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Sélection de festivals et de concerts de Jazz pour février 2025

Publié le par Guillaume Lagrée

Ricky Ford par Juan Carlos HERNANDEZ

Ricky Ford par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices vénérées, lecteurs vénérables, fidèles abonnés au Jazz et à l'électricité, à tous présents et à venir, Salut!

Armé de mauvaise foi et de partialité, je vous propose la sélection suivante de festivals & de concerts  de Jazz pour février 2025.

Pour une sélection plus complète sur Paris et l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, voyez l'agenda de Jazz Magazine

Si vous ne voulez ou ne pouvez pas sortir de chez vous, plusieurs solutions s'offrent à vous:

- Ecouter les concerts sur France Musique avec les émissions Jazz Club  et Jazz sur le Vif (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live.

- Pour l'actualité du Jazz 24h/24, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio.  Une fois sur le site Internet de la radio, cliquez au centre de l'écran sur Ecouter le live radio et le programme démarre. Il s'agit d'une radio associative, sans publicité. Si vous êtes imposables en France, vos dons sont déductibles fiscalement.

Le  podcast de l' émission de juin 2022 en 2 parties sur France Culture," Une histoire particulière " consacrée à Dizzy Gillespie Président reste disponible.  Avec la participation de Guillaume Lagrée, l'Excellent auteur de ce blog.

Sur la radio TSFJAZZ, vous trouverez le podcast de l'émission " Caviar  et champagne " du mercredi 14 février 2024 ,  " Ode aux amours contrariées " , pour la Saint Valentin. Avec la participation de Guillaume Lagrée, l'Excellent auteur de ce blog. 

 

" Big Band Theory " un podcast de l'association Grands Formats qui raconte l'histoire des Big Bands de Jazz en France avec Patrice Caratini & Arnaud Merlin. L'Univers a commencé par un Big Band!

Vous pouvez assister depuis la Toile aux concerts à New York, USA, dans Greenwich Village, des clubs Small's et Mezzrow. Accès gratuit hors frais de connexion. Sur Internet, si c'est gratuit, c'est toi le produit.

Aux Lilas (93), le Triton vous propose un service de vidéo à la demande qui vous permet de voir et d'écouter les concerts passés pour une somme modique.
Au cinéma, en France, est actuellement diffusé le documentaire " Il était une fois Michel Legrand " sur la vie et l'oeuvre, côté clair et côté obscur, du pianiste, compositeur, arrangeur et chef d'orchestre franco-américain Michel Legrand (1932 - 2019), auteur de plusieurs standards du Jazz, le seul Français à avoir dirigé Miles Davis & Stan Getz. Un enchantement. Vivement recommandé. Je l'ai vu 2 fois en 3 semaines.

A  Paris, Ile de France, France, à la Philharmonie: exposition Ravel Boléro du mardi 3 décembre 2024 au dimanche 15 juin 2025. Maurice Ravel (1875 - 1937) n'a cessé d'écouter et d'influencer le Jazz. 

Quelques festivals de Jazz en France

En Occitanie, dans le Tarn, à Albi, Albi Jazz Festival du dimanche 26 janvier au samedi 1er février 2025.

En Ile de France, dans le Val de Marne, festival Sons d'hiver du vendredi 24 janvier au samedi 15 février avec  Gonzalo Rubalcaba & Pierrick Pédron en duo (mardi 4 février).

En Ile de France, à Paris, au Trianon, festival Au fil des voix du jeudi 30 janvier au mercredi 12 février. Voix du monde en français, créole, espagnol, portugais, persan, italien, arabe, grec...

En Ile de France, à Paris, au Théâtre du Châtelet, le Châtelet fait son Jazz du mercredi 5 au lundi 10 février avec Thomas de Pourquery (jeudi 6 février, 20h), Rhoda Scott Ladies and Gentlemen (vendredi 7 février, 20h), Jazz et goûter (samedi 8 février, 11h. Programme de chansons Jazz pour enfants autour de nos amies les bêtes), une célébration de Sylvain Luc (samedi 8 février, 19h)...

Quelques concerts de Jazz en France

Le lundi & le mardi, à Paris, au Duc des Lombards, Nouvelle scène à 19h30, 21h, 22h30. Entrée libre pour découvrir les jeunes talents du Jazz en France.

Samedi 1er février:

- 19h45, Paris, le Café Laurent: le 4tet de Christian Brenner avec Frédéric Borey. Classieux. Entrée libre.

- 20h30, Les Lilas (93), Le Triton: trio Arnault Cuisinier, Macha Gharibian & Joce Menniel. Créatif, forcément créatif.

Mercredi 5 février, 19h30, Paris, Masha Paris: diner concert avec le trio de Franck Avitabile. Concert organisé par le Cercle Suédois & Saint Honoré Events.

Jeudi 6 février:

- 19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: Libra. Raynald Colom a quarte blanche. 

- 20h, Paris, le Son de la Terre: le 4tet Modular de Srjan Ivanovic déjà célébré sur ce blog. Energique et Balkanique.

- 20h, Paris, le Bal Blomet: Hommage à Benny Golson avec André Villeger & Alain Jean-Marie. Classieux. Un concert Jazz Magazine.

- 20h30, Paris, le Sunset: Lurium, lauréat des Trophées du Sunside 2024.

- 21h30, Paris, le Sunside: le trio de Zool Fleischer joue son nouvel album " The Fab  Three " allusion subtile aux Fab Four, The Beatles, je présume.

Vendredi 7 février:

- 19h30 & 21h30, Paris, le 38 RivGustav Reichert joue son album " Mars " acclamé sur ce blog. Cf extrait audio au dessus de cet article.

- 19h45, Paris, le Café Laurent: trio Olivier Ker Ourio, Manuel Rocheman et Bruno Schorp. Classieux. Entrée libre.

- 20h30, Paris, le Sunset: Médéric Collignon joue son album " Arsis Thesis ".

- 20h30, Les Lilas (93), Le Triton: dialogue de pianos entre Thierry Eliez & Bojan Z. Inventif.

Mardi 11 février, 19h45, Paris, le Café Laurent: dialogue Hetty Kate & Pierre Christophe. Sensuel. Entrée libre.

Mercredi 12 février:

- 19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: Billy Harper 5tet (depuis 1973). Groovy. 

- 19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: le trio de Michael Valeanu. Guitare en tête.

- 20h, Paris, Philharmonie: Après Fauré par Brad Meldhau. Sa version en piano solo de l'oeuvre du Français Gabriel Fauré (1845 - 1924). Cf vidéo sous cet article.

Jeudi 13 février:

- 19h, Paris, le Baiser Salé: duo à 126 cordes. Benoît Sourisse & Pierre Perchaud.

- 19h45, Paris, le Café Laurent: dialogue Vincent Bourgeix & Gilles Naturel. Elégant. Entrée libre.

- 20h30, Paris, ECUJE: le trio d'Henri Texier avec Sébastien Texier & Gautier Garrigue. Dense.

- 20h30, Les Lilas(93), Le Triton: François Merville & Maria Laura Baccarini. Magique. 

Samedi 15 février:

- 19h45, Paris, le Café Laurent: Leila Olivesi, Yoni Zelnik, Donald Kontomanou & Manu Codjia. 4tet de feu. Entrée libre.

- 20h30, Paris, le Sunside: trio Viret, Ferlet, Moreau, maintes fois encensé sur ce blog.

Lundi 17 février, 19h30, 21h & 22h30, Paris, le Duc des Lombards: Carmen's Karma par le trio de Ramona Horvath. Album et groupe célébrés sur ce blog. Entrée libre.

Mardi 18 février, 19h30, 21h & 22h30, Paris, le Duc des Lombards: le 5tet Helicon d'Olga Amelchenko, saxophoniste alto maintes fois célébrée sur ce blog. Entrée libre.

Mercredi 19 février, 19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: le 5tet de Jon Boutellier avec Raynald Colom. Energique.

Jeudi 20 février:

- 19h45, Paris, le Café Laurent: trio Christian Brenner, Blaise Chevallier & Pier Paolo Pozzi. Classieux. Entrée libre.

- 20h, Paris, le Bal Blomet: Mark Priore trio. Nouvelle Vague du Jazz. 

- 20h, Paris, le Son de la Terre: le quatuor Monk de Gilles Naturel. La musique de Thelonious Monk jouée par un quatuor à cordes, sans piano mais avec des invités.

Vendredi 21 février:

 - 19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: le trio de Fred Nardin invite Hugo Lippi. Confortablement Hip, respectablement Cool.

- 19h45, Paris, le Café Laurent: trio Christian Brenner, Philippe Aerts & Yoann Loustalot. Elégant. Entrée libre.

- 20h, Paris, le Musée du Vin: le 4tet de Michèle Hendricks, chanteuse maintes fois louée sur ce blog. Dîner à 20h. Concert à 21h30.

- 21h30, Paris, le Sunside: le trio de Laurent Coulondre rend hommage à Michel Petrucciani. Vibrant.

Samedi 22 février:

 - 19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: Gotham Goodbye. Le 4tet de Franck Amsallem joue les souvenirs de ses 20 ans passés à la Nouvelle York. 

- 21h30, Paris, le Sunside: le trio de Laurent Coulondre rend hommage à Michel Petrucciani. Vibrant.

Dimanche 23 février:

- 19h, Paris, le Sunside: concert thématique. Hommage à Chet Baker. Lionel Eskenazi raconte Chet Baker. Robin Mansanti le joue et l'enchante. Avec Jacques Vidal.

- 20h, Paris, le Son de la Terre: le 4tet Speaking Tango de Minino Garay. Encensé sur ce blog. Caliente! 

Mercredi 26, jeudi 27 & vendredi 28 février, 19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: Louis Matute Large Ensemble. Remuant.

Mercredi 26 février:

-19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: Albert Bover trio " A Parisian affair ". Affaire à suivre. 

- 19h45, Paris, le Café Laurent: trio Deborah Tanguy, Christian Brenner & Jean-Pierre Rebillard. Valeur sûre. Entrée libre.

- 21h, Paris, le Sunside: Ralph Moore & David Kikoski 4tet. La classe à l'américaine. 

Jeudi 27 février:

- 19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: Sandro Zerafa trio. Carte blanche. Guitariste maltais déjà célébré sur ce blog.

- 21h, Paris, le Sunside: Ralph Moore & David Kikoski 4tet. La classe à l'américaine.

Vendredi 28 février:

- 19h45, Paris, le Café Laurent: trio Christian Brenner, Bruno Schorp & Baptiste Herbin. Inédit. Entrée libre.

- 20h30, Paris, le Sunset: So Miles. Nicolas Folmer joue Miles Davis avec son dernier saxophoniste, Rick Margitza.

- 21h30, Paris, le Sunside: le 4tet de Ricky Ford. Energique. Cf photographie au dessus de cet article.

La photographie de Ricky Ford est l'oeuvre de l'Epoustouflant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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Jérome Masco " Seeking Directions "

Publié le par Guillaume Lagrée

Jérôme Masco

" Seeking directions "

Jazz Family. 2024.

Concert de sortie au Rocher de Palmer,

à Cenon, Gironde, Nouvelle Aquitaine, France 

jeudi 30 janvier 2025 à 20h30.

Jérôme Masco: saxophone ténor, compositions sauf (4)

Kira Linn : saxophone baryton

Nolwenn Leizour: contrebasse

Nicolas Girardet: batterie

 

Lectrices vénérées, lecteurs vénérables, il n'est pas trop tard pour vous parler du premier album du saxophoniste ténor Jérome Masco, enregistré en 2021 et sorti le 29 novembre 2024 sur le label Jazz Family.

D'abord parce qu'il s'agit d'un groupe paritaire. 2 musiciens + 2 musiciennes = 4 artistes. La formule est assez rare. Ensuite, parce qu'il s'agit d'un quartette sans piano mais avec 2 saxophones, ténor et baryton et non pas ténor et alto comme souvent. Enfin, parce que les compositions sonnent élégamment et simplement.

Je ne connais qu'un morceau, le seul à ne pas être de la plume de Jérôme Masco, assez vite reconnaissable mais d'une façon vraiment originale. " Comfortably Numb " de Pink Floyd joué en 4tet acoustique, les saxophones remplaçant les guitares. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Les compositions révèlent un esprit curieux, à la recherche de directions sans s'en tenir à aucune. " Seeking directions " est le titre de l'album mais pas d'un des morceaux. 

Ce peut être la brume de " Haze " (5) ou la douceur, malgré le titre , de " Lone Riot part I & II " (n°3 & 6) avec un joli canon de saxophones. Si les lendemains ne chantent pas toujours, ils sont attendus et espérés avec énergie (n°7 & 8). Contrebasse & batterie fournissent un tapis volant de velours aux envolées des saxophones ( savourez le final du titre 8).

Musique à savourer sur scène au Rocher de Palmerà Cenon, Gironde, Nouvelle Aquitaine, France, le jeudi 30 janvier 2025 à 20h30. En espérant d'autres concerts dans d'autres directions, lectrices vénérées, lecteurs vénérables.

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Daniel Humair raconte son Martial Solal

Publié le par Guillaume Lagrée

Daniel Humair par Juan Carlos HERNANDEZ

Daniel Humair par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices vénérées, lecteurs vénérables, fidèles abonnés au Jazz et à l'Electricité, ce blog vous a récemment chanté la mémoire du pianiste, compositeur, chef d'orchestre, arrangeur français Martial Solal (1927 - 2024) et livré les témoignages de 3 pianistes (Manuel Rocheman, Eric Ferrand N'Kaoua & Dan Tepfer) sur son influence.

Il est désormais temps de vous livrer les souvenirs d'un compagnon de route au long cours, le batteur & peintre Daniel Humair (1938).

Dans les trios piano, contrebasse, batterie de Martial Solal , au XXe siècle, le batteur était, sauf exception, Daniel Humair. Le trio Martial Solal, Guy Pedersen / Pierre Michelot, Daniel Humair, est, à mes oreilles, le plus innovant des années 50 - 60. Même avec Bill Evans ou Ahmad Jamal, vous avez toujours un Maître (le pianiste) et 2 serviteurs (le contrebassiste et le batteur). Avec le trio de Martial Solal, vous avez 3 Maîtres, libres et égaux, qui discutent en musique en permanence, créant un climat sonore inouï jusque alors. 

Voici les souvenirs de Daniel Humair sur Martial Solal recueillis au téléphone par votre serviteur, le jeudi 9 janvier 2025. Merci Daniel.

J’écoutais récemment des enregistrements de Martial Solal en 1957, avant que je ne commence avec lui. Je me suis aperçu qu’il jouait un jazz extraordinaire, d’une modernité à tomber par terre. A l’époque, aucun pianiste ne lui arrivait aux chevilles. Mais il était Blanc, Français et, en Jazz, nous sommes toujours redevables aux Américains, les créateurs de cette musique.

Récemment encore, un type m’a dit que je jouais des trucs comme Brian Blade et que c’était formidable. Je lui ai répondu que je jouais déjà ces trucs-là alors que les parents de Brian Blade n’étaient pas nés. Nous avons tous les mêmes sources. Nous sommes tous partis de Louis Armstrong, du Be Bop. Martial possédait tout cela et il jouait d’une manière intouchable.

Je l’ai rencontré à Paris lorsque je jouais pour Barney Wilen avec René Urtreger & Luis Fuentes (trombone). Il m’a écouté puis recruté. Nous avons joué ensemble des années au Club Saint Germain.

Martial Solal eut une influence majeure sur moi. Il m’a libéré du rôle d’accompagnateur. Je n’avais plus à marquer le tempo avec le bassiste derrière le pianiste. Nous faisions de la musique à trois, Martial Solal, Guy Pedersen ou Pierre Michelot et moi. Nous arrangions trois sons, trois textures. Liberté, création, écoute, c’est ce qui m’intéresse dans le Jazz. C’est ce que j’ai appris de lui et c’est ce qui m’intéresse toujours.

Nous nous sommes éloignés car Martial voulait écrire, arranger de plus en plus. Ca manquait de swing, de vie, de chaleur et ça ne m’intéressait plus.

Le trio Martial Solal, Guy Pedersen & Daniel Humair tournait depuis des années quand Martial est parti seul aux Etats Unis d’Amérique en 1963 car il était le seul à avoir obtenu un permis de travail. Son départ en solo nous a beaucoup blessé Guy et moi.

Il a joué au Newport Jazz Festival, édition 1963, avec la rythmique de Bill Evans (Teddy ,Kotick & Paul Motian) mais ça ne collait pas. Martial ne pouvait pas avoir le son de son trio sans ses deux autres membres. Martial est revenu en France et le trio a de nouveau sonné terrible au festival international de jazz d’Antibes-Juan-les-Pins, édition 1964. Cf vidéo sous cet article.

Je suis parti car j’en avais marre d’être sous contrôle pour des histoires de son. J’ai rencontré Joachim Kühn, Jean-Luc Ponty, Henri Texier, François Jeanneau pour échanger plus de chaleur dans cette amitié musicale. Martial n’était pas convivial. Il m’a invité à dîner une fois en 40 ans. Il était un peu bourgeois, un peu solitaire, pas vraiment membre de la famille du Jazz mais bourré de génie musical.

Je recommande trois albums où je joue:

Tels sont les souvenirs immédiats de Daniel Humair lorsque je lui ai demandé de parler de Martial Solal.

Après relecture et correction de ses propos précédents, j'ai posé deux questions complémentaires à Daniel Humair. Voici ses réponses.

Propos du mardi 28 janvier 2025. Merci encore Daniel.

Deux questions que je ne vous ai pas posé lors de notre premier entretien. Sur le trio Solal, Pedersen ou Michelot, Humair au Club Saint Germain.

 

D’abord, comment se répartissait le rôle de batteur du trio avec Kenny Clarke ?

Quand je suis arrivé à Paris, Kenny Clarke était le Roi, un des pères du Be Bop. Je ne lui ai pas porté révérence. Il n’y a pas eu d’amitié entre nous comme je l’ai eu avec Elvin Jones et Philly Joe Jones. J’appréciais la musique de Kenny Clarke mais ce n’était pas mon chemin. Finalement, Martial Solal a peu joué avec Kenny Clarke.

 

Ensuite, comment cela se passait avec les vedettes américaines qui venaient faire le bœuf ?

Au Club Saint Germain, nous jouions en trio ou en quartette avec Roger Guérin (trompette). Assez peu avec les vedettes américaines. A part deux qui nous appréciaient beaucoup, Lucky Thompson & Lee Konitz.

En guise de conclusion, je recommande deux autres albums avec Martial Solal, Daniel Humair & Lee Konitz:

- European EpisodeImpressive Rome enregistrés en studio à Rome en 1968 (Henri Texier à la contrebasse)

- Jazz à Juan enregistré en concert au festival de Jazz d'Antibes-Juan-les-Pins, édition 1974 (NHOP  à la contrebasse).

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Les photographies de Daniel Humair & Martial Solal sont l'oeuvre du Suisse de Genève Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de ces oeuvres sans l'autorisation de leur auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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Raynald Colom a quarte blanche au 38 Riv. Première.

Publié le par Guillaume Lagrée

Raynald Colom 4tet

Quarte blanche au 38 Riv

Paris, Ile de France, France

Jeudi 16 janvier 2025, 19h30

Concert enregistré et diffusé par TSF JAZZ.

 

Raynald Colom : trompette, composition, direction

Carl-Henri Morrisset : piano, clavier électrique

Yoni Zelnik : contrebasse

Lukmil Perez : batterie

 

Solo de trompette pour commencer. Le 4tet se lance et sonne bien hard bop. Batteur aux baguettes. Ca réveille. Le retour de la trompette sonne le calme. Ca repart énergiquement. Très hard bop. La trompette monte dans l’aigu, style Lee Morgan.

Intro à la trompette. Le 4tet démarre avec le clavier électrique. La musique passe de la fin des années 50 au début des années 70. Ca groove tranquille. Carl-Henri Morrisset se prend pour Chick Corea. Ca sonne bien.

« Speak low » (Kurt Weill). Une ballade. Retour au piano. Intro en piano solo. Laa trompette enchaîne avec le batteur aux balais. Thème bien reconnaissable. Elégant, sensuel. Chanson chantée par Tony Bennett, Sarah Vaughan, Billie Holiday, Ella Fitzgerald et tant d’autres. « Speak low if You speak love » (William Shakespeare, « Much ado about nothing ») La trompette monte le son, l’intensité pour descendre aussitôt. Retour du 4tet pour un crescendo émotionnel jusqu’au final.

Joli pont pour passer au thème suivant, plus swinguant, avec le batteur aux baguettes. La rythmique se densifie et la trompette chauffe par-dessus.

Suite dédiée au peintre & sculpteur catalan Joan Miro. A son triptyque « Le jour du condamné » achevé le jour où, pour la dernière fois, Franco fit fusiller un opposant politique en Espagne.  Intro en piano solo. Méditative, grave, sombre. Ca sent la condamnation à mort. Duo piano trompette. La trompette chante le chant du condamné à mort. Le 4tet part avec le batteur aux baguettes. La musique ouvre le chant de la liberté. Carl-Henri Morrisset joue main droite sur le clavier électrique, main gauche sur le piano. Retour au piano. Jeu tourmenté comme l’âme du condamné. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Raynald Colom, Espagnol & Français, Catalan, comme M. Manuel Valls, ministre d’Etat de la République française, parle anglais pour présenter ses morceaux. Telles sont les exigences de la mondialisation, lectrices vénérées, lecteurs vénérables. Elles sont impitoyables.

Intro en piano solo. Lente, méditative. La trompette vient s’ajouter doucement. Le 4tet fait monter la tension. Batteur aux baguettes. Ajout d’effets planants au clavier. La musique se démultiplie. Retour au calme avec le batteur qui mitraille. La rythmique roule tranquille. Raynald Colom nous fait chanter mais cela ne nous coûte pas plus cher. Un son d’orgue Hammond sort du clavier électrique alors que nous chantons en chœur.

 « Free » composition tirée d’un album sorti 20 ans auparavant. Un petit air énergique.  Batteur aux baguettes. Retour au clavier électrique. Carl-Henri Morrisset se prend de nouveau pour Chick Corea et c’est bien agréable. Ca se recadre avec le retour de la trompette. Le batteur se lâche et fracasse. C’est le dernier morceau.

Voilà, c’est fini. Le groupe joue un 2e concert à 21h30. Raynald Colom a quarte blanche au 38 Riv, un jeudi par mois jusqu’à avril 2025. A examiner sur pièces et sur place jeudi 6 février, jeudi 6 mars & jeudi 10 avril 2025 à 19h30 & 21h30. Prochain album de Raynald Colom en mai 2025. Affaires à suivre.

 

En sortant, je discute avec un sympathique couple mixte originaire de l’Etat de New York, USA. Ils sont venus à Paris fêter l’anniversaire de Monsieur, étaient au Duc des Lombards hier soir, au 38 Riv ce soir (comme moi, ils ont aimé) et sont prêts à d’autres découvertes samedi et dimanche.

Je leur laisse la carte de ce blog et leur conseille de suivre ma sélection de festivals et de concerts de Jazz pour janvier 2025. J’espère que la suite de leur séjour à Paris fut agréable. Je serais étonné d’apprendre qu’ils ont voté pour Donald Trump mais je ne leur ai pas demandé. Secret du vote.

AVERTISSEMENT:

la vidéo sous cet article fut enregistrée dans une autre salle, dans une autre ville, dans un autre pays, dans une autre année, avec une autre musique et un autre quartette de Raynald Colom.

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Le Blazin 4tet de Sdrjan IVANOVIC électrise le Sunset

Publié le par Guillaume Lagrée

Manu Codjia par Juan Carlos HERNANDEZ

Manu Codjia par Juan Carlos HERNANDEZ

Blazin Quartet

Sdrjan Ivanovic

Le Sunset

Paris, Ile de France, France

Vendredi 10 janvier 2025, 20h30

 

Le Blazin Quartet est composé de

Sdrjan Ivanovic : batterie, composition, direction

Matis Regnault : guitare basse électrique

Manu Codjia : guitare électrique

Ludivine Isssambourg : flûte traversière

 

Album « Modular » du Blazin Quartet. Groupe soutenu par le Réseau Jazz France Balkans. Cf vidéo sous cet article.

« Sweet home Langada » inspiré d’un village de l’île d’Amorgos, dans l’archipel des Cyclades, en Grèce. Ca sonne plus électrique avec la basse forcément. Précédent concert avec contrebasse. Effets planants de la guitare. Mer mystérieuse. Des petits coups de vent, le chant des mouettes. C’est une Méditerranée rude, pas si loin de ma Bretagne natale. La flûte ajoute son souffle par bribes. La musique s’éclaire, devient plus méditerranéenne. Mon pied droit bat la mesure. Le vent passe dans les murs du village, sous le soleil exactement. Retour au thème. Puissant, énergique mais sans excès de volume sonore.

La flûte lance le thème de la « Rue des Balkans » (75020 Paris, France).  Dialogue avec la batterie. Souffle contre peau. Le 4tet démarre avec ce thème dansant. Solo de guitare tranquille bien soutenu par le bassiste et le batteur aux baguettes.  Ca me donne envie de danser mais le public reste sage et moi aussi, assis à prendre des notes.  A la flûte de flûter dans l’aigu. Bien soutenue par les graves de la basse et de la batterie. Le 4tet repart virevoltant et dansant. La rue des Balkans fut la première adresse à Paris du Bosnien Sdrjan Ivanovic. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Chanson dont Sdrjan Ivanonvic n’annonce pas le titre. A nous de le deviner. Un classique de la chanson française. Je reconnais « Sous le ciel de Paris » chanté par Edith Piaf, Yves Montand & Juliette Gréco, joué par Martial Solal. Ludivine Isssambourg quitte la scène Version électrique et balkanique mais la mélodie est reconnaissable. Premier solo de basse. Tapotis doux du batteur aux baguettes. Matis Regnault m’intéresse plus à la contrebasse. Le guitariste reprend la main et revient au thème.

La flûtiste revient sur scène. « Fee Fee » inspiré par la naissance d’un petit garçon qui se trouve dans la salle. Puis « Résistance » son idée de la résistance dans un monde sombre, violent.

Le thème de « Fee Fee » jaillit de la flûte. C’est la joie de la naissance. Les premiers cris, pleurs, rires d’un petit garçon. La musique bouillonne de vie et de joie. Ludivine Issambourg s’est reposée sur le morceau précédent. Maintenant, elle donne tout. 

Démarrage en solo du batteur percussionniste. Je bats la mesure du pied droit. Je sens la Résistance. La flûte vient habiller l’ensemble d’or et de lumière. Jeu de question réponse entre guitare et flûte fermement soutenus par la rythmique. C’est énergique comme la Résistance. 

PAUSE

La tension monte tout de suite entre basse et batterie. La guitare ajoute sa vibration et la flûte vient planer au-dessus de l’ensemble. Je reconnais un autre thème de l’album « Modular ». Onde puissante de la rythmique avec la flûte qui vole légère, dans l’air. Terre et Air se répondent. Le 4tet nous réveille après la pause. Manu Codjia reprend la main en solo. Avec des effets d’onde, de chants de mouettes. Très maritime. Solo aigu, acide, planant bien poussé par la rythmique. Le 4tet repart sur le thème. Superbe et généreux. Plus doux aussi. Un morceau traditionnel de Bosnie-Herzégovine. « Ustambulu a Bosphoru ». Istanbul sur le Bosphore.  Ca parle d’un sultan qui meurt à Istanbul. La Bosnie-Herzégovine fit partie de l’Empire ottoman. Istanbul est un port de mer d'où l'aspect maritime du morceau.

« Le voyage d’Alija Djerzelez ». Toujours dans la thématique de la Bosnie-Herzégovine, le pays d’origine de Sdrjan Ivanovic. La guitare lance le thème. Le 4tet démarre doucement. Ce thème porte à la rêverie et nous emmène loin de Paris, dans les montagnes des Balkans.

« Les jongleurs » inspirés de jongleurs de rue à Paris. Mélodie bondissante comme les balles des jongleurs. Les balles passent de musicien en musicien. La musique a gagné en puissance avec la basse électrique mais elle a perdu en finesse, à mon goût. Manu Codjia marque le tempo comme un métronome reggae.

Un morceau dont le titre est à deviner. Duo basse & batterie. La guitare vient ajouter un son qui s’étire. Je ne trouve pas le thème même si je présume que Manu Codjia le joue. Ca sonne très rock mais toujours élégant. Je crois reconnaître un thème mais pas son titre. Mes voisines de droite sont deux belles brunes très bavardes. A voix basse certes et nous sommes dans un club de Jazz pas dans une salle de concert. Il paraît qu’ils ont joué « Why my guitar gently weeps » des Beatles, thème dont Prince donna une version d’anthologie. Je connais cette chanson mais ne l’ai pas reconnu du tout.

« Capitan Polis ». Retour aux Balkans pour finir. Batterie militaire avec roulements de tambours. Ca balance bien. C’est très énergique mais le marchand de sable est passé pour moi.

La photographie de Manu Codjia est l'oeuvre de l'Electrique Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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Thierry Péala & Levi Harvey enchantent le Café Laurent

Publié le par Guillaume Lagrée

Thierry Péala

&

Levi Harvey

Le Café Laurent

Paris, Ile de France, France

Lundi 6 janvier 2025, 19h45

 

Thierry Péala : chant

Levi Harvey : piano

Invitées:

Géraldine Laurent : saxophone alto

Axelle du  Rouret  : chant

Un standard dans l’esprit du Café Laurent même si les lumières sont bien allumées  «  When lihts are  low ». Le piano fait l’orchestre. Mélodie, harmonie, rythme, ligne de basse, percussion, il fournit tout avec abondance. Porté par ce tapis volant, la voix de Thierry Péala décolle immédiatement. En claquant des doigts pour marquer le tempo. Solo de piano somptueux. Scat bien soutenu par le piano. Mon pied droit bat la mesure sans soutien rythmique.

« But not for me », swing énergique. Final en decrescendo plus sentimental mais toujours swinguant en mêlant chant et scat. Thierry Péala m’avait vivement recommandé ce jeune pianiste. En l’écoutant, je comprends pourquoi. Il vaut le déplacement.

« Pannonica » (TS Monk). Thierry Péala produit avec sa buche un son de batteur aux balais. Du grand piano derrière. Ca vole comme un papillon. Normal car Pannonica est le nom d’un papillon découvert par un baron Rotschild de Londres qui donna le même prénom à sa fille, Pannonica de Koenigswarter, la baronne du Jazz, chez qui Charlie Parker (1955) et Thelonious Monk (1982) sont morts.

Un autre thème de Monk. Connu mais dont le titre m’échappe. Le Swing heurté, surprenant du Prophète (un surnom de Monk, le Moine). Solo de piano. Suivez ce pianiste, lectrices vénérées, lecteurs vénérables.  Accompagnement du scat par le piano parfaitement synchrone.

Paroles de Jon Hendricks, évidemment. Un thème de Miles Davis dont le titre m’échappe. Epoque années 50. « Be Bop Years ». Ca swingue Be Bop comme le titre l’indique.

La première ballade. En duo, c’est inévitable. Jusqu’ici ils ont joué et chanté bien rythmé. Intro du piano. Les notes sont choisies, pesées, mesurées, distillées. C’est somptueux. Technique, invention, émotion, écoute, réactivité, Levi Harvey a tout le bagage d’un grand pianiste. Souhaitons-lui un long et beau voyage pour qu’il nous fasse profiter de ce bagage. Au bar, le barman ajoute la percussion avec son shaker. Le numéro reste à travailler pour se coordonner avec le pianiste. « How deep is the Ocean ? » à jamais lié à la voix de Chet Baker.  Très bien chanté aussi ce soir.

Chanteur et pianiste sont en forme. Levi Harvey a gagné, en 2023, à 20 ans, le concours international de piano Jazz de Lausanne. Jury présidé par Hervé Sellin, Martial Solal étant président d’honneur et offrant sa composition « Vice et Versa » comme épreuve du concours.

« Two on Seven » (Levi Harvey). Levi Harvey est Anglais mais a grandi et étudié en France. Son français est sans accent. Sa musique en a plein. Intro en solo piano. C’est frais et mélodieux. Thierry Péala ajoute du rythme avec son scat.  Je bats de nouveau la mesure du pied droit.

« Lover ». Une ballade je présume. Pas du tout. Un air rapide. Inconnu de mes services, je l’avoue. Un standard du Jazz manifestement.

« Bill’s Heart » composition de Michel Graillier en hommage à Bill Evans. Paroles de Micheline Grailler, l’épouse de Michel. Une ballade évidemment vu le thème. Un peu trop rythmée et heurtée à mon goût. Je me plains mais mon pied droit bat la mesure.

Un des chevaux de bataille de Thierry Péala. « Humpty Dumpty » (Chick Corea). Sautillant, bondissant, joyeux, vif comme l’éclair. Joué et chanté allegro con brio.

 

PAUSE

 

Redémarrage en piano solo. « Le piano est à toi » a dit Thierry Péala à Levi Harvey. Une ballade sentimentale. Public inattentif. « The Peacocks » (Jimmy Rowles). Superbe version de ce beau thème. Certains spectateurs commencent à se taire et écouter. Pas tous. Cette musique mérite l’écoute et l’obtient au fur et à mesure. Cf vidéo sous cet article.

Retour de Thierry Péala sur scène. Un air bien rythmé. Un standard du jazz moderne. Je reconnais le thème mais pas le titre, saperlipopette ! Je bats de nouveau la mesure du pied droit. Le piano propulse la voix de Thierry Péala toujours plus haut.

Le duo devient trio avec l’arrivée sur scène de Géraldine Laurent, sax alto. Duo piano & sax. Ca sonne tout de suite. Avec un pianiste de cette qualité, c’est tout confort pour la soliste. Je finis par reconnaitre le thème. « Honeysuckle rose » sacrément transformé. C’est bien ce standard des années 30 qu’ils jouent. Chanson créée en 1929 par Fats Waller & Andy Razaf pour être précis. Le duo piano & sax décolle. Ca joue avec finesse et énergie.

Le trio devient quartette avec l’arrivée sur scène d’Axelle du Rouray, peintre, comédienne et chanteuse. Pour un standard inusable, un des 7 qu’il faut connaître pour être musicien de Jazz selon Lee Konitz, « Body and Soul ».  Solo de sax alto en intro puis le piano installe le thème. Thierry Péala chante. Son suave et chuintant du sax alto. Duo piano & sax de haut vol. Suivi d’un solo de piano non moins somptueux. Thierry Péala enchaîne. Ca coule de source même si je ne suis pas emporté par la chanteuse.

Retour au duo. Un nouveau standard. « I remember april ». En janvier, il est bon de se souvenir d’avril et d’être heureux.

Une ballade fort charmante inconnue de mes services. Serait-ce «  Time remembered » de Bill Evans ?

Un air plus rythmé avec du scat pour finir.

Une dame demande au barman si la musique est finie. Oui pour ce soir mais il y aura d’autres concerts de ce duo Thierry Péala & Levi Harvey j’espère. Bientôt 20 ans que je suis les aventures musicales de Thierry Péala. Pour les 20 ans à venir, j’ajoute à ma liste de suivre aussi Levi Harvey.

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Les Frères Ferré reçoivent au Sunside

Publié le par Guillaume Lagrée

Quartette des frères Ferré

Le Sunside

Paris, Ile de France, France

Jeudi 2 janvier 2025, 21h30

Concert de réédition de l’album « Soir de Paris »

 

Boulou Ferré : guitare

Elios Ferré : guitare

Alain Jean-Marie : piano

Gilles Naturel : contrebasse

 

Sur l’affiche, le concert au Sunside est annoncé à 21h. Sur Internet et sur le billet, il est annoncé à 21h30. Alain Jean-Marie arrive à 21h20, regarde sa montre et m’annonce qu’il a le temps puisque le concert commence dans 40 mn. Soit 22h. Le concert a commencé à 21h35. 21h30 était donc le bon horaire.

« On peut s’inspirer de Django mais pas le copier. Sinon, on est arrêté pour usage de faux ». (Matelo Ferret, père de Boulou & Elios Ferré).

Le concert commence par une composition de Django Reinhardt, « Place Pigalle ». Enregistré dans sa dernière séance de studio en 1953 avec, au piano, Martial Solal, pour qui c’était la première séance de studio. Un passage de témoin entre deux géants du Jazz, Français à la reconnaissance internationale.  Départ en duo de guitares. Deux frères discutent en musique. Chaque note est pincée, distillée, infusée. Ils arrivent au thème repris par la contrebasse qui marque le tempo. Le pianiste vient ajouter sa finesse à celle de l’ensemble. Ca swingue délicatement. Le Maestro Alain Jean-Marie prend la main au piano.  Solo de contrebasse avec le léger gratouillis des guitares. Coda annonce Boulou et ça descend doucement vers le final (Coda : queue en italien). Citation de « Killer Joe » composé par Benny Golson et rendu célèbre par Quincy Jones.

« Troublant boléro » (Django Reinhardt). Une de ses dernières compositions. Ca balance bien. Impulsé par le piano et la contrebasse. Les guitares décollent. Ce n’est pas le Boléro de Ravel, c’est celui de Django. Je m’endors déjà bercé par tant de douceur et de beauté. Le temps s’étire paresseusement.

« Anoumane ». Composition de Django Reinhardt enregistré lors de sa dernière séance en studio (1953), à la guitare électrique, avec Martial Solal au piano. De nouveau, une délicieuse berceuse. Massage cérébral du piano. Les guitares enchaînent tranquilles. Citations de Michel Legrand : « Les moulins de mon cœur » et « What are you doing the rest of your life ? ».

Je n’ai pas entendu le titre mais j’ai reconnu le thème. « Swing 42 » de Django Reinhardt. C’est plus énergique mais moins que l’original de Django.  Ambiance feutrée, fin de nuit alors qu’il n’est que 22h10. C’est l’état d’esprit du groupe ce soir. Solo de contrebasse finement ponctué tour à tour par le piano et les guitares. La grande classe.

« Rue des trois frères », une pièce difficile à jouer annonce Boulou Ferré. Il commence par une adaptation en guitare solo de la valse n°1 opus 69 ou valse de l’Adieu de Frédéric Chopin.  Très romantique évidement. Jolies trouvailles harmoniques. Jeu délicat, sensible, passionné. Puis ça part sur un air manouche tout en restant romantique. Allez Elios ! dit Boulou. Ca monte et descend par vague. La contrebasse ajoute sa pulsation. Une espagnolade à la guitare. Du Granados m’explique mon ami, Monsieur E . Ca sonne plus énergique.

PAUSE

En résumé, Boulou est plus soliste et joue dans l’aigu (cordes de métal je suppose) et Elios est plus rythmicien et joue dans le grave (cordes en nylon).

Solo de guitare pour commencer. Un standard de Jazz. Du Be Bop. Le titre m’échappe. Je reconnais une citation de « What is this thing called love ? » que jouèrent si souvent ensemble Martial Solal & Lee Konitz.

« All the things you are », un des 7 morceaux qu’il suffit de connaître par cœur pour être musicien de Jazz disait Lee Konitz. Après le solo de piano en intro, le thème apparaît clair et net. Le 4tet sonne toujours aussi gracieux.

« Israël » (Johny Carisi). Un thème fétiche pour Bill Evans.  Duo contrebasse & guitare pour commencer. La guitare de Boulou rebondit sur la pulsation de la contrebasse de Gilles. Ils jouent une sorte d’intermezzo baroque. Le quartette enchaîne sur le thème. Ca swingue tranquille. Le pianiste prend la main. C’est délicieux. Absolument délicieux. Pas de batteur. Ca ancrerait trop cette musique aérienne et puis ils ont le tempo intérieur. Solo de Gilles Naturel à l’archet, sans accompagnement. Ca vibre, grogne, grince, chante Solo de Boulou avec une citation de JS Bach puis des Beatles (« Eleanor Rigby »). Erik Satie pour la coda.

Boulou cite ses Maîtres dont le guitariste attitré de Louis XIV, Robert de Visée. Solo de guitare de style baroque. Retour au Jazz en 4tet. Le public, concentré, n’applaudit pas.  Bravo, Elios ! dit Boulou. Alain Jean-Marie prend la main et ramasse la mise au piano. Toujours impeccable. Courte citation à la guitare de « Saint Thomas » de Sonny Rollins.

Manu Le Prince monte sur scène chanter « Insensitive » la version anglophone d’Insensatez d’Arturo Carlos Jobim. Il est 23h45. Nous avons école demain et avons eu notre dose de beauté. Monsieur E et moi partons de concert.

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Martial Solal raconté par les musiciens

Publié le par Guillaume Lagrée

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Martial Solal par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices compositrices et arrangeuses, lecteurs pianistes et chefs d'orchestre, ce blog a récemment salué la mémoire du pianiste, compositeur, arrangeur et chef d'orchestre de Jazz français Martial Solal (1927 - 2024) qui a définitivement refermé son piano le 12 décembre 2024.

Il est temps de passer aux choses sérieuses, l'avis de musiciens sur le Maître de Chatou. 

Je leur ai posé les 3 mêmes questions que j'avais posé pour Chick Corea en 2021:

1. Quels sont vos souvenirs personnels de Martial Solal (rencontres, concerts)?

2. Quelle influence a t-il eu sur votre musique?

3. Quels morceaux, albums recommanderiez vous à ceux qui ne connaissent pas la musique de Martial Solal?

Voici les 3 musiciens français qui m'ont répondu immédiatement. 

Eric Le Lann (1957), trompettiste, a joué dans tous les orchestres de Martial Solal depuis 1981. Martial Solal a arrangé des chansons d'Edith Piaf & Charles Trénet pour l'album " Eric Le Lann joue Piaf Trénet " (1990). Orchestre dirigé par Patrice Caratini.

Eric Le Lann a aussi enregistré un album en duo avec Martial Solal au festival Jazz à Vannes, édition 1999,

" Portrait in Black and White " . 

Eric Le Lann a publié une autobiographie chroniquée sur ce blog, " Scorpion ascendant Belon " (2022). Il réserve ses souvenirs de Martial Solal à la future nouvelle  édition de cette autobiographie.

Manuel Rocheman (1964), pianiste, fut le seul élève régulier de Martial Solal. Sur ce blog, vous trouverez la chronique d'un concert à Paris, à la Maison de la Radio, le 30 janvier 2022, où était joué le concerto Icosium de Martial Solal. Manuel Rocheman était au piano. Voici ses réponses à mes 3 questions innocentes.

1. J'ai beaucoup trop de souvenirs personnels pour les relater ici.  Ca fait 45 ans que je le connais. On se voyait et s'appelait très régulièrement.

2. Une grande influence! Il a été mon professeur.

3. Pour les morceaux et albums en voici trois recommandés par Manuel Rocheman. J'en possède un.

" Nothing but piano " en solo chez MPS.

" Suite for trioen trio chez MPS avec NHOP et Daniel Humair

" Martial Solal live 1959 - 1985 "

 

Je vous livre, lectrices pianistes et chefs d'orchestre, lecteurs compositeurs et arrangeurs, en complément  direct du sujet, un texte personnel de Manuel Rocheman, écrit pour l'occasion. Merci Manuel.

La musique de Martial Solal est comme un o.v.n.i. Elle possède un aspect futuriste tout en puisant dans la pure tradition du Jazz. Une mise à jour permanente. Un album pour moi illustre à merveille la quintessence du jeu de Martial, c'est "Nothing but Piano" album en piano solo sorti chez M.P.S. vers la fin des années 70.

 

La première fois que je suis allé chez Martial, j'avais 16 ou 17 ans, j'ai posé les doigts sur son piano et j'ai réalisé à quel point il était dur ! Pour enfoncer une touche il fallait vraiment mettre beaucoup de poids. Martial m'a expliqué qu'il avait volontairement choisi un piano très dur afin de n'avoir jamais de mauvaise surprise quand il découvrait le piano lors d'un concert. C'est vrai que nous les pianistes ne jouons jamais en concert sur l'instrument sur lequel nous travaillons. Du coup, lorsque j'ai acheté mon piano à queue, j'ai aussi choisi un modèle avec une bonne résistance, de façon à muscler mes doigts au mieux.

 

Martial me demandait d'écrire mes improvisations. Quand je venais prendre les cours chez lui, il s'accoudait sur le côté du piano pour regarder le clavier et mes doigts, et me disait " Manuel, joue-moi tes improvisations" , j'étais très intimidé. Je lui jouais les phrases que j'avais écrites et que je pensais être intéressantes. Il était très compréhensif, il m'encourageait tout le temps...

 

 

Eric Ferrand N'Kaoua (1963) , pianiste concertiste classique, est aussi passionné par l'oeuvre de Martial Solal que par celle de Frédéric Chopin ou Franz Liszt. Sur ce blog, vous trouverez la chronique de son album consacré aux oeuvres pour piano et deux pianos de Martial Solal. L'album " Martial Solal: works for piano and two pianos by Eric Ferrand N'Kaoua " (2015)   se conclue par une " Ballade pour deux pianos " en duo avec Martial Solal. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Vous trouverez aussi un dialogue autour d'André Hodeir (1921-2011) par Martial Solal, Olivier Calmel & Eric Ferrand N'Kaoua, organisé par votre serviteur, chez Martial Solal, le dimanche 22 janvier 2012.

Propos liminaires d'Eric Ferrand N'Kaoua suite au décès de Martial Solal. Merci Eric.

Le coup est rude, car Martial, malgré son grand âge, était resté parfaitement lucide, répondait au courrier, s'intéressait à ce que faisaient les musiciens de son entourage pour qui il constituait une sorte de référence absolue. Le monde perd un artiste au talent éclatant, mais dont on commence à peine à entrevoir l'importance historique, tant il a créé dans des domaines différents, toujours en avance sur son temps. Pour ma part, j'admirais le musicien mais j'aimais aussi profondément l'homme pudique, ironique sans jamais être blessant, d'une intelligence merveilleuse, conscient de sa valeur mais restant d'une grande simplicité.

Réponse à la question 1:


Sylvia Monfort disait :" on ne rencontre vraiment les autres que par le travail en commun" et j'ai avec Martial de merveilleux souvenirs de travail. J'ai  souvent pris le RER pour Chatou afin de lui jouer ses œuvres, d'abord le concerto Échanges pour piano et cordes en 2009, puis en 2011 les Études et Preludes  qu'il m'a demandé ensuite d'enregistrer, puis en 2020 le concerto Coexistence et beaucoup d'autres choses entre-temps.

Ce faisant, je ne pouvais m'empêcher de penser au grand pianiste et professeur Vlado Perlemuter qui, presque un siècle plus tôt, prenait régulièrement le train pour Montfort- l'Amaury afin de recueillir les conseils d'interprétation de Maurice Ravel.

Nous avons d'autre part entretenu une abondante correspondance par e-mail au fil de ces années. Martial a été un précurseur dans l'utilisation des ordinateurs pour écrire de la musique. Il était donc très au fait des évolutions technologiques et adorait les gadgets, ce qui nous fournissait un autre terrain de discussion...

Ma toute première visite chez lui, grâce à Jean -Charles Richard, avait d'ailleurs pour objet  la numérisation d'une ancienne bande magnétique professionnelle de radio (version initiale de la Suite en ré bémol) pour laquelle nous avions apporté le matériel adéquat. Mon souvenir le plus émouvant reste tout de même sa présence tout au long de l'enregistrement de mon cd Martial Solal, piano works, auquel il m'a fait de plus l'honneur de participer en jouant avec moi sa Ballade pour deux pianos.. Cf extrait audio au dessus de cet article.
 

Réponse à la question 2:

Martial est parti avec ses secrets, non qu'il les ait jalousement gardés (bien au contraire, puisqu'il a publié une  célèbre Méthode d'improvisation), mais simplement parce qu'ils étaient pour l'essentiel indicibles. En travaillant avec lui sa musique, en assistant à ses concerts, j'ai pourtant beaucoup appris en matière d'accentuation comme de prononciation et me suis peu à peu inconsciemment imprégné d'une manière d'être musicale différente, celle qui cultive l'imprévu.  Quel que soit le style , il me semble aussi que je porte dorénavant plus d'attention au caractère  qu'aux notes et que ma conscience du temps est devenue plus précise.

 

Réponse à la question 3 avec ce qui me vient à l'esprit tout de suite : en solo, à part My one and only love que vous citez avec raison, je pense entre autres au plus ancien Nothing but piano (1976 je crois), mais aussi à Martial Solal improvise pour France Musique ; en duo, l'extraordinaire Movability avec NHOP, que l'on retrouve dans Duo & trio live in Paris 1976 avec Daniel Humair (grande année, décidément),  Avec le Newdecaband, il me semble qu'il a génialement réinventé le concerto grosso dans Exposition sans tableauPour les oeuvres très écrites et plus amples, je pense au magnifique concerto pour claviers et orchestre Nuit étoilée dirigé par Marius Constant, où l'on retrouve le compositeur passant du piano de concert au synthétiseur et au piano désaccordé. Les concertos que j'ai eu le privilège de jouer, Echanges pour piano et cordes et Coexistence pour piano et grand orchestre n'ont pas encore fait l'objet d'enregistrements publiés, mais Coexistence est encore disponible sur la plateforme de Radio France où il figurait parmi les 3 concertos de la soirée hommage du vendredi 11 septembre 2020, avec le concerto pour saxophone et celui pour 3 solistes.

Je suis loin de connaître toute sa discographie ou toute ses oeuvres; cette courte liste laisse donc inévitablement de côté d'innombrables joyaux. En revanche, YouTube regorge de live étincelants, pas forcément publiés en disque, comme ces dialogues incroyables avec Jean-Louis ChautempsBernard Lubat ou Toots Thielemans, et de nombreuses vidéos qui, loin de dévoiler les secrets indicibles de Martial, ne font qu'épaissir le mystère de sa créativité et de ses dons pianistiques incomparables. Cf vidéo sous cet article.

Après ces 3 témoignages immédiats, Dan Tepfer (1982) m'a transmis ces quelques souvenirs de ce qu'il a appris de Martial Solal. Martial Solal fut le pianiste qui a le plus joué et enregistré avec Lee Konitz. Dan Tepfer fut le dernier pianiste de Lee Konitz. Il fut aussi lauréat du 4e prix du concours international de piano jazz Martial Solal à Paris en 2006. Merci Dan.
 
J’ai eu la grande chance de prendre plusieurs cours avec Martial. Il était toujours d’une humilité surprenante. Il préfaçait ses conseils de la précision qu’il ne s’agissait que de son opinion, que d’autres pourraient ne pas être d’accord. Alors que c’était Martial Solal! Je me souviens de l’avoir entendu pour la première fois, grâce à mes parents, à un jeune âge à la Maison de la Radio (NDLR: cf album " Martial Solal improvise pour France Musique ". 1994). J’étais happé par la vive intelligence qui émanait de son jeu et de sa présence au clavier — on avait à faire, clairement, non seulement à un musicien mais à un penseur qui observait le monde avec la faim de la découverte. Entendre Martial, ça a toujours été, pour moi, une claque qui me rappelait à quel point les possibilités de la musique sont infinies.

La photographie de Martial Solal est l'oeuvre de l'Epatant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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Sélection de festivals et de concerts de Jazz pour janvier 2025

Publié le par Guillaume Lagrée

Magic Malik par Juan Carlos HERNANDEZ

Magic Malik par Juan Carlos HERNANDEZ

Lectrices vénérées, lecteurs vénérables, fidèles abonnés au Jazz et à l'électricité, à tous présents et à venir, Salut!

Tous mes voeux de santé et de félicité pour l'année 2025. Que les Dieux et les Muses vous protègent!

 Armé de mauvaise foi et de partialité, je vous propose la sélection suivante de festivals & de concerts  de Jazz pour janvier 2025.

Pour une sélection plus complète sur Paris et l'Ile de France, voyez Paris Jazz Club. Pour la France et l'Europe, voyez l'agenda de Jazz Magazine

Si vous ne voulez ou ne pouvez pas sortir de chez vous, plusieurs solutions s'offrent à vous:

- Ecouter les concerts sur France Musique avec les émissions Jazz Club  et Jazz sur le Vif (pour le présent) et Les légendes du Jazz (pour le passé) et sur TSF Jazz avec Jazz Live.

- Pour l'actualité du Jazz 24h/24, écoutez sur la Toile Couleurs Jazz Radio.  Une fois sur le site Internet de la radio, cliquez au centre de l'écran sur Ecouter le live radio et le programme démarre. Il s'agit d'une radio associative, sans publicité. Si vous êtes imposables en France, vos dons sont déductibles fiscalement.

Le  podcast de l' émission de juin 2022 en 2 parties sur France Culture," Une histoire particulière " consacrée à Dizzy Gillespie Président reste disponible.  Avec la participation de Guillaume Lagrée, l'Excellent auteur de ce blog.

Sur la radio TSFJAZZ, vous trouverez le podcast de l'émission " Caviar  et champagne " du mercredi 14 février 2024 ,  " Ode aux amours contrariées " , pour la Saint Valentin. Avec la participation de Guillaume Lagrée, l'Excellent auteur de ce blog. 

" Big Band Theory " un podcast de l'association Grands Formats qui raconte l'histoire des Big Bands de Jazz en France avec Patrice Caratini & Arnaud Merlin. L'Univers a commencé par un Big Band!

Vous pouvez assister depuis la Toile aux concerts à New York, USA, dans Greenwich Village, des clubs Small's et Mezzrow. Accès gratuit hors frais de connexion. Sur Internet, si c'est gratuit, c'est toi le produit.

Aux Lilas (93), le Triton vous propose un service de vidéo à la demande qui vous permet de voir et d'écouter les concerts passés pour une somme modique.
Au cinéma, en France, est actuellement diffusé le documentaire " Il était une fois Michel Legrand " sur la vie et l'oeuvre, côté clair et côté obscur, du pianiste, compositeur, arrangeur et chef d'orchestre franco-américain Michel Legrand (1932 - 2019), auteur de plusieurs standards du Jazz, le seul Français à avoir dirigé Miles Davis & Stan Getz. Un enchantement. Vivement recommandé. Je l'ai vu 2 fois en 3 semaines.

A  Paris, Ile de France, France, à la Philharmonie: exposition Ravel Boléro du mardi 3 décembre 2024 au dimanche 15 juin 2025. Maurice Ravel (1875 - 1937) n'a cessé d'écouter et d'influencer le Jazz. 

Quelques festivals de Jazz en France

 

En Ile de France, dans le Val de Marne, festival Sons d'hiver du vendredi 24 janvier au samedi 15 février avec un hommage à Don Cherry (vendredi 24 janvier),  Gonzalo Rubalcaba & Pierrick Pédron en duo (mardi 4 février).

En Ile de France, à Paris, au Trianon, festival Au fil des voix du jeudi 30 janvier au mercredi 12 février. Voix du monde en français, créole, espagnol, portugais, persan, italien, arabe, grec...

En Occitanie, dans le Tarn, à Albi, Albi Jazz Festival du dimanche 26 janvier au samedi 1er février 2025, avec le 5tet de Louis Sclavis & l'Orchestre incandescent de Sylvaine Hélary vendredi 31 janvier à 20h. 

 

Quelques concerts de Jazz en France

 

Le lundi & le mardi, à Paris, au Duc des Lombards, Nouvelle scène à 19h30, 21h, 22h30. Entrée libre pour découvrir les jeunes talents du Jazz en France.

 

Jeudi 2 janvier, 21h, Paris, Le Sunside: les frères Boulou & Elios Ferré avec Alain Jean-Marie & Gilles Naturel. Tellement bon que ça devrait être illégal. Cf extrait audio au dessus de cet article.

Samedi 4 janvier, 19h45, Paris, le Café Laurent: 4tet Christian Brenner, Bruno Schorp, Arnaud Lechantre & Yoann Loustalot. Classieux. Entrée libre.

Lundi 6 janvier, 19h45, Paris, le Café Laurent:  dialogue Thierry Péala & Levi Harvey. Joyeux. Entrée libre.

Vendredi 10 janvier:

- 20h, Paris, péniche Le son de la Terre: le 4tet de Sylvain Beuf vient jouer son nouvel album " Long Distance "

- 20h30, Paris, le Sunset: le 4tet Modular de Sdrjan Ivanovic , déjà célébré sur ce blog. Un groupe du réseau Jazz France Balkans déjà signalé sur ce blog. Cf vidéo sous cet article.

- 20h30, Paris, Le Pan Piper: le Spacecraft de Gary Brunton. Décollage immédiat.

Samedi 11 janvier:

- 19h, Paris, Maison de la Radio: Aki Takase & Daniel Erdmann jouent Duke Ellington (1899 - 1974) puis 10 mains pour Jarrett. Hommage au Köln concert de Keith Jarrett (1975) par 5 pianistes: Guillaume de Chassy, Andy Emler, Benjamin Moussay, Nathalie Loriers & Carl-Henri Morrisset. Concerts diffusés en direct puis en différé par France Musique.

- 19h30 & 21h30, Paris, le Baiser Salé: Magic Malik Orchestra. Magique. Cf photographie au dessus de cet article.

Mardi 14 janvier, 21h30, Paris, le Sunside: trio Italie France Nicola Sergio, Mauro Gargano & Christophe Marguet. Lyrique. 

Mercredi 15 janvier, 19h30 & 22h, Paris, le Duc des Lombards: carte blanche au 4tet de Fred Nardin avec Leon Parker, Viktor Nyberg & Olga Amelchenko. Energique.

Jeudi 16 janvier, 19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: carte blanche au 4tet de Raynald Colom. Energique. 

Vendredi 17 janvier:

-19h45, Paris, le Café Laurent: 4tet Christophe Panzani, Rémi Decormeille, Bruno Schorp & Karl Jannuska. Energique. Entrée libre.

- 20h30, Paris, le Sunset: " Chant song " le nouveau projet de Mathias Lévy avec Jean-Philippe Viret & Lou Tavano. Lyrique.

- 21h30, Paris, Le Sunside: 4tet André Villeger & Alain Jean-Marie. Révisez vos classiques avec des Maîtres.

Samedi 18 janvier, de 14h à 24h, Les Lilas (93), le Triton fête son 25e anniversaire: concerts gratuits sans interruption dans les 2 salles. Bar restaurant ouvert sur place. Entrée libre dans la limite des places disponibles. Avec Magma, Henri Texier, Sophia Domancich, Claudia Solal & Benjamin Moussay, Daniel Humair, Elise Caron...

Samedi 18 janvier, 19h45, Paris, le Café Laurent: trio Pierre de Bethmann, Philippe Aerts & Pier Paolo Pozzi. Classieux. Entrée libre.

Lundi 20 janvier, 20h30, Saint Denis (93), Saint Denis Jazz TGP: dialogue Leonardo Montana (Brésil) & Arnaud Dolmen (Guadeloupe) . Percutant.

Mardi 21 janvier, 20h30 , Strasbourg (67), Jazzdor: le projet Abstract Narratives de Mussina Ebobissé déjà salué sur ce blog. 

Jeudi 23 janvier: Soirée guitares à Paris.

- 19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: le 4tet de Sandro Zerafa avec Laurent Coq. Classieux. Guitare maltaise.

- 19h30 & 21h30, Paris, Le Sunset: célébration de Django Reinhardt avec le trio de Stochelo Rosenberg & Rocky Gresset. Guitare manouche.

- 20h, Paris, le Bal Blomet: le trio de Laurent Courthaliac. Un concert Jazz Magazine. Classieux.

- 20h30, Paris, les Bascules: 4tet de Katia Schiavone. Dîner concert. Guitare italienne.

Vendredi 24 janvier:

- 19h30 & 21h30, Paris, Le Sunset: célébration de Django Reinhardt avec le trio de Stochelo Rosenberg & Rocky Gresset. Guitare manouche.

- 19h45, Paris, le Café Laurent: 4tet de Christian Brenner avec Esaie Cid (sax alto). Tonique. Entrée libre.

- 20h, Paris, Philharmonie de Paris: Paramount 4tet. Un All Stars Band dirigé par Joe Lovano.

Samedi 25 janvier, 19h45, Paris, le Café Laurent: 4tet de Christian Brenner avec Eric Séva. Tonique. Entrée libre. 

Dimanche 26 janvier, 19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: dialogue Matthieu Marthouret & Thomas Delor. En douceur.

Lundi 27 janvier,  19h30 & 21h30, Paris, le 38 Riv: Jazz & musique de film noir avec le trio de Pierre Durand

Mardi 28 janvier:

- 19h45, Paris, le Café Laurent: dialogue Monika Kabasélé & Dexter Goldberg. Lyrique. Entrée libre.

- 21h, Paris, le Sunside: trio Enrico Pieranunzi, Diego Imbert, André Cecarelli. Trio de Maîtres. 

Mercredi 29 janvier:

- 20h30, Paris, Studio de l'Ermitage: le trio Guillaume de Chassy, André Minvielle, Géraldine Laurent joue & chante le Fou chantant, Charles Trénet. Album " Trénet en passant ".

- 21h, Paris, le Sunside: trio Enrico Pieranunzi, Diego Imbert, André Cecarelli. Trio de Maîtres. 

Jeudi 30 janvier:

 - 20h, Les Lilas (93), théâtre du Garde-Chasse: Médéric Collignon jouera son nouvel album " Arsis Thesis ".

- 20h30, Cenon (33), Le rocher de Palmer : Jérôme Masco 4tet pour la sortie de l'album " Seeking Directions " prochainement célébré sur ce blog.

 

Vendredi 31 janvier:

- 20h, Paris, le Barbizon: dîner concert avec le Newtet de Glenn Ferris. Dynamique

- 21h30, Paris, le Sunside: Broadway letters, le trio de standards de Riccardo del Fra avec Alain Jean-Marie. Classieux.

  

La photographie de Magic Malik est l'oeuvre de l'Irréductible Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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Le 4tet de Miguel Castro nous embarque sur la péniche le Son de la Terre

Publié le par Guillaume Lagrée

Pieternel Van Oers & Miguel Castro par Benoît MASSIOT

Pieternel Van Oers & Miguel Castro par Benoît MASSIOT

Miguel Castro 4tet

Péniche Le Son de la Terre

Paris, Ile de France, France

Dimanche 15 décembre 2024, 18h

Miguel Castro: guitare électrique, composition

Pieternel Van Oers: piano

Marc Bollengier: contrebasse

Benoist Raffin: batterie

 

" J'ai toujours cherché à écrire une musique qui résiste à l’épreuve du temps. Je me demandais toujours, dans ma tête: « Est- ce que ça tiendra toujours dans vingt, trente ans? » J’ai essayé d’écrire des thèmes faciles à écouter, faciles à jouer. C’est une tâche difficile de faire tout ça. Écrire quelque chose de simple mais idiot, ou quelque chose de profond mais trop complexe, c’est facile. Mais la simplicité avec de la profondeur, c’est ce qui m’est le plus dur à faire. " 

Pour illustrer cette belle pensée d'Horace Silver, le 4tet commence le concert avec une composition de Miguel Castro, " Simple is hard " . Cf vidéo sous cet article.

Ca doit être dur à jouer puisqu'ils ont tous sorti les partitions, même le batteur. Démarrage groupé. Ca marche. Je bats la mesure du pied droit dès le départ. Ils m'ont attrapé tout de suite. La pianiste prend la main et distribue le jeu. Puis, dans un ordre démocratique, le guitariste et le contrebassiste, avec le batteur aux balais pour ce dernier. Breaks du batteur aux baguettes. Chacun prend la parole à son tour sans interrompre ni être interrompu. Miracle de la démocratie du Jazz.

Une ballade. Batteur aux baguettes. Ca berce avec le roulis de la péniche sur la Seine. Son clair de la guitare en résonance avec le piano. Contrebasse & batterie soutiennent , souples et fermes. Le batteur passe aux baguettes. Derrière la scène, la Seine et les bateaux qui passent dessus, visibles mais inaudibles depuis la péniche, heureusement. La pianiste reprend la main. La guitare insiste dans l'émotion. Batteur aux balais.

Un air rapide. Batteur aux baguettes. Ca balance toujours. Mon pied droit bat de nouveau la mesure. Bonne vibration en harmonie avec le roulis de la péniche. Montée en puissance sous les assauts du batteur aux baguettes. C'était " Dance at home ". 

" It's time ". Nouvelle composition. Batteur aux baguettes. Balancement tranquille. Bonne musique de croisière même si la péniche le Son de la Terre est amarrée au quai de Montebello, 75005 Paris, France, face à Notre Dame de Paris, toujours en travaux après réouverture. Le 4tet monte doucement en puissance avec de l'ostinato. Ca balance de façon cool et efficace. Impeccable.

Le 4tet repart avec le batteur aux balais. Dialogue contrebasse & batterie ponctuée par la pianiste. Ca pulse bien. Retour au 4tet plus énergique avec batteur aux baguettes. Quelques accords dissonants au piano épicent la sauce. Un petit garçon enthousiaste crie Bravo en plein morceau. Solo du batteur en finesse aux baguettes. Roulez tambours, vibrez cymbales! " Monk's Blues " un hommage à Thelonious Monk. D'où les accords dissonants du piano. Logique.

" Take the time ". Un morceau qui prend son temps comme son titre l'indique. Batteur aux baguettes. Le petit garçon est toujours aussi enthousiaste. Il crie Bravo avec les applaudissements. Miguel salue ses jumeaux de 3 ans, même âge que ce petit garçon, absents ce soir.

" The last thing we did " (Miguel Castro). Solo du contrebassiste à l'archet pour commencer. Puis le 4tet démarre tout en douceur. Batteur aux balais. A la fin du solo d guitare, silence recueilli du public sauf le petit garçon qui dit Bravo! Un vrai fan. Solo du batteur aux balais tout en douceur jusqu'à s'éteindre. Applaudissements et Bravo!

" Si demain " (Miguel Castro). Le 4tet démarre groupé, énergique. Batteur aux baguettes.

" Cherish Hope " (Miguel Castro). Beau son de guitare. Batteur aux balais puis aux baguettes. Ca balance bien. Le piano entre dans la danse. Retour au calme pour le solo de contrebasse à mains nues, bien massé par le batteur aux balais. Le piano ponctue. Le contrebassiste poursuit à l'archet puis la guitare relance le 4tet, toujours tranquille. Batteur aux baguettes. Ca s'anime mais sans brutalité. 

RAPPEL

Un standard du Jazz au titre adapté pour un au revoir " Never let me go ". Solo de la pianiste en intro. Elle arrive au thème et le groupe enchaîne avec le batteur aux balais.

La photographie de Pieternel Van Oers & Miguel Castro est l'oeuvre de Benoît Massiot. Toute utilisation de cette oeuvre sans autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

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