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Jérome Masco " Seeking Directions "

Publié le par Guillaume Lagrée

Jérôme Masco

" Seeking directions "

Jazz Family. 2024.

Concert de sortie au Rocher de Palmer,

à Cenon, Gironde, Nouvelle Aquitaine, France 

jeudi 30 janvier 2025 à 20h30.

Jérôme Masco: saxophone ténor, compositions sauf (4)

Kira Linn : saxophone baryton

Nolwenn Leizour: contrebasse

Nicolas Girardet: batterie

 

Lectrices vénérées, lecteurs vénérables, il n'est pas trop tard pour vous parler du premier album du saxophoniste ténor Jérome Masco, enregistré en 2021 et sorti le 29 novembre 2024 sur le label Jazz Family.

D'abord parce qu'il s'agit d'un groupe paritaire. 2 musiciens + 2 musiciennes = 4 artistes. La formule est assez rare. Ensuite, parce qu'il s'agit d'un quartette sans piano mais avec 2 saxophones, ténor et baryton et non pas ténor et alto comme souvent. Enfin, parce que les compositions sonnent élégamment et simplement.

Je ne connais qu'un morceau, le seul à ne pas être de la plume de Jérôme Masco, assez vite reconnaissable mais d'une façon vraiment originale. " Comfortably Numb " de Pink Floyd joué en 4tet acoustique, les saxophones remplaçant les guitares. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Les compositions révèlent un esprit curieux, à la recherche de directions sans s'en tenir à aucune. " Seeking directions " est le titre de l'album mais pas d'un des morceaux. 

Ce peut être la brume de " Haze " (5) ou la douceur, malgré le titre , de " Lone Riot part I & II " (n°3 & 6) avec un joli canon de saxophones. Si les lendemains ne chantent pas toujours, ils sont attendus et espérés avec énergie (n°7 & 8). Contrebasse & batterie fournissent un tapis volant de velours aux envolées des saxophones ( savourez le final du titre 8).

Musique à savourer sur scène au Rocher de Palmerà Cenon, Gironde, Nouvelle Aquitaine, France, le jeudi 30 janvier 2025 à 20h30. En espérant d'autres concerts dans d'autres directions, lectrices vénérées, lecteurs vénérables.

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Daniel Humair raconte son Martial Solal

Publié le par Guillaume Lagrée

Daniel Humair par Juan Carlos HERNANDEZ

Daniel Humair par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices vénérées, lecteurs vénérables, fidèles abonnés au Jazz et à l'Electricité, ce blog vous a récemment chanté la mémoire du pianiste, compositeur, chef d'orchestre, arrangeur français Martial Solal (1927 - 2024) et livré les témoignages de 3 pianistes (Manuel Rocheman, Eric Ferrand N'Kaoua & Dan Tepfer) sur son influence.

Il est désormais temps de vous livrer les souvenirs d'un compagnon de route au long cours, le batteur & peintre Daniel Humair (1938).

Dans les trios piano, contrebasse, batterie de Martial Solal , au XXe siècle, le batteur était, sauf exception, Daniel Humair. Le trio Martial Solal, Guy Pedersen / Pierre Michelot, Daniel Humair, est, à mes oreilles, le plus innovant des années 50 - 60. Même avec Bill Evans ou Ahmad Jamal, vous avez toujours un Maître (le pianiste) et 2 serviteurs (le contrebassiste et le batteur). Avec le trio de Martial Solal, vous avez 3 Maîtres, libres et égaux, qui discutent en musique en permanence, créant un climat sonore inouï jusque alors. 

Voici les souvenirs de Daniel Humair sur Martial Solal recueillis au téléphone par votre serviteur, le jeudi 9 janvier 2025. Merci Daniel.

J’écoutais récemment des enregistrements de Martial Solal en 1957, avant que je ne commence avec lui. Je me suis aperçu qu’il jouait un jazz extraordinaire, d’une modernité à tomber par terre. A l’époque, aucun pianiste ne lui arrivait aux chevilles. Mais il était Blanc, Français et, en Jazz, nous sommes toujours redevables aux Américains, les créateurs de cette musique.

Récemment encore, un type m’a dit que je jouais des trucs comme Brian Blade et que c’était formidable. Je lui ai répondu que je jouais déjà ces trucs-là alors que les parents de Brian Blade n’étaient pas nés. Nous avons tous les mêmes sources. Nous sommes tous partis de Louis Armstrong, du Be Bop. Martial possédait tout cela et il jouait d’une manière intouchable.

Je l’ai rencontré à Paris lorsque je jouais pour Barney Wilen avec René Urtreger & Luis Fuentes (trombone). Il m’a écouté puis recruté. Nous avons joué ensemble des années au Club Saint Germain.

Martial Solal eut une influence majeure sur moi. Il m’a libéré du rôle d’accompagnateur. Je n’avais plus à marquer le tempo avec le bassiste derrière le pianiste. Nous faisions de la musique à trois, Martial Solal, Guy Pedersen ou Pierre Michelot et moi. Nous arrangions trois sons, trois textures. Liberté, création, écoute, c’est ce qui m’intéresse dans le Jazz. C’est ce que j’ai appris de lui et c’est ce qui m’intéresse toujours.

Nous nous sommes éloignés car Martial voulait écrire, arranger de plus en plus. Ca manquait de swing, de vie, de chaleur et ça ne m’intéressait plus.

Le trio Martial Solal, Guy Pedersen & Daniel Humair tournait depuis des années quand Martial est parti seul aux Etats Unis d’Amérique en 1963 car il était le seul à avoir obtenu un permis de travail. Son départ en solo nous a beaucoup blessé Guy et moi.

Il a joué au Newport Jazz Festival, édition 1963, avec la rythmique de Bill Evans (Teddy ,Kotick & Paul Motian) mais ça ne collait pas. Martial ne pouvait pas avoir le son de son trio sans ses deux autres membres. Martial est revenu en France et le trio a de nouveau sonné terrible au festival international de jazz d’Antibes-Juan-les-Pins, édition 1964. Cf vidéo sous cet article.

Je suis parti car j’en avais marre d’être sous contrôle pour des histoires de son. J’ai rencontré Joachim Kühn, Jean-Luc Ponty, Henri Texier, François Jeanneau pour échanger plus de chaleur dans cette amitié musicale. Martial n’était pas convivial. Il m’a invité à dîner une fois en 40 ans. Il était un peu bourgeois, un peu solitaire, pas vraiment membre de la famille du Jazz mais bourré de génie musical.

Je recommande trois albums où je joue:

Tels sont les souvenirs immédiats de Daniel Humair lorsque je lui ai demandé de parler de Martial Solal.

Après relecture et correction de ses propos précédents, j'ai posé deux questions complémentaires à Daniel Humair. Voici ses réponses.

Propos du mardi 28 janvier 2025. Merci encore Daniel.

Deux questions que je ne vous ai pas posé lors de notre premier entretien. Sur le trio Solal, Pedersen ou Michelot, Humair au Club Saint Germain.

 

D’abord, comment se répartissait le rôle de batteur du trio avec Kenny Clarke ?

Quand je suis arrivé à Paris, Kenny Clarke était le Roi, un des pères du Be Bop. Je ne lui ai pas porté révérence. Il n’y a pas eu d’amitié entre nous comme je l’ai eu avec Elvin Jones et Philly Joe Jones. J’appréciais la musique de Kenny Clarke mais ce n’était pas mon chemin. Finalement, Martial Solal a peu joué avec Kenny Clarke.

 

Ensuite, comment cela se passait avec les vedettes américaines qui venaient faire le bœuf ?

Au Club Saint Germain, nous jouions en trio ou en quartette avec Roger Guérin (trompette). Assez peu avec les vedettes américaines. A part deux qui nous appréciaient beaucoup, Lucky Thompson & Lee Konitz.

En guise de conclusion, je recommande deux autres albums avec Martial Solal, Daniel Humair & Lee Konitz:

- European EpisodeImpressive Rome enregistrés en studio à Rome en 1968 (Henri Texier à la contrebasse)

- Jazz à Juan enregistré en concert au festival de Jazz d'Antibes-Juan-les-Pins, édition 1974 (NHOP  à la contrebasse).

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Les photographies de Daniel Humair & Martial Solal sont l'oeuvre du Suisse de Genève Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de ces oeuvres sans l'autorisation de leur auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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Sélection de festivals et de concerts de Jazz pour février 2025

Publié le par Guillaume Lagrée

Ricky Ford par Juan Carlos HERNANDEZ

Ricky Ford par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices vénérées, lecteurs vénérables, fidèles abonnés au Jazz et à l'électricité, à tous présents et à venir, Salut!

Armé de mauvaise foi et de partialité, je vous propose la sélection suivante de festivals & de concerts  de Jazz pour février 2025.

Pour une sélection plus complète sur Paris et l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, voyez l'agenda de Jazz Magazine

Si vous ne voulez ou ne pouvez pas sortir de chez vous, plusieurs solutions s'offrent à vous:

- Ecouter les concerts sur France Musique avec les émissions Jazz Club  et Jazz sur le Vif (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live.

- Pour l'actualité du Jazz 24h/24, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio.  Une fois sur le site Internet de la radio, cliquez au centre de l'écran sur Ecouter le live radio et le programme démarre. Il s'agit d'une radio associative, sans publicité. Si vous êtes imposables en France, vos dons sont déductibles fiscalement.

Le  podcast de l' émission de juin 2022 en 2 parties sur France Culture," Une histoire particulière " consacrée à Dizzy Gillespie Président reste disponible.  Avec la participation de Guillaume Lagrée, l'Excellent auteur de ce blog.

Sur la radio TSFJAZZ, vous trouverez le podcast de l'émission " Caviar  et champagne " du mercredi 14 février 2024 ,  " Ode aux amours contrariées " , pour la Saint Valentin. Avec la participation de Guillaume Lagrée, l'Excellent auteur de ce blog. 

 

" Big Band Theory " un podcast de l'association Grands Formats qui raconte l'histoire des Big Bands de Jazz en France avec Patrice Caratini & Arnaud Merlin. L'Univers a commencé par un Big Band!

Vous pouvez assister depuis la Toile aux concerts à New York, USA, dans Greenwich Village, des clubs Small's et Mezzrow. Accès gratuit hors frais de connexion. Sur Internet, si c'est gratuit, c'est toi le produit.

Aux Lilas (93), le Triton vous propose un service de vidéo à la demande qui vous permet de voir et d'écouter les concerts passés pour une somme modique.
Au cinéma, en France, est actuellement diffusé le documentaire " Il était une fois Michel Legrand " sur la vie et l'oeuvre, côté clair et côté obscur, du pianiste, compositeur, arrangeur et chef d'orchestre franco-américain Michel Legrand (1932 - 2019), auteur de plusieurs standards du Jazz, le seul Français à avoir dirigé Miles Davis & Stan Getz. Un enchantement. Vivement recommandé. Je l'ai vu 2 fois en 3 semaines.

A  Paris, Ile de France, France, à la Philharmonie: exposition Ravel Boléro du mardi 3 décembre 2024 au dimanche 15 juin 2025. Maurice Ravel (1875 - 1937) n'a cessé d'écouter et d'influencer le Jazz. 

Quelques festivals de Jazz en France

En Occitanie, dans le Tarn, à Albi, Albi Jazz Festival du dimanche 26 janvier au samedi 1er février 2025.

En Ile de France, dans le Val de Marne, festival Sons d'hiver du vendredi 24 janvier au samedi 15 février avec  Gonzalo Rubalcaba & Pierrick Pédron en duo (mardi 4 février).

En Ile de France, à Paris, au Trianon, festival Au fil des voix du jeudi 30 janvier au mercredi 12 février. Voix du monde en français, créole, espagnol, portugais, persan, italien, arabe, grec...

En Ile de France, à Paris, au Théâtre du Châtelet, le Châtelet fait son Jazz du mercredi 5 au lundi 10 février avec Thomas de Pourquery (jeudi 6 février, 20h), Rhoda Scott Ladies and Gentlemen (vendredi 7 février, 20h), Jazz et goûter (samedi 8 février, 11h. Programme de chansons Jazz pour enfants autour de nos amies les bêtes), une célébration de Sylvain Luc (samedi 8 février, 19h)...

Quelques concerts de Jazz en France

Le lundi & le mardi, à Paris, au Duc des Lombards, Nouvelle scène à 19h30, 21h, 22h30. Entrée libre pour découvrir les jeunes talents du Jazz en France.

Samedi 1er février:

- 19h45, Paris, le Café Laurent: le 4tet de Christian Brenner avec Frédéric Borey. Classieux. Entrée libre.

- 20h30, Les Lilas (93), Le Triton: trio Arnault Cuisinier, Macha Gharibian & Joce Menniel. Créatif, forcément créatif.

Mercredi 5 février, 19h30, Paris, Masha Paris: diner concert avec le trio de Franck Avitabile. Concert organisé par le Cercle Suédois & Saint Honoré Events.

Jeudi 6 février:

- 19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: Libra. Raynald Colom a quarte blanche. 

- 20h, Paris, le Son de la Terre: le 4tet Modular de Srjan Ivanovic déjà célébré sur ce blog. Energique et Balkanique.

- 20h, Paris, le Bal Blomet: Hommage à Benny Golson avec André Villeger & Alain Jean-Marie. Classieux. Un concert Jazz Magazine.

- 20h30, Paris, le Sunset: Lurium, lauréat des Trophées du Sunside 2024.

- 21h30, Paris, le Sunside: le trio de Zool Fleischer joue son nouvel album " The Fab  Three " allusion subtile aux Fab Four, The Beatles, je présume.

Vendredi 7 février:

- 19h30 & 21h30, Paris, le 38 RivGustav Reichert joue son album " Mars " acclamé sur ce blog. Cf extrait audio au dessus de cet article.

- 19h45, Paris, le Café Laurent: trio Olivier Ker Ourio, Manuel Rocheman et Bruno Schorp. Classieux. Entrée libre.

- 20h30, Paris, le Sunset: Médéric Collignon joue son album " Arsis Thesis ".

- 20h30, Les Lilas (93), Le Triton: dialogue de pianos entre Thierry Eliez & Bojan Z. Inventif.

Mardi 11 février, 19h45, Paris, le Café Laurent: dialogue Hetty Kate & Pierre Christophe. Sensuel. Entrée libre.

Mercredi 12 février:

- 19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: Billy Harper 5tet (depuis 1973). Groovy. 

- 19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: le trio de Michael Valeanu. Guitare en tête.

- 20h, Paris, Philharmonie: Après Fauré par Brad Meldhau. Sa version en piano solo de l'oeuvre du Français Gabriel Fauré (1845 - 1924). Cf vidéo sous cet article.

Jeudi 13 février:

- 19h, Paris, le Baiser Salé: duo à 126 cordes. Benoît Sourisse & Pierre Perchaud.

- 19h45, Paris, le Café Laurent: dialogue Vincent Bourgeix & Gilles Naturel. Elégant. Entrée libre.

- 20h30, Paris, ECUJE: le trio d'Henri Texier avec Sébastien Texier & Gautier Garrigue. Dense.

- 20h30, Les Lilas(93), Le Triton: François Merville & Maria Laura Baccarini. Magique. 

Samedi 15 février:

- 19h45, Paris, le Café Laurent: Leila Olivesi, Yoni Zelnik, Donald Kontomanou & Manu Codjia. 4tet de feu. Entrée libre.

- 20h30, Paris, le Sunside: trio Viret, Ferlet, Moreau, maintes fois encensé sur ce blog.

Lundi 17 février, 19h30, 21h & 22h30, Paris, le Duc des Lombards: Carmen's Karma par le trio de Ramona Horvath. Album et groupe célébrés sur ce blog. Entrée libre.

Mardi 18 février, 19h30, 21h & 22h30, Paris, le Duc des Lombards: le 5tet Helicon d'Olga Amelchenko, saxophoniste alto maintes fois célébrée sur ce blog. Entrée libre.

Mercredi 19 février, 19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: le 5tet de Jon Boutellier avec Raynald Colom. Energique.

Jeudi 20 février:

- 19h45, Paris, le Café Laurent: trio Christian Brenner, Blaise Chevallier & Pier Paolo Pozzi. Classieux. Entrée libre.

- 20h, Paris, le Bal Blomet: Mark Priore trio. Nouvelle Vague du Jazz. 

- 20h, Paris, le Son de la Terre: le quatuor Monk de Gilles Naturel. La musique de Thelonious Monk jouée par un quatuor à cordes, sans piano mais avec des invités.

Vendredi 21 février:

 - 19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: le trio de Fred Nardin invite Hugo Lippi. Confortablement Hip, respectablement Cool.

- 19h45, Paris, le Café Laurent: trio Christian Brenner, Philippe Aerts & Yoann Loustalot. Elégant. Entrée libre.

- 20h, Paris, le Musée du Vin: le 4tet de Michèle Hendricks, chanteuse maintes fois louée sur ce blog. Dîner à 20h. Concert à 21h30.

- 21h30, Paris, le Sunside: le trio de Laurent Coulondre rend hommage à Michel Petrucciani. Vibrant.

Samedi 22 février:

 - 19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: Gotham Goodbye. Le 4tet de Franck Amsallem joue les souvenirs de ses 20 ans passés à la Nouvelle York. 

- 21h30, Paris, le Sunside: le trio de Laurent Coulondre rend hommage à Michel Petrucciani. Vibrant.

Dimanche 23 février:

- 19h, Paris, le Sunside: concert thématique. Hommage à Chet Baker. Lionel Eskenazi raconte Chet Baker. Robin Mansanti le joue et l'enchante. Avec Jacques Vidal.

- 20h, Paris, le Son de la Terre: le 4tet Speaking Tango de Minino Garay. Encensé sur ce blog. Caliente! 

Mercredi 26, jeudi 27 & vendredi 28 février, 19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: Louis Matute Large Ensemble. Remuant.

Mercredi 26 février:

-19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: Albert Bover trio " A Parisian affair ". Affaire à suivre. 

- 19h45, Paris, le Café Laurent: trio Deborah Tanguy, Christian Brenner & Jean-Pierre Rebillard. Valeur sûre. Entrée libre.

- 21h, Paris, le Sunside: Ralph Moore & David Kikoski 4tet. La classe à l'américaine. 

Jeudi 27 février:

- 19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: Sandro Zerafa trio. Carte blanche. Guitariste maltais déjà célébré sur ce blog.

- 21h, Paris, le Sunside: Ralph Moore & David Kikoski 4tet. La classe à l'américaine.

Vendredi 28 février:

- 19h45, Paris, le Café Laurent: trio Christian Brenner, Bruno Schorp & Baptiste Herbin. Inédit. Entrée libre.

- 20h30, Paris, le Sunset: So Miles. Nicolas Folmer joue Miles Davis avec son dernier saxophoniste, Rick Margitza.

- 21h30, Paris, le Sunside: le 4tet de Ricky Ford. Energique. Cf photographie au dessus de cet article.

La photographie de Ricky Ford est l'oeuvre de l'Epoustouflant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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Raynald Colom a quarte blanche au 38 Riv. Première.

Publié le par Guillaume Lagrée

Raynald Colom 4tet

Quarte blanche au 38 Riv

Paris, Ile de France, France

Jeudi 16 janvier 2025, 19h30

Concert enregistré et diffusé par TSF JAZZ.

 

Raynald Colom : trompette, composition, direction

Carl-Henri Morrisset : piano, clavier électrique

Yoni Zelnik : contrebasse

Lukmil Perez : batterie

 

Solo de trompette pour commencer. Le 4tet se lance et sonne bien hard bop. Batteur aux baguettes. Ca réveille. Le retour de la trompette sonne le calme. Ca repart énergiquement. Très hard bop. La trompette monte dans l’aigu, style Lee Morgan.

Intro à la trompette. Le 4tet démarre avec le clavier électrique. La musique passe de la fin des années 50 au début des années 70. Ca groove tranquille. Carl-Henri Morrisset se prend pour Chick Corea. Ca sonne bien.

« Speak low » (Kurt Weill). Une ballade. Retour au piano. Intro en piano solo. Laa trompette enchaîne avec le batteur aux balais. Thème bien reconnaissable. Elégant, sensuel. Chanson chantée par Tony Bennett, Sarah Vaughan, Billie Holiday, Ella Fitzgerald et tant d’autres. « Speak low if You speak love » (William Shakespeare, « Much ado about nothing ») La trompette monte le son, l’intensité pour descendre aussitôt. Retour du 4tet pour un crescendo émotionnel jusqu’au final.

Joli pont pour passer au thème suivant, plus swinguant, avec le batteur aux baguettes. La rythmique se densifie et la trompette chauffe par-dessus.

Suite dédiée au peintre & sculpteur catalan Joan Miro. A son triptyque « Le jour du condamné » achevé le jour où, pour la dernière fois, Franco fit fusiller un opposant politique en Espagne.  Intro en piano solo. Méditative, grave, sombre. Ca sent la condamnation à mort. Duo piano trompette. La trompette chante le chant du condamné à mort. Le 4tet part avec le batteur aux baguettes. La musique ouvre le chant de la liberté. Carl-Henri Morrisset joue main droite sur le clavier électrique, main gauche sur le piano. Retour au piano. Jeu tourmenté comme l’âme du condamné. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Raynald Colom, Espagnol & Français, Catalan, comme M. Manuel Valls, ministre d’Etat de la République française, parle anglais pour présenter ses morceaux. Telles sont les exigences de la mondialisation, lectrices vénérées, lecteurs vénérables. Elles sont impitoyables.

Intro en piano solo. Lente, méditative. La trompette vient s’ajouter doucement. Le 4tet fait monter la tension. Batteur aux baguettes. Ajout d’effets planants au clavier. La musique se démultiplie. Retour au calme avec le batteur qui mitraille. La rythmique roule tranquille. Raynald Colom nous fait chanter mais cela ne nous coûte pas plus cher. Un son d’orgue Hammond sort du clavier électrique alors que nous chantons en chœur.

 « Free » composition tirée d’un album sorti 20 ans auparavant. Un petit air énergique.  Batteur aux baguettes. Retour au clavier électrique. Carl-Henri Morrisset se prend de nouveau pour Chick Corea et c’est bien agréable. Ca se recadre avec le retour de la trompette. Le batteur se lâche et fracasse. C’est le dernier morceau.

Voilà, c’est fini. Le groupe joue un 2e concert à 21h30. Raynald Colom a quarte blanche au 38 Riv, un jeudi par mois jusqu’à avril 2025. A examiner sur pièces et sur place jeudi 6 février, jeudi 6 mars & jeudi 10 avril 2025 à 19h30 & 21h30. Prochain album de Raynald Colom en mai 2025. Affaires à suivre.

 

En sortant, je discute avec un sympathique couple mixte originaire de l’Etat de New York, USA. Ils sont venus à Paris fêter l’anniversaire de Monsieur, étaient au Duc des Lombards hier soir, au 38 Riv ce soir (comme moi, ils ont aimé) et sont prêts à d’autres découvertes samedi et dimanche.

Je leur laisse la carte de ce blog et leur conseille de suivre ma sélection de festivals et de concerts de Jazz pour janvier 2025. J’espère que la suite de leur séjour à Paris fut agréable. Je serais étonné d’apprendre qu’ils ont voté pour Donald Trump mais je ne leur ai pas demandé. Secret du vote.

AVERTISSEMENT:

la vidéo sous cet article fut enregistrée dans une autre salle, dans une autre ville, dans un autre pays, dans une autre année, avec une autre musique et un autre quartette de Raynald Colom.

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Le Blazin 4tet de Sdrjan IVANOVIC électrise le Sunset

Publié le par Guillaume Lagrée

Manu Codjia par Juan Carlos HERNANDEZ

Manu Codjia par Juan Carlos HERNANDEZ

Blazin Quartet

Sdrjan Ivanovic

Le Sunset

Paris, Ile de France, France

Vendredi 10 janvier 2025, 20h30

 

Le Blazin Quartet est composé de

Sdrjan Ivanovic : batterie, composition, direction

Matis Regnault : guitare basse électrique

Manu Codjia : guitare électrique

Ludivine Isssambourg : flûte traversière

 

Album « Modular » du Blazin Quartet. Groupe soutenu par le Réseau Jazz France Balkans. Cf vidéo sous cet article.

« Sweet home Langada » inspiré d’un village de l’île d’Amorgos, dans l’archipel des Cyclades, en Grèce. Ca sonne plus électrique avec la basse forcément. Précédent concert avec contrebasse. Effets planants de la guitare. Mer mystérieuse. Des petits coups de vent, le chant des mouettes. C’est une Méditerranée rude, pas si loin de ma Bretagne natale. La flûte ajoute son souffle par bribes. La musique s’éclaire, devient plus méditerranéenne. Mon pied droit bat la mesure. Le vent passe dans les murs du village, sous le soleil exactement. Retour au thème. Puissant, énergique mais sans excès de volume sonore.

La flûte lance le thème de la « Rue des Balkans » (75020 Paris, France).  Dialogue avec la batterie. Souffle contre peau. Le 4tet démarre avec ce thème dansant. Solo de guitare tranquille bien soutenu par le bassiste et le batteur aux baguettes.  Ca me donne envie de danser mais le public reste sage et moi aussi, assis à prendre des notes.  A la flûte de flûter dans l’aigu. Bien soutenue par les graves de la basse et de la batterie. Le 4tet repart virevoltant et dansant. La rue des Balkans fut la première adresse à Paris du Bosnien Sdrjan Ivanovic. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Chanson dont Sdrjan Ivanonvic n’annonce pas le titre. A nous de le deviner. Un classique de la chanson française. Je reconnais « Sous le ciel de Paris » chanté par Edith Piaf, Yves Montand & Juliette Gréco, joué par Martial Solal. Ludivine Isssambourg quitte la scène Version électrique et balkanique mais la mélodie est reconnaissable. Premier solo de basse. Tapotis doux du batteur aux baguettes. Matis Regnault m’intéresse plus à la contrebasse. Le guitariste reprend la main et revient au thème.

La flûtiste revient sur scène. « Fee Fee » inspiré par la naissance d’un petit garçon qui se trouve dans la salle. Puis « Résistance » son idée de la résistance dans un monde sombre, violent.

Le thème de « Fee Fee » jaillit de la flûte. C’est la joie de la naissance. Les premiers cris, pleurs, rires d’un petit garçon. La musique bouillonne de vie et de joie. Ludivine Issambourg s’est reposée sur le morceau précédent. Maintenant, elle donne tout. 

Démarrage en solo du batteur percussionniste. Je bats la mesure du pied droit. Je sens la Résistance. La flûte vient habiller l’ensemble d’or et de lumière. Jeu de question réponse entre guitare et flûte fermement soutenus par la rythmique. C’est énergique comme la Résistance. 

PAUSE

La tension monte tout de suite entre basse et batterie. La guitare ajoute sa vibration et la flûte vient planer au-dessus de l’ensemble. Je reconnais un autre thème de l’album « Modular ». Onde puissante de la rythmique avec la flûte qui vole légère, dans l’air. Terre et Air se répondent. Le 4tet nous réveille après la pause. Manu Codjia reprend la main en solo. Avec des effets d’onde, de chants de mouettes. Très maritime. Solo aigu, acide, planant bien poussé par la rythmique. Le 4tet repart sur le thème. Superbe et généreux. Plus doux aussi. Un morceau traditionnel de Bosnie-Herzégovine. « Ustambulu a Bosphoru ». Istanbul sur le Bosphore.  Ca parle d’un sultan qui meurt à Istanbul. La Bosnie-Herzégovine fit partie de l’Empire ottoman. Istanbul est un port de mer d'où l'aspect maritime du morceau.

« Le voyage d’Alija Djerzelez ». Toujours dans la thématique de la Bosnie-Herzégovine, le pays d’origine de Sdrjan Ivanovic. La guitare lance le thème. Le 4tet démarre doucement. Ce thème porte à la rêverie et nous emmène loin de Paris, dans les montagnes des Balkans.

« Les jongleurs » inspirés de jongleurs de rue à Paris. Mélodie bondissante comme les balles des jongleurs. Les balles passent de musicien en musicien. La musique a gagné en puissance avec la basse électrique mais elle a perdu en finesse, à mon goût. Manu Codjia marque le tempo comme un métronome reggae.

Un morceau dont le titre est à deviner. Duo basse & batterie. La guitare vient ajouter un son qui s’étire. Je ne trouve pas le thème même si je présume que Manu Codjia le joue. Ca sonne très rock mais toujours élégant. Je crois reconnaître un thème mais pas son titre. Mes voisines de droite sont deux belles brunes très bavardes. A voix basse certes et nous sommes dans un club de Jazz pas dans une salle de concert. Il paraît qu’ils ont joué « Why my guitar gently weeps » des Beatles, thème dont Prince donna une version d’anthologie. Je connais cette chanson mais ne l’ai pas reconnu du tout.

« Capitan Polis ». Retour aux Balkans pour finir. Batterie militaire avec roulements de tambours. Ca balance bien. C’est très énergique mais le marchand de sable est passé pour moi.

La photographie de Manu Codjia est l'oeuvre de l'Electrique Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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Thierry Péala & Levi Harvey enchantent le Café Laurent

Publié le par Guillaume Lagrée

Thierry Péala

&

Levi Harvey

Le Café Laurent

Paris, Ile de France, France

Lundi 6 janvier 2025, 19h45

 

Thierry Péala : chant

Levi Harvey : piano

Invitées:

Géraldine Laurent : saxophone alto

Axelle du  Rouret  : chant

Un standard dans l’esprit du Café Laurent même si les lumières sont bien allumées  «  When lihts are  low ». Le piano fait l’orchestre. Mélodie, harmonie, rythme, ligne de basse, percussion, il fournit tout avec abondance. Porté par ce tapis volant, la voix de Thierry Péala décolle immédiatement. En claquant des doigts pour marquer le tempo. Solo de piano somptueux. Scat bien soutenu par le piano. Mon pied droit bat la mesure sans soutien rythmique.

« But not for me », swing énergique. Final en decrescendo plus sentimental mais toujours swinguant en mêlant chant et scat. Thierry Péala m’avait vivement recommandé ce jeune pianiste. En l’écoutant, je comprends pourquoi. Il vaut le déplacement.

« Pannonica » (TS Monk). Thierry Péala produit avec sa buche un son de batteur aux balais. Du grand piano derrière. Ca vole comme un papillon. Normal car Pannonica est le nom d’un papillon découvert par un baron Rotschild de Londres qui donna le même prénom à sa fille, Pannonica de Koenigswarter, la baronne du Jazz, chez qui Charlie Parker (1955) et Thelonious Monk (1982) sont morts.

Un autre thème de Monk. Connu mais dont le titre m’échappe. Le Swing heurté, surprenant du Prophète (un surnom de Monk, le Moine). Solo de piano. Suivez ce pianiste, lectrices vénérées, lecteurs vénérables.  Accompagnement du scat par le piano parfaitement synchrone.

Paroles de Jon Hendricks, évidemment. Un thème de Miles Davis dont le titre m’échappe. Epoque années 50. « Be Bop Years ». Ca swingue Be Bop comme le titre l’indique.

La première ballade. En duo, c’est inévitable. Jusqu’ici ils ont joué et chanté bien rythmé. Intro du piano. Les notes sont choisies, pesées, mesurées, distillées. C’est somptueux. Technique, invention, émotion, écoute, réactivité, Levi Harvey a tout le bagage d’un grand pianiste. Souhaitons-lui un long et beau voyage pour qu’il nous fasse profiter de ce bagage. Au bar, le barman ajoute la percussion avec son shaker. Le numéro reste à travailler pour se coordonner avec le pianiste. « How deep is the Ocean ? » à jamais lié à la voix de Chet Baker.  Très bien chanté aussi ce soir.

Chanteur et pianiste sont en forme. Levi Harvey a gagné, en 2023, à 20 ans, le concours international de piano Jazz de Lausanne. Jury présidé par Hervé Sellin, Martial Solal étant président d’honneur et offrant sa composition « Vice et Versa » comme épreuve du concours.

« Two on Seven » (Levi Harvey). Levi Harvey est Anglais mais a grandi et étudié en France. Son français est sans accent. Sa musique en a plein. Intro en solo piano. C’est frais et mélodieux. Thierry Péala ajoute du rythme avec son scat.  Je bats de nouveau la mesure du pied droit.

« Lover ». Une ballade je présume. Pas du tout. Un air rapide. Inconnu de mes services, je l’avoue. Un standard du Jazz manifestement.

« Bill’s Heart » composition de Michel Graillier en hommage à Bill Evans. Paroles de Micheline Grailler, l’épouse de Michel. Une ballade évidemment vu le thème. Un peu trop rythmée et heurtée à mon goût. Je me plains mais mon pied droit bat la mesure.

Un des chevaux de bataille de Thierry Péala. « Humpty Dumpty » (Chick Corea). Sautillant, bondissant, joyeux, vif comme l’éclair. Joué et chanté allegro con brio.

 

PAUSE

 

Redémarrage en piano solo. « Le piano est à toi » a dit Thierry Péala à Levi Harvey. Une ballade sentimentale. Public inattentif. « The Peacocks » (Jimmy Rowles). Superbe version de ce beau thème. Certains spectateurs commencent à se taire et écouter. Pas tous. Cette musique mérite l’écoute et l’obtient au fur et à mesure. Cf vidéo sous cet article.

Retour de Thierry Péala sur scène. Un air bien rythmé. Un standard du jazz moderne. Je reconnais le thème mais pas le titre, saperlipopette ! Je bats de nouveau la mesure du pied droit. Le piano propulse la voix de Thierry Péala toujours plus haut.

Le duo devient trio avec l’arrivée sur scène de Géraldine Laurent, sax alto. Duo piano & sax. Ca sonne tout de suite. Avec un pianiste de cette qualité, c’est tout confort pour la soliste. Je finis par reconnaitre le thème. « Honeysuckle rose » sacrément transformé. C’est bien ce standard des années 30 qu’ils jouent. Chanson créée en 1929 par Fats Waller & Andy Razaf pour être précis. Le duo piano & sax décolle. Ca joue avec finesse et énergie.

Le trio devient quartette avec l’arrivée sur scène d’Axelle du Rouray, peintre, comédienne et chanteuse. Pour un standard inusable, un des 7 qu’il faut connaître pour être musicien de Jazz selon Lee Konitz, « Body and Soul ».  Solo de sax alto en intro puis le piano installe le thème. Thierry Péala chante. Son suave et chuintant du sax alto. Duo piano & sax de haut vol. Suivi d’un solo de piano non moins somptueux. Thierry Péala enchaîne. Ca coule de source même si je ne suis pas emporté par la chanteuse.

Retour au duo. Un nouveau standard. « I remember april ». En janvier, il est bon de se souvenir d’avril et d’être heureux.

Une ballade fort charmante inconnue de mes services. Serait-ce «  Time remembered » de Bill Evans ?

Un air plus rythmé avec du scat pour finir.

Une dame demande au barman si la musique est finie. Oui pour ce soir mais il y aura d’autres concerts de ce duo Thierry Péala & Levi Harvey j’espère. Bientôt 20 ans que je suis les aventures musicales de Thierry Péala. Pour les 20 ans à venir, j’ajoute à ma liste de suivre aussi Levi Harvey.

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Les Frères Ferré reçoivent au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Quartette des frères Ferré

Le Sunside

Paris, Ile de France, France

Jeudi 2 janvier 2025, 21h30

Concert de réédition de l’album « Soir de Paris »

 

Boulou Ferré : guitare

Elios Ferré : guitare

Alain Jean-Marie : piano

Gilles Naturel : contrebasse

 

Sur l’affiche, le concert au Sunside est annoncé à 21h. Sur Internet et sur le billet, il est annoncé à 21h30. Alain Jean-Marie arrive à 21h20, regarde sa montre et m’annonce qu’il a le temps puisque le concert commence dans 40 mn. Soit 22h. Le concert a commencé à 21h35. 21h30 était donc le bon horaire.

« On peut s’inspirer de Django mais pas le copier. Sinon, on est arrêté pour usage de faux ». (Matelo Ferret, père de Boulou & Elios Ferré).

Le concert commence par une composition de Django Reinhardt, « Place Pigalle ». Enregistré dans sa dernière séance de studio en 1953 avec, au piano, Martial Solal, pour qui c’était la première séance de studio. Un passage de témoin entre deux géants du Jazz, Français à la reconnaissance internationale.  Départ en duo de guitares. Deux frères discutent en musique. Chaque note est pincée, distillée, infusée. Ils arrivent au thème repris par la contrebasse qui marque le tempo. Le pianiste vient ajouter sa finesse à celle de l’ensemble. Ca swingue délicatement. Le Maestro Alain Jean-Marie prend la main au piano.  Solo de contrebasse avec le léger gratouillis des guitares. Coda annonce Boulou et ça descend doucement vers le final (Coda : queue en italien). Citation de « Killer Joe » composé par Benny Golson et rendu célèbre par Quincy Jones.

« Troublant boléro » (Django Reinhardt). Une de ses dernières compositions. Ca balance bien. Impulsé par le piano et la contrebasse. Les guitares décollent. Ce n’est pas le Boléro de Ravel, c’est celui de Django. Je m’endors déjà bercé par tant de douceur et de beauté. Le temps s’étire paresseusement.

« Anoumane ». Composition de Django Reinhardt enregistré lors de sa dernière séance en studio (1953), à la guitare électrique, avec Martial Solal au piano. De nouveau, une délicieuse berceuse. Massage cérébral du piano. Les guitares enchaînent tranquilles. Citations de Michel Legrand : « Les moulins de mon cœur » et « What are you doing the rest of your life ? ».

Je n’ai pas entendu le titre mais j’ai reconnu le thème. « Swing 42 » de Django Reinhardt. C’est plus énergique mais moins que l’original de Django.  Ambiance feutrée, fin de nuit alors qu’il n’est que 22h10. C’est l’état d’esprit du groupe ce soir. Solo de contrebasse finement ponctué tour à tour par le piano et les guitares. La grande classe.

« Rue des trois frères », une pièce difficile à jouer annonce Boulou Ferré. Il commence par une adaptation en guitare solo de la valse n°1 opus 69 ou valse de l’Adieu de Frédéric Chopin.  Très romantique évidement. Jolies trouvailles harmoniques. Jeu délicat, sensible, passionné. Puis ça part sur un air manouche tout en restant romantique. Allez Elios ! dit Boulou. Ca monte et descend par vague. La contrebasse ajoute sa pulsation. Une espagnolade à la guitare. Du Granados m’explique mon ami, Monsieur E . Ca sonne plus énergique.

PAUSE

En résumé, Boulou est plus soliste et joue dans l’aigu (cordes de métal je suppose) et Elios est plus rythmicien et joue dans le grave (cordes en nylon).

Solo de guitare pour commencer. Un standard de Jazz. Du Be Bop. Le titre m’échappe. Je reconnais une citation de « What is this thing called love ? » que jouèrent si souvent ensemble Martial Solal & Lee Konitz.

« All the things you are », un des 7 morceaux qu’il suffit de connaître par cœur pour être musicien de Jazz disait Lee Konitz. Après le solo de piano en intro, le thème apparaît clair et net. Le 4tet sonne toujours aussi gracieux.

« Israël » (Johny Carisi). Un thème fétiche pour Bill Evans.  Duo contrebasse & guitare pour commencer. La guitare de Boulou rebondit sur la pulsation de la contrebasse de Gilles. Ils jouent une sorte d’intermezzo baroque. Le quartette enchaîne sur le thème. Ca swingue tranquille. Le pianiste prend la main. C’est délicieux. Absolument délicieux. Pas de batteur. Ca ancrerait trop cette musique aérienne et puis ils ont le tempo intérieur. Solo de Gilles Naturel à l’archet, sans accompagnement. Ca vibre, grogne, grince, chante Solo de Boulou avec une citation de JS Bach puis des Beatles (« Eleanor Rigby »). Erik Satie pour la coda.

Boulou cite ses Maîtres dont le guitariste attitré de Louis XIV, Robert de Visée. Solo de guitare de style baroque. Retour au Jazz en 4tet. Le public, concentré, n’applaudit pas.  Bravo, Elios ! dit Boulou. Alain Jean-Marie prend la main et ramasse la mise au piano. Toujours impeccable. Courte citation à la guitare de « Saint Thomas » de Sonny Rollins.

Manu Le Prince monte sur scène chanter « Insensitive » la version anglophone d’Insensatez d’Arturo Carlos Jobim. Il est 23h45. Nous avons école demain et avons eu notre dose de beauté. Monsieur E et moi partons de concert.

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