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Sélection de festivals & de concerts de Jazz pour mai 2025

Publié le par Guillaume Lagrée

Miguel Zenon par Juan Carlos HERNANDEZ

Miguel Zenon par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices vénérées, lecteurs vénérables, fidèles abonnés au Jazz et à l'électricité, à tous présents et à venir, Salut!

Armé de mauvaise foi et de partialité, je vous propose la sélection suivante de festivals & de concerts  de Jazz pour mai 2025.

Pour une sélection plus complète sur Paris et l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, voyez l'agenda de Jazz Magazine

Si vous ne voulez ou ne pouvez pas sortir de chez vous, plusieurs solutions s'offrent à vous:

- Ecouter les concerts sur France Musique avec les émissions Jazz Club  et Jazz sur le Vif (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live.

- Pour l'actualité du Jazz 24h/24, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio.  Une fois sur le site Internet de la radio, cliquez au centre de l'écran sur Ecouter le live radio et le programme démarre. Il s'agit d'une radio associative, sans publicité. Si vous êtes imposables en France, vos dons sont déductibles fiscalement.

Le  podcast de l' émission de juin 2022 en 2 parties sur France Culture," Une histoire particulière " consacrée à Dizzy Gillespie Président reste disponible.  Avec la participation de Guillaume Lagrée, l'Excellent auteur de ce blog.

Sur la radio TSFJAZZ, vous trouverez le podcast de l'émission " Caviar  et champagne " du mercredi 14 février 2024 ,  " Ode aux amours contrariées " , pour la Saint Valentin. Avec la participation de Guillaume Lagrée, l'Excellent auteur de ce blog. 

Vous pouvez assister depuis la Toile aux concerts à New York, USA, dans Greenwich Village, des clubs Small's et Mezzrow. Accès gratuit hors frais de connexion. Sur Internet, si c'est gratuit, c'est toi le produit.

Aux Lilas (93), le Triton vous propose un service de vidéo à la demande qui vous permet de voir et d'écouter les concerts passés pour une somme modique..

A  Paris, Ile de France, France, à la Philharmonie: exposition Ravel Boléro du mardi 3 décembre 2024 au dimanche 15 juin 2025. Maurice Ravel (1875 - 1937) n'a cessé d'écouter et d'influencer le Jazz

A Paris, Ile de France, France, au musée Picasso: exposition " L'art dégénéré: le procès de l'art moderne sous le nazisme " jusqu'au dimanche 25 mai 2025. A voir en écoutant au casque Eddie Rosner, le Jazzman du Goulag. " Etre Juif et jouer une musique de nègres à Berlin en 1933, c'était vraiment une mauvaise situation. Même quand vous vous appelez Adolf." (Adolf Ignatievitch dit Eddie Rosner).

Quelques festivals de Jazz en France

 

En Ile de France, à Paris, au Baiser Salé, du mercredi 30 avril au vendredi 13 juin, 19e festival des Caribéennes de mai.

En Ile de France, dans les Yvelines, à Saint Germain en Laye, festival Jazz & Gastronomie à l'hôtel restaurant Cazaudehore du jeudi 8 au dimanche 11 mai.

En Ile de France, à Paris, festival Jazz à Saint Germain des Prés du lundi 12 au lundi 19 mai 2025. Avec Paul Lay en trio (mercredi 14 mai) & Leila Olivesi qui crée son African Rhapsody (jeudi 15 & lundi 19 mai). Cf extrait audio au dessus de cet article.

En Ile de France, dans l'Essonne, festival de Jazz de de Longjumeau du mercredi 14 au dimanche 18 mai avec un ciné concert d'Isabelle Olivier mercredi 14 mai (10h pour les enfants, 20h pour tous).

En Ile de France, à Paris, à la Philharmonie, festival Caraïbes du jeudi 15 au dimanche 18 mai avec Anthony Joseph & Roger Raspail (dimanche 18 mai).

En Ile de France, en Seine Saint Denis, à Pavillons sous Bois, 20e Pavillons Jazz Festival du jeudi 22 au samedi 24 mai.

En Provence Alpes Côte d'Azur, dans les Bouches du Rhône, sur la planète Marseille, Ici Jazz fest du jeudi 22 au dimanche 25 mai. 25 concerts dans 25 lieux de l'heure du lever à celle du coucher.

En Bourgogne Franche Comté, en Côte d'Or, à Puligny Montrachet, festival Montrachet Jazz samedi 24 & dimanche 25 mai avec Paul Lay & Ludivine Issambourg. Grands crus de Bourgogne à déguster avec modération. Le Jazz se savoure, lui, sans modération. Cf extrait audio au dessus de cet article.

En Normandie, dans la Manche, à Coutances, festival Jazz sous les Pommiers, du samedi 24 au samedi 31 mai 2025.

En Ile de France, à Paris, au Sunset/Sunside, festival Paris Jazz Voice du mercredi 28 mai au samedi 12 juillet. Chanteurs & chanteuses de Jazz à volonté.

En Auvergne Rhône Alpes, dans le Rhône, à Lyon, festival Jazz à cours & jardins du samedi 31 mai au dimanche 15 juin dans divers cours & jardins de la ville avec le duo Céline Bonacina & Laurent Dehors (samedi 31 mai).

 

Quelques concerts de Jazz en France

Le lundi & le mardi, à Paris, au Duc des Lombards, Nouvelle scène à 19h30, 21h, 22h30. Entrée libre pour découvrir les jeunes talents du Jazz en France.

Jeudi 1er mai, 19h45, Paris, le Café Laurent: trio Laurent Coq, Yoni Zelnik & Fred Pasqua. Classieux. Entrée libre.

Vendredi 2 mai, 19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: le 5tet Helicon d'Olga Amelchenko. Suivez cette femme!

Samedi 3 mai:

- 19h, Paris, Maison de la Radio, studio 104: Lady Day Sings. Création mondiale en hommage à Billie Holiday avec récitante, piano, contrebasse, batterie et chorale scolaire.

19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: le 4tet d'Olga Amelchenko invite Teis Semey. Suivez cette femme!

- 19h30 & 21h30, Paris, le Baiser Salé: Magic Malik Orchestra. Un orchestre à 4. Ils en sont capables. 

- 19h45, Paris, le Café Laurent: 4tet Frédéric Favarel, Sébastien Lovato, Yves Torchinsky & Luc Isenmann. Classieux. Entrée libre.

Dimanche 4 mai, 18h & 19h, Paris, Les rendez-vous d'ailleurs: Ovale Skylight suivi du 4tet de Miguel Castro déjà célébré sur ce blog.

Mardi 6 mai:

19h45, Paris, le Café Laurent: dialogue Robin Mansanti & Dexter Goldberg. Exquis. Entrée libre.

- 20h, Paris, le New Morning: Eddy m'a dit. Emmanuel Bex rend hommage à Eddy Louiss. Concert de sortie de l'album " Eddy m'a dit ". Tout Eddy. 

Mercredi 7 mai, 20h, Saint Brieuc (22), Villa Rohannec'h: trio Olivier Goas, Yoni Zelnik & Médéric Collignon. Entrée libre.

Jeudi 8 mai, 19h45, Paris, le Café Laurent:  dialogue Olivier Calmel & Bruno Schorp. Retour au Jazz. Classieux. Entrée libre.

Dimanche 11 mai, 19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: dialogue Katia Schiavone & Robin Mansanti. Cool Jazz for Quiet Dreams. 

Mardi 13 mai, 20h, Paris, Bal Blomet: le 4tet de Miguel Zenon. Grammy 2024 du meilleur album de Latin Jazz. Cf photographie au dessus de cet article.

Mercredi 14 mai, 19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: Dimitri Baevsky 4tet avec Alain Jean-Marie. La classe internationale.

Vendredi 16 mai:

- 20h, Vincennes (94), Espace Sorano: le piano trio du guitariste belge Philip Catherine. Elégant.

- 20h, Paris, Bal Blomet: Double Celli, sextet de Jazz de chambre d'Olivier Calmel, maintes fois célébré sur ce blog.  Avec Baptiste Herbin en invité spécial. Cf vidéo sous cet article.

- 20h30, Les Lilas (93), le Triton: le Blues Roots 5tet d'Henri Texier. Le conteur bassiste. 

Samedi 17 mai:

- 19h, Paris, Maison de la Radio: Antoine Berjeaut Chromesthesia + Sylvaine Hélary Orchestre Incandescent. Concerts diffusés par France Musique en direct & en différé.

- 21h, Conflans Sainte Honorine (78), Conservatoire de musique George Gershwin, salle Debussy: le trio vocal Bloom, acclamé sur ce blog.

- 21h30, Paris, le Sunside: le trio de Franck Amsallem . Un été 42

Lundi 19 mai:

19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: le trio de Dexter Goldberg. Elégant.

- 20h, Paris, le Pan Piper: dialogue Emmanuel Bex & Olivier Temime. Secours Pop Live. Concert au bénéfice du Secours Populaire.

Mardi 20 mai:

- 20h30, Paris, le Sunset: Kevin Saura Group pour la sortie de l'album " Ahead ". Groovissimo. 

 - 21h30, Paris, le Sunside: le nouveau trio du Maestro Enrico Pieranunzi. Raffiné. 

Mercredi 21 mai:

- 19h45, Paris, le Café Laurent: trio Deborah Tanguy, Yoni Zelnik & Christian Brenner. Valeur sûre. 

- 20h, Paris, Le Son de la Terre: embarquez sur la péniche avec l'Odyssey de Bruno Schorp, Malou Oheix, Christophe Panzani, Leonardo Montana & Karl Jannuska.

- 20h, Paris, Osteria Trudaine: 6 + 4 = 10 cordes. Dialogue Jean de Aguiar & Joana Martinez. Participation libre. En douceur. 

Mercredi 21 & jeudi 22 mai, 21h30, Paris, Le Sunside: The Rise. Julien Lourau. Retour aux sources.

Vendredi 23 & samedi 24 mai, 20h, Paris, le Bal Blomet: le trio de Jacky Terrasson

Vendredi 23 mai, 20h30, Les Lilas (93), le Triton: le 4tet de Fabrice Moreau avec Nelson Veras, Ricardo Izquierdo & Jozef Dumoulin. Magique.

Samedi 24 mai, 19h, Paris, le Sunside: le 4tet d'Emilie Forbin avec Leonardo Montana & Karl Jannuska.

Dimanche 25 mai:

- 15h & 17h, Paris, le 38 Riv: Jazz meets Classical. Le trio de Thomas Delor avec SImon Martineau. Subtil.

- 20h, Paris, le Son de la Terre: un 4tet inédit. Guillaume Saint James, David Patrois & Didier Ithurssary invitent Chris Brubeck, le fils de Dave Brubeck.  Original.

Mardi 27 mai, 20h30, Boulogne-Billancourt (92), la Seine Musicale: duo Richard Bona (Cameroun) & Alfredo Rodriguez (Cuba). L'Afrique dialogue avec l'Amérique en Europe.

Mercredi 28 mai:

- 19h, Soissons (02), Cité de la Musique et de la Danse: Homelands, le trio piano, guitare & percussions indiennes de Matthieu Marthouret. Entrée libre.

- 19h30, Paris, le New Morning : The Bad Plus. Le trio avec piano est devenu un 4tet sans piano avec Ben Monder & Chris Speed

19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: le trio de Julia Perminova. Passionné.

Jeudi 29 mai, 19h45, Paris, le Café Laurent: le duo Manuel Rocheman & Olivier Ker Ourio jouera ses " Affinities " célébrées sur ce blog. Entrée libre.

Vendredi 30 mai, 19h45, Paris, le Café Laurent: le trio Yoann Loustalot, Stéphane Kérécki & François Chesnel. Sans tambour mais avec trompette. Entrée libre.

Samedi 31 mai:

19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: le trio de Michael Valeanu pour la sortie de l'album " Road Songs ".

19h45, Paris, le Café Laurent: le 4tet Pierre de Bethmann, Yoann Loustalot, Blaise Chevallier & Arnaud Lechantre. Entrée libre.

 

La photographie de Miguel Zenon est l'oeuvre du Latin Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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Katia Schiavone & Robin Mansanti dialoguent en douceur au 38 Riv

Publié le par Guillaume Lagrée

Katia Schiavone

&

Robin Mansanti

Paris, Ile de France, France

Le 38 Riv

Cool Jazz for Quiet Dreams

Dimanche 11 mai 2025, 19h30

Katia Schiavone: guitare électrique

Robin Mansanti: trompette, chant

Le thème des concerts du dimanche soir (19h30 & 21h30) au 38 Riv à Paris est Cool Jazz for Quiet Dreams. Cela garantit des ballades au programme quels que soient les musiciens en jeu.

A commencer par la première jouée ce soir. Chet Baker (1929 - 1988) la jouait avec les Belges Philip Catherine & Jean-Louis Rassinfosse ou l'Italien Ricardo del Fra. Ca sonne feutré, sensuel, touchant, bref joué comme il faut. Trompette en leader. En duo; le solo revient vite par définition. Il faut avoir des choses à dire et ils en ont. Jeu classique certes mais avec intensité. Personne n'applaudit la fin du solo de trompette. Le public est concentré. Solo de guitare sans accompagnement. Ca relance. La trompette repart. Le titre ne m'est pas revenu. C'était " Funk in a deep freeze " (Hank Mobley).

Katia Schiavone joue l'introduction en distillant les notes, une à une. Robin Mansanti chante un standard qu'affectionnait Chet Baker, " My Ideal ". Même voix, même accent, même ponctuation. Ce n'est pas du mimétisme, c'est de la réincarnation. Il enchaîne à la trompette, toujours dans le même style qui lui va si bien et qui est dans l'esprit des soirées du dimanche au 38 Riv à Paris. Il est 19h40 et le duo joue et chante comme s'il était Trois heures du matin. Solo de guitare qui nous tient en haleine, note après note. Un spectateur enthousiaste ne peut s'empêcher d'applaudir et de crier " Yeah ". Comme il n'est pas suivi, il se calme vite et écoute en silence comme tout le monde. 

Le duo reste dans les grands classiques. Logiquement . " East of the Sun ". Duo guitare voix moelleux à souhait. Solo de guitare frais et délicieusement troublant. C'est une ballade mais il y a de l'énergie vitale. Duo guitare trompette moelleux lui aussi.

Démarrage guitare trompette. Cette fois je ne connais pas. C'est assez énergique. Je ne prétends pas connaître tous les standards même si Lee Konitz aimait dire qu'il suffisait d'en connaître 7 par coeur pour être musicien de Jazz. Je bats la mesure du pied droit. Bon signe. Solo de guitare où Katia Schiavone attaque ferme mais sans monter le son. Plus d'intensité. C'est vif, nerveux. Ca marche. Ca crie " Yeah " dans le public. C'était " Romas " (Tadd Dameron).

Une autre composition de Tadd Dameron. " If You could see me now ". Magnifique ballade. Je ne connaissais pas les paroles que Robin Mansanti me fait découvrir ce soir. Une chanson d'amour triste, après la séparation évidemment. " Si tu pouvais me voir maintenant ". A la guitare, la barque glisse doucement sur un lac paisible. Enchaînement à la trompette. Son voilé sans sourdine. A la Chet Baker. Solo de guitare. Massage cérébral.

PAUSE

Une ballade commencé en duo instrumental. " Body and Soul ", une des 7 chansons dont parlait Lee Konitz. Le duo joue en glissant doucement. Ca touche en plein coeur. La trompette monte en intensité émotionnelle avant de passer la main à la guitare. Duo decrescendo vers le final. Intense. Cette fois, Robin Mansanti ne chante pas les paroles. 

" How deep is the ocean ". Cf vidéo sous cet article. Révision des grands classiques ce soir. Un autre standard attaché à Chet Baker. Je l'entends réincarné en Robin Mansanti ce soir. Après le solo de guitare, retour au duo guitare & trompette.

" Zingaro " (Antonio Carlos Jobim). Titré aussi " Retrato em Branco e Preto " & " Portrait in black and white ". Eric Le Lann le joue dans son superbe album hommage à Chet Baker, " I remember Chet " (2013). Le trompettiste me perce plein coeur, délicatement soutenu par la guitare électrique. Katia Schiavone poursuit seule. Le petit bateau vogue sur les flots de la baie de Rio. Duo exquis pour le final.

" Old Devil Moon ". Standard chanté par Ella Fitzgerald. Joué en trio par Sonny Rollins dans une version particulièrement intense enregistrée " Live at the Village Vanguard " (1957). Duo guitare voix qui flotte délicatement dans l'air. Comme la lune, justement. La guitare joue étouffée mais énergique. La trompette reprend le chant avec la guitare. Solo de guitare funky en douceur. Elle attaque, Katia. Elle calme le jeu pour accompagner la voix, jusqu'au final.

 

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Bruno Schorp & Olivier Calmel reçoivent au Café Laurent

Publié le par Guillaume Lagrée

Bruno Schorp

&

Olivier Calmel

Paris, Ile de France, France

Le Café Laurent

Jeudi 8 mai 2025, 19h45

 

Bruno Schorp : contrebasse

Olivier Calmel : piano, compositions

Invitée

Sylvie Calmel : chant

 

Bienvenue au 82e abonné de ce blog.

Que les Dieux et les Muses le protègent!

 

Un standard dont je reconnais le thème mais pas le titre. Cela fait des années que je n’ai pas entendu Olivier Calmel jouer un standard de Jazz. Il sait encore le faire. Grand son tout de suite. Ca swingue bien, impulsé par la contrebasse. Bruno Schorp met de l’énergie car il n’y a pas de batteur ce soir. Au tour d’Olivier de soutenir le solo de contrebasse. Bill Evans a joué ce thème. C’était « Dolphin Dance » d’Herbie Hancock. Après vérification, Bill Evans l’a joué en trio avec Eddie Gomez & Elliot Zigmund.

« Expansion » (Olivier Calmel). La musique avance, s’élargit. Un univers musical en expansion. C’est raffiné et énergique. Je hoche doucement la tête. Bon signe. Certains spectateurs bavardent doucement. La plupart préfèrent écouter attentivement.

« Yesterdays » (Jérôme Kern). Standard inusable. Martial Solal le jouait encore dans son dernier concert à Paris, salle Gaveau, en janvier 2019. Le duo alterne standards et compositions pour surprendre le public sans le perdre. La contrebasse dirige et le piano gronde en vagues derrière jusqu’à  lancer le thème. Bruno Schorp pétrit bien le son. Olivier ponctue avec énergie et précision. Ca balance avec du feeling. Olivier envoie de tous ses doigts. Bruno tient la base à la basse.

« Un certain dimanche 23 » composé par Olivier Calmel en souvenir d’un concert où le bassiste n’est jamais venu, alors qu’il s’agissait de jouer une musique funky. Moment difficile. Prince a résolu le problème sur sa chanson « Kiss », hymne funky sans basse. Morceau entraînant. Ma jambe droite réagit aux stimulations sonores. Olivier creuse bien dans le piano. La contrebasse vibre dur.

Retour au standard. L’alternance se poursuit dans ce concert. Je ne reconnais pas le thème. Ca balance tranquille. Plus calme que le morceau précédent. Elégant. « Up Jump Spring » extrait de l’album « Backlash » (1966) de Freddie Hubbard. Créé auparavant au sein des Jazz Messengers d’Art Blakey.

Une composition d’Olivier Calmel qui commence en travaillant dans les cordes du piano. Il finit par lancer un thème énergique et orientaliste, dit « Ca, c’est pour toi » et c’est à Bruno Schorp de conduire soutenu par le piano en vague continue. Olivier s’amuse en tenant les cordes du piano de la main gauche et en jouant du clavier de la main droite. Son transformé qui m’évoque le cymbalum. Retour au piano en chef avec la contrebasse qui soutient. Bel envol du duo. Je bats de la jambe droite et ondule de la tête. Bref, je suis captivé. C’était « Le Hongrois déraille » inspiré de la musique hongroise (Bela Bartok probablement). Europe orientale, pas orientalisme.

Intro de la contrebasse qui marque un pas chaloupé. Le piano répond. Ca swingue bien. Ca sonne comme un standard. Je bats la mesure du pied droit, mon voisin de droite du pied gauche. Le duo arrive à un standard dont le thème m’est connu mais dont le titre m’échappe. Cette improvisation sur une forme de Blues débouche sur du Monk, logiquement.

 

PAUSE

Un standard du Jazz moderne. Olivier lutte avec le piano qui sonne un peu faux, avouons-le. La musique sonne juste, elle. Là, ça sonne mieux dans un dialogue piano & contrebasse où la contrebasse mène l’échange. « Juju » (Wayne Shorter), standard du Jazz moderne en effet.

«  Piazzo Tango », une composition d’Olivier Calmel dédiée à Astor Piazzola, bien entendu. Pour la première fois sur scène, Sylvie Calmel rejoint son frère pour chanter en sa compagnie. Le tango s’installe, avance tranquille et chaloupé. Sylvie Calmel n’est pas chanteuse de profession mais elle sait chanter. Lyrique avec une voix de mezzo-soprano. Sans micro. Elle assure mais doit encore apprendre les paroles. Il y a une bonne base pour travailler en tout cas.

Une composition de Chick Corea qui n’est pas « Spain ». Attaque puissante du piano. Ca sonne espagnol aussi. Logiquement, c’est « La Fiesta ». La contrebasse reprend cet air puissant, entraînant. Au tour du solo de contrebasse avec Olivier qui joue dans les cordes du piano main gauche et sur le clavier main droite. Ca percute. Le pianiste reprend la main.

Enchaînement compliqué car le pianiste change de partition. Un peu laborieux mais il y arrive. Une musique de film d’Hans Zimmer. Très romantique au sens nord-américain du terme. Non, ce n’est pas du Hans Zimmer. Arrivée à un thème que je connais sans trouver le titre. Joyeux, enlevé.

La contrebasse impulse un autre air. Le duo enchaîne sur un autre air connu qui balance terrible. Ca part, envoie à deux. Tout se ralentit, s’apaise sur le même thème décomposé. Pas connu mais je le connais. « Travelling Mafate » inspiré à Olivier Calmel par un séjour sur l’île de La Réunion.

« La chambre rit », composition d’Olivier Calmel pour un court métrage. Une valse avec beaucoup de tendresse comme l’indique le compositeur.

Un nouveau thème de Wayne Shorter. Cela s’entend. Cela éblouit tout de suite avec des notes saupoudrées comme des étoiles dans le ciel. Et cet art subtil de décaler les sons. Je bats la mesure du pied droit. Contrebasse sans microphone et qui s’entend. Quel bonheur !

« Il Palio » (Olivier Calmel). Inspiré par le Palio, course traditionnelle de chevaux entre quartiers de Sienne, Toscane, Italie. Olivier installe l’ambiance, calme, planante même. Ca s’anime, s’agite. Normal pour une course de chevaux. La mélodie commence à tourner comme les chevaux sur la Piazza del Campo à Sienne. La contrebasse entre dans la danse. Belle envolée finale. Pas de pitié pour le piano.

« Le mort », composition d’Olivier Calmel pour un court métrage. Une ballade triste comme le titre l’indique. Le mort saisit le vif, comme disent les notaires. La musique s’anime avec le solo de contrebasse ponctué par le piano.

Bruno Schorp sera en concert avec son projet Odissey, en France, à Paris, sur la péniche Le Son de la Terre, mercredi 21 mai 2025 à 20h.

Olivier Calmel sera en concert avec son ensemble Double Celli, maintes fois loué sur ce blog, en France, à Paris, au Bal Blomet, vendredi 16 mai 2025 à 20h. Cf vidéo sous cet article.

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" Modular " Srdjan Ivanovic

Publié le par Guillaume Lagrée

Manu Codjia par Juan Carlos HERNANDEZ

Manu Codjia par Juan Carlos HERNANDEZ

 Srdjan Ivanovic

" Modular "

Rue des Balkans. 2024

Manu Codjia: guitare électrique

Yoni Zelnik: contrebasse

Sdrjan Ivanovic: batterie + shaker (1) & balafon (2)

Olivier Laisney: trompette (1, 2, 4 - 7)

Ludivine Issambourg: flute (4, 6, 7), flute alto (1), flute basse (2)

Magic Malik: flute (1 & 2)

Christophe Panzani: saxophone ténor (8)

Srdjan Ivanovic est un artiste soutenu par le Réseau Jazz France Balkans.

Lectrices de France, lecteurs des Balkans, je vous ai déjà chanté les louanges du projet Modular du batteur Bosnien, éduqué en Grèce et aujourd'hui domicilié en France, Srdjan Ivanovic , pour 2 concerts parisiens: au 38 Riv en juin 2024, au Sunset en janvier 2025.

Il n'est que temps de célébrer l'album " Modular " sorti en février 2024. Ni piano ni clavier mais une solide rythmique contrebasse, batterie, guitare électrique allégée par la flute de Ludivine Issambourg à laquelle s'ajoute la solide trompette d'Olivier Laisney & plus épisodiquement la flute de Magic Malik et, pour " Le Jongleur " (8), inspiré d'un spectacle de rue à Paris, le sax ténor de Christophe Panzani.

L'enchantement commence dès les premières notes de " Fee Fee ", composé pour la naissance d'un garçon (1). Cf extrait audio au dessus de cet article. J'avoue être particulièrement séduit par la dignité et l'énergie qui se dégagent de la composition du leader, " Résistance " (2). 

Sdrjan Ivanovic sait mêler ses diverses influences qui nourrissent son identité plurielle.

Il balkanise et électrise un classique de la chanson française, " Sous le ciel de Paris " (3), chanson titre d'un film de Julien Duvivier rendue célèbre par les reprises de Juliette Gréco, Edith Piaf & Yves Montand. Il nous livre pour conclure une version méconnaissable, pour moi en tout cas, d'un classique de la Pop anglaise, " While my guitar gently weeps " (9) des Beatles.

Auparavant, le groupe vous fera voyager lectrices de France, lecteurs des Balkans, à Istambul puisque la Bosnie-Herzégovine fit longtemps partie de l'Empire ottoman, " U Stambolu " (5), chevaucher sur les montagnes des Balkans avec " Kapitan Mihalis " (7), voyager au fil de la mémoire entre passé et présent, " Past present " (6), dans une île des Cyclades en Grèce, " Sweet home Lagkada " (4).

Bref, lectrices de France, lecteurs des Balkans, partez en voyage immobile, sauf si vous dansez, au son de l'album " Modular " de Srdjan Ivanovic. A consommer sans modération.  

Prochains concerts en France de Modular:

- Centre Val de Loire, Indre et Loire, festival  Chinon en Jazz, samedi 7 juin à 20h (entrée libre)

- Ile de France, Paris, le 38 Riv, samedi 28 juin à 19h30 & 21h30.

La photographie de Manu Codjia est l'oeuvre de l'Inspiré Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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" Miles Davis et la Quête du Son " Dave Chisholm

Publié le par Guillaume Lagrée

Miles Davis et

la Quête du Son

Dave Chisholm

Préface d'Erin Davis

Glénat. 2025. 

Dave Chisholm: scénario, dessin, couleur

Philippe Touboul: traduction française

 

Si  Stan Getz était surnommé " The Sound ", Miles Davis était lui surnommé par deux compositions de deux génies qu'il a révélé au monde, " The Sorcerer " (Herbie Hancock) & " Prince of Darkness "  ( Wayne Shorter) extraits de l'album " Sorcerer " (1967). Cf extrait audio au dessus de cet article. 

" Quand j'ai entendu pour la première fois en concert Bird & Diz, ce fut le plus grand choc de ma vie, habillé. Toute ma vie, j'ai cherché à atteindre cette émotion dans ma musique. Je m'en suis parfois approché de très près mais je n'y suis encore jamais parvenu . Je cherche encore ". Miles Davis (1926 - 1991).

C'est cette quête obsessionnelle que raconte le trompettiste, compositeur, scénariste & dessinateur Dave Chisholm dans cette bande dessinée " Miles Davis et la Quête du Son ". Bien traduite en français par Philippe Touboul.

Une quête qui relève d'un complexe oedipien m'a appris l'auteur puisque la mère de Miles n'a jamais apprécié que son fils joue la musique du Diable, le Jazz, sur un instrument de foire, la trompette. C'est aussi ce complexe qui expliquerait le comportement chaotique de Miles Davis avec les femmes: mauvais mari, mauvais père, mauvais compagnon même s'il a cherché à se rattraper, notamment en jouant dans les années 1980 avec son fils Erin Davis, qui préface joliment cet ouvrage.

" Que savait faire Miles Davis avec une femme, à part l'amener dans sa grotte? " dit élegamment Joni Mitchell qui refusa ses avances. S'en inspirer.

" Fran Dance " est un hommage à la danseuse Frances Taylor qui figure sur la pochette de l'album " Someday my prince will come " (1961).

L'actrice Cecily Tyson figure sur la pochette de l'album " Sorcerer " (1967).Cf extrait audio au dessus de cet article. Il lui dédia plus tard " Star on Cecily " sur l'album " Star People " (1983).

La chanteuse Betty Marbry, demeurée Betty Davis après son divorce, dont Madonna a tout copié à part la couleur de peau, brancha Miles Davis sur l'électricité, Jimi Hendrix, James Brown, Sly Stone le faisant changer de vêtements, de musique et de public. " Mademoiselle Mabry " sur l'album " Filles de Kilimandjaro " (1969) dont tous les titres sont en français. Il suffit de comparer l'extrait audio de 1967 au dessus et la vidéo de 1969 en dessous de cet article pour saisir le changement radical opéré en 2 ans.

" Je vois des couleurs et des choses quand je joue " (Miles Davis). Il était aussi surnommé le Picasso du Jazz. Parce que comme Picasso, il ne respectait pas les femmes et changeait de style tous les 10 ans au maximum. D'ailleurs, Miles Davis s'est mis à dessiner et peindre en 1982 pour retrouver l'usage d'une main droite paralysée par un AVC. Méthode efficace. Je garde toujours pieusement l'affiche du Miles Davis World Tour 1990 dessinée par le Sorcier, le Prince des Ténèbres. 

Cette BD raconte aussi ses démêlés avec la police et la justice puisqu'il était Noir, musicien de Jazz , toxicomane, orgueilleux, ombrageux mais toujours avec cette fragilité qui s'entend dans le son de sa trompette. Si Miles Davis jouait si bien " Autumn leaves " , c'était aussi un hommage à Juliette Gréco qui chantait si bien " Les feuilles mortes ". Juliette Gréco, la première femme qui lui parut plus importante que la musique.

Bref, lectrices Bluesy, lecteurs Funky, que vous connaissiez ou non l'oeuvre de Miles Davis, vous pourrez apprécier la Bande dessinée " Miles Davis et la Quête du son ". Pour les anglophones, voyez l'édition originale sur le site Internet de l'auteur Dave Chisholm.

" Dans le jazz moderne, Miles Davis définit les termes. C'est son boulot. " (Ralph J.Gleason, texte de présentation de l'album " Bitches Brew " (1970). Rien à ajouter.

 

 

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Blue Giant Explorer. Volume 7. Shinichi Ishizuka

Publié le par Guillaume Lagrée

The Spotted Cat. La Nouvelle Orléans par Guillaume Lagrée

The Spotted Cat. La Nouvelle Orléans par Guillaume Lagrée

Blue Giant Explorer 

Volume 7

Shinichi Ishizuka

Glénat Mangas. 2025.

Lectrices exploratrices, lecteurs voyageurs, vous avez lu sur ce blog la chronique de mon voyage aux sources du Jazz, à La Nouvelle Orléans. Vous suivez aussi sur ce blog le manga Jazz Blue Giant Explorer qui raconte l'ascension du saxophoniste ténor japonais Dai Myamoto vers les sommets du Jazz.

Les deux se rejoignent avec le volume 7 de Blue Giant Explorer qui se déroule essentiellement à La Nouvelle Orléans.

Dai fait équipe avec un pianiste mexicain Antonio Soto et un batteur noir américain Zod. Zod est un colosse qui préfère gagner sa vie aux cartes qu'à la batterie. Dai le bluffe et le convainc de former un trio. Vu la carrure du gaillard, plus haut et plus large que le pianiste & le saxophoniste réunis, il leur faut changer de voiture, passer de la berline Honda au van Chrysler. 

Ensuite, en route vers La Nouvelle Orléans. Là bas, Zod connaît tout le monde, décroche des clubs pour jouer ( ça joue de 10h le matin à 4h le lendemain matin à La Nouvelle Orléans), des journalistes pour les suivre et en parler. Ils rencontrent même une clarinettiste que j'ai rencontré là bas. Elle joue dans la rue depuis des années et le pianiste Marc Benham, mon complice de voyage, a joué avec elle.

Bref, la carrière de Dai Myamoto progresse mais, avec les femmes, toujours rien. Ce manga n'est pas réservé aux enfants mais le héros est aussi chaste que Tintin ou Lucky Luke. Pour un musicien, il lui manque du vécu. Comment jouer une ballade sans chagrin d'amour? Il est vrai qu'il n'est pas du genre à jouer des ballades.

Chaque chapitre porte le titre d'un standard du Jazz. Cela me permet d'en découvrir de nouveaux à chaque épisode. Pour ce volume 7, en illustration sonore, j'en ai choisi deux que je connais.

" Lester left town " composé en 1959 par Wayne Shorter (1933 - 2023) en souvenir du Président Lester Young (1909-1959). Cf extrait audio au dessus de cet article.

Quand vous arrivez par avion  à La Nouvelle Orléans, vous atterrissez au Louis Armstrong Airport et la musique du Roi du Jazz est diffusée dans les hauts parleurs. Cf vidéo sous cet article.

Le volume 8 du manga Jazz Blue Giant Explorer paraîtra en France le mercredi 21 mai 2025.

 

 

La photographie de la façade du Spotted Cat à La Nouvelle Orléans est l'oeuvre de Guillaume Lagrée. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles & pénales.

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Sisyphe heureux au Sunset

Publié le par Guillaume Lagrée

Sisyphe

Le Sunset

Paris, Ile de France, France

Jeudi 24 avril 2025, 20h30

Concert de sortie de l’album « Sisyphe »

 

 

 

Hugo Dangel : guitare électrique, compositions

Elias Salamo : contrebasse, guitare basse électrique

Julien Ducruet : batterie

 

Nicolas Gossiaux, batteur habituel du trio, est absent pour une cause réelle et sérieuse : sa femme va accoucher.

" La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un coeur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux " (Albert Camus).

Intro du batteur qui fait chanter doucement ses tambours. La basse place sa rondeur. Je reconnais l’album Sisyphe. Ca balance doucement. Le guitariste étire ses notes. Ca monte en puissance, prend sa place. Ca groove tranquille. Je hoche la tête et bats la mesure du pied. Efficace. Au Sunside, sur le mur de scène, il est écrit « Jazz is freedom » (Duke Ellinton). Au Sunset, l’étage en dessous, il est écrit « Jazz is not dead » auquel il faut ajouter « but it smells funny » (Frank Zappa). Decrescendo tout en douceur du batteur aux baguettes pour finir.

Passage à la contrebasse pour un standard du Jazz « You and the night and the music ». Un standard américain de 1934 joué en 2025 par des jeunes musiciens français, c’est charmant. Ils sont passés élégamment du groove au swing. Le bassiste tripote énergiquement les cordes de sa contrebasse finement soutenu par le batteur aux baguettes.

Contrebasse à l’archet. Elias Salamo varie les plaisirs. Intro en solo. Ca grogne et vibre majestueusement. La guitare démarre un air délicieux. Je l’apprécie sur l’album. En concert, c’est mieux, forcément mieux. Contrebasse & batterie installent une pulsation ferme et régulière alors que la guitare part à l’aventure. Je hoche la tête, de nouveau captivé. C’était « Body ». Cf vidéo au dessous de cet article.

Intro à l’archet sur la contrebasse. Batteur aux maillets. La guitare se glisse. Un petit air rapide, léger qui me fait de nouveau balancer. Ces gars savent composer des airs simples et profonds, ce qui est la quintessence de l’art musical pour Horace Silver (pour moi aussi mais Horace Silver était bien plus qualifié sur le sujet). Retour au pizzicato. Le tempo s’est ralenti. Ca s’anime petit à petit. Grosse tension du trio. Le batteur remplace impeccablement le titulaire. La demoiselle assise 2 rangs devant moi bouge autant les épaules que moi. C’est bon signe. Ca passe les générations. Bon signe. Le trio entretient le feu sacré jusqu’au final. Stop clair et net.

« Novembre ». Intro en solo de guitare. J’entends déjà les feuilles tomber avec les gouttes de pluie. Batteur aux balais, contrebasse en pizzicato, guitare en douceur. ¨Pas de doute, c’est une ballade d’automne. Cela me rappelle des marches en forêt de Fontainebleau en novembre. Cf extrait audio au dessus de cet article.

« A nightingale sang in Berkeley Square », chanson anglaise écrite en France, au Lavandou, en 1939, chantée à Londres en 1940 par Judy Campbell, mère de Jane Birkin et grand-mère de Charlotte Gainsbourg. Bref, un standard du Jazz où Stan Getz est inoubliable, à mon goût. Batteur aux balais, contrebassiste en pizzicato. Une autre ballade. Ca ronronne tranquille. La contrebasse domine l’ensemble. La guitare passe devant soutenue en souplesse par la contrebasse et la batterie. C’est délicieux.

 

PAUSE

Redémarrage en douceur. Contrebasse. Batteur aux balais. Un standard du Jazz. Créé à Broadway en 1928. « Softly as in a morning sunrise ». Version sublime en trio sans piano par Sonny Rollins pour le premier album enregistré « Live at the Village Vanguard » (1957). Joli solo de contrebasse à l’archet bien soutenu par les 2 autres. Le guitariste démarre avec le contrebassiste en pizzicato et le batteur aux baguettes. Solo véloce de contrebasse avec relance du batteur. Ca joue.

« Toulon », une composition d’Hugo Dangel pour sa ville d’enfance, Toulon. Sur l’album, participation de Nicolas Folmer, trompettiste, professeur au conservatoire de Toulon. Le batteur lance le débat. Contrebasse en pizzicato. La guitare chante les beautés de Toulon, sa rade, son port de guerre, sa mairie, son soleil, son vent…

Un air que je ne reconnais pas. Contrebasse en pizzicato. Le trio swingue tranquille.

« Rêve espagnol ». Composition du guitariste. Une ballade. Batteur aux balais. Contrebasse qui marque le pas. Jeu de guitare tout en douceur. Effectivement, j’entends des sonorités espagnoles dans le jeu de guitare. Je hoche de nouveau la tête, happé par la musique. Gros son de la contrebasse en solo finement soutenu par les 2 autres. Jolie espagnolade.

Duo contrebasse & guitare. Cordes pincées et cordes grattées. Une jolie ballade. Public silencieux, attentif. Du fond de la salle, j’entends la rumeur des clients du bar en terrasse. C’est le jeu du club de Jazz. Dialogue délicieux avec du feeling. Aucune démonstration de virtuosité.

Retour au trio pour finir. Fin en douceur. Une nouvelle ballade. Une composition de l’album Sisyphe. La tension monte doucement avec le batteur aux baguettes. La magie opère. Je hoche de nouveau la tête. Phrases courtes et entêtantes de la guitare. La musique se développe, se déploie comme une fumée qui monte. J’aime beaucoup ce thème. Merci les gars. Arrêt net pour nous laisser sur notre faim. Habile.

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14e Journée internationale du Jazz le mercredi 30 avril 2025

Publié le par Guillaume Lagrée

Herbie Hancock par Juan Carlos HERNANDEZ

Herbie Hancock par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices Cool, lecteurs Hot, fêtez ensemble la Journée Internationale du Jazz mercredi 30 avril 2025 sous le patronage de l'UNESCO, Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science & la Culture. Elle est organisée dans 190 Etats dans le monde ce jour.

Le centre mondial de la Journée Internationale du Jazz mercredi 30 avril 2025 se trouve à Abou Dabi, aux Emirats Arabes Unis. Orchestre de Toutes Etoiles (All Stars Band) dirigé par Herbie Hancock. Cf photographie & extrait audio au dessus de cet article.

Le jazz a toujours eu pour objectif de rassembler les individus, de faire tomber les barrières et de stimuler la créativité de toutes les cultures. La Journée internationale du jazz nous rappelle que la musique a le pouvoir de transcender les frontières, de favoriser le dialogue et de susciter joie et espoir.

Herbie Hancock

Le concert est diffusé en direct puis en différé sur Youtube. Démarrage mercredi 30 avril  2025 à 22h (heure de Paris). Cf vidéo sous cet article.

Après avoir jazzé & jasé mercredi 30 avril 2025, vous pourrez vous retrouver de nouveau , lectrices Cool, lecteurs Hot, à la Fête du Travail le jeudi 1er mai 2025.

" Je suis rentré de Buchenwald à Paris le 30 avril 1945. Juste à temps pour défiler le 1er mai. " (Henri Krasucki).

La photographie d'Herbie Hancock est l'oeuvre de l'Impétueux Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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" Strange Fruit. La chanson d'Abel " A. DAN/HAZARD

Publié le par Guillaume Lagrée

" Strange Fruit

La chanson d'Abel "

A.DAN/HAZARD

Aire Libre. 2025. 

Daniel Alexandre dit A. DAN: dessin

Vincent Hazard: écriture

Lectrices aguerries, lecteurs avertis, le jeu de mots subtil créé par le duo d'auteurs  de cette BD n'a pu vous échapper. A. DAN/HAZARD cela ressemble beaucoup à Eden Hazard, Belge, joueur de football professionnel retraité.

Vous avez aussi noté que ce blog a déjà parlé de la chanson " Strange Fruit " dont l'effet sur l'auditeur est décrit par James Ross dans le seul roman policier qu'il ait pu publier " Une poire pour la soif ".

La bande dessinée " Strange fruit. La chanson d'Abel ", publiée le 4 avril 2025, raconte l'histoire de cette chanson en la centrant sur son auteur, Abel Rappoport, un Juif, compagnon de route du Parti communiste américain, parti politique alors interdit aux Etats Unis d'Amérique, malgré le Premier amendement à leur Constitution fédérale.

Les paroles de cette chanson datent de 1937, époque où la loi du juge Lynch sévissait encore dans ce cher vieux Sud des Etats Unis d'Amérique. 

La BD raconte comment Abel Rappoport a écrit cette chanson, a été convaincre Billie Holiday de la chanter puis de l'enregistrer (pas chez Columbia Records qui en avait peur mais sur un petit label indépendant), comment Lady Day l'a chanté partout y compris dans le Vieux Sud . Elle raconte surtout comment cette chanson valut à Abel Rappoport et à Billie Holiday les surveillances et persécutions du FBI. Cette chanson dérangeait et leur valut des carrières compliquées.

Billie Holiday (1915 - 1959) n'échappa jamais à ses démons (alcool, drogue, victime de viol dans son enfance, de compagnons qui l'exploitaient) et Abel Rappoport eut de sérieux ennuis avec la commission Mac Carthy.

C'est une histoire triste mais pas déprimante que raconte la BD " Strange Fruit. La chanson d'Abel ". Une histoire de courage et de fraternité toujours valable en 2025.

Comme Ella Fitzgerald (1917 - 1996), Billie Holiday demeure une influence majeure sur les chanteuses de Jazz, de Blues et de Pop. Janis Joplin, Amy Winehouse, Lady Gaga...

Dans la vidéo ci-dessous, tournée l'année de sa mort en 1959, Billie Holiday chante " Strange Fruit " en duo avec le pianiste Mal Waldron. Rien à ajouter.

 

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ELLA FITZGERALD. THE OFFICIAL GRAPHIC NOVEL

Publié le par Guillaume Lagrée

ELLA FITZGERALD

THE OFFICIAL GRAPHIC NOVEL

Women  in Jazz

Fantoons 2025

Ecriture: Ngosi Nwadiogbu

Dessins: Larissa Rivero, Lindsay Lee, Jorge Mansilla

" En ce qui concerne le chant, la légitimité de Madame Ella Fitzgerald est hors de toute discussion " (Arturo Toscanini).

C'est la vie d'une femme du Jazz, Américaine d'ascendance Africaine, Ella Fitzgerald (1917-1996) qui est racontée ici par une Africaine Américaine d'aujourd'hui, Ngosi Nwadiogbu. Ses combats pour s'imposer comme Femme, Colorée selon la terminologie en vigueur dans l'Amérique ségrégationniste, pour être artiste, épouse, mère. Ella adopta un garçon qui devint artiste à son tour. Tout n'est pas raconté. Ses mariages, ses divorces, son diabète (elle chanta amputée et aveugle à la fin de sa vie) n'y figurent pas. 

Ce qui ressort de cette bande dessinée biographique, c'est le formidable et inextinguible appétit de vivre d'Ella Fitzgerald. Ni le racisme, ni le sexisme, ni les maladies, ni les accidents de la vie n'eurent jamais raison de sa voix, de sa foi, de sa joie.

Elle n'est pas encore traduite en français mais constitue une bonne introduction à l'oeuvre d'une femme qui est toujours un modèle en 2025. 

Une femme qui chante du Jazz ou une musique dérivée (Soul, Pop notamment) ne peut pas échapper à l'influence d'Ella Fitzgerald. Ce serait absurde. Amy Winehouse & Lady Gaga en sont des exemples récents.

Dans la vidéo ci-dessous enregistré en 1957, en concert à Bruxelles, Ella Fitzgerald chante avec son mari à la contrebasse, Ray Brown.

Dans sa chanson hommage à Duke Ellington,  " Sir Duke ",  tirée de son album " Songs in the key of life " (1976), chef d'oeuvre immarcescible,  Stevie Wonder chante " And with a voice like Ella's ringing out, there is no way the band can lose ". Rien à ajouter.

 

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