Rémi Gaudillat " Le chant des possibles "

Publié le par Guillaume Lagrée

 

Rémi Gaudillat

 Le chant des possibles 

Instant Music Records. Distribué par Musea. 2013.

 

Rémi Gaudillat: trompette, bugle, direction artistique.

Fred Roudet: trompette, bugle, tuba

Loïc Bachevillier: trombone

Laurent Vichard: clarinette basse

 

Ah enfin de la musique originale! Par l'instrumentation d'abord. Ni rythmique, ni guitare, ni saxophone. Par les compositions ensuite. Par le jeu entre écriture raffinée et improvisation libre enfin. C'est cette articulation entre la composition et l'improvisation qui permet de rattacher cette musique au Jazz. Ca ne groove pas, ça swingue peu mais c'est libre. Ce n'est pas pour rien que ces gaillards se surnomment les Improfreesateurs. C'est du Jazz de musiciens blancs, français, passés par les conservatoires mais après tout quel mal y a t-il à assumer son identité culturelle surtout quand vous avez l'esprit aussi aventureux, ouvert, curieux, que ces quatre citoyens?

 

La musique est, par l'instrumentation et les compositions, axée sur les mélodies, les harmonies plutôt que sur les rythmes. Je ne suis pas un expert musicologue capable de distinguer ce qui est écrit de ce qui est improvisé dans tout cela. Cela sonne étrangement pour l'amateur de Jazz que je suis, ignorant totalement ce que les esthètes raffinés appellent musique contemporaine, comme si toute musique n'était pas contemporaine dès l'instant qu'elle est jouée. Les titres sont parfaitement dans l'ambiance de la musique commençant par des " Jeux d'ombre " (1) pour finir par une " Lune triste " (7) en passant par des " Envolées " (2) et " L'armée des poètes " (3).

 

Ces poètes là ne sont armés que de leurs instruments, de leur technique et de leur imagination. Il faut et il suffit d'entrer dans leur univers pour qu'ils vainquent et vous convainquent. Evidemment, cela demande un effort car c'est de l'Art, de la Musique qui se joue ici, pas un banal divertissement. Les esthètes raffinés pourront comparer cette oeuvre avec les 24 quatuors de cuivres répertoriés par l'IRCAM. Ils me feront d'ailleurs remarquer que la clarinette basse n'est pas un cuivre mais un instrument à vent. Nuance. Quant à moi, je me contente d'en profiter et de me laisser voguer au gré des compositions et des improvisations du  Chant des possibles.

 

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