, selon Lee Konitz. Chanté par Ella Fitzgerald & Sarah Vaughan, joué par Martial Solal & Stan Getz mais séparement. Une ballade peu connue. Duo piano – sax alto pour commencer. La contrebasse ajoute sa vibration à l’archet. Romantique à souhait. La batteuse arrive discrètement aux balais. Somptueux. Solo de contrebasse en pizzicato. Soutenu avec grâce par la batteuse aux balais et le piano. Baptiste Herbin la joue avec intensité, cette intensité qui classe l’homme et l’artiste.
« Firm roots » (Cedar Walton). Un air rapide. Batteur aux balais. Ca attaque. Je me remets à battre la mesure du pied droit. La batteuse regarde, écoute et prend sa place. Elle propose et s’impose. Dialogue intense batterie – saxophone qui se poursuit en quartet.
« The Spare » (Baptiste Herbin). Une ballade. Batteuse aux balais. Piano mélodieux à souhait. Contrebasse qui ronronne. Sax alto voluptueux. Bref, c’est une ballade.
Nouvelle composition de Leila Olivesi. Album « African Rhapsody » qui sort le vendredi 17 octobre 2025. Concert de sortie à Paris, au Bal Blomet, jeudi 23 octobre 2025. Intro de la batteuse aux maillets sur les tambours. Elle ponctue aux cymbales. Le temps roule doucement. Le piano répond. Le 4tet démarre doucement. Sax soprano. Le public participe, sous le commandement de la pianiste et chante « Ah ah ah ah ah », en étirant les sons. Moi inclus bien entendu. Le sax soprano nous fait tourner la têe alors que la rythmique ponctue régulièrement. C’était « Afro Queen » accompagné par une chorale dans l’album.
Il faut aussi chanter sur le prochain morceau. Tres simple, juste 2 notes nous explique Leila Olivesi. La contrebasse lance, le 4tet reprend et le public chante un peu plus. « Blue Shingeti ». Sax soprano. Le groupe part sur le thème. Le public est aux aguets, prêt à chanter. Batteuse aux baguettes. Leila joue debout pour nous inciter à chanter. Ca marche. Propulsé par la rythmique, le son du soprano s’envole. La batteuse nous fracasse en souplesse. Leila improvise. La ryhmique joue superbement, sans saxophone. La mélodie tourne doucement en boucle jusqu’au final.
« We love You » (Lee Morgan & Hank Mobley). Sax alto. Du Hard Bop. Rapide, énergique, joyeux. Je bats la mesure du pied droit. La rythmique envoie du bois. Sax alto, contrebasse, batterie. Toujours intense. Le piano s’ajoute. Ca marche. Ils ont le public dans leur poche. Premier solo de batterie. Elle a enfin droit de lâcher les chevaux sur le dernier morceau. Bien énergique mais toujours précis et rigoureux. Elle maîtrise sa vibration, relance le sax et le groupe.
Minino Garay jouera son « Speaking Tango » au festival Tango présence aux Lilas (93), au Triton, le mardi 14 octobre 2025 à 20h30.
Baptiste Herbin jouera avec son Django Trio à Paris au Son de la Terre le jeudi 16 octobre 2025 à 20h.
Leila Olivesi jouera son nouvel album « African Rhapsody » le jeudi 23 octobre 2025 à 20h30 à Paris, au Bal Blomet, dans le cadre des Jeudis de Jazz Magazine. Cf vidéo sous cet article.
Jour de deuil pour les Jazzfans le samedi 1er novembre 2025 puisque l'Hôtel d'Aubusson et son Café Laurent fermeront pour plusieurs mois de travaux. La réouverture sera annoncée urbi et orbi sur ce blog.