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Denis Colin& la Société des Arpenteurs " Subject to live "

Publié le par Guillaume Lagrée

Denis Colin & la Société des Arpenteurs

" Subject to live "

Le chant du monde. Sortie en octobre 2011.

Denis Colin: clarinette basse, composition, direction

Philippe Sellam: saxophones alto et soprano

Fabrice Theuillon: saxophones baryton et soprano

Sylvaine Hélary: flûte, flûte en sol et piccolo

Antoine Berjeaut: trompette et bugle

Benjamin Moussay: claviers

Julien Omé: guitare

Stéphane Kerecki: contrebasse

Thomas Grimonprez: batterie sauf " Turkish women at the bath " avec Eric Echampard.

Lectrices patientes, lecteurs calmes, voici que presque deux ans après vous avoir chanté les louanges de Denis Colin & la Société des Arpenteurs en studio  et en concert, voici que je viens vous conter monts et merveilles de l'album vivant en concert de cet ensemble cosmicomique. Un seul regret, l'absence du saxophoniste américain Tony Malaby si puissamment présent tant dans l'album "  Subject to change " que dans le concert parisien au Café de la danse.

Il ne s'agit pas ici d'un concert mais de morceaux extraits de concerts complètement à l'Ouest. Certains morceaux ont été enregistrés à Angers, Pontchateau, Saint Brieuc. C'est dire si le groupe était à l'Ouest! Ne vous y trompez pas, la folie est ici tout à fait maîtrisée. Les démons de la danse rodent. Le lyrisme est de sortie. Les rythmes vous secouent les hémisphères cérébrales.

Benjamin Moussay, sorcier des claviers, est particulièrement inspiré. Le chef de bande laisse toute liberté à ses musiciens pour s'exprimer unis dans la même direction, même si certains passent par des raccourcis et des chemins de traverse. Le répertoire est proche de celui de l'album, mais pas identique. Quant à la façon de jouer, elle vient de Sun Ra mais ne s'y résume pas. La liberté ne se résume pas, elle se vit. Longue vie à Denis Colin et à la Société des Arpenteurs!

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Sixteen answers from Tigran Hamasyan/Seize réponses de Tigran Hamasyan

Publié le par Guillaume Lagrée

Tigran Hamasyan

 

La photographie de  Tigran Hamasyan est l'oeuvre du Pétrifiant Juan Carlos HERNANDEZ.

Grâce à l'entremise de Véronique Guégan, de Universal Jazz France et au soutien de Nicolas Vidal, rédacteur en chef du magazine BSC News que je remercie tous deux, le pianiste et compositeur arménien Tigran Hamasyan dit Tigran a accepté de répondre à mes dix sept questions sauf une. D'où seize réponses en anglais et en français.

Questions for Tigran Hamasyan/ Questions pour Tigran Hamasyan
 
  1. What is your education at the piano ? Your technique seems to be an heritage of the Russian school: very strong with an extraordinary sense of space. You seem to push the walls out when you are playing. Quelle est votre éducation au piano? Votre technique semble un héritage de l'école russe: très solide avec un sens extraordinaire de l'espace. Vous semblez écarter les murs quand vous jouez
    1. I began playing the piano by ear. I was picking up Led Zeppelin and Black Sabbath songs by ear when I was 3 years old. When I turned 6 I went to a music school. The classical schools were Armenian with Armenian teachers. J'ai commencé à jouer du piano  à l'oreille. Je jouais les chansons de Led Zeppelin et Black Sabbath quand j'avais 3 ans. Les écoles classiques furent arméniennes avec des professeurs arméniens.
 2.A tree doesn’t grow without roots. You are solidly anchored in the Armenian culture even if You don’t live in Armenia anymore. Is it a nostalgia of your native country, a need to get back to your sources, to know where are you coming from before knowing where to go?  Un arbre ne pousse pas sans racines. Vous êtes solidement ancré dans la culture arménienne bien que vous ne viviez plus en Arménie. Est-ce une nostalgie de la terre natale, un besoin de revenir à vos sources, de savoir d'où vous venez avant de savoir où aller?
I was born and raised in Armenia and the Armenian culture is something that runs in my veins. Je suis né et j'ai grandi en Arménie et la culture arménienne est quelque chose qui court dans mes veines.
3. You musical curiosity is impressive. You go from medieval Armenian music to Swedish avant garde rock’n roll. How do You manage not to be overwhelmed, to master all this influences and to produce Tigran’s music? Votre curiosité musicale est impressionnate. Vous allez de la musique médiévale arménienne au rock suédois d'avant-garde. Comment faites vous pour ne pas être débordé, pour maîtriser toutes ces influences et produire du Tigran?

Discovering new music is inspiration, happiness and knowledge for me. Découvrir une nouvelle musique est une inspiration, un bonheur et une connaissance pour moi. 
 
4. Could You play with a Turkish musician or in Turkey? Pourriez vous jouer avec un musicien turc ou en Turquie?
 
I don’t play in Turkey. I have done it once with Dhafer Youssef but I can’t do it under my name. Why would i go to Turkey to play for the people who’s government has killed 1.5 million Armenians to wipe every living Armenian out of Turkey? Je ne joue pas en Turquie. Je l'ai fait une fois avec Dhafer Youssef mais je ne peux le faire sous mon nom. Pourquoi irais je en Turquie jouer pour un peuple dont le gouvernement a tué 1, 5 million d'Arméniens pour effacer tout Arménien vivant de Turquie?

5. Could You play with a big band whether a Jazz or a classical one? Pourriez vous jouer avec un grand orchestre, de Jazz ou de classique?
So far I prefer not to. But if the right opportunity comes I am sure I will. Pour l'instant je ne préfère pas mais si la bonne opportunité se présente, je le ferai certainement.

6. You have a love affair with France in general, with Paris particularly. Would You live there? What do You like so much there? Vous avez une histoire d'amour avec la France en général, avec Paris en particulier. Vivriez vous ici? Qu'aimez vous tant ici?
-------------------------------------------I like Paris. It’s a very beautiful city. I come to Paris so much that I have a feeling I live there. I do feel home when I am  there. J'aime Paris. C'est une très belle ville. Je viens à Paris si souvent que j'ai l'impression de vivre ici. Je me sens à la maison quand je suis là bas.

7. What did You find in New York which stimulates You as a man, as an artist? Que trouvez vous à New York qui vous stimule comme homme et comme artiste?
 
The people and the energy of the city. Also the coffee. Les gens et l'énergie de la ville. Le café aussi.

8. Your are becoming famous now: a contract with Universal, a special evening at the Chatelet theatre in Paris. What are your next challenges? Vous êtes en train de devenir célèbre: un contrat avec Universal, une soirée spéciale au théâtre du Châtelet à Paris. Quels sont vos prochains défis?

To keep developing and searching for new musical directions. De continuer à développer et chercher de nouvelles directions musicales.

9.Who are Your favourite pianists? Dead or alive, Jazz or classical. Quels sont vos pianistes favoris? Vivants ou morts? De Jazz ou de classique?
Thelonious Monk, Art Tatum. Herbie Hencock, Brad Mehldau, Vahagn Hayrapetyan, Arno Babadjanyan, Keith Jarrett, Vijay Iyer, Craig Taborn....

10. When You created Your solo album, did You have some models in your mind, Jazz or classical? Or did You deliberately chose not to listen to any solo piano before creating the album? Quand vous avez créé votre album solo, aviez vous certains modèles en tête, Jazz ou classique? Ou avez vous délibérément choisi de ne pas écouter de piano solo avant de créer l'album?
I was listening to many different kinds of music as usual. J'écoutais toutes sortes de musiques différentes comme d'habitude.

11. How does it feel for an old man of 24 like You to play with a young boy of 84 like Martial Solal? Quel effet cela fait à un vieillard de 24 ans de jouer avec un jeune homme de 84 ans comme Martial Solal?

Deeply honored and inspired! Profondément honoré et inspiré!

12. Among the living pianists, Jazz or classical, who do You respect the most? Parmi les pianistes vivants, de Jazz ou de classique, lesquels respectez vous le plus?

It is impossible to name one person. I like Thelonious Monk as much as I like Hariprasad Chaurasia. Il est impossible de nommer une personne. J'aime autant Thelonious Monk que Hariprasad Chaurasia.

13. John Lewis, the leader of the Modern Jazz Quartet, said that swing is a natural quality what some classical pianists possess like Ivo Pogorelich for instance and that some Jazz pianists do not possess (like Keith Jarrett according to Jacques Réda and I). Do You agree with this affirmation? John Lewis, le chef du Modern Jazz Quartet, disait que le swing est une qualité naturelle que certains pianistes classiques possèdent comme Ivo Pogorelich par exemple et que certains pianistes de Jazz ne possèdent pas ( comme Keith Jarrett selon Jacques Réda et moi). Etes vous d'accord avec cette affirmation?

If John Lewis heard your opinion he would be crying. Si John Lewis écoutait votre opinion, il pleurerait.
 
14. I heard You play at the Châtelet with Trilok Gurtu, an Indian percussionist. Could You play with African percussionists? Je vous ai entendu jouer au Châtelet avec Trilok Gurtu, un percussionniste indien. Pourriez vous jouer avec des percussionnistes africains?
No comment on that this one.... Pas de commentaire sur celle-ci...
 
15. Where will you be in 20 years? In life, in music. Où serez vous dans 20 ans? Dans la vie, dans la musique.
God knows.... Dieu le sait...
16. “ I make music because if I wouldn’t I would die. I record because it’s in my blood. It’s almost a curse to know what You can always do something new ” (Prince). Do You recognize yourself in this quotation? By the way, when will You play with Prince? " Je fais de la musique parce que si je n'en faisais pas j'en mourrais. J'enregistre parce que c'est dans mon sang. C'est presque un sort de savoir que vous pouvez toujours faire quelque chose de neuf  " ( Prince). Vous reconnaissez vous dans cette citation? Au fait, quand jouerez vous avec Prince?
I do agree with Prince! I am not sure when I will play with Prince maybe tomorrow after I will have a breakfast. Je suis tout à fait d'accord avec Prince! Je ne sais pas quand je jouerai avec Prince. Peut-être demain. Après je prendrai mon petit déjeuner
17. After an album with electric keyboard, You came back to the acoustic piano with You last solo album. Do You choose the piano like Keith Jarrett and Martial Solal or do You refuse to choose like Chick Corea and Herbie Hancock? Après un album avec clavier électrique, vous êtes revenu au piano acoustique avec votre dernier albim solo. Choisissez vous le piano comme Keith Jarrett et Martial Solal ou refusez vous de choisir comme Chick Corea et Herbie Hancock?
  1. 17 questions. 16 réponses. Merci à Tigran pour sa franchise et sa disponibilité.

 
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Jazzoduc New York-Paris: Danny Grissett " Stride "

Publié le par Guillaume Lagrée

Danny Grissett

" Stride "

Criss Cross Records. 2011.

Danny Grissett: piano

Vicente Archer: contrebasse

Marcus Gilmore: batterie

New York

La photographie de New York est l'oeuvre de l'Incontournable  Juan Carlos HERNANDEZ.

Danny Grissett est un vrai pianiste de Jazz, un acteur indispensable de la scène new yorkaise. Il joue notamment régulièrement avec le saxophoniste français, résident new yorkais, Jérôme Sabbagh, qui m'a envoyé de ses nouvelles via le Jazzoduc qu'il a ouvert entre New York et Paris.  Danny Grissett est si indispensable à New York que lorsque New York débarque à Paris, il est du voyage. Ainsi, il est ce jeudi 8 et ce vendredi 9 septembre au Sunside dans le groupe du saxophoniste alto Vincent Herring et il y sera de retour le samedi 22 octobre dans le groupe du trompettiste Jeremy Pelt avec le saxophoniste ténor JD Allen.

Dans cet album " Stride ", en leader, il nous rappelle que le Jazz est avant tout un subtil et explosif mélange de Swing et de Blues, avec des techniques pianistiques particulières d'où le titre album (morceau n°1). Il n'oublie pas pour autant tout ce que le piano doit à la musique classique occidentale, la musique " précise " disait Leonard Bernstein (cf. l'étude de sa composition en morceau n°3). Au final, un album de Jazz classique dans sa facture mais pas vieux jeu, énergique et raffiné à la fois. Un bon compromis entre tradition et modernité.

Danny Grissett est un accompagnateur si recherché qu'il peut même se permettre d'être invité par Tom Harrell (bugle) à jouer en duo avec lui. Les voici sur " Roman Nights " de Tom Harrell en concert à Turin, en Italie. Chut, c'est beau.

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Jazzoduc New York-Paris: Adam Kolker " Flag Day "

Publié le par Guillaume Lagrée

Jérôme Sabbagh

 

Lectrices noctambules, lecteurs nyctalopes, grâce au Jazzoduc ouvert de New York à Paris par le saxophoniste français Jerôme Sabbagh, photographié ici par l'Incomparable Juan CARLOS HERNANDEZ, voici que je découvre un autre talent américain encore méconnu de ce côté ci de l'Océan Atlantique, le saxophoniste, flutiste, clarinettiste Adam Kolker.

Son album " Flag Day " sorti chez Sunnyside Records en 2008 est un bijou nocturne. Le casting est superbe. Le leader est accompagné de John Herbert (contrebasse), John Abercrombie (guitare électrique) et Paul Motian (batterie). Il y a surtout des compositions originales du leader. C'est élégant, raffiné, calme mais pas mièvre, pas mou. Une très jolie musique de nuit à déguster sans modération.

 

 

Adam Kolker sait tout faire. Jouer en duo avec Jérôme Sabbagh ou accompagner une chanteuse latina. La preuve ci-dessous.

 

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Echos des concerts du New Trio de Paul Motian avec Jérôme Sabbagh

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Jérôme Sabbagh 

Ardentes lectrices, bouillants lecteurs, si, comme moi, vous n'étiez pas à New York, au Village Vanguard, du 30 août au 4 septembre 2011 pour les concerts du New Trio de Paul Motian (batterie) avec Ben Monder (guitare électrique) et Jérôme Sabbagh (saxophone ténor), photographié ici par l'Honorable Juan Carlos HERNANDEZ, voici de quoi satisfaire votre insatiable curiosité.

D'abord, une chronique sur un blog nippon. Attention, c'est en japonais!

Pour les anglophones non nipponophones, voici deux chroniques en anglais.

D'abord d'un blog australien: Canberra Jazz.

Puis dans le Wall Street Journal mais il faut payer pour lire l'article. Pas étonnant de la part du Wall Street Journal.

Il ne reste plus qu'à attendre qu'un producteur avisé ait la bonne idée de faire venir ce trio franco américain en France.

 

 

Voici ce trio à New York, il y a quelques mois, jouant " I'll remember April ". Désolé pour l'image et le son.

 

 


 
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Bon anniversaire Sonny Rollins!

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Sonny Rollins

 

 Theodore Walter Rollins dit Sonny dit Newk dit Saxophone Colossus dit The Buffalo dit The Boss of the tenor a eu 81 ans ce mercredi 7 septembre 2011. Il est photographié ici par l'Admirable  Juan Carlos HERNANDEZ.

Je ne vous résumerai pas sa carrière, vaillantes lectrices, solides lecteurs. Il y a des thèses, des livres sur cet homme.

Pour ceux qui n'ont pas encore eu la chance de voir sur scène le plus grand improvisateur de l'histoire du Jazz ( à Paris, à la Mutualité, le 4 novembre 1965, Gilbert Rovère à la contrebasse, Art Taylor à la batterie arrêtèrent de l'accompagner pendant un quart d'heure parce qu'ils ne pouvaient plus le suivre), vous pourrez, si vous êtes à Paris le lundi 14 novembre 2011, que vous avez mis de l'argent de côté pour les grandes occasions, l'écouter à l'Olympia.

Evidemment, ce ne sera pas aussi fou, aussi puissant que par cette soirée de 1963 où, dans l'ancien Olympia, avant et après le concert de Charles Aznavour, Sonny Rollins accompagné de Don Cherry (trompette), Henry Grimes (contrebasse), Billy Higgins (batterie) sculptait la musique comme un Brancusi du Jazz. Avant que le volcan ne s'éteigne, il faut aller le voir cracher ses flammes.

Pour vous échauffer, voici Sonny Rollins en concert à Paris, à la Mutualité, le 4 novembre 1965 avec Gilbert Rovère (contrebasse) et Art Taylor (batterie). Les amateurs reconnaîtront Oleo, une composition de Sonny Rollins. En deuxième partie de soirée, il y avait Ornette Coleman (saxophone alto, trompette, violon) en trio avec David Isenzon (contrebasse) et Charles Moffett (batterie). C'était le Paris Jazz Festival (affiche de Siné). Toute une époque!

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Michel Petrucciani, un film de Michael Radford

Publié le par Guillaume Lagrée

" Michel Petrucciani "

un film de Michael Radford.

Happiness Distribution.

En salles en France depuis le mercredi 17 août 2011.

DVD en vente dans le commerce.

Manhattan

La photographie de Manhattan est l'oeuvre de l'Atlantique Juan Carlos HERNANDEZ.

Je me souviens avoir entendu Michel Petrucciani en concert seul face à son piano à Rennes en 1994. C'était beau, drôle, émouvant, impressionnant mais pas novateur musicalement. Je me souviens d'une plaisanterie cruelle et inutile de Patrick Timsit: " Myopathe, myopathe. Oui, mais Petrucciani ! ".

Je ne change pas d'avis sur la musique de Michel Petrucciani après avoir vu ce film mais l'homme m'impressionne bien plus encore que le musicien. Naître avec une oestogénèse imparfaite (maladie dite des " os de verre ") à Orange, dans le Vaucluse, en France, dans une famille de musiciens, mesurer 99cm de haut, apprendre le piano en famille et partir conquérir l'Amérique à 17 ans sans parler anglais, quelle audace! Il a réussi, mettant à sa hauteur grands musiciens et belles femmes. Michel Petrucciani savait qu'il avait peu de temps à vivre et n'espérait pas jouer du piano dans une autre vie. Dans celle ci, de 1962 à 1999 (un titre de  Prince qu'il aimait tant: " Je suis un fan invertébré de Prince " aimait il dire), il a tout fait: l'amour, la musique, un enfant, mangé, bu, testé diverses substances illicites et nuisibles pour sa santé.

Plus qu'une leçon de musique, ce film est une leçon de vie. La prochaine fois que j'aurai envie de me plaindre des difficultés de l'existence, je me souviendrai de Michel Petrucciani qui lui ne se plaignait jamais. Il avançait comme une locomotive, un TGV, en avant toute.

Le film présente un défaut majeur. Vous ne savez pas qui parle. Il est assez aisé de faire la différence entre ses femmes, ses musiciens, son fils mais l'ajout du nom, du prénom en sous titre eut aidé à la compréhension du spectateur. Pour les témoignages, rien que pour le saxophone, il y a Charles Lloyd qui fut son mentor et à qui Petrucciani redonna l'envie de jouer (grâces lui en soient rendues), Joe Lovano,  Lee Konitz. Pas des manchots.

Au final, un film à voir. Quelques propos ne sont pas destinés aux enfants de moins de 12 ans. Cette leçon de vie est profitable à tout âge.

 

 

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Jazzoduc New York-Paris: Jeremy Udden's Plainville " If the past seems so bright "

Publié le par Guillaume Lagrée

Jeremy Udden's Plainville

" If the past seems so bright "

Sunnyside Records. 2011.

 

Jérôme Sabbagh

 

Ravissantes lectrices, charmants lecteurs, grâce à mon généreux correspondant à New York, le saxophoniste français  Jérôme Sabbagh photographié ici par mon honorable associé Juan Carlos HERNANDEZ, ce blog comprend désormais une nouvelle rubrique " Jazzoduc New York-Paris ". L'idée est de vous faire découvrir des musiciens dont on parle à New York mais pas encore à Paris. Cela commence avec Jeremy Udden, saxophoniste alto, soprano, clarinettiste américain qui n'est pas encore passé de ce côté-ci de l'Océan Atlantique, à ma connaissance.

Son nouvel album  " If the past seems so bright " est une petite merveille, mélangeant avec grandes délices Jazz, Rock, Folk, Blues. Je commence à peine à le découvrir. Je vous le conseille vivement lectrices curieuses, lecteurs affamés de nouveauté. Ca vous changera des scieurs de long et des enfileurs de perles qui encombrent les rayons Jazz chez les marchands de disques, en ligne ou en ville. Ce n'est pas tous les jours qu'on entend du banjo dans un contexte autre que le Dixieland. Ne vous fiez pas au titre. Cet album sonne neuf. Le présent et le futur lui appartiennent.

Vivement que ce groupe vienne tout fracasser sur son passage en France, de Brest à Strasbourg, de Dunkerque à Nice en passant par Paris.

Avant ces réjouissances, voyons ci-dessous ce que ce groupe donne sur scène, chez lui, aux Etats Unis d'Amérique.

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Julio Cortazar " Marelle "

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Tour Eiffel

 

La photographie de la Tour Eiffel est l'oeuvre de l'Européen  Juan Carlos HERNANDEZ.

Julio Cortazar " Marelle " (" Rayuela "). Collection L'Imaginaire. Gallimard. Paris. 1979. 600p.

Traduit de l'espagnol par Laure Guille-Bataillon (partie roman) et Françoise Rosset (partie essai).

Cette chronique est dédiée à Mademoiselle L. qui m'offrit ce livre avec " L'autobiographie du Jazz " par Jacques Réda.

Je ne peux raconter un livre qui est voué au plaisir de raconter, de déparler comme on dit chez moi. En fait, comme chez Céline, à qui ce livre fait souvent allusion, il ne se passe rien dans Marelle de Julio Cortazar. Tout, même la mort d'un bébé, devient un jeu sans importance. Tout glisse sur les personnages. Stratégie de survie sans doute.

Le livre se divise entre deux villes, deux vies, Paris et Buenos Aires, celle où on vit, celle que l'on fuit, l'une devenant l'autre. Voilà un roman sans action mais pas sans improvisation ni préparation, captivant comme un morceau de Jazz dont le rythme de la phrase est imprégné, même en traduction française.

Il existe deux façons de lire ce livre. Le roman se lit d'une traite. Puis vient l'essai qu'il faut lire en chassé croisé avec le roman, l'un venant s'imbriquer dans l'autre, sautant d'un chapitre de l'un à un chapitre de l'autre comme une marelle, justement. J'avoue que, contrairement à Mademoiselle L. , je ne suis pas joueur. J'ai lu le roman d'une traite, sans rien y comprendre. " Vous n'avez pas à comprendre ma musique, vous avez à la ressentir " Ornette Coleman. C'est ainsi qu'il faut lire Marelle. Ne pas chercher à comprendre, juste se laisser aller au gré des flots, au fil des mots. Je ne suis pas joueur dis-je. C'est pourquoi j'ai vite laissé tomber le jeu d'allers et venues entre l'essai et le roman. L'auteur lui même me l'a pardonné d'avance puisqu'il nomme cette partie " chapitres dont on peut se passer ". Rien ne vous empêche d'essayer. A vous de jouer, lectrices curieuses, lecteurs aventureux.

Au fait, " Four o'clock drag " des Kansas City Six avec Lester Young au saxophone ténor se trouve cité dans le livre. Où? A vous de le trouver. Après tout, c'est une Marelle.

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