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Bruno Schorp nous embarque dans son Odyssey sur la péniche le Son de la Terre

Publié le par Guillaume Lagrée

Bruno Schorp

Odyssey

Péniche Le Son de la Terre

Paris, Ile de France, France

Mercredi 21 mai 2025, 20h30

 

Bruno Schorp : contrebasse, compositions, direction

Leonardo Montana : piano

Karl Jannuska : batterie

Christophe Panzani : saxophone ténor

Malou Oheix : chant

 

Ce concert est une première mondiale. Nouveau groupe, nouveau projet musical et premier concert pour Bruno Schorp & son équipe.

Démarrage en 5tet instrumental. Tranquille. Batteur aux balais. Le piano tourne en boucle. Souffle suave du ténor. La contrebasse marque le pas. Karl Jannuska est passé aux baguettes. Ca s’anime puis s’arrête. Part doucement par vagues. Le sax ténor monte en flèche bien poussé par la rythmique. Piano & contrebasse maintiennent le tempo alors que le batteur l’éparpille façon puzzle mais toujours de manière coordonnée. Le sax se tait. Retour au calme. La musique se décortique du piano à la batterie en passant par la contrebasse. Le sax vient remettre de l’acidité et de l’énergie.

La chanteuse les rejoint sur scène. Elle chante des sons en réponse au saxophone. Le groupe enchaîne sur un autre morceau sans prévenir. Pas d’applaudissement. Batteur aux baguettes. La rythmique joue en douceur. Malou Oheix chante des notes pas des mots. C’est charmant. Elle ajoute de la douceur, de la féminité à ce quartette masculin. Ca repart avec plus d’impulsion et le sax ténor. Malou Oheix ne chante pas des chansons mais de la musique. Premier solo du pianiste. Il envoie. Leonardo Montana, né de père colombien et de mère anglaise en Bolivie, élevé entre le Brésil & la Guadeloupe. Un métissage culturel à lui seul. Cela s’entend. Le swing est sud-américain. Ca balance terrible. Il envoie. Basse et batterie suivent. Ca chauffe. Chant & sax ténor ajoutent une couche de délice en plus. Solo de piano. Romantique désormais. Son côté anglais. Leonardo Montana repart, fait vibrer, grogner le piano.

Ca repart doucement. Batteur aux baguettes. Malou semble chanter des paroles. Je n’y comprends rien mais je suis charmé. Christophe Panzani sort un son de saxophone ténor suave & velouté à souhait. Batteur aux balais pour le jeu en trio piano, contrebasse, batterie. Ca chante délicieusement. Avec énergie mais sans nous brusquer.

Ca repart avec le batteur aux baguettes. Rampe de lancement pour le sax & la voix. La musique décolle. Retour au calme pour un dialogue piano & saxophone. Et hop, le quintette repart, décolle à nouveau. Quand je crois que le groupe va atterrir, il décolle de nouveau.

Les bateaux mouche passent derrière la vitre de la scène, sur la Seine, à Paris. Les passagers nous voient mais ne nous entendent pas. C’est mieux. Ainsi, ils ne savent pas ce qu’ils manquent au passage.

Calme puis decrescendo final.

« I heard about the thing he knew ». Premier titre annoncé par Bruno Schorp. Retour au quartet sans voix humaine. La rythmique installe un climat tranquille. Le sax ténor s’ajoute, méditatif & voluptueux. La musique se déroule, de plus en plus énergique, avec les coups de boutoir du batteur et les envolées du saxophone.

PAUSE

 

Le pianiste arrive en retard. Le contrebassiste s’accorde. La chanteuse commence en solo. Avec un effet d’écho par une pédale. Elle chante des notes, souffle, respire. Le pianiste enchaîne délicatement. La contrebasse marque le pas. Karl ajoute les maillets pour faire vibrer les cymbales. Le sax ténor s’ajoute, majestueux, avec un gros effet de souffle. Karl est repassé aux balais. Premier solo de contrebasse. Massant, vibrant, délicatement, soutenu par piano et batterie. Notes liquides du piano, en ruissellement. Le sax reprend son chant plaintif. La voix humaine aussi. La tension monte doucement avec le pianiste qui joue dans les cordes. Karl fait virevolter ses balais. Sax et voix hululent de concert. La contrebasse tient l’ensemble

 « Odyssey » titre du morceau et du projet musical. Beau voyage. Hommage à Homère.

La rythmique démarre avec le batteur aux baguettes. La chanteuse a quitté la scène. Bonne vibration. Le sax ténor s’ajoute. Karl aux baguettes. Leonardo Montana swingue comme un démon mais un gentil démon. Le sax entre dans la danse. Ca monte en spirale. Trio sax, contrebasse & batterie. Excellente pulsation. Karl Jannuska lit sa partition avec attention. Il ne regarde pas les musiciens mais les écoute et envoie. Le piano est revenu. Ca envoie sévère. Premier solo du batteur aux baguettes. Aucune esbroufe mais ça déménage sur les tambours. La continuité avec les pieds, la désintégration avec les mains. Il ne lit plus, il joue. Le piano répond. C’était « The Depths ».

« Mister K ». Cf vidéo sous cet article.

 Retour de la chanteuse. La contrebasse lance. Karl est aux maillets. Le piano distille du son. Bonne vague. La chanteuse chante de jolies notes qui filent avec la musique. Le sax ajoute un contrechant au chant. Malou monte dans l’aigu pour chantonner, scatter. Le pianiste prend la main. Sax et chanteuse écoutent la rythmique. J’ondule sur mon siège. Bon signe. Madame S apprécie visiblement cette nouvelle musique. Karl reste aux maillets. Le 5tet a décollé.

« Dadou » dédié par Bruno Schorp à son fils Aurélien qui aura 3 ans dans quelques jours.  Une ballade tendre. Logique vu le sujet et le titre du morceau. « Dadou » c’est son renard en peluche si j’ai bien compris. Batteur aux baguettes. Le 5tet joue l’amour & la tendresse d’un père qui tient le groupe à la contrebasse. Solo de piano bien soutenu par ses complices de la contrebasse & de la batterie. Scat bien poussé par la rythmique. Plein de joie, d’amour & d’énergie.

Pour finir, un standard du Jazz moderne. « Con Alma » (Dizzy Gillespie). Cf extrait audio au dessus de cet article.

Dialogue contrebasse – batteur aux baguettes pour commencer. Le 4tet repart sur le thème. Cela me fait bizarre de l’entendre sans trompette. Cela reste un beau thème qu’ils arrangent à leur façon. Solo de piano endiablé bien poussé par contrebasse et batteur aux baguettes. Le sax repart & le groupe décolle à nouveau. Beaucoup plus énervé que le thème original. Retour au thème en decrescendo jusqu’à la fin.

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" El Sueno " Lucas Dorado

Publié le par Guillaume Lagrée

Lucas Dorado

" El Sueno "

Un  album distribué par Absilone. 2025

 

Concert de sortie en France, à Paris, au Sunset, mercredi 11 juin 2025 à 20h30

 

Concert en France, à Paris, à la Fête de la Musique, samedi 21 juin 2025

 

Concerts en Allemagne, à Potsdam AwO jeudi 19 juin,

à Berlin, Ibero-Amerikanische Institute vendredi 20 juin,

à Hambourg, au Kulturecafé Elbphilharmonie jeudi 30 octobre.

 

Lucas Dorado: vibraphone & compositions

Fabrizio Colombo: bandonéon

Gabriel Zamora-Cortese: guitare

Michelangelo Scandroglio: contrebasse

Sacha Souêtre: batterie

Invités

Ingrid Legrand: voix

Aitz Cofre Real: voix

Juan Villaroel: basse électrique

Minino Garay: percussions

Fabian Suarez: percussions

 

Lectrices splendides, lecteurs superbes, je vous ai maintes fois chanté sur ce blog les louanges des Argentins de Paris, Minino Garay & Lalo Zanelli. Voici que la nouvelle génération arrive avec le vibraphoniste & compositeur Lucas Dorado pour son album " El Sueno " qui me procure de grandes délices sans grandes orgues. Le passage de témoin se fait directement puisque Minino Garay joue sur cet album. 

Je ne parle pas espagnol mais j'ai appris qu'El Sueno signifie Le Rêve. Le rêve commence dès les premières notes de " Ese Momento " (1). Cf vidéo sous cet article. Il se poursuit en grâce et en légèreté avec les Sourires de l'Air, " Sonrisas del Aire " (3). Cf extrait audio au dessus de cet article.

La couleur argentine est assurée par le bandonéon (cf intro de " Nada " , numéro 7) et les percussions (cf Minino Garay sur " Lunecer ", numéro 2). Nous sommes en 2025 et Lucas Dorado écoute la Pop de son temps. Ecoutez comme il la transforme et l'allège sur " Lootyogu " (5).

Bref, lectrices splendides, lecteurs superbes, retrouvez vous pour écouter, danser, aimer au son d' El Sueno de Lucas Dorado, ses musiciens & ses chanteuses ( " Balderrama ", n°4).

Pour les retrouver sur scène, 2 dates sont prévues en France à Paris, 3 dates en Allemagne à Potsdam, Berlin & Hambourg. Voir le chapeau de cet article. Je compte sur vous pour qu'il y ait d'autres concerts de ce groupe dans d'autres villes et d'autres pays, lectrices splendides, lecteurs superbes.

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Kevin Saura Group en fusion au Sunset

Publié le par Guillaume Lagrée

Kevin Saura Group

Le Sunset

Paris, Ile de France, France

Mardi 20 mai 2025, 20h30

Concert de sortie de l'album " Ahead "

 

Le Kevin Saura Group est composé de

Kevin Saura: guitare électrique, compositions, direction

Aurélien Miguel: guitare électrique

Romann Danneau: guitare basse électrique

Philippe Ciminato: percussions

Félix Joveniaux: batterie

 

 

Ca groove tout de suite. Des Français, aussi Blancs que moi, qui essaient de groover, il y en a plein. Peu y parviennent. Le groupe de Kevin Saura, oui. Grosse basse qui ondule bien dans le ventre. Notes cinglantes des guitares. Batterie et percussions tiennent le cap. Ma jambe gauche bouge toute seule. Ca roule. Pas compris le titre faute d’annonce dans un microphone.

« Shaky things », un titre pas encore sorti. Toujours diablement funky. Cela me fait remuer comme le titre l’indique. Musique instrumentale mais j’imagine très bien une chanteuse avec. Une chanteuse car il n’y a que des hommes dans ce groupe. Ca devient plus rock et pousse derrière le leader.

Ca repart entre batteur et guitare soliste. Tendu, serré, nerveux. Le groupe repart sur la même vibration.

Un air plus calme, plus swing, plus groovy mais toujours efficace. Ca repart sur une sonorité plus latine. J’entends la bonne influence de Carlos Santana.

Le bassiste a encore l’étiquette d’achat sur le manche de sa basse. Matériel flambant neuf apparemment. Un titre tiré du premier album. Ca sonne afro cubain. Ca bouge bien. Avec des éclairs rock des guitares. Gros solo de guitare avec wah wah étouffé et saturé par Kevin Saura.

PAUSE

Un morceau très funky que j’aime beaucoup. Ca balance. Ce sont bien des Niçois, pas des Américains. Bonne relance avec le batteur.

Ca sonne plus Jazz. Jeu subtil des baguettes sur les cymbales. Dialogue batterie – percussions. Le guitariste leader ponctue ce dialogue. Le deuxième guitariste se relève et le groupe repart. C’était « Eclipse » puis « Wild Serenade ». Cf extrait audio au dessus de cet article.

« Captain » composition du bassiste. Dialogue grave des guitares. La rythmique maintient un groove implacable. Ce capitaine me semble plus sportif que militaire. C’est énergique.

Retour au calme avec une introduction de Kevin Saura tout en douceur. Comme une ballade de Jazz. C’est une ballade en effet. Batteur aux balais. Le percussionniste tapote doucement. La basse installe une douce rondeur. Ca dérive vers le Blues avec un solo du leader et le batteur aux baguettes. « Burrell’s Blues » en hommage au guitariste Kenny Burrell (1931).

Un titre du premier album que je n’ai pas compris, Kevin Saura parlant sans microphone. Démarrage en dialogue batterie percussions en douceur. Bon massage cérébral. Ils installent le rythme sur lequel les guitares attaquent en douceur. La basse s’ajoute. Ca sonne puissant, en souplesse.

« One for Peace ». Une musique pour la paix, ça ne fait jamais de mal. Une ballade. Batteur aux balais. Tout doux, tout calme. Bref, pacifique mais pas comme l’Océan. Ca s’anime tout en gardant douceur et bienveillance.

 

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Mario Ponce-Enrile " From this moment on "

Publié le par Guillaume Lagrée

Mario Ponce-Enrile

" From this moment on "

Un album Maison CDZ

Sortie le vendredi 23 mai 2025

Concert de sortie en France, à Paris,

au Sunset, mardi 3 juin 2025 à 20h30

 

Mario Ponce-Enrile: chant

Stefan Vasnier: piano

Frédéric Sayag: contrebasse

Keith Balla: batterie

 

Lectrices esthètes, lecteurs raffinés, vous qui pleurez encore le départ du Maestro Tony Bennett, consolez vous, l'art du crooner n'est pas perdu.

Le voici ressuscité grâce à Mario Ponce-Enrile, batteur & chanteur Philippin, installé à Paris depuis 2003.

Pour son premier album, il chante des standards du Jazz des années 1920 aux années 1950, pas les plus connus ( seul " My Ideal " , n°5, m'était réellement connu avant l'écoute de cet album). Il est accompagné d'un trio franco-américain piano, contrebasse, batterie d'un classicisme épuré. La musique est enregistrée dans un lieu mythique du Jazz, la Chapelle des studios Rudy Van Gelder à Englewood CliffsNew Jersey, USA. Bref, le studio le plus célèbre de l'histoire du Jazz depuis 1959. 

" Le bon goût consiste à savoir jusqu'où on peut aller trop loin " (Jean Cocteau). C'est pourquoi Mario Ponce-Enrile chante juste, intensément des chansons d'amour sans sucre ni guimauve. Le batteur a droit à son solo sur le titre album " From this moment on " (7). Cf extrait audio au dessus de cet article.

" I'll walk alone " (2)  commence par un duo voix & contrebasse parfaitement juste musicalement & émotionnellement. 8 morceaux, moins de 30mn. Point trop n'en faut. Juste assez pour nous donner envie d'en entendre plus. 

Le son est superbe, la musique splendide, la voix magnifique. Du miel pour les oreilles. A savourer sans modération. 

Concert de sortie de l'album " For this moment on " en France, à Paris, au Sunset, mardi 3 juin 2025 à 20h30.

Bonnes ballades avec Mario Ponce-Enrile, lectrices esthètes, lecteurs raffinés.

 

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Anne Pacéo reviendra à La Nouvelle Orléans

Publié le par Guillaume Lagrée

Le Quartier Français à La Nouvelle Orléans par Guillaume Lagrée

Le Quartier Français à La Nouvelle Orléans par Guillaume Lagrée

Lectrices Nouvelles, lecteurs d'Orléans, vous pouvez lire sur ce blog mon carnet de voyage aux sources du Jazz à La Nouvelle Orléans

Lors de ce séjour en avril 2024, en compagnie de l'Excellent Marc Benham, pianiste & organiste français de Jazz très favorablement connu de nos services, nous rencontrâmes dans nos pérégrinations musicales la batteuse & compositrice française Anne Pacéo.

Un an après cette rencontre, en avril 2025, Anne Pacéo a bien voulu me confier ses souvenirs de La Nouvelle Orléans, ville qui lui manquera toujours. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Les voici retranscrits pour vos plus grandes délices, lectrices nouvelles, lecteurs d'Orléans.

 

Souvenirs de La Nouvelle Orléans par Anne Pacéo

 

Propos recueillis par Guillaume Lagrée

Avril 2025

 

  1. Bonjour Anne, je vous ai rencontré à La Nouvelle Orléans en avril 2024. J’y séjournais pour une semaine. Vous pour plusieurs mois. Dans quel cadre ? Comment êtes-vous arrivée là-bas ?

 

La Villa Albertine, dispositif du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, permet à des artistes français de séjourner sur le territoire des Etats-Unis d’Amérique. J’en ai bénéficié en mars-avril 2024. J’y suis revenue à mes frais du 13 février au 6 mars 2025 pour continuer de tisser des liens.

 

  1. Qu’avez-vous appris de votre séjour ? Que connaissiez-vous de La Nouvelle Orléans avant de venir ? Qu’est ce qui a changé dans votre compréhension du lieu de naissance du Jazz ?

 

J’ai pris conscience que toutes les musiques que l’on écoute aujourd’hui viennent de là, viennent d’Afrique. Je connaissais peu de choses, le Jazz dit New Orleans mais je ne connaissais pas la scène actuelle. J’avais écouté quelques brass bands mais je n’avais pas pris conscience que la second line est une religion, que la musique est aussi présente au quotidien, partout, tout le temps. Ca m’a rendu heureuse de profiter d’autant de concerts.

 

  1. Pour une batteuse, quel effet ça fait de vivre à Drumsville ?

 

Ca a changé ma façon de jouer. J’avais besoin de retrouver une relation à la musique, de jouer pour jouer, pas par métier. Parfois, je dois donner un concert et je vais jouer par obligation, alors que je n’en ai pas envie. Là-bas, j’ai joué par envie, comme je le sens et quand je le sens. Cela m’a fait beaucoup de bien. J’ai pris des cours avec Herlin Riley & Shannon Powell.

 

  1. En tant que femme, Française, musicienne, comment s’est passée votre intégration ?

 

L’intégration s’est bien passée. Certaines portes ne se sont pas ouvertes facilement car je ne suis pas Afro descendante. Comme celles des Black Indians. Mais ça s’est fait. Les gens sont ouverts, se connectent facilement. Excellente vibration. C’est beaucoup plus accueillant que New York. La vie est dure car nous sommes aux USA mais l’accueil est excellent.

 

  1. Qu’avez-vous découvert sur place ? Quels musiciens vous ont émerveillé ? Lesquels sont devenus des collègues, des complices, des amis ?

 

Yusa, chanteuse et bassiste Cubaine. Une musicienne incroyable.  Victor Campbell, pianiste monstrueux. Khris Royal, saxophoniste & producteur, très cool. Louis Michot, musicien cajun, qui chante en français. The Ramble, groupe sur lequel j’ai flashé.

 

  1. Recommanderiez-vous le séjour, le dispositif de la Villa Albertine, à des jeunes musiciens français de Jazz ?

 

Je recommande le dispositif de la Villa Albertine pour faire une pause dans sa vie de musicien en tournée, prendre de l’inspiration.

 

  1. En dehors de la musique, qu’est-ce qui vous a plu ou déplu à La Nouvelle Orléans ?

 

Ce qui m’a déplu, c’est le manque d’argent pour les services publics. Les routes, les bus, la santé. Beaucoup de gens n’ont ni assurance ni mutuelle car ça coûte trop cher, doivent cumuler 3 emplois pour survivre. Le rêve américain, qu’on nous a vendu, ne vaut que pour les ultra riches. Je n’ai pas trop accroché sur la cuisine

NDLR : contrairement à moi pour la cuisine. J’ajoute qu’une musicienne suisse, résidant à La Nouvelle Orléans, m’a appris que les soins médicaux sont gratuits pour les musiciens & leur famille à La Nouvelle Orléans. Récompense pour tout l’argent qu’ils amènent en ville grâce au tourisme .

 

  1. Un standard du Jazz, chanté par Tony Bennett, dit « I left my heart in San Francisco ». Avez-vous laissé votre cœur à La Nouvelle Orléans ?

 

J’ai laissé mon cœur à La Nouvelle Orléans. Clairement. C’est pour cela que j’y suis retourné cette année et que je compte y revenir l’an prochain. Quand vous êtes étranger, vous êtes invité à jouer. Ils sont curieux de nouveauté. C’est le bon côté des Américains. Ils voient le positif. Ils m’ont trouvé Amazing😎

 

 

Le nouvel album d'Anne Pacéo, " Atlantis " sortira le vendredi 29 août 2025. Concert de sortie en France, à Paris, au festival Jazz à la Villette, jeudi 4 septembre 2025.Cf vidéo sous cet article.

La photographie du French Quarter (Quartier Français) à La Nouvelle Orléans est l'oeuvre de Guillaume Lagrée. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles & pénales.

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Katia Schiavone & Robin Mansanti dialoguent en douceur au 38 Riv

Publié le par Guillaume Lagrée

Katia Schiavone

&

Robin Mansanti

Paris, Ile de France, France

Le 38 Riv

Cool Jazz for Quiet Dreams

Dimanche 11 mai 2025, 19h30

Katia Schiavone: guitare électrique

Robin Mansanti: trompette, chant

Le thème des concerts du dimanche soir (19h30 & 21h30) au 38 Riv à Paris est Cool Jazz for Quiet Dreams. Cela garantit des ballades au programme quels que soient les musiciens en jeu.

A commencer par la première jouée ce soir. Chet Baker (1929 - 1988) la jouait avec les Belges Philip Catherine & Jean-Louis Rassinfosse ou l'Italien Ricardo del Fra. Ca sonne feutré, sensuel, touchant, bref joué comme il faut. Trompette en leader. En duo; le solo revient vite par définition. Il faut avoir des choses à dire et ils en ont. Jeu classique certes mais avec intensité. Personne n'applaudit la fin du solo de trompette. Le public est concentré. Solo de guitare sans accompagnement. Ca relance. La trompette repart. Le titre ne m'est pas revenu. C'était " Funk in a deep freeze " (Hank Mobley).

Katia Schiavone joue l'introduction en distillant les notes, une à une. Robin Mansanti chante un standard qu'affectionnait Chet Baker, " My Ideal ". Même voix, même accent, même ponctuation. Ce n'est pas du mimétisme, c'est de la réincarnation. Il enchaîne à la trompette, toujours dans le même style qui lui va si bien et qui est dans l'esprit des soirées du dimanche au 38 Riv à Paris. Il est 19h40 et le duo joue et chante comme s'il était Trois heures du matin. Solo de guitare qui nous tient en haleine, note après note. Un spectateur enthousiaste ne peut s'empêcher d'applaudir et de crier " Yeah ". Comme il n'est pas suivi, il se calme vite et écoute en silence comme tout le monde. 

Le duo reste dans les grands classiques. Logiquement . " East of the Sun ". Duo guitare voix moelleux à souhait. Solo de guitare frais et délicieusement troublant. C'est une ballade mais il y a de l'énergie vitale. Duo guitare trompette moelleux lui aussi.

Démarrage guitare trompette. Cette fois je ne connais pas. C'est assez énergique. Je ne prétends pas connaître tous les standards même si Lee Konitz aimait dire qu'il suffisait d'en connaître 7 par coeur pour être musicien de Jazz. Je bats la mesure du pied droit. Bon signe. Solo de guitare où Katia Schiavone attaque ferme mais sans monter le son. Plus d'intensité. C'est vif, nerveux. Ca marche. Ca crie " Yeah " dans le public. C'était " Romas " (Tadd Dameron).

Une autre composition de Tadd Dameron. " If You could see me now ". Magnifique ballade. Je ne connaissais pas les paroles que Robin Mansanti me fait découvrir ce soir. Une chanson d'amour triste, après la séparation évidemment. " Si tu pouvais me voir maintenant ". A la guitare, la barque glisse doucement sur un lac paisible. Enchaînement à la trompette. Son voilé sans sourdine. A la Chet Baker. Solo de guitare. Massage cérébral.

PAUSE

Une ballade commencé en duo instrumental. " Body and Soul ", une des 7 chansons dont parlait Lee Konitz. Le duo joue en glissant doucement. Ca touche en plein coeur. La trompette monte en intensité émotionnelle avant de passer la main à la guitare. Duo decrescendo vers le final. Intense. Cette fois, Robin Mansanti ne chante pas les paroles. 

" How deep is the ocean ". Cf vidéo sous cet article. Révision des grands classiques ce soir. Un autre standard attaché à Chet Baker. Je l'entends réincarné en Robin Mansanti ce soir. Après le solo de guitare, retour au duo guitare & trompette.

" Zingaro " (Antonio Carlos Jobim). Titré aussi " Retrato em Branco e Preto " & " Portrait in black and white ". Eric Le Lann le joue dans son superbe album hommage à Chet Baker, " I remember Chet " (2013). Le trompettiste me perce plein coeur, délicatement soutenu par la guitare électrique. Katia Schiavone poursuit seule. Le petit bateau vogue sur les flots de la baie de Rio. Duo exquis pour le final.

" Old Devil Moon ". Standard chanté par Ella Fitzgerald. Joué en trio par Sonny Rollins dans une version particulièrement intense enregistrée " Live at the Village Vanguard " (1957). Duo guitare voix qui flotte délicatement dans l'air. Comme la lune, justement. La guitare joue étouffée mais énergique. La trompette reprend le chant avec la guitare. Solo de guitare funky en douceur. Elle attaque, Katia. Elle calme le jeu pour accompagner la voix, jusqu'au final.

 

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Bruno Schorp & Olivier Calmel reçoivent au Café Laurent

Publié le par Guillaume Lagrée

Bruno Schorp

&

Olivier Calmel

Paris, Ile de France, France

Le Café Laurent

Jeudi 8 mai 2025, 19h45

 

Bruno Schorp : contrebasse

Olivier Calmel : piano, compositions

Invitée

Sylvie Calmel : chant

 

Bienvenue au 82e abonné de ce blog.

Que les Dieux et les Muses le protègent!

 

Un standard dont je reconnais le thème mais pas le titre. Cela fait des années que je n’ai pas entendu Olivier Calmel jouer un standard de Jazz. Il sait encore le faire. Grand son tout de suite. Ca swingue bien, impulsé par la contrebasse. Bruno Schorp met de l’énergie car il n’y a pas de batteur ce soir. Au tour d’Olivier de soutenir le solo de contrebasse. Bill Evans a joué ce thème. C’était « Dolphin Dance » d’Herbie Hancock. Après vérification, Bill Evans l’a joué en trio avec Eddie Gomez & Elliot Zigmund.

« Expansion » (Olivier Calmel). La musique avance, s’élargit. Un univers musical en expansion. C’est raffiné et énergique. Je hoche doucement la tête. Bon signe. Certains spectateurs bavardent doucement. La plupart préfèrent écouter attentivement.

« Yesterdays » (Jérôme Kern). Standard inusable. Martial Solal le jouait encore dans son dernier concert à Paris, salle Gaveau, en janvier 2019. Le duo alterne standards et compositions pour surprendre le public sans le perdre. La contrebasse dirige et le piano gronde en vagues derrière jusqu’à  lancer le thème. Bruno Schorp pétrit bien le son. Olivier ponctue avec énergie et précision. Ca balance avec du feeling. Olivier envoie de tous ses doigts. Bruno tient la base à la basse.

« Un certain dimanche 23 » composé par Olivier Calmel en souvenir d’un concert où le bassiste n’est jamais venu, alors qu’il s’agissait de jouer une musique funky. Moment difficile. Prince a résolu le problème sur sa chanson « Kiss », hymne funky sans basse. Morceau entraînant. Ma jambe droite réagit aux stimulations sonores. Olivier creuse bien dans le piano. La contrebasse vibre dur.

Retour au standard. L’alternance se poursuit dans ce concert. Je ne reconnais pas le thème. Ca balance tranquille. Plus calme que le morceau précédent. Elégant. « Up Jump Spring » extrait de l’album « Backlash » (1966) de Freddie Hubbard. Créé auparavant au sein des Jazz Messengers d’Art Blakey.

Une composition d’Olivier Calmel qui commence en travaillant dans les cordes du piano. Il finit par lancer un thème énergique et orientaliste, dit « Ca, c’est pour toi » et c’est à Bruno Schorp de conduire soutenu par le piano en vague continue. Olivier s’amuse en tenant les cordes du piano de la main gauche et en jouant du clavier de la main droite. Son transformé qui m’évoque le cymbalum. Retour au piano en chef avec la contrebasse qui soutient. Bel envol du duo. Je bats de la jambe droite et ondule de la tête. Bref, je suis captivé. C’était « Le Hongrois déraille » inspiré de la musique hongroise (Bela Bartok probablement). Europe orientale, pas orientalisme.

Intro de la contrebasse qui marque un pas chaloupé. Le piano répond. Ca swingue bien. Ca sonne comme un standard. Je bats la mesure du pied droit, mon voisin de droite du pied gauche. Le duo arrive à un standard dont le thème m’est connu mais dont le titre m’échappe. Cette improvisation sur une forme de Blues débouche sur du Monk, logiquement.

 

PAUSE

Un standard du Jazz moderne. Olivier lutte avec le piano qui sonne un peu faux, avouons-le. La musique sonne juste, elle. Là, ça sonne mieux dans un dialogue piano & contrebasse où la contrebasse mène l’échange. « Juju » (Wayne Shorter), standard du Jazz moderne en effet.

«  Piazzo Tango », une composition d’Olivier Calmel dédiée à Astor Piazzola, bien entendu. Pour la première fois sur scène, Sylvie Calmel rejoint son frère pour chanter en sa compagnie. Le tango s’installe, avance tranquille et chaloupé. Sylvie Calmel n’est pas chanteuse de profession mais elle sait chanter. Lyrique avec une voix de mezzo-soprano. Sans micro. Elle assure mais doit encore apprendre les paroles. Il y a une bonne base pour travailler en tout cas.

Une composition de Chick Corea qui n’est pas « Spain ». Attaque puissante du piano. Ca sonne espagnol aussi. Logiquement, c’est « La Fiesta ». La contrebasse reprend cet air puissant, entraînant. Au tour du solo de contrebasse avec Olivier qui joue dans les cordes du piano main gauche et sur le clavier main droite. Ca percute. Le pianiste reprend la main.

Enchaînement compliqué car le pianiste change de partition. Un peu laborieux mais il y arrive. Une musique de film d’Hans Zimmer. Très romantique au sens nord-américain du terme. Non, ce n’est pas du Hans Zimmer. Arrivée à un thème que je connais sans trouver le titre. Joyeux, enlevé.

La contrebasse impulse un autre air. Le duo enchaîne sur un autre air connu qui balance terrible. Ca part, envoie à deux. Tout se ralentit, s’apaise sur le même thème décomposé. Pas connu mais je le connais. « Travelling Mafate » inspiré à Olivier Calmel par un séjour sur l’île de La Réunion.

« La chambre rit », composition d’Olivier Calmel pour un court métrage. Une valse avec beaucoup de tendresse comme l’indique le compositeur.

Un nouveau thème de Wayne Shorter. Cela s’entend. Cela éblouit tout de suite avec des notes saupoudrées comme des étoiles dans le ciel. Et cet art subtil de décaler les sons. Je bats la mesure du pied droit. Contrebasse sans microphone et qui s’entend. Quel bonheur !

« Il Palio » (Olivier Calmel). Inspiré par le Palio, course traditionnelle de chevaux entre quartiers de Sienne, Toscane, Italie. Olivier installe l’ambiance, calme, planante même. Ca s’anime, s’agite. Normal pour une course de chevaux. La mélodie commence à tourner comme les chevaux sur la Piazza del Campo à Sienne. La contrebasse entre dans la danse. Belle envolée finale. Pas de pitié pour le piano.

« Le mort », composition d’Olivier Calmel pour un court métrage. Une ballade triste comme le titre l’indique. Le mort saisit le vif, comme disent les notaires. La musique s’anime avec le solo de contrebasse ponctué par le piano.

Bruno Schorp sera en concert avec son projet Odissey, en France, à Paris, sur la péniche Le Son de la Terre, mercredi 21 mai 2025 à 20h.

Olivier Calmel sera en concert avec son ensemble Double Celli, maintes fois loué sur ce blog, en France, à Paris, au Bal Blomet, vendredi 16 mai 2025 à 20h. Cf vidéo sous cet article.

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" Modular " Srdjan Ivanovic

Publié le par Guillaume Lagrée

Manu Codjia par Juan Carlos HERNANDEZ

Manu Codjia par Juan Carlos HERNANDEZ

 Srdjan Ivanovic

" Modular "

Rue des Balkans. 2024

Manu Codjia: guitare électrique

Yoni Zelnik: contrebasse

Sdrjan Ivanovic: batterie + shaker (1) & balafon (2)

Olivier Laisney: trompette (1, 2, 4 - 7)

Ludivine Issambourg: flute (4, 6, 7), flute alto (1), flute basse (2)

Magic Malik: flute (1 & 2)

Christophe Panzani: saxophone ténor (8)

Srdjan Ivanovic est un artiste soutenu par le Réseau Jazz France Balkans.

Lectrices de France, lecteurs des Balkans, je vous ai déjà chanté les louanges du projet Modular du batteur Bosnien, éduqué en Grèce et aujourd'hui domicilié en France, Srdjan Ivanovic , pour 2 concerts parisiens: au 38 Riv en juin 2024, au Sunset en janvier 2025.

Il n'est que temps de célébrer l'album " Modular " sorti en février 2024. Ni piano ni clavier mais une solide rythmique contrebasse, batterie, guitare électrique allégée par la flute de Ludivine Issambourg à laquelle s'ajoute la solide trompette d'Olivier Laisney & plus épisodiquement la flute de Magic Malik et, pour " Le Jongleur " (8), inspiré d'un spectacle de rue à Paris, le sax ténor de Christophe Panzani.

L'enchantement commence dès les premières notes de " Fee Fee ", composé pour la naissance d'un garçon (1). Cf extrait audio au dessus de cet article. J'avoue être particulièrement séduit par la dignité et l'énergie qui se dégagent de la composition du leader, " Résistance " (2). 

Sdrjan Ivanovic sait mêler ses diverses influences qui nourrissent son identité plurielle.

Il balkanise et électrise un classique de la chanson française, " Sous le ciel de Paris " (3), chanson titre d'un film de Julien Duvivier rendue célèbre par les reprises de Juliette Gréco, Edith Piaf & Yves Montand. Il nous livre pour conclure une version méconnaissable, pour moi en tout cas, d'un classique de la Pop anglaise, " While my guitar gently weeps " (9) des Beatles.

Auparavant, le groupe vous fera voyager lectrices de France, lecteurs des Balkans, à Istambul puisque la Bosnie-Herzégovine fit longtemps partie de l'Empire ottoman, " U Stambolu " (5), chevaucher sur les montagnes des Balkans avec " Kapitan Mihalis " (7), voyager au fil de la mémoire entre passé et présent, " Past present " (6), dans une île des Cyclades en Grèce, " Sweet home Lagkada " (4).

Bref, lectrices de France, lecteurs des Balkans, partez en voyage immobile, sauf si vous dansez, au son de l'album " Modular " de Srdjan Ivanovic. A consommer sans modération.  

Prochains concerts en France de Modular:

- Centre Val de Loire, Indre et Loire, festival  Chinon en Jazz, samedi 7 juin à 20h (entrée libre)

- Ile de France, Paris, le 38 Riv, samedi 28 juin à 19h30 & 21h30.

La photographie de Manu Codjia est l'oeuvre de l'Inspiré Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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" Miles Davis et la Quête du Son " Dave Chisholm

Publié le par Guillaume Lagrée

Miles Davis et

la Quête du Son

Dave Chisholm

Préface d'Erin Davis

Glénat. 2025. 

Dave Chisholm: scénario, dessin, couleur

Philippe Touboul: traduction française

 

Si  Stan Getz était surnommé " The Sound ", Miles Davis était lui surnommé par deux compositions de deux génies qu'il a révélé au monde, " The Sorcerer " (Herbie Hancock) & " Prince of Darkness "  ( Wayne Shorter) extraits de l'album " Sorcerer " (1967). Cf extrait audio au dessus de cet article. 

" Quand j'ai entendu pour la première fois en concert Bird & Diz, ce fut le plus grand choc de ma vie, habillé. Toute ma vie, j'ai cherché à atteindre cette émotion dans ma musique. Je m'en suis parfois approché de très près mais je n'y suis encore jamais parvenu . Je cherche encore ". Miles Davis (1926 - 1991).

C'est cette quête obsessionnelle que raconte le trompettiste, compositeur, scénariste & dessinateur Dave Chisholm dans cette bande dessinée " Miles Davis et la Quête du Son ". Bien traduite en français par Philippe Touboul.

Une quête qui relève d'un complexe oedipien m'a appris l'auteur puisque la mère de Miles n'a jamais apprécié que son fils joue la musique du Diable, le Jazz, sur un instrument de foire, la trompette. C'est aussi ce complexe qui expliquerait le comportement chaotique de Miles Davis avec les femmes: mauvais mari, mauvais père, mauvais compagnon même s'il a cherché à se rattraper, notamment en jouant dans les années 1980 avec son fils Erin Davis, qui préface joliment cet ouvrage.

" Que savait faire Miles Davis avec une femme, à part l'amener dans sa grotte? " dit élegamment Joni Mitchell qui refusa ses avances. S'en inspirer.

" Fran Dance " est un hommage à la danseuse Frances Taylor qui figure sur la pochette de l'album " Someday my prince will come " (1961).

L'actrice Cecily Tyson figure sur la pochette de l'album " Sorcerer " (1967).Cf extrait audio au dessus de cet article. Il lui dédia plus tard " Star on Cecily " sur l'album " Star People " (1983).

La chanteuse Betty Marbry, demeurée Betty Davis après son divorce, dont Madonna a tout copié à part la couleur de peau, brancha Miles Davis sur l'électricité, Jimi Hendrix, James Brown, Sly Stone le faisant changer de vêtements, de musique et de public. " Mademoiselle Mabry " sur l'album " Filles de Kilimandjaro " (1969) dont tous les titres sont en français. Il suffit de comparer l'extrait audio de 1967 au dessus et la vidéo de 1969 en dessous de cet article pour saisir le changement radical opéré en 2 ans.

" Je vois des couleurs et des choses quand je joue " (Miles Davis). Il était aussi surnommé le Picasso du Jazz. Parce que comme Picasso, il ne respectait pas les femmes et changeait de style tous les 10 ans au maximum. D'ailleurs, Miles Davis s'est mis à dessiner et peindre en 1982 pour retrouver l'usage d'une main droite paralysée par un AVC. Méthode efficace. Je garde toujours pieusement l'affiche du Miles Davis World Tour 1990 dessinée par le Sorcier, le Prince des Ténèbres. 

Cette BD raconte aussi ses démêlés avec la police et la justice puisqu'il était Noir, musicien de Jazz , toxicomane, orgueilleux, ombrageux mais toujours avec cette fragilité qui s'entend dans le son de sa trompette. Si Miles Davis jouait si bien " Autumn leaves " , c'était aussi un hommage à Juliette Gréco qui chantait si bien " Les feuilles mortes ". Juliette Gréco, la première femme qui lui parut plus importante que la musique.

Bref, lectrices Bluesy, lecteurs Funky, que vous connaissiez ou non l'oeuvre de Miles Davis, vous pourrez apprécier la Bande dessinée " Miles Davis et la Quête du son ". Pour les anglophones, voyez l'édition originale sur le site Internet de l'auteur Dave Chisholm.

" Dans le jazz moderne, Miles Davis définit les termes. C'est son boulot. " (Ralph J.Gleason, texte de présentation de l'album " Bitches Brew " (1970). Rien à ajouter.

 

 

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Blue Giant Explorer. Volume 7. Shinichi Ishizuka

Publié le par Guillaume Lagrée

The Spotted Cat. La Nouvelle Orléans par Guillaume Lagrée

The Spotted Cat. La Nouvelle Orléans par Guillaume Lagrée

Blue Giant Explorer 

Volume 7

Shinichi Ishizuka

Glénat Mangas. 2025.

Lectrices exploratrices, lecteurs voyageurs, vous avez lu sur ce blog la chronique de mon voyage aux sources du Jazz, à La Nouvelle Orléans. Vous suivez aussi sur ce blog le manga Jazz Blue Giant Explorer qui raconte l'ascension du saxophoniste ténor japonais Dai Myamoto vers les sommets du Jazz.

Les deux se rejoignent avec le volume 7 de Blue Giant Explorer qui se déroule essentiellement à La Nouvelle Orléans.

Dai fait équipe avec un pianiste mexicain Antonio Soto et un batteur noir américain Zod. Zod est un colosse qui préfère gagner sa vie aux cartes qu'à la batterie. Dai le bluffe et le convainc de former un trio. Vu la carrure du gaillard, plus haut et plus large que le pianiste & le saxophoniste réunis, il leur faut changer de voiture, passer de la berline Honda au van Chrysler. 

Ensuite, en route vers La Nouvelle Orléans. Là bas, Zod connaît tout le monde, décroche des clubs pour jouer ( ça joue de 10h le matin à 4h le lendemain matin à La Nouvelle Orléans), des journalistes pour les suivre et en parler. Ils rencontrent même une clarinettiste que j'ai rencontré là bas. Elle joue dans la rue depuis des années et le pianiste Marc Benham, mon complice de voyage, a joué avec elle.

Bref, la carrière de Dai Myamoto progresse mais, avec les femmes, toujours rien. Ce manga n'est pas réservé aux enfants mais le héros est aussi chaste que Tintin ou Lucky Luke. Pour un musicien, il lui manque du vécu. Comment jouer une ballade sans chagrin d'amour? Il est vrai qu'il n'est pas du genre à jouer des ballades.

Chaque chapitre porte le titre d'un standard du Jazz. Cela me permet d'en découvrir de nouveaux à chaque épisode. Pour ce volume 7, en illustration sonore, j'en ai choisi deux que je connais.

" Lester left town " composé en 1959 par Wayne Shorter (1933 - 2023) en souvenir du Président Lester Young (1909-1959). Cf extrait audio au dessus de cet article.

Quand vous arrivez par avion  à La Nouvelle Orléans, vous atterrissez au Louis Armstrong Airport et la musique du Roi du Jazz est diffusée dans les hauts parleurs. Cf vidéo sous cet article.

Le volume 8 du manga Jazz Blue Giant Explorer paraîtra en France le mercredi 21 mai 2025.

 

 

La photographie de la façade du Spotted Cat à La Nouvelle Orléans est l'oeuvre de Guillaume Lagrée. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles & pénales.

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